• LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime)

     

         On trouve à Bretteville-du-Grand-Caux (canton de Goderville, Seine-Maritime) une motte féodale des 11e-12e siècles.

     

         « Le nom de la localité est attesté sous les formes Brittam villam entre 1028 et 1033, Notre Dame de Bretteville près Godarville aux 15e et 16e, Breteville en 1687, Bretteville-la-Chaussée en 1877. Ce toponyme est issu de l'ancien français brette qui signifie « breton », mais dans son acception ancienne, c'est-à-dire « originaire de l'actuelle Grande-Bretagne ». La référence au pays de Caux dans le nom de la commune a été ajoutée en 1947. Le Grand-Caux représente la partie occidentale du pays de Caux.» [3]

     

    LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime)    LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation de la motte de Bretteville-du-Grand-Caux ; blason moderne de la commune de Bretteville-du-Grand-Caux par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9483155

     

    LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime)     « Située aujourd’hui en plein champ, à 600 mètres au sud du village, la motte se rattachait primitivement à un hameau en forme de « village-rue ». Selon une disposition souvent observée en Haute-Normandie, elle ne se dressait pas au bord du chemin, mais à environ 200 m de celui-ci. On peut interpréter ceci comme la marque d’une volonté de distanciation par rapport à l’habitat paysan, ce dernier étant généralement regroupé le long de la rue.
         Haute de sept mètres, la motte se présente comme un tronc de cône régulier. Le diamètre de sa plate-forme supérieure est de l’ordre d’une vingtaine de mètres. Au nord se voient les restes d’une petite basse-cour semi-circulaire, avec rempart de terre et fossé. Plus au nord s’étendait une seconde cour, de proportions plus vastes. Il n’en subsiste que la moitié ouest, le reste ayant été détruit vers 1844 pour être mis en labour. En dépit de ces lacunes, l’ensemble castral de Bretteville n’est pas dépourvu d’intérêt. Actuellement bien dégagé - le site est en prairie -, il constitue un des exemples les plus évocateurs de châteaux à motte en Haute-Normandie. 
          Faute de textes, une grande obscurité règne sur l’histoire de cette fortification. On sait toutefois que la terre de Bretteville fit partie du comté d’Évreux après avoir été enlevée à la cathédrale de Rouen par l’archevêque Robert (989-1037). Les comtes possédaient encore des biens dans cette localité au début du 12e siècle. Il n’est donc pas exclu que le château ait été fondé par l’un de ces personnages, peut-être Guillaume d’Évreux, grand bâtisseur de châteaux à motte à la fin du 11e siècle. » Jacques Le Maho [1]

     

    Photo ci-dessus extraite de Châteaux forts : assiéger et fortifier au Moyen Âge par Stéphane W. Gondoin ; Éditions Cheminements, 2005 - 339 pages

     

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    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; au centre et à droite, deux photos extraites du site Google Map.

     

         « Bretteville-du-Grand-Caux, cant. Goderville

         Il existe encore, à Bretteville, une belle motte pourvue d'une double basse-cour. L'abbé Cochet en signale une autre, qui aurait été détruite vers 1844 ; elle était, dit-il, de forme allongée, et couverte de taillis ; son emplacement fut converti en labour (S.I.H.A., p. 380.). (...)

     

         Bretteville-du-Grand-Caux, cant. Goderville. — Parcelle cadastrale : B 161. Coord. Lambert : 219,50 — 459,35. — Fief : Fécamp, 14

    LES REMPARTS DE BRETTEVILLE-DU-GRAND-CAUX (Seine-Maritime)     La motte est située au milieu des champs, à 600 mètres au sud du village, dont elle est séparée par un petit talweg aux versants argileux où se développait encore un bosquet il y a quelques années. Son imposante masse circulaire domine de sept mètres les alentours, terminée par une plate-forme horizontale de vingt mètres de diamètre. L'abbé Cochet y vit de « fortes et épaisses murailles », qui n'existent plus. Autour s'ouvre un fossé sec, aux parois abruptes, de 4 mètres de profondeur.

         La motte est côtoyée vers le nord par les vestiges d'une petite cour demi-circulaire, large de 20 mètres, que barre un talus fossoyé. Il ne reste qu'à peu près la moitié de la structure primitive, car son extrémité orientale a été nivelée pour être transformée en terre de labour.

         Derrière cette cour se développait une seconde enceinte de proportions plus vastes, offrant une largeur de 30 mètres. Son rempart n'est plus qu'un bourrelet très estompé, décelable surtout en lumière frisante. Comme la première cour, elle a subi une amputation considérable lorsqu'à été agrandie la pièce de terre adjacente au site. Toutefois, il est possible de restituer en partie la silhouette de la portion manquante en s'aidant du tracé d'un chemin vicinal qui la longeait et qui figure sur le plan cadastral ancien. On constate ainsi que la cour présentait une forme de haricot, très caractéristique, enveloppant un espace dont le plus grand axe mesure environ cent mètres. Au total, l'ensemble tripartite constitué par la réunion de la motte, de la petite cour et du grand baile, s'inscrivait dans un triangle isocèle aux faces bombées, d'un demi-hectare de superficie. (...)

         Robert, archevêque de Rouen et comte d'Évreux, s'attribua Bretteville, au sud de Fécamp ; entre 1028 et 1033, il en rendit la terre ainsi que l'église à la cathédrale de Rouen, restitution purement formelle puisque Bretteville faisait encore partie du comté d'Évreux au 12e siècle. » [2]

     

    Plan ci-dessus extrait de ce même document.
     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Pays_caux/goderville/0416BrettevilleGrandCaux/index.htm

    [2] Extrait de L'apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho ; Archéologie médiévale, année 1976, 6 pp. 5-148 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [3] Extrait de Wikipédia

     

    Bibliographie

     

    O J. Le Maho, « L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l’époque ducale », Archéologie Médiévale, t. VI, 1976, p. 10, 14, 112 et 130-1 ; Id., « Parcs et courtils – Observations sur l’environnement des châteaux de terre et de bois en pays de Caux aux 11e et 12e siècles », actes du 105e Congrès national des Sociétés savantes, Caen, 1980, Archéologie, p. 179-180.  https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

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  •        Sur la commune de Grosley-sur-Risle, se trouvent les vestiges d'un château fort au lieu-dit le Pin ou la Chapelle-du-Pin dans le bois de Conchez. Ce château fort appartenait « au 12e siècle à la famille Dupin (base Mérimée) » Il est fait mention d'une chapelle sur le cadastre ancien. Des fouilles archéologiques menées par Pierre Lemaître ont été effectuées sur ce site de 1984 à 1990. Ce sont les comptes-rendus des fouilles de la Chapelle-du-Pin dans les numéros de l'Archéologie Médiévale qui figurent ci-après [NdB] :

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)

     

    Plan de situation de la motte féodale de la Chapelle-du-Pin à Grosley-sur-Risle ; blason moderne de la commune de Grosley-sur-Risle par Celbusro - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27085102

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)     1985 : « GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle-du-Pin. (Coord. Lambert : 488,600 x 2452,550). - Le site de la Chapelle-du-Pin est un ensemble archéologique composé d'une motte féodale réaménagée en enceinte circulaire cratériforme, d'une basse-cour quadrangulaire et d'un complexe villageois avec tous ses éléments socio-économiques (chapelle, enclos, vivier, etc.). L'ensemble couvre une superficie de 3 hectares environ dans un lambeau de la forêt de Beaumont. Il domine la vallée de la Risle, sensiblement en retrait sur le plateau du Neubourg. A l'examen externe du site, il est possible de définir les grandes séquences de l'évolution de la résidence seigneuriale fortifiée proprement dite. Sans qu'il soit permis de dire qu'il s'agit du premier état du site, il y eut édification d'une motte de 35 m de diamètre à la plate-forme sommitale, puis, peut-être avec des phases transitoires, aménagement du site pour lui donner l'aspect d'un shell-keep aujourd'hui observable. Ceci a dû se faire par un surcreusement des fossés entourant la motte d'une part, et remodelage de la plate-forme avec adjonction d'une chemise maçonnée (silex et blocs de grisou taillés) d'autre part. Les données archivistiques connues actuellement permettent de situer le rôle géopolitique tenu par cet ensemble entre le milieu du 11e s. et les premières années du 13e s., c'est-à-dire dans la trame historique de la Normandie ducale. Les diverses mentions des seigneurs du Pin relevées dans les textes consultés ne laissent aucun doute sur leur dépendance du lignage normand des « Beaumont ». L'intérêt des recherches archéologiques entreprises tient à la présence des divers éléments d'un complexe médiéval en milieu rural et d'un remarquable état de conservation de l'ensemble.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du site de la chapelle du Pin extraite du site Google earth.

