• LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)

     

          Cet article est pour l'essentiel extrait de l'Histoire d'Echauffour par le général P. de Lesquen - Au Pays d'Argentelles – La Revue Culturelle de l'Orne Juillet – septembre 1979

     http://echauffour.chez.com/Histoire/lesquen.htm

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     « Le château fort au lieu-dit « Vieux Bourg » construit vers l'an 1000, par Helgon, après attribution du domaine par Richard II de Normandie et appartenant à la famille Giroie par mariage jusqu'au 14e siècle, est remplacé au 15e siècle, par une maison forte. Le logis (où résida le marquis de Sade) est remanié et agrandi au 18e siècle. La ferme du 18e est remaniée au 19e siècle. Chapelle du 15e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)

     

    Plan de situation du château d'Echauffour ; blason des Giroie extrait de http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts-de-montreuil-l-argille-eure-a132529976

     

    Historique

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     « L'histoire du Moyen Age est caractérisée par les luttes incessantes auxquelles se livraient non seulement les chefs d'État, mais aussi les seigneurs féodaux jaloux de leur autorité.

          C'est pour cette raison qu'alors les villes s'entourèrent de murailles, et que des châteaux forts furent édifiés dans les campagnes où les seigneurs assuraient leur sécurité et affirmaient leur autorité sur les populations voisines, heureuses éventuellement de trouver un abri à proximité, contre les exactions des seigneurs ou des pays voisins.

     

    Dessin ci-dessus extrait de ce même article.

     

         C'est bien ce qui se passa à Échauffour où les seigneurs du lieu, à partir du 11e siècle construisirent un château fort, l'entretinrent et l'améliorèrent jusqu'à la fin du 16e siècle tant qu'il conserva une valeur militaire. Aussi, pendant toute cette période, l'histoire d'Échauffour est elle plus étroitement liée à celle de son château et à celle des seigneurs qui y résidaient.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     Vers l'an mil, le duc de Normandie Richard II (966 1027) attribua la seigneurie d'Échauffour à un valeureux guerrier du nom d'Helgon. Cette seigneurie comprenait de vastes domaines s'étendant sur 14 parois­ses et jusqu'à Montreuil l'Argillé. Elle mettait ainsi de gros moyens à la disposition de son titulaire qui reçut du duc la mission de défendre les frontières du duché. C'est pour remplir cette mission qu'à l'origine fut entreprise la construction d'un château fort répondant aux conceptions militaires de l'époque.

     

    Blasons ci-dessus extraits de ce même article.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)

     

    A gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1811, archives de l'Orne http://archives.orne.fr/ ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail

     

    Les Giroie (11e - 13e siècles)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     Pour l'aider dans sa mission, Helgon distingua un autre vaillant chevalier issu d'une famille bretonne, nommé Guillaume Giroie, et lui offrit sa fille en mariage. La valeur de ce dernier lui parut telle que, bien qu'il eût deux fils, c'est à sa fille qu'il donna en dot ses fortes seigneuries d'Echauffour et de Montreuil l'Argillé.

         Mais Helgon et sa fille moururent avant que le mariage n'ait pu avoir lieu. Guillaume Giroie n'en resta pas moins en possession de ces seigneuries et il épousa par la suite Gislette de Bastemberg de Montfort­-sur Risle, dont il eut sept fils et quatre filles. Il déploya tout de suite une grande activité pour faire d'Échauffour une place importante et pour augmenter son rayonnement dans le pays. Comme il était très pieux, il fit construire sur ses biens une église à Echauffour qu'il dédia à l'apôtre saint André. Cette église, fortement remaniée au cours des âges, est encore de nos jours placée sous le vocable de saint André.

     

    Ci-dessus, blason des Giroie extrait de http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts-de-montreuil-l-argille-eure-a132529976

     

         Parmi les enfants de Guillaume Giroie, quatre filles s'allièrent à des seigneurs distingués de la région, mais ses sept fils périrent dra­matiquement :

         - Ernault, l'aîné, mourut accidentellement en luttant avec un jeune homme de Montreuil l'Argillé.

         - Guillaume, le second, succéda à son père à Échauffour, mais après une vie aventureuse, mourut en Italie en 1056.

         - Foulque, le troisième, fût assassiné par son frère Robert.

         - Robert, le quatrième, seigneur de Saint Céneri, périt empoisonné par sa femme.

         - Raoul, le cinquième, dit « Male couronné », était fort curieux d'art médical. Il devint moine de Saint Évroult et « obtint à force de prière la maladie de la lèpre ».

         - Hugues, le sixième, fut tué accidentellement par un de ses écuyers alors qu'il s'exerçait au tir à l'arc à proximité du château sur l'empla­cement actuel du hameau de Saint Germain d'Échauffour. Avant de mourir, Hugues ordonna à son meurtrier involontaire de s'enfuir afin qu'il ne soit pas arrêté et puni. Plus tard, les siens firent construire l'église de Saint Germain d'Échauffour, en expiation et à la mémoire du disparu.

         - Le dernier Giroie, le septième, mourut fou après une expédition sacrilège sur les terres de l'évêque de Lisieux.

          Guillaume II Giroie qui succéda à son père à Échauffour était né en 1021. Il épousa Hiltrude de Beine, fille du seigneur qui à la même époque bâtissait le château voisin de L'Aigle (Au Pays d'Argentelles, 11, 4, avr. 1978, p, 103 106. ). De ce mariage naquit un fils, Ernault, mais, devenu veuf, Guillaume épousa en seconde noces Emma du Tanney, fille de Vauquelin du Tanney, en Cisai, qui lui donna un second fils prénommé également Guillaume. Guillaume II Giroie semble avoir été un seigneur ardent, remuant et aventurier. Etant également seigneur de Saint Céneri, il accepta à ce titre de rendre hommage et service militaire à Geoffroy de Mayenne et, de ce fait, il se trouva bientôt en antagonisme et même en lutte avec le duc de Normandie dont ses voisins Talvas de Bellème et leur gendre Mont­gommery étaient de fermes soutiens dans la région. En 1044, il se réconcilia avec Talvas de Bellème qui le convia même à ses noces à Alençon. Mais, après boire, Guillaume Giroie aurait tenu de tels propos que Talvas le fit saisir, le fit émasculer et essoriller ! Secouru par son frère Raoul, il se remit de ses blessures et laissant son fils Ernault à Echauffour et son frère Robert à Saint Céneri, il partit pour l'Italie. Il en revint en 1047 pour se faire moine à l'abbaye du Bec. Puis ayant donné par une charte à Richard, abbé de Saint Évroult, « les églises de Saint André d'Échauffour avec les quatre chapelles de Notre Dame, de Saint Laurent, de Saint Martin, de Saint Germain et des dîmes qui en dépendaient, plus la dîme de toute la prévôté et 20 sous monnaie courante, la dîme de toute la forêt, etc... ». Il donna également à Herlin, les ruines de l'abbaye de Saint Evroult ; il la rebâtit de ses deniers et s'y retira comme simple religieux, mais demanda par la suite à son père abbé de retourner en Italie où il devint porte étendard de Saint Pierre et mourut en 1056.

         Ernault, le fils de Guillaume II Giroie, que son père avait installé à Échauffour en 1047, paraît avoir été aussi ardent, aussi remuant et aussi aventurier que son père. Il épousa ses inimitiés et ses rancunes et reprit les intrigues et la lutte sournoise que menait son père contre le nouveau duc de Normandie Guillaume le Bâtard et contre son lieu­tenant Montgommery, l'époux de Mabile de Bellême. Cette lutte prit un caractère violent en 1059, mais Ernault fut défait ; son domaine d'Échauffour lui fut confisqué et attribué aux Montgommery. » [2]

     

         « Ernault Giroye, seigneur d'Echauffour et autres lieux, qui avait trouvé un asile chez son proche parent Giroye, sire de Courville, et chez les autres parens et amis qu'il avait dans le Perche, faisait souvent des incursions sur ses domaines séquestrés, lorsque l'absence des troupes normandes lui en fournissait l'occasion. Pendant trois années entières, il exerça de dures représailles dans les environs d'Echauffour et les contrées voisines, d'où il ne revenait jamais sans être chargé d'un ample butin, et sans avoir fait un bon nombre de prisonniers. Un jour entr'autres, cet intrépide chevalier, escorté de quatre cavaliers seulement, s'empara du château d'Echauffour, en poussant des hurlements affreux. La garnison du château, composée de soixante hommes, fut tellement effrayée par ce stratagème, qu'elle prit aussitôt la fuite et abandonna la place, pour se soustraire au ressentiment d'Ernault, qu'elle croyait suivi d'un corps de troupes nombreuses. Celui-ci en possession de son château, le livra aussitôt aux flammes, pour le mettre hors d'état de servir à l'ennemi; après avoir également brûlé le bourg de Saint-Evroult, il partit pour la Pouille. De retour au Perche, après quelques années de séjour en Italie, il employa le crédit de ses nombreux amis pour obtenir sa grâce de Guillaume le Conquérant, alors roi d'Angleterre et duc de Normandie. Touché de ses malheurs, charmé de sa bravoure, et convaincu d'ailleurs de l'injustice de sa disgrâce, ce prince se montra accessible à toutes les demandes qu'on lui fit, et rendit ses bonnes grâces au proscrit, avec promesse de lui rendre sous peu, tous ses anciens domaines. 

         Mabile, informée que Giroye, pour se rendre à Courville, devait passer par Echauffour, suborna quelques uns de ses vassaux, qui, séduits par ses promesses, s'engagèrent à empoisonner le malheureux Ernault, en l'invitant à un festin dans lequel on lui ferait prendre un breuvage vénéneux. Averti à temps par un ami, Giroye évita le piège, en refusant l'invitation des odieux satellites de sa mortelle ennemie ; il ne voulut pas même mettre pied à terre. Ces hommes vendus à l'iniquité, voyant leur criminelle manœuvre complètement déjouée, insistèrent auprès d'Ernault pour qu'il acceptât au moins, tout étant à cheval, un simple rafraîchissement; leurs instances, comme on le pense bien, furent méprisées du noble chevalier, qui ne daigna pas même leur répondre un seul mot. Gilbert de Montgommery, beau-frère de Mabile, qui revenait avec Giroye de la cour du duc, et l'accompagnait dans son voyage du Perche, accepta la coupe remplie de vin, et avala tout d'un trait la liqueur mortelle, sans descendre de cheval ; l'ayant remise aux mains du criminel vassal, qui ignorait sans doute la victime qu'il venait d'immoler, les preux chevaliers continuèrent leur route. Les progrès du poison furent d'abord peu sensibles, mais étant arrivé à Regmalard, l'infortuné Gilbert expira dans des convulsions horribles, au milieu de ses compagnons de voyage et de ses amis consternés. Ainsi périt, au printemps de ses années, le vaillant Gilbert, frère unique de Roger de Montgommery, par la scélératesse de son odieuse belle-sœur. Mabile, à la nouvelle d'un résultat si contraire à son attente, devint furieuse ; la rage du désespoir et la soif d'une horrible vengeance débordent dans son cœur inaccessible aux impressions du remords ; n'importe à quel prix, il lui faut sa victime. La tombe était à peine fermée sur la dépouille mortelle du malheureux Gilbert, que la furibonde Mabile méditait de nouveaux attentats, et dressait de nouvelles batteries. Infatigable à poursuivre sa proie, elle parvint à force d'argent et de promesses, à séduire l'écuyer d'Ernault, nommé Roger Goulafre, le misérable, entraîné par les mille artifices de la nouvelle Sagana, consentit à tout, et promit d'exécuter ponctuellement l'horrible mission dont on le chargerait. Après s'être ainsi assurée de l'entier dévouement de ce vil instrument de sa scélératesse, Mabile lui remit aux mains les nouveaux breuvages qu'elle avait elle-même préparés. Arrivé à Courville où séjournait son maitre, Goulafre, dans l'exercice de sa charge, présenta à Ernault ainsi qu'à Giroye, seigneur du lieu, et à Guillaume Gouet, sire de Montmirail, qui étaient à table, le breuvage empoisonné ; ces deux derniers seigneurs, sentant les premières atteintes du poison, se firent aussitôt porter dans leur maison, et grâces à la promptitude et à l'efficacité des remèdes, qu'on leur administra dans leurs familles, ils échappèrent à la mort ; mais l'infortuné Ernault qui, sans toit et sans patrie, ne put trouver dans la tendresse d'une épouse et l'affection d'une famille, les secours empressés que réclamait sa position, expira après quelques jours d'inexprimables souffrances, en proie aux violentes tortures occasionnées par le poison, qui lui rongeait les entrailles. » [3]

    « ...après avoir revêtu le jour même l'habit monacal de Saint Evroult.

         Ernault avait épousé Emma, fille de Turstin Halduc, dont il eut deux fils. L'aîné, Guillaume, devint écuyer du roi de France Philippe Ier, puis gagna l'Italie où il devint un grand seigneur. Le cadet, Raynald, devint moine de Saint Évroult et fut un brillant professeur de littérature et de musique.

         Les Montgommery restèrent à Échauffour jusqu'en 1118, mais cette année là le château fut assiégé et incendié par les Manceaux conduits par Robert II, fils de Robert de Saint Céneri et petit-fils de Guillaume II Giroie qui revendiquait son domaine familial. La paix revenue, le roi de France, Henri Ier fit rendre Echauffour en 1119 à Robert Giroie qui avait épousé Adélaïde, cousine du duc Guillaume le Conquérant.

         Robert II Giroie mourut en 1124, et son fils Robert Ill lui succéda. Ce dernier semble avoir toujours respecté le lien féodal qui l'unissait à son cousin le roi Henri Ier, et mit à la disposition de celui-ci son château et ses forces. » [2]

     

         « Au mois de juin 1138, Simon le Roux, fils de Baudouin, entra dans le château d’Echaufour avec la permission de Robert, fils de Giroie, et ayant réuni une troupe de satellites, il se mit à ravager les terres de Robert, comte de Leicester, dans l’évêché d’Evreux. Le Roux était un chevalier entreprenant, hardi, prompt de la main, libéral envers ses compagnons d’armes, infatigable dans les plus rudes exercices et par conséquent téméraire dans les entreprises difficiles et cruelles. Dès qu’il eut commencé à ravager le pays, son frère Ribould, vint partager ses crimes et le reçut dans la forteresse que l’on appelle le Pont Echeufrey. » [4]

     

         « Après Robert III Giroie, Échauffour passa à son frère puiné Guillaume qui le transmit ensuite en héritage à son fils Gervais. Ce dernier vivait encore en 1219 mais mourut peu après et sa veuve, remariée à Guy de Lucy, renonça en 1228, en faveur des religieux de Saint Évroult, à tout ce qu'elle pouvait prétendre sur les bois d'Échauffour.

