• LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)

     

    Au centre, une photo extraite du site Google Map ; à droite, une photo extraite du site Géoportail.

     

    Melleville :

         " Melleville possède une motte placée devant l’église. " [5]
     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)     « Le vieux château des sires de Melleville était voisin de l'église, qui fut peut-être élevée dans son enceinte, car nous voyons devant le portail une de ces mottes qui rappellent toujours la base des anciennes forteresses. Chaque village autrefois avait sa motte comme chaque village avait son château et sa seigneurie. Dans le dénombrement du duché de Longueville, qui comptait un si grand nombre de paroisses en Normandie, chacune d'elles est indiquée comme possédant une motte. Il faut conclure que beaucoup d'entre elles ont disparu, car aujourd'hui ces mottes sont rares, et quand nous en trouvons, nous ne manquons jamais de les classer parmi les monuments antiques du pays. » [1] 

     

    Photo ci-dessus extraite du site http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

     

         « Depuis le début du 12e siècle, nous connaissons le nom des seigneurs de Melleville. L'un d'entre eux, Nicolas de Saint-Ouen, est maire de la ville d'Eu de 1482 à 1487. Dans l'église de cette ville, un haut-relief orne la chapelle qu'il y possède.

         Au 17e siècle, le territoire de Melleville constitue deux fiefs différents : le fief ou seigneurie de Melleville et le fief de Caudecotte (nom « anglo-norrois » Kaldkot. cf. GB Caldcott, désignant une « habitation froide »). » [2] 

     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation de la motte de Melleville ; blason de la commune de Melleville par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46242428

     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)

     

    Photos ci-dessus extraites du site Google Map.

     

    La Motte

     

         « La commune de Melleville est établie à l'ouest du plateau séparant les vallées de l'Yères et de la Bresle. La motte est implantée face à l'église paroissiale, dont elle est séparée par la route D 315 qui entaille le flanc est du site. Le tertre est aujourd’hui profondément mutilé ; un fossé comblé est encore partiellement discernable, mais l'éventuelle basse-cour a totalement disparu et aucun indice n’indique sa localisation. La motte de plan rectangulaire (25 m x 20 m) a une élévation d'environ 4 m. Des débris de brique moderne semblent indiquer une réaffectation du site après son abandon.

         Mentionné en 1059, le village de Melleville est issu du mouvement d'essartage qui, au cours du 11e s., isole la haute forêt d'Eu de celle du Triage. À cette date est mentionné un seigneur de Melleville, Eugidius ; plusieurs autres seigneurs de Melleville apparaissent dans le cartulaire du Tréport dont un Robert, vassal des comtes d'Eu, qui tient aussi le fief de Bully près de Neufchâtel-en-Bray.

         La date de fondation exacte n’est pas connue, mais on peut envisager que la motte fut édifiée lors des périodes de troubles du 12e s., soit pendant la crise de succession de Guillaume le Conquérant, soit pendant la période d’opposition entre Étienne et Henri Plantagenêt. Volontairement retaillée, la motte a dû être réutilisée soit comme jardin d'agrément au 19e s. soit pour servir de base à un éventuel moulin à vent évoqué au voisinage de l'église au 17e s. (Responsable de l’étude et du relevé : Étienne Daniel). » [3]

     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)« La motte castrale de Melleville

         Constituée d’un tertre, la motte castrale de Melleville est implantée face à l’église paroissiale sur le plateau séparant les vallées de l'Yères et de la Bresle.

         Elle est totalement dépourvue de fossés. Ces derniers ont probablement été comblés au cours du 18e. De cette excavation a pu être édifié une butte établie sur un plan de base rectangulaire  de 25 mètres sur 20 mètres. La partie sommitale est, quant à elle, très altérée. Il ne subsiste aucuns relevés de la basse-cour. Cependant, à la vue du positionnement de l’église, on peut interpréter son positionnement sur un axe Nord/Ouest – Sud/Ouest.

         Cette motte s’inscrit dans un dispositif motte/église. L’église paroissiale se situe en contrebas de l’enceinte fortifiée.

     

    Photo ci-dessus extraite du site http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)     Mentionné dès 1059, Melleville (le domaine rural de Merlus : Merlus Villa) est issu du mouvement d'essartage qui, au cours du 11e siècle, isole la haute forêt d'Eu de celle du Triage. L’enceinte de Melleville, quant à elle, prend acte certainement entre le milieu du 11e siècle et le début du 12e siècle lors de la crise de succession de Guillaume le Conquérant. À cette date est mentionné un seigneur de Melleville, Eugidius.  Il est fait mention dès le début du 12e siècle de Rainaldo de Mellevilla. Puis au milieu du 13e, Giroldus de Mellevilla est également mentionné dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Michel du Tréport en qualité de « militis et domini de Mellevilla » : « Sciant omnes, presentes et futuri, quod ego Gilroldus de Mellevilla, quondam domini Reginaldi de Mellevilla, militis et domini de Mellevilla, filius et heres, dedi et concessi, et omnino deserui, in puram et liberam et perpetuam helemosinam, Deo … ». Puis s’ensuivit Guilelmi de Mellevilla dans la deuxième moitié du 12e siècle. » [4]

     

    Photo ci-dessus extraite du site http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

     

    À proximité :

     

    LES REMPARTS DE MELLEVILLE (Seine-Maritime)     « L'église Saint-Martin date des 16e siècle, 17e et 19e siècles. L'église et le cimetière de Melleville forment un petit îlot isolé au bord du chemin qui mène à Villy. Elle est construite sur un plan rectangulaire aux 16e et 17e siècles. Elle doit sa forme actuelle de croix latine à l'addition de deux chapelles. Celle orientée au nord, dédiée à la Conception de la Vierge, est élevée par la famille Boissel vers 1678. Elle est construite en briques mêlées d'assises de moellons de craie. La chapelle Saint-Joseph, au sud, date de 1873. La nef est construite en pierre calcaire au 17e siècle.

         Depuis la Révolution, il ne reste plus que deux cloches sur les trois. L'une porte la date de 1526 et fut surnommée Michele par l'abbé du Tréport.

         Dans le chœur contre la chapelle du sud, une inscription commémorative d'une fondation (1548) est placée en hauteur. Sous le pavé du sanctuaire se trouve un caveau, aujourd'hui masqué, où l'on inhumait les seigneurs patrons de l'église.

         Le retable de style Louis XIV date de 1749, il encadre une toile de Deshayes représentant la Vierge qui tend dans sa main le saint rosaire à deux religieux. » [2] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Les Églises de l'arrondissement de Dieppe, Volume 1 Jean Benoît Désiré Cochet J.-B.-S. Lefebvre, 1846 - 536 pages

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable(s) des opérations : Anne-Marie Flambard-Héricher, Bruno Lepeuple, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre, Jimmy Mouchard, Thomas Guérin et Aude Painchault ; notice rédigée par : Anne-Marie Flambard-Héricher, Bruno Lepeuple, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre, Jimmy Mouchard, Thomas Guérin et Aude Painchault. https://journals.openedition.org/adlfi/5262#tocto1n17

    [4] Extrait de http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

    [5] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.165 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

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  • LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure) LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure) LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)

     

    A droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail. 

     

         « Authevernes compte sur son territoire un édifice inscrit au titre des monuments historiques : l'ancien manoir, dit « Ferme du Fort » (13e et 15e) Inscrit MH (1933). » [1]

     

          « Quelle date peut-on assigner à la construction de la maison forte ? D'après certaines caractéristiques architecturales : baies en segment d'arc de cercle, jambage extérieur chanfreiné, archère sous plafond, coussièges, on peut vraisemblablement dater certaines parties des 12e et 14e siècles mais le 15ème siècle peut convenir à l'ensemble. » [2]

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)

     

     Plan de situation du fort d'Authevernes ; blason de la famille Daniel de Bois d'Ennemets par Gilloudifs

     

    Histoire

     

         « La première mention du fief est faite en 1152, au nom de Guillaume d'Authevernes, seigneur de Chaumont.

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)     Au 12e siècle, la famille de Tournebu possédait à Authevernes un fief très important : lors de la conquête de la Normandie, Philippe Auguste donna à un seigneur français, Baudouin Daniel, de la famille de Bois d'Ennemets, tout ce que Jean de Tournebu possédait à Authevernes. Prévoyant que ce dernier n'aurait pas d'enfant, il transféra à son frère Gilbert Daniel le fief d'Authevernes en 1216.

     

    Blason de la famille de Tournebu par Apn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38577818

     

         En 1226, le fort se tenait dans la famille de Trie, puis demeura longtemps dans la famille de Fours. Ces deux familles donnèrent leurs noms aux villages de Trie-Château et de Fours.

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, blason de la famille Daniel de Bois d'Ennemets par Gilloudifs ; au centre, blason de la famille de Trie par Manassas Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Manassas., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3600500 ; à droite, blason de la famille de Fours par Thorstein1066 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43638964

     

         Certains relatent aussi son appartenance au réseau des fortifications des templiers, avec un réseau de larges souterrains taillés dans le calcaire qui raccordait, entre autres, les châteaux de Gisors (point clé du dispositif), celui de Château-sur-Epte et enfin le château Gaillard surplombant la Seine aux Andelys.

