• LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

    Photo du milieu extraite de https://www.gites-de-france.com/location-vacances-Saint-martin-du-bec-Chambre-d-hotes-Chateau-Du-Bec-76G21073.html ; photo de droite extraite de http://www.caletesdesign.fr/lecotedalbatre/archives/tag/saint-martin-du-bec

     

         Le château du Bec-Crespin (anciennement du Bec-de-Mortemer ou du Bec-Vauquelin)

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Situé au milieu de deux plans d’eau alimentés par les sources de la Lézarde, ce château a puisé son nom dans l’appellation normande « Le bec ». D’origine norroise, cette expression signifie « le ruisseau ». [1]

     

    A gauche, une vue aérienne extraite du site Google Earth.

     

         Situé sur la commune de Saint-Martin-du-Bec (canton de Montivilliers) il tient son nom de la famille Crespin. Il fut bâti du 12e au 16e siècle. (L'entrée fortifiée date du 13e ; il y eut un pont-levis supprimé au 17e et le logis du 18e ). » [2]

     

         « L'ancien manoir féodal du 12e siècle ne subsiste plus que sous la forme des vestiges des cinq tours de l'enceinte.

         On aborde le château par son châtelet d'entrée constitué de deux imposantes tours circulaires encadrant un avant-corps d'inspiration Renaissance et couronné par un fronton en arc de cercle en encorbellement. » [3]

     

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    Photo aérienne à gauche extraite de http://photocerfvolant.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?f=10&t=4297

     

     LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du site du château du Bec Crespin ; au-dessus, blason de la famille Crespin du Bec par User : Ssire Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Ssire., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5012623 ; au-dessous, blason de Saint-Martin-du-Bec par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10128656 

     

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         « Le début de la construction du château date du 10e siècle. Il fût plusieurs fois en partie détruit et restauré. » [1]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Au 12e siècle, construction du château par la famille Crespin, dont plusieurs représentants furent connétables et maréchaux de Normandie. » dont :

         « Guillaume V de Crespin, baron de Dangu, du Bec (Bec-de-Mortemer ou Le Bec-Vauquelin devenu Le Bec-Crespin), d'Etrépagny et sieur de Neauphle, (né vers 1245 † vers 1290) fut maréchal de France et connétable héréditaire de Normandie. Il fut également commissaire pour la réformation des bailliages d’Amiens, de Lille et de Tournai. Il participe à la huitième croisade en 1270. Il est qualifié maréchal de France dans un arrêt de 1283. » [4] 

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « L'histoire de Normandie nous apprend qu'en 1415, lors de la prise d'Harfleur par Henri V, roi d'Angleterre, la forteresse du Bec subit la loi du vainqueur. » [5]

     

         Guillaume IX Crespin, seigneur de Mauny et du Bec-Crespin, ayant suivi le parti du roi dans les guerres contre les Anglais, vit ses terres saisies et données à Jean Fallcoft chevalier anglais en 1418. [NdB]

     

         « En 1454, Antoine Crespin, évêque de Laon, céda la baronnie du Bec-Crespin à son beau-frère, Pierre de Brézé, Grand Sénéchal de Normandie, un des proches de Charles VII. » [1] 

     

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         « A la fin du 15e siècle, Louis de Brézé, petit-fils de Charles VII et d'Agnès Sorel et futur époux de Diane de Poitiers se charge de la restauration du château.

         En 1579, le château doit une fois de plus changer de main, lorsque son propriétaire, le duc d'Aumale, Charles Ier de Lorraine, le cède à Nicolas Romé de Fresquiennes, conseiller au Parlement de Rouen. Ce nouveau propriétaire le remanie totalement dans un style cauchois, alliant la Renaissance finissante au Classicisme naissant.

         Aux 17e et 18e siècles, le château n'est plus modifié.

         À partir de 1792, durant la Terreur, les révolutionnaires transforment le château en prison pour les prêtres réfractaires. » [3]

     

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    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « En 93, on tint enfermés dans ses murs cinquante-six prêtres, gardés par trente hommes qui, chaque jour, étaient remplacés par trente autres ; deux pièces de canons étaient braquées devant son élégante poterne ; les eaux vives et abondantes qui entouraient cette prison improvisée suffisaient bien seules à la garde de cette phalange inoffensive, qui fut mise en liberté à la chute de Robespierre. » [5]

     

         « Au début du 19e siècle, le château est laissé à l'abandon. » [3] 

    « En 1814, le château du Bec était dans un état de délabrement qui menaçait ruine ; des travaux intelligents rendirent habitables les parties les moins dégradées... » Magasin pittoresque, mai 1853. » [5]  

     

         « Le Bec passa par alliance au comte de Chatenay, puis au vicomte de Croismare qui le fit entièrement restaurer de 1844 à 1848. » [1]

     

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         « Entre 1914 et 1918, pendant la première Guerre Mondiale, le château accueille le gouvernement belge. » [3]

     

         « Mis en 1916 à la disposition du gouvernement belge réfugié à Saint-Adresse, il fut la résidence du comte Carton de Wiart, ministre d’État, qui y reçut de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Maurice Barrès, Louis Barthou et René Bazin. » [1]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « En 1937, le château  est la propriété de la famille Mignot.

         Entre 1939 et 1945, durant la seconde Guerre, le château devient un hôpital militaire.

         En 1952, certaines parties du château sont inscrites aux Monuments Historiques.

         En 1983, il appartient à une association religieuse. (...)

         Au 21e siècle, le château est transformé en « chambres d'hôtes et locations de gîtes ». » [3]

     

         Ci-dessus, photographie provenant de la base Mémoire Mérimée (de 1851 à 1914) : auteur : Médéric Mieusement (photographe), date : 1893 (avant).

     
     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Le château du Bec a servi de décor dans deux ouvrages d’auteurs célèbres : « Une Vie » de Maupassant (décrit sous le nom du « château de la Vrilette ») et « L’œuvre de mort » de Maurice Leblanc. » [1]

     

         « En 1883, Maupassant avait décrit le château du Bec dans Une Vie : « Tout à coup, après un brusque détour du val, le château de la Vrillette se montra, adossé d’un côté à la pente boisée et, de l’autre, trempant toute sa muraille dans un grand étang que terminait, en face, un bois de hauts sapins escaladant l’autre versant de la vallée. » (...)

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Regarde-moi ce portail ! Est-ce grandiose une habitation comme ça, hein ! Toute l’autre façade est dans l’étang, avec un perron royal qui descend jusqu’à l’eau ; et quatre barques sont amarrées au bas des marches, deux pour le comte et deux pour la comtesse. Là-bas à droite, là où tu vois le rideau de peupliers, c’est la fin de l’étang ; c’est là que commence la rivière qui va jusqu’à Fécamp. C’est plein de sauvagine ce pays. Le comte adore chasser là-dedans. Voilà une vraie résidence seigneuriale. » [6]

     

    Éléments protégés :


         " Façades et toitures du bâtiment d'entrée, du bâtiment des communs et de la tour : inscription par arrêté du 22 décembre 1952. »
    [7] 

     

         Sur la commune voisine de Notre-Dame-du-Bec, l'abbé Cochet signale :

     

    Notre-Dame-du-Bec :
          " Époque incertaine. — Dans la vallée du Bec est une motte voisine de l’église de Notre-Dame. " [8]

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://chateaudubec.com/v1/histoire/

    [2] Extrait de http://lehavre76600.canalblog.com/archives/2008/08/28/10372457.html

    [3] Extrait de http://chateau.over-blog.net/article-seine-maritime-chateau-saint-martin-du-bec-122556894.html

    [4] Extrait de Wikipédia

    [5] Extrait du Magasin pittoresque, mai 1853. http://chroniquesintemporelles.blogspot.fr/2015/04/

    [6] Extrait de http://aaal.hautetfort.com/archives/2013/04/index-5.html

    [7] Extrait de http://www.monumentum.fr/chateau-bec-crespin-pa00101036.html

    [8] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.181 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Ci-dessous, une vidéo du château du Bec à Saint-Martin-du-Bec faisant la promotion de la location de salles. Elle montre au passage quelques aspects de la demeure... sur YouTube :

    https://www.youtube.com/watch?v=aH4_IUDQBXo

     

    Bonnes pages :

     

    http://chateaudubec.com/v1/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Crespin_du_Bec

    http://geraldh76.canalblog.com/archives/2009/09/29/15249905.html

    http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-seine-maritime-chateau-a-st-martin-chateau-du-bec.html

    http://lehavre76600.canalblog.com/archives/2008/08/28/10372457.html

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Crespin.pdf

    http://noblessenormande.free.fr/index.php?2007/01/10/11-genealogie-de-crespin

    http://jumieges.free.fr/Mauny_Seigneurs.htm

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  • LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