         Échauffour revint ensuite à Jean de Saint Céneri. dont on sait peu de chose sinon que sa fille Agnès était en 1290 l'épouse de Robert de Thibouville. Le domaine d'Echauffour comprenait alors une grande éten­due de l'actuelle forêt de Saint Evroult dont l'exploitation par les moines devait donner lieu à bien des différents entre les propriétaires et les exploitants, si on en juge par une sentence rendue en 1293 par le vicomte de Pont Audemer, sur plainte de Jean, seigneur de Saint­-Céneri, et de Robert de Thibouville, son gendre, « notamment sur ce que le feu de la fosse charbonnière, les dits religieux par la mégarde d'eux ou de leurs gens, avaient fait dommage aux bois dudit Jean et sur ce que les dits religieux contrevenants à tort aux droits forestiers de la forêt d'Échauffour, par laquelle ceux ci sont moniteurs dans leur droiture, mais condamnés à prêter serment de féauté aux religieux qui sont maintenus dans la possession de ce qu'ils avaient acquis dans les fiefs d'Échauffour et de Montreuil, à la charge de payer 150 livres à Jean de Saint Céneri et à Robert de Thibouville ».

         Il semble bien que pendant tout le Moyen Age l'importance de la forteresse d'Echauffour assurant une sécurité relative à ses habitants ait permis un bon développement économique de la localité, malgré les querelles et les luttes entre les grands féodaux de l'époque. Ce qui est certain, c'est qu'en 1271 Echauffour reçut le titre de ville et ses habitants turent qualifiés de « bourgeois ». En 1308, ils désignèrent deux représentants aux États Généraux dont les noms sont parvenus jusqu'à nous : Jouen Desart et Ginfray Roussel.

         Cette suprématie d'Échauffour sur toutes les paroisses avoisinantes durera jusqu'au 19e siècle, et à cette époque Échauffour était encore la commune la plus habitée du canton.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)

     

    Les Harcourt (14e siècle   début du 16e)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     On ignore dans quelles conditions Jean de Saint Céneri et son gendre Robert de Thibouville quittèrent Échauffour dans les dernières années du 13e siècle, mais on sait qu'en 1301 la seigneurie d'Echauffour appartenait à Robert II d'Harcourt, seigneur de Beaumesnil, et que cette année, là il donnait avec sa femme Anne de Villequier confirmation de tout ce qu'ils possédaient dans les fiefs d'Échauffour et de Montreuil.

         En ce début du 14e siècle, le château d'Échauffour était devenu un château important et son seigneur jouait un rôle très en vue en Normandie; c'est pourquoi il avait été érigé en baronnie et son seigneur, Robert II d'Harcourt, tenait séance à l'échiquier de Normandie. Il portait sur son écu : de gueules à deux fasces d'or (armes des d'Harcourt).

     

    Ci-dessus blason des Harcourt par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928

     

         Depuis le milieu du 14e siècle jusqu'au milieu du 15e eut lieu la guerre de Cent ans qui fut une longue lutte entre les troupes fidèles au roi de France et celles du roi d'Angleterre auxquelles s'était allié Charles le Mauvais, roi de Navarre. Dès le début, les Anglais avaient occupé le duché de Normandie et tenaient le pays, appuyés sur les châteaux forts parmi lesquels celui d'Echauffour n'était pas des moindres. La guerre faisait rage entre les deux partis et de 1356 à 1364 le château d'Échauffour fut pris, perdu et repris à plusieurs reprises.

         Une pièce du chartrier de Saint Evroult mentionne qu'un officier anglais de la place d'Échauffour du nom de Jacques Féron donna le 17 janvier 1364 quittance à Jean de Beaumont de la somme de 60 francs d'or « et de trois pourpoints de camocas (tissu du genre drap en soie) au prix de quarante-deux louis d'or lesquels pourpoings et la dicte somme d'or, le dit Beaumont devait a à dit Anglais pour Monsieur Robert Perez, chevalier, comme le dit Beaumont disait et le dit Englays. Et avecque ce le dit Englays congnut et confessa avoir eu et reçu du dit Beaumont 10 francs d'or et une selle pour le dédommager du deffaut de paiement des dites choses non païées au dit Englays au terme ou le dit Beaumont au nom du dit chevalier luy avait promis de païer ».

          Deux jours plus tard, Pierre de Cointrel, vicomte du Perche, autorisait Jean de Beaumont à faire vendre l'héritage de Pérez pour se rembourser de ce qu'il avait versé à Féron.

         La Chronique Normande du 14e siècle mentionne que vers le milieu de 1364 le sire de la Ferté, maréchal de Normandie, accompagné du sire de Tournebut et de Guillaume du Merle, vinrent mettre le siège devant Échauffour. Bertrand du Guesclin, accourant de Valognes, vint leur prêter main forte et, après un siège de 42 jours, « fut la forteresse rendue par si que ceulx de dedans s'en alèrent, sauves leurs vie et biens ».

         La chronique des quatre premiers Valois relate ce siège de la place forte d'Échauffour en 1364 en ces termes :

            « Plusieurs Barons de Normandie, c'est à sçavoir Guillaume du Merle, etc…, allèrent mettre le siège devant Échauffour, le plus fort chastel que les Anglais avaient en Normandie ny en France, hors les chasteaux roïaulx que tenait en Normandie le roi de Navarre. Cestuy fort d'Echauffour ne pouvait être pris par assault. Et pour Monseigneur du Merle Guillaume qui moult était sage homme d'armes fit et establit une myne et fit venir mineurs du païs de La Ferté et de L'Aigle. Lors commencèrent fort à miner. Les Anglais aperçurent la myne et firent contreminer. Et advint aussi que les deux mynes s'encontrèrent. Les Anglais et les Normans, comme les mynes furent ouvertes, eurent bien souvent de dures batailles et donc par le conseil du dit Monseigneur du Merle on refit une contre myne. Alors avait ung Englais à Echauffour qui avait esté clerc et escollier, lequel avait nom Hoclequin Lucas. Cestui Anglais fit traicté aux Normans qu'il se rendait à eux, et leur rendit le fort d'Échauffour ».

          Le souvenir du passage de du Guesclin venant faire ce siège est resté très vivace à Échauffour. En effet, une maison du vieil Echauffour, proche du château, datant du 14e siècle, qui fut une belle maison, malheureusement aujourd'hui très détériorée, est encore appelée « la Maison de Du Guesclin ».

         Echauffour ainsi libéré des Anglais, les Harcourt purent recouvrer leur baronnie et, en 1396, Robert d'Harcourt était en mesure de jouir de toutes ses prérogatives de seigneur d'Échauffour.

         Mais, au début du 15e, siècle, les combats entre les troupes fidèles au roi de France et celles fidèles au roi d'Angleterre reprirent avec plus de violence. Robert d'Harcourt répondant à l'appel de son suzerain, le roi de France, partit mettre ses forces à la disposition de ce dernier. Malheureusement, le désastre d'Azincourt, en 1415, où Robert d'Harcourt fut tué, permit aux Anglais d'occuper toute la Normandie et la place forte d'Échauffour retomba une fois de plus entre leurs mains.

         En 1417, le Roi d'Angleterre attribuait le domaine d'Échauffour à un fameux chevalier du nom de Glasdal, puis peu après, le 12 avril de cette même année, il le concédait à John Green, « à la suite de la confiscation sur Robert d'Harcourt expatrié et décédé ». Mais le 26 avril suivant, le roi attribuait à nouveau Échauffour à John Newton. Mais l'enregistrement des lettres patentes d'attribution à John Green ayant été établi, celui-ci considéra que John Newton lui devait une indemnité. Le Roi attribua alors à ce dernier la somme de 200 saluts d'or pour obtenir son entier désistement.

          A cette époque, le roi d'Angleterre entendait affirmer sa domination sur tout notre pays et, en 1420, le désastreux traité de Troyes soulignait l'effondrement de l'autorité du roi de France. Malgré tout, en Normandie, ses partisans tentèrent d'intervenir, mais ils furent écrasés à Verneuil, en 1424.

         Le pays était alors soumis à l'occupation des troupes anglaises et déjà, à ce moment, dans les campagnes, cette occupation était mal supportée. C'est une des raisons du sursaut de patriotisme de cette époque dont Jeanne d'Arc fut l'héroïne. A Échauffour même les paysans ne restèrent pas inactifs et au printemps de 1424 ils livraient combat à Planches à une troupe anglaise. Ils n'eurent pas le dessus et durent se retirer avec des pertes en tués et en prisonniers. Ils tombèrent peu après entre les mains des Anglais, de la garnison de L'Aigle. Ceux-ci, poussant jusqu'à Échauffour, pillèrent la localité et emmenèrent pri­sonnier le curé, l'abbé Thibault Le Prévost. Ce dernier ne fut libéré qu'en février 1425 sur intervention du roi de France.

     

    Les Le Gris (16e 17e siècles)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     L'occupation anglaise d'Échauffour se prolongea jusqu'en 1449 et après leur défaite en 1453 à Castillon, près de Bordeaux, les Anglais se retirèrent de France, n'y conservant que Calais.

         Lorsque la Seigneurie d'Échauffour fut enfin libérée, elle se trouva sans titulaire car Robert d'Harcourt, baron d'Échauffour, avait été tué à Azincourt, en 1415, sans être marié et sans laisser d'héritier.

     

    Ci-dessus, blason des Le Gris extrait de https://www.tudchentil.org/spip.php?article1143

     

          Aussi, par lettre patente du 5 juillet 1461, le roi de France Charles VII attribuait, la seigneurie d'Echauffour à un preux chevalier, Jean Le Gris, dont l'écu portait : de gueules à la face d'or.

         Par ces lettres patentes, le roi accordait « le bénéfice du relief d'appel à Jean Le Gris, écuyer baron d'Échauffour, sur clameur intentée par le duc d'Harcourt à Hue de Veufville, chevalier, son héritier, mort à Azincourt, au temps duquel trépas, le dit suppliant était âgé de huit ans environ, et pour ce que Pierre Le Gris en son vivant chevalier et père du dit suppliant incontinent et assez tost après la desserte de mes dizs ennemis, se parti du dit païs de Normandie et abandonna tous ses biens avec le dit suppliant se « parti et demeure toujours en notre obéissance où il nous a toujours servi en nos guerres comme notre vray et loyal sujet.

          Le dit Pierre Le Gris trépassa semblablement depuis à la bataille de Verneuil. Et à cette cause que le dit suppliant qui tout à l'occasion « de ce qu'il a esté mineur d'ans et que le dit pais d'Echauffour par le fait des guerres a été longtemps inhabité ».

         En 1456, Jean Le Gris avait fait une transaction avec les moines de l'abbaye de Saint Évroult au sujet de la gestion de ses domaines.

         Un aveu rendu en 1491 au duc d'Alençon nous renseigne sur la grande importance de l'autorité du baron d'Echauffour à la fin du 15e siècle. Ses domaines s'étendaient alors sur Heugon, Le Sap André, Saint­-Nicolas des Lettiers, Monnay, Planches, Saint Pierre des Loges, etc… et bien sûr aussi sur Saint Germain et Saint André d'Échauffour. Tous ces domaines donnaient lieu à redevances payables le jour de la Saint Jean-­Baptiste. Les domaines où il y avait château, manoir, haut fourneau, prévôté, moyenne et basse justice étaient astreints à une rente de 33 livres 6 sols 8 deniers envers le duc d'Alençon.

         Pendant tout le 16e siècle, les Le Gris se succédèrent à la tête de la baronnie d'Echauffour. A Jacques Le Gris succéda son fils Pierre qui épousa en 1545 Jeanne de Thieuville, dame de Tallevart Sainte Croix et Montfiquet, puis la baronnie revint à Félix Le Gris qui n'eut pas de descendant mâle, mais une fille, Adrienne, qui fut l'héritière d'Échauffour.

         En 1585, se formait la ligue qui sous l'autorité du duc de Guise groupant les catholiques intransigeants s'opposant aux protestants dont l'animateur était Henri de Navarre, le futur Henri IV. Il y eut alors une véritable guerre de religion qui eut ses répercussions en Normandie.

          En particulier, le baron d'Echauffour avait épousé la cause de la ligue et eut de ce fait son château assiégé à plusieurs reprises.

         De plus, les paysans de la région, excédés par les pillages et les destructions des gens de guerre, se soulevèrent pour défendre leurs libertés et ce fut alors une véritable Jacquerie. Finalement, après la bataille d'Ivry (14 mars 1590), la ligue fut définitivement vaincue par Henri IV, et Félix Le Gris, baron d'Échauffour, dut se soumettre au roi de France. Désormais, le château d'Echauffour ne devait plus jouer aucun rôle dans une opération militaire.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)

     

    Les Érard (17e siècle)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)      Le 21 novembre 1585, Adrienne Le Gris qui était la fille unique de Félix Le Gris et héritière d'Echauffour épousait Gaspard Érard, seigneur de Cisai. Un ancêtre était venu en 987 avec une armée de Danois au secours de Richard Ier, duc de Normandie, puis au 15e siècle cette famille s'était établie en Lorraine, dans le Barrois, dans l'Est de la France (région de Bar le Duc). Un aïeul de Gaspard Érard avait été mis page chez un prince voisin mais, querelleur, il s'était disputé avec un autre page et l'avait tué. S'étant alors enfui, il s'était réfugié à Alençon où il s'était marié, avait fait ainsi souche en Normandie d'une autre branche de sa famille.

