• LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime)

     

          Angiens est situé dans le Pays de Caux, dans le département de la Seine-Maritime en Normandie à 6 km de Fontaine-le-Dun et à 8 km de Saint-Valery-en-Caux. (NdB)

     

         « Près de l'église d'Angiens est une motte circulaire, vaste et élevée, dont l'origine et la destination nous sont inconnues. » [1]  

     

         « Motte féodale des 10e et 11e siècles avec à proximité des calvaires de l'époque de Guillaume le Conquérant. » [2]

     

    LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime)   LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime)

     

     Plan hypothétique de l'emplacement de la motte d'Angiens ; blason moderne de la commune d'Angiens extrait de http://blasonsdefrance.free.fr/departements/76.htm

     

    LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime)     « Angiens (Seine-Maritime) : la motte

         Le village d'Angiens est situé sur le plateau du Pays de Caux, entre les vallées du Dun et de la Durdent. La motte, implantée au cœur du village actuel, est relativement bien conservée, mais son éventuelle basse-cour a totalement disparu, vraisemblablement détruite par l'implantation d'un garage à l'est du site. La motte consiste en un tertre ovoïde de 15 m de diamètre sommital pour une élévation d'environ 4 m ; un fossé comblé, partiellement discernable, entourait toute ou partie de la motte.

     

    Photo de la motte ci-dessus extraite de http://seine76.fr/communes/popup_img.php?var_commune=ANGIENS%20&%20var_img=angiens-motte-feodale

     

    LES REMPARTS D'ANGIENS (Seine-Maritime)      Le village d'Angiens est mentionné pour la première fois en 1150 et un Guillaume, seigneur d'Angiens, est évoqué en 1180. La fortification est probablement érigée à cette date sans que l'on puisse être plus précis. Néanmoins, les troubles consécutifs à la mort du Conquérant pourraient être une période favorable à cette édification.

     

    Ci-dessus, photo de la motte d'Angiens extraite du site Google map.

     

          La motte connaît une réaffectation inhabituelle en 1943 lorsque l'occupant allemand décide de la construction, sous la motte, d'une chambre souterraine pour se protéger des bombardements alliés. Cette chambre, imparfaitement comblée, pourrait éventuellement participer à la dégradation du site (Responsable de l’étude et du relevé : Etienne Daniel). » [3] 

     

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    Ci-dessus, à gauche : plan extrait du cadastre napoléonien, à droite : vue aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.260 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie ; Responsable(s) des opérations : Anne-Marie Flambard-Héricher, Bruno Lepeuple, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre, Jimmy Mouchard, Thomas Guérin et Aude Painchault https://adlfi.revues.org/5262#tocto1n3

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    2 commentaires
  •      Placée sur la rive droite de l'Epte, coté normand, Gasny gardait autrefois la frontière face à la France. C’était un lieu de défense assez sûr, à cause des eaux qui l’environnaient de tous côtés mais, pour l'instant, j'ignore si ce lieu a possédé des remparts propres. En 1118, l’église possédait un clocher qualifié de « tour »...

     

         A l'ouest du bourg, [NdB]... « de courte durée fut la carrière d'un contre-château élevé en 1118 par le roi Henri Ier Beauclerc au-dessus du bourg de Gasny (Eure), dans la vallée de l'Epte » [1] : le château de Malassis.

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure) LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Photos ci-dessus de la motte de Malassis extraites du site http://www.basaarts.nl/interessegebieden.php?page=normandie

     

           « Traversant le Vexin, la rivière Epte constitua dès 911 la frontière naturelle entre le royaume des Francs et le territoire concédé par Charles le Simple (898-923) aux Vikings de la Basse-Seine « en échange de la protection du royaume », embryon du futur duché de Normandie. » [2]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « Les entreprises incessantes des rois de France firent fortifier au 12e siècle la ligne de l'Epte sur la limite du Vexin normand et du Vexin français. » [3]

     

         « La vallée de ce petit affluent séquanien devint donc très vite un lieu stratégique majeur et se hérissa de part et d'autre d'une kyrielle de forteresses. Côté normand, les plus fameuses et les mieux conservées sont Gisors », [2]

     

         « Neaufles-Saint-Martin, Dangu, Château-sur-Epte, Gasny et même Vernon et le Vaudreuil formaient cette ligne. D'autres forteresses s'élevèrent dans le même temps sur l'Avre, d'abord Nonancourt et Illiers, puis enfin Verneuil. » [3] 

     

    Ci-dessus : emplacements des forteresses anglo-normandes et françaises de la frontière de l'Epte, extraite de http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

          « Sur la rive française leur répondaient Trie, Courcelles, Saint-Clair-sur-Epte… Au confluent avec la Seine, Gasny (Eure) faisait face à La Roche-Guyon. » [2]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)   LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Plan hypothétique du château de Malassis ; blason des rois d'Angleterre par Gilloudifs

     

          « Les sources écrites médiévales relatent fréquemment la construction d'ouvrages fortifiés destinés à appuyer des opérations de siège. C'est d'ailleurs ainsi que sont interprétées nombre de petites mottes qui se trouvent dans l'environnement de châteaux plus importants. Lorsque les textes font défaut ou qu'ils ne sont pas suffisamment explicites, il est difficile de classer ces constructions périphériques qui ne révèlent que peu d'indices sur le terrain. Ainsi, fonction et même datation apparaissent souvent comme des problèmes insolubles.

          Parmi les nombreux conflits qui ponctuent l'histoire de la Normandie ducale, le règne particulièrement agité d'Henri Ier Beauclerc connut un épisode qui nous est rapporté avec de nombreux détails par les chro­niques de Suger et d'Orderic Vital. En 2118, lors d'une confrontation autour de Gasny, les Normands édifièrent deux châteaux de siège dont l'un, « Malassis », est clairement identifié sur le terrain. L'année suivante, les Français s'avancent plus au cœur du Vexin, aux Andelys. Les récits sont là aussi circonstanciés, mais il n'est fait aucune mention d'une stratégie similaire pour serrer la place au plus près. La comparaison du plan du « Malassis » à une fortification de terre isolée permet de formuler l'hypothèse d'un contre-château destiné à contenir l'avancée des Français en 1119. Plus largement, ces deux témoins réunissent plusieurs caractéristiques des transformations qui affectent l'architecture castrale normande dans le premier quart du 12e siècle. » [4]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « En 1118, au moment où Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie, prenait le château de Saint-Clair-sur-Epte, Louis le Gros s’avança sur Gasny avec une poignée d’hommes ; c’était un lieu de défense assez sûr, à cause des eaux qui l’environnaient de tous côtés, et l’église était fortifiée par une tour. Louis le Gros y fit passer d’abord quelques-uns de ses gens déguisés en moines, puis à leur suite, il pénétra jusqu'au centre de la place, où il s’établit. » [6]

     

         « ...Après que ce village normand eut été envahi par les troupes du roi Louis VI. Le chroniqueur Ordéric Vital nous apprend qu'à cette nouvelle, Henri Ier se rendit avec son armée devant Gasny et qu'il édifia deux castella, auxquels les Français, pour montrer qu'ils n'étaient pas intimidés, donnèrent par dérision les noms de « Malassis » et de « Terrier-de-Lapin » [ou le « Gîte-à-Lièvres » (trulla leporis)]. Si le second n'a pu être identifié (*), en revanche, le premier de ces retranchements existe encore dans le bois dit de Malassis, à environ 1 500 m du bourg de Gasny, sur la rive normande. Parfaitement conservé, l'ouvrage se présente sous la forme d'une motte tronconique de 5 à 6 m de haut, à laquelle s'attache une enceinte semi-circulaire.