          « La commune du Vaudreuil se situe dans une boucle de la Seine, à proximité de la forêt de Bord-Louviers. Elle est traversée par la rivière Eure, quelques kilomètres avant que celle-ci conflue avec la Seine... La commune actuelle naît le 15 avril 1969 de la fusion de Notre-Dame-du Vaudreuil et Saint-Cyr-du-Vaudreuil. » [1]

     

         « Doté d'une plaine riche et fertile, et carrefour de passage et d'échanges, le territoire du Vaudreuil a été domaine royal du 7e au 16e siècle. » [2]

     

         « Des descriptions mentionnent un mur d'enceinte de 5 km flanqué de tours et de bastions englobant l'ensemble des 80 hectares de cette île délimitée par deux bras de l'Eure.
         Place forte importante, elle fera l'objet des convoitises, de combats, de négociations, de travaux et de réaménagements de la part des rois d'Angleterre et de France jusqu'au 15e siècle. » [3]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

     Plan du site du château du Vaudreuil établi d'après un plan hypothétique du 19ème siècle (voir ci-après) ; Blason de la commune du Vaudreuil par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2566046

     

    L'assassinat d'Osbern de Crépon :

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    Ci-dessus, illustration de l'assassinat d'Osbern de Crépon au Vaudreuil extraite de http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-01-a112523944

     

         « Osbern de Crépon († fin 1040 / début 1041), fut le sénéchal de deux ducs de Normandie (...) Il devient l'un des protecteurs légaux du jeune successeur Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant) alors âgé de 8 ans. Le jeune duc est en danger, les Richardides cherchant à l'assassiner pour reprendre le pouvoir sur le duché, et les barons normands se rebellant.

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     Osbern est assassiné au Vaudreuil vers fin 1040 - début 1041, en protégeant le jeune duc dans la chambre de l'enfant. D'après Guillaume de Jumièges, il est égorgé par Guillaume, fils de Roger Ier de Montgommery (...) 

     

         Les archers du Vaudreuil accompagnèrent Guillaume lors de la conquête de l’Angleterre et se distinguèrent à Hastings en 1066. » [1]

     

    Plan extrait des cadastres napoléoniens réalisés en 1834 montrant le château construit au 17ème siècle, aujourd'hui disparu : il s'agit de la réunion du cadastre de Notre-Dame du Vaudreuil et du cadastre de Saint-Cyr du Vaudreuil car l'Île l'Homme était partagée entre ces deux communes.

     

         Au 12e siècle, « Les de Bigards, à titre de possesseurs du fief de la Salle du Bois, étaient tenus, en temps de guerre, de garder la porte du château du Vaudreuil » [4]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

              « À la fin de l’hiver et au début du printemps 1194, Philippe prit Le Vaudreuil, Évreux et Le Neubourg. Il menaça Rouen jusqu’à l’annonce du retour de Richard. En effet, après la croisade et une période de captivité en Bavière, Richard arriva à Londres le 14 mars 1194 et débarqua à Barfleur à la mi-mai 1194. Richard infligea une imposante défaite à Philippe Auguste le 3 juillet 1194 à Fréteval (vallée du Loir). Jean sans Terre et le comte d’Arundel, à la tête des bourgeois de Rouen, assiégèrent alors Le Vaudreuil, occupé par des troupes françaises. Ils furent chassés par Philippe Auguste, venant de Fréteval.

           L’Histoire de Guillaume le Maréchal montre ensuite que Philippe fit sournoisement tomber les remparts du château du Vaudreuil, en juillet, alors qu’il faisait mine de négocier avec Richard. Puis il partit. Une trêve fut signée le 23 juillet 1194 entre les deux rois suite à une intervention papale (…) À partir de 1194, Richard Cœur de Lion investit dans de nombreuses places-fortes le long de la frontière avec la France : Lyons-la-Forêt, Radepont, Arques, Driencourt, Moulineaux, Orival, Bellencombre, Le Vaudreuil et Pont-de-l’Arche. (...)

           Des pourparlers de paix eurent ensuite lieu au Vaudreuil et Issoudun (novembre et décembre 1195) entre Richard et Philippe. Ils furent officialisés par le traité de Gaillon le 14 janvier 1196 qui laissait à Philippe le Vexin et Gisors, Vernon, Gaillon, Neaufles, Pacy et Ivry. Cependant, au printemps 1196, le roi de France rompit l’accord de paix en attaquant Aumale. Richard, sachant à quoi s’en tenir, décida la construction de l’immense Château Gaillard. (…)

            Jean sans Terre succéda à son frère et fut très tôt débordé par Philippe Auguste. (...)

           Au début du mois de mars 1203, Montfort-sur-Risle et Beaumont-le-Roger abandonnèrent le roi Jean, bientôt rejoints par Le Vaudreuil qui se rendit au roi de France sans combattre. Fin août, Radepont chuta. Après 6 mois de siège, le verrou de la Seine, Château Gaillard, céda le 6 mars 1204. Rouen capitula à la fin du mois de juin 1204. » [5]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     « Après la conquête de la Normandie, Le Vaudreuil devient terre royale où résideront Saint Louis, Philippe le Bel, et Jean le Bon.

         En 1657, Claude Girardin, grand ami de Fouquet, construit un magnifique château dans un parc à la française, dont les jardins sont dessinés par Le Nôtre |voir ci-dessous]. Le château sera détruit en 1822. » [1]

     

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    2010 INRAP : L'île l'Homme

         « Cette opération est le premier diagnostic archéologique jamais réalisé sur l'Île l'Homme, commune du Vaudreuil (Eure) dans la boucle du même nom. 

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    Documents ci-dessus extraits des Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages")

     

         Le projet immobilier concerne une surface de 3 450 m2 , dont les deux tiers correspondent à des jardins en zone inondable, non constructibles. Les vestiges du château médiéval du Vaudreuil se trouvent dans ce secteur et ne seront pas soumis à une fouille préventive. La partie constructible est implantée sur une ancienne carrière remblayée au 20e siècle ayant détruit les autres témoins de l'ouvrage militaire. 

     

    Du château fort au château à la française

     

         Le château fort du Vaudreuil est bien connu dans la littérature mais sa localisation précise s'estompe depuis sa destruction en 1713 et la construction d'un château et de jardins à la française par Claude Girardin.
    Une forteresse est mentionnée dès le 11e siècle dans l'Île l'Homme (dérivé de holm, îlot en scandinave), avec notamment le récit de l'assassinat en 1039, sous les yeux du jeune Guillaume le Conquérant, du sénéchal de Normandie Osbern de Crépon.
         C'est Henri Ier Beauclerc qui entreprend la construction du château fort à la fin du 11e - début du 12e siècle, et en fait alors, et pour plusieurs siècles, l'un des verrous de la Normandie. Des descriptions mentionnent un mur d'enceinte de 5 km flanqué de tours et de bastions englobant l'ensemble des 80 hectares de cette île délimitée par deux bras de l'Eure.
         Place forte importante, elle fera l'objet des convoitises, de combats, de négociations, de travaux et de réaménagements de la part des rois d'Angleterre et de France jusqu'au 15e siècle. De nombreux ducs de Normandie et de souverains capétiens y séjourneront.

         Les premières peintures à l'huile y auraient été effectuées pour Jean le Bon par Jean Coste au 15e siècle dans la chapelle et des galeries.

         À la fin de la guerre de Cent Ans, la forteresse perd de son intérêt militaire et de son attrait pour les rois de France, elle est désemparée (démantelée) en 1441 et dépérit par la suite jusqu'à sa destruction complète au 18e siècle. Le château à la française le remplace alors pour être à son tour démoli au 19e siècle. Dans les années 1960, l'île est aménagée en golf entouré de résidences de standing.

     

    Des vestiges du château médiéval

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     Le diagnostic a mis au jour les fondations d'une partie du mur d'enceinte sur environ 35 m et d'une porte de la forteresse, arasées puis recouvertes par des niveaux de démolitions et de remblais postérieurs à l'époque médiévale. Aucun niveau de sol ne semble conservé.

     

    Document ci-dessus extrait de Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages") © 2010 INRAP / ROUDIÉ, Nicolas

     

        Les premiers vestiges datables du 12e siècle consistent en un mur d'enceinte, globalement parallèle au cours de l'Eure, d'une largeur d'un mètre cinquante, appuyé sur des remblais alluvionnaires rehaussés d'environ 1 m par rapport à la plaine inondable. Des fragments de poutres, placées sous les fondations au nord, sont probablement les derniers témoins des travaux de construction du rempart. Des pieux en bois et une maçonnerie circulaire très arasée sont implantés dans la grave, en aval de l'enceinte : il pourrait là aussi s'agir de structures liées aux chantier du 12e siècle, sans que l'on puisse écarter pour autant la possibilité de vestiges d'occupations antérieur, de la céramique des 10e-11e siècles étant présente dans les remblais. Les palais mérovingien et carolingien ainsi que la forteresse des 10e-11e siècles, connus par les textes dans la boucle du Vaudreuil, ne sont toujours pas localisés...