     

    Ci-dessus, blason des Erard extrait https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=16334

     

         Ce Gaspard, qui devint baron d'Échauffour après la mort de son beau-père Félix Le Gris, semble avoir été un seigneur batailleur, turbulent et souvent pillard. En août 1604, il aurait tué en duel son cousin et voisin Robert Le Conte, seigneur de Poment et de Saint Aubin. Après 1610, Henri IV ayant été assassiné par Ravaillac, le pouvoir central devint précaire entre les mains de la régente, Marie de Médicis, et c'est alors que Gaspard Érard se distingua par des actes de brigandage contre les seigneurs voisins et aussi contre les populations. » [2]

     

         « Le baron d’Echauffour et ses consorts, tous coupables de vols, de fausse monnaie, d’assassinats, enfermés dans le château de Cisay, bravaient le Parlement qui, à la fin, obtint qu’on fit sortir le canon ; en sorte que ce grand coupable fut arrêté, mené à Rouen, et dut répondre d’une longue vie employée à mal faire (Reg.secr. 28 janvier 1614)
    (Floquet Parlement IV p.439) » [4]

     

         « Mais lorsque Richelieu devint premier ministre en 1624, il s'employa à mettre bon ordre à toutes ces exactions. Il châtia les seigneurs et ordonna la destruction des forteresses qui leur servaient de repaire. Une tradition veut que Gaspard Érard ait été décapité par arrêt de justice. Quant à la forteresse d'Échauffour, une ordonnance royale de juillet 1626 en prescrit le démantèlement.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne) C'est vraisemblablement le fils de Gaspard Érard qui s'appelait également Gaspard qui obtint lors de la démolition de la forteresse de conserver une tour qui fut écrêtée et les murs qui forment le château actuel. Pour en faire disparaître le caractère militaire, il fit percer de grandes fenêtres à espacements réguliers sur les façades et les pignons. Du reste, de la forteresse, il ne subsiste plus aujourd'hui que des éléments de fossés et de nombreux et importants affleurements de fondations qui soulignent encore toute l'importance de l'ensemble.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)      Ce deuxième Gaspard fut un personnage plus soucieux que son père de ses devoirs et de ses responsabilités. Non seulement, il s'appliqua à relever et à conserver ce qui était possible de l'ancien château qui formait un véritable centre de la région depuis six cents ans mais désireux de conserver le prestige et les traditions des anciens seigneurs d'Échauffour, il sollicita, ainsi que sa mère le lui avait demandé par testament, de joindre à son nom d'Érard le nom de Le Gris que portait sa mère dont les ancêtres s'étaient distingués depuis deux siècles à Échauffour. Le roi de France lui donna satisfaction et par lettres patentes datées de 1645 il était autorisé à unir les noms d'Érard et Le Gris dans sa personne et celles de ses descendants.

         En outre, ce Gaspard Érard Le Gris sut si bien se faire remarquer du pouvoir royal, et aussi donner de l'importance et du rayonnement à. sa Seigneurie, qu'en 1648 de nouvelles lettres patentes érigeaient en marquisat les baronnies de Montreuil et d'Échauffour qui relevaient en plein fief du duché d'Alençon et qui depuis plus de six cents ans avaient été décorées de ce titre de baronnie.

           Gaspard Érard Le Gris avait épousé en 1628 Louise du Merle, fille de Jean du Merle, seigneur de Blancbuisson, et de Jeanne d'Orbec. Devenu veuf en 1674, il épousa en secondes noces, en 1680, Marie Le Prévost, veuve de Pomponne du Buat, seigneur de Reville, dont elle avait eu 9 enfants.

          De son premier mariage, il eut un fils qu'il prénomma encore Gaspard, ce dernier épousa en 1680, Anne Dorothée du Buat, fille de Pomponne du Buat et de Marie Le Prévost, la seconde femme de son père.

         Ce dernier, Gaspard Érard Le Gris, mourut en 1684, avant son père, laissant après lui une fille unique, Anne Dorothée. Il serait celui dont la pierre tombale se trouve dans l'église Saint André d'Échauffour et qui porte écrit : « Ci gît Messire Érard Le Gris, chevalier, seigneur, comte de Cizay, âgé de 29, fils de haut et puissant seigneur Érard Le Gris, chevalier, seigneur, marquis de Montreuil, Échauffour et autres lieux ».

     

    Les Roncherolles de Pont Saint Pierre (18e siècle)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     Anne Dorothée Érard Le Gris épousa le 17 août 1706 Michel de Roncherolles, marquis de Pont Saint Pierre (1669 1754), fils de Charles et Catherine Le Veneur de Tillières, premier baron de Normandie, conseiller d'honneur au parlement de Normandie, comte de Gacé, baron d'Écouis, du Plessis et Marigny. Son écu portait d'argent à 2 fasces de gueules.

         Il semble bien que ce Michel de Roncherolles de Pont Saint Pierre, qui jouissait d'une situation très importante en Normandie et qui disposait déjà pour lui d'autres grandes demeures, ait porté peu d'in­térêt au château d'Échauffour dont le lustre ancien avait été quelque peu terni par les démolitions du siècle précédent.

     

    Blason des Roncherolles de Pont Saint Pierre par Tretinville — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16406895

     

    Ce dernier eut au moins deux fils qui, ayant des situations importantes ailleurs et disposant aussi d'autres seigneuries, ne  portèrent pas plus d'intérêt que leur père à leur domaine d'Échauffour.

    Aussi, en 1740, ils mirent en vente leurs seigneuries d'Échauffour et de Montreuil ainsi que tous les domaines qui en dépendaient.

         Si en ce milieu du 18e siècle, le rayonnement du château d'Echauf­four était quelque peu terni, les habitants de la localité avaient cependant encore conscience d'habiter une cité florissante qui leur avait valu quelques siècles auparavant d'être qualifiés de « bourgeois ». Un petit fait permet de souligner cet état d'esprit.

         En 1738, les autorités régionales demandèrent aux habitants d'Echauf­four les corvées nécessaires pour l'exécution et l'entretien des routes comme il était d'usage à l'époque. Ceux-ci refusèrent comme indigne d'eux l'exécution de telles « corvées ». Ils s'attirèrent alors une sanction qui était usuelle en pareil cas et qui consistait en l'établissement d'une « garnison » de soldats à la charge des habitants.

         Cette garnison ne fut que provisoire car pour y échapper on trouva vite à Échauffour les 180 hommes demandés pour faire les travaux de route !…

     

    Les Montreuil et les Sade (1740 1844)

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     Les seigneuries d'Échauffour et de Montreuil, mises en vente en 1740, furent achetées par Claude René Cordier de Launay, qui prit par la. suite le titre de marquis de Montreuil. Il était d'une famille de noblesse de robe dont l'écu portait d'azur au chevron d'or accompagne de trois croissants d'argent. Il tenait lui-même une situation importante à Paris où il était magistrat et devint président de la cour des Aides au Parlement de Paris en 1743. Il avait épousé Marie Madeleine Masson de Plissay qui était une femme dynamique, tenant son rang avec distinction.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Montreuil par Gilloudifs.

     

         Elle fut jusqu'à sa mort, en 1798, la grande dame d'Échauffour et avait su se concilier l'affection et l'attachement des habitants, ce qui lui permit, malgré son rang, de ne pas être inquiétée sur place pendant les années agitées de la Révolution de 1789.

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     La fille aînée du marquis de Montreuil, Renée Pélagie, épousa en 1763 Donatien François de Sade, capitaine de cavalerie, qui devait devenir le trop célèbre marquis de Sade. Les écarts de conduite de ce dernier déplaisaient souverainement à son énergique belle-mère qui ne manquait aucune occasion de le rappeler à l'ordre et qui usait, le cas échéant, de ses hautes relations pour le faire sanctionner. Il ne vint à Échauffour qu'au moment de son mariage et une seconde fois, en 1764, mais par la suite il se garda bien d'y reparaître.

     

    Blason de la famille de Sade Par User:Spedona (13/08/2007)Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona (13/08/2007)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2571180

     

         Séparé de corps de sa femme en 1790, il ne sera plus question de lui à Echauffour. Il mourra en 1814 à l'asile de Charenton où Napoléon l'avait fait interner. » [2]

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     « En 1763, à la suite d'un premier scandale, l'affaire Jeanne Testard, le marquis de Sade (ci-contre) est assigné à résidence pendant quatre mois au château d'Échauffour, propriété de son beau-père, Claude-René de Montreuil, président à la cour des aides de Paris. La marquise de Sade, Renée-Pélagie de Montreuil, après sa séparation avec le marquis en 1790, résidera au château avec sa fille la plus grande partie de l'année jusqu'à sa mort en 1810. On peut lire encore aujourd'hui leurs noms gravés sur la pierre tombale, dans le petit cimetière du village. » [1]

     

    LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     « Madame de Sade eut trois enfants, l'aîné, Louis Marie, né en 1767, fut le soutien de sa mère pendant les heures difficiles de la Révolution. Il fut officier dans les armées de Napoléon et périt en 1808, assassiné par des bandits sur la route en allant rejoindre son unité en Italie.

         Madame de Sade mourut en 1810 et fut inhumée à Échauffour, sa fille Madeleine Laure qui ne se maria pas habita après elle le château où elle mourut en 1844 et fut enterrée auprès de sa mère.

     

    Ci-dessus, une photo extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

     LES REMPARTS D'ECHAUFFOUR (Orne)     Après le décès de Madeleine Laure de Sade, le château d'Echauffour passa à sa nièce Laure de Sade qui avait épousé le baron de Mesnil­-Durand. Ceux-ci retenus sur leur terre de Mesnil Durand, près de Lisieux, n'y habitèrent pratiquement pas. Après eux, le château passa à leur petite-fille Magdeleine de Mesnil-Durand qui avait épousé Emmanuel de Gibert en 1898. Elle-même y mourut le 21 septembre 1956, léguant sa propriété au général Pierre de Lesquen qui l'habite aujourd'hui.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Lesquen par Mipast — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56215939 

     

          Les Sade furent à de nombreuses reprises les bienfaiteurs de l'église Saint André d'Échauffour, aussi leurs armoiries figurent elles en plusieurs endroits des murs et des vitraux. » [2]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de l'Histoire d'Echauffour par le général P. de Lesquen - Au Pays d'Argentelles – La Revue Culturelle de l'Orne ; Juillet – septembre 1979 ; http://echauffour.chez.com/Histoire/lesquen.htm

    [3] Extrait des Antiquités et chroniques percheronnes ou recherches sur l'histoire civile, religieuse, monumentale, politique et littéraire de l'ancienne province du Perche, et pays limitrophes, Volume 1 par L. Joseph Fret ; Glaçon, 1838 https://books.google.fr/books?id=teEDAAAAYAAJ&dq=ch%C3%A2teau+d%27Echauffour&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

    [4] Extrait d'Ordéric Vital Livre XIII – traduction Guizot Tome IV p.508 http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=7568

     

    Bonnes pages :

     

    O http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Giroie-Echauffour.pdf

    O https://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1985_hos_17_1_6664

    O http://histoiresetlegendesnormandes.unblog.fr/2016/12/22/le-fameux-marquis-de-sade/

    O https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Sade_-_L%E2%80%99%C5%92uvre,_%C3%A9d._Apollinaire,_1909.djvu/15

    O http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html

    O http://remue.net/spip.php?article5999

    O http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=7568

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  • LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)

     

         « Saint-Léger-aux-Bois est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime en Normandie. » [1]

     

         « Situé à proximité de la forêt d'Eu et des vallées de la Bresle et de l'Yères, Saint-Léger-aux-Bois possède un patrimoine culturel intéressant avec la tour médiévale de Mailly (16e) et son église au clocher penché (16e), restauré en 2006. » [2]

     

         « La tour médiévale de Mailly (16e), du nom des anciens seigneurs de St Léger, est couronnée de mâchicoulis et sert aujourd'hui de bibliothèque. » [3]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)


    Plan de situation de la tour de Mailly à Saint-Léger-aux-Bois ; blason de la famille de Mailly par Jimmy44 Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3754292

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)

     

     À gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1823, Archives de la Seine-Maritime http://www.archivesdepartementales76.net/ ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)     « La plaine de Saint-Léger est dominée par une haute tour en briques, avec mâchicoulis : c'est un grand jalon resté là pour rappeler les anciens sires de Mailly, barons de Ravensbergue, etc..., dont les armes primitives portaient d'or trois maillets de gueules. Cette famille a des racines qui vont se perdre dans les fondements de la monarchie et sa devise nous rappelle la fierté de l'antique chevalerie : Hongne qui voura, c'est-à-dire Grogne qui voudra.

     

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    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)     Décrivons la tour en quelques mots. Les murs de la base sont en grès et silex, et n'ont pas moins de 2 m 50 d'épaisseur. Cette construction est à 3 étages, auxquels on accède par un remarquable escalier placé dans une tourelle accolée à la tour. Cette tour, dont la circonférence est d'à peu près 15 m, mérite d'être visitée. Le rez-de-chaussée est éclairé par une fenêtre primitivement partagée en croix. Il y avait double châssis et double contrevent, entre lesquels on plaçait un matelas en cas d'attaque. Montons 25 degrés de l'escalier, et nous serons au 1er étage. Cette pièce ressemble assez à celle que nous venons de quitter. Seulement, il y a là deux espèces de niches qui ont servi peut-être de dépôt d'armes. Gravissons encore 25 marches, et nous nous trouverons au second étage, où se voit une alcôve voûtée. Encore 18 degrés à franchir, et nous sommes au grenier, éclairé par 4 ouvertures pratiquées aux 4 points cardinaux. Cette pièce est plus large que les autres, par la raison qu'elle s'avance sur les créneaux. La charpente de cette partie est très belle. Au haut de la couverture, à l'est, se trouve la porte du Guet, où l'on jouit d'un coup d'œil magnifique. Cette tour était isolée du château, qui n'existe plus. (...)

     

    Photo ci-dessus par Brunodesacacias — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,

     

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    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)     Nous avons omis de dire qu'en 1787 le duc de Penthièvre et le vicomte du Authier, son premier gentilhomme, visitèrent la tour de Saint-Léger, où un dîner leur fut offert : les jeunes gens du pays leur improvisèrent une garde d'honneur et les nobles hôtes quittèrent la commune en laissant le souvenir de leur magnanimité envers les habitants. (...)