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)     La première campagne de fouille, menée durant l'été 1984, a porté sur la basse-cour quadrangulaire (45 m x 55 m) jouxtant l'enceinte par le N.-E. Une zone de 300 m2 a été l'objet des recherches, dans l'angle S.-E. de la basse-cour en incluant la face interne du rempart la ceinturant. Un mur de 1,10 m de large fut mis au jour, perpendiculairement au rempart sud, à 5 m environ de l'angle interne formé par les remparts sud et est. Il a été dégagé sur une longueur de 10,50 m où il s'articule alors avec un second mur, de même largeur, orienté perpendiculairement, vers le centre de la basse-cour. Ces deux murs semblent délimiter, en partie, un grand bâtiment dont 10,50 m est la seule dimension intérieure connue en l'état des recherches. Près de l'angle interne du bâtiment, et appuyée sur le premier mur, une cheminée monumentale fut dégagée sans, toutefois, que la sole ait été mise au jour. Elle est constituée de deux piédroits en blocs de calcaire taillés, espacés de 2,60 m et d'un contrecœur en tuileaux jointoyés à l'argile. En fait, ce bâtiment ne résulte pas de la dernière occupation du site. S'il traduit bien la dernière phase d'occupation organisée de ce secteur de la basse-cour, la fouille a mis en évidence des niveaux postérieurs relevant d'une réutilisation de l'espace considéré. Deux fours domestiques circulaires ont été édifiés sur l'arase du grand mur et, pour l'un d'eux, en partie sur l'éboulis du mur. Les matériaux utilisés pour leur construction sont empruntés aux murs (silex), à la cheminée (pierres calcaires et tuileaux) et aux tuiles de la couverture du bâtiment alors en ruines. A ces fours correspondent deux niveaux d'occupation, une aire de circulation et un dépotoir situé dans une infractuosité du mur servant d'assise aux fours. Ces derniers se succèdent dans le temps sans phase d'interruption. Un lot important de céramiques a été mis au jour dans ces deux niveaux avec pré-dominence de la forme écuelle. Une deuxième cheminée monumentale, du même type que la précédente, fut mise au jour, appuyée sur la face nord du second mur. Une surface de terre argilolimoneuse fortement indurée, venant s'appuyer sur le contrecœur, témoigne d'une aire de circulation ou cour, peu riche en mobilier archéologique. La campagne de fouilles 1984 aura porté exclusivement sur les horizons archéologiques issus d'une réutilisation très rudimentaire d'un site médiéval fortifié abandonné et permet d'appréhender le devenir de celui-ci au bas Moyen Age et dans les périodes post-médiévales. En effet, les premiers résultats des données recueillies autorisent à situer la réoccupation du site entre la fin du 14e s. et la première moitié du 16e s. La prochaine campagne aura pour objectifs la confirmation de cette hypothèse par l'ouverture d'autres zones de fouilles et la fouille des niveaux antérieurs reconnus en sondage. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre) » [1] 

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1826 [section B]

     

     LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure) LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure) LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)

     

    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         1986 : « GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle du Pin (Coord. Lambert : 488,600 x 2452,550). — La première campagne de fouilles avait porté essentiellement sur les réoccupations du bas Moyen Age et des périodes post-médiévales. Les niveaux d'occupation reconnus concernaient les activités domestiques d'un groupe humain dont les conditions d'habitat restaient à préciser. La campagne 1985 aura permis de définir en partie cet habitat. L'an passé, des structures de plein air avaient été mises au jour : fours domestiques et aire de circulation, dans un site ruiné, avec récupération des matériaux de construction de bâtiments antérieurs. Un habitat correspondant à cette séquence a été reconnu, il s'agit d'un bâtiment préexistant, réaménagé pour la circonstance. Appuyé sur un gros mur de silex nettement plus ancien, qui en constitue le mur sud, ce bâtiment est fait de trois murs en torchis sur solin de silex dont un a été l'objet de soins particuliers lors de sa réalisation, antérieure aux solins nord et est. Aucune trace de structure en bois n'a été décelée. Ce bâtiment, de 4,50 x 8 m environ, aurait pu être construit sans colombages comme il en existe encore en élévation près du site archéologique (bâtiments de fermes à Grosley et à Bare). Il était couvert de tuiles « à crochet » ou « à cheville », avec une prédominence bien marquée pour le premier type. Cette phase de l'occupation du site paraît être comprise entre 1400 et 1550 environ. Cette réoccupation fait suite à un abandon du site dans la seconde moitié du 14e s. qui n'a pas dû excéder deux ou trois décennies et a entraîné la destruction partielle des bâtiments et un dépôt humifère. L'habitat antérieur était constitué de deux bâtiments rectangulaires adossés de part et d'autre d'un gros mur de silex déjà mentionné. Là encore, outre le mur en silex, l'ossature se compose de solin en silex, blocs de calcaire marneux et grison (brèche sédimentaire formée d'un agglomérat de silex à ciment silico-ferrugineux), avec élévation en torchis et couverture de tuiles. Chacun de ces bâtiments était doté d'une cheminée monumentale. Le bâtiment sud était prolongé, sur son pignon ouest, par un petit appentis. La chronologie relative établie et les caractères typologiques de la céramique permet de situer cette séquence à la fin du 13e s. et au 14e s. En fait, ces deux constructions succédaient à un important bâtiment rectangulaire de 11 X 16 m. Lui-même fait suite à une construction plus ancienne dont un mur arasé a été reconnu. Pour ces deux derniers états, le matériau essentiel est le silex ; ce mode de construction a nécessité l'édification de murs épais (de 0,90 m à 1,10 m). Les conditions météorologiques du mois d'août, très défavorables au travail de terrain, n'ont pas permis la fouille des niveaux d'occupation correspondant à cette séquence ; toutefois, quelques observations ont pu être faites : un incendie a affecté cette zone et la céramique recueillie autorise à placer cette phase aux 12e et 13e s. Les deux premières campagnes auront permis d'appréhender l'évolution de l'habitat dans la zone considérée tant au point de vue conceptuel que technologique. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre). » [2]

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)     1987 : « GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle du Pin (Coord. Lambert : 488,600 x 2452,550). — La campagne de fouilles de 1986 avait deux objectifs : poursuivre l'étude de la basse cour et commencer la fouille de l'enceinte principale de la résidence seigneuriale. Dans la basse cour, les deux premières années de fouilles ont révélé des constructions de types différents selon la séquence d'occupation considérée — maisons en torchis sur solins de silex et constructions plus massives à gros murs porteurs en silex. L'extension des surfaces en fouille d'une part, la poursuite des décapages en profondeur d'autre part, auront permis de mettre en évidence de nouvelles structures verticales. Un petit bâtiment de 7,50 x 5,70 m, avec des murs en silex et chaînages de grison, s'appuie sur le rempart sud ; ce dernier en constituant un des éléments porteurs. La fouille de ce bâtiment a permis de reconnaître la structure du rempart. Il s'agit, en fait, d'un mur-glacis en silex, parementé sur la face interne, en glacis vers l'extérieur. Compte tenu du volume de son éboulis, la hauteur de ce mur-glacis devait être supérieure à 2,50 m (il est conservé sur une hauteur moyenne de 1,80 m). Ce procédé d'édification permettait l'intégration du rempart défensif dans l'architecture des bâtiments construits sur le pourtour de la basse cour. Ce rempart s'est écroulé lors de l'avant dernière séquence d'abandon du site puisque les dernières couches d'occupation recouvrent la base de l'éboulis. Des structures de bois ont été mises au jour. Outre un trou de poteau ne se rapportant pas à une structure connue à ce stade de la fouille, une tranchée de sablière basse témoigne d'un mur pignon vraisemblablement en torchis et bois ; ce mur fermait par l'Ouest un grand bâtiment en «L ». L'horizon archéologique antérieur aux couches d'occupation de ce grand bâtiment a livré un four domestique de plan hexagonal, en tuileaux. La céramique qui lui est associée est du type « vases à lèvres en bandeau », non vernissée. Second pôle de cette campagne de fouilles, l'enceinte circulaire principale a été l'objet de recherches dans le quart nord-ouest, incluant le rebord de la plate-forme et les deux premiers mètres de pente vers le fossé ceinturant l'enceinte. L'examen externe du site nous avait conduits à évoquer la présence d'une fortification de type «shell-keep ». La fouille a confirmé l'observation et mis en évidence une enceinte maçonnée de plan polygonal, ceinturant la plate-forme sommi-tale. D'une épaisseur de 1,90 m à 2,00 m, elle est édifiée en silex et pierres calcaires taillées dans les angles internes et externes de la chemise. Un passage pratiqué dans l'enceinte, au Nord, permettait d'accéder à une plate-forme large de 1,20 m environ. Ce passage est, par ailleurs, le point de départ d'un escalier en pierres taillées inséré dans l'épaisseur du rempart. À 6,50 m vers l'intérieur de la résidence ainsi circonscrite, un mur de 1,20 m d'épaisseur, à pans coupés, délimite des bâtiments disposés en couronne. Un seul de ces bâtiments est en fouille à ce jour. D'une forme très irrégulière (juxtaposition de trapèzes quelconques), il est fermé par des murs rayonnants non jointifs avec le rempart extérieur, afin de permettre la circulation des occupants. Dans le mur intérieur, une fenêtre à large embrasure éclairait la pièce du rez-de-chaussée. Elle est agrémentée de deux bancs en pierres placés en vis-à-vis convergeant vers l'allège. Cette allège est en sur-épaisseur (0,20 m) par rapport au mur recevant la baie. Le sol de la fenêtre est surélevé de 0,60 m environ du sol d'occupation du bâtiment, sol de terre battue. En l'état de nos recherches, une approche chronologique fine serait, pour le moins, hasardeuse. La céramique s'apparente aux types les plus anciens mis au jour dans la basse cour et, peut-être, à la céramique de l'enceinte de Sébécourt, distante d'une dizaine de kilomètres. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre). » [3]

     

