• LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)

     

    À droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

          On trouve sur le territoire de la commune de Touffreville-la-Corbeline, près d'Yvetot dans le bois de la Salle, une motte dite « Butte Henri IV » datée du 12e siècle (?).

         Le site sera réoccupé par les troupes de Henri IV en 1592 :

     

         « Une motte, la butte Henri IV rappelle une épisode illustre des guerres de religions, Henri IV mit en déroute 2 000 ligueurs qui cherchaient à passer le fleuve à Caudebec-en-Caux.

         La butte Henri IV ainsi appelée à cause des guerres de la ligue est sans doute antérieure à 1592. En avril 1592 le Vieux-Louvetot et ses environs furent un champ de bataille. Lors de ces combats le village fut détruit par les Espagnols. » [1]

     

    Touffreville-la-Corbeline :

         " Époque incertaine. — A l’extrémité du vallon boisé appelé le Val-de-Seine se trouve un épais taillis nommé le Bois-de-la-Salle, qui recouvre de ses halliers une enceinte fortifiée. Cette triple enceinte fossoyée est connue sous le nom de Camp-de-la-Salle. Ce camp, que nous avons visité deux fois, en 1850 et en 1862, a une forme ovale. Au centre est une motte considérable qui domine de très loin le pays d’alentour. Cette motte, haute de plus de quinze mètres, est entourée de fossés profonds dont quelques-uns sont remplis d’eau. Comme à Bretteville-la-Chaussée, comme au Parc-d’Hallebosc, une première enceinte touche à ce tertre, qui figure assez bien un donjon. Les fossés de la première enceinte sont profonds ; ceux de la seconde et de la troisième le sont beaucoup moins. Il est malaisé de donner la date d’une pareille fortification. " [7]  

     

         « A environ 600 pas de la propriété de M. Rousselin, sur le sommet d'un coteau appelé le Bois de la Salle, se trouve une curieuse enceinte retranchée. Ces vastes murailles, recouvertes de gazon depuis plusieurs siècles déjà, proviennent non pas de l’époque gallo-romaine, comme l’ont cru quelques antiquaires, mais bien d’un château-fort du moyen-âge, qui, en 1564, appartenait encore à la noble famille de la Salle, dont il a conservé le nom. Un membre de cette famille s’est rendu célèbre par ses voyages ; un autre avait suivi, en 1402, Jean de Béthencourt à la conquête des Canaries. C’est sur les débris du château-fort dont nous parlons, et qui probablement fut détruit lors de l’invasion anglaise en 1418, que Henri IV et les ligueurs établirent tour-à-tour leur camp, en 1589 et 1592 ; on voit encore les terrassements élevés qui supportaient les batteries et les pièces de canon. Cet emplacement, comme tous les bois de la Salle et une partie d’Auzebosc, appartenait, il n’y a que peu de temps encore, à la maison de Bricqueville, l’une des plus illustres de la Normandie, mais dont le dernier descendant (le fameux colonel) joue aujourd’hui un si singulier rôle à la Chambre des Députés. » [5]  

     

     LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique de la " Butte Henri IV " sur le territoire de la commune de Touffreville-la-Corbeline ; blason de la commune de Touffreville-la-Corbeline par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10287101

     

         « Le docteur Doranlo décrit la curieuse enceinte de Touffreville-la-Corbeline, près d'Yvetot, connue sous les divers noms de « Bois de la Salle », « Camp de César » et « Camp d'Henri IV ». Si compliqué qu'en soit l'ensemble, le docteur Doranlo le rend parfaitement intelligible grâce à un croquis au tableau noir, d'après les notes relevées la veille sur place. L'abbé Cochet avait bien publié cette enceinte, mais sans description ; l'exploration en est difficile et la levée d'un plan serait actuellement pénible.

         Le centre en est constitué par une motte féodale entourée de fossés, et doublée, au midi, d'une vaste enceinte ovale pourvue d'un fossé, doublé lui-même d'un rempart. Une mare alimentait les fossés ; diverses défenses accessoires appuient et encadrent l'ouvrage principal, l'entrée actuelle semble moderne.

         La motte était très défendue ; les remparts, dont la conservation est remarquable, ayant encore 6 m. de largeur à leur sommet actuel. Il est fort difficile d'assigner une époque à ces travaux ; sans doute s'agit-il d'une motte primitive, ultérieurement pourvue de défenses secondaires et d'ouvrages annexes.

         L'abbé de Sommesnil a fait l'histoire de ce camp en décrivant la campagne de Henri IV en 1592 dans le Pays de Caux ; c'est l'occasion pour les auditeurs du docteur Doranlo d'entendre un récit à la fois très attachant et pittoresque, en même temps que fort documenté, de la lutte entre Henri IV et Farnèse. Pris et repris, le « Camp de la Salle » joua certes un certain rôle dans cette campagne, mais sans que celle-ci, avec ses péripéties, puisse apporter quelque explication à ses transformations, additions ou utilisation.

         L'épisode de la retraite de Farnèse sur Caudebec et du passage de la Seine n'est pas la partie la moins attrayante de ce long récit, où l'on assiste à l'ingénieuse défense d'une « tète de pont » et où toute la stratégie du 16e siècle apparaît.

         Il est aussitôt proposé de faire une excursion au Bois de la Salle, que la proximité d'Yvetot ne peut que faciliter. » [2] 

     

         « Le 27 avril 1592, deux mille Wallons aux ordres du duc de Guise étaient venus s'installer au Vert-Bosc. Ils tenaient pour la Ligue. Les troupes de Henri IV, sous le commandement du duc de Bouillon et de Biron, accourent les y attaquer avec leur impétuosité ordinaire et les chassent du village. Le lendemain 28, le combat recommence. Le duc de Guise veut reprendre la position, les Wallons y mettent leur ténacité proverbiale, et, après de longues heures de combat, parviennent à culbuter les troupes royales, qui opèrent habilement leur retraite. On
    peut voir encore des traces des travaux de défense exécutés par les soldats de Henri IV, dans une enceinte fortifiée appelée le Camp de la Salle, dans le bois de la Salle. Ce camp, de forme ovale, entouré de trois enceintes de fossés, dont les premiers sont très-profonds, protège
    une motte considérable haute de plus de douze mètres et entourée de fossés profonds et remplis d'eau, qui figure comme un donjon. Ce souvenir de guerre fait contraste avec le paisible et riant paysage qui l'encadre. »
    [3] 

     

         « Ce camp, qui porte encore dans le pays le nom populaire de Henri IV, est demeuré tel qu'il était aux jours de la Ligue. La culture qui, depuis cinquante ans, a nivelé tant de remparts et de fossés, plus avide des intérêts du capital que des souvenirs historiques, a respecté son enceinte. Les remparts, élevés sur un terrain parfaitement uni, ne laissent apercevoir à leurs pieds aucune trace de fossé, et dessinent un hémicycle ; aux deux extrémités de la ligne droite, on voit encore deux buttes de terre, destinées sans doute à supporter les canons, les couleuvrines et les bastardes. (…) Deux pièces du 13e siècle ont été trouvées par les ouvriers occupés aux terrassements ; c'est le denier tournois, monnaie de billon de Philippe-le-Bel. On voit sur une face, une croix et le nom du roi Philippus Rex, et sur l'autre, une figure grossière représentant une façade d'église, avec ces mots : Turonus Civis. » [4]

