• LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)

     

    Photo à gauche extraite de http://www.mondes-normands.caen.fr/italie/cultures/gb_fr/1/c1-1-ferte.htm

     

          « La Ferté-Saint-Samson est une commune de France, dans le département du département de la Seine-Maritime. » [1]

     

         « La commune se trouve à côté de Forges-Les-Eaux. La Ferté-Saint-Samson possède une butte culminant à 200 mètres. » [2]

     

         « Située sur une ligne défensive qui protégeait la frontière Nord est du duché de Normandie qui s'étendait du château des Andelys à la Manche. » [3]

     

         « Au sommet d'une énorme motte féodale, nommée la Côte des châteaux, se voient encore quelques vestiges de l'ancienne forteresse. » [1]

     

         « Le premier seigneur du lieu est Gautier de La Ferté, petit-fils d'Eudes, comte de Gournay, dont la terre est donnée en 912 par Rollon. » [2]

     
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    Plan hypothétique du site du château de la Ferté-Saint-Samson ; au-dessus, blason de la famille de Gournay par Louis Brun Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Armorial General, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9784384 ; au-dessous, blason moderne de la Ferté-Saint-Samson par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46116410

     

    La Ferté-en-Bray :

     

               " Période normande. — De 989 à 996, Gautier, sire de Gournay, fonda à La Ferté une collégiale de chanoines réguliers. Il est probable que ce fut à l’ombre de son château féodal qu’il établit cette colonie religieuse. Toujours est-il qu’il obéissait en cela aux ordres de son frère aîné, le sire de Gournay, son suzerain : « Inopérante fratre Hugone. »
    L’église fut dédiée par un évêque du nom de Hugues, de l’autorité de l’archevêque Robert de Normandie. Cette fondation semble avoir disparu dans le cours du 11e siècle. En 1047, elle me paraît supplantée par le prieuré de Sigy. De la collégiale du 10e siècle, nous croyons qu’il reste encore l’abside circulaire, qui termine l’église actuelle, et surtout l’appareil très irrégulier que l’on remarque au côté méridional de la nef.
    Cette basilique des chanoines, qui est devenue le Moutier paroissial, s’abritait à l’ombre d’un château féodal, dont on voit au midi l’énorme tertre que les gens du pays appellent la côte des Châteaux. Ce point commande toute la vallée de Bray, depuis Neufchâtel jusqu’à Gournay et même jusqu’à Beauvais.
          Ce mont, semi-naturel, semi-artificiel, est entouré de grandes coupures faites de main d’homme. La surface du plateau n’a pas moins de quatre-vingts à cent mètres de diamètre. La profondeur du vallum est d’environ quarante à cinquante mètres.


    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)      Dans les coupes que l’on fait à ce monticule pour en enlever le terrain, j’ai remarqué une couche épaisse d’environ un mètre cinquante centimètres, composée de terre noire, de charbons, d’ossements et de tuiles. Ce sont vraisemblablement les restes de cette terrible et inexpugnable tour de La Ferté, construite par les sires de Gournay, seigneurs de la contrée, et qui fut prise d’assaut par Henri II, en 1151 : «
    Munitionem Hugonis de Gornaco, quam Feritatem vocant, assultu capiens igni tradidit excepta turre quæ in alto monte sita est. » (Robertus a Monte, Append. ad Sigehertum, apud Rerum galhc. et francic. scriptores, t. XIII, p.294) Grâce à la bienveillance de M Daniel Gurney, nous pouvons donner ici le plan du château de La Ferté, déjà publié par lui en Angleterre.
          Le bourg de La Ferté est un type de féodalité normande.      

         Ce village, perché sur une colline inaccessible, s’appelle encore le bourg, et il montre dans son enceinte le tribunal et la prison. A quelque distance de là, vers Saint-Samson, on remarque une énorme butte artificielle affectant la forme d’un tertre tumulaire. On appelle ce lieu terrible le Mont-à-Fourques ou le Mont-aux-Fourches. C’est le Montfaucon du pays de Bray.
    D. Gurney, « The Records of the house of Gournay, » L'abbé Decorde, « Essai hist. et archéol. sur le canton
    p. 16, 22, 26, 28, 31, 33, 34, 33. de Forges, » p. 68-72.
    Duplessis, « Desc. géog. et hist. de la II.-N., » t. I er , p. 116
    . "  [8]  

     

    Ci-dessus; une gravure extraite de ce même document [8]

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)    « On a dit la Fierté, les titres latins portent Firmitas. André de la Roque dit que la Ferté vient de Fermeté, qui, selon Pasquier, s'est dit pour forteresse. C'est donc à son ancienne forteresse que la Ferté doit son nom. On trouve aussi Feritas. Dès le 10e siècle, ce lieu fut toujours joint et annexé à la seigneurie de Gournay, dit un de nos anciens géographes. Il fut compris dans l'étendue du fief accordé par Rollon à Eudes de Gournay, son frère d'armes. » (…) [4]

     

         « La Ferté eut pour premier seigneur Gauthier, petit fils d'Eudes, compagnon de Rollon. » [3]

     

         « En 990, Gautier de la Ferté fonda, à la Ferté, un prieuré de chanoines réguliers, en présence, et du consentement de son frère, Hugues de Gournay, chef de la famille (...) A cette cérémonie religieuse assistèrent : Richard Ier, duc de Normandie, Richard, son fils, Robert, archevêque de Rouen, et un comte nommé aussi Robert. (…)

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)     Le château de la Ferté existait sans doute à cette époque, on a la preuve qu'il existait en l'an 1000. On peut donc assurer que ce fut Gautier qui fit, de ce lieu, une place forte, défendue par sa position naturelle et par des fossés larges et profonds, que remplissait l'eau des pluies et des orages. Au pied de cette forteresse, s'étendaient d'immenses marais qui en rendait l'abord extrêmement difficile. On voit encore aujourd'hui l'emplacement qu'elle occupait et les fossés qui environnent cet emplacement d'où l'on découvre un admirable panorama. » (…) [4]

     

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    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         « Le fils de Gauthier, Thurold aurait ramener la dépouille de Saint Vulgain, dérobé à Lens. » [3]

     

         « Gautier de la Ferté eut, pour fils, Turold, dont le nom a une physionomie normande. C'était probablement un souvenir des ancêtres du nord. En l'an 1000, Turold reçut pompeusement à la Ferté le corps de Saint-Vulgain qu'il avait fait venir de Lens. (...)

         En 1119, Hugues IV de Gournay, se prononça contre Henri Ier, roi d'Angleterre, en faveur de Guillaume Cliton, fils de Robert Courte-Heuse, duc de Normandie. Henri, malgré la saison avancée, et les pluies continuelles d'un hiver humide, marcha contre Hugues avec une troupe de 10 000 hommes. Rien ne lui semblait obstacle, ni les temps contraires, ni les chemins creux et impraticables des forêts et des marais, dont les eaux avaient fait des rivières de boue. Pour se venger de Hugues, qu'il avait aimé, il se mit en marche pour assiéger la Ferté. Hugues avait mis cette place dans un état formidable de défense. Henri échoua devant le château de celui qu'il appelait son vassal. Son camp fut inondé, et il se retira précipitamment, la colère au cœur. Le pays paya pour la forteresse. Henri y porta le ravage, puis alla brûler le Neubourg, qui n'en pouvait mais. » [4]

     

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    Photo à gauche extraite de http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/photos_76261_La%20Ferte-Saint-Samson.html ; photo au centre extraitede  http://www.j-damville-j.com/oeuvre.php5?stheme=3 ; photo aérienne à droite extraite du site Géoportail.

     

         « En 1151, Henri II brûla le site exepté la tour située sur la butte. » [3]

     

         « En 1151, un autre Henri, Henri II, aussi roi d'Angleterre, planta le siège devant la Ferté, parce que Hugues de Gournay refusoit de lui faire service et recevoit les ennemis dans son chasteau ; l'enlève d'assaut et brusle tout, excepté la tour, assise sur la pointe d'une montagne (G. du Moulin, histoire général de Normandie , p. 367.). (…)

         En 1202, Philippe-Auguste s'empara de la Ferté. » [4]

     

         « Le roi Philippe Auguste reconstruit le site. » [3]

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)     « En 1204, cette terre fut réunie au domaine royal. Elle y resta attachée jusqu'en 1359. Le 8 mai de cette même année, Charles, qui fut depuis Charles V, mais qui était alors régent du royaume, pendant la captivité du roi Jean, son père, en fit don à Isabelle de Valois, fille du comte de Valois et de Mahaud de Châtillon. Elle n'en jouit pas longtemps, on la lui retira pour la donner en douaire à Blanche d’Évreux, veuve de Philippe de Valois. Cette princesse en conserva la jouissance jusqu’à sa mort, au mois d'octobre 1398.

     

    Plan ci-dessus extrait du cadastre napoléonien.