         Une première tour-porte carré de 6,50 m de coté constitue une entrée occidentale du château. C'est un ouvrage classique pour le 12e siècle, très semblable à la porte du Gouverneur de Gisors par exemple. Une énigmatique tour semi-circulaire de 6 m de diamètre se trouve dans l'angle de cette porte et du mur de courtine nord à l'intérieur. Sans équivalent dans des ouvrages militaires contemporains, l'hypothèse d'une tour escalier peut néanmoins être avancée, comme dans les églises romanes proches du Vaudreuil, de Saint-Pierre-du-Vauvray, du Mesnil-Jourdain. Au sud, une courtine dépassant le mur d'enceinte semble constituer un ouvrage avancé triangulaire, prolongeant et protégeant l'entrée et l'emplacement d'un pont qui, d'après les textes, a fait l'objet de nombreuses réfections durant tout le Moyen Âge.

         Probablement au 13e siècle, deux tours de 5,70 m de diamètre, à contrefort de 2 m de coté, sont ajoutées au mur d'enceinte, dominant la plaine inondable. L'ancienne porte est englobée dans un nouveau dispositif marqué par l'adjonction, à l'avant, de deux nouvelles tours de même nature. Deux bases de piles de ponts se trouvent à l'avant de l'entrée, regardant vers l'église Notre-Dame du Vaudreuil (datée du 12e siècle et mentionnée dès 1006), située dans le prolongement, à 500 m de l'autre coté de la rivière. Contre le mur nord, à l'extérieur, un chemisage peu fondé est placé pour contrecarrer probablement un déversement du mur.
    Au 15e siècle, un mur placé entre les contreforts des tours de la porte renforce l'entrée. » [3]

     

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    Château du Vaudreuil (Eure-Normandie-FR) Vestiges du Château du Vaudreuil (12eme siècle). Fouille archéologique INRAP dirigée par Nicolas Roudié ; photo 1 : © 2010 Archeokap / LEVALET, François ; photo 2 extraite de Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages") ; Photographies 3-5-6 aériennes par cerf volant : François Levalet https://www.flickr.com/photos/levalet/4432326835/in/photostream/

     

         « Un autre exemple prestigieux révélé par les archives est celui du décor peint du château du Vaudreuil, dans l’actuel département de l’Eure. Les archives royales révèlent l’ampleur et la richesse du décor du château, résidence du duc de Normandie, le futur Jean le Bon, à travers les commandes passées à Jean Coste en 1349, puis en 1356, à Girard d’Orléans. Dans la salle, une vie de César surmontait une frise d’animaux, tandis que des scènes de chasse ornaient la galerie d’entrée. Selon les termes du contrat, ces peintures devaient être réalisées « à l’huile et les champs de fin or élevé et les vêtements de Notre-Dame de fin azur bien et loyalement et toutes ces choses vernissées » [6]

    (Cf. en dernier lieu sur ces peintures : Vincent JUHEL, « Le château médiéval du Vaudreuil (Eure) et ses peintures murales du 14e siècle », in Vivre dans le donjon au Moyen Âge, actes du colloque de Vendôme, 12-13 mai 2001, Vendôme : Editions du Cherche-Lune, 2005, p. 135-141.)

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

     A droite, carte postale de l'hôtel du club-house du golf qui s'est implanté sur le site de l'île l'Homme.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.levaudreuil.fr/index.php/mairie/la-ville-demarches-en-mairie/4-histoire-de-la-ville

    [3] Extrait de http://www.inrap.fr/l-ile-l-homme-4527 Chantier de fouilles INRAP 2010 ; Responsable d'opération : Nicolas Roudié ; article publié le 10 septembre 2012 et mis à jour le 26 septembre 2016

    [4] Extrait de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6526098j/f324.item.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Vaudreuil%22.texteImage

    [5] Extrait de http://pontdelarche.over-blog.com/tag/guerres/

    [6] Extrait de http://expos.maine-et-loire.fr/culture/peintures_murales/medias/pdf/vincent_juhel.pdf

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.inrap.fr/l-ile-l-homme-4527

    http://montjoye.net/histoire-de-la-ville-de-breteuil

    Revue de Rouen et de Normandie, Volume 13, 1845

    O https://books.google.fr/books?id=-PkwAQAAIAAJ&pg=RA1-PA271&dq=Vaudreuil+ch%C3%A2teau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjAi-HnxKXWAhVFB8AKHdiNDxAQ6AEILDAB#v=onepage&q=Vaudreuil%20ch%C3%A2teau&f=false

    O http://www.dendrotech.fr/fr/Dendrabase/site.php?id_si=033-23-27528-0001

    O Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Univ Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages ; https://books.google.fr/books?id=PWLfBAAAQBAJ&pg=PA207&lpg=PA207&dq=ch%C3%A2teau+m%C3%A9di%C3%A9val+du+Vaudreuil&source=bl&ots=bQ6KurTWSb&sig=OU6Kjx5NkWoyWO14mewI1xUjDXU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiEr_vgx6rWAhXrDsAKHSSmCOEQ6AEITDAG#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20m%C3%A9di%C3%A9val%20du%20Vaudreuil&f=false

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  • LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) 

         Le château et les remparts de Torigni-sur-Vire (commune déléguée au sein de Torigny-les-Villes au 01/01/16) : 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Je n'ai pu retrouver un plan du tracé des remparts médiévaux de la ville (anciennement nommée Thorigny) . Seule, la rue du « Bon Fossé » témoigne de la présence de défenses aujourd'hui disparues. Je suis preneur de toute information à ce sujet...

         Torigni-sur-Vire ayant été bombardée en 1944 puis reconstruite après-guerre, le plan actuel de la cité ne correspond plus à celui du Moyen Âge et le cadastre napoléonien a, sans doute, disparu dans l'incendie du bâtiment des Archives de la Manche à Saint-Lô en 1944 (?).

         La ville conserve par ailleurs une des ailes d'un château reconstruit aux 17e et 18e siècles sur l'emplacement d'un château médiéval dont il ne reste rien si ce n'est les étangs qui le protégeaient à l'Ouest et au Sud : c'est l'actuel musée et mairie de Torigni-sur-Vire. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Torigni fut fondée par un certain Taurinus à l’époque gallo-romaine : Tauriniacum signifie la " propriété de Taurinus ". A l’époque classique… une étymologie tout à fait fantaisiste fut proposée : Turres igneae, les « tours de feu ! ». C’est ainsi que fut créé le blason de la ville représentant deux tours crachant le feu... » [1]

     

         « Anciennement Thorigny, elle a été le fief de la famille de Matignon dont il demeure l'aile sud du château du 16e siècle, restaurée après les bombardements du 12 juin 1944, qui ont détruit les deux tiers de la commune. » [2]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Il abrite de nombreuses tapisseries d'Aubusson (17e) et des meubles régionaux (19e). On y trouve également le musée du sculpteur local Arthur Le Duc (1848-1918). (…) Le château donne directement sur une promenade boisée agrémentée d'étangs. » [3]

     

         « Ce château porte le nom de la maison des Matignon, comtes de Torigni, comme Jacques II de Goyon de Matignon et Jacques Ier de Monaco, ce qui le lie également à la famille Grimaldi. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Plan hypothétique des remparts et du château de Torigni-sur-Vire ;  blason de Torigni-sur-Vire par User:Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4531576

     

    La baronnie de Thorigny :

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Thorigny est le siège d’une importante baronnie qui est sous le contrôle de Hamon aux Dents (il fut aussi seigneur de Creully entre Bayeux et Caen) qui participa à la révolte contre Guillaume le Conquérant et fut tué en 1047. Son fils, Robert Fitz-Hamon participe à la bataille d’Hastings et le duc-roi lui restitue sa baronnie. Sa fille, Sibylle, épouse Robert, fils naturel du roi Henri Ier Beauclerc. Robert devient comte de Glocester et baron de Thorigny. C’est lui qui reconstruit le château (probablement encore protégé par des palissades de bois) pour en faire une forteresse inexpugnable. » [1]

     

    Dessin ci-dessus évoquant le château médiéval de Torigni extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29766.html

     