         La famille de Saint-Léger est originaire de France, de Saint Léger en Yvelines (78), et des villages de Saint Léger des Aubées (28), dans la Beauce, de Saint Léger des Bois (49), et de Saint Léger aux Bois (76), du comté d'Eu en Normandie.
         La branche de St Léger aux Bois s'est éteinte au 15e siècle dans les familles de Bailleul puis de Mailly-Haucourt ; son dernier représentant fut le maréchal de Mailly, duc d'Haucourt. En 1794, il fut guillotiné et son château de Saint-Léger incendié. (…)

    [ Sur le maréchal de Mailly voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin-Joseph_de_Mailly ]

     

    Ci-dessus, photo extraite de http://www.communes.com/haute-normandie/seine-maritime/saint-leger-aux-bois_76340/photos,10745.html 

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-AUX-BOIS (Seine-Maritime)     D'après sa généalogie connue, la famille de Mailly formait 13 branches en 1756 : de Mailly, de l'Orsignol, d'Authuille, de Nédon, d'Auvillers , d'Auchy, de Rumesnil , de l'Épine, de Mareuil, de Rubempré, de Nesles, d'Haucourt, du Quesnoy. Les sires de Mailly comptaient dans leurs alliances les maisons de Coucy, de Bailleul, de Créquy, d'Ailly, de Reyneval, de Laval-Montmorency, de Montluc, de Montesquiou, du Châtelet, de Villers, d'Harcourt, de Bourbon-Condé, de Moy, de Crécy, de Caulincourt, de Dampière, de Grammont, de Croy, de Joyeuse, de Coligny, de Nassau, de Brancas, de Flavacourt, de Guines, de Craon, etc. La seigneurie de Saint-Léger passa dans la famille de Mailly en 1503, par l'union d'Adrien de Mailly avec Françoise de Bailleul, fille de Jacques de Bailleul, seigneur de Saint-Léger, et de Jeanne, dame d'Haucourt. » [3]

     

    C-dessus, photo extraite de https://www.cirkwi.com/fr/circuit/57658-circuit-de-la-tour-mailly

     

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    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.cc-aumale-blangy.fr/communes/saint-leger-aux-bois/

    [3] Extrait de http://www.stleger.info/les72StLeger/region2/76a.htm#discours

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.stleger.info/les72StLeger/region2/76a.htm#discours

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Mailly

    http://g.lancel.free.fr/seigneurs/1515adrien%20mailly.php

     

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  • LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

         J'ai tardé à faire paraître cet article sur Dangu, une ancienne place forte contrôlant la frontière de la Normandie sur l'Epte, car il est parfois difficile de s'y retrouver dans la succession des quatre châteaux qui se sont dressés sur ce territoire. Aussi, comme souvent, je fais appel à ceux qui sauront apporter de précieuses précisions sur ce sujet... Merci.

     

         Pour essayer d'y voir plus clair, on trouvait à Dangu :

     

         1- Un premier château fort construit sur motte aux Daines (à l'ouest du parc) au 11e siècle, incendié en 1119 par Louis VI.

     

         2- Un second château dit du « bois de Dangu » ou « Château Brûlé » du 11e siècle situé au sommet d’un coteau qui domine la vallée de l’Epte, à 1 km au nord du village. Il est construit sur motte en bordure de la falaise et connaît des travaux importants en 1182. Il est abandonné au roi de France en 1200. Ce château se composait au 12e siècle d’un donjon et d’une double enceinte.

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     3- Un troisième château dit le « Vieux Château » ou l'« Ancien Château » de Dangu : Jacques de Bourbon abandonne la vieille forteresse et en fait construire une nouvelle au-dessus du village de Dangu qui, prise par les Anglais en 1411, n'est recouvrée que trente ans plus tard par Charles VII. Celle-ci est reconstruite en 1567 sur l'enceinte circulaire du château primitif dont on nivelle la motte et renverse le donjon. Le château est modifié pour François Sublet de Noyers [mort le 20 octobre 1645 en sa propriété de Dangu] dans la première moitié 17e siècle : travaux de décoration par Charles Errard.

         Le château connaît des reprises considérables au 18e siècle. Il disparaît dans un incendie en 1911. 

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     4- Enfin un quatrième château de style néo-classique est édifié entre 1896 et 1899, par le duc Pozzo di Borgo qui fait démonter et transporter tous les éléments du château de Montretout de Saint-Cloud du 18e siècle qui avait été habité par la marquise de Pompadour, incendié en 1871 et restauré en 1876 par l'architecte Lambert. L'architecte Dauvergne remonte et modifie la construction d'origine, désormais appelée « Nouveau Château », réhaussant le comble et ajoutant un étage aux ailes. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

    Plan de situation des châteaux de Dangu ; blason de la famille Crespin du Bec par User:SsireCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Ssire., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5012623

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     A. de Caumont, 1867 : « DANGU. Quoique le château de Dangu, qui appartint aussi à la famille des Crespin, n'ait jamais eu l'importance de ceux de Neaufle et de Gisors, cependant son nom revient souvent dans les guerres et les traités entre les rois de France et d'Angleterre, qui s'en disputaient la mouvance. L'histoire de Dangu serait d'autant plus intéressante à débrouiller que l'on trouve en ce lieu les restes de trois châteaux-forts, de même qu'il y avait trois églises dans la paroisse, et qu'il serait curieux de connaître leur succession ou s'ils ont existé simultanément. Ils sont situés à quelques cents mètres l'un de l'autre, sur le bord d'une pente fort raide qui domine l'Epte, deux lieues au-dessous de Gisors. Je n'ai pu visiter les ruines du premier, le plus rapproché de Neaufle, que l'on nomme le château Brûlé, et où l'on voit des pans de murs et des fossés.

     

    Ci-dessus, plan extrait du site Géoportail.

     

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     Vient ensuite le château moderne, habité par le comte de La Grange et construit selon un arc de cercle de 30 à 40 mètres de rayon. Autrefois les diverses dépendances du château complétaient le cercle formé par un rempart d'une toise d'épaisseur, dont les mouvements de terrain du parc ont fait disparaître la trace. L'arc de cercle qui reste n'a pas la régularité qu'on lui eût donnée à partir du 13e siècle c'est plutôt un polygone dont les nombreux côtés ont des longueurs très variables. Le château actuel a été construit, en 1567, sur cette enceinte circulaire d'un château du 11e siècle, dont on nivela la motte et renversa le donjon.
         Enfin la chapelle d'Henri de Ferrières est construite sur une motte extrêmement abrupte et élevée, et qui est séparée du plateau sur le bord duquel elle se trouve par un profond fossé. »
    [1]

     

    " Dangu (Eure). La chapelle de la Motte

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     Le site de la Chapelle de la Motte se trouve à l’extrémité sud du village de Dangu, en contrebas d’un coteau et à proximité de la vallée de l’Epte. Il s’étend sur deux parcelles, l’une est boisée, l’autre en pré. La limite parcellaire correspond à deux états de conservation différents : au sud, les reliefs sont très prononcés, au nord, ils sont partiellement effacés. L’ensemble est dominé par une motte dont la plateforme sommitale, de 20 m sur 22 m, surplombe de 20 m la route située en contrebas. Elle a été isolée du plateau par un fossé en arc de cercle de 25 m d’ouverture, pour 8 m de profondeur actuelle. Sur le sommet de la motte a été construite une chapelle (de 16 m sur 8 m) liée à l’installation d’un château en 1913, elle est actuellement en ruines. Vers le nord, quelques traces d’une basse cour connectée à la motte sont conservées. Ses dimensions maximales, à l’intérieur du fossé, seraient d’environ 90 m d’est en ouest et 100 m du nord au sud. Les zones nivelées et les constructions récentes invitent à rester prudent sur l’interprétation des reliefs, l’ensemble ayant été particulièrement affecté par l’existence d’un circuit de promenade visible sur le cadastre de 1809.

                Le château de Dangu est mentionné pour la première fois en 1119 lorsque Louis VI le Gros l’assiège. Il fait également l’objet de réparations en 1184. S’agit-il du château observé sur le terrain ? Si trois sites fortifiés sont repérés sur la commune de Dangu, la taille et la morphologie du site présenté ici sont semblables à celles des mottes proches de Gisors et Château-sur-Epte, toutes deux élevées à la fin du 11e s. (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [11]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

    Ci-dessus à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1840, Archives départementales de l'Eure  http://archives.eure.fr/  ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « DANGU. Commune du département de l'Eure, arrondissement des Andelys, canton de Gisors, sur l'Epte 476 hab : Station des chemins de fer de l'Eure, ligne de Gisors à Vernon. Usine à bronze, à cuivre et à zinc ; fabriques de dominos. Ferme et haras du comte de Lagrange. Château construit en 1567 et qui appartint au baron de Breteuil, restauré et agrandi de nos jours dans le parc, chapelle du 15e siècle, sépulture de la famille de Lagrange. Il ne reste aucun vestige de la forteresse féodale construite au 11e siècle sur la colline qui domine la rive gauche de l'Epte et qui joua un grand rôle dans les guerres du moyen âge, comme défense des frontières de la Normandie. Possédé d'abord, comme tant d'autres châteaux normands, par la maison de Crespin, il était la propriété, vers 1400, de Jacques de Bourbon ; celui-
    ci abandonna la vieille forteresse et en fit construire une nouvelle qui, prise par les Anglais en 1411, ne fut recouvrée que trente ans plus tard par Charles VII. Le duc de Mayenne pilla et incendia le château de Dangu en 1590. Il passa au 15e siècle à la maison de Ferrières et au
    17e siècle à la famille de Montmorency. » [2]

     

     LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) 

     

    Historique

     

    « 10e siècle

     

         « Le premier château de Dangu [en bois sur motte castrale] fut probablement édifié au 10e siècle ».

     

    11e siècle

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « En 1077, Guillaume Crespin, baron de Dangu, veuf d'Eve l'Aiguillon, épousa Agnès de Trie, veuve de Guillaume Martel de Bacqueville ; c'est la première fois qu'il est question dans l'histoire des seigneurs de Dangu. (Nobiliaire du Beauvaisis)». (…)

     

    Blason de la famille Crespin du Bec par User:SsireCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Ssire., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5012623

     

            Guillaume d'Évreux s'empare du château de Dangu en 1092 (première mention historique du château). (...)

         Guillaume le Roux reprend possession d'une partie des châteaux du Vexin, dont celui de Neaufles et de Dangu qu'il fait fortifier. En 1097, il fait construire la forteresse de Gisors par Robert II de Bellême, qui dirige alors les opérations militaires (et avait été pardonné d'avoir participé, en 1088, au complot visant à renverser Guillaume le Roux au profit de Robert Courteheuse). « Les historiens du temps appellent [alors] les châteaux de Neaufles et de Dangu "Gisortii appenditiia castella" ». (...)


    12e siècle

     

         « Le château [de Dangu] se composait au 12e siècle d’un donjon et d’une double enceinte ; la seconde, circulaire, entourant le donjon, formée de hautes et épaisses murailles flanquées de tours et protégée par un fossé ; la première, moins forte, ayant la forme d’un arc de cercle, dont les extrémités venaient s’appuyer au sud-ouest sur la seconde. Deux portes donnaient accès de l’extérieur dans la première ; l’une, du côté du village, regardait l’église Saint-Jean ; l’autre lui étant opposée, regardait l’occident et donnait sur la campagne. Cette enceinte renfermait les bâtiments d’habitation et les magasins. De cette enceinte, on parvenait à la seconde, qui la dominait, en traversant un fossé sur un pont-levis, et en pénétrant par une porte pratiquée dans une grosse tour carrée ; on se trouvait alors dans la cour ou place d’armes du château. Les bâtiments d’habitation s’appuyaient sur la muraille circulaire qui la protégeait au milieu, et sur une éminence artificielle ou motte s’élevait le donjon, dont la masse imposante dominait les deux enceintes, les autres bâtiments, le village et toute la campagne voisine. De sa plate-forme, on apercevait les murs fortifiés de Gisors et son château, les tours de Neaufles, de Bouri, de Courcelles et de Gamaches.». (…)

         1119 - Louis VI, roi de France, voulait donner la Normandie à Guillaume Cliton, fils de Robert Courteheuse au détriment de son oncle Henri Ier d'Angleterre. Cette année-là, quand il envahit la Normandie, « il vint en personne assiéger le château de Dangu. Le châtelain Robert [de Dangu] se défendit vigoureusement et mis le feu au château avant de se retirer sur Gisors. ». (…)

     

         « Le roi Louis (VI) assiégea le château de Dangu, et la valeur des Français pressa vivement Robert, qui le défendait. Enfin ce châtelain par le conseil des amis qu'il avait parmi les assiégeans, mit le feu à la place ; d'où il sortit en ne laissant à l'ennemi que des cendres. Dans la même semaine Robert, à la tête des troupes de Gisors, fondit sur les Français, et leur enleva beaucoup de butin à Chaumont et dans les bourgs voisins. Cependant le roi de France se réjouit beaucoup de l'incendie du château de Dangu ; il assiégea Château-Neuf que Guillaurne-le-Roux avait bâti à Fuscelmont-sur-l'Epte ; mais il n'obtint pas tout le succès qu'il désirait... » [4] 

     

         1144 - Geoffroy Plantagenêt a repris la couronne d'Angleterre et le duché de Normandie. En remerciement pour son soutien, il offre à Louis VII une partie du Vexin normand - si convoité par les rois de France - dont les places fortes de Gisors, Dangu (deuxième château), Neaufles-Saint-Martin, Gamaches, Etrépagny, Hacqueville, Châteauneuf, Baudemont et Noyon-sur-Andelle.

         1158 - Henri II Plantagenêt, fils de Geoffroy et Mathilde, rencontre Louis VII à Gisors pour signer un traité de paix historique, le traité de Gisors. Au château d'Heudicourt, ils concluent un mariage entre leurs héritiers respectifs, Marguerite de France et Henri le Jeune âgés respectivement de deux et trois ans… La dot de Marguerite comprend le Vexin normand, permettant ainsi au roi d'Angleterre de récupérer le cadeau de son père à Louis VII. Les châteaux du Vexin apportés en dot sont remis en gage de paix à la garde de trois templiers : Robert de Pirou, Tostes de Saint Omer et Richard de Hastings. Ces derniers s'installent au château de Gisors pour veiller au respect du traité.

         1160 - Dès 1159, Henri II d'Angleterre entre en conflit armé avec Louis VII et pénètre dans le pays de Gisors. En 1160, un nouveau traité est donc signé entre les deux rois. Il précise que le Vexin normand reste propriété du roi de France jusqu'au mariage de sa fille Marguerite avec Henri Le Jeune. Henri II d'Angleterre obtenant une dispense papale, le mariage a lieu au Neubourg cette même année, et Henri II se fait remettre la dot par les trois templiers qui quittent alors Gisors et le Vexin normand. Henri II fait alors « relever de ses ruines le château de Dangu ». (…)

         1184 - « Henri II d'Angleterre répare le château de Dangu ». Cette date est sujette à caution, car on peut par ailleurs lire qu'« en 1182, Henri II dépensa 208 l. 10 s., pour refaire une tour du château, réparer les murs, le pont-levis et les portes ; 29 boucliers furent distribués dans les forteresses de Gisors, Neaufles, Château-sur-Epte et Dangu qui étaient confiés à la garde de Guillaume de Mainneville, comte d'Essex et d'Aumale ». (...)

