• LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados) LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

            L'aspect ruiné actuel du château de Mailloc pourraient laisser croire qu'il s'agit des vestiges d'un château médiéval... En réalité, construit sur l'emplacement d'un château-fort, il a été reconstruit et remanié aux 16e-17e siècle et a malheureusement brûlé accidentellement en 1925. [NdB] 

     

          « Le château de Mailloc aussi dénommé château des Quatre Mailloc est un édifice en ruines situé sur l’ancienne commune de Saint-Julien-de-Mailloc et la commune nouvelle de Valorbiquet dans le département français du Calvados. Il était qualifié d'« une des merveilles monumentales de la Normandie ». Le château date du 17e siècle. La construction est parfois indiquée comme ayant eu lieu au 16e siècle. » [1]

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

          " Château de Mailloc - Le château de Mailloc, dans la même vallée, doit être à peu près du même temps, mais il a été très altéré ; toutefois, ses quatre grosses tours rondes dont le pied plongeait jadis dans des fossés pleins d'eau et qui aujourd'hui sont à sec, donnent encore au château un certain caractère. Je le crois, en partie (car il y a beaucoup de parties reconstruites), de la fin du 16e siècle, probablement du temps d'Henri IV.
          Mailloc était le chef-lieu d'un fief considérable (Statistique monumentale du Calvados, t. IV.). " [9]
     

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     1884 : « Le château de Mailloc, bâti dans la vallée et sur la rive droite de l’Orbiquet, est un édifice considérable, dans le style du 17e siècle. Flanqué de quatre grosses tours rondes, peut-être plus anciennes, que baignaient autrefois des fossés, il est bâti en pierre de taille sans sculptures. L’intérieur offre de vastes pièces. Les murs du grand salon sont revêtus de tapisseries à personnages d’une belle conservation. La bibliothèque est fort remarquable et possède des ouvrages nombreux et d’un grand prix.
         Les parties supérieures du château présentent un riche pavage émaillé. Les carreaux sont variés de dessins et de couleurs. Cette antique demeure des Colbert, d’un aspect sévère et monumental, a subi à l’intérieur une grande restauration. » [2] 

     

         « Ancienne demeure des Colbert, édifice auparavant sévère et monumental, le château de Mailloc fut entièrement détruit par les flammes lors d’un incendie survenu en 1925. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)

     

    Plan de situation du château de Mailloc ; blason de la famille de Mailloc extrait de https://fr.wiktionary.org/wiki/Saint-Denis-de-Mailloc

     

    Histoire

     

         « Siège des barons de Mailloc, le château passe ensuite à la famille d'Harcourt puis à la famille Colbert-Laplace en 1813. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Au 11e siècle, l'histoire apparaît avec Jean de Mailloc qui suivit en Terre-Sainte le duc Robert de Normandie. Il semble le plus ancien auteur connu d'une famille féodale qui se perpétua jusqu'au 18e siècle, et s'éteignit en 1724, avec Mre Gabriel-René, marquis de Mailloc « riche et fort extraordinaire », dit Saint-Simon (…)

         Nous signalerons seulement ici deux droits pittoresques dont bénéficiaient les seigneurs. Pour le fief de Launoy, assis en la paroisse de Mailloc, le vassal devait « dix jours de garde à l'huys de la chambre de la dame de Mailloc toutes fois qu'elle gist de gésine, » et pour le fief de Saint-Denis, tenu de l'évêché comté de Lisieux, les seigneurs de Mailloc avaient droit à la haquenée sur laquelle l'évêque était monté le jour de son entrée à Lisieux et qu'il abandonnait à la croix Saint-Ursin, pour faire son entrée à pied dans la ville. (…) » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Mailloc était le chef-lieu d'un fief considérable, entouré des quatre paroisses de son nom : Saint-Martin, Saint-Denis, Saint-Julien et Saint-Pierre-de-Mailloc à cause desquelles, « dit-on, on appelait Hôtel des quatre Maillot : l'habitation que le seigneur du fief possédait à Rouen, rue des Maillots. Trois maillets formaient les armes parlantes de cette ancienne famille dont le nom se prononce Maille. » [5] 

     

    Blason ci-dessus de la famille de Mailloc extrait de https://fr.wiktionary.org/wiki/Saint-Denis-de-Mailloc

     