         1988 : « GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle du Pin (Coord. Lambert zone II 488,600 x 2 452,550). — La quatrième campagne de fouilles sur le site de la Chapelle-du-Pin avait pour objectifs l'étude du système d'accès à la basse-cour de la résidence seigneuriale et l'exploration du secteur N.O. de la basse-cour, nonobstant la poursuite des recherches entreprises les années précédentes, habitats du bas Moyen Age et plate-forme sommitale de la motte. L'étude de l'accès à la basse-cour fut réalisée sur une surface de 240 m2 et permet d'appréhender sa configuration. Il est pratiqué au milieu du rempart d'enceinte oriental, long de 60 m environ. Dans son état originel, il s'agit d'un goulot rentrant, large de 3,20 m constitué par un retour à angle droit du mur d'enceinte sur une longueur de 5,50 m. L'épaisseur des deux murs constituant ce goulot est identique à celle du mur ceinturant la basse-cour : 1,80 m. Ils sont édifiés en silex taillés, les angles sont renforcés de blocs taillés soit en calcaire, soit en grison (conglomérat siliceux à ciment silico-ferrugineux du Pays d'Ouche). Antérieurement à la seconde moitié du 14e s., les deux murs rentrants ont été prolongés sur une longueur de 4,70 m mais, cette fois, ces murs n'ont plus que 1,20 m d'épaisseur. Ils forment donc un ressaut de 0,60 m avec les murs antérieurs. L'extrémité de chacun d'eux est formée par un contrefort élevé en blocs calcaires taillés. Ce passage obligé pour accéder à la basse-cour a, alors, une longueur de 10 m environ. Au cours du 14e s., lors de la réoccupation du site, ces murs, conjugués au rempart d'enceinte, vont constituer les bases pour l'édification de deux maisons d'habitation situées de part et d'autre du couloir d'accès ; pour ce faire, des solins de silex seront construits, supportant des murs d'argile de 0,30 m à 0,40 m d'épaisseur. Les deux habitats ainsi délimités ont pour dimensions : 8 m x 4,50 m et 8 m x 4 m.

         Dans le secteur N.O. de la basse-cour, l'examen externe du site laissait présager des structures maçonnées importantes. La fouille a révélé un bâtiment de grandes dimensions. Les mesures intérieures sont, seules, connues avec précision : 6,55 m x 14,20 m. Ce bâtiment est orienté E.-O. Il est adossé au mur d'enceinte nord de la basse-cour, qui en constitue l'un des murs porteurs. Le mur pignon ouest jouxte le fossé ceinturant la motte. Le mur goutterau sud a une épaisseur de 1 m. Le parement intérieur de ce dernier présente un ressaut en retrait de 0,15 m, lissé au mortier. Ce ressaut est situé à 1,20 m au-dessus du sol intérieur du bâtiment. Il diminue d'autant l'épaisseur du mur sud dans sa partie supérieure. On accédait à cet édifice par une porte monumentale aux pieds-droits très ouvragés. Ce bâtiment, antérieur au 14e s., ne fut pas réoccupé au bas Moyen Age où les paysans n'ont pas réutilisé les ruines, sinon comme carrière de pierres. Cette construction est la plus soignée actuellement mise au jour. La grande quantité de blocs calcaires taillés, certains en voussoirs, permet d'envisager des ouvertures en plein cintre. L'absence de mobilier archéologique, le soin apporté à la construction, la présence de dizaines de boules de déjection de rapace, nous ont conduits à l'hypothèse d'un édifice cultuel plutôt qu'à vocation d'habitat. Peut-être avons-nous, là, la chapelle castrale de l'ensemble seigneurial ? Commencée en 1986, la fouille de la résidence seigneuriale proprement dite a livré une cheminée monumentale engagée dans le mur intérieur du bâtiment mis au jour l'an passé. Conservée sur une hauteur de 1,50 m, le contre-cœur a une largeur de 2,86 m. La sole est en tuileaux, sa profondeur est de 1 m. La campagne de 1987 confirme l'existence d'une organisation des constructions de la plate-forme sommitale de la motte selon le type « shell-keep ». L'occupation de ce bâtiment semble avoir perduré jusqu'au premier tiers du 13e s. Au terme de ces quatre années de recherches, les grandes séquences d'occupation de ce site sont connues pour la période postérieure à la seconde moitié du 12e s. L'abondant matériel céramique recueilli permet de sérier des phases d'évolution corrélativement à ces séquences. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre). [4] 

     

          1989 : GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle du Pin (Coord. Lambert zone II 488,600 x 2452,550). — La programmation des recherches sur le site de la Chapelle du Pin a été modifiée suite à l'autorisation pluri-annuelle délivrée en 1988. L'obstacle majeur opposé aux recherches réside dans la masse de matériaux provenant de l'effondrement des structures d'habitat sur la résidence seigneuriale proprement dite. La topographie de cette dernière interdit toute aide mécanisée sans aménagement fort coûteux. S'agissant de la basse-cour, là où l'accès aisé permettrait l'intervention d'engins de terrassement, l'expérience de nos fouilles montre que la répartition des bâtiments d'une part, la nature des structures — petits solins de silex affleurant parfois sous le couvert végétal — d'autre part, rendent aléatoire, voire impossible, l'appel à ces techniques de fouilles. Seuls les abords extérieurs pourraient être traités mécaniquement, avec toutefois quelques réserves puisque la campagne de fouilles de 1988 a livré un important dépotoir contre le parement extérieur du rempart. La campagne fut donc essentiellement orientée vers les travaux de terrassement afin de libérer des surfaces de fouilles en décapage de grande surface.

         Néanmoins, ceux-ci auront permis de dégager le bâtiment principal de la résidence seigneuriale déjà signalé dans cette chronique (Archéologie Médiévale, t. 16 (1986) et t. 17 (1987)). Ce bâtiment présente un plan selon un secteur polygonal. Sa longueur développée est de 27 m pour une largeur moyenne de 6,50 m. Deux escaliers, dont un rapporté lors des derniers aménagements du bâtiment, révèlent l'existence d'un étage au moins. Le rez-de-chaussée est doté d'une cheminée monumentale ; trois fenêtres ouvertes sur l'espace intérieur de l'enceinte assurant un médiocre éclairage. Deux portes pratiquées dans les murs rayonnants, aux extrémités ouest et est du bâtiment, en étaient les seuls moyens d'accès. Les murs étaient enduits sur leur face interne ainsi que les parements de tous les passages piétonniers. Un conduit horizontal de section carrée, fait de tuiles plates, parcourt le mur rayonnant est ouvert sur l'intérieur du bâtiment d'une part et sur une porte d'autre part, sa fonction demeure énigmatique. En aucun cas, il ne peut s'agir d'une canalisation d'évacuation d'eau. Le mobilier recueilli place l'abandon de ce bâtiment dans le premier quart du 13e s. Aucune occupation postérieure n'est notée ; le bâtiment était totalement effondré, les murs éboulés, dans le premier quart du 15e s. comme en témoignent les objets mis au jour sur la couche supérieure des éboulis, fortement hydromorphisée. Dans la basse-cour, plusieurs nouvelles unités d'habitat ont été reconnues. Soit qu'elles appartiennent aux deux séquences de réoccupations villageoises soit qu'elles constituent les éléments domestiques de la résidence seigneuriale. Le bâtiment situé au N.O. de la basse-cour est fouillé, mis à part un quart de sa surface intérieure laissé comme témoin. Une rangée de pierres calcaires taillées délimite deux secteurs à l'intérieur de ce bâtiment. Sa configuration et l'absence de mobilier nous amènent à envisager, ici, la chapelle castrale. Ruiné avant les réoccupations paysannes, il ne fut pas réutilisé, pas même comme source de matériaux alors que les éléments architecturaux de qualité abondaient. Un très grand bâtiment, adossé au rempart nord de la basse-cour, a été partiellement reconnu. Ses dimensions, encore approximatives, seraient de 12 m de largeur pour une longueur dépassant 25 m. Il était muni d'une grande porte à deux battants d'environ 5 m d'ouverture. Un des vantaux a laissé les traces des ouvertures successives par l'usure des pierres de seuil. Le mobilier archéologique recueilli au cours de cette campagne couvre surtout les deux dernières phases d'occupation, séquences au cours desquelles le site fut investi par une communauté paysanne, extension probable du village jouxtant la basse-cour par l'est. Le mobilier corrobore nos précédentes hypothèses quant à l'approximation chronologique de l'abandon du site. Celui-ci se situe à la charnière des 15e s. et 16e s. Enfin, un sondage effectué dans le secteur S.E. de la basse-cour a permis de mettre en évidence un sur-sol sur deux mètres carrés environ. Très cendreux avec de gros fragments de charbon de bois, il a livré une trentaine de tessons de céramique. Un premier examen de cette céramique, en particulier des cols et des lèvres, situe celle-ci au 12e s., voire pour certains types de bandeaux précoces, au 11e s. Cet horizon, nettement sous-jacent aux bâtiments maçonnés classés dans la dernière phase de l'occupation seigneuriale, pourrait être contemporain de l'établissement de la famille du Pin en cet endroit au cours du 11e s. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre). » [5]

     

         1990 : « GROSLEY-SUR-RISLE (Eure). La Chapelle du Pin (Coord. Lambert zone II : 488,600 x 2452,550). — La sixième campagne de fouilles sur le site de la Chapelle du Pin fut orientée selon deux axes de recherches principaux : la résidence seigneuriale d'une part, la prise de possession par une communauté paysanne du château abandonné et la création corrélative d'une extension du village jouxtant la résidence d'autre part (cf. Archéologie Médiévale des années précédentes). La résidence seigneuriale. Outre la fouille du grand bâtiment du shell-keep poursuivie cette année, l'étude du système d'accès à la plate-forme sommitale depuis la basse-cour fut commencée. Les premiers résultats obtenus confirment l'hypothèse d'une tour-porte située à l'est de la plate-forme. Il serait prématuré d'exposer le processus d'accès, néanmoins nous percevons déjà sa fonction de sas avec une ouverture à l'étage ; ce dernier se trouvant de plein-pied avec l'espace intérieur de l'enceinte. Si cette ouverture est unique, on pénétrait dans la résidence proprement dite par le bâtiment sud (reconnu mais non fouillé). La fouille du grand bâtiment (Archéologie Médiévale, t. 19 (1989)), confiée à un groupe d'étudiants en archéologie de l'université de Barcelone, a mis en évidence un cloisonnement rayonnant à l'intérieur de ce bâtiment. La cloison reconnue est située à droite de la cheminée et près d'une fenêtre. La cloison est révélée par une différence de niveau des deux secteurs d'habitat ainsi délimités, par des silex répartis régulièrement sur son tracé et par de nombreux clous de 4 à 6 cm de longueur. Il est donc vraisemblable que cette cloison était faite de planches uniquement, peut-être sur un bâti de bois. La répartition spatiale des clous révèle que cette cloison bascula vers l'ouest. Dans la basse-cour, la progression des décapages permet de suivre l'évolution des bâtiments, tant pour les séquences seigneuriales que villageoises. On a pu noter plusieurs changements de plan au sol soit par adjonction soit par suppression de murs. Seule la chapelle castrale semble avoir gardé un plan constant durant toute son utilisation.