         « Les fortifications de Thorigni furent beaucoup augmentées par cet illustre et puissant baron, qui fut, dit Dumoulin, Histoire Générale de Normandie p. 354, un homme très savant pour l'époque, et très religieux. » (P.46) [5]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le premier né (du roi Henri), nommé Robert, fut marié par son père à une très noble jeune fille, nommée Sibylle, fille de Robert, fils d'Haimon et petite-fille, par sa mère Mabille, de Roger de Montgomeri, père de Robert de Bellême, et en même temps son père lui concéda le très vaste héritage qui appartenait à cette jeune fille en vertu de ses droits, tant en Normandie qu'en Angleterre. Or l'héritage que Robert obtint en même temps que la main de cette jeune fille a pour chef-lieu Thorigni, ville municipale, située sur les confins des comtés de Bayeux et de Coutances, à deux milles environ en deça de la rivière de Vire qui sépare les deux comtés. » Extrait du Livre VIII, chapitre 29 par le continuateur de Guillaume de Jumièges. [6] 

     

         « Philippe le Bel donne la seigneurie à Jean de Vienne, qui la vend en 1370, à Hervé de Mauny, cousin germain et compagnon d'armes de Bertrand Du Guesclin. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)      « Olivier de Mauny succéda dans la baronnie de Thorigni et la seigneurie de Hambie à … son père ... Mais il en fut dépossédé par les Anglais, en 1418, alors que, pendant les premières années du règne de Charles VII, ils s'étaient rendus maîtres de la majeure partie de la France. Il fut un des principaux défenseurs du Mont-St-Michel, en 1424, ainsi qu'un autre chevalier désigné par le nom de Bâtard de Thorigni. Gouverneur du château de Falaise, il soutint contre Henri V un siège si long et si meurtrier, que ce prince, irrité de son opiniâtre résistance, le condamna à une prison perpétuelle. Mais, avant de mourir, il lui rendit la liberté.

            Pendant la domination anglaise, Thorigni fut possédé par un chevalier du nom de Topham. Mais, en 1449, il fut repris par le connétable de Richemond qui, la même année, ayant remporté sur les Anglais la célèbre victoire de Formigny, les expulsa définitivement de la Normandie. A cette bataille, Olivier de Mauny avait le commandement général des archers français. » [5]

     

    Le fief de la famille Goyon de Matignon pendant plus de trois cents ans :

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Blason de la famille de Goyon de Matignon par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3460681 ; Blason de la famille de Goyon de Matignon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Goyon-Matignon ; Blason de la famille de Matignon par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3460790

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 1421, l'héritière du domaine, Marguerite de Mauny, épouse Jean Goyon de Matignon, originaire de Bretagne. Après la reconquête française en 1450, le fief ne quitte plus les possession de Jean Goyon, grand écuyer de France. Son fils Bertrand IV obtient pour ses services l'érection de Thorigny en baronnie. Grâce à Jacques II, Torigni devient comté. C'est à ce dernier que l'on doit la majeure partie des constructions qui ont fait de son château, avant la Révolution, l'une des plus belles habitations de la Manche. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 1715, Jacques-Francois-Léonor IV de Goyon de Matignon épousa Louise-Hippolyte Grimaldi princesse héritière de Monaco. Une des conditions du mariage était qu’il prendrait le nom et les armes des Grimaldi. Il devint en 1731 Jacques Ier, prince de Monaco. Depuis ce jour, les princes  de Monaco portent le titre honorifique de barons de Torigni. » [4]

     

    -------------------------------------------

     

    Le château des Matignon, de style Louis XIII construit aux 16e, 17e et 18e siècles.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le château-fort des comtes de Torigni subsista jusqu'au règne de Henri IV. Ce prince, souvent bravé par les seigneurs à l'abri de leurs vieilles murailles féodales, conçut le dessein (repris plus tard et exécuté impitoyablement par Richelieu) de les faire abattre. Le maréchal de Matignon, toujours prêt à seconder les projets légitimes de son royal maître et ami, s'empressa de démolir les remparts de son château à l'exception d'une seule tour que son fils, Charles de Matignon, remplaça plus tard par le magnifique pavillon renaissance, situé au sud-ouest et que la pioche des démolisseurs du 19e siècle a laissé intact. » [6]

     

         « Quand les guerres de Religion 1562-1598 furent terminées, toutes les fortifications étaient devenues inutiles. Le maréchal de Matignon, Jacques II fit donc démolir tours et remparts, assécher les fossés et fit construire à la place un château plus moderne. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « On pouvait juger par l'aspect d'un château féodal du rang et de l'étendue de la puissance de celui qui le possédait. Avait-il de vastes dimensions, de larges et hauts remparts protégés par des tours massives et gigantesques qu'entouraient des fossés profonds ; observait-on devant la porte une fourche patibulaire a trois piliers, et, sur le faite de l'édifice, une bannière ou bien une girouette découpée en banderole, on reconnaissait que le seigneur était haut justicier et en même temps chevalier banneret. Et, si de nombreuses habitations se groupaient à l'entour, c'était encore l'indice de sa force et des nombreux vassaux qu'il couvrait de sa protection.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Tel était le manoir seigneurial des hauts barons de Thorigni, le plus beau, le mieux fortifié de tant d'autres châteaux qu'ils possédaient, et du sein duquel ils dominaient. Le maréchal de Matignon et son fils Charles de Matignon, qui avaient donné tant de gages de leur amour à la royauté et à son pouvoir régulateur, ne devaient donc pas tenir au maintien de leur château à l'état de forteresse. Aussi, Henri IV régnant paisiblement et les factions étant anéanties, le premier s'empressa-t-il de démolir les remparts et les tours construits par Robert II de Glocester, moins une qui figure encore dans un dessin du château de Thorigni, peint sur l'un des panneaux de la galerie historique de ce monument. Mais Charles de Matignon la fit abattre, et bâtit sur son emplacement le superbe pavillon en style florentin, situé au sud-ouest, qu'on admire encore aujourd'hui. » [5] [aujourd'hui disparu]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Par la suite, il fut encore embelli par les successeurs de Jacques II. Parmi eux, son arrière-petit fils Jacques III de Matignon qui acheta au 18ème siècle un hôtel particulier à Paris. Ce dernier existe encore de nos jours et porte le nom de Hôtel de Matignon (actuelle résidence de notre Premier Ministre). » [4]

     

    Veüe du Chasteau de Thorigny : [dessin] / [Louis Boudan?] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902105w.r=Gaigni%C3%A8res%20ve%C3%BCe%20du%20chasteau?rk=2510742;0

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le château trône au centre d'un vaste domaine de 320 hectares comprenant un grand jardin, une vaste esplanade, une orangerie, des terrasses, des écuries et plusieurs étangs alimentés par des cascades. (…) On aime aussi y admirer les nombreuses peintures qu'il recèle, ainsi que ses tapisseries de haute lisse et des statues. (...)

         Il comprend, à l'origine, trois ailes en U encadrant une cour d'honneur ouvrant à l'ouest sur la Cour aux canons. » [3]

         « Quatre pavillons y sont adjoints et le domaine est entouré par un enclos de fossés secs. » [2]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Au début du 18ème Siècle, le château avait l’aspect suivant : son entrée se trouvait à l’entrée de la place. Il y avait une porte cochère qui donnait accès à une première cour « la Cour aux Canons ». On arrivait aux anciens fossés qu’on franchissait par le pont. On arrivait  alors dans la Cour d’honneur. En face de soi, se trouvait le logis principal, un bâtiment somptueux, qui renfermait les plus beaux appartements du château. A gauche se trouvait l’aile des communs et à droite l’aile ou le château actuel. L’ensemble du château comprenait une cinquantaine de pièces. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le bâtiment de style Louis XIII doit sa spécificité à l'architecte François Gabriel. Il osa largement utiliser de façon originale le poudingue des carrière de Troisgots, commune proche de Torigni. Cette pierre volcanique rouge violacé est très présente en bossage sur la façade Nord (ancienne cour d'honneur) alternant avec la pierre calcaire blanche. En opposition, la façade Sud avec ses grands murs blancs et son corps de logis, en retrait, offre une ordonnance plus sobre, au coup d'oeil plus chaleureux pour le visiteur. » [7] « Fortement endommagé à la Révolution, il ne reste plus aujourd'hui que la partie Sud, » « flanquée à l'Ouest d'un pavillon armorié de 1692 » [7] « utilisée comme mairie. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Les deux pavillons des extrémités sont massifs. Ils sont ornés de larges frontons triangulaires, celui de droite est sculpté d’attributs militaires, d’armoiries et de trophées. Au centre les armoiries des Gouyon de Matignon. Ce fronton serait légèrement postérieur au reste de la construction. Il est daté de 1692. Le fronton de gauche n’a pas de décoration, il a été construit en 1840. Il avait autrefois au 19eme siècle une grande pendule en son milieu. (...)