         « Pendant une si longue série de siècles, Mailloc a connu des fortunes diverses. L'ancien château féodal, probablement très important, fut complètement détruit pendant la guerre de Cent ans. On releva les ruines, mais, vers la fin du 17e siècle le château était en si mauvais état que le marquis de Mailloc dût le faire réédifier en grande partie. » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Jean de Mailloc, (…) éleva au plus haut point la fortune de sa famille en épousant, en 1537, Louise Quiéret, héritière d'une famille de Ponthieu ancienne et même illustre. Elle lui apporta, du chef de son père, les seigneuries de Tours-en- Vimeu, le Quesnoy, Bouricourt, Neuville-sur-Eaulne, Caurroy, Hamicourt, la Porte-Montreuil, Saint-Nicolas, Esquincourt, Saint-Martin, et la baronnie de Bosc-Geoffroy ; du côté d'Antoinette de Boissay, sa mère, la baronnie de Cailly, la châtellenie de Saint-Germain, et une vingtaine d'autres seigneuries que nous nous dispenserons d'énumérer. Jean de Mailloc profita de cette opulence pour faire construire sur sa terre patrimoniale le château actuellement existant (...)

         Gabriel-René de Mailloc, en qui allait s'éteindre cette brillante lignée, après être parvenue au comble de la prospérité. Il joignit, en effet, à une bonne part des biens paternels, l'héritage de son oncle de Créquy, qui lui laissa le comté de Cléry-Créquy, la baronnie de Combon, moitié de celle du Neubourg, et la belle terre du Champ-de-Bataille. Ce fut en sa faveur que la baronnie de Mailloc fut érigée en marquisat, en 1695. » [6]

     

    Gravure ci-dessus extraite de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853 

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Mre Gabriel-René, marquis de Mailloc « riche et fort extraordinaire », dit Saint-Simon, (...) Fort riche, il l'était, si on n'avait égard qu'au nombre et à l'étendue de ses terres ; mais tout cela était grevé de dettes si lourdes qu'elles pesèrent sur toute la vie du marquis de Mailloc. Il lui fallut d'abord disputer son beau marquisat de Mailloc à un président au Parlement de Rouen, Bigot de Monville, qui semble avoir été peu scrupuleux. Pour cela, il fallait de l'argent. Le marquis de Mailloc en trouva en épousant une vieille dame, de vingt ans plus âgée que lui, Marie de Cheusses. Elle mourut en 1710. Gabriel-René la remplaça. Mais son légitime désir d'être l'aîné dans son ménage lui fit faire une union encore plus disproportionnée que la première. Le 7 juillet 1720, âgé de 70 ans, il épousa une jeune fille de 23 ans, Claude-Lydie d'Harcourt. Il mourut peu après, sans enfants, cela va sans dire, avec ce dernier chagrin d'être le dernier de son nom. Les lambeaux de sa succession furent âprement disputés. » [4]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Le premier marquis de Mailloc étant mort sans enfants le 11 octobre 1724, Claude-Lydie de Harcourt, sa veuve, obtint le marquisat de Mailloc qui ( à sa mort, arrivée le 25 décembre 1750) passa à son frère Anne-Pierre duc de Harcourt, gouverneur-général de la Normandie, en 1764, maréchal de France en 1775, mort en 1783. » [7]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « … Le domaine fut acquis, le 27 mars 1760 par Sophie-Françoise Lalive de Bellegarde, comtesse de Houdetot. La propriétaire songea dit-on à y installer Jean-Jacques Rousseau. Elle ne mit pas ce projet à exécution et nous priva ainsi d'un bien intéressant chapitre des Confessions. Mailloc resta pour les de Houdetot une simple opération financière d'emploi de fonds. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Houdetot extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=search&motcle=HOUDETOT&rubrique=blasons

     

         Voir : Élisabeth Sophie Françoise Lalive de Bellegarde, par son mariage, comtesse d’Houdetot, née le 18 décembre 1730 à Paris, où elle est morte le 28 janvier 1813, est une salonnière française :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Lalive_de_Bellegarde

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « En 1785, il fut racheté par M. de Couvert de Coulons, président à mortier au Parlement de Normandie. (...)

     

    Blason de la famille Couvert de Coulon par Thorstein1066 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43633031

     

         Mailloc connut encore de mauvais jours pendant la Révolution et le commencement du 19e siècle. Le château devint un grenier à foin et les splendides tapisseries qui ornent le salon servirent à boucher les trous de la toiture. (...)