         Cette campagne a, par ailleurs, mis en lumière les modes de couverture des bâtiments. Hormis le bâtiment résidentiel de la motte et la chapelle, couverts de tuiles dans la dernière phase d'occupation, les bâtiments domestiques de la basse-cour ont dû recevoir une couverture légère (végétale ou bardage de bois).

         L'occupation paysanne. La campagne de fouilles 1989 a mis en évidence une nouvelle maison paysanne dans le secteur N.O. de la basse-cour. Edifiée selon le schéma traditionnel à Grosley (cf. Archéologie Médiévale des années antérieures), elle est de dimensions plus petites (6,50 m x 3,10 m). Elle jouxte une autre habitation déjà reconnue, aménagée à partir d'un bâtiment préexistant. La dernière occupation de ce groupe d'habitations est bien datée par les découvertes monétaires : deuxième moitié du 15e s. L'extension des décapages du secteur S.E. de la basse-cour nous permit de reconnaître une première séquence d'occupation paysanne. Elle témoigne vraisemblablement du premier établissement villageois dans la basse-cour. Il s'agit, en l'état de nos recherches, de deux bâtiments adossés côte-à-côte au rempart est de la basse-cour. Les dimensions de l'un sont connues : il est de plan carré ayant 5 m de côté. Ils n'étaient pas couverts de tuiles. La fouille de ces habitations révèle que l'occupation fut brève et précéda immédiatement l'édification des maisons paysannes de l'extension villageoise proprement dite. Sans doute avons-nous là, révélée par ces deux bâtiments, la première tentative d'appropriation de la basse-cour par les paysans pour étendre leur village. (Responsable de la fouille : Pierre Lemaitre). » [6] 

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)

     

    Ci-dessus, document extrait du PDF : "Révision du plan d'occupation des sols, élaboration du plan local d'urbanisme, Porter à la connaissance de l'état, août 2013, Commune de Grosley-sur-Risle : le patrimoine historique et bâti, page 22. http://www.eure.gouv.fr/content/download/8024/45747/file/Grosley%20sur%20Risle.pdf

     

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         " Grosley. Au bord de la forêt de Beaumont, près le chemin de fer, ruines d'un très ancien château.
           Au hameau de Conchez existait une enceinte de forme rectangulaire irrégulière rappelant le camp des Fossés St-Pantaléon, dite « Camp de Conchez aujourd'hui nivelée par la culture. En outre, il existe au Nord de Conchez, à l'ouest de la route de ce hameau à Barc, à 1 kilomètre de ce dernier village, la « Motte de la Chapelle du Pin », de 90 mètres environ de diamètre extérieur, et défendue par des fossés.
    Des vestiges de constructions ont été reconnus sur cette butte.
          Il reste enfin à signaler dans la forêt de Beaumont, à 150 mètres environ à l'O. du Rond Bécasse, le camp trapézoïde des Fossés Saint-Pantalon. Les côtés paralèlles sont orientés N.-S., l'entrée est à l'est vers le milieu du plus grand côté. La plus grande longueur de ce camp est de 130 mètres, sa largeur mesure 60 mètres environ.
           Sur la carte d'Etat-major on voit mentionné à 1 km. au N.-O. de Grosley, « La Rivière, Ruines ». Cette indication vise très probablement les vestiges du vieux château-fort dont il est question ci-dessus.
    Delisle et Passy, Op. cit., t. II, p. 208. L. Coutil 29e
    Rapport Comm. des Enc. (Bull. S. P. F., t. VI, 1909, p. 285).
    Id. 30e Rapport, etc. (Ibid., p. 350). ID. Archéol. gaul. etc.
    arr. de Bernay, p. 44 à 49. Inv. bibl. de la Comm. des Enc.
    de Fr., loc. cit., p. 153. Alm.-Ann. de l'Eure, 1916, p. 467.
    Carte de l'Etat-Major au 1/80.000e, Bernay, N.-E. " [8]
     

     

     --------------------------------------------------------------------------------------

     

         Un autre château fort des 14e et 15e siècles (?) se dressait près de la Risle au lieu-dit le Vieux-Château.

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)   LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)  LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)

     

      Ci-dessus : à gauche ruines du Vieux-Château de Grosley-sur-Risle, photo extraite de https://www.communes.com/photo-grosley-sur-risle,23993 ; à droite un plan extrait du cadastre napoléonien de 1826 [section A]

     

    A proximité, à Grosley-sur-Risle :

     

    LES REMPARTS DE GROSLEY-SUR-RISLE (Eure)    « L'église Saint-Léger (11e, 15e, 16e et 17e) Inscrit MH (1954). L'église a été construite au 12e siècle (mur sud) ; le mur nord a été reconstruit au 15e siècle ; la façade, le chevet et la charpente datent du 16e siècle et la sacristie du 18e siècle. » [7]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle-du-Pin. In: Archéologie médiévale, tome 15, 1985. pp. 272-273; https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1985_num_15_1_1158_t1_0272_0000_1

    [2] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle du Pin. In: Archéologie médiévale, tome 16, 1986. pp. 217-218;https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1986_num_16_1_1179_t1_0217_0000_3

    [3] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle du Pin. In: Archéologie médiévale, tome 17, 1987. pp. 239-240;https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1987_num_17_1_1197_t1_0239_0000_2

    [4] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle du Pin. In: Archéologie médiévale, tome 18, 1988. pp. 360-361;https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1988_num_18_1_1220_t1_0360_0000_2

    [5] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle du Pin. In: Archéologie médiévale, tome 19, 1989. pp. 331-332;https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1989_num_19_1_963_t1_0331_0000_2

    [6] Extrait de Lemaître Pierre. Grosley-sur-Risle (Eure). La Chapelle du Pin. In : Archéologie médiévale, tome 20, 1990. pp. 411-412;https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1990_num_20_1_982_t2_0411_0000_2

    [7] Extrait de Wikipédia

    [8] Extrait de l'article " Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure " par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22# 

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  • LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche) LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche) LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)

     

          Au nord-est de la Haye-Pesnel, au niveau de l'aire de détente « Bois de Marie Pinot », s’élevait le « Château Ganne ». Il s'agissait d'une motte et basse-cour avec fossés du château de la famille des Paynel, seigneurs de la Haye-Pesnel et de la baronnie de Hambye. Détruit vers 1230, le château ne fut pas reconstruit et on érigera par la suite un nouveau château dans le bourg dont il ne subsiste aucune trace. Plusieurs châteaux de Normandie ont porté le surnom de « château Ganne » (= château du traître) : on connaît plusieurs château Ganne en Normandie : un à La Pommeraye (14), un à La Lande-Patry (61) et un château de Gannes à l'Hôme-Chamondot (61) avec pour chacun sa légende. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)

     

     Plan de situation du Château Ganne de la Haye-Pesnel : blason de la famille Paynel par ArocheCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817264

     

         La Haye-Pesnel : « Cette appellation est très tôt déterminée par un nom de seigneur (Haya Paganelli 1158, Haya Paenel 1266, la Haye Paengnel 1356) : celui de la famille Pesnel (variantes graphiques Painel, Paysnel, Paisnel, etc.), dont plusieurs membres sont bien connus et associés à l'histoire du lieu : ainsi, Guillaume Pesnel, qui reçut le fief de la Haye de Guillaume le Conquérant, et y fit construire un château dans le bourg au 11e siècle. C'est probablement le nom de ce personnage qui est passé à l'agglomération. Plus tard, à la suite de la rébellion contre l'autorité française de l'un des descendants de Guillaume, Foulques Paisnel, le château fut détruit et jamais relevé. Le nom de cette famille figure également dans celui de Fontenay-le-Pesnel, commune du Calvados. » [1]

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche) LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche) LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)

     

    Ci-dessus, trois photos du Château Ganne extraites du site Google Map.

     

         Avranchin monumental et historique par Édouard Le Héricher, 1847 :

         « La Haye offre une particularité très-remarquable : trois châteaux, appartenant à trois périodes différentes, couvrent son sol, l'un de ses cendres, l'autre de ses débris, le dernier de ses constructions, et forment dans l'histoire locale et dans les souvenirs généraux trois grands jalons, comme ils forment trois points importants sur une ligne d'une demi-lieue, sur laquelle ils sont dispersés à des distances presque égales. Ces châteaux sont le Châtel, le Château-Ganne, le Logis.