         Un dénommé Claude Daniel achète aux Chartreux de Gaillon la présente seigneurie en 1763. Ce chevalier est écuyer de la reine en 1733. Lieutenant général, il meurt le 1er mars 1790. » [1]

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)     « Jusqu'en 1895, le fort resta par le jeu des alliances, dans la famille des Bois d'Ennemets. Il fut vendu, et son propriétaire s'en désintéressa allant jusqu'à le dépecer, pour vendre les tuiles, les charpentes et les pierres en 1947. » [2]

     

         « Laissée à l'abandon de 1947 à 1989, cette « ferme » ou « maison fortifiée » a connu bien des dégradations, d'abord par le propriétaire qui en vend les tuiles et les boiseries, puis durant la dernière guerre, où la tour nord-est fut décapitée pour y installer une batterie de défense contre-aéronefs et enfin, à cause d'un incendie dans la grange sud-ouest qui en détruit toute la charpente peu avant 1980.

         En 1989, monsieur et madame Barthel acquièrent l'ensemble et s'efforcent de lui rendre son lustre originel. Dans la partie de la basse cour qui était en friche, ils créent un jardin d'inspiration médiévale, mélangeant fleurs, plantes médicinales, fruits et légumes dans un verger et un potager. » [1]

     

         « Les travaux sont dirigés par l'architecte des Bâtiments de France. La maison forte d'Authevernes est sauvée. » [2]

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)     « Bâti en calcaire du pays, il affecte la forme d'un quadrilatère irrégulier d'environ soixante dix mètres de façade sur la place du bourg. Le monument est divisé dans le sens de la longueur par de grands murs qui délimitent une haute cour, où sont situées les principales constructions et une basse-cour, siège des jardins.
         Le Fort, comme on le nomme dans le pays, ne montre aucune trace de fossés extérieurs, ni aucun autre ouvrage défensif. Il ne s'agit donc pas d'un château féodal classique, mais d'un manoir fortifié, ou maison forte.
         Il se compose de plusieurs corps de bâtiments : le logis du maître de maison, une longue construction avec une tour en façade de rue, puis des granges dont il ne reste que des murs extérieurs ou des fondations.
    La première pièce au sud-est, montre; dans un angle; une construction en maçonnerie qui s'élève du rez de chaussée jusqu'à la toiture, ce sont des latrines, dont le siège en pierre est bien visible au premier étage. Puis existe une tour barlonne de dix sept mètres environ qui occupe toute la largeur de la construction. Vers l'ouest est accolée une tourelle éclairée du côté cour par d'étroites meurtrières. Un escalier cylindrique, aménagé dans une cage ronde, conduit à une sorte de plate forme, actuellement détruite, que les gens du pays avaient baptisée « le paradis ».

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)     Le rez de chaussée de cette tour est un passage voûté en berceau aplati formé par deux portes cochères, aujourd'hui disparues ; le passage est défendu par deux meurtrières dans les murs latéraux ; deux meurtrières dans la voûte, ainsi qu'une sorte de goulotte creusée dans le linteau de la porte de la rue, et située près d'une cheminée au premier étage, et qui permettait vraisemblablement de verser un liquide bouillant sur les assaillants s'introduisant dans le passage. Chacun des quatre étages de la tour est éclairé par des baies rectangulaires, du côté de la cour. Du côté rue, les premier et second étages sont aveugles. Les troisiéme et quatrième possèdent des baies à ébrasures internes, conservant encore, à leurs bases, deux bancs de pierre, communs dans les forteresses du Moyen-Age, et qui étaient nommés coussièges.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1840 ; Archives de l'Eure, http://archives.eure.fr/

     

         Dans la pièce, à côté de la tour, on voit l'ouverture de la meurtrière défendant le passage sous la voûte; à côté une grande baie, à appui oblique, est protégé par une grille basculante, et permettait sans doute de déverser du grain en sac, ou en vrac, depuis une charette. L'entrée de cette pièce est défendue par une meurtrière, et possède dans la voûte de la porte d'entrée un curieux cornet accoustique qui débouche au premier et second étage.
         Dans cette pièce existe une cave voûtée, qui faisait sûrement office de cachot, car la porte d'entrée possède une feuillure, et a aussi au milieu du plafond un autre cornet accoustique qui correspond avec la pièce du dessus.
          La cave qui suit est totalement effondrée, et devait être couverte d'un plancher, car il existe les échancrures dans les murs latéraux, qui devaient recevoir les abouts de poutre. L'entrée de cette cave, sur la cour, est moderne, on retrouve l'escalier d'origine dans le mur ouest.

         La pièce suivante, sans cave, possède les restes du four à pain, nécessaire à la garnison. La baie sur cour est garnie de barreaux de fer qui montrent à peu près toutes les façons de garnir une ouverture. En face, au niveau du premier étage, dans la muraille nord existe une niche avec une petite fenêtre carrée dont le linteau et l'appui débordant à l'extérieur, sont garnis de barreaux de fer plat, horizontaux et verticaux, qui permettent de voir à l'extérieur, en étant relativement protégé. A l'intérieur de la niche, un siège en pierre montre un orifice rond correspondant à un conduit traversant la muraille et prenant jour au pied du mur. Ce sont des latrines. Cette ouverture ressemble aux archères sous plafond que l'on voit dans les châteaux forts du 12 au 15ème siècle. C'est une des parties architecturales les plus caractéristiques de tout l'édifice.


    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)     La dernière cave de cet ensemble de bâtiments est totalement effondrée, mais ses bases de murs font penser qu'elle était un peu en retour de la façade. De plus, des traces d'arrachement ou de déharpé d'attente, et surtout de reste d'une fenêtre au second étage, possédant encore ses coussièges, posent le problème d'une seconde tour, qui aurait été, soit détruite, soit en prévision mais jamais achevée.
         Du côté ouest de la cour sont les bases des murs d'une grange. Du côté sud ouest le mur montre encore des meurtrières à type d'archères et d'arbalètrière. Dans un angle de cet ancien bâtiment, on trouve le puits encore visible sur environ neuf mètres de profondeur.
         Une immense grange de trente mètres sur onze, au nord est, a perdu sa toiture et est adossée à la ruelle du fort. Le long de la ruelle, en remontant vers la maison, il y a des restes d'une grange qui a brulé en 1867.
         La maison est construite au nord-est de la cour, et est séparée des bâtiments du premier groupe, par la porte d'entrée actuelle du fort. Elle comporte un rez de chaussée partielle et sur cave, surmonté d'un étage; et d'un grenier sans combles. La porte principale d'accès située au fond d'une baie en arc de cercle, à linteau en claveau montre l'épaisseur des murs: un mètre trente environ.
         Elle donne accès à la pièce à vivre, où l'on trouve la cheminée. Les autres pièces sont disposées de part et d'autre.
         Les murs donnant sur la cour sont percées de baies, dont on retrouve l'architecture d'origine, étroite, à double ébrasement intérieur et extérieur, avec l'appui intérieur incliné en bas, ce qui donne, malgré leur petite taille une lumière importante.
         Le sol des pièces du rez de chaussée est dallé. Des escaliers bâtis dans l'épaisseur de la muraille donnent accès à des caves voûtées. Au premier étage, les poutres montrent un petit décor typique des 14 et 15ème siècles. Le sol est recouvert de tomettes hexagonales épaisses. Quant au dernier étage, il s'agit d'un grenier avec comble à surcroit, avec une magnifique poutraison à ferme à entraits retroussés, et contrevents à croix de Saint André. Il existe, dans ce grenier, un second conduit de cheminée, aujourd'hui inutilisé, et inutilisable, fait de colombage et de bauge. Ce type de conduit n'est connu qu'à trois exemplaires : Authevernes, un manoir du pays d'Auge, qui a été transformé en Mairie, et un manoir du sud de l'angleterre. Il est à penser que tous les autres, vu les matériaux, ont du finir dans les flammes. »
    [2]

     

    LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)LES REMPARTS D'AUTHEVERNES (Eure)

     

     Ci-dessus : photo 01 extraite de http://nanienormandie.canalblog.com/albums/un_edifice_militaire_du_moyen_age_a_authevernes/index.html ; photo 02 extraite de http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/photos_27026_Authevernes.html ; photos 03-04 extraites de http://www.authevernes.fr/Histoire/fort.html ; photo 05 extraite de https://locations.filmfrance.net/fr/location/fort-de-authevernes ; photo 06 par Giogo — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10085170 ; photo 07 par Gregofhuest — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37330968 ; photo 08 par Gregofhuest — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37331043 ; Photo 09 extrait de http://chateau.over-blog.net/eure-diaporama-authevernes.html

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Le texte a été fourni par M et Mme Barthel, extrait du site http://www.authevernes.fr/Histoire/fort.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://chateau.over-blog.net/article-eure-chateau-authevernes-88859701.html

    O http://www.authevernes.fr/Histoire/fort.html

    O http://lagazettedesaintaubin.pagesperso-orange.fr/interface_coeuroline5/interf_coeuroline.html

    O https://monumentum.fr/ancien-manoir-dit-ferme-fort-pa00099314.html

    O https://books.google.fr/books?id=d_ssAAAAYAAJ&pg=PA168&dq=fort+d%27Authevernes&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj68suh4avbAhWHxxQKHWurCXwQ6AEIJzAA#v=onepage&q=fort%20d'Authevernes&f=false

    O https://27.monvillagenormand.fr/VilleSources.php?INSEE=27026

     

    Ci-dessous, Le Dire de l'Architecte des Bâtiments de France, Les Essentiels, DRAC Normandie, conseil 2492-9727 n°99 - 2016, F. Poulain :

     

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  • LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)       La situation de carrefour de Saint-Hilaire du Harcouët la prédestine à devenir une puissante place forte érigée face à la Bretagne. Un château à motte est d'abord construit au 11e siècle (place de la Motte) puis un second au 17e siècle (je n'ai pas retrouvé le cadastre napoléonien de la commune, détruit en 1944 ?). Les deux châteaux ont disparu au 19e siècle suite à des travaux d'urbanisme et la construction de la vaste église Saint-Hilaire. Le mercredi 14 juin 1944, le centre de Saint-Hilaire du Harcouët est bombardé et quasiment détruit dans sa totalité. La tour de l'ancienne église datant du 12e siècle est le seul vestige de la période médiévale. (NDB)

     

    Ci-dessus, plan extrait de la carte d'état major (1820-1866) extraite du site Géoportail.