         « Le lundi 12 avril 1193, […] Philippe Auguste vint prendre position avec des forces considérables, sous les murs de Gisors, du côté de Trie. Gisors et son château reconnaissaient alors pour commandant en chef Gilbert, seigneur de Wascoeuil, en qui le roi d’Angleterre avait toute confiance. […] Quand la nouvelle de l’emprisonnement de Richard fut parvenue sur les bords de l’Epte, le sire de Wascoeuil fit proposer à Philippe-Auguste de lui livrer Gisors et ses dépendances, moyennant un prix dont on ignore aujourd’hui et la quotité et même la nature. […] Le château de Neaufle et tout le Vexin normand passèrent également sous domination française ». (…)

          1194 à 1199 - Durant plusieurs années de guerre, Richard Cœur de Lion parvient à redresser la situation et à défendre efficacement la Normandie contre Philippe-Auguste. Dangu est au cœur de nombreux conflits : Plusieurs épisodes considérables des guerres de Philippe-Auguste et de Richard Cœur de Lion se passèrent sous les murs de Dangu. La prise de Dangu, en 1196, par Philippe-Auguste ; la tradition de Dangu à Richard par Guillaume Crespin, en 1197 ; la seconde prise de Dangu par Philippe-Auguste ; la capitulation de la garnison française après la bataille de Courcelles, et la rentrée de Richard dans Dangu ; la troisième prise de Dangu par Philippe Auguste, tels sont les principaux événements dont Dangu fût le théâtre de 1196 à la paix de 1199 ».

         « Vers la fin de septembre 1198, Richard s’étant emparé des châteaux de Gamaches et de Dangu, établit son quartier général dans cette dernière place. Le dimanche, 27 du même mois, il traversa l’Epte et se rendit devant le château de Courcelles, dont il somma Robert, commandant de cette forteresse, de lui ouvrir les portes. Sur le refus de celui-ci, il ordonna l’assaut, et la place, bien que défendue avec vigueur, fut emportée de vive force et livrée aux flammes. Le vainqueur mena ensuite ses troupes contre le château de Bouri, dont il s’empara également, et le soir il revint, chargé de butin, à Dangu.» [3]

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     1197-1198 « En rentrant en France, Philippe-Auguste passa par Gisors où il séjourna quelque temps pour ravitailler ses troupes.
    Quelques jours après, les Anglais ayant fait une incursion jusqu'auprès de Beauvais, firent prisonnier Philippe, évêque de cette ville, oncle du roi de France.
         Richard fit ensuite une irruption dans le Vexin-normand, se rendit maître de la forteresse de Gamaches (Mathieu Paris, Rigord, Roger de Hovedeti) et du château-fort de Dangu. Ce dernier était sous le commandement de Guillaume du Bec, seigneur et capitaine du lieu.
    Il fit alors réparer la forteresse de Dangu et la pourvut d'hommes et de vivres en abondance. Au sujet de Dangu, Guillaume-le-Breton, dans sa Philippide, dit que le roi d'Angleterre eut beaucoup de peine à se retirer, avec son armée, des prés marécageux de Dangu.
    Aussitôt que Philippe-Auguste sut que ce château était tombé au pouvoir de Richard, il forma le dessein de le reprendre.

     

    Ci-dessus : emplacements des forteresses anglo-normandes et françaises de la frontière de l'Epte, extraite de http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

           Avant que le roi d'Angleterre, dit Roger de Hoveden, n'eût eu le temps de revenir en Normandie, le monarque français prit le château de Dangu, accordant la vie et les membres saufs aux chevaliers et aux sergents qui s'y trouvèrent, moyennant une rançon de cinq cents marcs d'argent et leur permit alors de s'en aller libres. Il fortifia ensuite ce lieu et le garda en sa possession.
    Cependant les Anglais étaient toujours maîtres du château-fort de Gamaches. Vers le milieu du mois de septembre 1198, Richard se rendit dans cette dernière place pour y organiser une nouvelle attaque contre le château de Dangu ; mais Philippe-Auguste, informé de l'arrivée du monarque anglais dans le Vexin-normand, assembla son armée et marcha contre lui. Richard, de son côté, dès qu'il sut l'intention dans laquelle était son adversaire, alla au-devant de lui, et, l'ayant rencontré dans la plaine entre Gamaches et Villers-en-Vexin, il le chargea avec tant d'impétuosité et de vigueur qu'il resta maître du champ de bataille. Le roi de France et son armée se sauvèrent à Vernon où le vainqueur les poursuivit l'épée dans les reins. Quelques jours après ce fait d'armes, Richard reprit la forteresse de Dangu et y transféra son quartier-général.
         Le dimanche 27 septembre 1198, ayant traversé l'Epte, au gué de Dangu, il se rendit devant le château fortifié de Courcelles-lès-Gisors et somma le gouverneur de lui en ouvrir les portes. Robert-Guillaume, qui possédait cette place, rejeta cette demande avec mépris. Sur ce refus, le monarque anglais ordonne l'assaut, et malgré la défense vigoureuse de la garnison, la forteresse fût prise. »
    [5]

     

         « En 1199, Philippe Auguste reprend le château de Dangu. « Il accorda, pour une rançon de cinquante marcs d'argent la vie et les membres, ainsi que la possession de leurs chevaux et de leurs armes, aux chevaliers qui se trouvaient dans la forteresse : il y mit garnison et la fortifia. ». « Dès lors, la place perdit son intérêt par l'absorption de la Normandie par le Capétien. Mais ce fut l'une des plus disputées de la frontière de l'Epte ».

     

    13e et début du 14e siècle

     

         1200 à 1337 – À la suite de la paix signée entre Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, un calme relatif s’installe le long de l’Epte jusqu’au début de la guerre de Cent Ans (1337-1453). (…)

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     1325 - Fondation de la chapelle Saint-Jean.

         « Vers le milieu du treizième siècle, il n'y avait à Dangu qu'une seule cure et une seule église ; Jean Crespin, au commencement du quatorzième siècle, en fit construire une autre, qui fut dédiée par l’évêque de Bethléem, et placée sous l'invocation de saint Jean ; on y voyait autrefois le tombeau de Pierre de Ferrières, qui fut détruit au moment de la Révolution, ainsi que l'église de Saint-Aubin, qui remontait au dixième siècle ». [3]

     

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

    14e – 15e siècle : guerre de Cent Ans

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « Il était la propriété, vers 1400, de Jacques de Bourbon ; celui-ci abandonna la vieille forteresse et en fit construire une nouvelle qui, prise par les Anglais en 1411, ne fut recouvrée que trente ans plus tard par Charles VII. » [2]

     

         (…) vers 1350 - « Au milieu du 14e siècle, craignant les attaques des Anglais, Jacques de Bourbon remit son château [de Dangu] en état. Il fit construire la tour Bourbon, qui terminait au sud-ouest les corps de logis du château et renfermait le beffroi des heures et le cabinet des archives ».

         « Les Anglais s’emparèrent du château de Dangu pendant la guerre de Cent Ans ». (...)

         Richard Wideville le 1er février 1419 : Henry V lui donne les terres de Préaulx, Dangu et Nauville, à la charge de payer un cor de chasse, à Rouen. ».

         18 décembre 1439 – « On avertit les capitaines de Mante et Creil de venir servir le roy au secours et recouvrance de la place de Dangu ».
    Ce fait consigné dans l'une des notes de la chambre des comptes des Archives de Rouen est très intéressant. Charles VII était Roi de France à cette date, et remportait depuis quelques années nombre de victoires décisives sur les Anglais. Si on en croit le vicomte d’Arlincourt, Charles VII en personne se serait déplacé en personne à Dangu pendant la guerre de Cent Ans : « Quatre rois combattirent sous les murs assiégés de Dangu, à différentes époques : Louis VI, Philippe-Auguste, Richard Cœur de Lion et Charles VII ». Est-ce vraiment le cas à cette date, ou a-t-on demandé aux capitaines de Mantes et de Creil de se rendre à Dangu pour libérer le château au nom de Charles VII ? (…)

         Jean Chartier, probablement né au début du 15e siècle à Bayeux, écrit à propos de cet événement : « Chapitre 186 – De la reddiction du chastel de Dangu au roy de France. Ledit jour de samedy, oudit an [samedi 27 août 1449], Guillaume Chenu, capitaine de Pontoise, avec un certain nombre de gens de guerre, alla courir devant le chastel de Dangu, et là somma, au nom du roy, devant le portail dudit chastel, le cappitaine, nommé Portingal, qui dedens estoit pour les Anglois, de rendre ladite place en l’obéissance du roy. À quoy ce capitaine, oyant nouvelles de jour en jour comment tout le pays se rendoit au roy et la recognoissance que faisoient tous les habitans d’iceluy pays au roy comme à leur souverain seigneur, désirant à leur exemple et voulant aussi luy obéir, et sachant de vray luy estre impossible de résister au roy, ni à sa puissance, fit composicion avec ledit Chenu parmy rendant ladite place, c’est à sçavoir, que ledit capitaine et ses compaignons gens de guerre s’en iroient francs et quictes tous leurs biens où bon leur sembleroit. Et ainsi s’en départirent, en mectant ladite place ès mains dudit Chenu pour le roy. Lequel Chenu leur promit qu’il ne feroit ou porchasseraoit aucun dommage ès corps ne ès biens à aucun de tous les gens retirez dans ce lieu. Et pour ce que lesdits Angloys ne pouvoient pas bien emporter leurs biens, ils en vendirent et débitèrent partie sur le lieu, à qui les voulut acheter, selon qu’il leur estoit permis. Et partant demoura ce chastel en l’obéissance du roy, lequel y commit et ordonna un capitaine pour la garde d’iceluy ». [3]

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « Les Anglais, qui avaient jeté toutes leurs troupes dans les places de cette province, voyaient avec grande inquiétude la tempête qui les menaçait de toutes parts, et avec peu d'espérance de pouvoir soutenir un tel effort. Guillaume Chenu, gouverneur de Pontoise, fut un des premiers à entrer en action ; il attaqua le fort château de Dangu, dans le Vexin, auprès de Gisors, et le prit... » [6]

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « La famille de Ferrières (...) rentra en possession de la baronnie de Dangu aussitôt que les Anglais en eurent été chassés, le roi Charles VII la rendit à Jean de Ferrières, fils de Gauvin. Guillaume de Ferrières succéda à son père, en 1454 ; il épousa Jacqueline du Fayel vicomtesse de Breteuil, dont il eut entre autres enfants Pierre de Ferrières, deuxième du nom ; ce fut ce dernier qui, au commencement du seizième siècle, fit construire le château actuel » (second château qui n'existe plus à ce jour).

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Ferrières par TretinvilleCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Tretinville., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18651735

     

           1490 – Fondation de la chapelle Notre-Dame-de-la-Motte (tombeaux détruits à la Révolution).

     

    16e siècle

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     Françoise de Ferrières, sœur de Pierre II de Ferrières ; « dame et héritière de Dangu, épousa, vers 1500, Ferry d'Aumont, seigneur d'Aumont et de Méru. De ce mariage naquit Louise d'Aumont, qui céda Dangu, par échange, au connétable-duc Anne de Montmorency, aux termes de deux contrats des 14 octobre et 27 novembre 1554, à la charge de droits envers la duchesse de Férare, comtesse de Gisors ».

     

    Ci-dessus, à gauche blason de la famille d'Aumont par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3769368 ; à droite, blason de la famille de Montmorency dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Montmorency

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)      « En 1567, le donjon du château de Dangu fut abattu ». A ce propos, on peut lire qu'« à la mort du connétable de Montmorency, la terre de Dangu passa à Guillaume, seigneur de Thoré, son cinquième fils, qui fit abattre le donjon, niveler les fossés, démolir les murs d'enceinte, et percer de larges fenêtres. Le château ne se composa plus que d'un grand corps de logis, ayant la forme d'un immense fer à cheval, terminé par une tour à chaque bout, et ayant au centre une tour carrée qui servait d'entrée ».

         « En 1590, le duc de Mayenne, qui tenait Gisors, envoya des troupes, sous le commandement du baron de Contenant, pour s'emparer de Dangu. Deux pièces d'artillerie furent mises en batterie, et eurent bientôt fait une brèche au château, qui fut pris d'assaut ; les ligueurs ne se retirèrent qu'après avoir pillé le village et y avoir mis le feu ».

     

    17e siècle

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     En 1597, Madeleine de Montmorency-Thoré épousa Henri duc de Piney-Luxembourg, auquel elle apporta en dot la terre de Dangu. « De ce mariage naquirent deux filles, Marguerite et Marie, qui, en 1641, échangèrent la seigneurie de Dangu contre la principauté de Mortagne en Saintonge, appartenant à François Sublet, seigneur de Noyers, surintendant des bâtiments royaux, et secrétaire d’État. C'est lui qui fit achever le Louvre, où il installa l'imprimerie royale. Il aimait beaucoup Dangu, qu'il se plut à embellir. Il fit jeter un pont en pierres sur l'Epte, fit paver la rue qui sépare les deux anciennes paroisses de Saint-Aubin et de Saint-Jean. Après la mort de Richelieu, qui avait été son protecteur, François Sublet tomba en disgrâce, et se retira à Dangu, où il mourut après avoir fondé le couvent des Carmélites à Gisors, le 28 octobre 1645 ». (…)

    [ François Sublet de Noyers est un administrateur et homme d’État français voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Sublet_de_Noyers ]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Piney-Luxembourg par Ipankonin — Lion from, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3006816

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « Un arrêt du parlement de Rouen, du 16 juin 1663, annula l'échange fait entre mesdames de Montmorency-Luxembourg et François Sublet, et ordonna la restitution de la terre de Dangu à François-Henri de Montmorency dit le maréchal de Luxembourg, qui avait intenté contre Guillaume Sublet, fils de François, l'action de clameur lignagère ».

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Montmorency-Luxembourg extrait de http://www.heraldique-europeenne.org/Regions/France/Montmorency.htm

     

         « On assure que la veuve de Henri II de Montmorency, qui fut décapité à Toulouse, sous le ministère du cardinal de Richelieu, se retira à Dangu, où elle vécut dans la retraite, et porta le deuil toute sa vie. On ajoute que Louis XIII, lui ayant écrit pour lui annoncer qu'il irait lui rendre visite, en compagnie de son ministre, elle fit la réponse suivante : « Le roi sera reçu à Dangu avec tous les honneurs dus à la majesté d'un roi de France ; mais quant au cardinal, je ferai placer sous le pont-levis douze barils de poudre, auxquels je ferai mettre le feu quant il passera, afin de l'envoyer au ciel, où il devrait être depuis longtemps. » Le roi vint seul à Dangu ».