     

         Sur le flanc du coteau du Thar, en face de la croupe arrondie qui porte le bois de la Luzerne, avec la rivière à ses pieds, se dessine une motte découpée par la nature et par la main de l'homme, position forte qui s'appelle le Châtel. Un nom et une poussière de décombres sont tout ce qui reste de ce qui dut être un établissement militaire considérable. On y a trouvé des débris peu caractérisés, fragments de ciment, poteries, cendres, ossements, qui ouvrent le champ à une double hypothèse, celle d'une origine celtique ou celle d'une origine romaine. L'absence de coins ou javelots celtiques, de monnaies gauloises, de débris vitrifiés, de tous ces restes des populations galliques, ne permet guère de s'arrêter à la première supposition. Pour appuyer la seconde hypothèse, il y a quelque chose de plus significatif, un nom. Là fut un castellum, un châtel, et ce nom est jusqu'ici le souvenir le plus caractérisé du séjour des Romains. Toutefois les Gaulois les y avaient peut-être précédés, les peuples superposant généralement leurs établissements les uns sur les autres, et ce lieu étant signalé par la force de son assiette. Le Châtel était un poste fortifié au bord de la voie de Coriallum à Renale, entre Cosedia et Legedia.

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)     Le Château-Ganne était hors du bourg : il n'en reste qu'un bloc énorme de maçonnerie et un retranchement, deux parties d'un grand intérêt historique et archéologique. L'une rappelle l'illustre famille des Paisnel ; l'autre offre un spécimen des premiers châteaux normands.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du Château Ganne extraite du site Google Earth.

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)     Dans ce campement semi-circulaire, qui s'appuie aux restes du Château-Ganne, comme un arc s'attache à sa corde, nous trouvons un très-rare exemple d'une de ces Haya ou Haga, que les premiers Normands et même ceux du 11e siècle firent en Normandie et en Angleterre, et dont le souvenir est conservé dans tant de noms locaux. Ce camp, très-bien conservé, avec son rempart, double en quelques parties, et couvert d'arbres, est l'image frappante de la Haya, et aussi de la Barbacane de palissade enfermant une vaste cour, le Bayle ou Ballium, demeure des premiers seigneurs normands, forme intermédiaire entre le camp et le château. Cette Haya fut l'habitation des premiers Paynel. Le château dut s'élever dans ce 11e siècle, qui en vit tant naître, et qui fut l'époque héroïque des Normands. Ce puissant pan de muraille, que les hommes de nos jours n'ont pu encore parvenir à démolir, qui semble prendre un élan vigoureux d'ascension, en s'élevant du bord du ruisseau qui le baigne, fait surgir dans notre imagination l'image de la forteresse normande dans sa rudesse hardie, massive et farouche comme les soldats de la Conquête ; ce fragment fait regretter l'ensemble, et le bloc ébréché fait craindre une destruction prochaine : nous continuerons sans doute à exploiter cette carrière pour bâtir nos maisonnettes. Alors il ne restera plus trace du passé sur ce sol historique ; et la tradition elle-même désapprendra ses récits et ses réalités poétisées ; personne ne montrera plus la Haya où est enfouie une tonne d'or, le Champ-des-Batailles où l'on retrouve les fers des chevaux ferrés à rebours de Foulque Painel, les ruines du Château-Ganne ou du Félon, la rue Iscariot, et tous les vestiges de l'histoire des Painaulx. (...)

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche) LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)

     

     Ci-dessus, deux photos du Château Ganne extraites du site Google Map.

     

    La famille Paynel :

     

          Le nom primitif de cette famille est Pagen, Paganel et Pagenel, Paganellus. C'est l'orthographe du Domesday Book ou du 11e siècle ; c'est celle des Grands Rôles de l’Échiquier ou du 12eme ; une ville fondée en ce siècle, en Angleterre, par le fils de celui qui accompagna le Conquérant, est appelée Newport-Paganel ; toutefois, vers ce temps une contraction très-naturelle s'opère. Robert Wace écrit Paienals ; la liste de Brompton donne Paynel. La forme moderne est Paynel, Painel, Paisnel et Pesnel. La forme la plus rationnelle est Paynel, c'est celle que nous adopterons.

         Les Paynel sont originaires des contrées scandinaves. Ils vinrent avec Hrolf ou Rollon, et Vincent de Beauvais dit que Herold Avenel, compagnon de Rollon, était consanguin des Paynel, des Tesson, des Giffard. Il paraît que la première habitation des Paynel fut les Moitiers-Hubert dans le Lieuvain. Un d'eux s'établit à Hambie, qui fut le berceau des Paynel de la Haye, et cette dernière localité ajouta à son nom primitif de Haya celui de son suzerain. Pour cette famille, comme pour presque toutes les maisons normandes, il faut arriver à l'époque de la Conquête pour trouver des renseignements historiques. Dès lors, les Paynel se trouvent partout en si grand nombre, et avec des noms si identiques, qu'il est très difficile de ne pas confondre les branches et les noms.

          Radulfus Pagenel, qui accompagna le Conquérant, fut un seigneur très-puissant en Angleterre. Il ne tenait qu'en chef ; il fut richement récompensé et posséda 10 seigneuries dans le Devonshire, 15 dans le Lincolnshire, 15 dans le Sommerset, d'autres dans les comtés de Glocester, de Northampton, etc. Il fonda à York la Nonnerie de la Sainte-Trinité. De lui descendent les comtes de Hunlley et de Dudley. Robert Wace le cite avec son nom territorial :

    Des Biarz i fu A venals

    Des Mostiers Hubt Paienals.

         Bien que le Domesday ne cite que Radulfus Pagenel, il paraît cependant qu'il y avait à la Conquête un autre Paynel. Orderic Vital parle de Guillaume Paynel qui était à la bataille de Hastings et qui mourut en 1087, ainsi que le Conquérant. (...) Plusieurs Paynel prirent part à la croisade du duc Robert : leurs armes diffèrent un peu de celles des Paynel de la Haye.

         Il y a dans le Cartulaire du Mont Saint-Michel une convention entre Guillaume Paynel et l'abbé, souscrite par Michel, évêque d'Avranches, vers 1080, qui prouve que ce seigneur était à la Conquête et qu'il reçut des biens de Guillaume, sans doute après la confection du Survey. (...)

     

         Le fils de Radulfus Pagenel, appelé Foulques, fonda dans le comté de Buckingham, l'abbaye de Newport près d'une ville à laquelle il a donné le nom de Newport-Paganel.

          Au commencement du 11eme siècle nous trouvons son successeur Guillaume Paynel, dans un jugement rendu à Rouen en 1113 : il s'était emparé de la terre de Raoul Tesson, sicut antenatus, et elle dut être divisée en trois parties. (...)

         Le seigneur le plus souvent cité dans les titres du Moyen Age, est son successeur Foulques Paynel. Gilbert d'Avranches, frère de Richard, vicomte d'Avranches, avait une fille Dyonisa, dite de Abrincis, qui épousa Hasculphe de Subligny. Celui-ci eut un fils qui porta le nom de son grand-père et s'appela aussi Gilbert d'Avranches. Ce second Gilbert se noya en mer, en 1170, en accompagnant le vaisseau du roi d'Angleterre. Sa sœur aînée, Lesceline, devint l'épouse de Foulques Paynel (...) Par lui-même Foulques possédait les seigneuries de Bricquebec, de Gacé, de Hambie, de Bréhal, des Fontenay-le-Paisnel, de la Haye-Pesnel. (...)

         Du chef de sa femme, il était suzerain de la baronnie d'Avranches. Aussi est-il cité à ce titre en plusieurs endroits des Rôles de l'Échiquier (...) Il était seigneur du Grippon et de Marcey. En 1135 , il réunit l'hôpital du Repas à celui de la Haye. (...) En 1159, il répara onze arcades de l'aqueduc de Coutances. En 1180, il exhiba un décret royal qui l'exemptait de payer deniers pour ses baronnies de Bréhal et de Hambie. En cette même année, il était gardien des châteaux d'Alençon et de Roche-Mabile avec un salaire de 300 livres.

         Il mourut en 1182 : Lesceline resta veuve. Elle figure en son nom dans les Rôles postérieurs à cette année. Mention y est faite de ses fils, Foulques Paynel, Hugues Paynel, Thomas de Boillon et Jean Paynel. En 1158, leur père avait donné au Mont St-Michel l'église de Sartilly. La fille de Foulques, Gundreda, épousa Mathieu de la Ferté. Son fils aîné Foulques fut baron de Hambie, Bréhal, et posséda sans doute les biens propres de son père. Lesceline garda les siens, car elle figure en son nom dans les Rôles de 1184 et 1198. Le successeur de Foulques fut Guillaume Paynel. Le jeune fils de Guillaume prit en 1220 le nom de sa mère, qui était une Tesson, et le nom passa à la branche dont il fut le chef. Foulques avait épousé Cécilia, fille de Letitia de Saint-Sauveur et de Jourdan Tesson. Il épousa en secondes noces Agatha, veuve d'un baron de Fougères.