     

    Plan ci-dessus extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

         A peine édifié, cet ouvrage fut, nous dit l'abbé Suger dans sa Vie de Louis VI, détruit par les troupes françaises ; » [1] « Le Mal Assis fut attaqué par Louis le Gros qui en expulsa les Normands. » [6] « Comme au Boutavant de Vatteville, le site ne semble pas être devenu par la suite le siège d'un manoir seigneurial. » [1] 

     

         Louis VI aurait ensuite ravagé la Normandie jusqu'à Rouen ; il occupe L'Aigle en septembre, puis Les Andelys qu'on lui livre au printemps de 1119. Il investit également Dangu et Châteauneuf-sur-Epte dont il abandonne le siège, après que les Anglais aient brûlé Évreux mais le 20 août, le roi Louis VI est défait à Brémule, dans l'Eure. (NDB)

     

    Le « Malassis »

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)      En 1118, le conflit franco-normand dure depuis plusieurs décennies et Henri Ier Beauclerc se situe dans la ligne de ses prédécesseurs, Guillaume le Conquérant et Guillaume le Roux, en prenant le château de Saint-Clair-sur-Epte pour mener des raids le long de la frontière. Ces incursions en territoire adverse sont jusque-là à l'initiative des Normands et, au printemps de cette année, les Français répliquent dans la basse vallée de l'Epte en s'emparant du village de Gasny. C'est le fait d'une petite troupe qui s'introduit dans la place par ruse, en gardant leurs armes sous leurs capes. La description de Suger est assez précise pour saisir le contexte topographique des événements. Gasny est décrit comme une agglomération ancienne, traversée par une voie publique, et entièrement ceinturée par le cours de l'Epte. Les Français s'assurent le contrôle de la place en prenant appui sur le clocher de l'église, qualifié pour l'occasion de tour. La réaction normande n'est pas longue à venir. Pour empêcher la progression des Français, Henri Ier Beauclerc fait élever deux fortifications pour isoler Gasny, les assiégés les nomment « Malassis » et « Gîte de Lièvre », toponymes moqueurs, signe que ces ouvrages n'impressionnent guère les Français. À son tour, le roi de France, Louis VI le Gros, fait élever son propre château sur la hauteur la plus proche » (…) [4]

     

    Ci-dessus, plan extrait de Château Gaillard : Studien Zur Mittelalterlichen Wehrbau- und Siedlungsforschung. Actes du colloque international de Graz (Autriche), 22-29 Août 1998 ; Publications du CRAHM, 2000 - 322 pages ; https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false 

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure) LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Ci-dessus à gauche, plan de L. Coutil Extrait de l'article sur le canton d'Ecos par Léon Coutil Bulletin de la Société préhistorique de France Année 1921 Volume 18 Numéro 8 pp. 187-189 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295 ; à droite, plan extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

             « Le « Malassis » est une fortification de terre classique, de type motte avec basse-cour. La motte, en tronc de cône, est de dimension modeste, la plate-forme sommitale mesure 17 m de diamètre pour une hauteur d'environ 4 m par rapport au sol environnant. Elle est entièrement ceinturée d'un fossé large de 9 m et profond de 2 m, qui la sépare de la basse-cour. Celle-ci est constituée d'un fossé et d'une levée de terre qui sont interrompus au sud-ouest pour laisser un accès à l'intérieur de l'ouvrage... » [4]

     

    « Retranchement de Malassis ou les Châteaux :

     

         Sur un promontoire boisé dominant Sainte-Geneviève, Gommecourt, et commandant à l'Ouest la route de la Chapelle-Saint-Ouen et Bois Jérôme d'une part, et à l'Est les routes de Gasny à Bois Jérôme et Haricourt, se trouve un vaste camp elliptique nommé Malassis ou les Châteaux ; le côté Ouest borde la déclivité et un très vieux chemin dit Voie d'Haricourt, qui descend à Sainte-Geneviève. De ce côté existe une ouverture mieux accusée qu'à l'Est. (Cadastre. Sect. A. 696).

         Du côté de la vallée d'Epte, au Sud, le rempart a la forme circulaire, il commande un fossé de 8 mètres de largeur, 4 mètres de profondeur, avec talus de 6 à 7 mètres du fond du fossé et de 3 mètres sur l'intérieur du retranchement ; ce talus est plus faible au milieu, du Nord au Sud, où il n'a que 3 mètres ; mais il se relève de l'Ouest à l'Est, où il a 4 à 5 mètres lorsqu'il arrive près de la motte ; celle-ci mesure à la base 42 à 45 mètres de diamètre, i5 mètres de plateforme et 10 mètres de hauteur, un petit talus très léger de 1 mètre de hauteur, avec petit fossé, entoure extérieurement le fossé de la motte vers le Nord, et n'existe plus vers le centre de la grande enceinte, qui mesure 60 mètres du Nord au Sud et 70 mètres de l'Ouest à l'Est. Cette enceinte se rapproche par son plan du Puits des buttes de Boussey, près Bernay, de l'enceinte d'Epinar de Ferrière-Saint-Hilaire, de Saint-Aubin-le-Vertueux (détruite), de l'enceinte du Château à Sébécourt, du Vieux Château de Courdemanche, de la Butte aux Anglais à Bois Arnault, etc... » [5]

     

     LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « On ne compte donc pas moins de trois châteaux élevés autour de Gasny. Seul l'un d'entre eux est facilement identifiable, il a gardé le nom qui lui a été donné lors de sa construction : « Malassis » . Dans l'environnement de Gasny, on dénombre trois autres sites toujours visibles aujourd'hui. Le château de La Roche-Guyon qui, bien qu'il ne comporte pas encore son donjon en amande ceinturé par deux chemises rapprochées, est un point important, sans doute contrôlé par le pouvoir capétien depuis l'assassinat de son seigneur, Guy de La Roche, vers 11123. Deux autres petites fortifications de terre se situent sur la rive gauche de l'Epte : une enceinte établie sur le coteau au-dessus du hameau de Mal-Gardé et une butte quadrangulaire au lieu-dit Bellevue, où les possibilités de surveillance sont très étendues sur les vallées de l'Epte et de la Seine.

     

    Ci-dessus : « Environnement topographique de Gasny et localisation des fortifications évoquées » Plan extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

          Il est difficile de rapprocher les ouvrages mentionnés dans les textes des traces sur le terrain, il faut néanmoins fournir une interprétation. La logique serait de placer le second contre-château normand, Trulla Leporis, sur la rive droite de l'Epte. Un promontoire, défini par le cours de la rivière et un vallon sec, fournit un schéma plausible d'encadrement du site de Gasny destiné à interdire l'accès vers l'intérieur des terres. Il est fort probable que ce château ait disparu, en raison d'une faible puissance de fortification, ce qui est induit par le toponyme faisant référence au lièvre, animal qui n'a pas de pratique constructive et se contente de récupérer des terriers anciens ou de nicher dans des creux de terrain favorables. Le château élevé par Louis VI peut être l'un des deux points que l'on trouve sur la rive gauche de la rivière, le Mal-Gardé ou Bellevue. Le second l'emporte pour ses possibilités visuelle.

          Tous les châteaux ne sont pas aisément identifiables, seul Malassis ne résiste pas au doute : la toponymie a conservé le souvenir du qualificatif dont il avait été affublé, d'autre part, sa position correspond à la description donnée par les textes. Peu de temps après la mise en place des fortifications autour de Gasny, ce contre-château subit une attaque des Français qui le détruisent le site a ainsi eu une durée de vie très courte, il ne sera plus jamais mentionné à l'époque médiévale. » [4]

     

    " Sainte-Geneviève-Les-Gasny (Eure). Malassy 

     

         Placée sur le sommet d’un coteau, la fortification domine la vallée de l’Epte et le village de Gasny. C’est afin d’assiéger ce dernier qu’elle a été érigée en 1118 par Henri Ier Beauclerc face aux troupes de Louis VI le Gros. C’est une fortification de terre classique, de type motte avec basse cour. La plateforme sommitale de la motte mesure 17 m de diamètre pour une hauteur d’environ 4 m, elle est entièrement ceinturée d’un fossé large de 9 m et profond de 2 m, qui la sépare de la basse cour. Celle-ci, de 90 m de diamètre, est constituée d’une levée de terre et d’un fossé interrompus au SO pour laisser un accès vers l’intérieur de l’ouvrage. Dans le quart septentrional de l’ensemble, une légère saignée du sol épouse la silhouette des creusements précédents, trace d’un doublement du fossé abandonné en cours. Le château, détruit par les Français l’année même de sa construction, a été par eux nommé « Malassis », ce qui correspond au plan du site, mal agencé et inachevé. Une nouvelle lecture des textes et du terrain permet de revoir le contexte du siège de Gasny en privilégiant maintenant l’hypothèse, pour le site de « Bellevue », commune de Gommecourt (Yvelines), d’un château de surveillance construit en 1118 par le roi de France et non par les Normands, comme cela était envisagé (cf. Archéologie Médiévale, t. 36, 2006, p. 321-322). (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [8]

     

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         Dans Wikipédia on peut lire qu'en 1118, « Le duc de Normandie accourut et posta un grand nombre d’archers et d’arbalétriers normands sur deux éminences voisines ; ils y construisirent deux forts que les Français appelaient par dérision l’un La Bastide Féroce et l’autre Le Piège à Canards. (…) Une portion du territoire de Sainte-Geneviève a gardé le nom de « Piège à Canards ». [6]

         Cette « Bastide Féroce » désigne-t-elle le « Malassis » ? Quant au « Piège à Canards », le « Terrier-de-Lapin » ? Du canard au lièvre, avouons que ces animaux manquent traditionnellement de courage... mais (*) où donc se situait ce « Gîte-à-Lièvres » ou « Terrier-du-Lapin » ? (NDB) :