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure) LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

    18e siècle

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « A la mort de François-Henri de Montmorency-Luxembourg, arrivée à Versailles, en 1695, la seigneurie de Dangu passa à son fils Charles-François-Frédéric, qui la vendit, le 7 juin 1714, à Louis-Guillaume Jubert de Bouville marquis de Bizy et de Panilleuse, seigneur de Saint-Martin, † 1741, intendant d'Orléans puis conseiller d’État, qui lui-même la laissa à son fils André († 1742 au château de Dangu) puis à son petit-fils Nicolas-Louis marquis de Bouville (marquisat érigé en 1764 à Brécourt, Douains), neveu du vicomte de Bouville. [...] La famille de Bouville ne conserva qu'un temps cette seigneurie, car elle fut vendue le 31 août 1781, avec les terres de Gisancourt, Montbine, Beausséré et autres lieux, à M. Louis-Auguste Letonnelier, baron de Breteuil, alors ambassadeur de France à Vienne ».

     

    Ci-dessus, blason de la famille Jubert de Bouville dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Jubert_de_Bouville

     

    [ Louis Charles Auguste Le Tonnellier, baron de Breteuil, baron de Preuilly, est un diplomate et homme politique français né à Azay-le-Ferron (Indre) le 7 mars 1730 et mort à Paris le 2 novembre 1807. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Auguste_Le_Tonnelier_de_Breteuil ]

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     C'est M. Louis-Auguste Letonnelier, baron de Breteuil, « qui mit de niveau les divers bâtiments qui formaient le fer à cheval. Il restaura et embellit à grands frais le château, les jardins et le parc, qu'il fit entourer de murs ; il fit construire l'aqueduc de Vesly au château, ainsi que le chemin qui, de Dangu, va s'embrancher au Mont de Magny, sur la route de Gisors à Paris, appelée aujourd'hui route du Baron, en mémoire de son fondateur. ».

     

    Ci-dessus, blason de la famille Le Tonnelier de Breteuil Par Titimaster ; User:Tretinville — Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason Nicolas-Joseph Maison.svg (par auteur : Jimmy44 - Récupération de l'épervier (1ère version du blason)).Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Escudo de Sangarrén.svg (par auteur : Anenja - Récupération de la tête et des "mouchetures" du corps de l'épervier (2e version du blason)).Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Eagle with fasces.svg (par auteur : F l a n k e r - Récupération de la "structure" générale de l'oiseau (2e version du blason)).Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Grelot.svg (par auteur : Groteddy (2e version du blason))., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16307260

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)      « Les travaux les plus considérables [ sur le château de Dangu ] furent exécutés par le baron de Breteuil à la fin du 18e siècle. Il mit de niveau les différents bâtiments qui formaient le fer à cheval ; il fit abattre la partie de la muraille fortifiée qui, vers le nord-ouest, fermait le château, et la convertit en un mur à hauteur d’appui. »

         « M. de Breteuil, auquel le roi avait accordé le droit de battre monnaie, avait installé un atelier de monnayage dans les caves et dépendances de son château ; et, il y a quelques années [en 1867], on en voyait encore les traces ».

         « Lorsque la révolution éclata, M. de Breteuil fut forcé d'émigrer, et il ne dut son salut qu'à un habitant de Beausséré, nommé Pierre Prarière, qui vint, au milieu de la nuit, le prévenir qu'il allait être arrêté ; il se hâta de fuir, et, à peine avait-il quitté son château, qu'une troupe de forcenés y pénétrait et le mettait au pillage ».

         « La terre de Dangu fut confisquée en 1792, et déclarée propriété nationale ; pendant plusieurs années, le château servit de prison à des soldats anglais, qui achevèrent de le dévaster ; ils arrachèrent les lambris pour les brûler, et descellèrent les plombs et ferrailles pour les vendre ».

     

    19e siècle

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « En 1802, M. le marquis de Talhouët reçut la propriété de Dangu en compensation de ses biens, que l'État avait fait vendre, perce qu'à tort il avait été considéré comme émigré. Lorsque M. de Breteuil rentra en France, M. de Talhouët, mu par un sentiment de délicatesse fort honorable, lui remit, de son propre mouvement, une somme assez importante pour l'indemniser de la perte de sa propriété ».

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Talhouët par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3430446

     

         « A la mort de M. de Talhouët, la terre de Dangu fut attribuée an partage à sa fille, madame la comtesse Joseph de Lagrange, par acte de 1810. En 1849, les enfants de cette dame ayant procédé au partage des biens de sa succession, le château et les propriétés de Dangu échurent à M. Joseph-Barthélemy-Frédéric, comte de Lagrange, officier de la Légion d'honneur, membre du conseil général de l'Eure pour le canton de Gisors, député du Gers, l'éleveur intelligent et habile qui est à la tête du sport français » [citation de 1867].

    [ Frédéric Joseph Barthélémy, 2e comte (« de ») Lagrange (21 juin 1815 - Dangu - † 22 novembre 1883 - Paris), est un homme politique français du 19e siècle. Il fut député du Gers puis sénateur du Second Empire. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Lagrange ]

         « Depuis [le 18e s], M. de Lagrange a embelli le château et les jardins ; il ne reste presque plus de vestiges de l’ancien manoir féodal.»

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     En 1884, le duc Pozzo di Borgo acquiert le domaine de Dangu qui comprend des parties fortifiées anciennes et un édifice médiéval dit "ancien château" (second château).

     

    [ La famille Pozzo di Borgo est une famille subsistante de la noblesse française originaire de Corse où elle était connue dès le 15e siècle. Elle a une filiation prouvée depuis 1629 et fut maintenue noble en 1774 par le Conseil souverain de Corse. Elle a formé de nombreux rameaux, encore subsistants. Plusieurs de ses membres se sont illustrés dans l’armée, la diplomatie, la politique et la finance. https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Pozzo_di_Borgo ]

     

         L’histoire de l'actuel château de Dangu (troisième château) commence... à Saint-Cloud, au 18e siècle. De style néoclassique, il s’appelle alors Montretout. Mais Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, le surnomme « Mon Très Tout ». Puis il appartient au baron de Breteuil, ministre de Louis XVI, qui fut le premier à apporter la pomme de terre en France et qui la mit en culture dans le Vexin.

     

    Ci-dessus, blason de la famille Pozzo di Borgo http://heirsofeurope.blogspot.fr/2012/10/1a.html

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     De 1896 à 1899, le duc Pozzo di Borgo acquiert le château de Montretout et le fait déplacer vers son domaine de Haute-Normandie. L'architecte Louis Dauvergne remonte et modifie la construction d'origine, désormais appelée « Nouveau Château », rehaussant le comble et ajoutant un étage aux ailes. Le paysagiste Achille Duchêne modifie le parc en créant des alignements en rapport avec la nouvelle construction. » [3] 

     

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    La forteresse dite "Vieux château" du "bois de Dangu"

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     L. Coutil, 1921 : « Retranchement du Vieux Château. — Nous donnons un nouveau plan du Vieux Château de Dangu (fig. 9) ; la disposition de ce retranchement est unique dans le départemenf de l'Eure, et nous n'en connaissons pas d'autre analogue en Normandie ; il se trouve à 6 ou 700 mètres de la route venant de Vesly et des premières maisons de Dangu, à 30 mètres en moyenne de la route de Dangu à Neaufles, qui part du haut de la côte, en face de l'ancien château démoli et d'une ancienne briqueterie, à la cote 104. Le terrain renfermant les retranchements est formé d'un amoncellement de galets noirs reposant sur de la glaise, et comme il est impropre à la culture, il est resté boisé, alors que les terrains voisins, ]àdis boisés et figurés comme tels sur le cadastre (Sect. B. nos 33 bis et 34 bis, lieu dit le Vieux Château et bois de Dangu) sont défrichés depuis 1880. L'ensemble a une longueur d'environ 130 mètres, du Nord au Sud ; on remarque un donjon au Nord avec une partie légèrement concave mesurant 25 mètres du Nord au Sud et 35 mètres de l'Ouest à l'Est, isolé par un fossé de 6 mètres ; une entrée se remarque au Nord et au Sud ; le fossé est peu apparent au Nord et souvent plein d'eàu, comme les autres, en hiver ; trois larges talus parallèles s'en détachent du Nord au Sud avec fossés sur les deux côtés Ouest et Est ; enfin, au Sud , vers Dangu, une sorte dé losange également entouré de fossés peu profonds et talus de 50 à 60 mètres de diagonale, avec des ouvertures au Nord, et au Sud.
         Ce retranchement commandait les vallées del'Epte et de la Bonde. Il se trouve à proximité d'un vieux chemin encaissé nommé la ravine et qui débouche au haut de la côte près de l'ancienne briqueterie.
    Doit-on faire remonter ce retranchement à l'époque où Charles le Chauve convoqua ses Seigneurs à Neaufles en septembre 856, pour repousser les Normands ?

    (Un inventaire bibliographique publié en 1921, nous fait dire que ce retranchement se .trouve à 150 mètres de Gisors ; nous n'ayons jamais indiqué une pareille énormité, sachant fort bien que Dangu est éloigné de 7 kilomètres de Gisors !) » [8] 

     

    DANGU (Eure) « Le Bois de Dangu »

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « Le site occupe le sommet d’un coteau qui domine la vallée de l’Epte, 1 km au nord du village. La fortification est contenue dans une parcelle boisée entièrement cernée par des espaces cultivés et la route de Dangu à Neaufles-Saint-Martin qui la borde au sud-est. Le site se décompose en trois enceintes alignées, tangentes, et dont la puissance des défenses décroît progressivement. La première, au nord-ouest, présente une levée de terre en forme de fer-à-cheval, de 25 m de diamètre, plus forte vers le plateau, à l’ouest, et entièrement ceinturée d’un fossé. L’accès à la deuxième enceinte se fait vers le sud, celle-ci est complexe et présente de nombreux microreliefs. L’ensemble est grossièrement rectangulaire si l’on excepte une surépaisseur du talus vers l’ouest, celui-ci est interrompu au sud-est entre deux monticules qui marquent l’accès vers la troisième enceinte. L’espace contenu entre les deux entrées est légèrement surélevé par rapport au reste de l’enceinte.

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     La troisième enceinte s’organise à l’intérieur d’un quart de cercle de 60 m de rayon ; il est rejoint par deux levées de terre qui assurent la connexion avec les deux monticules qui marquent l’entrée de la deuxième enceinte. Ce talus présente deux interruptions vers le sud et le nord-est. Une mare creusée immédiatement à l’extérieur de l’enceinte draine les eaux issues des fossés du flanc ouest de la fortification et d’une zone marécageuse qui s’étend de ce côté. La nature du sol est assez particulière, sur l’ensemble du site, on observe de nombreux galets de petite taille. Les levées de terre sont en partie constituées par l’accumulation de ce matériau que l’on retrouve également en blocs agglomérés, notamment au sommet du rempart de terre de l’enceinte principale. Ce détail soulève la question d’une utilisation de ces blocs dans la constitution de la levée de terre et leur participation aux aménagements défensifs.

     

    Ci-dessus : plan extrait de Les fortifications de terre médiévales de Haute-Normandie. Méthodes et premier bilan du PCR 2004-2008 - Mediaeval earth fortifications in Upper Normandy: Methods and first report of PCR 2004-2008 - Anne-Marie Flambard Héricher, Gilles Deshayes, Daniel Étienne, Thomas Guérin, Bruno Lepeuple, Jimmy Mouchard et Aude Painchault - https://books.openedition.org/purh/6883

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     Les trois enceintes ne semblent pas contemporaines les unes des autres. Néanmoins, la proximité du site de Neaufles-Saint-Martin avec lequel il est en communication visuelle, et les similitudes, au niveau de l’enceinte principale, avec le Château-Saussart, plaident pour un ouvrage à vocation militaire remontant au milieu du 11es. Pour les deux autres enceintes, l’hypothèse d’une maison forte venue se greffer sur un site plus ancien est privilégiée.

         ( voir plan ci-dessus, Fig. n°1 : Relevé de la fortification du « Bois de Dangu ») (Relevé et présentation sous la direction de Bruno Lepeuple). » [7]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://maintenance-et-batiment.blogspot.fr/2015/01/

     

    Ancien château de Montretout ou "Nouveau Château" de Dangu :

     

          « Pour mémoire, le château de Dangu n’est autre que le château de Montretout de Saint-Cloud, habité un temps par la marquise de Pompadour. » [9]

         « En 1871, le château de style néo-classique, construit (à Saint-Cloud) au milieu du 18e siècle, est incendié lors des combats du siège de Paris (voir à gauche ci-dessous). En 1876, il est restauré par l'architecte Lambert.

     LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)LES REMPARTS DE DANGU (Eure)

     

         « En 1884, le duc Pozzo di Borgo à qui il appartient alors, achète le domaine de Dangu, qui comprend d’anciennes fortifications et un vieux château médiéval » dit « ancien château ». Entre 1896 et 1899, le duc fait démonter et transporter par chemin de fer tous les éléments du château de Montretout pour qu’il soit remonté en lieu et place du château médiéval de Dangu. » [9]

     

    LES REMPARTS DE DANGU (Eure)     « L'architecte Dauvergne remonte et modifie la construction d'origine, désormais appelée "Nouveau Château", réhaussant le comble et ajoutant un étage aux ailes. Le » « paysagiste en vogue à la fin du 19e siècle » [9] « Achille Duchêne modifie le parc en créant des alignements en rapport avec la nouvelle construction. (…) » « On lui doit notamment le parc du jardin de Coutances. Fervent admirateur de Le Nôtre, il remet à l’honneur le tracé des jardins à la française. » [9]
    Auteur(s) : Lambert (architecte) ; Dauvergne (architecte) ; Duchêne Achille (architecte paysagiste) » [10] 

     

     

    La légende de la chapelle Notre-Dame-de-la-Motte, fondée en 1490 :

     

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         « On prétend que « la chapelle de Notre-Dame de la Motte, ou de Recouvrance, placée dans le parc du château [...] fut bâtie par Guillaume de Ferrières, pour accomplir un vœu qu'il avait fait à la sainte Vierge, dans un grand danger. Voici ce que la tradition et Bérée de Courpont racontent : « Un jour que le seigneur de Ferrières se promenait, chevauchant devant son château, il rencontra une très jolie fille qui gardait des dindons, à laquelle il fit des propositions déshonnêtes, qu'elle repoussa brutalement ; le comte, outré, voulut avancer sur elle ; mais elle frappa le cheval avec la gaule qui lui servait à chasser les dindons, et le força à s'éloigner. Le seigneur, rentré au château, fit lâcher sa meute sur cette jeune fille, qui fut déchirée vivante et dévorée. L'année suivante, jour pour jour, Guillaume de Ferrières passait à cheval à l'endroit même où la scène dont nous venons de parler avait eu lieu ; tout à coup son cheval s'emporte, le jette à terre et le traîne, le pied pris dans l'étrier, jusqu'à environ deux cent cinquante pas de là ; dans ce danger extrême, le comte fit vœu de bâtir une chapelle à la sainte Vierge, à l'endroit où son cheval s'arrêterait. Le cheval s'arrêta ou fut arrêté, à l'endroit où est aujourd'hui la chapelle de la Motte ; Guillaume de Ferrières y fut inhumé et elle sert aujourd'hui de sépulture à la famille Lagrange ».