         De ce mariage naquirent W. Paynel et Foulques, qui prirent part avec les Bretons à la querelle entre Pierre Mauclerc et la reine Blanche. Ce Foulques est le plus historique de la famille pour la Haye-Paynel. Sous Philippe-Auguste, il tenait Briqueville du Mont Saint-Michel et devait le service d'un chevalier. Louis IX, âgé de quatorze ans, après avoir pris Saint-James sur les Anglais et les Bretons, vint assiéger dans son château Foulques qui s'y était enfermé avec plusieurs autres Paynel. Son armée était commandée par un guerrier de haute taille, couvert d'armes noires, miles strenuissimus, qui s'empara de la Haye-Pesnel « ducens Hat/ce dictes Paenel cam infra paucos dies subjugavit » ou , selon le chroniqueur Guiart :

    Lors prist la Haie Paienel

    Por S. Lois Jean des Vignes.

         Du reste Foulques répara sa révolte : il mourut à la Croisade aux côtés de celui contre lequel il s'était insurgé. » [2]

     

         « Les jugements de l'Échiquier, publiés par M. L. Delisle,
    révèlent l'esprit chicaneur, la mauvaise foi et l'avidité de ce
    Guillaume Pesnel et de Foulques son père. Dans une conspiration dont ils furent les chefs, un certain nombre de barons normands s'entendirent avec Pierre Mauclerc, comte de Bretagne, et voulant profiter delà minorité de Saint Louis, résolurent de rappeler en Normandie le roi d'Angleterre. Cette conspiration est mal connue, malgré son importance, et sa date est incertaine (1228-1230). Mais ce que l'on sait positivement, c'est que Jean des Vignes, partisan de la reine Blanche, et commandant des troupes françaises, prit le château de La Haye Pesnel et le fit raser.
    Depuis lors cette forteresse a été stigmatisée du nom de « Château Ganne », comme celle de La Lande. Un même récit fabuleux se rattache à leur double histoire : leurs souterrains étaient disait-on, parcourus par des traîtres s'enfuyant montés sur des chevaux ferrés à rebours. Cette remarquable coïncidence dans les traditions permet de fixer à la même époque la destruction du château de La Lande, déjà rasé sous Henri II Plantagenet. Il n'est pas certain qu'en 1344 La Lande Patry appartînt à Jean Tesson, décapité alors pour crime de félonie, et la ruine définitive de sa forteresse remonte peut-être au siècle précédent. »
    [3] 

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)     « Le château de Foulques fut démoli et porta le nom de Ganne, c'est-à-dire du Félon. Il avait pris la fuite ; et, selon la tradition, il avait fait ferrer ses chevaux à rebours pour fourvoyer ceux qui le poursuivraient. Le combat fut probablement livré dans les champs voisins, appelés la Bataille, où le soc de la charrue met souvent à découvert des fers de chevaux. Les Paynel ne rentrèrent que plus tard en grâce ; mais leur château ne fut pas rebâti : ils se retirèrent sans doute dans leur grand donjon de Hambie. Auparavant ils avaient fait une tentative auprès du roi d'Angleterre, en Bretagne, pour lui persuader qu'il pourrait chasser les Français de Normandie. Mais un des conseillers du roi l'empêcha d'accepter, dit un historien, qui ajoute :  « Nobiles illi miserabiliter fecerunt. Rex Francorum in continenti exheredavit eos, castella et oinnia quce Mis erant potenter in sua jura convertens. »

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du Château Ganne extraite du site Géoportail.

     

         Nous croyons que Guillaume Paynel fut le successeur de Foulques. D'après une charte de 1254, Raoul Tesson, de la Roche, établit un service anniversaire pour son père Guillaume Paynel, dans l'église d'Avranches, en donnant au chapitre la dîme de Montviron. Petronilla de Tesson était l'épouse de Guillaume, et leur fils avait pris le nom de sa mère. Dans un registre de 1242, il est désigné sous le nom de « Guilleaume Painel. »

         Le petit-fils de Foulques, Jean Paynel, fonda vers la fin du 12e siècle le couvent des Jacobins à Coutances.

         En 1327, Olivier Paynel était seigneur de la Haye : Olivier Paens tient de Fouques Paisnel par parage la Haie-Paens et en fait le service d’un chevalier au chastel de Coutances vingt jours en temps de guerre. » Il tenait Carolles du Mont Saint-Michel.

         Vers le milieu du 14e siècle, Guillaume Paynel, baron de Hambie et seigneur d'Ollonde, épousa Jeanne Bertrand, héritière de la baronnie de Briquebec.

         Vers ce temps, Jean Paynel, seigneur de Marcey, était capitaine de Saint-James, ayant sous lui quatre chevaliers, trente-deux écuyers, trente-neuf arbalétriers à pied, et neuf. archers à cheval.

         A la fin de ce siècle vivait son successeur Jean Paynel, chambellan de Charles VI, gouverneur de Coutances et frère du célèbre Louis Paynel qui soutint vaillamment le siège de la Haye contre les troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre, et qui, forcé de se rendre à discrétion, fut mis à mort par ce prince. (...)

         Nicolas Paynel fut le dernier de la branche aînée.

         Sa fille Jeanne fut célèbre et par elle-même et par son mariage avec Louis d'Estouteville. Quand le roi d'Angleterre, Henri V, eut conquis la Normandie, il donna « à messire Jean de La Polie, chevalier, le fief de Moyon et de Maynusseron qui furent à Nicolas Paynel jadis chevalier et qui étaient à messire Louis d'Estouteville à cause de Jeanne Paynel, sa femme. » Il donnait en même temps « à noble et puissant messire le comte de Huntindon les seigneuries qui furent à Jean Paynel, chevalier rebelle. » Les Paynel réparaient la félonie de leurs aïeux. Le sire Paisnel figure sur la liste des chevaliers du Mont Saint-Michel, après leur chef d'Estouteville. Toutefois dans les manuscrits de M. Lefranc, on voit qu'en 1418, Henri V donna le château de la Haye à Richard Fitz John. Après l'expulsion des Anglais, Louis d'Estouteville rentra dans ses biens. Jeanne fut enterrée avec son héroïque époux au milieu du chœur de l'abbaye de Hambie qu'elle avait fait reconstruire. Sa tombe s'y voyait encore il y a vingt-cinq ans.

     

         Après Louis d'Estouteville les Le Voyer de Tregoumar furent seigneurs de la Haye, et leur habitation fut le Logis. Ce logis passa de Pierre Le Voyer, baron de Tregoumar, à sa fille Louise qui épousa le marquis de Pontkalecq.

     

    LES REMPARTS DE LA HAYE-PESNEL (Manche)     La mention de ces familles amène celle du troisième château ou Logis de la Haye.

         Les sires de Pontkalecq étaient aussi riches en Bretagne que les d'Estouteville en Normandie. Il y a un Sône breton, la Croix-du-Chemin, dans lequel on trouve une allusion à cette richesse : « Quand j'aurais autant de mille écus qu'en a le sire de Ponkalek ; oui, quand j'aurais une mine d'or, sans la jeune fille je serais pauvre ». » Dans son état actuel, le Logis n'a rien qui remonte au-delà du 17e siècle : on a détruit une partie plus ancienne, vaste vaisseau de forte construction, qu'on appelait la Salle-des-Chevaliers. Le Logis offre trois parties, un corps, une aile ou pavillon, une chapelle. Le pavillon seul a du style : à son dôme à quatre pans, à ses pierres d'angle, aux arêtes abattues, à ses cariatides en momie égyptienne, on reconnaît une construction du temps de Louis XIII. Le corps de logis est plus récent, et avec la chapelle, à une seule ogive, doit dater du siècle dernier. Dans cette chapelle, qui est un fenil aujourd'hui, on remarque une mauvaise fresque, représentant une Crucifixion, sous laquelle on lit le quatrain suivant :

    De ce dernier soupir, Satan, sois effrayé ;

    C'est un dernier soupir qui ranime la terre,

    Et le dernier coup de tonnerre

    Dont ton empire est foudroyé.

    « Reparation jussu de Pontkalecq, neenon curi s domini de Tavernier de Victorey, sui generalis agentis. Anno 1789. »

         Quatre édifices religieux, une église, un prieuré, un hôpital , une chapelle, trois châteaux, un châtel, une forteresse, un logis, enfin la plus illustre famille de la Basse-Normandie, tels sont les titres historiques de la Haye-Pesnel.» [2]

     

    « Foulques Paisnel est une personnalité de la Manche. Traître à Saint-Louis

         Seigneur de La Haye-Pesnel au début du 13e siècle, Foulques Paisnel et son fils Guillaume de Percy font partie des rebelles qui refusent la souveraineté française sur la Normandie.

         Sous la régence de Blanche de Castille, mère du futur saint Louis, Foulques Paisnel est un des premiers à lever l’étendard de la révolte en s’alliant avec les Bretons et avec les Anglais. Il fait de son château la principale place forte de la résistance anti-française, mais Blanche de Castille réagit énergiquement et envoie une armée faire le siège de La Haye-Pesnel qui est prise en quelques jours.

         Foulques (IV pour les Français, II pour les Anglais) avait grand intérêt en Champagne. La réunification de la Normandie a moins ennuyé les Paisnel que la perte de leurs bénéfices en Champagne, en qualité d'héritiers du duc de Champagne, « spoliés » par le roi de France. De ce fait, ils ont conduit leurs vassaux à lutter contre le roi de France, ceux-ci représentant alors la moitié de la Normandie. Et Foulques, shérif de Nothingham et de York, ancienne capitale anglaise, n'a pas eu trop de problème pour convaincre son cousin, roi d'Angleterre, d'intervenir contre le roi de France. Ce que l'on surnomme « révolte des barons » naît sur les terres de Foulques. Le titre de baron n'est employé à cette époque qu'en Normandie, et aujourd'hui encore, la famille Paisnel / Paynel est pair d'Angleterre et/ou de France.