     

         « Touffreville-la-Corbeline, cant. Yvetot. — Lieu-dit : le-Bois-de-la-Salle ; la-Butte-Henri IV (I.G.N.) ; la-Butte-au-Diable (us. loc.). — Coord. Lambert : 486,55 — 212,03. — Fief : Toëny-Breteuil, 4

         Le château du « Bois-de-la-Salle » est situé à l'extrémité nord du village de Touffreville, à 1 500 mètres de l'église paroissiale, sur le rebord d'une grande vallée sèche appelée le « Val-au-Cesne ». Un vieux chemin reliant jadis Touffreville à Yvetot en longe les fossés (Plan cadastral ancien). Il comporte une belle motte circulaire en partie cernée de douves en eau, qui se hausse à 5 ou 6 mètres au-dessus du sol et offre un plateau d'un diamètre de 14 mètres.

         Au sud-ouest s'étend une basse-cour de forme incurvée, d'un périmètre de 180 mètres, remarquable par l'excellent état de conservation de son fossé. Elle forme notamment au sud un coude qui paraît avoir été l'objet de soins particulièrement attentifs de la part des constructeurs du château ; c'est le seul point de la cour qui comporte un rempart, en terre nettement saillant et le fossé y atteint une profondeur de neuf mètres. Le reste de l'enceinte était fermé, au moins dans son dernier état, par une clôture en pierre dont on voit encore les fondations à fleur de sol. A l'intérieur on y distingue enfin quelques traces de bâtiments ainsi que l'emplacement d'un puits marqué par une petite cavité circulaire. A l'ouest, la cour est doublée par une seconde enceinte arrondie que délimite un puissant talus fossoyé (H. 5 m) et qui se termine à une de ses extrémités par une étroite langue de terre longeant le fossé de la motte. Entre cette cour et la précédente s'intercale une troisième plate-forme en croissant de lune, très exiguë (1. 10 m), peut-être une simple barbacane défensive. On discerne l'amorce d'une structure analogue à l'est de la motte, au bord du chemin de Touffreville, destinée sans doute à protéger l'entrée du château.

         De l'autre côté du chemin s'étend un ensemble très développé de retranchements quadrangulaires, qui remonte à l'époque des guerres de la Ligue ; on en trouvera une description dans un article du docteur Doranlo (B.S.A.N., t. 35, p. 469). » [6]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://louvetot.fr/lhistoire-de-la-commune/

    [2] Extrait du Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques - Société normande d'études préhistoriques et historiques. (Louviers) édité par la Société normande d'archéologie préhistorique et historique (Rouen) ; Date d'édition : 1927 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54413205/texteBrut

    [3] Extrait de La Semaine religieuse du diocèse de Rouen - Éditeur : Fleury (Rouen) ; 1877-09-08 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6331514t/f21.image.r=%22Touffreville%20La%20Corbeline%22?rk=42918;4

    [4] Extrait de la Campagne de Henri IV au pays de Caux (25 avril-15 mai 1592) : d'après les chroniqueurs et plusieurs documents inédits par l'abbé Somménil, F. (1821-1906) ; Éditeur : Fleury (Rouen) 1863. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6491917b/texteBrut

    [5] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe. Partie 2 / Auguste Guilmeth, (Paris) 1838 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32154238/f65.item.r=%22manoir%20d'Auzebosc%22

    [6] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [7] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.251 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

         Pour avoir les détails sur cette campagne de Henri IV en Pays de Caux en 1592 : Campagne de Henri IV au pays de Caux (25 avril-15 mai 1592) : d'après les chroniqueurs et plusieurs documents inédits par l'abbé Somménil, F. (1821-1906) ; Éditeur : Fleury (Rouen) 1863. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6491917b/texteBrut

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  • LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

         « Le site de Chambray est à l'origine un poste fortifié dominant le gué de l'Iton, zone frontalière entre la Normandie rattachée à la couronne d'Angleterre et le comté de Chartres. » [1]

     

         « Le premier château important de Chambray est attribué à Simon II de Chambray au 13e siècle, mais l'édifice fut détruit lors de la guerre de Cent Ans. Après avoir obtenu du roi Charles VII la restitution de ses terres, Jean III de Chambray entreprend après 1450 la construction d'un nouveau château. Il en subsiste la poterne et la chapelle. A la fin du 16e siècle, Gabriel de Chambray construit la partie occidentale du logis sur les fondations médiévales.» [2]

     

         « Jacques de Chambray dit « le Grand Veneur » fut célèbre dans l'Europe entière pour son équipage de chasse à courre qui prit 2 466 cerfs. En souvenir du dernier descendant de la famille de Chambray, la donation faite à l'état permit d'installer un centre de formation agricole. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

     Ci-dessus, une vue aérienne du château de Chambray extraite du site http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

    Plan hypothétique du château de Chambray (à améliorer...) ; Blason de la famille de Chambray par Gilloudifs (déjà utilisé pour la tour de Thévray, mais est-ce le bon ?)

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)


     Histoire :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Aujourd’hui, les visiteurs du site de Chambray admirent un château mais ne s’imaginent pas la longue histoire qui précède cette construction. Quatre édifices ont successivement été construits au même emplacement qui représentait un intérêt stratégique.

     

         Le Moyen Age voit s’édifier deux châteaux différents :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Un manoir primitif dans lequel vit Simon Ier, premier seigneur de Chambray.  La construction ayant été abandonnée, un nouveau manoir du type féodal est construit par son fils Simon II. La  première chapelle est bâtie en 1239 sur l’emplacement de l’édifice actuel.

     

         Au 16e siècle le manoir est complété par des ouvrages extérieurs ; il jouera un rôle de place-forte sur la ligne de l’Iton durant la première partie de la guerre de cent ans, mais entre 1430 et 1450 il est un peu détruit, hormis la grosse tour située au nord-est du château actuel.

     

          A partir de 1450, on assiste à la construction du troisième château que l’on nommera le château du 15e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Œuvre de Jean III et de son fils Jean IV, de 1450 à 1500, époque Charles VIII - Louis XII, prédécesseur et beau-père de François Ier ; ne reste visible que la poterne d’entrée Ouest et des tours rondes ; elles formaient une enceinte fermée par des courtines aujourd’hui abattues.