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     La famille de Couvert de Coulon « vendit Mailloc, en 1813 à M. le marquis de Portes grand-père de M. le comte de Colbert-Laplace, propriétaire actuel (1911). » [4]

     

    Blason de la famille de Colbert-Laplace par Greguar original work by Bluebear2 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5644362

     

         Voir : Jean Pierre-Louis Jean-Baptiste, comte de Colbert-Laplace, né le 6 août 1843 à Paris et mort le 9 octobre 1917 au château de Mailloc, est un homme politique français : 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Louis_de_Colbert-Laplace

    et famille Colbert : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Colbert

     

         « En 1840, une restauration complète refit de Mailloc la belle demeure que nous admirons. » [4]

     

         « L'édifice est victime d'un incendie accidentel dans la nuit du 10 au 11 décembre 1925 du fait d'un feu allumé par une cuisinière logée dans les parties supérieures d'une tour pour se prémunir du froid en dépit d'une interdiction formelle des propriétaires. » [1] :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Décembre 1925  -  L'incendie du château de Saint-Julien-de-Mailloc. 

         Nous avons relaté en quelques mots le déplorable accident oeuvre d'une main inconsciente, qui vient d'anéantir l'une des merveilles monumentales de la Normandie, et d'enfouir sous ses décombres des trésors artistiques conservés pendant plusieurs générations par une famille portant l'un des grands noms du mobiliaire de France, et qui aurait rougi de mettre aux enchères les souvenirs des ancêtres.

     

         Un peu d'histoire - Construit au 16e siècle, au cœur de la vallée d'Orbec, et entouré par les clochers des riants villages de St-Julien, St-Pierre, St-Martin et St-Denis, le château des Quatre Mailloc avait une allure imposante avec ses tours aux dimensions puissantes, aux corniches couronnées d'un bandeau de mâchicoulis. Les archéologues assurent que le corps de logis, éclairé par 30 fenêtres, fut édifié vers le milieu du 17e siècle. Rien ne parait moins prouvé, et il était difficile de distinguer dans l'ensemble du bâtiment les indices d'une restauration quelconque. Les murs qui avaient conservé leur blancheur primitive se détachaient avec grâce au travers de haies, de peupliers, au bord d'une rivière capricieuse qui alimentait jadis ses douves profondes.
    Ce château qui fut d'abord la propriété des barons de Mailloc, dont l'un fut commandeur de l'ordre de Malte, passa par la suite à l'illustre famille d’Harcourt et devint en 1813 l'apanage des Colbert-Laplace.
    Le sinistre de la nuit de jeudi dernier a causé une profonde émotion dans notre région et la nouvelle se répondit rapidement.

     

         Les causes du feu - Voici les renseignements complémentaires que nous avons pu recueillir sur l'événement. Depuis quelque temps, le comte et la comtesse de Colbert-Laplace avaient à leur service trois jeunes Polonaises. La plus âgée d'entre elles, Rosalie Strylar, 35 ans, était chargée de l'office, et deux de ses compagnes remplissaient l'emploi de femme de chambre. Le froid étant devenu très vif la semaine dernière, la cuisinière, dont la chambre était située au plus haut étage de la tour se dressant à l'angle sud-est, demanda à une auxiliaire, Yvonne Caradec, de monter un peu de bois pour lui permettre de faire du feu avant de se coucher. Mise au courant du fait, Mme de Colbert-Laplace, en raison de l'exiguïté du foyer qui ne protégeait pas suffisamment le plancher de la pièce, fit appeler sa bonne et lui interdit formellement de rallumer du feu.

         Bien que très dévouée dans son service, la Polonaise, d'intelligence assez bornée, était particulièrement têtue. En cachette elle continua à approvisionner son bûcher, prenant seulement garde de n'allumer son feu que lorsque les maîtres avaient gagné leur appartement. Jeudi soir, comme de coutume, la petite Yvonne Caradec apporta quelques bûches à la tour. Après être restée une heure environ près de l'étroite cheminée, Rosalie Strylar avait éteint et s’était couchée. Une fumée épaisse envahit bientôt la chambre. Croyant à un accident banal provoqué par l'humidité du bois ou un défaut de tirage, la jeune fille ouvrit un moment la fenêtre pour aérer et se recoucher. Il était environ 23 heures.