     

          Pour Wikipédia « Le Gîte à Lièvres serait quant à lui situé à la lisière du Bosc Roger, sous la dénomination actuelle de Butte à l’Anglais. » [6]

     

          Une autre proposition :

     

    « Retranchement de Gîte à Lièvres :

     

        Lorsqu'en quittant Sainte-Geneviève on monte le coteau de gauche dit des Matrais par un petit chemin d'exploitation et encaissé, on arrive au sommet, on voit à gauche un petit bois qui s'arrondit vers la plaine, et à quelques mètres en arrière, on voit un fossé et un petit talus qui s'arrête à 200 mètres à gauche de la route ; on ne s'explique pas cet arrêt. De même, dans le bois situé en face, à droite du chemin, il existe un autre talus un peu plus élevé et à quelques mètres du bord du bois ; il va en s'éloignant progressivement, en décrivant un arc vers le milieu du bois et la déclivité ; ces deux retranchements ou talus font face à celui de Malassis et entourent le sommet du coteau. Ce bois se trouve à 50 ou 60 mètres du chemin des Matrais (nom rappelant les Matrais près des Petits-Monts à Saint-Pierre-du-Vauvray) : le bois et le terrain portent le nom de Bruyères-Gruel et aussi celui de Châteaux ; on appelle le bois Clapier à Lièvres, ou Gite à Lièvres ; mais c'est le nom de Bruyères Gruel qui est le plus connu. (Cadastre sect. A. 6e feuille, triage des Bruyères).

         Nous aurions peu attaché d'attention à ces talus et fossés si nous n'avions pas lu qu'en 1118. Henri Ier, roi d'Angleterre plaça ses troupes à Malassis et à Gîte-à-Lièvres, mais qu'il en fut chassé par Louis le Gros, qui prit les Andelys l'année suivante. » [5]

     

            Une autre proposition : Le site de « Bellevue » :

     

          « Le tertre que l’on voit à Bellevue (sur la commune de Gommecourt, Val d'Oise) peut correspondre au second château mentionné par Orderic Vital. Il se situe en face de Malassis, ce qui barre la vallée de l’Epte en aval de Gasny et permet une surveillance de la vallée de la Seine. »

          « Le site occupe le point culminant d’une ligne de crête qui sépare les vallées de l’Epte et de la Seine. Le plan est atypique. Il s’agit d’une butte de terre très peu élevée, moins de 2 m en moyenne, de forme approximativement carrée et qui n’est bordée par un fossé que sur son côté nord-ouest. Une portion rectiligne de talus part du tertre vers le sud-est, dans la pente d’un fort coteau qui domine la Seine. La forme carrée, inhabituelle pour une petite fortification de terre, permet de supposer l’existence d’un coffrage de bois destiné à retenir les terres. La partie excavée, aujourd’hui très restreinte, ne correspond pas, même si elle a été en grande partie comblée, au volume des matériaux accumulés. Le tertre peut avoir été constitué de terre prélevée tout autour du site en raclant la couche superficielle du terrain car la craie affleure en de nombreux endroits. Il faut également citer la proximité du sanctuaire gallo-romain de Bennecourt (Yvelines), qui a pu faire l’objet d’une récupération.

          Aucune source ne nomme formellement ce site, cependant, il correspond bien à un épisode précis de la confrontation franco-normande. La chronique d’Orderic Vital évoque, en 1118, le siège de Gasny par les troupes d’Henri Ier Beauclerc. Le chroniqueur précise que le roi d’Angleterre a fait édifier deux châteaux de siège qu’il nomme le « Malassis » et le « Gîte du lièvre » (trulla leporis). »

         « Enfin, la toponymie n’est certainement pas innocente, la stratégie du lièvre est de reprendre des terriers existants ou des creux de terrain propices à fournir un abri. Cette appellation est en parfaite équation avec le site de Bellevue : un aménagement minimum sur un site naturellement favorable à la surveillance et éventuellement constitué de matériaux récupérés. En l’absence d’autres éléments, c’est l’année 1118 qui est retenue pour la datation de ce site. » [7]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Château Gaillard : Studien Zur Mittelalterlichen Wehrbau- und Siedlungsforschung. Actes du colloque international de Graz (Autriche), 22-29 Août 1998 ; Publications du CRAHM, 2000 - 322 pages ; https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false

    [2] Extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/95rocheguyon-historique.htm

    [3] Extrait de Dictionnaire topographique statistique et historique du département de l'Eure par Louis-Léon Gadebled Canu, 1840 - 501 pages

    [4] Extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

    [5] Extrait de l'article sur le canton d'Ecos par Léon Coutil Bulletin de la Société préhistorique de France Année 1921 Volume 18 Numéro 8 pp. 187-189 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295

    [6] Extrait de Wikipédia

    [7] Extrait de (Relevé et présentation sous la direction de Bruno Lepeuple). » Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie ; Responsable(s) des opérations : Anne-Marie Flambard-Héricher : Notice rédigée par : Anne-Marie Flambard-Héricher https://adlfi.revues.org/8020

    [8] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

     

    Bonnes pages :

     

    O https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false

    O https://adlfi.revues.org/8020

    O http://www.basaarts.nl/interessegebieden.php?page=normandie

    O http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295

    O Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

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  • LES REMPARTS DE MOYON (Manche) LES REMPARTS DE MOYON (Manche) LES REMPARTS DE MOYON (Manche)

     

         André Descoqs, 1938 : « Moyon, que baignent les eaux silencieuses du Marqueran, n'a pas toujours été la paisible bourgade d'aujourd'hui. Jadis, une importante baronnie illustra, le pays tant, par l'étendue de sa juridiction, que par la qualité de ses seigneurs : les Painel, les d'Estouteville, les Matignon.

          De son glorieux passé, Moyon n'a rien conservé, si ce n'est, l'imposante et belle tour de l'église couronnée d'un clocher à bâtière du 13e siècle. Le château féodal, ainsi que le manoir qui le remplaça, ont depuis longtemps disparu. Les derniers pans de murs furent abattus le siècle dernier et employés dans les constructions neuves du bourg. Seule, la motte existe encore, avec les épaulements de terre des anciennes douves. Quelques chênes, des ronces, des épines et « un fatras » de fougères voilent les derniers vestiges d'un brillant passé. » [5]

     

         « Le premier château féodal fut détruit pendant la guerre de Cent Ans (début 14e), il en reste une motte et les douves. Le manoir qui le remplaça fut détruit à la Révolution. Il possédait chapelle et colombier. » [1]

     

          De Gerville, 1829 : « Non loin de l'église, vers le couchant, on voit, sur un emplacement assez étendu, mais peu élevé quelques traces de l'ancien château. Il subsiste encore des débris d'anciennes murailles que la dureté seule du ciment a garantis d'une destruction totale.
    Au levant de l'enceinte, il y avait un large fossé très profond et plein d'eau. Il est difficile de démêler la position, des. différentes défenses de ce château. Il m'a paru que le donjon était à peu près central et entouré d'une double enceinte.
          L'emplacement de ce château n'est pas sur un tertre mais sur la partie la plus élevée de cette grande paroisse. De là on découvre les hauteurs de Percy, Montabot, Saint-Vigor et peut-être de Montbray. » [2]

     

    LES REMPARTS DE MOYON (Manche)   LES REMPARTS DE MOYON (Manche)

     

     Plan hypothétique de l'emplacement du château de Moyon ; blason de Moyon et de la famille de Moyon, anciens barons avant le 13e siècle par User:Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4573891

     

    La baronnie de "Moïon"

     

    LES REMPARTS DE MOYON (Manche)     « Moyon fut autrefois une importante baronnie. Le nom de Moyon, d'origine celtique ou pré-celtique, laisse penser qu'un village existait déjà à cet endroit à l'époque gauloise.