     

         Le colombier situé dans les communs est de la même époque. Les cuisines situées dans le sous-sol datent également du 15e siècle. Le corps de logis principal, façade orientée à l’Ouest rejoignait la chapelle, achevée vers 1500. Il a disparu en même temps que se construisait le château du 16e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Le style architectural change : si l’aspect défensif est encore prononcé, le côté esthétique prend lui plus d’importance grâce à l’harmonie de la brique rose et de la pierre blanche. La chapelle actuelle voit le jour entre 1490 et 1500. Elle se caractérise par une grande sobriété architecturale : une masse blanche coiffée d’un élégant et mince clocher d’ardoises. La façade, toute de pierre de taille, offre un portail au centre surbaissé, encadré de moulures gothiques. Au-dessus, une statue de Saint Laurent, patron des lieux, se dresse entre socle et dais. Aux rampants du toit, les traditionnels crochets ou feuillages frisés sont remplacés par des animaux inattendus : un porc et crapaud …

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     A la fin du 16e siècle, Le baron Gabriel de Chambray, seigneur de Chambray en 1560, date de 1578, année de son mariage avec Jeanne d’Angennes mais les travaux ont commencé vers 1590 à l’époque d’Henri IV, au-dessus de l’aile basse où se trouvaient les cuisines. La demeure du 15e existait encore et servait d’habitation. Elle fut démolie au début du 18e siècle. La façade du château est représentative des constructions de la fin du 16e siècle : maçonnerie de briques rouges avec des baies. Les corniches, bandeaux et cartouches semés çà et là sur les trumeaux sont en pierre de taille blanche.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

    Chambray, à Gouville (Eure). Plan d’ensemble restitué sur fond de plan cadastral ancien et d’après les descriptions textuelles anciennes, état vers 1600.A : avant-cour (1 : « colombier baty de bricque » ; 2 : grange ; 3 : logis du fermier) ; B : plate-forme (4 : châtelet ; 5 : chapelle St-Laurent ; 6 : « vieux corps de maison » ; 7 : « grand corps de logis ») ; C : « haute motte » ; D : parc ; E : pré ; F : verger ; G : jardin (8 : retenue ; 9 : canal ; 10 : canal de dérivation et moulin). PAGAZANI, Xavier. Chapitre 3. L’implantation In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8065>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8065.

     

         L’escalier central à l’intérieur est également très caractéristique de toute la renaissance française avec des fenêtres secondaires à meneaux cruciformes. Des meneaux semblables devaient exister sur la façade à toutes les fenêtres, les travaux du 17e les ont ôtés, la restauration du 19e n’en a donné qu’aux lucarnes Les deux bustes en haut relief de Nicolas de Chambray et de son épouse Bonaventure de Prunelé terminent la remarquable décoration de l’ensemble.

     

         Sous Henri IV la construction prend la forme d’un logis rectangulaire surmonté d’une toiture à quatre pans. Une des particularités du château réside dans l’escalier central caractéristique de la période Renaissance.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Sous Louis XIV, c’est Nicolas-François de Chambray qui termine au début du 18e le nouveau château pour la partie Est et achève la démolition de la demeure du 15e siècle, isolant ainsi la chapelle. Il fait placer le buste et les armes de Nicolas de Chambray et de sa femme Bonaventure de Prunelé, sculptures du 16e siècle prises à la façade du logis précédent. Le buste de Nicolas a encore été déplacé au 19e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Nicolas-François fait également raser les courtines des côtés Sud et Ouest pour dégager les vues du château sur le parc qu’il fait dessiner et planter en grandes perspectives rayonnantes dans le style du temps à partir de 1720. Au bout d’une de ces allées plantées de thuyas (abattus par la tempête du 26 décembre 1999), il édifia la petite chartreuse en 1740, où il se retira pour les dix dernières années de sa vie, après la mort tragique d’un de ses fils.

     

         Pendant la Révolution, le château est pillé, le domaine de 400 hectares est fractionné en une multitude de lots et vendu en 1794 aux acquéreurs de biens nationaux. En 1802, Jacques de Chambray ayant participé aux guerres de la chouannerie et servi sous Bonaparte rentre à Chambray en 1803. Il reconstitue le domaine en grande partie vendu et restaure le château dont l’intérieur a été dévasté et les meubles volés. Il achète le presbytère et fait reconstruire l’église de Gouville. A la même époque, il commande la construction de la ferme qui constitue un ensemble architectural remarquable.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Entre 1810 et 1825, il fait construire la ferme du château qui abrite aujourd’hui les sections BTSA et le pressoir, ainsi que les fermes d’Aigremont (1821) ; du Cormier (1825) et le moulin de Varenne (1825).

     

         Entre 1870 et 1885, Jacques de Chambray dit « le Grand Veneur » fait édifier la tour cylindrique du Nord-Est, le pavillon d’angle au Nord-Ouest sur des soubassements du 16e et les pavillons d’angle encadrant la façade Sud qu’il fait orner de hautes lucarnes à meneaux en 1835. Après suppression de la sacristie de la chapelle, la porte est murée et on place à cet endroit un fac-similé en marbres de diverses couleurs du tombeau élevé dans l’église de Saint Jean de Malte à Jacques-François de Chambray dit le Bailli de Chambray, vice-amiral de l’Ordre de Malte et frère cadet de Nicolas-François.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

         Les dernières courtines du côté Ouest sont abattues et remplacées par des balustrades en brique bordant la terrasse sur laquelle fut placée en 1884 la statue en bronze commémorant la prise du 1000ème cerf par l’équipage de Chambray.

     

         L’ensemble du monument est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis novembre 1971. Par ailleurs les parcs environnant le château sont classés au titre des sites naturels. » [3]

     

    Propriétaires :

     

         « Chambray (de) en Normandie. Noble et ancienne maison qui tire son nom d'un château situé sur la rivière d'Yton, possédé depuis six siècles par les seigneurs de ce nom, sortis dès le douzième siècle, des seigneurs de la Ferté-Fresnel, lesquels ont conservé sur elle le droit d'aînesse ou de parage par lignage, usité dans la province de Normandie, du temps de l'ancienne coutume, jusqu'en 1628. Cette famille a fait ses preuves de la cour en 1737 et 1782, par devant les généalogistes des ordres du roi ; et en vertus de ces preuves, M. Louis-François, marquis de Chambray et de Conflans, fut admis à l’honneur de monter dans les carrosses du roi, en 1757, et M. Jacques, vicomte de Chambray eut le même honneur en 1782. » [3]

     

         « En 1944, le dernier marquis de Chambray fit don du domaine à l’État pour accueillir un lycée agricole en rappelant la mémoire de son fils, Édouard de Chambray, tué au combat en 1940. » [2]

     

    Architecture :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Les façades présentent des encadrements de baies et des chaînes en pierre de taille avec un remplissage de briques polychromes, formant des motifs en croisillons. Le logis est étendu vers l'Est au 17e siècle par dans un style identique. Au 18e siècle, une chartreuse fut construite dans le parc par François-Nicolas de Chambray. Déclaré bien national en 1791 et pillé, le château revient à la famille de Chambray qui le fait restaurer à la fin du 19e siècle qui ajoutent des pavillons d'angle et de nombreux éléments décoratifs (fronton d'entrée, lucarnes sculptées). [2]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