         La place du château est entourée de beaux balustres en granit. Ce n’est là qu’une partie des balustres d’autrefois. Cette partie avait été achetée par la ville de Saint-Lô qui les a rendus à Torigni après la seconde guerre mondiale. » [4]

     

         On trouve des plans anciens du château à ces adresses :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902097s.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=64378;0

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902099m.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=21459;2

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902102n.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=42918;4

     

    L’ancienne entrée du château se trouve rue Robert du Mont :

     

         « Deux pavillons carrés massifs au toit « à l’impériale » l’encadrent. Bien que transformée en maison d’habitation, on peut reconnaître au centre la porte cochère pour carrosses et cavaliers et de chaque côté une porte pour piétons.

         Le fronton est surmonté de deux lions soutenant le blason des Matignon, qui a été martelé à la Révolution (1789). L’aspect de cette entrée rappelle tout à fait celui du château lui-même. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En décembre 1793, les biens des Monaco étant mis sous séquestre, le château est transformé en prison, jusqu'en janvier 1795.

         En mars 1805, le château est adjugé au général Santerre, qui ne peut réunir la somme demandée. Il est de nouveau mis en vente et acheté par un mandataire des deux frères Matignon, qui garde finalement le marché pour lui. Il fait couper les futaies, abattre la serre de l'Orangerie, détruire les cascades, avant de revendre le château à un nouveau propriétaire qui commence à le démolir. En 1817, le maire d'alors, Monsieur le Chartier de la Varignière, décide le conseil municipal à racheter la seule aile qui reste pour en faire la mairie. Vers 1840, la municipalité fait construire le pavillon est pour rétablir un équilibre rompu par les démolitions.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Les bombardements subis par Torigni-sur-Vire le 12 juin 1944 n'épargnent pas l'édifice, qui est encore sévèrement endommagé. » [3] « Du château ne restait que les quatre murs. » [7] 

         « Le bâtiment n'a conservé qu'une toile qui était alors en rénovation.» « 55 morts, 15 blessés graves, 207 immeubles détruits, 150 maisons endommagées, 1 200 sinistrés. » [4] tel est le bilan de ces bombardements.

         « Les municipalités qui se sont succédé depuis se sont évertuées à lui redonner un peu de son lustre. » [3] 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 2004, année commémorative du 60ème anniversaire du débarquement, la pendule – qui était stockée dans le grenier du château depuis la reconstruction, a été remise en place, et est arrêtée à 11 heures 12 – heure du bombardement en ce 12 juin 1944. » [4]

     

         « Le Château abrite aujourd'hui les services municipaux, une salle de conférence et deux salles de réception. Quant à la galerie du premier étage, elle accueille régulièrement des expositions temporaires et thématiques (peinture, sculpture, photographie, cartes postales...). » [7]

     

    Protection :

     

         Le château des Matignon est classé Monument Historique en 1840.

     

    La Cour aux Canons :

     

         « Réhabilitée en 2004. L’idée étant de relier la Cour d’Honneur du château à la Cour aux Canons en enjambant la rue du Château. Cet accès n’était envisageable que par la mise en place d’une passerelle pour piétons permettant d’accéder et de découvrir la Cour aux Canons renouant ainsi avec le passé de Torigni : la passerelle se trouve à l’endroit exact de l’ancien pont-levis. Une pelouse asymétrique et un jardin conservatoire de légumes anciens y ont été réalisés. » [4]

     

    Les jardins du château :

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Derrière le logis principal, à la place de l’actuelle route de vire, on retrouvait les anciens fossés. on les franchissait par un pont et on accédait alors à une esplanade au centre de laquelle on pouvait admirer l’Orangerie. L’Orangerie était très belle, de près de 90 mètres de long.

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Autour du château et de l’Orangerie se trouvaient des jardins à la française et un parc plus ou moins imité de ceux que l’on pouvait voir dans le parc du château de Versailles. L’ensemble du domaine couvrait alors 1 500 hectares ( la superficie actuelle de la commune est de 1 000 hectares). (…) » [4]

         [voir à ce sujet ces deux plans : http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011441808668gTfpsM/8ae7cad51d

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902096c.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=128756;0]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Depuis la terrasse du château, « on peut voir les « grandes piscines » de Robert de Gloucester : Le grand étang à gauche, il y en avait un juste devant vous, et un troisième au fond et sur votre droite. Au 18ème Siècle, l’étang qui se trouvait juste devant le château fut asséché pour faire place à un joli jardin à la française. (...)

         Les étangs de Torigni-sur-Vire constituent la trace de fossés que fit creuser Robert de Gloucester autour du château rendu quasiment imprenable par les éventuels ennemis. Au fil du temps ces étangs ont été intégrés dans le parc du château. (...)

         Les eaux du grand étang étaient conduites jusqu’au talus en face de vous et ruisselaient sur des gradins et vasques successifs sur une largeur de 50 mètres formant une cascade monumentale.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Ci-dessus photo du "Mur Grimaldi" extraite de https://www.datatlas.com/france/normandie/manche/torigny-les-villes

     

         Derrière le grand étang, on peut apercevoir (quand les arbres ne sont pas encore trop touffus) un mur impressionnant de près de 12 mètres de haut et de 300 mètres de long [ dit le « Mur Grimaldi » ]. Jacques-Francois-Léonor de Matignon le fit construire pour que sa femme, Louise-Hippolyte Grimaldi, ne soit pas incommodée au cours de ses promenades par les vents du Nord lors de ses séjours en Normandie l’hiver. Rappelons leur mariage en 1715, le mur doit dater de cette époque. » [4]

     

    « La table d'Apollon est un ancien balcon de château : 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Photo à droite extraite de ce même article du site Ouest-France du 26 février 2015 http://www.ouest-france.fr/normandie/torigni-sur-vire-50160/la-table-dapollon-est-un-ancien-balcon-de-chateau-3217940

     

          Si la plupart des promeneurs des bords de l'étang remarque la table d'Apollon, sans doute sont-ils moins nombreux à connaître son histoire. L'histoire de cette deuxième table d'Apollon puisque la première, une table en granit ronde, installée au 18e siècle par Jacques III de Matignon, a été vendue au début du 20e siècle à la ville de Dives-sur-Mer, où elle orne l'hôtel de Guillaume-le-Conquérant.
         L'actuelle table d'Apollon est en réalité un balcon granitique (provenant d'un important château), acheté par la ville au milieu du 20e siècle. « Un balcon facilement identifiable par sa goutte d'eau et ses deux consoles », atteste Yves Resta, ancien entrepreneur de maçonnerie. D'abord placée dans le renfoncement du mur Grimaldi, elle a migré quelques dizaines d'années plus tard à proximité du Pont-Bénédict. Puis retour à la case départ. Là où se trouvait la première table d'Apollon ! » [8] 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    A gauche, vue aérienne extraite du site Géoportail.  

     

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    Les remparts de Torigni-sur-Vire :

     

         « Sous ses premiers barons, Torigni était une place mal défendue. Mais l'aîné des fils de Henri Ier, roi d'Angleterre, étant devenu, par mariage, comte de Torigni, cette ville fut entourée de fortifications puissantes. (...)
         Après qu'il eut pris possession de ses droits, Robert, le fils du roi Henri, mit cette place à l'abri de toute tentative ennemie, en faisant construire de hautes tours et des remparts très solides, en creusant des fossés taillés sur la montagne dans le roc vif et en l'entourant presque de tous côtés de grandes piscines où Ion recueillait les eaux et qui rendaient impossible l'accès de la place. Quoique le terrain environnant soit peu propre à produire beaucoup de grain, la ville de Thorigni est cependant très peuplée ; il y a des marchands de toutes sortes d'objets, elle est ornée de beaucoup d'édifices, tant publics que particuliers, et l'or et l'argent y sont en abondance. Le roi donna en outre à son fils la terre d'Haimon (le porte-mêts) oncle paternel de son épouse. De plus, comme il n'eût pas suffi que le fils du roi possédât de vastes domaines, s'il n'avait en même temps un nom et les honneurs d'une dignité publique, son père lui donna, dans sa bonté, le comté de Glocester. (...)
    Les grandes piscines dont parle Guillaume de Jumièges existent toujours ; et l'un des quartiers de la ville, situé au nord, dans un pli de terrain, porte encore le nom de Bon-Fossé.
         « Les fossés de la ville de Torigni, creusés par Robert, comte de Glocester, formaient leur enceinte par la rue toujours nommée du Bon-Fossé, par la prairie du Val, l'abreuvoir de Notre-Dame, les étangs du château, la prairie de Passelaie, la mare Hazard, la rue Hamon et la rue Sorée (Manuscrit de M. Duperron). »
    [NdB : où sont ces rues ?]
          Les portes de la ville, au nombre de quatre, devaient être gardées, en temps de guerre, par les seigneurs des fiefs de Dampierre, du Breuil, de Bures et du Pont, à leurs frais, pendant dix jours.
         L'une ces portes était située près du moulin Malvoisin ; une autre, sur le puits Poullain et une partie du jardin de l'auberge des Bons-Enfants, (ancienne rue du pont du Goullet) ; les deux autres à l'entrée actuelle des routes de Caen et de Vire.
         Il n'y avait pas de fossés du côté de la ville où pénètre la première de ces routes. Des défenses artificielles y suppléaient. A cent mètres environ en avant de l'ancienne porte, on voit encore la maison appelée le Plessis, qui servait de corps de garde aux 25 hommes du marquis de Dampierre. Ce logement renferme une chambre basse, munie d'une étroite ouverture, qui servait sans doute de prison. »
    [6] 