     

          Par lettres-patentes du 1er novembre 1408, Charles VI démembra de la vicomté d'Arques et de la châtellenie de Gournay, la Ferté et Gaillefontaine, réunit ces deux terres en un seul bailliage et en forma une vicomté le 17 du même mois. Elle existait encore en 1563. Un acte du 19 avril 1416 prouve que 52 paroisses relevaient à cette époque de la vicomté, chastellenie et haultejustice de la Ferté. 55 en relevaient au moment de la suppression des justices seigneuriales en 1789. » (…) [4]

     

         « La Ferté était, au Moyen âge, le chef-lieu d'une juridiction des pays de Bray dont relevaient plus de cinquante paroisses. » [1]

     

         « La Ferté aura le privilège d'être jusqu'à la Révolution une place de haute justice soit un lieu de jugement et d'exécution. On pendait à cette époque sur le Mont aux Fourches. » [3]... « une éminence de 137 m d'altitude où se dressaient autrefois les fourches patibulaires de la justice de La Ferté. » [1]

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)     « Sous le règne de Charles VI, les Anglais s'emparèrent de la Ferté, Sous Charles VII, ils en furent chassés. La Ferté fut alors de nouveau réuni à la couronne.

           En 1461, cette seigneurie fut comprise dans l'échange que Louis XI fit du domaine de Gournay contre celui de Montrichard en Touraine. Par cet échange, la Ferté passa dans la maison d'Harcourt. Ce fut Guillaume d'Harcourt qui le reçut en échange de Montrichard. En 1488, après la mort de Jeanne d'Harcourt, la Ferté passa à François Ier d'Orléans-Longueville, dont les héritiers possédèrent successivement ce domaine jusqu'au commencement du 18 siècle. (…)

         A la fin du 17e siècle, il existait encore dans le château de la Ferté, dont il ne reste plus rien, une chapelle sous le titre de Saint-Emery et de Saint-François d'Assises. » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)     « Le site panoramique de la de la Ferté-Saint-Samson se trouve dans la partie centrale de la boutonnière du Pays de Bray parsemée de buttes-témoins hautes de 190 m, la butte de la Ferté a été surélevée artificiellement pour des besoins stratégiques d'où son nom de motte féodale.
         A son sommet vous découvrirez un panorama à 300° qui présente aujourd'hui un paysage très varié dont vous retrouverez la description grâce à une table d'orientation accessible gratuitement toute l'année. Ce point de vue est l'une des étapes de la Route des Paysages du Pays de Bray. » [5]

     

    " Ferté-Saint-Samson (La) (Seine-Maritime) - La motte

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-SAINT-SAMSON (Seine-Maritime)     La motte de La Ferté-Saint-Samson utilise le rebord d’une cuesta de la « boutonnière » du pays de Bray. Les vestiges assez bien conservés ont été mis en valeur au sein du village et à proximité immédiate de l’église.

         Des traces d’occupation romaine ont été découvertes sur la commune. Dès le 10e s., des mentions du lieu, sous le toponyme de Ferté-en-Bray ou Ferté, apparaissent dans les diplômes. Gautier, fils de Renaud et d’Auberée, y fonde une communauté de chanoines vers 990. En 1037-1045, une charte de Guillaume le Bâtard confirme la fondation de l’abbaye de Sigy par Hugues de La Ferté qui donne notamment à l’abbaye l’église de Saint-Samson et Saint-Pierre, l’église du château et celle de la Sainte-Trinité hors du château. Le site est alors qualifié de castrum. Le chroniqueur Orderic Vital mentionne la forteresse à plusieurs reprises. En 1151, le site aurait été incendié par Henri II Plantagenêt.

         Le site a été aménagé en creusant un fossé dans un relief naturel pour former au SE une motte tronconique isolée de sa basse cour qui s’étend vers le NO. La motte (de 41,5 m de diamètre au sommet pour 83,5 m à la base) est assez régulière et circulaire si l’on exclut la partie SO qui semble s’être effondrée. Au nord, elle semble rattachée à l’enclos de la basse cour, dont un léger fossé la sépare. Au SO, le fossé est beaucoup plus marqué. Il est creusé dans le rocher et prend une forme en V. Il atteint une profondeur maximale de 9 m.

         Au NO du fossé qui la sépare de la motte, la basse cour présente une forme rectangulaire légèrement asymétrique. Elle est bordée à l’ouest par un talus dont le sommet se trouve à la même hauteur que la motte. L’intérieur de l’enclos, plan, a été aménagé pour accueillir l’église Saint-Pierre.

         Le village de La Ferté s’est développé majoritairement à l’ouest de l’ensemble fortifié; il se situe dans le prolongement du relief du château et bénéficie de la même élévation. Le tracé courbe de la voie pourrait indiquer en outre la présence d’un bourg fortifié relié à la basse cour du château au SO. L’ensemble constitue le centre d’un parcellaire concentrique. (Relevé et étude : Aude Painchault) " [7]

     

    A proximité :

     

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     A gauche, photo de la maison « Henri IV » extraite de https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fert%C3%A9-Saint-Samson#/media/File:La_Fert%C3%A9-Saint-Samson_-_Maison_Henri_IV.JPG

     

         O « Maison de bois dite de Henri IV à La Ferté-Saint-Samson, route de l'Église ; Éléments protégés : façades et toitures : inscription par arrêté du 24 juillet 1968 » [6] 

     

         O « L'église, fondée au 10e siècle par Gautier de Gournay, n'a d'ancien que son abside (13e siècle) ; elle est dominée par une flèche élancée. Au hameau de Saint-Samson, l'église a conservé un baptistère du 13e siècle. » [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://36000communes.canalblog.com/archives/2013/04/18/26954066.html

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de http://www.cosmovisions.com/monuLaFerte.htm

    [4] Extrait de Recherches historiques, archéologiques et biographiques sur les possssions des sires normands de Gournay le Bray Normand et le Bray Picard par N. R. Potin de la Mairie, 1852 https://books.google.fr/books?id=KolpAAAAcAAJ&pg=PA82&dq=La+Fert%C3%A9-Saint-Samson&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjBir-tqajXAhUnCcAKHT9HC38Q6AEIJjAA#v=onepage&q=La%20Fert%C3%A9-Saint-Samson&f=false

    [5] Extrait de http://forges-les-eaux.stationverte.com/fr/route-des-paysages-panorama-de-la-ferte-saint-samson_t37486.html

    [6] Extrait de http://www.monumentum.fr/maison-bois-dite-henri-pa00100663.html

    [7] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique - Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher, Aude Painchault, Diégo Cocagne, Bruno Lepeuple et Gilles Deshayeses - fortifications de terre de Haute-Normandie. 2011 - p. 324-326 https://journals.openedition.org/archeomed/11138#tocto3n7

     [8] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.380-381 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

     

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  • LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)      « Dès le 11e siècle, la seigneurie de Montreuil est fortifiée par une motte castrale dont il reste encore des vestiges (fossés, talus et éléments ponctuels de maçonnerie). La forteresse se présente sous la forme d'une enceinte semi-circulaire dominant la vallée du Guiel à l'Ouest, et isolée du reste du plateau par un fossé vers l'Est.

         Cette enceinte était vraisemblablement complétée par une tour de guet et par un logis dans la cour intérieure.

         Le bourg de Montreuil s'est par la suite développé au pied de la place forte qui a été plusieurs fois éprouvée dans le cadre de conflits féodaux. » [1]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)

     

     Plan hypothétique de la motte de Montreuil-l'Argillé ; le blason de Montreuil-l'Argillé est également celui de la famille Giroie par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11330676

     

         " Montreuil-l'Argillé. M. L. Coutil a reconnu une enceinte militaire sur cette localité « Le Vieux Château », sur la rive droite de la Gueil, à l'extrémité du bourg. Elle est située à flanc de coteau l'enceinte rectangulaire avec motte intérieure est entourée de fossés on voit encore à l'intérieur les vestiges d'une tour. Ce fort aurait été assiégé en 1035 par le comte de Brionne. A 1 kilomètre au Sud de Montreuil dans la vallée, une immense levée de terre barre cette vallée. Ce retranchement porte le nom de « Buttes de la Geôle ». Une tradition l'attribue aux Anglais. Entre Montreuil et la Gobardière existe en outre un hameau dit « Les Buttes ». Aucun de ces deux restes de fortification n'a été retenu par la Commission.
    L. Coutil : 46» Rapport Comm. des Enc. (Bull. S. P. F.,
    t. VIII, 1911, p. 201). ID.: Archéol. gaul. etc. arr. de Bernay,
    p. 194 fig, Carte de l'Etat-Major au 1/80. 000e, Bernay, S.-O. " [6]
     

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     « Curiosité historique de Montreuil-l'Argillé, sa motte féodale surplombant la commune et sa vallée. On estime la date d'édification de cette motte vers la fin du 10ème siècle ce qui fait d'elle la plus ancienne du Pays d'Ouche. Ce site est un réel patrimoine historique pour lequel les documents se font malheureusement très rares. Les indices concernant ce monument inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1989 doivent donc s'inspirer d'autres sites aux caractéristiques similaires. La motte féodale de Montreuil ne déroge pas à la règle, il s'agit bien de l'emplacement d'une place fortifiée édifiée par un seigneur et bien entendu, destinée à protéger le territoire contre d'éventuels agresseurs, envahisseurs et autres ennemis de la seigneurie.