         Sous les premiers ducs de Normandie, Moyon faisait partie des biens appartenant à Guillaume le Conquérant, sous le nom de « Cour de Moyon ». Il l'érigea en baronnie et la donna à un de ses fidèles compagnons en remerciement de son soutien pour asseoir son pouvoir en Normandie en 1047. Celui-ci prit le titre de baron Guillaume Ier de Moyon. » [1]

     

    Photo ci-dessus de la motte extraite de http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/50363_Moyon.html

     

          « Nous avons tout lieu de croire, que Guillaume de Moyon possédait la seigneurie de Lyon-sur-Mer, lorsqu'il se rallia au futur Conquérant c'était, dit un vieux chroniqueur, le plus noble de tout l'ost [armée]. » [5]

     

    Guillaume Ier de Moyon

     

         « Moyon fut un fief de Guillaume de Moyon (en) au 11e siècle. Il s'installe en Angleterre durant la conquête normande de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant. Ce Guillaume de Moyon a obtenu, après la conquête, un fief près de Sturminster Newton dans le Dorset. Ce fief, baptisé alors hameau de Moion a perdu au fil du temps son orthographe initiale et s'appelle aujourd'hui Hammoon ; dans ce hameau se trouve encore une maison de « Moyon ». [3]

     

         « Guillaume de Moyon qui était à la conquête de l'Angleterre y figura parmi les grands barons du Cotentin. Cinq chevaliers dépendants de sa baronnie l'y suivirent. Peu de temps après cette expédition, il commandait 47 chevaliers.
         Ce seigneur reçut du Conquérant des concessions proportionnées à ses services. Elles furent très considérables dans les comtés dé Devon, Dorset et Sommerset. Au temps de la confection du Domesday Book, il avait cinquante-cinq manoirs dans le Devonshire. » [2]

     

          « Lors de la conquête de l'Angleterre par les Normands en 1066, Guillaume de Moyon, s'étant particulièrement illustré, reçut les comtés de Dorset et Sommerset. Un château fut érigé dans le comté de Sommerset, à Dunster, face à la mer, et il devient le siège des terres de Guillaume de Moyon en Angleterre. » [1]

     

    --------------------------------------

     

         « La seigneurie s'étendait sur 6 000 hectares sur les communes actuelles de Tessy-sur-Vire, Beaucoudray, Villebaudon, La Haye-Bellefond, Le Mesnil-Herman et Le Mesnil-Opac. Ces bourgs formaient des postes frontières, soit au sommet d'une colline, sur un plateau ou encore en bordure de rivière, Moyon étant au centre de ce dispositif de défense naturelle. Un bois de 400 hectares vint compléter l'ensemble. » [1]

     

         « Il y avait autrefois à Moyon haute justice et un marché. On les transféra à Tessy bourg voisin qui en était jadis une dépendance. » [2]

     

         « La seigneurie possédait également sa propre mesure, un Office royal des poids et mesures, une franche bourgeoisie avec certaines franchises et libertés, un bailliage avec haute, moyenne et basse Justice. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MOYON (Manche)

     

    Guillaume II, Guillaume III et Guillaume IV de Moyon

     

         « Son fils Guillaume (Guillaume II) fut un guerrier fameux.

     

         « Guillaume III, fils du précédent; succéda, lui aussi, à son père. Il fut le zélé partisan de l'impératrice Mathilde contre Étienne de Blois, neveu du Conquérant. » [5] Pour le récompenser cette princesse le fit comte de Dorset et de Sommerset. » [2]

        

         « Son fils, Guillaume IV vivait sous Henri II. Guillaume confirma la donation, faite par son père au prieuré de Brewton, de l'église de Lyon-sur-Mer. En 1186, il donnait à l'abbaye de la Lucerne, ses moulins de Moyon, de Tessy et de Beaucoudray. (...) Il laissait en mourant, une veuve : Lucie de Moyon et un fils mineur : Renaud. » [5]

     

    Renaud Ier de Moyon

     

         « ...Reginald (ou Renaud I) acquit par son mariage de grands biens dans l'Ouest de l'Angleterre, et fonda l'abbaye de Newham dans le Devonshire. »

     

         « Le 4 juin 1203, Renaud échange sa terre, de Lyon-sur-Mer contre d'autres biens sis en Angleterre. » [5]

     

         « C'est lui qui fut forcé d'opter entre l'Angleterre et la Normandie, quand notre province repassa sous la domination française. L'extrême supériorité de ses revenus anglais ne lui permit pas de balancer. Ses terres du Cotentin furent confisquées. » [2] « Il s'installa définitivement en Angleterre où ses descendants eurent un rôle important dans le pays. La lignée directe s'est éteinte en 1404.» [1]


           « Philippe-Auguste s'empressa de la donner à son sénéchal en Normandie : Guerin de Glapion, pour le remercier de ses bons services dans la reddition de la province, dont il avait été l'un des principaux artisans. La donation avait été faite, la vie durant du sénéchal. Aussi, les Rôles de l’Échiquier nous la représentent-ils, dès 1220, comme étant de nouveau entre les mains du roi de France. » [5]

     

    LES REMPARTS DE MOYON (Manche) LES REMPARTS DE MOYON (Manche)

     Photos aériennes ci-dessus extraites du site Géoportail.

     

    Successions :

     

         « Dans le siècle suivant cette baronnie appartint à une branche des Painels. Par des mariages elle passa aux Painels de Hambyes et de Briquebec, aux d'Estouteville.

         Les barons de Moyon siégeaient à l’Échiquier de Normandie entre ceux de la Luthumière et de Marcey. » [2]

     

         Au 13e siècle, « Agnès, veuve d'Olivier Paisnel, sire de la Haye-Pesnel et fils de Foulques, obtint la possession de la baronnie de Moyon et de ses dépendances.

         Olivier Paisnel, deuxième du nom, seigneur de Moyon et de Tessy, succéda à sa mère. (…) Il délaisse ses possessions que Charles le Mauvais confisque, « pour l'absence dudit chevalier en temps de la dite guerre entre nous. » (…) Olivier Paisnel rentre en possession de ses biens le 20 novembre 1359, De son mariage avec Isabelle de Meulan, il eut une fille : Jeanne.

         Jeanne Paisnel, dame de Moyon, épousa son cousin Guillaume Paisnel, sire de Hambye. De ce mariage sont, sortis quatre fils, dont un seul survécut : Nicolas. Guillaume et Jeanne furent inhumés en l'abbaye de Hambye, le 14 août 1404. (...)

         Nicolas Paisnel, sire de Hambye et de Moyon, chevalier banneret, détenait par le mariage de ses parents, l'immense fortune des Paisnel, l'une des plus riches et les plus puissantes de Basse-Normandie. (…) Il défendit le Mont Saint-Michel en 1421, 1422 et 1424.» [5]

         Il eut une fille :

         « Jeanne Paisnel, (née en 1402, décédée en 1437) née dans le premier château de Moyon, fonda l'abbaye de Hambye. Fille de Nicolas Paisnel, seigneur de Chanteloup et Moyon et de Jeanne de la Champagne, elle épouse à l’âge de 13 ans, en 1415, celui qui va devenir le vaillant défenseur du Mont-Saint-Michel, Louis d’Estouteville. Lorsque ce dernier s’installe au Mont dont il est nommé capitaine par le roi Charles en 1425, elle décide d’aller le rejoindre. Elle y reste « prisonnière de la fidélité » jusqu’à sa mort survenue en 1437. Elle est inhumée ainsi que son époux, dans l’église abbatiale de Hambye. » [4]

     

         « Parce qu'il tenait le parti du roi de France, Henri V Confisque ses biens et donne la baronnie de Moyon à un chevalier anglais : Guillaume de la Pole, comte de Suffolk et de Dreux, capitaine gouverneur de Saint-Lô, en 1422 et 1423. L'abbé Bernard nous représente Guillaume de la Pole prisonnier des Français à la bataille de Gergeau (1431) (...) Afin de payer sa rançon, Guillaume de la Pole vend Moyon. (…) La guerre finie, Louis d'Estouteville rentra en possession de ses biens et les partagea entre ses fils Michel et Jean. Il décéda vers 1463 et fut inhumé dans le chœur de l'église abbatiale d'Hambye aux côtés de sa femme Jeanne Paisnel. » (...) 

         « En 1457, le château auquel les hommes étaient sujets faire guet et garde, n'existait plus. Il avait été abattu « autrefois par les guerres anciennes ». Un manoir le remplaçait, auquel les hommes devaient divers services « tant de motte curer, que aultres. »

         Le manoir avait un colombier et une chapelle bâtie vers 1320, que desservait le curé de la paroisse. » [5]

     

         « Moyon se retrouva dans les familles suivantes : les Paisnel, les d'Estouteville, les Matignon, les Grimaldi. Les d'Estouteville, vieille souche normand remontant à la fondation du pays, furent les défenseurs du Mont Saint-Michel face aux Anglais en 1421, 1422 et 1424.

        Les Matignon dont l'hôtel du même nom était leur résidence parisienne, étaient comtes de Thorigny, gouverneurs militaires de Cherbourg, Chausey, Granville, lieutenants généraux de Normandie, barons de Saint-Lô, etc.