     

         Tragique réveil - Au cours de la nuit, une sensation douloureuse l'arracha brusquement au sommeil. Des volutes de fumée rougeâtre tournoyaient dans la pièce et une pluie d'étincelles retombait sur le plancher. La domestique s'empara précipitamment de ses vêtements et s'habilla sur le palier. Malgré le danger, elle ne perdit pas son sang-froid à cette minute tragique et n'avait pas oublié de prendre l'argent de ses gages placé dans un tiroir.

         Quelques instants après Rosalie Strylar descendait l'escalier, sa valise à la main. A la vue des flammes qui gagnaient déjà l'appartement situé au dessous du sien, elle eut peur et poussa un cri de frayeur. Réveillé par les appels déchirants de la cuisinière, le valet de chambre Brouneau, qui avait sa chambre à l'étage inférieur, monta rapidement l'escalier et interrogea la fugitive. Elle ne répondit pas et sa hâta de gagner l'entrée du château.

         Le feu faisait des progrès terrifiants. Un bourdonnement continu résonnait dans la tour du Sud et l'on percevait déjà le bruit de sourds craquements. Drouneau donna aussitôt l'alarme et sonna à la porte de M. de Colbert-Laplace.

         A peine vêtue, Mme de Colbert-Laplace sortit, emportant dans ses bras une petite fille âgée de un an, qui souffrait depuis quelques jours d'une broncho-pneumonie, et un garçon âgé de 4 ans, qui furent conduits chez le jardinier, dans un bâtiment en face du château, où se retrouva bientôt tout le personnel.

     

         La fuite - A ce moment, M. le comte de Colbert-Laplace s'aperçut qu'on avait oublié de prévenir une parente âgée, dont l'appartement était situé au premier étage, Mme Renaut-Jacquemet lorsqu'on secoua sa porte, cette dernière était déjà debout, ayant perçu le bruit des vitres qui tombaient avec fracas. Mme de Colbert-Laplace ayant rencontré dans une allée la cuisinière Rosalie Strylar, lui reprocha en termes très vifs son imprudence fatale. Profondément émue et prenant conscience de sa responsabilité, la Polonaise s'éloigna sans répondre, gagna la route toute proche et se dirigera vers Lisieux, décidée prendre l'un des premiers trains du matin. Elle devait être retrouvée à 6 heures 30 devant les guichets de la gare par le chef de la brigade de gendarmerie d'Orbec.


         Les secours - L'organisation des premiers secours fut très lente. Pas de téléphone dans le voisinage. Deux automobiles partirent à Lisieux et à Orbec. Les services d'incendie de ces deux villes devaient arriver presque au même moment sur les lieux, à 4 heures du matin.
    Entreprendre de combattre le fléau n'était plus une tâche aisée. Le feu s'était étendu avec une étonnante rapidité aux quatre angles de l'immense bâtiment et des gerbes de flammes jaillissaient des hautes tours en poivrières, devenues quatre torches ardentes.

         Avant l'arrivée des pompiers, il y eut peut-être un léger désarroi parmi le nombreux personnel du château, et des minutes précieuses furent perdues sur l'étude des mesures à prendre. En intervenant dès les premières heures, quelques hommes résolus auraient peut-être sauvé quantité d'objets de valeur dans la galerie du rez-de-chaussée. Courageusement. M. de Colbert-Laplace se lança à deux reprises dans la fournaise pour sauver quelques pièces de l'inestimable collection admirée de tous les visiteurs et il réussit à arracher aux flammes un bréviaire richement relié qui avait appartenu à son grand ancêtre Colbert, le ministre de Louis XIV.


         Une ruine - Pendant que le château, embrasé dans toutes ses parties, achevait de se consumer, Mme de Colbert et ses enfants étaient transportées en auto chez un ami, M. du Campars. Les deux motos-pompes de Lisieux et d'Orbec, alimentées par l'eau des douves, fonctionnèrent sans arrêt et jusqu'à 9 heures du matin sans déterminer une accalmie ni réussir à préserver une parcelle du monument. Seuls les murs calcinés restaient debout. Écroulées à l'intérieur, les poutres séculaires constituèrent un nouveau foyer au sinistre et jusqu'à midi les flammes couronnèrent les tours où s'échappèrent des hautes fenêtres.