     

    Photo ci dessus extraite de http://www.montreuillargille.fr/mairie/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=74&Itemid=69&lang=fr

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     Cette motte d'une hauteur de neuf mètres témoigne effectivement de la présence du château féodal de Montreuil, celle ci supportait jadis un donjon fait de bois elle était entourée de fossés défensifs d'une profondeur de six mètres et d'une largeur de dix mètres. Les habitants de Montreuil assaillis trouvaient refuge dans la basse cour et dans les autres bâtiments faits de torchis et de colombages qui entouraient le donjon. On évoque la possibilité que le château de Montreuil constituait une pièce dans la ligne de défense érigée au sud de Bernay ; Le château aurait alors servi de rempart empêchant le passage de la rivière. » [2]

     

    Ci-dessus, plan extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 Par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     « La Seigneurie de Montreuil appartenait à Helgon (Heugon), seigneur d'Echauffour et de Montreuil l'Argillé avant sa transmission, au 10ème siècle, à Guillaume Giroie. (Gérés) Guillaume Giroie devait épouser la fille d'Helgon mais celle-ci mourut avant la confirmation du mariage.
         Richard Ier, duc de Normandie (933-996)
    ( Richard II ?/NDB) permit à Guillaume Giroie qui lui avait été présenté par Robert de Bellême, seigneur d'Alençon, de conserver tous les biens de l'ancien seigneur Helgon malgré le décès de sa fille » « et devint alors vassal du duc de Normandie. » [2]

     

    Plan ci-dessus de la motte de Montreuil extrait de https://books.google.fr/books?id=PWLfBAAAQBAJ&pg=PA212&lpg=PA212&dq=Montreuil+l%27Argill%C3%A9+motte&source=bl&ots=bQ6OwmUXQ3&sig=liq8jgmyScppdw2WOr4N3CBkS2s&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjcp6Xar6PXAhUICsAKHY5fAnM4UBDoAQg7MAM#v=onepage&q=Montreuil%20l%27Argill%C3%A9%20motte&f=false

     

         « Guillaume Giroie mourut lors d'un pèlerinage vers Jérusalem laissant derrière lui sept fils.

         Au 11e siècle, pour affirmer leur pouvoir et se protéger, les Giroie construisirent une motte féodale ; du 11e au 15e siècle, la seigneurie de Montreuil subit plusieurs attaques et passa entre différentes mains. »

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)

     

    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         « Le château aurait ensuite été assiégé en l'an 1035 par le comte Gislebert de Brionne. » [2]


    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     « Gislebert, comte de Brionne tenta d'enlever leurs terres à Ernauld et Guillaume, les fils ainés de Guillaume Giroie ; il échoua et mourut lors de sa deuxième tentative en 1040.
         Quelques années plus tard Ernaud se fit ravir les terres de Montreuil, d'Échauffourée et de Saint Cerner. Elles lui furent restituées en 1060 par le duc de Normandie Guillaume dit Guillaume le Conquérant qui les offrit ensuite à Roger de Montgomery. Les Giroie les récupérèrent peu de temps après.

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.


         Au 12e siècle, Montreuil l'Argillé se trouva au cœur de conflits et subit plusieurs attaques. Celle de Geoffroy d'Anjou en 1138 dans la lutte qui l'opposait à Etienne de Bloispuisen puis celle de Guillaume de la Ferté Fresnel qui brûla Montreuil dans le conflit qui l'opposait à Simon Leroux dont Rober II de Giroie était l'allié.
         Au 13e siècle, le comte d'Alençon prit possession de la seigneurie de Montreuil l'Argillé. En 1404 le comte d'Alençon Pierre le Loyal et le Noble donna ses terres à sa fille Marguerite d'Alençon.
         Au 15ème siècle, la Normandie fut à nouveau envahie par les Anglais. Les terres de Montreuil qui appartenaient alors aux héritiers d'Hugues de Beufville, chevalier rebelle, furent offertes à Thomas Burton par le roi d'Angleterre avant que les descendants de Robert de Giroie et d'Hugues de Beufvillle règnent de nouveau sur Montreuil l'Argillé sous les appellations de seigneur et baron de Montreuil.
         Au 17e siècle, Louis XIV à la demande de Gaspard d'Erard II alors seigneur de Montreuil, éleva au marquisat les baronnies de Montreuil et d'Echauffour.
         Le 17e siècle fut également marqué par la peste qui fit des ravages dans la ville en 1651. » [3]

     

          « C'est grâce à Orderic Vital, moine hagiographe de l'abbaye de St Evroult que nous connaissons mieux l'épopée de cette famille Giroie et incidemment l'histoire du château de Montreuil-l'Argillé. » [2]

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure) LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)

     

    Photo 1 : vue de la motte féodale  Inscrit MH (1989) et des toits du bourg, en contrebas par Édouard Hue (User:EdouardHue) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0 ; photo 2 extraite de https://27.monvillagenormand.fr/illustration.php?NumImage=327000015 ; photo 3 extraite de https://27.monvillagenormand.fr/illustration.php?NumImage=327000013 ; photo 4 extraite de https://27.monvillagenormand.fr/illustration.php?NumImage=327000017 ; photo 5 extraite du site http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php ; photo 6 extraite de http://libre-ecriture.forumactif.com/t10959-la-vallee-du-guiel ; photo 7 extraite de http://libre-ecriture.forumactif.com/t7870-la-vallee-du-gueil ; photo 8 extraite de http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    La famille Giroie :

     

         « Le premier membre connu de cette famille fut Giroie († ap. 1050) ; plus précisément, son nom n'apparaît que sous la forme latinisée Giroius chez Orderic Vital. (...) D'après les chroniqueurs Orderic Vital et Guillaume de Jumièges, Giroie, issu de deux nobles familles franque et bretonne, se rallia au duc Richard II de Normandie qui lui donna les châteaux d'Échauffour et de Montreuil-l'Argillé. Giroie est, avec deux de ses neveux, le fondateur en 1050 de l'abbaye de Saint-Évroult. En 1040, un de ses fils, Robert Ier Giroie, fut impliqué avec Raoul de Gacé, fils de Robert le Danois dans l’assassinat de Gilbert de Brionne, comte d'Eu.

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     Pendant les années de la minorité de Guillaume le Conquérant, les Giroie sont en conflit avec les seigneurs de Bellême. Lors du mariage de Guillaume II Talvas († ap. 1052), seigneur de Bellême avec Hildeburge, la fille de Raoul V de Beaumont-au-Maine, vicomte du Maine, le marié fait preuve de cruauté envers l’un de ses fidèles, Guillaume Giroie, frère de Robert Ier Giroie. Guillaume est cruellement mutilé : les yeux crevés, le nez et les oreilles coupés, il est émasculé, et rentre à l’abbaye Notre-Dame du Bec puis à celle de Saint-Évroult ; il meurt lors d’un voyage en Italie. On suppose que Guillaume Talvas lui reprochait la construction du château à Saint-Céneri. Quoi qu’il en soit, une terrible vendetta s’ensuit. Les Giroie, ayant perdu les châteaux d’Échauffour et de Montreuil, prennent alors parti pour Arnoul, le fils de Guillaume Talvas et son oncle Yves de Bellême, évêque de Sées. Guillaume Talvas fut alors vaincu et contraint à l'exil.

     

    Plan ci-dessus extrait du cadastre de 1831.

     

         En 1059, Robert Ier Giroie, allié du comte Geoffroy II d'Anjou, se révolte contre le duc Guillaume le Conquérant, avec l’espoir de retrouver ses châteaux. Il se retrouve assiégé dans son château de Saint-Céneri et meurt pendant le siège. Son fils Robert II Giroie lui succède et combat aux côtés du duc Guillaume puis de son fils Robert II de Normandie qui lui rend ses châteaux. Cependant Robert II Giroie reprend la lutte contre les Bellême et brûle le château d’Échauffour occupé par les Bellême. Après avoir traité avec le duc, en 1061 il est banni et part en Apulie, dans le sud de l'Italie. À son retour, il ne parvient pas à se faire restituer ses places. Il est semble-t-il empoisonné par Mabile (ou Mabille) de Bellême, fille de Guillaume II Talvas. Le fils de Robert II, prénommé aussi Guillaume, préfère retourner finir sa vie en Apulie. L’un de leurs parents, Hugues Bonnel, les vengera en assassinant Mabille en 1082. » [4] 

     

         « Les vestiges de la motte castrale ont été inscrits le 18 septembre 1989. » [1]

     

    " Montreuil-l’argillé (Eure). Le Bourg

     

          La forteresse se situe en rebord de plateau, surplombant le bourg et la rivière du Guiel. Elle se présente sous la forme d’une enceinte semi-circulaire de 1620 m², limitée à l’ouest par la pente de la vallée et le bourg qui s’est développé à ses pieds et à l’est par un talus en croissant de 3 m de haut et 15 m de large, cerné d’un fossé qui rejoint la pente naturelle du plateau. Le talus a été coupé en son milieu sur une largeur de 4,5 m et le fossé a été remblayé dans son prolongement pour créer un passage vers le plateau. La cour est plane et comporte une petite plateforme au nord, aménagée pour accueillir un bâtiment rectangulaire de 14 m x 7 m de large, orienté NE-SO, découvert lors d’une ancienne fouille. Ses murs sont composés de moellons de silex, tant pour le blocage que pour le parement. Le bâtiment est pourvu d’une entrée de 1,4 m qui s’ouvre vers l’intérieur de l’enceinte, le mur gouttereau nord s’appuyant sur l’extrémité du talus. À l’est de ce bâtiment, en haut du talus, on peut distinguer les vestiges maçonnés d’une petite tour d’à peu près 9 m de diamètre. Ses murs ne sont que très légèrement apparents et leur effondrement forme une cuvette qui indique que la tour était creuse. Les murs sont constitués de moellons de silex liés au mortier comme le bâtiment rectangulaire. La base de la tour est contenue dans un amas de terre longtemps considéré comme une motte. Cependant, son mouvement irrégulier et le peu de volume qu’il présente en plus du talus indique qu’il s’agit plutôt du cône d’effondrement de la tour sur elle-même qui s’est ajouté à la pente du talus déjà existant. Il s’agirait donc d’une tour implantée en haut du talus, à la manière d’une tour de guet surplombant le plateau et le bourg situé au-dessous. Le site de Longchamps (Eure) présente une tour de guet aux dimensions comparables.