         Les Grimaldi, prince de Monaco par mariage de Jacques de Matignon avec Louise Hyppolite Grimaldi, seule héritière de Monaco. Ce fut la première signature du petit Louis XV et du Régent, pour l'approbation du mariage. Leur fils Honoré III de Monaco, qui vécut au château de Thorigny où il élevait des chevaux, fut dépossédé de ses biens, dont Moyon, lors de la Révolution française. Cependant, le titre resta à la famille princière, le prince Albert II de Monaco est l'actuel baron de Moyon. » [1]

     

         « Le château se dressait sur là rive occidentale et était défendu, au nord, à l'ouest et au midi par de profondes douves, dit M. de Gerville, et, à l'est, par l'étang lui-même. Une chaussée entre le grand étang et la mare ès Châtias, le reliait aux communs et dépendances bâtis sur la rive orientale. Un lieu plus bas dans la vallée, se trouve la mare de Criqueville, au nom bien significatif, qui jouxte, dans une courbe, le chemin du Calvaire à la Maugerie. De nos jours un village, à la limite des communes de Moyon et de Tessy, porte encore le nom de Mare Saint-Clerc. » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikimanche d'après le site : https://associationguillaumedemoyon.jimdo.com/histoire-de-moyon/

    [2] Extrait des Recherches sur les anciens châteaux de la Manche par M de Gerville – arrondissement de Saint-Lô. Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Auteur : Société des antiquaires de Normandie. Éditeur : Mancel (Caen)/Ponthieu et Delaunay (Paris) ; date d'édition : 1829. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f300.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Moyon%22.texteImage

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de Wikimanche

    [5] Extrait d'un article d'André Descoqs. Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche ; Auteur : Société d'archéologie et d'histoire de la Manche ; Éditeur : Imprimerie d'Elie fils (Saint-Lô) ; Date d'édition : 1938 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55769359/texteBrut

     

    LES REMPARTS DE MOYON (Manche) LES REMPARTS DE MOYON (Manche)LES REMPARTS DE MOYON (Manche)

     

    Bonnes pages :

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Éditeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-1-a212523363

    O https://associationguillaumedemoyon.jimdo.com/histoire-de-moyon/

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55769359/texteBrut

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55769359/f38.item.r=Moyon.zoom

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f297.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Moyon%22

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  •  LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

    A la recherche des « remparts d'Orbec »

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)      Formée autour d’une antique forteresse bâtie sous les ducs de Normandie, Orbec joua un rôle important dans l’histoire de la contrée. Mais que reste-t-il aujourd'hui de cette puissante forteresse ? [NdB]
     

     

    Photo : « Lithographie du 19e siècle, montrant la rue Grande avec au premier plan le Vieux Manoir avant les restaurations : divisé en deux, l’une des parties fut rehaussée d’un étage, le pan de bois recouvert. Au fond on aperçoit l’Hôtel Dieu et Notre-Dame. (Cliché du Musée d’Orbec.) http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29889.html

     

          Mon enquête commence, c'est une question de méthode : Quand je soupçonne l'existence de fortifications je consulte diverses sources sur le net : Wikipédia, Monumentum, Mérimée, etc...

          Souvent des textes anciens ou modernes, des plans, des photos anciennes viennent confirmer la réalité de fortifications disparues mais ces « témoignages » effleurent trop souvent le sujet [NdB] :

     

         « En effet, cette ville est bâtie sur la rive droite de l'Orbiquet qui n'est encore qu'un ruisseau ; elle est fort ancienne, et fut jadis fortifiée, mais il ne subsiste plus de son vieux château que peu de ruines, telles que des souterrains sous la rue des Champs et celle de Geôle. » [1]

     

         « Sur le versant du coteau qui domine à l'Est se trouve l'emplacement de l'ancien château d'Orbec, dont on voit encore les deux enceintes circulaires. » [2]

     

          Quand les sources sont lacunaires et que rien ne vient préciser la localisation de la motte ou du château recherché et que je ne trouve pas de photos de vestiges, je scrute alors le plan de la commune...

         Orbec possède des noms de rues révélateurs de son passé : « rue des Remparts », « venelle du Vieux Château ». Cela délimite déjà un secteur de recherche sur la rive droite de l'Orbiquet, à l'Est du bourg. 

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)      Je jette ensuite un œil sur le cadastre napoléonien qui parfois révèle la présence de fortifications aujourd'hui disparues et, ô bonheur, le tableau d'assemblage du cadastre indique l'emplacement du site du château disparu !

          Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui ? [NdB] 

     

     

    Plan ci-dessus extrait du cadastre napoléonien (1824-1825) ; Archives du Calvados.

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)      Je consulte, dans un second temps, la photographie aérienne sur le site Géoportail. Celle-ci révèle des mouvement de terrains prometteurs et la fonction « parcelles cadastrales » du site révèle par ailleurs un vaste espace non loti...

          Effectivement, vu d'avion, on découvre quelque chose de probant... L'ancienne forteresse d'Orbec est bien là... [NdB] 

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

    Les trois photos aériennes ci-dessus sont extraites du site Géoportail.

     

         Il me reste, à présent, à constituer l'article sur ce sujet... [NdB]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

     Plan hypothétique (et provisoire) de l'emplacement du château d'Orbec ; blason d'Orbec par User:ArocheCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4876837

     

    Historique

     

         « En 1030, dans la lignée de Rollon, Robert Ier duc de Normandie cédait Orbec et ses dépendances Bienfaite, Le Sap et Meulles, à son cousin Gilbert, comte de Brionne, fils de Godefroy comte d'Eu, aîné des fils naturels de Richard Ier. Pour être ainsi données, les terres d'Orbec devaient faire partie du domaine des ducs, et selon leur volonté de disperser les fiefs pour assurer et étendre leur puissance, elles furent accordées à l'un des membres de la famille qui possédait déjà d'importants biens dans le duché. [3]

     

           « Gilbert de Brionne : Fils de Godefroi de Brionne († ap. 1023), petit-fils du duc Richard Ier de Normandie, il est l'un des Richardides. Il succède à son demi-frère Guillaume à la tête du comté d'Eu à une date incertaine. (…) De plus, Gilbert fut peut-être comte de Brionne. Ennemi de la famille Giroie, il s'accroche avec elle pour le contrôle du pays d'Ouche. À la mort de Giroie l'Ancien, il tente d’enlever Montreuil-l'Argillé à ses héritiers.

          Nommé tuteur de Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant), après l'assassinat du duc Alain III de Bretagne, Gilbert est assassiné fin 1040 ou début 10411 par Robert, fils de Giroie sur l'instigation de Raoul de Gacé. » [4]

     

         Vers 1035. " Après l'assassinat vers 1035 de Gilbert, auquel avait été confié la tutelle de Guillaume le Bâtard, ses deux fils, Richard et Baudouin, après quinze ans d'exil en Flandre, revinrent en Normandie à la faveur du mariage de Guillaume et de Mathilde de Flandre et retrouvèrent une partie de l'héritage paternel ; l'aîné Richard recevant Orbec et Bienfaite, le cadet Baudouin Meulles et Le Sap, tandis que Guillaume choisissait de conserver Brionne.

         Ils accompagnèrent Guillaume à la conquête de l'Angleterre et restèrent dans son entourage, Richard devint Grand Justicier du royaume et à la fin du règne de Guillaume, d'après le Domesday Book, il possédait de vastes territoires, soit cent quatre vingt neuf manoirs et bourgades, dont quatre vingt quinze dans le Suffolk avec la ville de Clare, d'où le titre de comte de Clare que prirent ses descendants et la ville de Tunbridge dans le Kent où il fit construire un château considérable, encore visible aujourd'hui. Ce puissant personnage fut bienfaiteur de l'abbaye bénédictine du Bec-Hellouin à laquelle il fonda vers 1090 en Angleterre le prieuré Saint-Jean de Clare. » [3]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

     Blason des comtes d'Eu par Caranorn Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnelCette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Meuble lion.svg.iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn., GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4147414; blason de la famille de Clare par AlexD — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5119129 ; blason de la famille de Montfort-sur-Risle Par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697951 ; blason de Guillaume le Maréchal par Bluebear2 - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6005667 ; blason des seigneurs de Bienfaite avant 1640 par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24863391

     

          « Richard de Bienfaite (avant 1035 – 1087/1090), dit aussi de Tonbridge ou de Clare ou encore Richard Fitz Gilbert, seigneur de Bienfaite et d'Orbec, puis lord de Clare et de Tonbridge, fut un important baron anglo-normand, probable compagnon de Guillaume le Conquérant dont il était l'un des conseillers. Il est le primo-géniteur de l'importante famille baronniale anglaise, galloise et irlandaise de Clare. » [5]

     