        En quelques heures, les ravages du feu avaient eu raison de cet édifice majestueux. Toutes les richesses qu'il contenait ont été la proie du fléau.


         Un triste bilan - Parmi les objets dont l'art et l'histoire on à déplorer la perte, citons : Dans le grande salon, au rez-de-chaussée, des tapisseries des Gobelins à personnages; un médaillon de Della Robrra dans un autre salon, des portraits de famille de l'époque du Premier Empire, des meubles anciens et une série de pièces de céramique en pâte tendre et de Sèvres, dans une chambre au premier étage, un mobilier en bois sculpté de l'époque de Henri IV, dans les autres chambres, des meubles des 17e et 18e siècles, des portraits de famille et des bibelots précieux, le cabinet de Laplace, contenant toute la bibliothèque de ce savant, sa correspondance avec les sommités du monde scientifique de l'époque, reliée en plein maroquin rouge, son portrait en pied et ses instruments de précision dans la tour Saint-Julien, la bibliothèque du château comprenant environ 20.000 volumes de mémoires, de travaux historiques et scientifiques et autres livres provenant de la célèbre Bibliothèca Colbertina, reliés aux armes du grand ministre, des bijoux dentelles et de nombreux souvenirs de famille offerts par les souverains et divers membres de la famille Colbert-Laplace.

         M. de Colbert-Laplace aurait seulement pu sauver le bréviaire de Colbert livre de chevet du grand ministre de Louis XIV.

         Une famille américaine voulait, acheter récemment pour un million une des tapisseries dont nous parlons plus haut. Le propriétaire du château de Mailloc, dont on connaît les sentiments élevés, repoussa ces offres. Il n'auraient jamais voulu que ces trésors artistiques traversasses l'Atlantique.

     

         A la belle étoile - Ne possédant pas d'autres immeubles disponibles le comte et la comtesse de Colbert-Laplace ont dû accepter l'hospitalité d'un de leurs amis à Saint-Denis-de-Mailloc. Manquant de vêtements et des objets les plus nécessaires, ils durent se rendre hier à Lisieux pour acheter ce qui leur était indispensable.

         Comme nous l'avons écrit, les sinistrés étaient seulement assurés pour la somme de un million  à l'Ancienne Mutuelle du Calvados et à la Mutuelle de Seine-et-Oise. » [8]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Le sinistre détruit le mobilier, les tapisseries, l'épée de Charles Quint et les bibliothèques. Peu de choses furent sauvées des flammes si ce n'est un bréviaire ayant appartenu à Colbert de par l'action du propriétaire.

         Mal assuré, il n'est pas reconstruit. Cette destruction entraîna une vive émotion dans la région. Une aile a été restaurée et est habitée. » [1]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    Architecture et éléments de décoration :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Organisé sur une base rectangulaire flanquée d’une tour à chacun de ses angles, le château de Mailloc est bâti dans une vallée et sur la rive droite de l’Orbiquet. Edifice considérable réalisé en pierre de taille, il était auparavant flanqué de quatre tours rondes massives couronnées de mâchicoulis et de créneaux, et entouré de fossés. Bel ensemble ordonnancé, une vaste cour d’honneur était largement entourée d’eau ainsi que le château. Sur ces façades en pierre s’ouvraient deux étages de grandes baies, celles du rez-de-chaussée et du premier étage, plus une série de cinq belles lucarnes. Le château apparaissait alors toujours solide et robuste dans l’encadrement des massifs d’arbres d’une belle venue, et dans les surfaces ondulées des prairies.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1824 ; archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     Située côté Sud-Est, la porte d’entrée du château donnait autrefois sur un grand vestibule qui occupait la largeur découverte du corps principal de logis et correspondait avec le grand salon éclairé depuis la façade Sud-Ouest. La salle de billard située à droite du vestibule correspondait avec une petite salle dans la tour. A gauche, étaient la salle à manger, dans la tour Sud, et les pièces de service. Orné d’une tapisserie du 15e siècle représentant Jupiter et Danaé, un bel escalier tournant de la fin du 17e siècle se situait dans le vestibule. Une rampe de fer forgé, d’époque Régence, portait le monogramme H, celui de Claude-Lydie d’Harcourt, Marquise Gabriel-René de Mailloc. » [3]

     