         Sur le plan cadastral et les photos aériennes, on peut remarquer, de part et d’autre de l’enceinte, la présence de deux arcs de cercle. Il pourrait s’agir de la trace de deux petites basses cours rejoignant le contour du bourg qui s’étend devant l’enceinte. Si ce type d’aménagement avec double basse cour reste peu fréquent, on peut tout de même citer comme comparaison le cas du site d’Olivet à Grimbosq (Calvados).

         Pour l’heure on ne connaît pas de mention dans les textes du site fortifié, contrairement aux mentions du bourg de Montreuil, de ses seigneurs ou encore de la vicomté et de la châtellenie. Les seigneurs de Montreuil sont connus dès le 10e s. avec Heugon puis la famille des Giroie jusqu’en 1160. Le bourg est détruit par le feu en 1138. Entre 1189 et 1200, un certain Pain de Montreuil figure parmi les signataires d’actes de donation du cartulaire de l’église de la Sainte-Trinité de Beaumont-le-Roger. En 1367, le compte de la châtellenie de Montreuil est rendu au comte Pierre d’Alençon et du Perche. Au 15e s., la terre de Montreuil est aux mains de Hugues de Beufville et de ses héritiers, les Le Gris. En 1585, le domaine passe par alliance à la famille d’Erard. En 1740, Jacques-René Cordier de Launay achète les domaines d’Échauffour et de Montreuil au marquis de Pont-Saint-Pierre. En 1789, Charles-Alexandre-François-Marie Le Filleul est baron de Montreuil. Il existe une vicomté de Montreuil qui était unie à celle de Bernay et relevait des comtes d’Alençon, mais elle est à différencier du fief qui resta constamment uni à la baronnie d’Échauffour. (Relevé et étude : Aude Painchault.) " [5]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE MONTREUIL-L'ARGILLE (Eure)     « Situé dans le centre de la localité, le manoir de la Vicomté est daté de la première moitié du 16e siècle. L'édifice est également appelé maison du bailliage car il était le siège du bailli, officier local représentant l'autorité royale, pour rendre justice. Ses façades à pans de bois hourdies de tuileaux et de torchis sont caractéristiques des manoirs du Lieuvin.

         Certains poteaux et poutres sablières de la structure en bois sont ornés de magnifiques sculptures (engoulants, figures religieuses, écussons aux armes de France et du Dauphin). » [1]

     

    Sources

     

    [1] Extrait de Le DIRE de l'architecte des Bâtiments de France Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Conseil n°99 – Zones à Forte Sensibilité Patrimoniale – 6 janv. 2016 – France Poulain http://www.eure.gouv.fr/content/download/17913/123299/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Montreuil%20L

    [2] Extrait de http://www.montreuillargille.fr/mairie/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=74&Itemid=69&lang=fr

    [3] Extrait de http://chateau-luzigneul.fr/fr/Articles-fr/histoire-et-l-architechture.html

    [4] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Giroie

    [5] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors: Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation : 2010 https://doi.org/10.4000/archeomed.12795

    [6] Extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22# 

     

     

    Bonnes pages

     

    O https://27.monvillagenormand.fr/Chateau.php?NumChateau=C270023

    O http://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1985_hos_17_1_6664#annor_0570-1600_1985_hos_17_1_T1_0176_0000

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  • LES REMPARTS DE NEHOU (Manche) LES REMPARTS DE NEHOU (Manche) LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)

     

    Au centre, photographie prise en 1872 extraite du site http://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/N%C3%A9hou/articles/21/

     

         En 1907, les ruines du château de Néhou ont disparu pour laisser la place à une minoterie... (NDB)

     

         « … Les restes du château de Néhou sont situés dans le département français de la Manche sur la commune de Néhou, sur les bords du fleuve de l'Ouve entre les églises de Saint Georges de Néhou et de Sainte Colombe, au passage de la rivière, coupé par la route. » [1]

     

         « Le terrain contigu est marécageux, et l'on pouvait facilement en inonder les approches, excepté vers l'eglise de Néhou, où l'on voit encore des retranchements avancés et des fosses, qui servaient à en défendre l'accès. » [2]

     

         « Le château de Néhou est construit au début du 10e siècle par Néel Ier de Saint-Sauveur, fils de Richard Ier de Saint-Sauveur, vicomte de Saint-Sauveur et du Cotentin. (…) L'édifice, déjà en ruines, a été détruit au début du 20e siècle. » [1]

     

         « Siège depuis le 11e siècle d'une importante baronnie, celui-ci fut directement impliqué dans les événements de la guerre de Cent ans. Guillaume de la Haye, son propriétaire, était l’un des principaux officiers de Charles le Mauvais en Cotentin et son capitaine, Guillaume aux Epaules, d'abord au service de Charles de Navarre, était « tourné françoiz » à son détriment en livrant en 1364 Néhou et le Pont-d’Ouve à Bertrand du Guesclin. Le 4 juin 1366, Guillaume de la Haye en céda la propriété au roi Charles V, qui renforçait ainsi son implantation dans la presqu'île. » [3]

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)     « En 1907, le site est vendu d'abord à une compagnie de minoterie, cette dernière achèvera de faire disparaître les dernières ruines qui subsistaient de l’ancienne forteresse, puis vendu à la Société industrielle récupération animale Manche (SIRAM) dans les années 1970.

         Du château de Néhou, il ne subsiste, au 21e siècle, que la trace d'une forte motte sur laquelle se dressait avant la Révolution un petit château. » [1]  

     

    Photo ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)   LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)

     

    Plan hypothétique du château de Néhou ; au-dessus, blason de la famille de Reviers-Vernon par Gilloudifs, au-dessous, blason de la commune de Néhou http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1249899

     

     Historique du château :

     

         « Parmi les anciens châteaux forts du Cotentin, celui de Néhou est l’un de ceux qui a suscité le plus vif intérêt de la part des historiens et des archéologues. Les recherches inaugurées dans les années 1820 par Charles du Hérissier de Gerville ont été poursuivies au 19e siècle par l’abbé Lebredonchel, et l’abbé Bernard, puis, au début du 20e siècle, par Lemarquand, qui fut l’un des derniers à en observer les ruines encore subsistantes.

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)

     

         A la suite de Gerville, qui s’appuyait sur une prétendue charte originale de fondation rédigée en l’an 920, ces différents auteurs ont attribué la constitution du domaine à Richard, compagnon de Rollon, premier seigneur de la grande baronnie voisine de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Ce dernier aurait ensuite inféodé le domaine à son fils Néel, qui, pour s’y établir, construisit le château. » [4]

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)     Gerville, 1824 : « En allant de Morville à Saint-Sauveur, on traverse la grande paroisse de Néhou, qui fut jadis le chef-lieu d'une baronnie assez étendue pour qu'on ait pu en former trois avec ses démembrements. On sait qu'en 912 notre province fut cédée à Rol, chef d'une armée de Normands, qui la partagea à ses compagnons ; Richard eut pour sa part le domaine de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dont celui de Néhou faisait partie. L'ensemble de cette baronnie n'avait pas alors la valeur que celle de Néhou seule eut dans la suite : ravagée depuis un siècle, la Normandie était inculte et dépeuplée.

         En 920, Richard, seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, donna à son fils Néel le domaine de Néhou ; cette paroisse était alors inculte et couverte de bois : ce fut là que Néel bâtit près de l'Ouve et de l'endroit où est aujourd'hui l'église un château dont nous voyons les ruines. Ce domaine prit alors le nom de Néhou , qui signifie habitation de Néel. » [2]

     

    Document ci-dessus : dessin de la collection Gerville effectué vers 1820 extrait du site http://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/N%C3%A9hou/articles/21/

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche) LES REMPARTS DE NEHOU (Manche) LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)

     

    A gauche et au centre, plans extraits du cadastre de 1829 ; à droite, plan de 1788. Documents 2-3 extraitts du site http://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/N%C3%A9hou/articles/21/

     

         « D’après les sources vérifiables aucun seigneur de Saint-Sauveur n’est cependant attesté avant Roger le Vicomte, vivant à l’époque du duc Richard Ier (942-996). Si l’étymologie de Néhou désigne bien « l’île /le rivage de Néel », elle pourrait, de fait, aussi bien se rattacher au fils (Néel I), voir au petit-fils (Néel II) de Roger le Vicomte qu’à un ancêtre semi légendaire du même nom. Selon une tradition plus solidement établie, la constitution du domaine en baronnie indépendante serait consécutive à la bataille du Val-ès-Dunes, en 1046/47. » [4]

     

         « Vers 1046 , Néel de Saint-Sauveur se révolta contre Guillaume,duc de Normandie. Il fut vaincu et forcé de quitter la province. La baronnie de Saint-Sauveur fut confisquée; le duc en démembra la seigneurie de Néhou, et la donna avec titre de baronnie à Baudouin de Meules, mari de sa nièce Albereda. Peu après, Néel obtint sa grâce, et revint en Normandie. Le duc lui rendit Saint-Sauveur ; mais Néhou qui en avait été distrait, resta à Baudouin et à sa postérité. Le fils de Baudouin prit le nom de Reviers, et ses descendants celui de Vernon. Peu de familles furent plus richement dotées en Angleterre ; les Reviers devinrent comtes de Devon et seigneurs de l'île de Wight. » [2]

     

         « Guillaume le Bâtard, victorieux, aurait alors confisqué le château appartenant à Néel II le Vicomte pour le punir de son implication dans l’insurrection menée par Guy de Bourgogne. Le duc aurait ensuite fait don de Néhou à l’un de ses familiers, Baudoin de Meules, avec en dépendance une trentaine de fiefs nobles répartis dans toute la presqu’île du Cotentin.