         « La façade est représentative des constructions de la fin du 16e siècle, maçonnerie de briques rouges avec baies. L’escalier central à l’intérieur est également très caractéristique de toute la renaissance française avec des fenêtres secondaires à meneaux cruciformes. » [3]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Le corps principal du bâtiment, construit sur les cuisines du manoir du 15e, date des 16e et 18e siècles. Restent aussi du 15e, la poterne d’entrée, le colombier et la chapelle. L’ensemble fut remanié au 19ème par Jacques de Chambray. Autour du château, se trouvent un ancien pressoir, un arboretum, un parc de 32 ha, dans lequel une petite chartreuse a été édifiée en 1740. Le château a été donné en 1944 par le dernier Marquis de Chambray au Ministère de l’Agriculture. Un lycée agricole et un centre de formation pour adultes y séjournent aujourd’hui. » [4]

     

         « Le château bénéficie d'un environnement rural superbe avec des vues sur les prairies et bois aux alentours. Les perspectives vers le Sud et le Nord sont soulignées par les alignements d'arbres du parc. Le lycée agricole est en recul du monument et partiellement caché par des plantations. » [2]

     

    Plan ci-dessus extrait de http://www.educagri27.fr/index.php/cfa-apprentissage/cfa-site-de-chambray

     

    « Éléments protégés :
     

         Façades et toitures du château, de la chapelle, de la poterne, des trois tours de l'ancienne enceinte et de la chartreuse située dans le parc (cad. AM 12, 23) : inscription par arrêté du 29 octobre 1971 ; périodes de construction : 16e siècle ; 17e siècle » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://gribouille24.over-blog.com/article-le-chateau-de-chambray-27-a-gouville-48299538.html

    [2] Extrait de http://www.eure.gouv.fr/content/download/19517/133395/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Mesnils%20sur%20Iton_Ch%C3%A2teau%20de%20Chambray%20%C3%A0%20Gouville_ZFSP.pdf

    [3] Extrait de http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

    [4] Extrait de http://www.normandie-sud-tourisme.fr/patrimoine-culturel/domaine-edouard-de-chambray/

    [5] Extrait de http://www.monumentum.fr/chateau-chambray-pa00099437.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

    http://www.philipperiglet.net/que-lit-on-dans-le-lit-de-liton-3-le-chateau-de-chambray/

    http://jauneyris.over-blog.com/2016/02/escapade-dans-l-eure-a-gouville-au-domaine-edouard-de-chambray-et-a-hellenvilliers.html

    https://montjoye.net/chateau-de-chambray

     

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  • LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche) LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche) LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche)

     

    A droite photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

     

         " Vrasville, cant. Saint-Pierre-Église. - Lieu-dit : La Mare de Vrasville (cadastre du 19e) la Motte de Vrasville (Gerville C., 1824, t. 1, 217). - Parcelle cadastrale : B 126. - Coord. Lambert : 297, 90-332, 50. - Fief : Néhou. La motte de Vrasville est située au milieu du village, au nord-est de l'église. C'est une petite motte conique, très ramassée sur elle-même, aux versants très abrupts. Elle est entièrement recouverte de taillis, et l'accès au sommet en est rendu totalement impossible. Elle mesure une vingtaine de mètres de diamètre à la base. Il ne subsiste aucune trace de fossés tout autour. Par contre la feuille cadastrale du 19e montre très précisément, par la forme des parcelles, l'emplacement des fossés et l'étendue de la basse-cour. L'église semble pouvoir s'inscrire dans ce périmètre. " [4]

     

         « Vrasville est une ancienne commune française du département de la Manche et la région Normandie. Elle a constitué une associée à Cosqueville à partir du 1er janvier 1973 et disparait le 1er janvier 2016 à la suite de la création de la commune nouvelle de Vicq-sur-Mer. » [1]

     

         « A Vrasville, derrière l’église, subsiste une motte féodale qui intéressa pour la première fois les archéologues en 1823. » [2]

     

         Ses pierres auraient servi à bâtir les maisons voisines. Il aurait existé un puits au sommet du tertre. Aujourd'hui, cette motte est très détériorée. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche)   LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche)

     

    Plan hypothétique du site de la motte de Vrasville ; blason de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre possesseur de vrasville au 18ème siècle par Songsblame — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18596295 

     

    Les mottes féodales :

     

         « Il semblerait que cette organisation défensive ait vu le jour à la fin du 10ème siècle, entre la Loire et le Rhin. Vraisemblablement, elle a pour objectif de mieux répondre aux raids ponctuels des Sarrasins. Puis elle se diffuse rapidement pendant deux siècles pour mieux résister aux invasions normandes. »                    

         Elles permettraient non seulement de voir de loin mais également de mieux tenir la position lors d’attaques en attendant d’éventuels renforts. Ces mottes étaient une sorte de cônes aux flancs pentus donc l'inclinaison est plus ou moins de 30° en moyenne. La hauteur se trouvait environ entre 4 et 15 mètres. Elles servaient uniquement à se défendre grâce à des palissades en bois :

         « Une motte de terre surmontée d’une construction en bois. […]. Souvent artificielle, la motte féodale est constituée de la terre tirée du fossé circulaire qui l'entoure. Le fossé, parfois en eau, peut être bordé par un remblai de quelques mètres de haut, surmonté d’une palissade en bois qui délimite la « basse-cour ». La motte est surmontée d’une tour en bois, de plan rectangulaire, haute de plusieurs étages. C’est elle qui assure la surveillance mais son rôle défensif peut être renforcé par une palissade propre qui circonscrit la « haute cour ». Très vite, la possession d’une motte devenant un privilège et un symbole de puissance, le seigneur va loger au donjon et se détacher du commun. L’étage sert alors de demeure, et n‘est accessible que par une passerelle mobile. C'est ainsi qu on donne au donjon, simple tour de guet, une symbolique sociale nouvelle mais surtout un usage différent. Il n'est plus simple tour de guet mais aussi un lieu d’habitation. » [2]

     

    LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche) LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche)

     

     Ci-dessus, un extrait de la carte d'Etat Major.

     

    La motte de Vraville :

     

         « Dans les « Mémoires de la société nationale académique de Cherbourg » datant de 1879, on retrouve cette description rapide de la motte féodale de Vrasville :

         « J’ai signalé le monument trouvé à Vrasville, un grand tertre, une motte, où on a découvert une sépulture sur laquelle les antiquaires ne sont pas d’accord ». (...)

         Elle se situe aujourd’hui sur un terrain privé dans un champ appelé « le clos à bœuf » où on a découvert en 1823 plusieurs pièces mérovingiennes en or et en argent. A peu près à la même époque, en nivelant un tertre près de l’église on mit à nu un petit caveau tumulaire en maçonnerie du 12e siècle. » [2]

     

    LES REMPARTS DE VRASVILLE (Manche)     « Vrasville. La petite paroisse de Vrasville, peu éloignée de la précédente, est situee au bord de la mer entre Cherbourg et Barfleur, à une lieue environ au nord du bourg de Saint-Pierre ; j'y ai remarqué tout près de l'église l'emplacement d'une ancienne forteresse qui ne semble se rattacher à aucun nom, ni à aucun souvenir historique, ni à aucune tradition du pays ; j'y ai remarqué au nord de l'église une motte ou tertre factice ayant à peu près la forme d'un cône évasé, dont le sommet applati a environ 150 pieds de diamètre. En examinant le fossé qui l'entoure, on voit facilement que la terre ôtée pour former son excavation a servi en grande partie à faire le terire dont je viens de parler. Sur son sommet on voyait naguères l'emplacement d'un puits.