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    Photos ci-dessus : 1. extraite de http://www.tourisme-normandie.fr/les-16-communes/saint-julien-de-mailloc/ ; 2. http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/sortie/jep-visite-guidee-du-parc-du-chateau-des-quatre-mailloc-journees-du-patrimoine-2017/flyer.html ; 3. façade nord-est dans son état actuel par Edouard Hue (EdouardHue) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16782495 ; 4. façade sud-est dans son état actuel Par Edouard Hue (EdouardHue) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16782696  ; 5. http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados/atelier_touchard_mailloc09

     

         « 30 fenêtres éclairaient le corps de logis. Les tours étaient munies de corniches et de machicoulis. Les éléments de mobilier ou de décoration perdus sont très importants : les murs étaient munis de tapisseries des Gobelins, des mobiliers du 17e et 18e, des portraits, des porcelaines de Sèvres. La riche bibliothèque aurait accueilli 20 000 ouvrages dont les documents du savant Pierre-Simon de Laplace. Son cabinet, présent au château, est détruit : sa bibliothèque, sa correspondance, ses instruments. Des ouvrages ayant appartenu à la bibliothèque de Colbert sont également détruits dans le même temps. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « Désormais à l’état de ruines, trois des quatre tours ont perdu leurs planchers et seules ses hautes maçonneries donnent quelques indications sur sa figure d’antan. (...)

         Le château de Mailloc est en cours de restauration. En effet, l’actuel propriétaire souhaite consolider les parties pouvant être conservées et parfaire l’aménagement de la partie habitable, la tour Sud et la façade sud-est ayant pu retrouver leurs fonctions de logement aux rez-de-chaussée et premier étage.

         L’atelier Touchard a été appelé pour apporter des idées d’aménagement de  la partie habitable et proposer une reconstruction de la tour Sud. Le projet prévoit de cristalliser les ruines afin de sécuriser le site et d’en assurer la présentation dans son écrin de verdure. La tour Sud sera également restituée jusqu’à son niveau d’arase afin de créer un niveau supplémentaire. (…)

         Ouvrage historique qui a parcouru de multiples époques, cette demeure est aussi intéressante par son architecture, ses ensembles intérieurs que par les souvenirs laissés par les deux grandes familles qui l’ont habitée, comme le ministre et homme d’Etat Colbert, le savant et astronome Laplace, ou encore le général marquis de Laplace. » [3]

     

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     Photos ci-dessus extraites de http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados/

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)LES REMPARTS DE MAILLOC (Calvados)     « La sépulture de Laplace, en forme de temple grec à colonnes doriques, se trouve dans un pré à l'écart du village de Saint-Julien-de-Mailloc. » [1] à peu de distance de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrande du 16ème siècle située au bord de la D 519 reliant Lisieux à Orbec (NDB).

     

    Ci-dessus, à droite : photo de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrande du 16ème siècle, photo extraite de http://tourisme.aidewindows.net/saint-julien-de-mailloc.htm ; à gauche photo de Nadine Toudic extraite de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pierre-Simon_de_Laplace

     

    Protection :

     

         « Le château est inscrit monument historique depuis le 17 mai 1933. » [8]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait du Guide des étrangers à lisieux et dans ses environs par Armand Marie-Cardine http://www.bmlisieux.com/normandie/cardin01.htm

    [3] Extrait de http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados

    [4] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne ; Éditeur : Société historique et archéologique de l'Orne (Alençon) ; Date d'édition : 1911 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457259t/texteBrut

    [5] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados : Arrondissement de Lisieux, Volume 5 par Arcisse de Caumont ; F. Le Blanc-Hardel, 1867 - 846 pages https://books.google.fr/books?id=FH1VAAAAcAAJ&pg=RA1-PA822&focus=viewport&dq=Ch%C3%A2teau+de+Mailloc&hl=fr&output=text#c_top

    [6] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... article du Vte L. Rioult de Neuville Calvados, date d'édition : 1895 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f197.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mailloc%22.texteImage

    [7] Extrait de l'Histoire de Lisieux par Louis du Bois, Volume 2 ; 1845.

    [8] Extrait de http://villesducalvados.free.fr/01stjulienmailloc.htm

    [9] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f490.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom# 

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Mailloc

    http://www.ateliertouchard.fr/index.php/archives/project/mailloc-calvados

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6217

    https://laplace.etab.ac-caen.fr/IMG/pdf/biographie_ps_de_laplace.pdf

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