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)     Néhou est ensuite transmis à Richard de Reviers, seigneur de Vernon, puissant baron anglo-normand, qui dirigea en Cotentin le groupe des partisans de Henri Beauclerc lors des guerres consécutives à la mort du Conquérant. Le nom de Richard de Reviers est également attaché à la fondation de l’abbaye de Montebourg, où est conservée sa sépulture. Après le décès de Richard, intervenu en 1107, Néhou et les autres possessions normandes de la famille sont transmis au fils cadet, Guillaume de Vernon, tandis que Baudoin de Reviers, l’aîné, obtient les héritages anglais, situés principalement en Devon et dans l’Île de Wight. Baudoin et Guillaume figurent, dans les années 1136-1140, parmi les principaux partisans de Geoffroy Plantagenêt, particulièrement actifs en Cotentin lors du conflit de succession de Henri Ier. » [4]

     

    Plan ci-dessus extrait du site http://closducotentin.over-blog.fr/le-ch%C3%A2teau-de-sainte-colombe-cotentin

     

         « Au commencement du règne d'Etienne de Blois en Angleterre , Baudouin de Reviers , comte de Devon, refusa de reconnaître ce prince pour son souverain ; celui-ci lui fit la guerre, lui prit ses forteresses, et le contraignit à se refugier en Normandie, où il vint résider dans son château de Néhou. » [2]

     

         « Suite au traité d’Issoudun, en 1195, Néhou passe provisoirement sous tutelle royale, avant de revenir à la famille de Reviers-Vernon après l’annexion de la Normandie par Philippe Auguste. » [4]

     

         « Les Reviers-Vernon possédèrent Néhou jusqu'en 1283. Guillaume, le dernier de cette branche, ne laissa en mourant que des filles, qui partagèrent entre elles la baronnie; mais comme chacune d'elle voulut conserver le même titre que leur père, elles firent de Néhou trois baronnies, celle de l'Angle, celle d'Orglandes et celle du château. » [2]

     

         « Le château et les biens qui lui étaient attachés passent alors à la famille de la Haye et y restent jusqu’au milieu du 14e siècle.

        Le 4 juin 1366, Guillaume de la Haye cède Néhou au roi Charles V en échange du château de Metz-le-Maréchal, en Gâtinais. Comme l’a bien montré Anne Vallez, cette acquisition s’inscrivait pour Charles V dans une patiente politique de noyautage du Clos du Cotentin, alors dominé par le navarrais. Elle participait également d’une stratégie militaire d’encerclement de la garnison anglaise, établie dans la forteresse de Saint-Sauveur-le-Vicomte, suite au don qu’en avait fait Geoffroy d’Harcourt au roi Edouard III, à titre d’héritage.

         Dès avant 1366, la château de Néhou avait été impliqué dans les événements de la Guerre de Cent ans. Son propriétaire, Guillaume de la Haye, était l’un des principaux officiers de Charles le Mauvais en Cotentin. Son capitaine, Guillaume aux Epaules, avait également servi Charles de Navarre, avant que d’être « tourné françoiz » à son détriment en livrant Néhou et le Pont-d’Ouve à Olivier du Guesclin, en 1364. » [4]

     

         « Les Anglais, que Geoffroy d'Harcourt, seigneur châtelain de Saint-Sauveur le Vicomte, avait amenés dans le Cotentin, s'emparèrent du château de Néhou, vers l'an 1370. Il fut rendu à la France en 1375. » [5]

     

         « Depuis ce temps jusqu'au siècle suivant, cette forteresse suivit à peu près la fortune de celle de Saint-Sauveur. Les Anglais la reprirent en 1418, et la gardèrent jusqu'en 1450 ; elle repassa alors, avec le reste de la province , sous la domination française. Je ne vois pas qu'elle ait soutenu de siège bien sérieux. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)     « En 1418, le château est donné par le roi Henry V d’Angleterre au chevalier Jean de Robessart, puissant baron du Hainaut, également établi à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Après le départ des Anglais, Charles VII, renouvelant une ordonnance du 25 mai 1413, réunit la baronnie de Néhou à celle de Saint-Sauveur, et fait don de l’ensemble à André de Villequier. A compter de 1575, le domaine, revenu à la couronne, sera successivement cédé à plusieurs engagistes, avant d’être revendu après la Révolution. Il était en 1845 en possession de la famille Lefèvre de la Grimonière. L’établissement d’une minoterie, construite en 1907, achèvera de faire disparaître les dernières ruines qui subsistaient de l’ancienne forteresse. » [4]

     

    Photo ci-dessus : « Détail de peinture à thème paysager décorant le manteau de la cheminée de la salle haute de la Cour de Rauville-la-Place, manoir des 15e et 17e siècles tout proche de Néhou. Si la perspective atmosphérique des hautes montagnes bleutées de l’arrière-plan n’est guère cotentinaise, le large fleuve où naviguent des gabares, un cygne et des canards géants, correspond bien en revanche à la topographie du site de l’ancien château, édifié en bordure de la rivière d’Ouve. » extraite du site http://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/N%C3%A9hou/articles/21/

     

    Architecture :

     

         " Le 4 juin 1366, Guillaume de la Haye cède la propriété du château de Néhou au roi Charles V " :

          « L’acte d'échange mentionne rapidement l'aspect de l'édifice, situé au cœur des marais de l'Ouve, qui était entouré d'un vaste étang et dont le donjon et la basse-cour étaient protégés par une double rangée de fossés précédée de deux tours. La disparition intégrale de l'édifice empêche toute analyse précise, mais les sources écrites et la documentation iconographique permettent de restituer avec quelque précision les dispositions de ce château sur motte, formé d’une enceinte circulaire plus haute que large, abritant des bâtiments résidentiels et ouvrant par une imposante tour porche. » (…) [3] 

     

         « Le donjon médiéval, déjà cité en 1366 et 1394, était constitué en 1473 d’un pan de « muraille à chaux et à sablon d’environ cent et cinquante pieds de haut et soixante pieds de long... (...)

          En 1835, Lebredonchel signalait aussi qu’« une partie du donjon existait encore dans le siècle dernier. C’était une grosse tour carrée, qui s’élevait jadis à une grande hauteur. Mais, minée peu à peu par le pied à force d’en extraire la pierre de taille dont elle était construite, elle s’écroula tout à coup, pendant une tempête, le lundi d’avant les cendres, en l’année 1771. »

         Vers 1820, Gerville n’avait pu observer que « des retranchements avancés et des fossés », ainsi que des « restes considérables mais informes, de maçonnerie, que le propriétaire actuel fait démolir et convertir en de nouveaux bâtiments ».

    LES REMPARTS DE NEHOU (Manche)     En introduction de son article paru en 1904, Lemarquand notait enfin : « Les derniers restes du château sont menacés. Le vieux fort féodal va faire place à une pacifique minoterie ». Il avait pu alors photographier les ultimes ruines subsistantes, dans un état qui, semble t-il, avait bien empiré depuis l’époque où Gerville les avait visitées. La motte que couronnait l’ancien château présentait tout de même une hauteur atteignant encore « de 8 à 10 mètres », et des vestiges de doubles fossés apparaissant «intacts à l’ouest ». [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du site Wikipédia

    [2] Extrait de Recherches sur les anciens châteaux de la Manche par M de Gerville ; Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie ; Caen Mancel 1824 https://books.google.fr/books?pg=PR1&id=8NIDAAAAYAAJ&hl=fr&output=text

    [3] Extrait de http://closducotentin.over-blog.fr/page/8

    [4] Texte issu d'un ouvrage de Julien Deshayes, septembre 2002 Note sur le château disparu de Néhou mis en ligne sur https://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/articles/

    [5] Extrait de Guide pittoresque du voyageur en France contenant la statistique et la description complète des 86 départements, Volume 5 Girault de Saint-Fargeau ; Didot frères, 1838

     

    Bonnes pages

     

    http://www.le-petit-manchot.fr/cc-39-08-nehou-le-chateau/N%C3%A9hou/articles/21/

    Abbé Lebredonchel, Histoire de la Paroisse de Néhou, 1835, Imprimerie de Noblet, Cherbourg. https://books.google.fr/books?id=70AFAAAAYAAJ&pg=PA42&lpg=PA42&dq=ch%C3%A2teau+de+N%C3%A9hou&source=bl&ots=aDqOz9a3bx&sig=k5xuHUVm89n2bpfcBP5AF2B5piU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjZpPThr5vXAhVaGsAKHdaUBiwQ6AEIZzAI#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20N%C3%A9hou&f=false

    Guide pittoresque du voyageur en France contenant la statistique et la description complète des 86 départements, Volume 5 Girault de Saint-Fargeau ; Didot frères, 1838

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  •  LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

    A droite, plan de la commune de Saint-Martin-de-Bienfaite extrait du cadastre napoléonien de 1824

     

    Saint-Martin-de-Bienfaite-la-Cressonnière

          En 1972, Saint-Martin-de-Bienfaite a absorbé La Cressonnière qui a gardé alors le statut de commune associée. La fusion définitive est intervenue en 2011. [NdB]

     

         « Le château primitif de Bienfaite avait été érigé en bois sur la motte féodale encore visible aujourd’hui, située sur la pointe escarpée qui domine, d'un côté, la vallée de l’Orbiquet et, de l'autre, le vallon de La Cressonnière. C’était, une forteresse importante pour l'époque, surveillant la vallée de l'Orbiquet, dont le rôle était lié à celui d’Orbec avec lequel on pouvait communiquer par signaux optiques.