     

         (P.41) « A la vérité, on a démoli les hautes tours, et les fortes murailles n'existent plus qu'en partie ; mais les vastes viviers si profondément excavés sont toujours là et forment encore à l'est, au midi et à l'ouest du château et de la ville une enceinte continue de plus de deux kilomètres. Il est probable qu'au 12e siècle ces viviers occupaient les vallons du Pré-du-Val, de la rue de Rohan, du bas de la rue d'Orléans, jusqu'au quartier du Bon-Fossé, dont le nom indique qu'il y avait là un fossé de fortification. Les viviers étaient alimentés de ce côté par les eaux abondantes qui viennent des hauteurs de Saint-Amand, et ces mêmes eaux servaient à remplir les fossés taillés dans le roc qui entouraient immédiatement le château, fossés dont l'un existe encore entre la cour aux canons et la place du Château, et l'autre est parcouru par la route de Vire ; du moins, un aqueduc, ayant cette direction, et qu'un affaissement de terrain fit découvrir il y a cinquante ans, permet-il de croire qu'il avait cette destination. Voilà donc très-probablement comment Thorigni était autrefois ex magna parte aquis in piscinas collectis vallatum et inaccessum, selon le texte latin de Guillaume de Jumièges. » (…)

         (P.152) « Suivons maintenant la petite rue de Rohan , et montons, par cette rampe nouvellement établie, sur la route de Saint-Lô, qui a coupé ce bas-fond par son entrée dans Thorigni, et l'a comblé en partie. (...) le terrain de cette vallée, au sommet de laquelle vous voyez, à votre droite, les murs des anciens remparts, est formé d'alluvions ; et que, de ce côté, la ville était encore défendue par de larges fossés remplis d'eaux profondes, alimentées par ce ruisseau que vous voyez courir dans ces jardins.

         En continuant de suivre par la rue de Rohan le côté gauche de ce joli vallon, orné par la riante habitation de M. le colonel de Roquancourt et par celle, plus vaste, de M. de La Motte d'Annebaut, nous arrivons au quartier du Bon Fossé, nom significatif de l'état de choses que je veux rétablir par la pensée.

         Mais, au-delà du Bon-Fossé, les indices manquent matériellement, jusqu'à la sortie de Thorigni, sur la route de Caen. Le nom de Brechfé, qu'elle porte, ne serait-il pas un composé du mot celtique brech, qui signifie brèche, ouverture faite de force, en souvenir, peut-être, de ce que la ville aurait été prise par ce côté, et du mot italien fe, qui veut dire foi, hommage ? Une ancienne famille, éteinte depuis trente ans, avait là sa résidence, et son chef était appelé M. de Brechfé. N'est-il pas probable que ses ancêtres étaient les feudataires de ce petit domaine, à titre de gardiens, de défenseurs de cette entrée de la place, ou de cette partie moins bien fortifiée ? (p.153) » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29766.html

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] D'après https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_des_Matignon

    [4] Extrait de http://asso-culturelle-torigny.livehost.fr/visite-guidee-de-torigny-les-villes/

    [5] Extrait de la Notice historique sur la ville de Torigni-sur-Vire et sur ses barons féodaux par François Deschamps ; C.-J. Delamare, 1855 - 198 pages

    [6] Extrait d'Une célèbre baronnie normande par l'abbé Godefroy ; Évreux, Imprimerie de l'Eure, 1897. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1434388/f8.item.r=Torigni.texteImage.zoom

    [7] Extrait de https://www.torignylesvilles.fr/histoire-des-territoires/torigni-sur-vire/le-ch%C3%A2teau-des-matignon/

    [8] Extrait du site Ouest-France du 26 février 2015 http://www.ouest-france.fr/normandie/torigni-sur-vire-50160/la-table-dapollon-est-un-ancien-balcon-de-chateau-3217940

     

    Bonnes pages :

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Editeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-1-a212523363

    O http://asso-culturelle-torigny.livehost.fr/visite-guidee-de-torigny-les-villes/

    O Notice historique sur la ville de Torigni-sur-Vire et sur ses barons féodaux, par F. Deschamps ; C.-J. Delamare, 1855 - 198 pages https://books.google.fr/books?id=HzBMvUQeIKsC&pg=PA108&dq=ch%C3%A2teau+de+Torigni&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjJwIWLhZ7WAhVKFMAKHc1fAzcQ6AEITjAH#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Torigni&f=false

    O Une célèbre baronnie normande par l'abbé Godefroy ; Évreux, Imprimerie de l'Eure, 1897. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1434388/f8.item.r=Torigni.texteImage.zoom

    O La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche partie 1 ; article sur Torigni-sur-Vire par Gaëtan Guillot ; éditeur Lemale & Cie Le Havre, 1899 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f121.image.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=193134;0

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  • LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)

      

    La motte castrale de Briquessart ou Briquessard à Livry [Caumont-sur-Aure]

     

         « Au 11e siècle, la seigneurie de Briquessart, le hameau le plus important de Livry, est à la fois châtellenie et sergenterie. Le premier Briquessart connu fait partie de ces barons qui se liguent contre le duc Guillaume dit le Conquérant en 1047. La motte de Briquessart, flanquée d’une basse-cour et séparée par un fossé constitue aujourd’hui un élément intéressant de l’architecture civile de Livry. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)   LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)

     

    Plan hypothétique du château de Briquessard d'après le plan d'Arcisse de Caumont (voir ci-après) ; blason de Ranulf, Rannulf, Rainulf, Ranoulf, Randall, Ralph, Randulf, Renouf ou Renoulf le Meschin de Briquessart extrait de https://www.geni.com/people/Ranulph-III-de-Briquessart-le-Meschin-Earl-of-Chester/6000000005072749060

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     A. de Caumont, 1831 : « Château de Briquessart, à Livry (Calvados), Briquessart était un des principaux barons normands qui se liguèrent contre le duc Guillaume, en 1047, et dont parle Robert Wace (roman de Rou, vers 8938 et 39). L'emplacement de son château existe dans la commune de Livry, arrondissement de Bayeux, sur le bord de la vallée du Calichon, près d'une place entourée de maisons, qui porte encore aujourd'hui le nom de hameau Briquessart (Cet emplacement remarquable appartient à M. Trolong du Taillis, juge de paix de Caumont, et savant botaniste, membre des Sociétés d'histoire naturelle et d'agriculture de Caen). Cette bourgade avait autrefois un marché. Le château de Briquessart est un des plus intéressans de ceux dans lesquels on ne remarque ni murs, ni maisons en pierre. On n'y a point trouvé de vestiges de constructions, et sa force consistait dans des fossés et des remparts en terre, sans doute garnis de palissades en bois. La motte ou l'éminence artificielle qui a dû supporter la tour du donjon se trouvait en A vers le centre de la place (planche XVIII, figure 5 [voir ci-dessus]), ou plutôt sur le bord d'une enceinte ovale B, munie de remparts élevés, qui me paraît devoir être considérée comme la partie la plus forte du château. (On voit dans cette enceinte B une chapelle dont la construction paraît remonter au 16e ou à la fin du 15e siècle ; mais je suppose qu'il en existait une autre plus ancienne à laquelle celle-ci aura succédé.)

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     Une seconde enceinte DDD encadrait les deux tiers de la cour centrale B. Elle était divisée en trois parties par deux fossés parallèles FF, qui descendent vers la vallée du Calichou. Cette vallée défendait la place du côté du Sud. Un petit ravin G, dans lequel coule un filet d'eau, formait du côté de l'Ouest un autre moyen de défense. Vers l'est, où le sol uni est à peu près de niveau avec la partie la plus élevée des cours du château, un rempart en terre et un large fossé (HH) défendaient l'accès de la seconde enceinte.