     

         « La ville est située au confluent de la Sélune et de l'Airon, au sud de l'Avranchin, au carrefour de trois régions : la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire. » [1]

     

         « Ce château, situé entre deux rivières, semble avoir été l'extrémité de la chaîne de forteresses destinée à protéger la limite méridionale du Cotentin, contre les incursions des Bretons. Nous avons parcouru cette ligne depuis le Mont-Saint-Michel. Saint-Hilaire, qui nous reste à examiner, parait avoir été beaucoup moins considérable que Pontorson et Saint-James de Beuvron. » [2]

     

         « En 1083, Guillaume le Conquérant en fait un choix stratégique en tant que forteresse et ligne de défense, il demande à son frère Robert, comte de Mortain, d´y édifier un château. Sous l´influence des moines bénédictins installés depuis 1083, Saint-Hilaire se développe rapidement. Son nom provient de Harsculf de Saint-Hilaire, qui fût le premier seigneur de la cité et architecte de la forteresse... (...)

         Au 15e siècle, Saint-Hilaire perd son rôle militaire... » [3] 

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)

     

    Plan de situation probable de la motte de Saint-Hilaire du Harcouët en attendant mieux... ; blason de la commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët par ArocheImage created for the Blazon Project of the French Wikipedia. - Own workiThe source code of this SVG is valid.This vector image was created with Inkscape by Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3762107

     

    Histoire

     

         Au 11ème siècle « A cette époque, le comte de Mortain, par une toute puissante impulsion, transformait de point en point notre contrée. Plus modeste que le Conquérant, son frère, qui fondait et consolidait un royaume, il voulait cependant, lui aussi, léguer un nom à l'histoire.
    Il dotait une collégiale à Mortain, prodiguait ses offrandes à de nombreuses maisons de retraite et faisait respecter en même temps partout son autorité militaire.
         Robert voulut donc choisir un emplacement pour l'édification d'une forteresse qui pût seconder puissamment son château de Mortain. Saint-Hilaire en offrait un parfait ; il l'acquit par des concessions. Cet endroit était effectivement dans des conditions excellentes. A peu près inaccessible du côté de la Bretagne, où le sol formait un escarpement assez sensible, le fort dominait encore une vaste enceinte entourée des autres côtés par les eaux abondantes de deux rivières qui en faisaient une presqu'île. A l'abri de ses murs élevés, les habitations pourraient se multiplier et l'avenir de Saint-Hilaire était dès lors assuré.
         Le comte fit abandon au prieuré de Saint-Hilaire, fondé par Fleury, de la dîme du bourg, en exemption de toutes espèces de droits. Toutefois, il réserva sa pleine et entière autorité sur la Maladrerie ou hospice des lépreux. Le roi Guillaume, ses deux fils Robert et Guillaume, Michel, évêque d'Avranches, Gilbert, évêque de Lisieux, Hugues, abbé de Cerisy, Hugues, moine de Troarn, apposèrent leurs signatures au pied de l'acte qui fut rédigé. Il est daté de 1083.

         Telle est la fondation du château de Saint-Hilaire ; telle doit être encore l'origine de son marché et de ses foires. Le génie créateur du comte de Mortain Robert, plane toujours sur cette ville. » [4]


         « Le hameau de Laumondais et le petit monastère du Prieuré se placent sous la protection du château qui se bâtit à la confluence de deux rivières impétueuses, la Sélune et l'Airon, et rassemble autour de lui peu à peu une nouvelle agglomération. Nous sommes encore loin des villes que sont déjà Avranches, Mortain, voire Saint James, mais tout semble réuni pour favoriser le destin de la petite cité naissante. » [5] 

     

    Les Saint-Hilaire

     

         « Une fois achevé, le château de St-Hilaire demandait
    des défenseurs. Le suzerain en confia la garde à l'un de
    ses gentilshommes
     : Harsculf ou Harsculphe ou Harscoitus. De là la famille des seigneurs préposés à la direction militaire de cette forteresse, qui était comme l'un des anneaux de ta chaîne de citadelles qui comprenait le Mont-Saint-Michel, Avranches, Pontorson, Saint-James, Les Biards, Saint-Hilaire, Mortain, Le Teilleul et Domfront. » [4]

         « Harsculphe, originaire de Saint-James (fortifiée en 1065), participa à la conquête de l'Angleterre, il signa de nombreuses chartes et mourut sans doute très âgé en 1130. » [5]

         « Le vicomte Harscoitus de Saint-Hilaire, qui fut le premier seigneur de la cité et architecte de la forteresse vers 1100. Son nom est attesté conjointement à celui du village dès le début du 12e siècle. Ce nom de personne breton en vogue dans la Normandie ducale est parfois normannisé en Ha(r)sculfus » [1]

     

         « Hasculphe de Saint-Hilaire et son fils, Philippe, sont présents à la fondation de l'abbaye de Savigny, en 1112.

         Ce dernier, Philippe, donne en 1135 à cette même maison son droit à un demi-acre de terre. Suivant les apparences, c'est lui qui eut à combattre Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou, lors de ses querelles avec Étienne de Boulogne, depuis peu devenu roi d'Angleterre.
    C'était en 1137. » [4]

     

         « Malgré ses qualités défensives, inaccessible côté Bretagne sur son escarpement naturel rehaussé au confluent des eaux abondantes de la Sélune et de l'Airon, le château est pris en 1142 par Geoffroy Plantagenêt, Comte d'Anjou. » [5]

     

         « Les seigneurs de Saint-Hilaire suivirent aussi le parti de ceux de Fougères contre Geoffroy, comte d Anjou, dans les guerres occasionnées par la succession de Henri Ier et dans celles qu'ils eurent ensuite à soutenir contre le roi Henri II. Dans ces guerres, ils eurent plus de revers que de succès ; cependant leur famille fut toujours si nombreuse dans le 12e siècle, qu'on a peine à se démêler au milieu de la confusion de leurs noms et surnoms. 

         Le cartulaire de Savigny est rempli de chartres données ou signées par des seigneurs de Saint-Hilaire. A l'aide de ce registre précieux, on pourrait expliquer assez facilement leurs degrés de parenté, et indiquer comment plusieurs d'entr'eux prirent des noms étrangers à leur famille, la plupart venaient de quelques paroisses du pays, d'autres tenaient leur origine de défauts naturels ; ainsi, la famille de Malesmains était une branche de celle de Saint-Hilaire.

         Étienne de Blois était depuis longtemps comte de Mortain quand il alla en 1135 se faire couronner roi d'Angleterre, au préjudice de Mathilde, fille unique de Henri Ier, le comté suivit son parti. » [2]


    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « Mortain venait de capituler. Geoffroy arriva devant Saint-Hilaire à la tête d'une armée formidable. Bientôt il fit dresser contre ses murs les échelles de siège et prépara l'assaut.
         Au dire des chroniqueurs contemporains, cette place était imprenable la nature et la main des hommes en avaient fait un point de premier ordre. De plus elle était pourvue d'abondantes munitions et soutenue par une forte garnison. Les défenseurs, comptant sur des secours que les Bretons leur avaient promis, combattent avec vaillance, résistent avec fermeté, repoussent les armes par la force des armes et multiplient les combats et avec eux les dangers. Le comte, de son côté, en présence de ces précautions hostiles, se fiant d'ailleurs aux heureuses dispositions de ses soldats. prend ses mesures pour intercepter l'arrivée des secours de la Bretagne, en disposant quelques escadrons sur leur passage, dans les dentés où le trajet était le plus difficile.
         Aussi les Bretons, retenus sans cesse dans leur marche, jugèrent-ils prudent de renoncer à leur projet de secourir les assiégés. D'autre part, le capitaine du château du Teilleul, Richard Mordont, essaie d'apporter, lui aussi, des secours à ses frères d'armes mais repoussé avec pertes, il ne peut que leur éviter la honte d'abandonner aux vainqueurs le corps et le bagage de l'un de leurs vaillants chevaliers, Raoul de La Ferrière qui a péri dans la mêlée, et probablement dans une sortie des assiégés, correspondant à l'attaque des troupes Tellleulaises.