          La Haye-Paisnel n'est qu'une des baronnies de la famille Paisnel / Paynel installée à Hambye. Limiter la famille Paisnel à la Haye-Pesnel, c'est oublier l'existence de Fontenay-le-Paynel dans le Calvados ainsi que de Hootton-Pagnell et New-Port-Pagnell en Grande-Bretagne (entre autres). Les Paisnel / Paynel étaient les détenteurs de 95 baronnies en France et 45 en Angleterre en 1100.

         De même, si le château de la Haye-Paisnel est rasé par Blanche de Castille, il sera reconstruit au sein de l'actuel bourg moins de dix ans plus tard. Ainsi, si vous vous munissez d'une carte IGN, et si vous souhaitez retrouver le château Paisnel / Paynel de l'époque, rendez-vous sur le lieu-dit « Château Gâne ».

         En 1580, la famille Paisnel possède en suzeraineté la presque totalité de l'actuel département de la Manche, suzeraineté qui passe ensuite dans la mouvance des Matignon (actuels Grimaldi de Monaco). Les branches cadettes se partagent depuis un certain nombre de fiefs tout en restant en relation avec leurs grands « cousins » de Grimaldi. » [4]

     

    Les châteaux « Ganne/s » dans l'ouest...

              « Dans ses études sur le cycle arthurien et les légendes de Normandie, Jean-Charles Payen, professeur de littérature médiévale de l’Université de Caen, en a recensé un bon nombre, outre La Pommeraye, dans le Calvados : La Haye-Pesnel au nord d’Avranches, Périers-en-Beauficel au nord-ouest de Mortain, La Lande-Patry à l’ouest de Flers, Cahan de l’autre côté de l’Orne par rapport à La Pommeraye, Banville, Banneville, Saint-Denis-d’Orques (au nord-ouest du Mans), Aubigné, Margon et même l’Home-Chamondot, près de Longny-au-Perche, un territoire qui correspondait à la Marche de Bretagne, aux confins de la Neustrie. Cette liste n’est pas exhaustive, il faudrait se livrer à une recherche systématique pour la compléter. Elle semble refléter, plus que des évènements historiques, le succès rencontré en Normandie par la Chanson de Roland. » [5] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/La_Haye-Pesnel

    [2] Extrait de L'Avranchin monumental et historique, vol.2, « La Haye-Pesnel » par Édouard Le Héricher, imprimerie Tostain, 1847, p.38-55

    https://www.le-petit-manchot.fr/cc-33-06-la-haye-pesnel-les-3-chateaux/articles/articles/21/

    https://www.le-petit-manchot.fr/cc-33-06-la-haye-pesnel-les-pesnel-1/articles/articles/21/

    https://www.le-petit-manchot.fr/cc-33-06-la-haye-pesnel-les-pesnel-2/articles/articles/21/

    https://books.google.fr/books?id=6yMbAAAAYAAJ&hl=fr&pg=PP7#v=onepage&q&f=false

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10816

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11394

    [3] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne ; date d'édition : 1886 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5461278k/f280.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20La%20Haye-Pesnel%22.zoom.texteImage

    [4] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Foulques_Paisnel

    [5] Extrait de https://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-291.htm

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Paynel 

     

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  • LES REMPARTS DU PIN (Calvados) LES REMPARTS DU PIN (Calvados) LES REMPARTS DU PIN (Calvados) 

     

         Il existe sur la commune du Pin dans le Calvados une motte castrale à deux enceintes, du 10e ou 11e siècle. Ce « vieux château » marqué sur le cadastre napoléonien est à peu de distance au sud de l’église vers Lisieux, sur le bord de l’ancien chemin de Cormeilles (voie romaine). [NdB]

     

         « L’ancienne paroisse du Pin possédait au moins trois châteaux à la fin du 18e siècle.

         1) Une antique motte ovale à deux enceintes portant un donjon de pierre rectangulaire, vieux château de pierre.

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     2) Un second lieu voici quelques années et connu sous le nom de « Château de la Pomme » était relativement récent et à l’époque de Ch. Vasseur, appartenait à M. du Hauvel, lointain parent de Charlotte Corday. Lors de sa destruction, l’on à pu voir qu’il avait été bâti à partir d’une maison à pans de bois remontant vraisemblablement au 17e ou au 18e siècle.

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     3) Le troisième, qui selon Ch. Vasseur aurait pris la suite féodale disons du château primitif est une élégante construction élevée d’un seul jet pour le corps de logis aux alentours des années 1617-1630. (...)

         Nous possédons un certain nombre de renseignements sur la famille d’Anisy qui posséda la seigneurie du Pin à l’époque de la guerre de Cent Ans et en fut dépossédées. Nous ignorons par contre comment ce domaine passa dans les mains des Achard et tout particulièrement de François Achard, seigneur du Pin, gentilhomme ordinaire du roi Louis XIII et chevalier de son ordre, (qui) épousa en 1617 Madeleine de Mailloc, fille de François de Mailloc, baron de Lailly-en-Caux. Ce sont eux qui firent construire le château.
         On retrouve en effet sur les deux façades, les armoiries des Mailloc : « de gueules à trois maillets d’argent ».
         En 1754, Jean Leconte de Nonant, marquis de Raray, qui habitait alors son château de la Pinterie, sur la même commune, devint possesseur de la terre et du manoir du Pin, en vertu des clauses d’un contrat de mariage daté du 5 mars 1724.
         Depuis, cette terre est restée entre les mains des Nonant jusqu’à la mort en 1926 de Mlle Ida de Nonant-Raray, dernière du nom de cette très ancienne et très puissante famille normande. » (societehistoriquedelisieux.fr) [1]

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados) LES REMPARTS DU PIN (Calvados)

     

    Ci-dessus : photos aériennes extraites du site Géoportail ; en surimpression à droite dessin de la motte féodale extraite de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont (voir ci-après).

     

         Arcisse de Caumont, 1867 : « Ce chastel ou chasteau du Pin est un monument archéologique intéressant. Il est situé non loin de l'église. Il a été figuré dans l'Abécédaire d'archéologie et dans l'Histoire sommaire de l'architecture au moyen-âge.

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     Ce château est peu considérable, mais fort curieux ; il offre deux enceintes entourées de fossés. La première enceinte ou basse-cour présente la forme d'un demi-cercle, dont le grand diamètre est de 120 pieds et le petit diamètre de 76.

           La seconde enceinte est ovale. Elle renferme les ruines d'un donjon carré long, dont les murs, épais de 8 pieds, s'élèvent encore, d'un côté, à une hauteur de 10 à 12 pieds ; ils sont revêtus de petites pierres cubiques fort régulières, comme on en voit dans les murailles romaines : ce qui déjà nous autoriserait à assigner à cette construction une date assez reculée, quand nous ne saurions pas que le seigneur du Pin assistait à la bataille d'Hastings. Ce donjon, l'un des plus petits que j'aie observés, contenait seulement, au rez-de-chaussée, deux appartements carrés de 17 pieds chacun, et il n'avait que 52 pieds sur 34 hors œuvre. Les fossés ont à peu près 25 pieds de largeur, et l'on devait communiquer , au moyen d'un pont, de la première à la seconde enceinte.

     

    Ci-dessus, plan extrait de ce même document.

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     Il est probable que la destruction de cette forteresse date de l'année 1374 ; car on voit que vers ce temps Pierre du Tertre, secrétaire du roi de Navarre, ayant assemblé des gens d'armes de la contrée, alla s'emparer du fort du Pin, défendu par Taupin du Mesnil et le fit détruire ( V. Canel, Histoire de l'arrondissement de Pont-Audemer, t. II, p. 370 ).

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1825, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

         Charles-le-Mauvais était seigneur de Pont-Audemer, c'était pour le Pin un voisin dangereux. (...)

         Au 14e siècle, Roland de Vassy était seigneur et patron du Pin (1337-1338-1339). En 1463, Montfaut n'inscrivit dans sa Recherche qu'un seul gentilhomme demeurant au Pin, c'était Jehan d'Anisy. Six ans plus tard, il comparut aux montres du bailliage d'Évreux, et il est qualifié de seigneur des fiefs Tillars, du Moustier, de Creully, la Table et Asnières assis au Pin. Il était gendarme de l'ordonnance du roi.

         A la même montre figurèrent Richard Le Mire, seigneur du fief du chastel du Pin et autres fiefs, puis Perrin des Haies « pour la vavassourerie dudit assise au Pin. »

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     Dans la Recherche faite par les élus de Lisieux, en 1540, on trouve Charles d'Anisy, qualifié seigneur dudit lieu du Pin. On y voit aussi Marin Le Mire, sieur de La Pinterie. Le chastel du Pin était alors entre les mains d'une autre famille; car on a vu, dans un acte de 1537, cité a l'article de Fauguernon, que noble dame Marie de Cerisay ajoutait à sa qualité de vicomtesse de Fauguernon, celle de « dame du chasteau du Pin. (...)

     

    Ci-dessus, blason de la famille d'Anisy (mais est-ce le bon ?) par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8470637 

     

    LES REMPARTS DU PIN (Calvados)     A ce premier château en a succédé un autre, qui mérite aussi de fixer l'attention. Il a été reporté de l'autre côté de l'église, vers le Faulq. Je crois qu'on doit l'attribuer au règne de Louis XIV.