         « Des cinq fils de Richard, le second Roger hérita d'Orbec et fut bienfaiteur de la Léproserie de la Madeleine, fondée vers 1125 au sud-est de la ville sur le chemin de Friardel à mi-pente du coteau. Elle disparut après avoir été rattachée à l'Hôtel-Dieu Saint-Rémy en 1688. » [3]

     

         « Roger († après 1131), seigneur de Bienfaite et d'Orbec. Il sauva la vie d'Henri Ier à la bataille de Brémule. Son neveu Gilbert lui succéda. » [7]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) Document ci-contre :

    « plan d'Orbec, un exemple de « rue large en fuseau », la partie centrale d’Orbec (Calvados), prolongée plus tard vers le nord-ouest par une « rue large » extrait de l'Urbanisme en Normandie au Moyen Âge d’après l’analyse morphologique des plans de villes par Bernard Gauthiez » [12]  

     

     

     

     

     

     

         Après 1131  « Après la mort de Roger qui suivit celle de ses deux fils en Palestine, tous ses biens furent transmis à son neveu Gilbert de Clare, comte de Striguil et de Pembroke. Celui-ci, au moment de la succession d'Henri Ier Beaucler, embrassa la cause d’Étienne de Blois et entreprit de son château d'Orbec des expéditions contre les partisans de Mathilde qui occupaient la cité d'Exmes. Ce mauvais choix dès lors que le parti angevin de Mathilde se rendit maître du duché, lui valut la confiscation de l'honneur d'Orbec, accordé vers 1138 à Robert de Montfort.

     

         En 1138, Robert marié à Clémence de Fougères, petite fille par sa mère du premier Richard d'Orbec, parvint en quelque sorte à légitimer sa possession.

         En 1153. Mais, après avoir réussi à reprendre en 1153 son fief de Montfort en emprisonnant dans sa forteresse d'Orbec, son rival et oncle Waleran de Meullent, il s'engagea dans la révolte de Henri le Jeune dit Court Mantel contre son père Henri Il Plantagenêt, et perdit en représailles ses honneurs d'Orbec et de Montfort en 1173.

         En 1173. Henri II restitua alors le fief d'Orbec au fils aîné de son précédent seigneur Gilbert de Clare, à Richard de Clare, de Striguil et de Pembroke, qui s'était vaillamment illustré en conquérant l'Irlande en 1170. De son mariage avec Eva fille du roi d'Irlande, Richard avait une fille unique Isabelle qui, mineure à sa mort en 1177, fut placée sous la garde noble du roi et fut donnée en mariage en 1189 par Richard Cœur de Lion, à Guillaume le Maréchal. » [3]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)     « Guillaume le Maréchal (William Marshal en anglais) (vers 1146 – 1219, Caversham), 1er comte de Pembroke, est un chevalier anglo-normand et un tournoyeur réputé. Il est décrit comme « le meilleur chevalier du monde » dans le manuscrit Histoire de Guillaume le Maréchal, rédigé peu après sa mort. » [6]

     

    Photo ci-dessus du tombeau de Guillaume le Maréchal dans l'église du Temple à Londres par Kjetilbjørnsrud de no, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2910296

     

         En 1189,  "Isabelle de Clare, comtesse de Pembroke, de Striguil, de Longueville (du fief du Pays de Caux transmis dans la famille depuis la femme de Richard d'Orbec) et d'Orbec était alors considérée comme le plus beau parti du moment et son mariage allait servir à établir celui qui, encore chevalier sans terre et sans fortune, deviendrait au yeux de Philippe Auguste « le meilleur des chevaliers, le plus loyal que j'ai jamais connu, en quelque lieu que je fusse ». » D'après L. Rioult de Neuville, les Barons d'Orbec, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, T, XXX, 1880. [3]

     

         1301/1322 « Les fiefs de la maison d'Orbec étaient connus sous le titre de baronnie lorsque Philippe le Bel, par lettres-patentes de 1301, accorda à « Étienne sire de Bienfaite, pour la récompense de ses services, que toutes les choses qu'il avait en sa baronnie d'Orbec fussent tenues par un franc-fief entier de Haubert », et en 1322 donna pour apanage à Robert d'Artois le comté de Beaumont-le-Roger, auquel il annexa la suzeraineté sur Orbec, qualifié de baronnie appartenant à Étienne de Bienfaite. 

         1352 Ces biens étant passés, par l'effet d'un mariage, dans les mains de Charles-le-Mauvais, le roi Jean lui céda en 1352, entre autres domaines, le comté de Beaumont-le-Roger, la vicomté de Pont-Audemer avec Orbec, etc., pour les tenir à titre de « pairie sous un échiquier, avec les mêmes prérogatives que celui de Normandie ». [8]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

    Orbec, cité médiévale, a redécouvert son château et y organise différentes animations ; photo à gauche extraite de http://pointsdecerise.canalblog.com/archives/2017/08/10/35558093.html ; à droite, plan extrait de la plaquette de la découverte patrimoniale d'Orbec : voir https://fr.calameo.com/read/004086234391ae8928347

     

         En 1379, le connétable Duguesclin s’empara d’Orbec et détruisit ses fortifications.

         « Charles V, ordonna le démantèlement de son château tenu par Charles le Mauvais.

         Sans place forte, Orbec assura cependant sa puissance. Érigée dès le 11e siècle, la vicomté d'Orbec fut élevée au rang de bailliage en 1583. Sa juridiction la plus importante de Normandie, s'étendit jusqu'à la Révolution au delà de Lisieux et de Bernay. » [3] 

     

         En 1419, « La ville, confisquée par le roi d'Angleterre, fut rendue à Pierre d'Orbec en 1419.

         En 1470, Louis XI donna la vicomté d'Orbec à Antoine, bâtard de Bourbon puis à l'abbaye de la Victoire-les-Senlis (1475).

         En 1569, elle fit partie de l'apanage de François, duc d'Alençon.

         En 1775, Louis XVI donna à son frère aîné le domaine d'Orbec. » [9]

     

    Les châteaux d'Orbec par A. de Caumont, 1867 :

     

         « La ville d'Orbec n'a jamais été close de murs. « Il est vray, dit un ancien document, qu'en 1534, les habitants du lieu obtinrent permission du roy de faire des fossez... qu'ils commencèrent à les fouiller ; mais ils en discontinuerent bien tost le travail à cause que le seigneur d'Orbec dont releuent tous les héritages scituez dans les lieux qu'on auoit désignés pour les fossez et les remparts dud. bourg, empescha qu'on ne passast outre jusqu'à ce qu'il eust este indemnisé des cens et rentes qui lui étaient deüs..... )

         Des procès pendants, en 1657 et 1698, ralentirent le zèle des habitants pour un pareil objet, d'ailleurs peu utile.

         « De là il suit qu'il n'y a point encore eu de fossez ny de remparts ny de portes au lieu d'Orbec. »

         Par contre, il y avait deux châteaux-forts : l'un entre les mains du seigneur, l'autre réservé aux apanagistes ou engagistes du domaine royal.

         Le château royal, le plus important, occupait le coteau au levant, au bout de la rue de Geôle. On en voit encore de notables débris. Il a déjà été décrit par M. Raymond Bordeaux dans son excursion de 1851. Il était composé de deux enceintes, comme tous les châteaux du moyen-âge. La plus vaste et la plus voisine de la ville était de forme ovale et mesurait environ 45 toises à son plus grand diamètre, du nord au sud. Il subsiste encore quelques pans de mur dont il est difficile d'indiquer l'époque.

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)     La seconde enceinte, plus haut sur le coteau, devait contenir le donjon. C'est une motte presque ronde ; on la nomme le Bonnet-Carré. Un fossé profond la séparait de la première enceinte.

         Cette place a eu une certaine importance. D'abord apanage de la maison d'Orléans, elle fut cédée, en 1353, au roi de Navarre, en échange du comté de Champagne. Les révoltes de ce prince amenèrent la destruction de ses places fortes de Normandie, vers 1378. Orbec fut rétabli, car en 1418 le roi d'Angleterre en gratifia le duc de Clarence. Conquis de nouveau en 1448, il rentra dans le domaine royal pour être, au 17e siècle, engagé à la dame de Balagny. Enfin, par lettres-patentes du mois d'avril 1777, enregistrées au Parlement de Rouen le 14 novembre suivant, les domaines d'Orbec et de Falaise furent donnés par Louis XVI à Monsieur, son frère, depuis Louis XVIII, en remplacement de St-Sylvain, le Tuit et Alençon.

         Le château, que je regarde comme ayant appartenu aux barons d'Orbec, est situé à une petite distance de la ville, sur la route de Lisieux, à peu près en face de Bienfaite. On en voit encore quelques pans de murs qui couronnent le coteau au pied duquel passe la route.