         Alors le comte Geoffroy harcèle plus activement la garnison. Il fait approcher ses machines, et interrompt toutes communications avec ceux du dehors qui voulaient pénétrer dans la place. Enfin le dénouement approche.
         Un jour, au lever de l'aurore, l'Angevin revêt sa brillante armure, et, marchant à la tête de ses vaillants et courageux soldats, il tente une vigoureuse attaque contre la citadelle. Ses défenseurs cèdent bientôt car s'écrie l'annaliste, qui pourrait résister aux efforts du comte Geoffroy ? Et déposant leurs armes à ses pieds ils sont, en considération de leur capitulation volontaire, accueillis par le vainqueur avec autant de bonté qu'ils eussent été punis sévèrement s'ils eussent cédé en désespoir de cause et contre leur propre impulsion. Saint-Hilaire avait soutenu un long siège dans toutes ses formes stratégiques. » [4]

     

    Ci-dessus, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « A ce siège il n'est pas parlé du seigneur de Saint-Hilaire. En 1158 , il s'appelait Jacques et fit avec sa femme Aveline à l'abbaye de Savigny des dotations souscrites par Pierre, son frère. » [2]

     

         « Trente ans plus tard, Harsculphe II, petit fils du premier, prend part à la révolte de son ami, le jeune Henri, contre son père le roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt. » [5]

     

          « Vers 1173, Hasculph de Saint-Hilaire, ligué avec Raoul de Fougères et beaucoup de seigneurs du comté de Mortain, prit les armes contre Henri II, roi d'Angleterre. Après quelques succès, ils furent battus par les troupes royales et forcés de rentrer dans le château de Dol et de s'y rendre à discrétion. Le seigneur de Saint-Hilaire n'avait même pas pu se retirer dans la tour de Dol ; il fut pris avant les autres et envoyé à Pontorson. » [2]

     

         « Lors d’un combat sous les murs de Saint-Hilaire, Harsculphe est fait prisonnier. Il rentre en grâce et part aux croisades où il meurt.

         Sa fille Jeanne en épousant Fraslin Malemains, famille originaire de Bayeux en 1200 assure une certaine stabilité à la ville. » [5]

     

    Les Malemains

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)       « En 1204, lors de. la soumission de la Normandie à Philippe Auguste, ce furent les Bretons qui firent le siège de Saint-Hitaire. Ils s'en emparèrent. Le seigneur de Saint-Hilaire qui prêta le serment de fidélité au nouveau maître porte le nom de Fraslin de Malemains. Ils venait d'hériter de ce fief par sa femme Jeanne de Saint-Hilaire. L'une de leurs arrière-petites-filles, également nommée Jeanne, fut mère du célèbre connétable Bertrand Du Guesclin. » [4]

     

    Blason ci-dessus de la famille de Malesmains extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6000464&desc=de_malesmains_normandie

     

         « Les Malemains vont se maintenir ici un siècle et demi et c'est de là que l'on peut sans doute dater  le début de la prospérité commerciale de la petite ville, qui reçoit dans cette période pas moins de trois monarques : le 18 avril 1256, Nicolas fils de Fraslin accueille Louis IX parti de Paris fin février venu fêter Pâques au Mont venant de Saint-James. On reverra Saint-Louis sur le même trajet en 1263, puis Philippe le Hardi en septembre 1275 et Philippe le Bel le 4 mars 1307, toujours avec les mêmes étapes : la veille au Teilleul, le lendemain à Saint-James. Les Malemains s'éteignent en 1354. La dernière de la lignée épouse Jean de la Ferrière et en 1401, le fief détenu par son fils Robert (qui va mourir en 1415 à Azincourt) s'étend à Naftel, Mesnil-Bœufs, le Buat, Mesnil-Rainfray, Sourdeval, le Fresne-Porêt. » [5]

     

    Les la Ferrière

     

         « En 1419 Henri V dépouilla la dame de la Ferrière du château de Saint-Hilaire pour te donner à Guillaume Montquin. » [2]

     

         « La guerre de Cent ans où s'illustre Du Guesclin amène son lot de désolation : Saint-Hilaire est submergé par l'invasion des Anglais en 1425 et Guillaume Montquin,  chevalier Anglais, en renforce les défenses (comme celles de Saint-James), notamment avec une demi-lune signalée comme « rue de la Bretaiche » (actuelle rue Lecroisey). La place est reconquise en 1449 par le parti Français, sans doute en ayant subi de grosses démolitions du fait de l'artillerie naissante. On peut dater de cette période la reconstruction au château du grand corps du logis désigné comme « de présent en ruines » en 1601. » [5]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « Ainsi cette forteresse a soutenu pour le moins quatre
    sièges principaux en 1137, 1204, 1425 et 1449. (…)

         Saint-Hilaire se transmet ensuite jusqu'aux premières années du 17e siècle, dans les diverses branches de la famille de La Ferrière. (…)

         Mais à cette époque, les troubles qui ont constamment bouleversé la France, les guerres du Protestantisme et de la Ligue, les catastrophes qui ont précédé et accompagné l'avènement au trône du roi Henri IV, ont coûté à Jean de La Ferrière le sacrifice de sa fortune. » [4]

     

    Blason ci-dessus dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As de la famille de la Ferrière http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=La_Ferriere

     

         « Le fief est revenu aux de la Ferrière qui se ruinent dans les guerres d'Italie et par une vie fastueuse à la cour sous François 1er et Henri II et ils le vendent (3.343 écus) aux de Poilley (1598-1601) grand bailli de Mortain. (...) 

         Le bourg partiellement incendié en 1488 avait été refait, mais manoir et colombier étaient en ruines. Outre le marché du mercredi, on note 4 grandes foires : Saint-Martin, Saint-Blaise, Pâques fleuries et Saint-Gilles. On vit sous la coutume de Normandie avec clameur de haro, droit de justice patibulaire pour un grand fief qui a peu ou prou les mêmes possessions au Mesnil-Bœufs, où les de Goué font aveu, Navetel aux Gosselin, le Fresnet aux Poret, les Brullais en Sourdeval aux Lebreton, le Mesnil-Rainfray aux Guirault. (…)

     

    Les Poilley

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     Militaires et diplomates, les de Poilley étaient des personnages considérables, Jean était le fils d'un colonel d'Henri II mortellement blessé au siège de Poitiers que son alliance avec Jeanne Lemoyne, de Sourdeval, dame d'honneur de la reine Louise avait amené dans le comté de Mortain. Il avait succédé à son beau-père comme grand bailli du comté. Une grosse charge, soit l'exercice au nom du roi de la puissance militaire, judiciaire et en partie financière de toute la région. Jean de Poilley (qui meurt en 1625), gentilhomme de la Chambre, conseiller d'état et privé avait négocié au nom du Roi avec le duc de Mercoeur, représentant la Ligue et en récompense, Poilley avait été érigé en baronnie. Son fils Henri, élevé avec le dauphin, futur Louis XIII, porta l'épée aux sièges de Montauban et de Montpellier. Estropié à vie en 1622 au siège de la Rochelle, tué à Damvilliers en 1637, il avait épousé Jeanne Louise de Péricard dont le père était ambassadeur en Flandres et conseiller d'état du roi. Leur enfant, François (mort en 1677) fut le 3ème grand bailli du nom à Mortain en un demi-siècle avant Louis Henri, marquis en 1691, dont la fille épousa en 1697 Pierre Guy du Bourblanc, marquis d'Apreville. 

         Si les de Poilley, ont peu résidé au château de Saint-Hilaire, on l'a vu en mauvais état lors de l'achat, ils l'ont assurément rénové et modifié selon le goût du 17ème siècle, travaux sans doute achevés vers 1650, mais il n'abritait pas grand monde comme le montre ce fait divers de septembre 1641 où un gentilhomme de Condé, le sieur de Samoy qui s'en retournait de Rennes avec une suite peu nombreuse fut pris à partie à l'hôtellerie de la Croix Blanche par une troupe de mauvais sujets entraînés par un angevin nommé d'Aubigny. Ils furent poursuivis jusqu'au château où ils vinrent chercher refuge près de la comtesse douairière Jeanne Louise de Péricard. Il n'y avait avec elle que deux demoiselles, quelques servantes et pour seul homme de la maisonnée, un vieux jardinier nommé Roussel que les malandrins prirent même en otage, le sieur de Samoy ayant heureusement filé à l'anglaise par une porte dérobée (…)

     

    Blason ci-dessus de la famille de Poilley par User:ArocheCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4740039

     

    Les Bourblanc

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     Rue du Château, place de la Motte, rue Saint-Blaise, des noms qui peuvent étonner les visiteurs curieux de notre petite ville car ils rappellent l'Ancien Régime, mais à Saint-Hilaire, celui-ci est moins loin qu'en d'autres lieux car la ville a conservé son châtelain jusqu'en 1839, ce qui n'est pas si ancien. Il se nommait Charles-Marie du Bourblanc d'Apreville, marquis, descendant  d'une famille qui détenait le domaine de Saint-Hilaire depuis 1697. Né le 30 novembre 1766, il se maria le 16 mars 1790 avec Antoinette de Géraldin, une des filles du grand bailli de Mortain apportant en dot un fief important qui rassemblait autour du château de Saint-Symphorien, Buais et Lapenty. Le couple, sans enfant, habitait alternativement les deux châteaux. Saint-Hilaire cependant ne pouvant rivaliser avec la demeure des de Géraldin. (...) 