         Le principal corps de logis, avec deux gros pavillons formant ailes, est construit en briques et chaînages de pierre en bossages. Des lignes de briques noires vernissées dessinent dans le plein des murs des figures variées, comme losanges, etc. On y distingue aussi, dans un encadrement de pierre blanche faisant cartouche, si l'on peut s'exprimer ainsi, trois figures en briques noires que l'on peut prendre pour des maillets, et qui probablement ont une signification héraldique. Les combles, en ardoise, sont mouvementés par des lucarnes circulaires. Les pavillons sont couronnés par un bel épi en plomb repoussé. Les deux façades sont identiques.

         Deux petits bâtiments, à usage de communs, forment deux ailes séparées ; mais je les crois seulement du règne de Louis XV. Un puits avec armatures de fer contournées se trouve au centre du préau. Des avenues considérables existent encore.

         Ce château n'est plus habité. L'une des salles, cependant, a conservé sur ses murs quatre magnifiques pans de tapisserie de haute-lice, à personnages, qui peuvent remonter au règne de Louis XIII.

         La bordure qui les entoure se compose d'une série de médaillons contenant des petits sujets, répétés symétriquement dans chacun des quatre pans de tapisserie. Des inscriptions, tissées dans l'étoffe, indiquent la signification de ces représentations ; ce sont six des merveilles du monde (...)

           Ce château, qui ne mérite pas l'état d'abandon dans lequel il est laissé et le sort qui l'attend, a aussi son passé historique. Mgr. de La Feronnaye, dernier évêque de Lisieux, l'un des plus illustres prélats de ce siège, qui en compte tant d'illustres, y fit momentanément sa résidence pendant la tourmente révolutionnaire, avant son départ définitif de son diocèse. M. de Boismont, chanoine, archidiacre de l'église métropolitaine de Rouen, l'habitait déja depuis quelque temps. M. l'abbé de Boismont, abbé commandataire de Gretain, au diocèse de Lisieux, avait été prédicateur du roi et l'un des Quarante de l'Académie. C'est lui qui avait fait, le 1er. juin 1781, dans la chapelle du Louvre, l'oraison funèbre de Marie-Thérèse, archiduchesse d'Autriche, impératrice douairière, reine de Hongrie et de Bohème.

         Tout porte à croire que ce nouveau château du Pin a été construit par la famille Achard, qui possédait cette terre aux 17e. et 18e. siècles. Divers actes originaux m'ont fourni les noms de noble seigneur messire Charles Achard, chevalier, seigneur et patron du Pin, y résidant ; de messire Joseph Achard, prêtre ; de François Achard. Les deux premiers firent leurs preuves de noblesse avec un autre de leurs frères, lors de la recherche de de Marie, en 1666. Charles Achard figure aussi dans L'Armorial manuscrit de d'Hozier avec Marie-Antoinette Le Petit, sa femme. Il eut probablement pour fils, dans tous les cas pour successeur, noble seigneur messire Marc-Aurèle-François Achard , chevalier, seigneur et patron du Pin et autres terres et seigneuries, demeurant en son manoir seigneurial dudit lieu du Pin, suivant des actes de 1703 et 1712. Maintenant cette terre appartient à Mme, du Prat, née de Nonant. » [2]

     

    Ci-dessus, plan extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure " par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22#

     

         « Sur Base Mérimée : château du Pin avec pigeonnier. MH.
    « Ce château, construit en brique et pierre vers 1620 par François Achard, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, est précédé de deux pavillons construits au milieu du 18e siècle. »

         « C’est probablement la famille Achard, propriétaire des terres sous l’ancien régime, qui fait construire une demeure seigneuriale au 17e siècle (Inv MH juillet 1965).» [3]

     

         « Il existe aussi sur cette même paroisse, tout près de l'église, une belle habitation moderne, construite il y a quelques années par M. du Hauvel. Elle est entourée d'un beau parc.
         Ce château occupe remplacement d'un ancien fief, car on voit encore dans les dépendances un colombier octogone du 16e siècle ; mais j'ignore le nom qu'il portait.

            Outre les familles qui ont déjà été nommées, les Recherches mentionnent plusieurs gentilshommes qui faisaient leur résidence au Pin, et probablement y possédaient fief. Ainsi, en 1666, avec les Achard, se trouvent inscrits : Philippe Le Mire, sieur des Forest, et Robert et Charles Le Bachelier, tous qualifiés d'ancienne noblesse. » [2]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6181

    [2] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 5 par Arcisse Caumont ; F. Le Blanc-Hardel, 1867 https://books.google.fr/books?id=i-IDAAAAYAAJ&pg=PA60&focus=viewport&hl=fr&output=text#c_top

    [3] Extrait de la base Mérimée

     

    Bonnes pages :

     

    http://tourisme.aidewindows.net/le-pin.htm

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6181

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  • LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne) LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne) LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)

     

    A droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail. 

     

         Le château des Yveteaux du 15e siècle est situé sur la commune du même nom dans l'Orne. Nicolas Vauquelin y vécut. [NdB]

     

    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)     « Le château, au centre d'un parc à l'origine, a subi à plusieurs époques, et surtout en 1910, de profonds remaniements qui ont beaucoup altéré sa silhouette. Il se compose actuellement de deux corps de bâtiments disposés en L, l'aile ouest figurant sur les plans du 17e siècle ayant disparu. La façade nord baigne dans les douves et s'agrémente de deux tours carrées qui encadrent une terrasse avec embarcadère. L'ensemble comprend également des communs. La demeure a appartenu au poète Jean Vauquelin de la Fresnaye, contemporain de Malherbe. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre de 1833, Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/

     

    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)     LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)

     

    Ci-dessus, plan de situation du château des Yveteaux dans l'Orne ; blason de la famille Vauquelin des Yveteaux : d'azur au sautoir d'or, accompagné de 4 croissants de gueules en pointe par Gilloudifs. 

     

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    Jean Vauquelin de la Fresnaye (1536-1606) :

     
    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)     « Né en 1536 au Château de la Fresnaye au Sauvage. Il fût avocat du roi, puis lieutenant général, il fut enfin nommé président du bailliage de Caen. Appelé par le maréchal de Matignon, il prit part à la guerre contre les Protestants et, après le siège de Domfront fut blessé à Saint-Lô en 1574. Le 13 septembre 1599, il prononce un discours à l’occasion de l’entrée du roi Henri IV à Caen. Le jour suivant le roi se rendit aux Yveteaux.
    Puis Jean Vauquelin consacra les dernières années de sa vie à préparer une édition de ses œuvres. Il fut poète, il a laissé cinq livres de satires, dont s’est inspiré Boileau mais aussi des fables, des contes et des épigrammes. Poète disciple de Ronsard et ami de Baïf, il fut un théoricien de la littérature. » [3]

     

    Ci-dessus, portrait de Jean Vauquelin de la Fresnaye (1536-1606) par Charles Devrits - Louis Henri Baratte, Louis Henri, poètes normands : portraits gravés d'après les originaux les plus authentiques, Paris : Amédé Bedelet, Dutertre, Martinon & Pilout, 1845, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4410310

     

    Éléments protégés :


    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)     « Les deux pavillons d'entrée ; façades et toitures du château ; terrasse nord et douves ; façades et toitures des communs ouest, y compris la tour du fruitier ; façades et toitures des communs est, y compris la chapelle, et à l'exclusion du corps de bâtiment reconstruit en 1910 ; orangerie dite pavillon de l'Aurore ; murs d'enceinte et espace occupé par les anciens jardins (cad. C 16, 17, 19 à 21, 25) : inscription par arrêté du 8 novembre 1988 » [4] 

     

    À proximité, le château des Ostieux :

     

    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)     Sur Base Mérimée : « Manoir de la fin du 15e siècle qui devait se composer d'un grand bâtiment, d'écuries, du logis du fermier, de granges, d'un jardin avec étang (selon un aveu de 1689). À l'origine, le manoir devait se présenter comme un logis rectangulaire élevé sur caves, dont l'accès s'effectuait par un perron, et disposer d'une salle et de cuisine au rez-de-chaussée, et de chambres à l'étage desservies par un escalier inscrit dans la tour hexagonale. Ce manoir typique a été modifié avec l'ajout de l'échauguette d'angle. L'édifice a connu un rhabillage des façades à la fin du 19e siècle, en même temps que la construction du nouveau corps de logis au sud par l'architecte Henri Chaîne. A cette époque, les intérieurs ont été redécorés dans un style éclectique. Une partie des bâtiments autour de la cour semble dater du 15e siècle, les autres ont été ajoutés aux 17e et 18e siècles. Un parc paysager complète l'ensemble. » [2] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110971

    [2] Extrait de http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA61000037

    [3] Extrait de http://www.office-tourisme-putanges.com/decouvrir/celebrites.html

    [4] Extrait de https://monumentum.fr/chateau-des-yveteaux-pa00110971.html

     

    Bonnes pages :

     

    LES REMPARTS DES YVETEAUX (Orne)O https://books.google.fr/books?id=xWdtk8EdhXkC&hl=fr&pg=PT1#v=onepage&q&f=false

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article13258

    O https://books.google.fr/books?id=otaY2kuO2PMC&pg=PA246-IA2&lpg=PA246-IA2&dq=Les+Yveteaux+manoir&source=bl&ots=tECbNfQmvM&sig=ACfU3U0WNsDnaHJHLtdM-HOSLyPY6Me7CQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiS3c-s_4rgAhUTgHMKHa5_Bt84ChDoATABegQICBAB#v=onepage&q=Les%20Yveteaux%20manoir&f=false

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Vauquelin_Des_Yveteaux

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