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     Après avoir attentivement examiné cette forteresse, je suis demeuré persuadé que l'entrée principale était en P, par le creux du fossé qui entoure l'enceinte B ; ce fossé, ou, si l'on veut, ce chemin couvert, arrive au pied du donjon, d'où une pente douce permettait sans doute d'entrer à volonté dans la cour de la citadelle B ou dans la seconde enceinte D. Je ne serais pas surpris qu'une autre porte eût existé vers le point o, dans la cour D, où l'on voit aujourd'hui un passage. Les fossés FF, tout en défendant l'accès du donjon, du côté de l'Est, par où la place avait le plus à craindre, pouvaient aussi servir de sentiers soit pour aller puiser de l'eau dans la rivière, soit pour descendre dans les prairies voisines, Quant à la distribution des maisons en bois qui devaient se trouver dans la place, je n'ai que des conjectures à présenter, puisqu'il n'en reste aucun vestige. Mais il y a lieu de supposer que ces édifices étaient placés dans les cours B et D, à peu de distance des remparts, de manière à laisser libre l'accès des terrasses. » [2]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1831, tableau d'assemblage ; au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1831 ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Le complot de 1046-1047 contre le jeune Guillaume, duc de Normandie (futur conquérant de l'Angleterre en 1066) :

     

         « En 1046, Guillaume a environ dix-neuf ans. Un complot vise cette fois sa personne jusqu’alors épargnée. Une partie des seigneurs forment une coalition pour l'écarter au profit de Gui de Brionne (v. 1025-1069), un cousin de Guillaume, fils de Renaud Ier de Bourgogne et d’Adélaïde, fille de Richard II. Cette rébellion rassemble essentiellement de « vieux Normands » de l’Ouest (Bessin, Cotentin, Cinglais) [dont Renouf de Briquessart] traditionnellement indociles et hostiles à la politique d’assimilation menée par les ducs. Gollet, le fidèle bouffon de Guillaume, surprend les propos des conjurés réunis à Bayeux et prévient son maître qui dort à Valognes. Guillaume échappe ainsi de peu à une tentative d’assassinat par les séides de Néel de Saint-Sauveur. Il s'enfuit dans la nuit, puis est accueilli par Hubert de Ryes qui le fait escorter en sécurité jusqu'à Falaise. Cette fuite de Valognes, relatée par les chroniqueurs comme une chevauchée seul et sans escorte, forge en partie le mythe de Guillaume, jeune homme courageux, bâtard et solitaire. Avec l'aide du roi de France Henri Ier, le jeune duc part en campagne contre les rebelles normands, qu’il parvient à défaire à la bataille du Val-ès-Dunes, près de Caen, en 1047, entre autres grâce au ralliement de toute dernière minute d'un des seigneurs rebelles, Raoul Tesson. » [4] 

     

         Cet épisode de la Vie de Guillaume le Conquérant est raconté ici :

     

     

    Diaporama sur You tube : https://www.youtube.com/watch?v=6SgwlJHgkg4 ou http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-02-a112524080

     

         Renouf sera pardonné quelque temps après car on le retrouve à la cour du duc Guillaume de Normandie. Ses descendants recevront des fiefs importants en Angleterre après la conquête du pays en 1066. [NDB]

     

          « Trois Renouf furent successivement vicomte du Bessin. Le premier, Renouf de Briquessart (du nom de son château, qui se trouvait dans la commune de Livry (Calvados, canton de Caumont), prit part à la révolte des barons, en 1047, et mourut dans les dernières années du 11e siècle. Le second, Renouf le Meschin, fils du précédent et de Maud, sœur de Hugue le Loup, comte de Chester, hérita du comté de Chester après la mort de son cousin Richard, noyé dans le naufrage de la « Blanche Nef », en 1120 ; Renouf le Meschin mourut vers 1129, laissant comme héritier son fils Renouf, dit de Guernon, qui épousa une fille de Robert, comte de Glocester, et mourut le 16 décembre 1153. » [3] 

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)« La chapelle Saint-Sulpice de Livry :

         Édifice érigé sur le lieu du martyr de saint Sulpice, évêque de Bayeux, au 9e siècle. Culte dédié à saint Sulpice qui guérissait les maladies de peau. Nombreux ex-voto. Fontaine St- Sulpice à proximité.
         L'association des Amis de la chapelle Saint Sulpice à Livry se consacre à sa restauration, suite aux dégâts importants causés par la tempête de 1999. » [5] 

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.bocage-normand.com/UserFiles/File/pdf/RandoPedestre/topoguide%20bocage%20normand/51%20la%20motte%20de%20briquessard.pdf

    [2] Extrait du Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française d'archéologie... par Arcisse de Caumont, Volume 2 pages 234-235 ; Société française d'archéologie, Musée des monuments français, 1837./ Cours d'antiquités monumentales, professé à Caen : histoire de l'art dans l'ouest de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle, Volumes 4 à 6, Lance, 1831.  https://books.google.fr/books?id=0sY9AAAAcAAJ&pg=RA1-PA86&lpg=RA1-PA86&dq=Livry+Briquessart&source=bl&ots=njoBDEafMX&sig=mcZiKsG0t6X0SJAaPnYDTRiq8Q0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjA0LebnZjWAhWFWxQKHQH8DHA4ChDoAQhOMAg#v=onepage&q=Livry%20Briquessart&f=false

    [3] Extrait du Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie par la Société des Antiquaires de Normandie, 1934.

    [4] Extrait de Wikipédia.

    [5] Extrait de http://www.normandie-tourisme.fr/pcu/chapelle-saint-sulpice/caumont-sur-aure/fiche-PCUNOR014FS000DO-1.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Meschin-Chester.pdf

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12648

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  •       « Le château de Messei est un ancien château fort dont il ne reste aujourd'hui que des vestiges. Il est situé à Messei dans l'Orne, en Normandie. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « Le Bourg est assez ancien : des débris de porches s’y remarquent encore, et les vieux pignons sur rue y abondent. Il possédait trois longues halles sur la place et deux marchés par semaines. Celui du mercredi fut transporté à Flers par les seigneurs de ce comté, et la prospérité commerciale de Messei a depuis lors bien baissé. Il s’y faisait un commerce très considérable de fils de lin avant 1814, commerce aujourd’hui remplacé par celui de tissus de coton dont Flers est le centre.

         Il yavait à Messei haute justice dont le gibet est resté longtemps suspendu aux ruines du château, droit de bourgeoisie, un notaire garde-notes et un notaire ecclésiastique dont les actes existent encore au notariat actuel, une Léproserie à l’entretien de laquelle les seigneurs de Saires, de Saint-André et du Châtellier contribuaient avec ceux de Messei. » [2]

     

         « Le château figurait parmi les principales places fortes de Normandie. Occupé par les Anglais de 1356 à 1360, il fut rendu à la France par le traité de Brétigny. Au 16e siècle, il est pris par la Ligue et en partie démantelé. Au début du 19e siècle, douze tours existaient encore. Elles furent démolies pour servir de carrière de matériaux lors de la construction de la ferme de la Fonte. Du château ne subsistent que la motte entourée des douves, et un pan de mur inclus dans le bâtiment agricole. La motte a passé pour être un lieu d'exécution, et un lieu où les seigneurs tenaient quelque fois les plaids. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)   LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)

     

    Plan hypothétique du site du château de Messei ; blason de la commune de Messei par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18101131 

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « Ce château flanqué de douze tours, construit au 11e siècle, possédait de larges et profondes douves, un pont-levis, une chapelle sous le patronage de Saint-Jean-Baptiste, une prison et deux cachots, ainsi qu'une basse-cour. Situé sur l'ancienne route de Falaise à Domfront, il a joué un rôle historique à plusieurs reprises. À ce titre, il figure parmi les plus importantes places fortes de Normandie.

     

    Gravure ci-dessus extraite de https://www.routeyou.com/fr-fr/location/view/47841622/chateau-de-messei http://romy50300.forumgratuit.org/t2-les-chateaux-de-l-orne

     

         Situé à 650 mètres de l'église, le château est accessible par un chemin à gauche, à la sortie du bourg en direction de Domfront. À une centaine de mètres, coule la Varenne, appelée localement le Morin. Au nord, des marécages et des étangs constituent des éléments défensifs. Il existait aussi à cet endroit une forêt, abattue en 1637.