          Charles-Marie du Bourblanc petit homme maigre qui avait été officier de marine, était particulièrement apprécié de la population et ne fut pas inquiété à la Révolution. Son père Pierre-François-Marie émigra au tout début de la Révolution, et lui avant fin 1792. » [5]

     

    Blason ci-dessus de la famille de Bourblanc par Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3762107 ; blason originel de Saint-Hilaire du Harcouët modifié par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « La forteresse cède la place à un château de petite noblesse au 18e siècle ; après la Révolution très active en Basse-Normandie plusieurs châteaux de la région sont complètement détruits ou brûlés comme celui de Saint-Symphorien-des-Monts, celui de Saint-Hilaire sert un temps de mairie à la nouvelle commune, mais on le trouve trop luxueux pour servir de maison du peuple, il est donc vendu et racheté par les prêtres de la commune en 1820. C'est en utilisant les anciennes pierres du château que fut construite la grande église à deux tours de Saint-Hilaire-du-Harcouët. [ Portail de l'ancien château fort du 17e, remonté à l'entrée du cimetière. ] » [1]

     

    Ci-dessus, photo du portail du cimetière de Saint-Hilaire du H. extraite du site Google Map.

     

         « Après la Révolution, le château fut loué à la ville qui y installa la mairie  et le collège, et le seigneur de Saint-Hilaire n’est cité ensuite que le 2 août 1828 pour la pose de la première pierre de l’hôtel de ville tout neuf qui se situait à l’emplacement actuel du cinéma Rex. (…)

          Il mourut le 7 janvier 1839 à Paris, des suites d’une opération de la gravelle (lithiase urinaire). Comme il n’avait pas d’enfant, les biens, côtés St-Symphorien, donc de sa femme, allèrent à Madame de Villiers (née Marie-Anne de Géraldin) et pour Saint-Hilaire, à des cousins qui le revendirent 170.000 Francs au marchand de biens Abel Cahour. Il s’empressa de donner à la Fabrique l’emplacement pour construire l’église neuve, et à la Ville, tous les terrains nécessaires au tracé des Boulevards actuels : de l’Est et du Centre que l’on appelle actuellement Victor Hugo et Gambetta. » [5]

     

    Le château disparu

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « C'étaient les derniers Poillé qui au commencement du 18e siècle, avaient fait restaurer le château dont la plupart des habitants de la ville de St-Hilaire se souviennent toujours, quoiqu'il n'en reste qu'un faible fragment.
         Placé sur une motte féodale, il remontait au 15e siècle ; mais sa façade avait été revêtue sur tout son développement d'une nouvelle armure à grand appareil d'un granit brun-roux qui lui donnait un aspect sombre et sévère. Sa porte principale, haute de dix pieds, a été transportée et se voit encore à l'éntrée du cimetière communal. A chacun de ses angles, quatre tours rappelaient l'ancienne forteresse. Celles du couchant avaient une physionomie imposante, tandis que celles du levant étaient plutôt des tourelles d'ornement. » [4]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « Le château de Saint-Hilaire au Nord, gardait quelques traces des anciennes constructions du 14e siècle, et au centre un corps de logis Louis XIII à grosses pierres apparentes. « L’ensemble du château avec ses quatre grosses tours, une à chaque angle avait bon aspect, mais les murs de granit roux foncé le rendait de sombre apparence » dit H. Sauvage dans la Revue du Mortainais (1913). En revanche, le corps central était composé de pierres biseautées de grand appareil en beau granit bleu. Devant, était l’emplacement de l’ancienne motte féodale (la place de la Motte, les parkings actuels juste devant l’église), propriété exclusive du seigneur qui l’ouvrait au public pour les marchés parce qu’il en prélevait les droits de place, mais la fermait aux voitures. » [5] 

     

    Dessin ci-dessus extrait de ce même site : http://over.bog.com.over-blog.com/article-3285347.html

     

         « Un examen attentif de l'emplacement de cette maison m'y a fait reconnaître les traces de la motte et des fossés de l'ancienne forteresse que le temps et des travaux de nivellement n'ont pas encore effacées. La rivière passe trop près de l'endroit le plus escarpé pour n'avoir pas fait partie du plan de défense. » [2]

     

         « On y entrait par deux portes : une vers l’entrée de la rue de la Motte, l’autre du côté de la rue des Morts. Derrière le château il y avait ce qu’on appelait « le Domaine » : jardins potagers et d’agrément, douves à sec, cimetière et chapelle Saint-Blaise (détruite vers 1815) dans le jardin du presbytère qui aboutissait au chemin de Savigny, aux environs de la moderne école des Frères. Cette vaste propriété allait du chemin de Savigny jusqu’à ce qui est maintenant la rue de Paris, et la pointe des boulevards qui furent tracés en 1845. 

         Les derniers pans de murs du château restés debout avaient été démolis par mesure de sécurité en 1863 » [5]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)    « Quant à l'église nouvelle que cette ville a fait bâtir tout auprès de son ancien temple, elle la doit en grande partie au talent archéologique et à la persévérance de l'abbé Carnet, l'un de ses curés, qui a été habilement secondé par l'architecte Theberge. (...)
         Elle s'élève auprès du vieux château réédifié par les Poillé et occupe la place d'une partie de l'ancienne motte féodale, entre le château et l'ancienne église paroissiale. »
    [4] 

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     « La vieille tour de Saint-Hilaire, un des rares vestiges du passé de la ville n'appartenait pas au château médiéval, mais à la petite église de campagne édifiée au 12e siècle.

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)     [ tour de l'ancienne église servant de baptistère, classée monument historique en 1921 : contreforts d'angle, fenêtres en accolade ; fresques de Marthe Flandrin 1947. ] » [1]

     

    A proximité :

     

         « Le manoir du Jardin, inscrit aux Monuments historiques : façades et toitures du logis et de la chapelle vers 1590. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait des Recherches sur les anciens Châteaux du département de la Manche par M. de Gerville ; Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 3 Société des antiquaires de Normandie, 1828.

    [3] Extrait de http://www.st-hilaire.fr/histoire-sainthilaireduharcouet/normandie/baiedumontsaintmichel/foiresaint.htm

    [4] Extrait de la Notice sur Saint-Hilaire-du-Harcouët, chef-lieu de canton par M. H. Sauvage (1823-1914) ; Éditeur : impr. de F. Le Blanc-Hardel (Caen) 1871. http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12227#vue2

    [5] Extrait de http://over.bog.com.over-blog.com/article-3285347.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://over.bog.com.over-blog.com/article-3285347.html

     

    LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET (Manche)

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  • LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

            L'aspect ruiné actuel du château de Mailloc pourraient laisser croire qu'il s'agit des vestiges d'un château médiéval... En réalité, construit sur l'emplacement d'un château-fort, il a été reconstruit et remanié aux 16e-17e siècle et a malheureusement brûlé accidentellement en 1925. [NdB] 

     

          « Le château de Mailloc aussi dénommé château des Quatre Mailloc est un édifice en ruines situé sur l’ancienne commune de Saint-Julien-de-Mailloc et la commune nouvelle de Valorbiquet dans le département français du Calvados. Il était qualifié d'« une des merveilles monumentales de la Normandie ». Le château date du 17e siècle. La construction est parfois indiquée comme ayant eu lieu au 16e siècle. » [1]

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

          " Château de Mailloc - Le château de Mailloc, dans la même vallée, doit être à peu près du même temps, mais il a été très altéré ; toutefois, ses quatre grosses tours rondes dont le pied plongeait jadis dans des fossés pleins d'eau et qui aujourd'hui sont à sec, donnent encore au château un certain caractère. Je le crois, en partie (car il y a beaucoup de parties reconstruites), de la fin du 16e siècle, probablement du temps d'Henri IV.
          Mailloc était le chef-lieu d'un fief considérable (Statistique monumentale du Calvados, t. IV.). " [9]
     

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     1884 : « Le château de Mailloc, bâti dans la vallée et sur la rive droite de l’Orbiquet, est un édifice considérable, dans le style du 17e siècle. Flanqué de quatre grosses tours rondes, peut-être plus anciennes, que baignaient autrefois des fossés, il est bâti en pierre de taille sans sculptures. L’intérieur offre de vastes pièces. Les murs du grand salon sont revêtus de tapisseries à personnages d’une belle conservation. La bibliothèque est fort remarquable et possède des ouvrages nombreux et d’un grand prix.
         Les parties supérieures du château présentent un riche pavage émaillé. Les carreaux sont variés de dessins et de couleurs. Cette antique demeure des Colbert, d’un aspect sévère et monumental, a subi à l’intérieur une grande restauration. » [2] 

     

         « Ancienne demeure des Colbert, édifice auparavant sévère et monumental, le château de Mailloc fut entièrement détruit par les flammes lors d’un incendie survenu en 1925. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

    Plan de situation du château de Mailloc ; blason de la famille de Mailloc extrait de https://fr.wiktionary.org/wiki/Saint-Denis-de-Mailloc

     

    Histoire

     

         « Siège des barons de Mailloc, le château passe ensuite à la famille d'Harcourt puis à la famille Colbert-Laplace en 1813. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Au 11e siècle, l'histoire apparaît avec Jean de Mailloc qui suivit en Terre-Sainte le duc Robert de Normandie. Il semble le plus ancien auteur connu d'une famille féodale qui se perpétua jusqu'au 18e siècle, et s'éteignit en 1724, avec Mre Gabriel-René, marquis de Mailloc « riche et fort extraordinaire », dit Saint-Simon (…)