         On notera que cette histoire est souvent rapportée, mais qu'au moins un détail historique est incohérent... En 1490, deux ans avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, donc il est impossible que la jeune fille en question eut été gardienne de dindons... » [3]

     

    Protection :

     

         Ancien château de Montretout ou « Nouveau Château » de Dangu : l'ancien château, les perspectives nord-sud et ouest l'accompagnant, ainsi que les sols des parcelles AB 62 et AB 70 sur lesquelles ils se situent : inscription par arrêté du 22 février 2005.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques ; et dirigé par M. de Caumont ; Société française d'archéologie. Éditeurs : Lance (Paris) / Frère (Rouen) / Marie-Viel (Caen) / Société française d'archéologie (Paris), 1867. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310522/f362.item.r=%22Ch%C3%A2teau%20de%20Dangu%22.texteImage

    [2] Extrait de La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 13 / par une société de savants et de gens de lettres ; sous la dir. de MM. Berthelot,... Hartwig Derenbourg,... F.-Camille Dreyfus,... A. Giry,... [et al.] Éditeurs : H. Lamirault (Paris) / [puis] Société anonyme de « La Grande encyclopédie » (Paris) Date d'édition : 1885-1902

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de l'Histoire de Normandie... par Orderic Vital ; [trad. par Louis-François du Bois] Editeur J.-L.-J. Brière (Paris), 1825-1827

    [5] Extrait de l'Histoire de la ville de Gisors par P.-F.-D. Hersan ; Éditeur : Lapierre (Gisors), 1858 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6529661h/f118.item.r=%22Ch%C3%A2teau%20de%20Dangu%22.texteImage

    [6] Extrait du Magasin militaire des Français : écho de la guerre : journal illustré des victoires et conquêtes nationales anciennes et modernes : récits, combats, pièces officielles, anecdotes, études de moeurs, actions d'éclat, campagnes anciennes et modernes, etc... Volume 2 / directeur : M. Ernest Rasetti ; Éditeur : bureaux de la publication (Paris) Date d'édition : 1859-1860

    [7] Extrait de http://journals.openedition.org/adlfi/8020#tocto1n4

    [8] Extrait du T. XVIII. 1921 N° 8. Commission des enceintes et souterrains-refuges – Premier supplément aux inventaires Eure retranchements et souterrains-refuges de l'arrondissement des Andelys par Léon Coutil ; Bulletin de la Société préhistorique de France Éditeur : Institut de bibliographie (Paris) / Société préhistorique de France (Paris), 1921 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56922326/f1.item.r=%22Ch%C3%A2teau%20de%20Dangu%22.texteImage

    [9] Extrait de https://www.asalf-levriere.org/visite-citerne-de-dangu

    [10] Extrait de http://www.actuacity.com/dangu_27720/monuments/

    [11] Extrait de la Chronique des fouilles médiévales en France en 2008 Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie - Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple et Aude Painchault p. 301 - https://journals.openedition.org/archeomed/20462#tocto3n5

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dangu

    http://maintenance-et-batiment.blogspot.fr/2015/01/

     

    Ci-dessous fiche conseil n°99 "Les Essentiels" DRAC Haute-Normandie - 2015 - France Poulain http://www.eure.gouv.fr/content/download/20347/138397/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Dangu_Ancien%20Ch%C3%A2teau%20de%20Montretout_ZFSP.pdf

     

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  • LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche) LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche) LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)

     

         « En sortant du bourg de Marigny pour aller à la grande route de Coutances à Saint-Lô, on voit vers le midi la grande Motte de l'ancien château fort. Cette élévation factice, nommée encore Butte du Castel, est escarpée, quoique peu élevée. Elle était en grande partie defendue par les eaux du vivier qu'on y faisait refluer à volonté. Je n'y ai reconnu aucunes traces de maçonnerie. (...)

         La grande commune de Marigny, chef-lieu du canton qui porte son nom, le fut autrefois d'une baronnie qui donnait droit de séance à l'Echiquier de Normandie parmi les barons du Cotentin.

         Elle offre au faiseur de recherches un emplacement de château très-remarquable et des plus considérables du departement. Cependant je ne vois pas un seigneur du nom de Marigny à la conquête de l'Angleterre ; je présume que celui qui possédait alors cette baronnie figura sous un autre nom à cette expédition mémorable. (...)

     

     LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)    …  il y avait à Marigny un château avec douves et fossés et un vivier à refoul. Le seigneur était patron de la chapelle de Remilly dont il avait l'administration. Le seigneur de Camprond était obligé de passer une nuit à la porte du château, dans la rue du Nord, avec trois flèches ferrées. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)

     

     Plan de situation de la motte de la Butte du Castel à Marigny ; ci-dessus, blason de la famille de Say par Gilloudifs

     

    Historique

     

    La famille de Say

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     « Les plus anciens barons de Marigny dont j'aie connaissance, dit M. de Gerville, appartiennent à une des principales familles normandes établies en Angleterre dès le temps de la conquête, c'est celle de Say (ou de Sey), qui tirait son origine d'une commune de l'arrondissement d'Argentan.

         Dans le XIe volume du Gallia Christiana, je trouve une charte de 1060, où figure Picot de Say, avec Robert et Henri ses fils ; ils font à Saint-Martin de Séez des donations dans la paroisse de Say....» [1]

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Say par Gilloudifs.

     

         « A la même époque, vers 1050, Enjuger de Say confirmait les donations faites à l'église de Marigny, le jour de sa dédicace, par Robert, fils de Rainfroy de Remilly, et autres, en présence de Robert d'Anières, de Hugues de Say, de Robert de Saint-Ebremond, etc. Nous devons le regarder comme le premier baron de Say (ou de Marigny) : c'est du moins le premier qui nous soit authentiquement connu.

         Dans le siècle suivant, Jourdain, seigneur de Say et d'Aunay, et Luce, sa femme, fondèrent l'abbaye d'Aunay (1131).

         Gilbert de Say confirma en 1151 les donations faites par son père Jourdain à l'abbaye d'Aunay et y en ajouta de nouvelles. Il data sa charte de son château de Marigny, et mourut peu après, sans avoir été marié. (…) [2]

     

    La famille du Hommet

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Agnès de Say, dame de Beaumont, sa sœur et unique héritière, épousa Richard Ier Du Hommet, connétable de Normandie, seigneur de Remilly, et lui apporta en mariage tous les biens de sa famille. C'est lui qui, en 1163, s'empara du château de Combourg, en Bretagne. En 1144 il avait donné la foire de Saint-Fromond aux moines du lieu, et il mourut vers 1180. Conjointement avec sa femme et ses trois fils, Guillaume, Enguerrand et Jourdain, il avait confirmé les donations faites par Jourdain de Say à l'abbaye d'Aunay, et parmi celles qu'il y avait ajoutées on voit l'église de Marigny avec le bourg, et on trouve un certain Robert de Marigny qui signe dans cette charte.

     

    Ci-dessus, blason de la famille du Hommet par TomKrCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par TomKr., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2583514

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Guillaume du Hommet, connétable de Normandie, comme son père, baron du Hommet, fut aussi baron de Remilly et de Marigny, du chef de sa mère, Agnès de Say. Il eut au moins six fils de sa femme, Luce de Bruis (Richard, Guillaume, Henri, Jourdain, Thomas et Enguerrand) ; mais l'aîné, Richard II, mourut vers 1200, et lui même en mourant (1209) laissa son héritage à Guillaume III du Hommet, son petit-fils, moins probablement la baronnie de Marigny. Il avait assisté en 1490 à la dédicace de l'abbaye d'Aunay.

     

    Ci-dessus, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         Enguerrand du Hommet eut pour sa part la baronnie de Marigny et de Remilly, dont il faisait déjà le service du vivant de son père.
    Jourdain du Hommet, qui figure en 1253 comme connétable de Normandie, lui.succéda ; mais après lui la baronnie tomba en quenouille, et fut démembrée de l'Honneur du Hommet. L'histoire de l'illustre famille des du Hommet est très obscure à cause du grand nombre des branches qui la composent. Leurs armes étaient d'argent à trois fleurs de lys de gueules. (...)

     

    Famille de Courcy

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Richard Ier de Courcy commence la troisième famille des barons de Marigny. La baronnie lui avait été apportée en dot par Mabile sa femme. En 1260, il confirma aux religieux de l'abbaye d'Aunay la donation des églises de Marigny et de Remilly qui leur avait été faite par ses ancêtres. La famille de Courcy , qui subsiste encore aujourd'hui, remonte jusqu'au 11e siècle et a pris son nom de la baronnie de Courcy (élection de Falaise, diocèse de Séez). Elle s'est divisée en plusieurs branches et le nombre des fiefs qu'elle a possédés dans les départements actuels de la Manche et du Calvados est très considérable. Les de Courcy portaient d'azur fretté d'or de six pièces. Plusieurs d'entre eux furent grands sénéchaux de Normandie : c'était la première charge du duché.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Courcy par I, Regulus, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2410622

     

         Enguerrand de Courcy succéda à Richard Ier comme
    baron de Marigny et de Remilly. En 1261, il donna une charte de confirmation des donations faites par ses ancêtres à l'abbaye d'Aunay, de concert avec Guillaume, Me Jean et Nicolas ses frères.

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Guillaume de Courcy, chevalier, probablement le frère du précédent, lui succéda. (...) Il est cité parmi les bienfaiteurs des abbayes d'Ardennes, de Sainte-Barbe et de Saint-André-de-Gouffern.

         Geoffroy de Courcy, « sire et baron de Courcy, seigneur de Montfort et du Bourg-Achard, de Marigny et de Remilly, est connu de tous les généalogistes pour fils de Guillaume de Courcy. Tous parlent de son mariage avec Marie d'Estouteville... On croit qu'il fut tué à la bataille de Crécy. Richard II de Courcy : Ici se présente une difficulté historique sur la question de la transmission de la baronnie. (...)

     

    Ci-dessus plan extrait du cadastre napoléonien de 1826 ; document des Archives de la Manche,  http://www.archives-manche.fr/

     

    Famille de Malesmains

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Typhaine ou Jeanne de Courcy, nièce de Richard, devint baronne de Marigny du vivant de son oncle qui n'avait pas eu d'enfants de son mariage avec Alix Bertrand, mais qui eut deux fils, Guillaume et Gillet, de son second mariage avec Agnès du Plessis. Elle épousa Gilbert de Malesmains, seigneur de Sacey, et lui apporta en dot les baronnies de Marigny et de Remilly, et la seigneurie de St-Louet ; mais cette quatrième famille ne devait pas les conserver longtemps.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Malesmains extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6000464&desc=de_malesmains_normandie

     

    Famille de Montauban

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     Jeanne de Malesmains, leur fille aînée, les porta dans la famille de Montauban, par son mariage avec Olivier IV sire de Montauban, seigneur breton, qui commença la cinquième famille des barons de Marigny et mourut en 1388, cinq ans après sa femme.

         Olivier V, sire de Montauban, leur fils aîné, leur succéda en 1388. Il avait épousé Mahaud d'Aubigné, dame de Landal.
    Renaud de Montauban leur troisième fils fut seigneur de Crespon et de Marigny ; il fit hommage en cette qualité le 14 octobre 1394. Il n'a pas laissé de postérité, et son frère aîné lui succéda à la seigneurie de Marigny.
         Guillaume, sire de Montauban, de Landal, etc., chancelier de la reine Elisabeth de Bavière, était seigneur de Marigny et Remilly, et en rendit aveu au roi en 1408. Il portait le titre de haut et puissant seigneur et chevalier, et avait un château avec douves, fossés et un vivier à refoul. Il est mort en 1432. Il avait épousé en premières noces Marguerite de
    Lohéac de la Roche-Bernard, et en secondes noces (1411 ), Jeanne Visconti de Milan, fille de Charles Visconti, seigneur de Parme, et de Beatrix d'Armagnac. Il eut pour sénéchal Jean Petiot. (...)

         « Alors que, de 1415 à 1450, les baronnies de Marigny et de Remilly furent possédées par des seigneurs anglais, la résistance des paysans et des gentilshommes déshérités rendit précaire la situation des concessionnaires de fiefs et des colons. Richard Le Marié et ses trois fils, notamment, menèrent une guerre de partisans qui coûta la vie du patriarche et leur modeste fortune, mais fit périr un grand nombre d’Anglais. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Montauban par Yricordel — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17171329

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     « Henri V, roi d'Angleterre, devenu maître de la Normandie vers 1418, confisqua la seigneurie de Marigny et la donna à un seigneur de Thiboutot qui avait suivi son parti ; mais en 1450, Jean sire de Montauban, maréchal de Bretagne, en fut remis en possession et fut nommé grand bailly du Cotentin à la place de son père. » [1]

     

    Ci-dessus, carte postale de Marigny : on aperçoit en bas à droite, la butte du castel.

     

         « Jean ; sire de Montauban, de Landal, de Remilly, de Marigny, de Gonneville, de Crespon, etc., conseiller et chambellan du roi, maréchal de Bretagne, grand-bailli du Cotentin de 1451 à 1454, était né du second mariage de Guillaume, sire de Montauban. Il épousa Anne de Kerenrais, dame de Kerenrais et de la Rigaudière. En 1450 il était grand-maître des eaux et forêts ; en 1461 il était amiral de France. Rentré en possession de ses biens après l'expulsion des Anglais, il rendit aveu au roi le 20 mai 1450 des baronnies de Marigny, Remilly et Say (...)
         Il acquit en 1461, pour 1,800 écus d'or, de Guyon d'Espi-
    nay, seigneur du Bois-du-Lys, le fief, terre et sieurie de Hauteville-la-Guichard qu'il réunit à la baronnie de Marigny.
         En 1466, peu de temps avant sa mort, il prit place à l'Echiquier de Normandie, parmi les grands barons du Cotentin. »

     

    Familles de Rohan-Guéméné/Manière de Guer

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     « En 1450, la propriété retourna dans les mains de Jean de Montauban. Après sa mort, elle fut portée par sa fille Marie, unique héritière, dans la famille de Rohan par son mariage en 1443 avec Louis de Rohan seigneur de Guémené, Guingamp et autres terres. Jules-Hercule-Mériadec de Rohan, fils d'Hercule-Mériadec de Rohan, duc de Montbazon et de Louise-Gabrielle-Julie de Rohan-Soubise, prince de Rohan-Guéméné, duc de Montbazon, vendit le marquisat, le 20 septembre 1766, aux de Manière de Guer. (...)  