         A la fin du 13ème siècle les seigneurs de Bienfaite transportèrent leur habitation en bordure du ruisseau, à l'emplacement du château actuel. Ce premier château en pierre aurait été bombardé, brulé et détruit par les Anglais vers 1430- 1440 ? (Epoque indéterminée). Un nouveau château est reconstruit après la défaite anglaise de 1450. Il en subsiste une tour. Une autre petite tour, située près de la maison du régisseur, pourrait avoir appartenue à l’ancienne enceinte de cette époque. » [1]

     

         ... et, sur la rive droite de l'Orbiquet, subsistent les vestiges du château Godefart, une tour qui permettait de surveiller la vallée. Les Anglais auraient bombardé de là le château de Bienfaite.

         Enfin, à la Cressonnière, se dressent les ruines d'un château construit à la fin du 15e siècle ou au début du 16e, entourées de douves. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)   LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

    Plan hypothétique de Saint-Martin-de-Bienfaite ; blason de la commune de Saint-Martin-de-Bienfaite et des seigneurs de Bienfaite avant 1640 par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24863391

     

    1. La motte féodale – 11e siècle

     

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    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         « De ce château-fort, il reste une motte assez élevée, de forme ovale irrégulière, dont l'esplanade peut mesurer 50 pieds dans son grand diamètre. Au-dessous paraît avoir été l'enceinte du château, à peu près carrée. Ces vestiges occupent l'extrémité du cap formé par le vallon de la Cressonnière, à sa jonction avec la vallée, au sud de l'église ; ils ont été décrits dans mon Cours d'antiquités, Ve volume. » [2]

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

     Les trois documents ci-dessus sont extraits de http://www.saint-martin-de-bienfaite.com  : « Ce cliché noir et blanc a été pris en 1958 après un hivernal débroussaillage... La motte est vue ici dans sa petite largeur... Le sommet que l'on distingue sur la photo est à environ 15 mètres derrière les barbelés. »
    Photo p. 94 in "Promenades dans le canton d'Orbec-en-Auge" par Raymond GUIBLAIS, Imprimerie Bretonne à Rennes, 1959."

     

         « Aujourd'hui la motte est invisible, masquée par un écran de verdure constitué d'arbres,... d'arbustes et de ronces..., les plantes de la haie font quatre à six mètres et contribuent au camouflage.
         La motte, dressée à l'extrémité d'un éperon naturel, est à la lisière du « bois de la motte »... Le fossé, entre deux et cinq mètres de profondeur, qui ceinture la motte n'est pas visible...
         Le sommet plan de la butte fait 10 sur 20 mètres. Il surplombe le fossé de 8 à 10 mètres. Les pentes sont abruptes, environ 50°. Les terrains autour de la motte sont en forte pente... Il va de soit que lorsque la motte était opérationnelle, les alentours immédiats de la butte étaient vierges de toute végétation.
         Du haut de la butte, la vue sur les vallées de l'Orbiquet et de La Cressonnières porte jusqu'à quinze kilomètres.
         La motte féodale est désignée par les Bienfaitois « le pain de sucre » (prononcer : « l'pain d'chucr »). Sa silhouette rappelle la forme conique de sucre blanc obtenue par moulage. Aujourd'hui le sucre commercialisé le plus couramment est de forme carré... et la raison de cette appellation pain de sucre n'est plus connue que par les anciens. » [1]

     

         « Le château primitif de Bienfaite, situé sur la pointe escarpée qui domine, d'un côté, la vallée d'Orbec et, de l'autre, celle de la Cressonnière, fut détruit et rasé jusqu'aux fondements, dans les guerres du règne de Charles V. » [3]

     

    2. Le château de Bienfaite – 15e et 17e siècles

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

         « La « maison » de Bienfaite remonte probablement à l’an mil, aux temps des premiers ducs de Normandie. Une antique motte féodale, dressée sur un éperon naturel, veille alors sur la vallée de l’Orbiquet.

         Les seigneurs de Bienfaite bâtissent une demeure médiévale non loin d’elle, près du ruisseau de la Cressonnière. Ce premier château est démantelé au 15e siècle pour être remplacé par une nouvelle construction, remaniée au 17e siècle. Coiffé de toitures à la Mansart, le château présente une façade classique de pierres de taille et de briques. Seule une tour du 15e subsiste à l’extrémité sud. » [4] 

     

         « Ayant longtemps appartenu à la famille des Chaumont-Quitry, depuis 1628, le comte Paul de Noinville en est devenu propriétaire en 1830. En 1833, il redessine le parc à l’anglaise en y créant de nombreux massifs fleuris. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)     « Il aménage les abords et crée un parc à l’anglaise comme un écrin autour du château. Le long des avenues qui le sillonnent on peut admirer des noyers d’Amérique, des marronniers, des hêtres, des charmes et des ifs. Le ruisseau de la Cressonnière, qui coule à quelques mètres, reflète l’image de la demeure. A la fin du 19è siècle une aile de style Renaissance est accolée au nord du bâtiment. Le château et son parc sont classés parmi les sites en août 1943. Comme bien d’autres sites protégés à cette époque, le classement correspond à la volonté de l’administration des beaux-arts de préserver les magnifiques plantations de « l’effort de guerre » : bois d’œuvre ou de chauffage. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)     « A l’est, le long de la D 272a, le parc est longé par un mur en argile à silex chaîné et couronné de briques, A l’intérieur des communs s’y appuient. Le portail d’entrée, massive ferronnerie du 19ème siècle, s’ouvre entre deux piliers de pierres calcaires en bossage alternées de briques. » [1]

     

         « Les seigneurs de Bienfaite, qui assistèrent à la conquête de l'Angleterre et à la croisade de Robert II, avaient pour auteur Gilbert, comte d'Eu et de Brionne, fils de Geoffroy, enfant naturel du duc Richard Ier de Normandie. Ils sont la souche de la famille de Clare et contractèrent les plus belles alliance. » [2]

     

         L'un des membres le plus éminent de cette famille est :

     

         « Richard de Bienfaite (avant 1035 – 1087/1090), dit aussi de Tonbridge ou de Clare ou encore Richard Fitz Gilbert, seigneur de Bienfaite et d'Orbec, puis lord de Clare et de Tonbridge, fut un important baron anglo-normand, probable compagnon de Guillaume le Conquérant dont il était l'un des conseillers. Il est le primogéniteur de l'importante famille baronniale anglaise, galloise et irlandaise de Clare.

         Il était le fils de Gilbert de Brionne († 1040), comte d'Eu et de Brionne. Son père est le tuteur du duc de Normandie Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant) lors de sa tumultueuse minorité. Richard trouve refuge avec son frère Baudouin en Flandre quand son père est assassiné par les fils de Giroie en 1040. Le duc les rappelle, peu après son mariage vers 1050, et leur restaure leur héritage sur intervention de son beau-père Baudouin V, comte de Flandre. Richard reçoit Bienfaite et d'Orbec (Calvados).

         Il fait partie des barons qui sont consultés sur l'opportunité de l'invasion de l'Angleterre au début de l'année 1066...

         Il reçoit 176 seigneuries principalement dans le Suffolk, et dans sept autres comtés. 95 d'entre elles, dans le Suffolk, forment l'honneur de Clare...