         Nous signalerons seulement ici deux droits pittoresques dont bénéficiaient les seigneurs. Pour le fief de Launoy, assis en la paroisse de Mailloc, le vassal devait « dix jours de garde à l'huys de la chambre de la dame de Mailloc toutes fois qu'elle gist de gésine, » et pour le fief de Saint-Denis, tenu de l'évêché comté de Lisieux, les seigneurs de Mailloc avaient droit à la haquenée sur laquelle l'évêque était monté le jour de son entrée à Lisieux et qu'il abandonnait à la croix Saint-Ursin, pour faire son entrée à pied dans la ville. (…) » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Mailloc était le chef-lieu d'un fief considérable, entouré des quatre paroisses de son nom : Saint-Martin, Saint-Denis, Saint-Julien et Saint-Pierre-de-Mailloc à cause desquelles, « dit-on, on appelait Hôtel des quatre Maillot : l'habitation que le seigneur du fief possédait à Rouen, rue des Maillots. Trois maillets formaient les armes parlantes de cette ancienne famille dont le nom se prononce Maille. » [5] 

     

    Blason ci-dessus de la famille de Mailloc extrait de https://fr.wiktionary.org/wiki/Saint-Denis-de-Mailloc

     

         « Pendant une si longue série de siècles, Mailloc a connu des fortunes diverses. L'ancien château féodal, probablement très important, fut complètement détruit pendant la guerre de Cent ans. On releva les ruines, mais, vers la fin du 17e siècle le château était en si mauvais état que le marquis de Mailloc dût le faire réédifier en grande partie. » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Jean de Mailloc, (…) éleva au plus haut point la fortune de sa famille en épousant, en 1537, Louise Quiéret, héritière d'une famille de Ponthieu ancienne et même illustre. Elle lui apporta, du chef de son père, les seigneuries de Tours-en- Vimeu, le Quesnoy, Bouricourt, Neuville-sur-Eaulne, Caurroy, Hamicourt, la Porte-Montreuil, Saint-Nicolas, Esquincourt, Saint-Martin, et la baronnie de Bosc-Geoffroy ; du côté d'Antoinette de Boissay, sa mère, la baronnie de Cailly, la châtellenie de Saint-Germain, et une vingtaine d'autres seigneuries que nous nous dispenserons d'énumérer. Jean de Mailloc profita de cette opulence pour faire construire sur sa terre patrimoniale le château actuellement existant (...)

         Gabriel-René de Mailloc, en qui allait s'éteindre cette brillante lignée, après être parvenue au comble de la prospérité. Il joignit, en effet, à une bonne part des biens paternels, l'héritage de son oncle de Créquy, qui lui laissa le comté de Cléry-Créquy, la baronnie de Combon, moitié de celle du Neubourg, et la belle terre du Champ-de-Bataille. Ce fut en sa faveur que la baronnie de Mailloc fut érigée en marquisat, en 1695. » [6]

     

    Gravure ci-dessus extraite de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853 

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Mre Gabriel-René, marquis de Mailloc « riche et fort extraordinaire », dit Saint-Simon, (...) Fort riche, il l'était, si on n'avait égard qu'au nombre et à l'étendue de ses terres ; mais tout cela était grevé de dettes si lourdes qu'elles pesèrent sur toute la vie du marquis de Mailloc. Il lui fallut d'abord disputer son beau marquisat de Mailloc à un président au Parlement de Rouen, Bigot de Monville, qui semble avoir été peu scrupuleux. Pour cela, il fallait de l'argent. Le marquis de Mailloc en trouva en épousant une vieille dame, de vingt ans plus âgée que lui, Marie de Cheusses. Elle mourut en 1710. Gabriel-René la remplaça. Mais son légitime désir d'être l'aîné dans son ménage lui fit faire une union encore plus disproportionnée que la première. Le 7 juillet 1720, âgé de 70 ans, il épousa une jeune fille de 23 ans, Claude-Lydie d'Harcourt. Il mourut peu après, sans enfants, cela va sans dire, avec ce dernier chagrin d'être le dernier de son nom. Les lambeaux de sa succession furent âprement disputés. » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Le premier marquis de Mailloc étant mort sans enfants le 11 octobre 1724, Claude-Lydie de Harcourt, sa veuve, obtint le marquisat de Mailloc qui ( à sa mort, arrivée le 25 décembre 1750) passa à son frère Anne-Pierre duc de Harcourt, gouverneur-général de la Normandie, en 1764, maréchal de France en 1775, mort en 1783. » [7]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « … Le domaine fut acquis, le 27 mars 1760 par Sophie-Françoise Lalive de Bellegarde, comtesse de Houdetot. La propriétaire songea dit-on à y installer Jean-Jacques Rousseau. Elle ne mit pas ce projet à exécution et nous priva ainsi d'un bien intéressant chapitre des Confessions. Mailloc resta pour les de Houdetot une simple opération financière d'emploi de fonds. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Houdetot extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=search&motcle=HOUDETOT&rubrique=blasons

     

         Voir : Élisabeth Sophie Françoise Lalive de Bellegarde, par son mariage, comtesse d’Houdetot, née le 18 décembre 1730 à Paris, où elle est morte le 28 janvier 1813, est une salonnière française :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Lalive_de_Bellegarde

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « En 1785, il fut racheté par M. de Couvert de Coulons, président à mortier au Parlement de Normandie. (...)

     

    Blason de la famille Couvert de Coulon par Thorstein1066 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43633031

     

         Mailloc connut encore de mauvais jours pendant la Révolution et le commencement du 19e siècle. Le château devint un grenier à foin et les splendides tapisseries qui ornent le salon servirent à boucher les trous de la toiture. (...)

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     La famille de Couvert de Coulon « vendit Mailloc, en 1813 à M. le marquis de Portes grand-père de M. le comte de Colbert-Laplace, propriétaire actuel (1911). » [4]

     

    Blason de la famille de Colbert-Laplace par Greguar original work by Bluebear2 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5644362

     

         Voir : Jean Pierre-Louis Jean-Baptiste, comte de Colbert-Laplace, né le 6 août 1843 à Paris et mort le 9 octobre 1917 au château de Mailloc, est un homme politique français : 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Louis_de_Colbert-Laplace

    et famille Colbert : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Colbert

     

         « En 1840, une restauration complète refit de Mailloc la belle demeure que nous admirons. » [4]

     

         « L'édifice est victime d'un incendie accidentel dans la nuit du 10 au 11 décembre 1925 du fait d'un feu allumé par une cuisinière logée dans les parties supérieures d'une tour pour se prémunir du froid en dépit d'une interdiction formelle des propriétaires. » [1] :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Décembre 1925  -  L'incendie du château de Saint-Julien-de-Mailloc. 

         Nous avons relaté en quelques mots le déplorable accident oeuvre d'une main inconsciente, qui vient d'anéantir l'une des merveilles monumentales de la Normandie, et d'enfouir sous ses décombres des trésors artistiques conservés pendant plusieurs générations par une famille portant l'un des grands noms du mobiliaire de France, et qui aurait rougi de mettre aux enchères les souvenirs des ancêtres.

     

         Un peu d'histoire - Construit au 16e siècle, au cœur de la vallée d'Orbec, et entouré par les clochers des riants villages de St-Julien, St-Pierre, St-Martin et St-Denis, le château des Quatre Mailloc avait une allure imposante avec ses tours aux dimensions puissantes, aux corniches couronnées d'un bandeau de mâchicoulis. Les archéologues assurent que le corps de logis, éclairé par 30 fenêtres, fut édifié vers le milieu du 17e siècle. Rien ne parait moins prouvé, et il était difficile de distinguer dans l'ensemble du bâtiment les indices d'une restauration quelconque. Les murs qui avaient conservé leur blancheur primitive se détachaient avec grâce au travers de haies, de peupliers, au bord d'une rivière capricieuse qui alimentait jadis ses douves profondes.
    Ce château qui fut d'abord la propriété des barons de Mailloc, dont l'un fut commandeur de l'ordre de Malte, passa par la suite à l'illustre famille d’Harcourt et devint en 1813 l'apanage des Colbert-Laplace.
    Le sinistre de la nuit de jeudi dernier a causé une profonde émotion dans notre région et la nouvelle se répondit rapidement.

     

         Les causes du feu - Voici les renseignements complémentaires que nous avons pu recueillir sur l'événement. Depuis quelque temps, le comte et la comtesse de Colbert-Laplace avaient à leur service trois jeunes Polonaises. La plus âgée d'entre elles, Rosalie Strylar, 35 ans, était chargée de l'office, et deux de ses compagnes remplissaient l'emploi de femme de chambre. Le froid étant devenu très vif la semaine dernière, la cuisinière, dont la chambre était située au plus haut étage de la tour se dressant à l'angle sud-est, demanda à une auxiliaire, Yvonne Caradec, de monter un peu de bois pour lui permettre de faire du feu avant de se coucher. Mise au courant du fait, Mme de Colbert-Laplace, en raison de l'exiguïté du foyer qui ne protégeait pas suffisamment le plancher de la pièce, fit appeler sa bonne et lui interdit formellement de rallumer du feu.