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Google Earth.

     

         Ce tertre est connu dans le canton sous le nom de motte de Vrasville. C'est probablement l'emplacement d'un ancien castel. On en trouve du même genre, et dont l'origine est incontestable, à Grenneville entre Valognes et la Hougue, a Bohon près de Carentan, et au Plessis, canton de Périers, à mi-chemin de Valognes à Coutances.

         Encore plus près de l'église de Vrasville, j'ai remarqué l'emplacement d'un autre retranchement. Celui-ci forme une ligne droite, et faisait sans doute partie du castel auquel il est contigu. Il s'appelle egalement la motte de Vrasville.

          Je n'ai trouvé que très peu de traces de maçonnerie sur ces deux retranchements ; mais il y existait autrefois des bâtiments dont les pierres ont servi à construire les maisons voisines.

         Par différents titres, je trouve que pendant longtemps les barons de Néhou possédèrent autrefois la seigneurie de Vrasville. Voici ce que j'en trouve dans le livre noir de l'évéché de Coutances, rédigé au milieu du 13e siècle.

         « Eutia de Evrasville patronus Dominus de Nigelli humo (Nehou. C'était alors Guillaume de Vernon). Rector percipit omnia. »

         Deux siècles après la confection du livre noir, les barons de Nehou étaient encore seigneurs de Vrasville. Un de ces seigneurs (Artur de Villequier) y mourut en 1486 ; il fut inhumé dans le haut du chœur de l'église, du côté de l'évangile. On y lisait son épitaphe avant la révolution. Elle a été effacée, et sa place couverte avec de la chaux. Une femme âgée de 97 ans me l'a répétée entièrement.

         En 1666, le roi avait, comme propriétaire de la baronnie de Néhou, le patronage de l'église de Vrasville. En 1737, il appartenait au duc de Penthièvre, comme concessionnaire de la même baronnie. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://vicq-sur-mer.fr/la-motte-feodale/

    [3] Extrait de l'article de M. de Gerville sur les anciens châteaux de la Manche, arrondissement de Charbourg in Les Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie, Volume 1, Caen Mancel 1824 http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11808

    [4] Extrait de Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique. In : Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 175-207 par Florence Delacampagne - https://doi.org/10.3406/arcme.1982.1086

     

    Bonne page :

     

    http://vicq-sur-mer.fr/la-motte-feodale/

     

    Bibliographie :

     

    Pierre Bihel, La Motte de Vrasville (étude archéologique), mémoire pour l'obtention d'une maîtrise d'histoire, Faculté des lettres et sciences humaines de Caen, 1970

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  • LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)

     

         « Une petite route déserte serpente dans le marais à proximité de Saint-Jean-de-Daye (Manche), où se dresse un imposant bâtiment. C'est ce qui reste de l'un des plus vieux sites anciennement fortifiés de la région. Du Moyen Age à la fin du 16e siècle, une importante forteresse se dressait en effet au milieu des marais, entourée d'eau au plus fort de l'hiver. » [1] 

     

         Située au coeur du Parc Régional des Marais du Cotentin, Neuilly-la-Forêt possède un château devenu la résidence des évêques de Bayeux. Il est construit au 11e siècle par Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant et évêque de Bayeux de 1050 à 1097, et sera fréquenté plus tard par le roi de France Louis XI. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)   LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)

     

     Plan hypothétique du château de Neuilly-la-Forêt (en attendant mieux...) ; blason du département du Calvados par User:Spedona 29/09/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona 29/09/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2832523

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)

     

    Documents ci-dessus : à gauche, extrait d'une carte d'état-major (1820-1866) trouvée sur le site Géoportail ; à droite, plan extrait du cadastre napoléonien de 1824.

     

    Historique :

     

         « A partir de l'an 1000, le village de Neuilly connait la prospérité avec la fondation, par Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant, du château qui devient jusqu'en 1790, la résidence des évêques de Bayeux. (D'où le nom de Neuilly-l'Evêque que prendra alors la cité et elle reprendra son nom actuel en 1899). » [2]

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)     « Le château de Neuilly existait dès le 11e siècle. C'était le chef-lieu d'une baronnie qui appartenait aux évêques de Bayeux ; ce château leur servait de retraite dans les guerres et les temps de troubles et de maison de campagne dans les temps ordinaires : ils y ont entretenu un gouverneur jusqu'au 16e siècle. Une forêt de 325 arpents formait le parc de cette résidence. » (page 736) [3]

     

    Ci-dessus, à gauche portrait de l'évêque Odon de Conteville visible à l'Hôtel du Doyen à Bayeux ; à droite, l'évêque Odon de Conteville sur la Tapisserie de Bayeux - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/33/William_Bayeux2.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14631418

     

         « En 1088, l'évêque Odon y retient prisonnier le comte de Bellême. » [2]

     

    NdB : Le résumé de l'existence de l'évêque Odon de Conteville est consultable sur : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/histoire-de-la-tapisserie-de-bayeux-1-a112564352

     

         « Au 13e siècle, l'évêque Robert des Ablèges [évêque de Bayeux de 1206 à 1231] donne au chapitre de Bayeux la dîme des saumons péchés très abondamment autour du château. » [2]

         « En 1300, Pierre de Benais [évêque de Bayeux de 1276 à 1306] fait construire la chapelle, sous le patronage de Sainte-Marguerite. La chapelle conserve quelques ouvertures en arc brisé aux voussures moulurées retombant de chaque côté sur une colonnette surmontée d'un chapiteau sculpté de tiges tréflées ou de feuilles triangulaires à la pointe saillante. » [2]

     

         « Après sa mort, le corps de Pierre de Vilaines [évêque de Bayeux de 1351 à 1360] demeure pendant 80 ans dans la chapelle de Neuilly sans être inhumé, à cause des censures papales qu'il avait encourues pour n'avoir point payé les annates. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)     « Durant les invasions anglaises de la guerre de Cent Ans, les évêques doivent y soutenir plusieurs sièges. » « A deux reprises, Geoffroy d'Harcourt, sire de Saint Sauveur-le-Vicomte, tente de s'en emparer. La deuxième fois, en 1346 il y parvient et brûle le château. » [2]

     

         Le 11 septembre 1459, l'évêque de Bayeux [de 1431 à 1459], Zanon de Castiglione, d'origine italienne, meurt au château de Neuilly. L'administrateur de l'évêché de Bayeux depuis 1480, Charles de Neufchâtel, natif de Bruxelles et archevêque de Besançon, y meurt à son tour le 20 juillet 1498. [NdB]

     