         Sa réputation posthume est très favorable. Robert de Torigny le décrit comme un « très vaillant soldat ». Orderic Vital le considère comme l'un des plus formidables laïcs de son époque, qui avait hérité du courage de ses ancêtres et excellait dans la justesse de son jugement et la sagesse de ses conseils. » [5]


         « Son fils aîné fut l'auteur des comtes de Clare, de Hertford et de Glocester, éteints au 14ème siècle. Un second fils, Roger, fut seigneur d'Orbec et de Bienfaite ; mais il mourut sans postérité, vers 1130, laissant ces terres à un fils cadet de son frère aîné, Gilbert, qui devint comte de Pembroke, en Angleterre.
         Un fils puîné de celui-ci, nommé Landrie, laissa lui-même deux fils, Guillaume et Hugues d'Orbec, ancêtre des seigneurs du Plessis-d'Orbec.
         Guillaume peut être regardé comme l'aïeul d’Étienne de Bienfaite, qui reçut du roi saint-Louis d'importantes concessions dans Orbec. Un second Etienne de Bienfaite fut grand-maître des Eaux et Forêts et un des principaux conseillers de Philippe le Bel. »
    [3]

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)     « Vers 1450, Marie de Bienfaite porta cette terre dans la famille d'Orbec, branche collatérale, issue aussi des comtes de Brionne. Ce que l'on pourrait dire de cette maison se rattache naturellement à l'histoire d'Orbec, dont Bienfaite ne fut plus qu'un membre dépendant jusqu'à la Révolution.

         Disons, toutefois, que le château de Bienfaite fut la résidence des seigneurs d'Orbec, et qu'un grand nombre de leurs actes sont datés de ce château. » [2]

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)     « Le château de Bienfaite resta l'apanage de la maison d'Orbec, et sa principale résidence jusqu'à son extinction, en 1610.
    Louis, dernier baron d'Orbec et de Bienfaite, laissait deux sœurs ; Louise, l'aînée, épouse de Jean du Merle, eut en partage le Plessis-d'Orbec ; Bienfaite échut à la cadette, Esther d'Orbec, mariée à Jean de Bouquetot.
         Cette terre fut ensuite transmise à Louise de Bouquetot, sa fille, qui épousa Henri de Chaumont-Guitry, baron de Lesques. Elle est restée dans la famille de Chaumont-Guitry jusqu'en 1840. » [3]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    3. Les restes du château Godefart, sur la rive droite de l'Orbiquet – 15e siècle 

     

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    Photos ci-dessus extraites de l'excellent site http://www.saint-martin-de-bienfaite.com « Au fond de la photo, le début du vallon de la Cressonnière. A deux centimètres à gauche du pan de mur qui semble en équilibre, et un centimètre plus haut, on distingue la masse boisée qui cache la motte féodale. » Extrait de http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso819.html

     

         « Cette tour permettait de surveiller à contrechamps la vallée. L'emprise des traces au sol est de 9,6m sur 6,6m. Les murs sont en appareillage de silex, les angles et ouvertures en blocs calcaire. La hauteur actuelle des restes de murs s'élève à 4,5 mètres du sol intérieur. Un décrochement à l'intérieur des murs de 15cm à 1,90m du sol intérieur indique un probable étage en poutres de bois.
         Situé à la cote 130, comme la motte féodale, on aperçoit, en arrière plan, le bourg de Bienfaite et le château actuel situé lui à la cote 102. De cette position les Anglais auraient, vers 1417, bombardé le château de Bienfaite, à 750 mètres de distance.
         Du haut de ce promontoire la vue est superbe. La vallée de l'Orbiquet se découvre sur cinq à six kilomètres à droite et à gauche....

         A cinquante mètres en arrière de la tour Godefart, le bois dit du Vigneron. Il est probable que la vigne a été cultivée à flanc de coteau. En contrebas de ce bois, le terrain, très pentu mais bien exposé, était encore en espalier après la seconde guerre mondiale, où il a été nivelé au tracteur pour faciliter la pâture. » [1]

     

    4. Ancien château de La Cressonnière – 15e ou 16e siècles

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

     Plan hypothétique de l'emplacement de l'ancien château de la Cressonnière.

     

         « A peu de distance de l'église, au fond du vallon, s'élève un vieux bâtiment en pierre dont la construction remonte à la fin du 15e siècle ou aux premières années du 16e. Ce bâtiment, seul vestige encore debout de l'ancien château de la Cressonnière, offre des ouvertures surmontées d'ogives en accolade. Il est entouré de douves, autrefois remplies d'eau vive. 

         Le château moderne, bâti sur une éminence et couronné
    de bois, appartient à M. le comte Durey de Noinville. Il
    est entouré d'un beau parc dessiné à l'anglaise. »
    [2] 

     

    LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados) LES REMPARTS DE BIENFAITE (Calvados)

     

    Photos ci-dessus extraites de l'excellent site  http://www.saint-martin-de-bienfaite.com : " M Stéphane Bertin, propriétaire du nouveau château de la Cressonnière s'est livré à un considérable travail de sauvegarde : débroussaillage, consolidation des murs, remise en eau des douves après curage."

     

    Sources

     

    [1] Extrait de http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso2.html

    [2] Extrait de Statistique monumentale du Calvados, Volume 5 ; Arcisse Caumont ; F. Le Blanc-Hardel, 1867

    [3] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque, édition originale de 1895 - réédition Charles Corlet 1987

    [4] Extrait de la fiche Dréal n°141014 http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/14014f.pdf

    [5] Extrait de Wikipédia

     

    Bonnes pages

     

     

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso814.html

     

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso2.html

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso8.html

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso621.html

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso631.html

    http://www.saint-martin-de-bienfaite.com/perso819.html

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000762/f753.image.r=Saint-Martin-de-Bienfaite

    http://tourisme.aidewindows.net/saint-martin-de-bienfaite-la-cressonniere.htm

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  • LES REMPARTS DE RÂNES (Orne) LES REMPARTS DE RÂNES (Orne) LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)

     

    Rânes et son château :

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne) Pierre-Claude Maurey d'Orville, 1829 : 

         « Ranes est un bourg fort ancien dans le canton d'Ecouché ; son château, situé à cinq lieues de la forêt d'Andaine, est un édifice gothique qui n'a rien de remarquable ; il fut autrefois très fortifié. De la maison d'Argouges-Rânes, il passa dans celle de M. Olivier de Montreul, par le mariage d'une demoiselle d'Argouges avec ce dernier qui n'a laissé qu'une fille mariée au prince Amédée de Broglie, ancien membre de la chambre des députés pour le département de l'Orne, et conseiller d'état au comité de la guerre. Une aile a été ajoutée par lui à ce château. » [1]

     

    Gravure ci-dessus extraite du Guide du baigneur aux eaux minéro-thermales de Bagnoles-de-l'Orne. Notice sur l'établissement et ses environs.- Alençon : Impr. Lith. et Stér. Ch. Thomas, 1869.- 67 p. ; 19 cm.

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     « Le château, un des plus importants de la région, a été construit à partir de 1404, il en subsiste le donjon à créneaux et mâchicoulis. Les pavillons à chaque angle datent de la fin du 16e siècle, les corps de logis du 18e, rebâtis après un violent incendie, ainsi que les écuries édifiées à la même époque. L'ensemble des bâtiments a été restauré après les bombardements de 1944. Site classé Monument historique, le château sert désormais de mairie, le point info touristique est installé dans l'ancienne chapelle. Son parc a été dessiné par Le Nôtre au 17e siècle. Il en reste une belle perspective d'arbres plus que centenaires, à l'arrière du logis. » [2]

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)   LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)

     

    Plan montrant l'emplacement du château de Rânes ; blason de la commune de Rânes, actuelle propriétaire du château, http://www.perche-gouet.net/histoire/photos.php?commune=61344-00

     

      La seigneurie de Rânes :

     

         « Au Moyen Âge, il faut attendre l'émergence du duché de Normandie, après le traité de Saint-Clair-sur-Epte de 911 entre le roi de France Charles III le Simple et le chef normand Rollon, pour que le nom de Raana finisse par apparaître à l'occasion d'une donation faite en 1086 par Roger de Beaumont à l'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle. Certes la paroisse de Rasnes resta pendant cinq siècles dans la mouvance d'Asnebec (siège d'une baronnie, avec son château fort, et d'un doyenné). [3]

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     « Le château prit la relève de la vieille citadelle d'Asnebecq qui appartenait au 11ème siècle au comte Warvick, baron de Neufbourg. Acheté le 3 août 1404 par Guillaume de Méheudin, le manoir de Rânes fut alors transformé en une importante construction dont la tour carrée à mâchicoulis et créneaux est la pièce maîtresse. » [4]

     

    Plan extrait du cadastre napoléonien de 1814

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     « L'inversion des rôles ne se fit qu'en 1606 par lettres patentes du roi Henri IV qui décida la « réunion et réincorporation de la baronnie d'Asnebec à la baronnie de Rasnes ». Ce processus aboutit, en 1672, à la création du « marquisat de Rasnes » (aussi orthographié Rannes) au profit de Nicolas d'Argouges, colonel général des Dragons.

     

         Les seigneurs de la baronnie puis du marquisat de Rannes appartinrent successivement aux familles nobles suivantes : de Beaumont au 11e siècle ; de Méheudin (12e siècle) ; de Husson (de Rouvrou) (14e siècle) ; de Saint-Germain, d'Harcourt (Beuvron) et de Pont-Bellenger (15e siècle) ; d'Argouges (16e siècle) ; de Montreuil [La Chaux] (18e siècle) ; de Broglie (19e siècle) ; enfin de Berghes-Saint Winoch (jusqu'en 1907).