         Bien que très dévouée dans son service, la Polonaise, d'intelligence assez bornée, était particulièrement têtue. En cachette elle continua à approvisionner son bûcher, prenant seulement garde de n'allumer son feu que lorsque les maîtres avaient gagné leur appartement. Jeudi soir, comme de coutume, la petite Yvonne Caradec apporta quelques bûches à la tour. Après être restée une heure environ près de l'étroite cheminée, Rosalie Strylar avait éteint et s’était couchée. Une fumée épaisse envahit bientôt la chambre. Croyant à un accident banal provoqué par l'humidité du bois ou un défaut de tirage, la jeune fille ouvrit un moment la fenêtre pour aérer et se recoucher. Il était environ 23 heures.

     

         Tragique réveil - Au cours de la nuit, une sensation douloureuse l'arracha brusquement au sommeil. Des volutes de fumée rougeâtre tournoyaient dans la pièce et une pluie d'étincelles retombait sur le plancher. La domestique s'empara précipitamment de ses vêtements et s'habilla sur le palier. Malgré le danger, elle ne perdit pas son sang-froid à cette minute tragique et n'avait pas oublié de prendre l'argent de ses gages placé dans un tiroir.

         Quelques instants après Rosalie Strylar descendait l'escalier, sa valise à la main. A la vue des flammes qui gagnaient déjà l'appartement situé au dessous du sien, elle eut peur et poussa un cri de frayeur. Réveillé par les appels déchirants de la cuisinière, le valet de chambre Brouneau, qui avait sa chambre à l'étage inférieur, monta rapidement l'escalier et interrogea la fugitive. Elle ne répondit pas et sa hâta de gagner l'entrée du château.

         Le feu faisait des progrès terrifiants. Un bourdonnement continu résonnait dans la tour du Sud et l'on percevait déjà le bruit de sourds craquements. Drouneau donna aussitôt l'alarme et sonna à la porte de M. de Colbert-Laplace.

         A peine vêtue, Mme de Colbert-Laplace sortit, emportant dans ses bras une petite fille âgée de un an, qui souffrait depuis quelques jours d'une broncho-pneumonie, et un garçon âgé de 4 ans, qui furent conduits chez le jardinier, dans un bâtiment en face du château, où se retrouva bientôt tout le personnel.

     

         La fuite - A ce moment, M. le comte de Colbert-Laplace s'aperçut qu'on avait oublié de prévenir une parente âgée, dont l'appartement était situé au premier étage, Mme Renaut-Jacquemet lorsqu'on secoua sa porte, cette dernière était déjà debout, ayant perçu le bruit des vitres qui tombaient avec fracas. Mme de Colbert-Laplace ayant rencontré dans une allée la cuisinière Rosalie Strylar, lui reprocha en termes très vifs son imprudence fatale. Profondément émue et prenant conscience de sa responsabilité, la Polonaise s'éloigna sans répondre, gagna la route toute proche et se dirigera vers Lisieux, décidée prendre l'un des premiers trains du matin. Elle devait être retrouvée à 6 heures 30 devant les guichets de la gare par le chef de la brigade de gendarmerie d'Orbec.


         Les secours - L'organisation des premiers secours fut très lente. Pas de téléphone dans le voisinage. Deux automobiles partirent à Lisieux et à Orbec. Les services d'incendie de ces deux villes devaient arriver presque au même moment sur les lieux, à 4 heures du matin.
    Entreprendre de combattre le fléau n'était plus une tâche aisée. Le feu s'était étendu avec une étonnante rapidité aux quatre angles de l'immense bâtiment et des gerbes de flammes jaillissaient des hautes tours en poivrières, devenues quatre torches ardentes.

         Avant l'arrivée des pompiers, il y eut peut-être un léger désarroi parmi le nombreux personnel du château, et des minutes précieuses furent perdues sur l'étude des mesures à prendre. En intervenant dès les premières heures, quelques hommes résolus auraient peut-être sauvé quantité d'objets de valeur dans la galerie du rez-de-chaussée. Courageusement. M. de Colbert-Laplace se lança à deux reprises dans la fournaise pour sauver quelques pièces de l'inestimable collection admirée de tous les visiteurs et il réussit à arracher aux flammes un bréviaire richement relié qui avait appartenu à son grand ancêtre Colbert, le ministre de Louis XIV.


         Une ruine - Pendant que le château, embrasé dans toutes ses parties, achevait de se consumer, Mme de Colbert et ses enfants étaient transportées en auto chez un ami, M. du Campars. Les deux motos-pompes de Lisieux et d'Orbec, alimentées par l'eau des douves, fonctionnèrent sans arrêt et jusqu'à 9 heures du matin sans déterminer une accalmie ni réussir à préserver une parcelle du monument. Seuls les murs calcinés restaient debout. Écroulées à l'intérieur, les poutres séculaires constituèrent un nouveau foyer au sinistre et jusqu'à midi les flammes couronnèrent les tours où s'échappèrent des hautes fenêtres.

        En quelques heures, les ravages du feu avaient eu raison de cet édifice majestueux. Toutes les richesses qu'il contenait ont été la proie du fléau.


         Un triste bilan - Parmi les objets dont l'art et l'histoire on à déplorer la perte, citons : Dans le grande salon, au rez-de-chaussée, des tapisseries des Gobelins à personnages; un médaillon de Della Robrra dans un autre salon, des portraits de famille de l'époque du Premier Empire, des meubles anciens et une série de pièces de céramique en pâte tendre et de Sèvres, dans une chambre au premier étage, un mobilier en bois sculpté de l'époque de Henri IV, dans les autres chambres, des meubles des 17e et 18e siècles, des portraits de famille et des bibelots précieux, le cabinet de Laplace, contenant toute la bibliothèque de ce savant, sa correspondance avec les sommités du monde scientifique de l'époque, reliée en plein maroquin rouge, son portrait en pied et ses instruments de précision dans la tour Saint-Julien, la bibliothèque du château comprenant environ 20.000 volumes de mémoires, de travaux historiques et scientifiques et autres livres provenant de la célèbre Bibliothèca Colbertina, reliés aux armes du grand ministre, des bijoux dentelles et de nombreux souvenirs de famille offerts par les souverains et divers membres de la famille Colbert-Laplace.

         M. de Colbert-Laplace aurait seulement pu sauver le bréviaire de Colbert livre de chevet du grand ministre de Louis XIV.

         Une famille américaine voulait, acheter récemment pour un million une des tapisseries dont nous parlons plus haut. Le propriétaire du château de Mailloc, dont on connaît les sentiments élevés, repoussa ces offres. Il n'auraient jamais voulu que ces trésors artistiques traversasses l'Atlantique.

     

         A la belle étoile - Ne possédant pas d'autres immeubles disponibles le comte et la comtesse de Colbert-Laplace ont dû accepter l'hospitalité d'un de leurs amis à Saint-Denis-de-Mailloc. Manquant de vêtements et des objets les plus nécessaires, ils durent se rendre hier à Lisieux pour acheter ce qui leur était indispensable.

         Comme nous l'avons écrit, les sinistrés étaient seulement assurés pour la somme de un million  à l'Ancienne Mutuelle du Calvados et à la Mutuelle de Seine-et-Oise. » [8]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Le sinistre détruit le mobilier, les tapisseries, l'épée de Charles Quint et les bibliothèques. Peu de choses furent sauvées des flammes si ce n'est un bréviaire ayant appartenu à Colbert de par l'action du propriétaire.

         Mal assuré, il n'est pas reconstruit. Cette destruction entraîna une vive émotion dans la région. Une aile a été restaurée et est habitée. » [1]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    Architecture et éléments de décoration :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Organisé sur une base rectangulaire flanquée d’une tour à chacun de ses angles, le château de Mailloc est bâti dans une vallée et sur la rive droite de l’Orbiquet. Edifice considérable réalisé en pierre de taille, il était auparavant flanqué de quatre tours rondes massives couronnées de mâchicoulis et de créneaux, et entouré de fossés. Bel ensemble ordonnancé, une vaste cour d’honneur était largement entourée d’eau ainsi que le château. Sur ces façades en pierre s’ouvraient deux étages de grandes baies, celles du rez-de-chaussée et du premier étage, plus une série de cinq belles lucarnes. Le château apparaissait alors toujours solide et robuste dans l’encadrement des massifs d’arbres d’une belle venue, et dans les surfaces ondulées des prairies.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1824 ; archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     Située côté Sud-Est, la porte d’entrée du château donnait autrefois sur un grand vestibule qui occupait la largeur découverte du corps principal de logis et correspondait avec le grand salon éclairé depuis la façade Sud-Ouest. La salle de billard située à droite du vestibule correspondait avec une petite salle dans la tour. A gauche, étaient la salle à manger, dans la tour Sud, et les pièces de service. Orné d’une tapisserie du 15e siècle représentant Jupiter et Danaé, un bel escalier tournant de la fin du 17e siècle se situait dans le vestibule. Une rampe de fer forgé, d’époque Régence, portait le monogramme H, celui de Claude-Lydie d’Harcourt, Marquise Gabriel-René de Mailloc. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

    Photos ci-dessus : 1. extraite de http://www.tourisme-normandie.fr/les-16-communes/saint-julien-de-mailloc/ ; 2. http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/sortie/jep-visite-guidee-du-parc-du-chateau-des-quatre-mailloc-journees-du-patrimoine-2017/flyer.html ; 3. façade nord-est dans son état actuel par Edouard Hue (EdouardHue) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16782495 ; 4. façade sud-est dans son état actuel Par Edouard Hue (EdouardHue) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16782696  ; 5. http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados/atelier_touchard_mailloc09

     

         « 30 fenêtres éclairaient le corps de logis. Les tours étaient munies de corniches et de machicoulis. Les éléments de mobilier ou de décoration perdus sont très importants : les murs étaient munis de tapisseries des Gobelins, des mobiliers du 17e et 18e, des portraits, des porcelaines de Sèvres. La riche bibliothèque aurait accueilli 20 000 ouvrages dont les documents du savant Pierre-Simon de Laplace. Son cabinet, présent au château, est détruit : sa bibliothèque, sa correspondance, ses instruments. Des ouvrages ayant appartenu à la bibliothèque de Colbert sont également détruits dans le même temps. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Désormais à l’état de ruines, trois des quatre tours ont perdu leurs planchers et seules ses hautes maçonneries donnent quelques indications sur sa figure d’antan. (...)