         1517 : « Le 20 septembre, de Bayeux, nous nous rendimes avec l'évêque, après déjeuner, dans un château de son évêché situé à sept lieues de la ville et qui s'appelle Neuilly-la-Forêt. Ce château est très fortifié et se trouve à une lieue et demie de l'océan quand c'est le moment de la marée, l'eau se répand sur toutes les prairies d'alentour.
    Près du château, sur la route qui vient de Bayeux, on rencontre beaucoup de maisons de paysans. On accède au château, où il y a de beaux appartements, par plusieurs ponts, tous sur des fossés d'eau. Sur l'un de ces fossés, il y a deux beaux moulins qui ne peuvent moudre qu'à l'heure du reflux, grâce au courant de la rivière qui entoure le château.
     » [5]

     

         « En 1689, le château fut surpris par Jean de Longaunay qui s'était déclaré contre son père, lieutenant du roi en Normandie ; mais il le rendit, l'année suivante, au duc de Montpensier qui le fit raser. Depuis ce temps, il n'a plus été rétabli ; il était baigné par les rivières de Vire et d'Elle qui en défendaient l'entrée » (p.738) [3]


         « Dès lors, la résidence se détériore. Le dernier seigneur à y séjourner est Mgr de Nesmond [évêque de Bayeux de 1662 à 1715], en 1708. » [2]

         « En 1793, le château est vendu et les sans-culottes brûlent les archives de l'évêché qui y sont déposées sous scellés, tandis que les marais sont partagés entre les habitants, à raison de 16 ares chacun. »

         « Vers 1970, une famille des Yvelines s'attelle à une longue et coûteuse restauration du logis, et en 2013, ironie de l'histoire, l'antique demeure des évêques de Bayeux, si souvent convoitée par les Anglais, a été vendue à un couple franco-anglais ! » [2]

     

    Architecture :

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)     « Ancienne résidence des évêques de Bayeux dès la fin du 11e siècle, le château de Neuilly est implanté sur un site stratégique cumulant intérêt économique et rôle défensif. forteresse à l'origine, résidence épiscopale aux 12e et 13e siècles, occupée au début du 15e siècle par les Anglais. Le château a conservé des éléments architecturaux datant de l'époque romane et du début de l'ère gothique : grande croisée à lancette et arcades d'une ancienne tour du logis, baies gothiques de la chapelle. La grange a conservé ses dispositions du 14e siècle, avec ses arcades de la façade. D'autres vestiges affleurent au sol : les galets de la haute cour, les anciennes tours et courtines. Le site constitue une réserve archéologique de grande valeur pour l'architecture civile médiévale. » [6]

     

    Ci-dessus, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Aujourd'hui, ne subsistent que trois corps de bâtiments et une cour fermée : le logis, face à la porte d'entrée ; la chapelle, à droite, la grange, plus loin encore à droite, à l'extérieur de la cour.

    Pour limiter les frais d'entretien, on abattit vers 1845 les deux tiers de la galerie ouest. » [2]

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)

     

     Ci-dessus, dessin extrait de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont : La partie droite de ce bâtiment a été détruite.

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

         " Château de Neuilly (Calvados). Quelques parties de ce qui reste du château de Neuilly, qui appartenait aux évêques de Bayeux, notamment les salles voûtées qui occupent le rez-de-chaussée du principal corps-de-logis, me paraissent aussi remonter au 14e. Le reste des bâtiments a été retravaillé et refait en partie à diverses époques postérieures ; les murailles en brique qui bordent la cour doivent être de la fin du 16e siècle (Dès le 11e siècle il existait un château à Neuilly. (Voir ma Statistique Monumentale du Calvados). " [8]  

     

         « Il y a vingt ans, la partie principale du château de Neuilly consistait dans les constructions dont je présente le dessin. (voir ci-dessus) Quelques parties de ce corps de logis, notamment les salles voûtées du rez-de-chaussée, me parurent alors remonter au 14e siècle ; la partie supérieure semblait avoir été retravaillée à diverses époques (15e et 15e siècles).
    J'ai appris que, depuis ma visite, on a détruit une partie de ce bâtiment et qu'il ne reste plus que la moitié de ce qui est figuré dans mon dessin.
    Les murs en briques qui bordent la cour, paraissent de la fin du 16e siècle. » (p. 738) [3]

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)     « Le bâtiment a donc depuis une forme de T, les murs et les ornements subsistant peuvent être datés du 11e au 15e siècle - portions de parement en arête de poisson, cave voûtée avec une porte en anse de panier, grande fenêtre donnant sur le marais, de style gothique flamboyant, linteau orné des armes de Louis d'Harcourt, évêque de Bayeux. »

         « La grange présente une façade monumentale, épaulée de trois contreforts et percée de deux grandes ouvertures en arc brisé à double rouleau et à l'intérieur deux ouvertures en plein cintre. » [2]

     

    Photo ci-dessus extraite du site http://www.jameslett.net/2009-normandie.html

     

    Éléments protégés :


         « Façades et toitures du logis, y compris les vestiges intérieurs du logis médiéval (escalier, arcades, baies) ; façades et toitures de la chapelle ; façades et toitures de la grange ; assiette des sols des parcelles E 169 à 171, 349, 350, lieu-dit Le Château, en tant que réserve archéologique : inscription par arrêté du 9 novembre 1999. » [7] 

     

    LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados) LES REMPARTS DE NEUILLY-LA-FORÊT (Calvados)

     

    Photos ci-dessus : 1-2-3 : la chapelle ; 4-5 : la grange ; photos extraites du site http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_neuilly_la_foret.html

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Sites et monuments : bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France par le Touring-Club de France. Éditeur : Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (Paris), 1996.

    [2] Extrait de http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_neuilly_la_foret.html

    [3] Extrait de la Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont, tome 3

    [4] extrait de Wikipédia

    [5] Extrait du Voyage du cardinal d'Aragon en Allemagne, Hollande, Belgique, France et Italie (1517-1518) par Don Antonio de Beatis ; trad. de l'italien, d'après un manuscrit du seizième siècle, Éditeur : Perrin (Paris) 1913.

    [6] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-calvados-chateau-a-neuilly-foret-chateau-de-neuilly-foret.html

    [7] Extrait de http://www.monumentum.fr/chateau--ancienne-residence-episcopale--pa14000014.html

     [8] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f376.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_neuilly_la_foret.html

    https://books.google.fr/books?id=Z3SrW4K3ZE4C&pg=PA375&lpg=PA375&dq=Ch%C3%A2teau+de+Neuilly+la+For%C3%AAt&source=bl&ots=4wFnX1md2S&sig=YJsTjkMx7-v6vjMe4PjUT1ZOJeU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwil8bTP7IfYAhWpB8AKHaLyA6k4MhDoAQhYMAU#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20Neuilly%20la%20For%C3%AAt&f=false

    https://www.abritel.fr/location-vacances/p55509a

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  • LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)

     

         « Entre Colonard et Nocé, sur le revers d'un vallon, on découvre de façon tout à fait inattendue, les toits du manoir de Courboyer dont les poivrières pointues apparaissent curieusement à ras des prés et des pommiers. » [2]

     

         « Le manoir de Courboyer est situé sur le territoire de la commune de Nocé, dans l’Orne. » [1]

     

         « Courboyer était jadis entouré d'une enceinte qui a complètement disparue : les bâtiments de ferme, eux-mêmes, ne semblent dater que du 19ème siècle. (...)