         Les seigneurs d'Orbec prétendaient tirer leur origine de Richard Ier, duc de Normandie. Richard de Clère, seigneur d'Orbec et de Bienfaite, suivit le duc Guillaume en Angleterre. Ce sont ses fils qui désunirent les deux terres ; car on trouve dans la liste des compagnons de Robert II, pendant son voyage en Terre-Sainte, Jean de Bienfaite, Guillaume et Jean d'Orbec. On n'a pas la filiation suivie de celle famille, qui tint toujours un haut rang parmi les nobles de Normandie et s'allia aux d'Harcourt, aux Giffart et autres maisons considérables. Du reste, ce n'est pas ici le lieu de s'en occuper : il suffit de citer les plus connus de ses membres. Saint Louis érigea la terre d'Orbec en baronnie.    Confisquée par le roi d'Angleterre après son invasion de la Normandie, elle fut restituée le 9 octobre 1419 à Pierre d'Orbec ; mais c'est alors vraisemblablement que fut démantelé le château baronnial, car Jean d'Orbec ayant épousé Marie de Bienfaite, vers le milieu du 15e siècle, s'établit dans cette terre, où depuis lui presque tous les barons d'Orbec ont fait leur résidence. Son petit-fils, Guy d'Orbec, suivit le roi Charles VIII dans son expédition d'Italie, et le 6 juillet 1495, à la bataille de Fornoue, il se comporta si bien, que le roi le fit chevalier de sa main et lui octroya un don de 1,100 livres, qui n'était pas une mince somme pour cette époque. Plus tard, il obtint du roi Louis XII la création de deux marchés par semaine et deux foires par an au bourg de Bienfaite. A la fin du 16e siècle, Louis d'Orbec était bailli du grand bailliage d'Évreux. Il se mit à la tête des huguenots du pays et il encourut la responsabilité des dévastations commises dans la ville et la cathédrale de Lisieux , au mois de mai 1562.

         En 1612, il ne restait plus que deux filles de cette puissante et antique maison : Louise et Esther d'Orbec. La première avait épousé en 1600 Jean du Merle, seigneur de La Motte ; Esther s'unit à Jean de Bouquetot, seigneur du Breuil. Les terres composant la baronnie furent divisées entre les deux sœurs, dont les descendants prirent conjointement le titre de barons d'Orbec. La famille du Merle en a joui jusqu'à la Révolution ; elle est encore représentée aujourd'hui par M. le comte du Merle, qui habite le château de la Vespière. Esther d'Orbec n'eut qu'une fille, nommée Louise par sa tante, qui épousa Henri de Chaumont, baron de Lecques, dont la descendance mâle subsiste encore.

         Orbec a vu plusieurs fois des rois dans ses murs. Jean-sans-Terre y séjourna du 5 au 6 décembre 1201, le 15 mars et le 3 novembre 1203.

         Louis XIII y coucha le 24 juillet 1620, dans ce voyage qu'il entreprit pour pacifier la révolte suscitée par la reine mère et Richelieu. " [13]  

     

    Gravure ci-dessus extraite de ce même document [13]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)     « Au centre d’Orbec, le musée est installé depuis 1980 dans le Vieux Manoir construit en 1568 par un tanneur fortuné [classé aux Monuments historiques].

         Les façades à pans de bois sont sculptées dans le style de la Renaissance. Ce décor est rehaussé par les motifs colorés du hourdis en tuileaux, silex et calcaire. Les collections permanentes se déploient sur 4 niveaux dans l’esprit insolite des cabinets de curiosité. La présentation illustre l’histoire et les traditions locales par des objets d’archéologie, de beaux-arts, de traditions populaires et de sciences naturelles.

         Plusieurs personnages de renom national sont évoqués, tels que Guillaume le Maréchal seigneur d’Orbec entre le 12e et le 13e siècle ou Lotin de Laval, éminent archéologue natif d’Orbec. » [10]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.panoramio.com/photo/12727294#

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)     « L'église Notre-Dame d'Orbec, dédiée à la Sainte Vierge dans le mystère de son assomption, a été reconstruite après la guerre de Cent Ans sur l'emplacement de la chapelle Saint-Jean. Son plan est une croix latine avec une nef de la largeur du chœur et un transept ample. Elle est dominée par une haute tour défensive de style anglais avec contreforts en angle et plateformes et surmontée d'un clocher de 43 mètres de haut. L'édifice possède un buffet d'orgue, des vitraux du 16e siècle et une statuette du christ autrefois appartenant au calvaire qui surplombait la cité et devant lequel les condamnés à mort faisaient amende honorable avant d'être conduits au gibet. » [7]

     

    LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)     « LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)A gauche, chapelle de l'hôtel-dieu, Saint-Rémy, reconstruite au 15ème - campanile Renaissance. L'hôtel-dieu fut fondé au 13ème et reconstruit à la fin du moyen-âge. On y soignait les pauvres et les enfants trouvés. Il devient hôpital général en 1654. » [11]

     

     

    Photo  couleur ci-dessus extraite de http://pointsdecerise.canalblog.com/archives/2017/08/10/35558093.html

     

     LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados) LES REMPARTS D'ORBEC (Calvados)

     

     

    Sources

     

    [1] Extrait de https://books.google.fr/books?pg=PA426&lpg=PA426&dq=Orbec+histoire&sig=afMCbXgVvNLXbeo6vNJNtipVJU8&id=mRIEAAAAQAAJ&hl=fr&ots=2s_BM6xfFD&output=text

    [2] Extrait de Grand dictionnaire universel du 19e siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique.... T. 11 par M. Pierre Larousse (1817-1875) ; Editeur : Administration du grand Dictionnaire universel (Paris) ; Date d'édition : 1866-1877

    [3] Extrait de http://philippelaffez.chez.com/orbec.html

    [4] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_de_Brionne

    [5] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_de_Bienfaite

    [6] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_le_Mar%C3%A9chal

    [7] Extrait de Wikipédia

    [8] Extrait de l'Histoire de Lisieux par M. L. Dubois, Volume 2, 1845.

    [9] Extrait du Grand dictionnaire universel du 19e siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique.... T. 11 par M. Pierre Larousse (1817-1875) ; Editeur : Administration du grand Dictionnaire universel (Paris) ; Date d'édition : 1866-1877 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205363w/f1416.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'Orbec%22.zoom.texteImage

    [10] Extrait de http://lisieux-normandie.fr/musee-dorbec/

    [11] Extrait de http://pointsdecerise.canalblog.com/archives/2017/08/10/35558093.html 

    [12] Extrait de http://books.openedition.org/pufr/docannexe/image/6440/img-8.jpg 

    [13] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 5 par Arcisse Caumont - F. Le Blanc-Hardel, 1867 https://books.google.fr/books?id=i-IDAAAAYAAJ&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s 

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.calameo.com/read/004086234391ae8928347

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article17581

     

    Ci-dessous fiche DREAL n°14090 :

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  • LES REMPARTS D'Ô (Orne)LES REMPARTS D'Ô (Orne)LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne)LES REMPARTS D'Ô (Orne)LES REMPARTS D'Ô (Orne) 

     

         « Le château d'Ô est un château situé dans la commune de Mortrée, dans le département français de l'Orne, en Normandie. » [1]

     

         « Mais O, le beau château d'O, est digne de nous arrêter. Séjour d'hommes autrefois puissants et dont le nom est resté attaché à nos histoires, il a conservé, dans l'architecture d'un de ses pavillons, le cachet d'un siècle, le 15e, qui s'est distingué par la grâce et la légèreté de ses ornements. (…) Les Séguier, les Luynes, les Montaigu ont successivement possédé le château d'O. » [5]

     

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une très belle photo extraite de http://a141.idata.over-blog.com/3/19/10/25/third-batch/022-Chateau-d-O-a-Mortree.JPG

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     Bâti au milieu des eaux, dans la campagne ornaise, sur les ruines primitives d'une ancienne forteresse, le château d'Ô fut rebâti après la guerre de Cent Ans par Jehan d'Ô, chambellan du roi Charles VIII, qui en avait obtenu la restitution en 1449 après le départ des Anglais. Ce château splendide, à la fois gothique, flamboyant et Renaissance, semble tout droit sorti d’un conte de fées. (NDB)

     

    Le château d'O, aquarelle et craie sur papier par Charles Maundrell.