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Protégé au sud par les roches du Châtellier, le château, à l'écart du bourg, se dresse sur un plateau assez élevé. Il est traversé par une petite rivière, la Fonte, qui a donné son nom à un chemin de ronde menant à l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, aujourd'hui communément appelée la chapelle des Roches, au Châtellier, où les seigneurs de Messei avaient coutume de se faire enterrer.

         À 250 mètres au nord-est du château, à gauche en venant du bourg, se trouve un monticule entouré de grands arbres, qui a passé pour être un lieu d'exécution, mais qui était probablement l'endroit où les seigneurs rendaient traditionnellement la justice. Cette butte constituerait l'emplacement d'une première motte, abandonnée et arasée au profit d'une autre, plus propice et mieux défendue.

     

    ? - 1095, famille de La Ferrière :

     

         La plus ancienne mention écrite du domaine de Messei remonte à l'an 1033 ; une charte datant de cette époque désigne Josselin de La Ferrière comme étant seigneur de Messei.

     

    1095 - 12e siècle, famille d'Osbern Maréchal :

     

         Le 9 mars 1095, deux fils de Jean de la Ferrière, Geoffroy et Jean, vendent le château et la seigneurie de Messei à Osbern Maréchal pour se rendre en Terre sainte, lors de la première croisade, avec le duc Robert II de Normandie.

     

    12e siècle - 15e siècle, famille Foulques du Merle :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Au 12e siècle, le château fort passe aux mains de Foulques Ier du Merle qui porte le titre de baron de Messei, pour demeurer près de trois siècles dans cette famille dont seront issus notamment Foulques du Merle, maréchal de France en 1302 et Guillaume VIII du Merle, son petit-fils, compagnon de du Guesclin et capitaine-général en Basse-Normandie, qui reprend le titre. Ce dernier ordonne en 1363 aux habitants d'amener pierre, chaux, sable, bois et le nécessaire à réparer la forteresse. En 1357, il fait confirmer ses droits sur ses sujets de Messei. Ses exigences deviennent si insupportables que des plaintes sont portées contre lui par la population auprès du bailli du comte d'Alençon et même du Parlement de Paris. La bourgeoisie franche qui existait à Messey à cette époque était en effet décidée à faire valoir ses droits. (…)

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     En 1374, Guillaume du Merle, capitaine-général en Basse-Normandie et gouverneur de Falaise, est baron de Messey comme l'avaient été ses aïeux depuis le 12e siècle, notamment son grand-père Foulques du Merle, maréchal de France en 1302. (...)

         Lors de la guerre de Cent Ans (1337-1453), le château est pris par Philippe de Navarre qui le livre aux Anglais en 1356. Le traité de Brétigny le rend à la France en 1360 mais le château ne sera définitivement libéré que vers 1450 sous le règne de Charles VII.

        Entre temps, en 1402, Catherine, fille unique de Guillaume VIII du Merle, avait épousé Henri de Bailleul à qui elle avait transmis le domaine.

     

    Ci-dessus, blason de la famille Foulques du Merle par j. du Merle — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22576137

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne) LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    15e siècle – 1557, famille de Grippel :

     

         À la fin du 15e siècle, le château appartient à Pierre de Grippel, puis à son fils, Guillaume de Grippel qui meurt en 1550... » [1]

     

         « Guillaume du Grippel, baron de Messei, étant mort sans enfants mâles, vers 1550, sa succession se partagea entre ses deux sœurs, Louise, épouse de Robert du Bourg, seigneur de Rieux, qui reçut le château, le fief et la seigneurie, la cour et usages, justice, juridiction, relief, etc. et Marie, épouse de Charles Mallet, seigneur de Heussé, qui obtint la terre, seigneurie et dépendances de Saint-André-de-Messei. La forêt resta indivise. » * [2]

     

    1557 - 1582, famille de Bailleul :

     

         « Vers 1557, Louise, à qui revient le château de Messei, vend sa part et l'échange contre une autre terre avec Jean de Bailleul, sieur du Renouard.

     

    1582 - 1662, famille de Souvré :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     En 1582, il entre dans la famille de Souvré, par le mariage de Françoise de Bailleul avec Gilles de Souvré, gouverneur de Louis XIII pendant son enfance, et maréchal de France. Son fils cadet, Henri de Souvré, en hérita. En 1589, lors des guerres de religion, le château fut en partie démantelé, avec plusieurs pièces de canon, par les Ligueurs, malgré la surveillance du duc de Montpensier.

         En septembre 1621, René de Souvré obtient de Louis XIII l'érection de la baronnie de Messei en marquisat, en faveur de son fils Joseph de Souvré qui meurt sans postérité en 1685, sous le règne de Louis XIV.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Souvré, dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As.

     

    1662 - 1750, famille de Louvois ; famille d’Harcourt :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Le château échut alors à Anne de Souvré, petite-nièce de René de Souvré, qui épousa en 1662, le jeune ministre Louvois qui devint marquis de Messei. En 1686, celui-ci obtient que l'érection de la baronnie en marquisat soit maintenue en sa faveur.

         En 1750, il est vendu par les arrière-petits-enfants de Louvois, héritiers de Marie-Madeleine Letellier de Louvois de Barbezieux, duchesse François d'Harcourt, au comte de Flers, Ange Hyacinthe de La Motte-Ango. » [1] 

     

    Portrait ci-dessus de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois. Celui-ci épouse le 16 mars 1662 Anne de Souvré, marquise de Courtanvaux et de Messei, descendante de Gilles de Souvré. Née posthume, Anne de Souvré a été élevée dans la famille du second mari de sa mère, Urbain II de Montmorency-Laval, marquis de Bois-Dauphin et de Sablé, le fils de la célèbre "Madame de Sablé". Peinture de Pierre Mignard, Musée des beaux-arts de Reims Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1360906 . Blason de la famille Le Tellier par SanglierT — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25032533

     

    1750 - 1806, famille de la Motte-Ango :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     *[« En 1451 : « Le premier lot, la Baronnie, passa aux Bailleul, aux Renouard, aux Souvré, aux Louvois qui la firent ériger en Marquisat, aux d’Harcourt ; le second, aux d’Harcourt, aux Brou, aux Berrier. Les Ango de Flers les réunirent tous les deux en les achetant successivement, le premier, à l’amiable, des héritiers d’Harcourt, en 1750, le second, sur adjudication, en 1764; et conservèrent l’ancien domaine ainsi reconstitué jusqu’en 1806... »] [2]

     

    Ci-dessus : blason de la famille de la Motte-Ango par TretinvilleCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Tretinville., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18596776

     

    1806 - 1820, famille de Redern :

     

         Lors de la Révolution, le château est désert et abandonné.

         En 1806, il est acheté par un Prussien, le comte von Redern, fils d'un maréchal de Prusse et diplomate en Espagne et en Angleterre, qui le revend en 1820 aux Schnetz, notaires à Paris.

     

    1820 - 1901, famille Schnetz :

     

         Philippe Schnetz, fils des notaires, décide de le faire démolir vers 1850 afin de servir de carrière de matériaux pour la construction de la ferme de la Fonte. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « De l’ancien château de Messei qui remontait au dixième siècle, suivant la tradition, et que défendaient douze tours et de larges fossés, il ne reste plus que quelques pans de murs et des souterrains de près de six mètres de profondeur, où la crédulité populaire s’imagina que la duchesse de Berry s’était cachée dans l‘été de 1848. » [2]

     

         « C'est à cette époque que l'on retrouve, en démolissant un mur de l'ancienne prison du château, le matériel nécessaire pour frapper des pièces d'or à l'effigie de Charles IX. » [1]

     

         « Aujourd’hui il ne reste plus rien de cet ancien château féodal, si ce n’est que quelques bâtiments qui servent à loger le fourrage, quelques pans de murs couverts de lierres. Les étangs qui l’entouraient sont asséchés et transformés en vastes prairies, les souterrains sont obstrués. Certaines maisons du bourg de Messei ont même été construites avec les anciennes pierres du château. » [4]

     

         « Il ne subsiste aujourd'hui qu'un pan de mur inclus dans un bâtiment agricole, les douves et les deux mottes féodales (...). Les visites ne sont pas autorisées. » [1]

     

         Eléments protégés : vestiges de l'ancien château avec ses deux mottes féodales (cad. D 78) : inscription par arrêté du 3 juillet 1975

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par Léon de La Sicotière ; Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA274&lpg=PA274&dq=ch%C3%A2teau+Messei&source=bl&ots=WTudDDOiYI&sig=1GABZZaWekn76tbVJ3IQFw6PJVo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj4gJ-V7ZPWAhWIWhoKHalHBOs4FBDoAQgyMAE#v=onepage&q&f=false

    [3] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110854

    [4] Extrait de http://www.flerstourisme.fr/content/messei

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.flerstourisme.fr/content/messei

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