         Le château de Mailloc est en cours de restauration. En effet, l’actuel propriétaire souhaite consolider les parties pouvant être conservées et parfaire l’aménagement de la partie habitable, la tour Sud et la façade sud-est ayant pu retrouver leurs fonctions de logement aux rez-de-chaussée et premier étage.

         L’atelier Touchard a été appelé pour apporter des idées d’aménagement de  la partie habitable et proposer une reconstruction de la tour Sud. Le projet prévoit de cristalliser les ruines afin de sécuriser le site et d’en assurer la présentation dans son écrin de verdure. La tour Sud sera également restituée jusqu’à son niveau d’arase afin de créer un niveau supplémentaire. (…)

         Ouvrage historique qui a parcouru de multiples époques, cette demeure est aussi intéressante par son architecture, ses ensembles intérieurs que par les souvenirs laissés par les deux grandes familles qui l’ont habitée, comme le ministre et homme d’Etat Colbert, le savant et astronome Laplace, ou encore le général marquis de Laplace. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

     Photos ci-dessus extraites de http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados/

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « La sépulture de Laplace, en forme de temple grec à colonnes doriques, se trouve dans un pré à l'écart du village de Saint-Julien-de-Mailloc. » [1] à peu de distance de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrande du 16ème siècle située au bord de la D 519 reliant Lisieux à Orbec (NDB).

     

    Ci-dessus, à droite : photo de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrande du 16ème siècle, photo extraite de http://tourisme.aidewindows.net/saint-julien-de-mailloc.htm ; à gauche photo de Nadine Toudic extraite de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pierre-Simon_de_Laplace

     

    Protection :

     

         « Le château est inscrit monument historique depuis le 17 mai 1933. » [8]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait du Guide des étrangers à lisieux et dans ses environs par Armand Marie-Cardine http://www.bmlisieux.com/normandie/cardin01.htm

    [3] Extrait de http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados

    [4] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne ; Éditeur : Société historique et archéologique de l'Orne (Alençon) ; Date d'édition : 1911 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457259t/texteBrut

    [5] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados : Arrondissement de Lisieux, Volume 5 par Arcisse de Caumont ; F. Le Blanc-Hardel, 1867 - 846 pages https://books.google.fr/books?id=FH1VAAAAcAAJ&pg=RA1-PA822&focus=viewport&dq=Ch%C3%A2teau+de+Mailloc&hl=fr&output=text#c_top

    [6] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... article du Vte L. Rioult de Neuville Calvados, date d'édition : 1895 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f197.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mailloc%22.texteImage

    [7] Extrait de l'Histoire de Lisieux par Louis du Bois, Volume 2 ; 1845.

    [8] Extrait de http://villesducalvados.free.fr/01stjulienmailloc.htm

    [9] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f490.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom# 

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Mailloc

    http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6217

    https://laplace.etab.ac-caen.fr/IMG/pdf/biographie_ps_de_laplace.pdf

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  • LES REMPARTS D'IGE (Orne) LES REMPARTS D'IGE (Orne) LES REMPARTS D'IGE (Orne)

     

    A droite, une  photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « La motte féodale dite Garenne-de-la-Motte est une motte castrale située sur la commune d'Igé, dans le département de l'Orne. » [1] Elle se trouve dans le bois de bois de la Roche. La Motte d'Igé était sans doute un poste de défense avancé de Bellême. (NDB)

     

    LES REMPARTS D'IGE (Orne)   LES REMPARTS D'IGE (Orne)

     

    Plan de situation de la motte d'Igé dans le bois de la Roche ;blason de la famille de Montgommery : Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As. http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Montgommery_Normandie

     

    Descriptif

     

         « Le domaine conserve trois mottes visibles, celle du Bois de la Roche étant la motte principale.(...) La motte présente une circonférence à la base d'environ 80 à 100 m. La basse-cour a disparu, mais les fossés sont encore nettement visibles. » [2]

     

    Histoire

     

    LES REMPARTS D'IGE (Orne)     « Selon Philippe Siguret, c'est sur cette motte que s'élevait le château de Roche d'Igé (de Rupe Ialgeo) que Mabile de Bellême reprit à la famille ennemie des Giroie.

         Située sur la colline de la Roche, à l'ouest du village d'Igé et à proximité nord de la route de Bellême au Mans, la motte castrale faisait partie du système de défense établi aux marches du comté du Perche. » [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne des années 1950-1065 extraite du site Géoportail.

     

    L'affaire de Bures, 1082 :

     

    LES REMPARTS D'IGE (Orne)     « … Roger de Montgomeri, après la chute de la famille de Giroie, posséda, pendant près de vingt-six ans, tout le patrimoine d'Echaufour et de Montreuil. D'abord, tant que vécut sa femme Mabile, qui avait toujours détesté les Giroie, fondateurs du couvent de Saint-Evroult, Roger, à son instigation, vexa l'abbaye en plusieurs circonstances. Enfin le juste arbitre qui épargne avec bonté les pécheurs, mais qui frappe rigoureusement les impénitens, permit que cette méchante femme, qui s'était teinte du sang de beaucoup de personnes, et qui avait forcé tant de nobles, deshérités par la violence, d'aller mendier chez l'étranger, tombât sous le glaive de Hugues (Hugues de Salgey), auquel elle avait ravi un château qui était situé sur La Motte d'Igé et qu'elle avait ainsi privé injustement de son héritage paternel. Dans la douleur qu'il éprouvait, il conçut une entreprise audacieuse réuni à ses trois frères, et doué d'une grande vaillance, il parvint de nuit â la chambre de la comtesse, dans un lieu sur la Dive, que l'on appelle Bures, la trouva au lit, où elle venait de se mettre après les délices du bain et, pour prix de son patrimoine ravi, lui coupa la tête avec son glaive. Apres le meurtre de cette cruelle princesse, beaucoup de personnes se réjouirent de sa chute, et les auteurs de ce grand attentat se hâtèrent de fuir dans la Pouille. Hugues de Montgomeri se trouvait à Bures avec seize chevaliers; ayant appris le meurtre de sa mère, il se mit à poursuivre les assassins fugitifs mais il ne put les atteindre, parce qu'ils avaient eu le soin prévoyant de rompre derrière eux les ponts des rivières, pour ne pas tomber entre les mains des vengeurs de Mabile. L'hiver d'ailleurs, les ténèbres de la nuit, les inondations arrêtaient les poursuites, et les fugitifs, après s'être vengés, ne tardèrent pas à quitter la Normandie... » [3] 

     

    Photo ci-dessus : motte castrale de la Roche, dite motte féodale Garenne-de-la-Motte, à Igé, dans l'Orne par Pucesurvitaminee — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27972494

     

         « Quoi qu'il en soit, on voit par un autre passage d'Orderic Vital (loco citato livre VIII) que la Motte d'Igé était au nombre des places que tenait à la fin du 11e siècle, Robert II Talvas, dit Robert-le-Diable, comte de Belesme et baron du Sonnois. Après la confiscation des biens de celui-ci, par Guillaume le Roux, elle fut donnée vers 1117 avec Alençon, Sèez, le Mesle-sur-Sarthe, et plusieurs autres places de la Normandie, du Perche et du Maine, à Thibault comte de Blois, neveu de Talvas, lequel les céda à Étienne, comte de Mortain, son frère, pour lui tenir lieu de la portion de l'héritage de leurs père et mère, à laquelle il avait droit (...)

         Par un acte du mois d'octobre 1360, fait à la suite du traité de Bretigny, et pour en assurer l'exécution entre Jean, roi de France et Édouard III, roi d'Angleterre, la motte d'Igé est comprise au nombre des places occupées par les Anglais dans la Normandie, le Perche et le Maine, dont la remise doit être faite au roi de France. » [4] 

     

    Protection :

     

         « Les restes de la motte féodale sont inscrits aux monuments historiques depuis le 10 juin 1975. » [1]

     

    LES REMPARTS D'IGE (Orne) LES REMPARTS D'IGE (Orne)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110826

    [3] Extrait de l'Histoire de Normandie par Orderic Vital (1075-1142 ?), traduit par Louis-François du Bois (1773-1855) ; Éditeur : J.-L.-J. Brière (Paris) 1825-1827

    [4] Extrait de la Revue historique et archéologique du Maine ; Mamers, G. Fleury & A. Dangin, imprimeurs ; Le Mans, Pellechat [etc.] 1887

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