     

        

     

    Plan (provisoire) du château d'Ô ; blason de la famille d'Ô Par User:Spedona le 14/08/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona le 14/08/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2563024

     

    Historique :

     

         « Dès le 12e siècle, le petit village de Mortrée dans l'Orne fut la symbolique frontière entre la plaine d'Argentan, le pays Hièmois et le Bocage. » [2]

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     « Le château d'Ô a été édifié sur la terre qui fut le berceau d'une très ancienne famille normande dont le premier représentant connu, Robert d'Ô, accompagna le duc de Normandie, Robert Ier le Magnifique, lors de son pèlerinage en Terre Sainte. C'est à l'emplacement de l'ancienne forteresse du 11e siècle qu'il a été construit par Robert VII d'Ô tué à Azincourt en 1415 ; Robert VIII d'Ô, échanson de Charles Ier de Bourbon prendra la suite des travaux ; puis Jean Ier d'Ô, conseiller et chambellan du roi Charles VIII ; Jean II d'Ô capitaine des Gardes du corps (ex garde écossaise) de Henri ll et Grand Sénéchal de Normandie participera, lui aussi, aux travaux du château. Il a ensuite été embelli par Charles II d'Ô puis François d'Ô aux 15e et 16e siècles. Ce dernier, sans descendance et couvert dedettes à force de mener grand train de vie, conduira le château à sa faillite. » [1]

     

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    A droite vue aérienne extraite du site Géoportail

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     « François d'Ô. Premier gentilhomme de la Chambre du roi, et gouverneur de Basse-Normandie. Le mignon d'Henri III par sa vie de débauché faisait dire à l'abbé Barret : « Digne produit de la Renaissance païenne, François d'Ô semble avoir quintessencié dans sa vie scandaleuse, les rêves luxurieux et les polissonneries du pantagruélisme rabelaisien. »

         Peu à peu cependant, ce seigneur voluptueux se différencia du groupe des amis du roi, et par son application aux affaires d'argent fut rapidement placé par le roi à la tête des finances du royaume. Puissant allègrement dans le trésor de l'état, il achève l'œuvre familiale par les deux ailes du château dont l'une est un parfait exemple du style Henri IV.

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     Mort quasi-ruiné, François d'Ô sera jugé très sévèrement par ses contemporains. Sully notera dans ses mémoires : « Cet homme riche de tout l'argent du royaume, plus splendide dans ses équipages, ses meubles, et sa table que le roi lui-même, n'était pas encore abandonné des médecins, que ses parents, ses domestiques, et quelques créanciers, le dépouillèrent comme à l'envi et si parfaitement que longtemps avant qu'il expirât, il n'y avait plus que les murailles nues dans la chambre où il mourut : comme si la fortune avait dû devoir finir avec lui du moins dans un acte de justice. »

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     Cependant grâce à son immense goût pour l'esthéticienne, et à sa fortune colossale, ce gentilhomme dégénéré et raffiné nous lègua un des chefs-d'œuvre de l'Orne.

         Après sa mort en 1594, la propriété sera saisie et adjugée en 1611 à Alexandre de La Guesle, mort sans héritier. Sa nièce le vendit au comte de Luynes qui le céda aux Montaigu (en 1647). Cette famille, ayant acquis le château et l'appréciant poursuivirent les travaux d'embellissement, dont la décoration intérieure. » [2]

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     « 1795, propriété de la famille Roques ». « Au 18e siècle, c'est la famille Rocques, qui entreprend la construction de l'Orangerie et l'embellissement extérieur du premier étage.

         En 1841, la famille d'Albon acquiert Ô, mais le descendant et dernier héritier Guiges d'Albon, laisse les herbes folles envahir le domaine, le château se délabrer, et les douves devenir un cloaque. » [2]

     

         « Aujourd'hui, l'un des hommes les plus. riches de la Normandie, l'un de nos industriels les plus connus, M. Duval, en est devenu propriétaire. Les intérieurs, mis à neuf, n'offrent aucun intérêt. » [5]

     

         « En 1878, le domaine est vendu et démembré... » [1]

         « Ô, passera ainsi de mains en mains, connaissant des hauts et des bas selon la fortune et l'amour de ses propriétaires.

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     Au début du siècle, le château tombant entre les mains de l'état, celui-ci sert de colonie de vacances aux œuvres sociales de la Marine. L'association des œuvres sociales entreprend pour l'infrastructure des colonies enfantines, des travaux qui se révélèrent catastrophiques. Uniformément repeint, l'intérieur du logis devînt un hall incolore et sans caractère. » [2]

    Illustration ci-dessus par Tollet-Loeb.

         « Certains murs et miroirs furent peints en rose et la salle de garde servait de salle de douche collective ! Un désastre. » [3] 

     

         « … Il faudra attendre le classement au titre des monuments historiques en 1964 pour qu'en 1973 Jacques et Yolande de Lacretelle entreprennent sa restauration. » [1] 

     

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    Architecture :

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)      « Le château est bâti sur pilotis, sur une île au centre d'un étang.

          L'enceinte, de forme rectangulaire flanquée de deux tours, renferme une cour avec une galerie à l'étage, les arcades possèdent des colonnes sculptées. Le promenoir pourrait dater de la première Renaissance. Le château comporte également un pavillon Renaissance, une orangerie, et une chapelle du 19e siècle.

          Il est entouré de douves avec des ponts. » [1]

     

    Plan ci-dessus extrait du cadastre napoléonien de 1809.

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne)

     

    Photos ci-dessus : l'orangerie extraite de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:FranceNormandieMortreeChateauDOOrangerie.jpg?uselang=fr ; la chapelle du château d'Ô : http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29738.html ; le pigeonnier extraite de https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g5062330-d8059743-Reviews-Chateau_d_O-Mortree_Orne_Basse_Normandie_Normandy.html

     

    Jardins :

     

          « Les jardins sont constitués de parterres de gazon, d'un jardin potager et d'un verger entourés de murs.

         Le parc du château (22 hectares) est entouré de murs de clôture munis de portails et de grilles. Il est parcouru d'allées, d'une rivière, de canaux et leurs ponts et possède un étang et son île, un moulin avec son bief. » [1]

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne) LES REMPARTS D'Ô (Orne)

     

    Document 1, à gauche, peinture de Frédéric Hugo d'Alesi (1849-1906) ; Document 5, à droite, huile sur toile, vue du Château d'Ô époque Romantique vers 1839

     

    Classement :

     

    LES REMPARTS D'Ô (Orne)     « Par arrêté du 17 septembre 1964, le château, le pigeonnier, ainsi que les façades et toitures du bâtiment parallèle au château sont classés au titre des monuments historiques ; la chapelle et les façades et toitures du bâtiment de l'orangerie sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

         Puis les façades et toitures des bâtiments de la ferme du château sont inscrites par arrêté du 29 août 1977.

         Finalement, le parc du château, c'est-à-dire : les murs de clôture, les portails et leurs grilles, les avenues, les parterres de gazon, les jardins fruitiers et potagers et leurs murs, le système hydraulique comprenant la rivière, les canaux et leurs ponts, les sauts-de-loup, les douves et leurs ponts, l'étang et son île, le bief du moulin avec ses vannes, les façades et les toitures du moulin, de la maison du pont et de la charretterie font l'objet d'une dernière inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 22 mai 2002. » [1]

     

    Légende :

     

         On trouve parfois cette légende dans certains ouvrages : « … le château d'O, bâti au milieu d'un étang, et où fut prisonnière la reine Isabeau de Bavière. » ...et même cette variante : « ...le château d'O, bel édifice gothique, bâti par Isabeau de Bavière et où elle fut retenue prisonnière après l'expulsion des Anglais. » [4]

         « La tradition veut que la reine Isabeau ait été enfermée pendant quelques jours dans une de ses petites chambres. Mais je n'ai pu découvrir ce qu'il y a de fondé dans ce souvenir. » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29738.html

    [3] Extrait du Guide du Routard Normandie 2017/18 par Philippe Gloaguen ; Hachette Tourisme, 2017 - 620 pages.

     [4] Extrait de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65610508/f1778.image.r=%22ch%C3%A2teau%20d'O%22?rk=64378;0

    ou de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6569170v/f1148.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'O%22.texteImage

    [5] Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 9 Mancel, 1835 https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&pg=PA489&lpg=PA474&ots=Mva2AvsvXc&focus=viewport&dq=remparts+d%27Ecouch%C3%A9&hl=fr&output=text#c_top*

     

     LES REMPARTS D'Ô (Orne)LES REMPARTS D'Ô (Orne)

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29738.html

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6421248j/f37.image.r=%22ch%C3%A2teau%20d'O%22

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/d_O.pdf

    http://www.cosmovisions.com/Maison-O.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_d%27O

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27%C3%94_(Orne)

    http://www.marchebiron.com/notre-selection/peintures-arts-graphiques/peintures/item/8934-paire-d-huiles-sur-toiles-vues-du-chateau-d-o-epoque-romantique-vers-1839-1840

    http://www.monumentum.fr/chateau-do-pa00110871.html

     

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