         Contrairement à beaucoup de manoirs du Perche, dont le nom n'apparaît qu'après la guerre de Cent Ans, Courboyer est connu antérieurement, aux mains d'une famille portant le nom même de cette terre. C'était une maison forte. » [2]

     

         « Depuis 2000, le manoir de Courboyer est le siège de la Maison du Parc naturel régional du Perche. » [1]

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)

     

    Plan hypothétique du manoir de Courboyer à Nocé ; blason du Perche par Bruno Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1425366

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « Sur les quelques 700 manoirs percherons construits lors de la période de redressement économique d'après la Guerre de Cent Ans, une centaine seulement subsiste aujourd'hui. Erigé à la toute fin du 15e siècle, le manoir de Courboyer est l'un des rares ouverts à la visite, et l'un des plus grands. » [3]

     

         « La seigneurie de Courboyer relevait directement de la châtellerie de Bellême car le seigneur était tenu à la garde et à la défense d'une tour du côté du faubourg Saint-Pierre. De nombreux fiefs constituaient les dépendances de Courboyer. Non seulement le chapelain mais aussi le curé de Nocé étaient à la présentation du seigneur de Courboyer qui possédait le droit de haute, moyenne et basse justice.

         Il recevait, en outre, les revenus des banalités de Nocé, four et moulin. (...)

         La guerre de Cent Ans, dont les opérations militaires se terminèrent dans le Perche en 1449, avait décimé la plus grande partie de la noblesse locale et complètement anéanti les châteaux et les demeures seigneuriales.
         Aussi, aux premières heures de la Renaissance, une nouvelle noblesse vit le jour et entreprit de relever les terres dévastées par plus d'un siècle de combats. Les manoirs à la différence des châteaux accueillaient, non seulement le corps de logis dont le volume et le décor se devaient d'extérioriser la richesse du seigneur qui l'habitait, mais aussi des bâtiments de ferme (...)

         Courboyer est bâti à l'emplacement d'un manoir plus ancien ou d'une maison forte qui devait porter ce nom. Il plonge ses racines dans le Moyen-Age, et garde sa part de mystère. Ni les dates de construction, ni le nom de son constructeur ne sont connus. Il faut attendre 1368 pour voir apparaître un bail portant ce nom et la fin de la guerre de Cent Ans pour rencontrer, dans les actes, de nouveaux seigneurs de Courboyer : Guyot de Raygniel et Marie de Cintray sa femme (décédés vers 1480/1500). 

         Il est couramment admis que c'est à ce couple que l'on doit le manoir actuel, construit entre 1450 et 1480.

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)

     

         La chapelle, de style gothique flamboyant, fut fondée le 3 novembre 1500 par Jehan de Courboyer et placée sous le patronage de Notre-Dame-de-la-pitié. L'intérieur renfermait des peintures murales représentant des saints et la vie de Saint-Hubert et Saint-Christophe portant l'Enfant Jésus sur ses épaules.
         Parmi les descendants de Guyot de Raygniel et de Marie de Cintray, figure Marie de Courboyer, née sous François 1er, mariée quatre fois, décédée en 1594.

         Elle épousa successivement :
    1 Guillaume de Pluviers dont elle aura 4 filles et un garçon. Il est emprisonné à la Conciergerie à Paris et meurt en 1558.
    2 François de Guérin (...) dont elle aura trois filles. Il est tué le 4 juillet 1573 à Mortagne d'un coup d'épée dans la gorge.
    3 Pierre de Besnard, tué le 24 mai 1580, d'un coup d'arquebuse alors qu'il se rendait à Saint-Jean-de-la-Forêt, sur la route de Courboyer à Bellême.
    4 Pierre Simon, exécuté, pendu, le 17 octobre 1586, au Mans. Affaire de religion ou condamnation pour meurtre et violences ? Elle décède vers 1591
         Courboyer et son domaine échurent aux deux plus jeunes de ses filles : Marie et Suzanne Guérin, qui se marièrent à deux frères, Jehan et Jacques Frébourg Seigneurs du Plessis. Les deux couples vendirent (en 1600) Courboyer à Pierre de Fontenay, écuyer, sire de la Reynière, déjà propriétaire de l'Angenardière à Saint-Cyr-la-Rosière.


     LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)    Lorsque Pierre de Fontenay fait l'acquisition de Courboyer entre 1594 et 1600, il était déjà un homme puissant, issu d'une grande lignée, possédant terres et seigneuries. Il était également capitaine de cinquante homme d'armes et gouverneur de la ville et du château de Bellême. Capitaine de grande réputation, il se comptait parmi les fidèles de Henri IV auquel il avait soumis toute la contrée au temps des guerres de la Ligue.

    Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Fontenay

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Fontenay par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     Aussi, commença une longue période d'inoccupation du manoir, seules les dépendances étaient habitées par les fermiers chargés d'exploiter le domaine.

         Après sa mort survenue le 18 mai 1610, son fils René hérita de Courboyer.
         Par le jeu des mariages, Courboyer passa vers 1650 aux Pilliers qui cédèrent en 1733 le manoir à Pierre de Barville, frère du seigneur de Nocé. Ce dernier possédait d'autres manoirs et résidences, mais il décida cependant d'habiter Courboyer et de redonner vie au vieux logis abandonné. Après sa mort, en 1761, le manoir entra dans les familles d'Escorches et de Mésenges. Courboyer connut, alors, une nouvelle période d'abandon. Le domaine traversa la Révolution sans encombre avant d'être saisi comme bien national en 1797. Il connut ensuite plusieurs autres familles.
         Malgré les réparations survenues au 18ème siècle, la chapelle subit une lente dégradation. En 1947, elle était en ruine, fut démolie et les matériaux servirent à empierrer les chemins et construire une bergerie. Cette affaire eu un retentissement national et le propriétaire condamné devant le tribunal correctionnel, à payer une forte amende. (…)

         Depuis février 2000 Courboyer est devenu la propriété du Parc naturel régional du Perche. » [2]

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « Le 11 juillet 2005, Mme Nelly Olin, ministre de l'Écologie et du Développement durable, inaugure la Maison du Perche. » [1]

     

         « Aujourd'hui encore, le manoir de Courboyer s'élève fièrement au milieu d'un domaine de 65 hectares. Au détour des sentiers de promenade et d'interprétation, les visiteurs peuvent voir des prairies où vivent chevaux percherons, chevaux de selle, ânes normands et du Cotentin, vaches normandes... mais aussi vergers, mares, étang, rivière, potager, rucher conservatoire... » [3]

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « 15e siècle ; 16e siècle : Corps de logis rectangulaire à trois étages. En arrière, se trouve une forte tour cylindrique, et en avant une tour octogonale contenant l'escalier à vis ainsi que le pigeonnier. Chaque angle comprend une tourelle en encorbellement avec mâchicoulis. [A quelques mètres en avant de la façade principale, est située une chapelle indépendante, percée de baies flamboyantes, et renfermant des fresques du 16e siècle. aujourd'hui détruite] Cette demeure constitue le type le plus complet et le plus classique des manoirs du Perche. » [4]