     

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     1. Blason de la famille de Beaumont dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Beaumont_le_Roger ; 2. Blason de Husson par Jimmy44 (talk) 13:20, 9 February 2012 (UTC)Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18326508 ; 3. Blason de la famille d'Argouges dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Argouges ; 4. Blason de la famille de Broglie par BrunoCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1201755 ; 5. Blason de Berghes-Saint-Winoch https://gw.geneanet.org/alainmh?iz=48365&lang=fr&n=de+berghes+saint+winoch&p=gilbert+ier

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     L'imposant château (datant des 14e, 15e, 18e siècles) et sa tour visitable [au sommet de laquelle on peut voir - dans la pierre - l'empreinte du pied de la fée comme cela se rencontre dans d'autres demeures où ont résidé les d'Argouges : à Gratot (Manche) et au manoir d'Argouges à Vaux-sur-Aure (Calvados)].

         L'édifice est inscrit aux Monuments historiques.

         Français puis anglais et de nouveau français au moment de la guerre de Cent Ans le château de Rânes connut une histoire assez tourmentée : un vaste incendie le ravagea en 1720 ; mais il fut reconstruit et agrandi par le marquis Louis d'Argouges. Soixante ans plus tard, il traversa sans trop d'égratignures la Révolution française - contrairement à beaucoup de demeures aristocratiques - excepté l'épisode de la destruction par le feu des titres et chartes conservés au château le 25 juillet 1789. Le 19e siècle se passa sans convulsions, excepté le décès à la guerre en 1871 de l'aîné des châtelains : Pierre de Berghes (mais le château avait connu plusieurs situations identiques sous les d'Argouges). Le 20e siècle faillit être fatal à la vieille maison. Il perdit d'abord son rang de demeure aristocratique en 1907, après le décès de Ghislain de Berghes, mort sans postérité. Puis le château - avec le mobilier - fut vendu en 1908 (après être resté près de neuf siècles entre les mains de la même lignée noble : de Beaumont, de Méheudin, de Saint-Germain, d'Harcourt, de Pont Bellenger, d'Argouges, de Montreuil,de Broglie, de Berghes [exception faite de la période - entre 1419 et 1450, au cours de la guerre de Cent Ans - pendant laquelle le roi Henri V d'Angleterre l'enleva à Samson de Saint-Germain - « rebelle » : partisan du roi de France - pour le donner à un de ses barons, adjoint de Talbot gouverneur du château de Falaise : Guérard Hungh ou Gérard Huyn ].

     

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         Au 20e siècle, Le nouveau propriétaire : le commandant Charles Richard puis son fils Claude le gardèrent une quarantaine d'années avant de le céder vers 1950 à la commune de Rânes pour qu'il devienne mairie, caserne de gendarmerie, logements... après être passé à deux doigts de la destruction pendant les violents combats de la Libération en août 1944 au cours desquels une partie du bourg fut ravagée par les bombes, les obus et les incendies qui occasionnèrent une cinquantaine de morts dans la population rânaise. » [3]

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     « Le château comprend un donjon central, avec de chaque côté le corps du bâtiment flanqué à chaque extrémité de deux tours carrées. Son architecture est caractéristique de part sa symétrie irrégulière, avec ses créneaux et ses mâchicoulis, ses fenêtres à meneaux, sa grille de fenêtre en fer forgé et ses gargouilles.

         De chaque côté du donjon central, se trouve le corps du bâtiment. Le 15 juillet 1719, un incendie ravagea le château. Il fut restauré par Louis d'Argouges qui sut harmoniser le style grand siècle avec l'architecture du donjon.

         Aux extrémités du corps de bâtiment deux tours carrées ont été construites par Jacques d'Argouges à la fin du 16e siècle. » [4]

     

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    Faits de guerre :

     

         « En 1432, un combat à cheval eut lieu à Rânes entre 30 Français et 30 Anglais. Le combat commença à la lance ; les guerriers voyant que la victoire restait trop longtemps indécise, mirent pied à terre et se chargèrent l'épée à la main avec beaucoup d'acharnement. Les Anglais furent vaincus, et ceux qui ne furent pas tués ne durent leur salut qu'à une prompte fuite. » [1]

     

         « Du 10 au 19 août 1944, Rânes et ses environs ont été le théâtre de bombardements et de durs combats pour fermer le flanc sud-ouest de la poche de Falaise-Chambois. Le village lui-même a été libéré le 15 août, le jour du débarquement de Provence, au prix de nombreux morts et de destructions très importantes. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne) LES REMPARTS DE RÂNES (Orne) LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)

     

    Ci-dessus, photos du château de Rânes après les bombardements, extraites de http://www.ranes1944.org/Destructions.html 

     

    La légende de la fée d'Argouges :


    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     « Pour atteindre la chambre de la fée, il faut monter un escalier en colimaçon situé dans l'épaisseur même des murs. Cette petite pièce comporte une cheminée ainsi qu'un pavage de carreaux armoriés en terre cuite. En haut de la tour, on peut apercevoir l'empreinte du petit pied de la fée sur un créneau de granit.

         Un seigneur de Rânes était l'époux d'une belle et aimable fée. Ils étaient très heureux. Le châtelain ne rêvait que de sa fée et la fée, de son côté, s'enthousiasmait des exploits guerriers de son chevalier. Ce bonheur aurait pu durer éternellement mais une condition devait être respectée : personne ne devait prononcer le nom de « a mort » devant la dame sous peine de la voir disparaître à jamais.

         C'est malheureusement notre châtelain qui commit l'irréparable : un jour, que la fée s'attardait à se faire belle, le chevalier qui pestait d'attendre se mit à jurer par la mort :

    « Madame l'on s'impatiente
    S'il fallait prolonger mon sort
    Je pourrais sûr de longue attente
    Vous envoyer chercher la mort
     »

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     La fée disparût alors ne laissant seulement que son empreinte, le plus petit et joli pied que l'on eût jamais vu, sur un créneau de pierre.

         Jusqu'à la fin de ses jours, le seigneur de Rânes pleura la disparue. L'on raconte d'ailleurs que hantée par le regret de son existence passée, la fée revient errer le donjon de Rânes et qu'on l'entend murmurer le mot fatidique qui provoqua sa chute. » [4]

     

         Éléments protégés : Façades et toitures (cad. K 13) : inscription par arrêté du 5 mai 1975 ; propriété de la commune.

     

         Ces quelques variations sur la façade orientale montrent le nombre impressionnant de cartes postales qui ont eu ce château comme sujet... :

    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)

     

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    LES REMPARTS DE RÂNES (Orne)     " L'enceinte circulaire de la Couillardière

    (Au sud-est. Sur la D870 : 48°37'55.8"N 0°11'07.3"W)

    est un ancien château à motte situé sur la commune de Rânes, dans le département de l'Orne, région Normandie.

         Localisation : La motte est située au lieu-dit la Couillardière.

         Histoire : L'enceinte est datée du 11e siècle et 12e siècle.

          Description : L'enceinte mesure 19 m de diamètre et la basse-cour est conservée. " [3]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « On m'avait désigné, près de Ranes, un lieu nommé la Couillardière, que l'on croyait avoir, été un petit camp romain. J'y ai reconnu une double butte, avec un fossé peu profond, au milieu d'un terrain peu élevé. Les champs voisins, portent les noms de Champ-du-Sang, de Champ-du-Combat, et il est évident qu'ils auront été témoins de quelque événement sinistre, à une époque que je n'ai pu retrouver. Mais ce petit fort ne peut être qu'un ouvrage du moyen âge. Ceux qui le possèdent ont métamorphosé son enceinte en parterre, et les deux buttes sont chargées de massifs de fleurs qui recouvrent sans doute les restes de plus d'un brave. Ce rapprochement vous fera sourire un moment au milieu des souvenirs de guerre que tous ces forts nous ont rappelés depuis trop longtemps. » [6]

     

         Éléments protégés de la Couillardière :
    Enceinte, à l'exception de son fossé en partie comblé (cad. ZR 58) : inscription par arrêté du 6 septembre 1994

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Recherches historiques sur la ville, les évêques et le diocèse de Séez ; Pierre-Claude Maurey d'Orville ; P. Brée, 1829 - 415 pages https://books.google.fr/books?id=ca1oYk2QPywC&pg=PA271&dq=Ch%C3%A2teau+de+R%C3%A2nes&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjZwYyauYfXAhVFfhoKHcZADbM4ChDoAQgwMAI#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20R%C3%A2nes&f=false

    [2] Extait de https://www.petitfute.com/v6174-ranes-61150/c1173-visites-points-d-interet/c937-monuments/c949-chateau/449667-chateau.html

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de http://photos.piganl.net/2009/ranes/ranes.html

    [5] Extrait de http://www.ranes1944.org/

    [6] Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 9 Mancel, 1835 https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&pg=PA489&lpg=PA474&ots=Mva2AvsvXc&focus=viewport&dq=remparts+d%27Ecouch%C3%A9&hl=fr&output=text#c_top*

     

    Bonnes pages :

     

    https://books.google.fr/books?id=p0IPAAAAQAAJ&pg=PA99&lpg=PA99&dq=Ch%C3%A2teau+de+R%C3%A2nes&source=bl&ots=-fpqddMD4M&sig=CRar0VROclveI69_IoMV1w_kwIM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiB9tD0t4fXAhXH0xoKHZTRBrU4KBDoAQgzMAI#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20R%C3%A2nes&f=false

    https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&pg=PA489&lpg=PA474&ots=Mva2AvsvXc&focus=viewport&dq=remparts+d%27Ecouch%C3%A9&hl=fr&output=text#c_top*

    https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00132902

     

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