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « C’était un manoir seigneurial, une gentilhommière dont les fortifications avaient principalement pour but d’intimider les vassaux récalcitrants et de défendre les châtelains contre les attaques du voisinage. En approchant du manoir, la première chose qui frappe les yeux est la tour cylindrique, formant donjon, placée à l’arrière du bâtiment principal et dominant tout l’édifice par son importance et sa hauteur; puis on aperçoit l’élégante tourelle octogonale coupant en deux la façade du principal corps de logis, dans laquelle serpente l’escalier à vis qui dessert les trois étages. Quant au bâtiment central, il est rectangulaire et terminé, aux deux extrémités, par des pignons […] flanqués de deux échauguettes à mâchicoulis, posées en encorbellement sur l’angle des murs. Ces échauguettes, ainsi que la partie la plus élevée du donjon, servaient à abriter les guetteurs qui observaient, de leur poste, les quatre points cardinaux. » Charles Wable, architecte à Paris, 1896 [5]

     

    Plan ci-dessus d'après les travaux de M. Wable.

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « Autant la façade arrière est restée rude et toute militaire, quoique la bretèche ne fut qu'un lieu d'aisance, autant la façade principale, à l'est, se présente d'une manière agréable avec un percement régulier ; une fenêtre à chacun des trois niveaux éclaire une grande salle de chaque côté de la tour d'escalier, de plan octogonal.

         La plupart des baies ont conservé leur mouluration et ont retrouvé dernièrement leurs croisées de pierre. Une belle porte gothique s'ouvre au pied de la tour d'escalier, au nord.

         Toute la grâce de Courboyer tient à ses toits de vieilles tuiles avec ses échauguettes aux quatre angles portées par des mâchicoulis, avec sa petite tourelle qui accoste la tour d'escalier, avec ses hauts pignons dont les rampants s'ornent de rostres sculptés. » [2]

     

         « Trois des cinq niveaux du manoir se visitent. Le visiteur peut y découvrir des expositions temporaires sur les thématiques portées par le Parc (biodiversité, circuits courts, eau...), des expositions artistiques, une évocation du monde manorial et une collection d'objets ayant appartenu à la famille de Fontenay, anciens seigneurs de Courboyer, le drapeau des Ligueurs (classé M.H.), un diaporama sur les fleurs et les manoirs du Perche. » [3]

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « Tout le confort intérieur réside dans les cheminées, encore d'esprit gothique, hautes et à simples moulurations prismatiques ; la grosse tour comporte également une cheminée à chaque étage, mais la dernière est arrachée, ainsi que la souche qui sortait du toit. Au dernier étage de la tour d'escalier, la chambre du guetteur, transformée plus tard en colombier, s'orne également d'une cheminée qui elle aussi, a depuis longtemps perdu son conduit ; la clé du linteau est gravée d'une inscription latine qui peut se traduire en lettres capitales : « Maison des Muses et de Jacques de Frébourg, avocat au siège de Bellême et gendre de cette maison. Fait l'an du Seigneur 1589 ; le jour du 4 septembre. » (…)

     

    La chapelle disparue :

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     Courboyer avait une chapelle plantée de biais dans la cour ; la porte flamboyante et un petit clocher-mur à deux cloches en étaient le principal ornement. L'intérieur avait comporté des fresques représentant la vie de Saint Hubert et de Saint Christophe relevées par un archéologue au siècle dernier. Cette chapelle a été froidement abattue par le propriétaire en 1947, à cause de son mauvais état. La condamnation par les tribunaux pour cette destruction de Monument historique fit quelque bruit dans le pays et prévint, sans doute, d'autres démolitions en décourageant d'éventuels vandales. » [2]

     
     

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)     « La chapelle était située à droite mais complètement détachée du bâtiment principal ; elle avait été édifiée au 15e siècle par Jean de Courboyer. Le petit clocher, en bâtières, était percé de deux arcades à jours, d’un modèle courant dans le midi de la France, mais unique dans notre Perche. Le portail était aux moulures simples mais d’un profil raffiné. Cette chapelle gardait des fresques représentant « le Jugement Dernier », « la Chasse de saint Hubert et saint Christophe », et d’inestimables peintures murales qui ornaient les murs. De cette chapelle, de ces fresques et de ces peintures, il ne reste plus rien, puisque sans autorisation, monsieur Virlouvet, ayant besoins de pierres pour bâtir et boucher les ornières de ses chemins, fit jeter bas cette merveille. Quelques archéologues, venus visiter Courboyer pour admirer ce joyau d’architecture, eurent le stupéfaction de ne plus trouver que les ruines de cette chapelle, dédiée à Notre-Dame de Pitié. Cette visite eut cependant un heureux résultat puisqu’elle empêcha M. Virlouvet de jeter à terre le manoir tout entier. Il dut se contenter de faire construire, sur l’emplacement de la chapelle disparue, des niches à lapins. Le marchand de bestiaux vient de comparaître devant le tribunal correctionnel de Mortagne qui rendra son jugement le 15 décembre 1947. Les Beaux Arts réclament un million de dommages et intérêts et la Société Historique de l’Orne demande la reconstruction de la chapelle, évaluée à trente millions, celle-ci apparaît pratiquement impossible. (...)

         M. Virlouvet […] qui avait fait démolir une chapelle du 15e siècle dans son domaine de Courboyer, a comparu hier devant le tribunal de Mortagne. Le maquignon a été condamné à 50.000 francs d’amende et à 500.000 francs de dommages et intérêts. […] La loi de 1913 relative aux Monuments historiques et celle de 1926 relative à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques obligent à avoir une autorisation de l’administration des Monuments Historiques avant toute modification d’un bâtiment classé ou inscrit à l’Inventaire Supplémentaire. » [5] 

     

         « Courboyer est classé Monument historique depuis le 10 avril 1981. » [2]

     

    LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne) LES REMPARTS DE COURBOYER (Orne)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://pignard-lachaize.fr/bio-decourboyer.htm

    [3] Extrait de http://www.parc-naturel-perche.fr/le-parc-en-action/bienvenue-la-maison-du-parc/le-manoir-de-courboyer

    [4] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110876

    [5] Extrait de http://www.lamaisondeprintemps-normandie.com/p/maison-du-parc-du-perche-manoir-de.html

     

    Bonnes pages :

     

    O Site de la Maison du Parc Naturel Régional du Perche : http://www.parc-naturel-perche.fr/le-parc-en-action/bienvenue-la-maison-du-parc

    O http://pignard-lachaize.fr/bio-decourboyer.htm

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k426711t/f253.image.r=%22manoir%20de%20Courboyer%22

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6496718m/f31.image.r=%22manoir%20de%20Courboyer%22?rk=150215;2

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54572948/f374.image.r=Courboyer%20Wable

     

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