     

    Ci-dessus, à gauche : blason de la famille de Rohan extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Rohan ; à droite : blason de la famille de Rohan-Guémené extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Rohan_Guemene

     

    Les fiefs du marquisat

     

         « A la fin du 18e siècle, le marquisat de Marigny s’étendait sur plus de vingt paroisses de l’élection de Coutances. Cette transformation successive de la baronnie de Marigny ne se fit cependant pas sans difficulté. Plus d’une fois les détenteurs de certains fiefs contestèrent leur mouvance ; ce qui donna lieu à d’interminables procès. Le bourg de Marigny, situé près de la voie romaine de Coutances à Bayeux, conserve quelques traces du carcan de la justice qui trônait près de la grande route de Saint-Lô. »

         Il est difficile de suivre dans l'histoire les vicissitudes de ce marquisat, du moins jusque vers la fin du 15e siècle. Toutefois la bibliothèque de Coutances possède un Inventaire in-folio de plus de 1600 pages, fait en 1761, — un Journal, papier cueilloir et recette des rentes, cens et redevances de 1785, — deux registres d'aveux des arrière-fiefs et tènements. (...) [2]


    Description

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)     « En sortant du bourg pour aller à la grande route de Coutances à Saint-Lo, vers le midi, on voit encore la motte de l'ancien château-fort, appelé la Butte-du-Castel. Elle est escarpée, quoique peu élevée, mais on n'y remarque aucune trace de maçonnerie. Elle était en grande partie défendue par les eaux du vivier voisin qu'on faisait refluer à volonté dans les fossés, et elle dominait tout le pays excepté du côté du sud. »  [2] 

     

     Ci-dessus, photo extraite du site Google Map.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 4 Société des antiquaires de Normandie, 1830 https://books.google.fr/books?id=uQdeAAAAIAAJ&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

    [2] Extrait de l'Etude historique sur le marquisat de Marigny (Manche) , par Ch. Fierville,... Éditeur :  Impr. de Daireaux (Coutances) Date d'édition :  1874  https://fr.geneawiki.com/index.php/50292_-_Marquisat_de_Marigny http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5407531d/f28.item.r=%22butte%20du%20Castel%22.texteImage

     

    LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche) LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche) LES REMPARTS DE MARIGNY (Manche)

     

    Bonnes pages

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Editeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-2-a212523825

    O https://fr.geneawiki.com/index.php/50292_-_Marquisat_de_Marigny

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11969

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article17522

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11970

    O http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1997_num_47_5_4801

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  • LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados) LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados) LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)

     

    Ci-dessus, à droite, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

         « Situé l'ouest de Lisieux, dans le Calvados prés de Cambremer, ce château avec son enceinte flanquée de tours, et percée de meurtrières, se dresse toujours non loin de l'église paroissiale. » [2]

     

         « Le château de La Houblonnière a été construit au 15e siècle à coté de ruines d’un autre château dont l’origine est inconnue. Il aurait appartenu aux Templiers. Les constructions du château sont plus ou moins restées d’époques, seules les armoiries ont été effacées ainsi que la tour de défense qui a été transformée en pigeonnier. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     « L'Institut national de l'information géographique et forestière situe le centre géographique de la région Normandie sur le territoire de la commune (0° 6' 24" E 49° 7' 16" N). » [3]

     

    Carte ci-dessus montrant La Houblonnière au centre de la Normandie extraite de https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/la-houblonniere-est-le-centre-de-la-normandie-et-laffiche-4068322

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)

     

    Plan de situation du château de la Houblonnière ; blason de la famille de Tournebu à laquelle le château de la Houblonnière aurait appartenu par Apn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38577818

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)      « Le château de la Houblonnière, dont la fondation est attribuée aux Templiers, fut rebâti en gothique flamboyant aprés la destruction de l'ordre du Temple. » [2]

     

         « Carnets de Charles Vasseur : doyenné de Mesnil-Mauger : La Houblonnière (Ecclesia de Homblonna, de Houbloneria) doit son nom aux plantations de houblon que l’on voyait très nombreuses jadis. Les habitants s’en servaient pour fabriquer une espèce de bière toute particulière qu’ils nommaient « Cervoise ». (Louis Enault p.163) » [4] 

     

    Photo ci-dessus par Tave — Travail personnel, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15252054

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)      « L'origine du nom de cette commanderie nous est donnée dans l'Histoire de Lisieux ( Louis François Du Bois, Histoire de Lisieux (1845). L'auteur nous raconte : « Avant l'édit de Charles IX qui proscrivit la culture de la vigne en Normandie, parce que plusieurs disettes successives rendaient nécessaire une culture plus étendue des céréales, le territoire lexovien produisait des vins et des cidres, et fabriquait de la bière que l'on appelait alors cervoise. Pour la confection de cette dernière liqueur, il fallait cultiver le Houblon et c'est de cette plante, que l'on retrouve encore à l'état naturel dans plusieurs de nos haies, qu'est venu le nom de La Houblonnière qui, peu éloignée de la ville, y trouvait facilement le débouché de celte production.

     

    Dessin ci-dessus de Félix Thorigny.

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     Le château de La Houblonnière dont nous donnons le dessin appartenait aux Templiers qui, proscrits et brûlés comme impies et débauchés, nous ont laissé beaucoup de doutes sur la véracité de leurs accusateurs. Au reste le château actuel pourrait bien être postérieur au 13e siècle. » [2]

     

    Dessin ci-dessus extrait de ce même site http://lemercuredegaillon.free.fr/templiers/houblonniere/index.html

     

         « Ce village est nommé pour la première fois dans une charte du prieuré de Friardel en 1164. » [1]

     

         « Une maison forte, partiellement construite en colombages, fut rebâtie au 15e et 16e siècles par des seigneurs laïcs. Nous avons relevé le nom de la famille de Tournebu vers le milieu du 14e siècle. C'est Jean de Tournebu fils aîné de Robert de Tournebu qui détenait le fief de la Houblonnière en 1344. » [2]

     

         « La tradition prétend qu’il a appartenu aux Templiers.
    Il est parlé dans les arrêts de l’Echiquier de 1238, 1321 à 1398 de Jean de Tournebu, seigneur de Marbeuf et de la Houblonnière. 

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     Monsieur de Magny (Nobiliaire de Normandie Tome II p.366) dit qu’une branche de la famille Houel, d’origine bretonne, s’établit sous le règne de Philippe Le Bel sur le fief de la Houblonnière. La recherche de 1524 ne trouve aucun noble à la Houblonnière. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Houel de la Pommeraye http://www.wikiwand.com/fr/Famille_Houel_de_la_Pommeraye

     

         « Au 16e siècle nous trouvons Jean Guerin (ou Guarin) seigneur de la Houblonnière (Le Prevost Auguste, Pouillés du diocèse de Lisieux, Caen (1844). » [2]

     

         « La Houblonnière appartient tout d’abord à la famille Guérin pour ensuite passer dans les mains de la famille Oyinville. Cette dernière fait construire un château au 16ème siècle. La terre va être de nombreuses fois vendues à différentes familles. En 1855, le tunnel ferroviaire de la Motte est construit, ce tunnel traverse La Boissière ainsi que Les Monceaux. Le château, quant à lui, abrite une fromagerie en 1910. » [1]

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados) LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)

     

    Plan ci-dessus à gauche extrait du cadastre napoléonien Archives du Calvados https://archives.calvados.fr/accueil.html ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     « La Houblonnière. Manoir (vers le 15e siècle). Ancienne commanderie du Temple ; type de manoir fortifié. Il existe deux cours ; les ruines d'un donjon se voient encore dans la deuxième entrée. Construction en pierre appareillée, avec quelques assises de brique seulement. La pierre et la brique alternent régulièrement dans le pavillon de droite. Portes surmontées de gables en accolade et encadrées de contreforts.

         Cour d'honneur. Construction de bloc avec contreforts de pierre appareillée. Les meneaux avec pénétrations accusent la fin du 15e siècle ou le 16e. A droite, bâtiment à colombage oblique. » [5]

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

         " Château de la Houblonnière. Les bâtiments du château de la Houblonnière sont disposés autour d'une cour carrée et entourés de fossés pleins d'eau. La porte d'entrée est couronnée d'une arcade garnie de belles feuilles frisées, et se terminant par des bouquets de feuillage portés sur un pédicule. La date de ce château ne m'est pas connue, on le donne comme datant du 15e siècle ; il pourrait n'avoir été construit que dans les premières années du 16e siècle. " [7]  

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados) « Il offre un aspect agréable à la vue. Les bâtiments sont disposés autour d'une cour carrée et entourés de fossés pleins d'eau. La porte d'entrée est couronnée d'une arcade garnie de belles feuilles frisées, et se terminant par des bouquets de feuillage portés sur un pédicule, elle n'était pas défendue par des tours. La date de ce château n'est pas connue, il pourrait avoir été construit dans les premières années du 16e siècle (De Caumont Arcisse, Cours d'antiquités monumentales professés à Caen en 1830, Paris (1835) dessin extrait ci-dessus). (...)
    Des restaurations discutables ont malheureusement défiguré cette façade du château ; le portail gothique en arc brisé subsiste cependant, de même que les contreforts massifs qui soutiennent les murailles. »
    [2]

     

    Le site


    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     « La conjonction église/château et le patronage du seigneur sur l’église, incite à penser que nous nous trouvons en face de constructions concomitantes. Si la chose est historiquement plausible, on peut cependant penser que l’assise d’origine du château ne devait pas avoir l’ampleur que nous lui connaissons car il paraît difficile d’admettre que l’on ait pris le risque « d’aveugler » sa défense sur une part notable de son flanc Sud. En effet, l’étude comparative des contreforts de l’église et de cette partie des murailles montre bien le décalage dans le temps de ces deux constructions. Alors que sur le sanctuaire nous trouvons des contreforts marges à ressaut taluté, nous voyons sur le mur d’enceinte des contreforts à ressaut avec larmier nettement plus bas d’époque.
    L’étude comparative des contreforts de l’église et de cette partie des murailles montre bien le décalage dans le temps de ces deux constructions. Alors que sur le sanctuaire nous trouvons des contreforts larges à ressaut taluté, nous voyons sur le mur d’enceinte des contreforts à ressaut avec larmier nettement plus bas d’époque.

     

    Plan


    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     Le plan d’ensemble, très vaste, paraît avoir été élevé en plusieurs étapes. Le tracé en fut commandé à la fois par le tracé de la voie venant de la Boissière et par la présence au Sud, de l’église dont elle épouse la forme. Ce faisant, le rempart épouse un plan concave en contradiction avec les règles habituelles de la poliorcétique qui voit tout au contraire se développer des citadelles en arc convexe.

     

    Chapelle


         Sans doute au 19e siècle, à partir de quelques pans de murs plus anciens, fut élevée, son chevet regardant le flanc Nord de l’église, une chapelle. Les murs ont subi tant de reprises qu’il est difficile d’en fixer l’époque, par contre, on peut remarquer qu’elle repose sur une cave voûtée en berceau brisé, placée transversalement et construite en calcaire cénomanien.
         A l’extrémité Est de ce caveau, on remarque un départ d’escalier en vis, dont la taille des pierres serait à rapprocher des différents autres escaliers de ce type qui se trouvent dans la tour arrière du logis et dans l’accès au chemin de ronde du portail principal d’entrée.

     

    Le Logis


    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     Le logis d’habitation comprend, du Sud vers le Nord, un premier corps de bâtiment en pierre auquel est accolé un autre bâtiment plus étroit construit partie en pierre, partie en pan de bois.
         La première partie, vers le Sud, constitue ce qui subsiste du manoir élevé au 13e ou au 14e siècle. L’examen attentif de la maçonnerie des murs gouttereaux, constituée en majorité d’un blocage de petits moellons d’oolithe à grain fin, jusqu’à la tourelle se rattachent à cette même campagne De place en place, on peut déceler quelques reprises, ainsi, semble-t-il, ne possède-t-on plus l’extrémité Sud du bâtiment original où l’on peut remarquer une reprise importante d’un appareillage différent. Le passage mettant en relation la basse-cour et la cour d’honneur s’ouvre par une grande ouverture ogivale chanfreinée. A la suite, un arc de décharge encore visible, paraît avoir couvert une ouverture d’une certaine largeur. En élévation, par contre, on ne peut provisoirement connaître l’élévation de cette construction.
         A une époque que l’on peut situer vers la fin du 15e siècle, ce bâtiment a subi d’importantes restaurations et adjonctions. La façade sur la basse-cour fut agrémentée d’une façade
         Sur la façade sur cour d’honneur on construisit une tourelle rectangulaire contenant l’escalier d’accès aux étages dont une notable partie du couronnement à disparu.
         Au Sud du corps d’habitation, au delà d’un massif terminé en terrasse avec créneaux – oeuvre du 19e siècle – se trouve, un pignon qui a été repris dans cette même campagne et muni d’un chaperon de pierre en chapeau de gendarme avec amortissements, épaulé d’un large contrefort à ressaut avec larmier prismatique correspondant peut-être, comme à Mittois, au conduit d’une cheminée que nous n’avons pu étudier. De même, ignorons-nous la disposition de la pièce sur porche.
    Les murs gouttereaux sont épais, respectivement de 0,915 à l’Ouest et de 0,885 à l’Est.
         Au rez-de-chaussée, à l’intérieur, on trouve une vaste cheminée avec une hotte en talus reposant sur un large manteau de pierre couronné d’un boudin accompagne d’un talon. Les pieddroits, étroits, sont terminés par un tailloir en chantourné, bas d’époque 17e siècle ?
    A l’étage, doit subsister, masquée par des cloisonnements l’ancienne cheminée correspondant à celle du rez-de-chaussée.

     

    Le « Colombier »

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     A l’angle Sud-est du château, le voyageur qui emprunte la voie ferrée de Lisieux-Caen, ne peut manquer d’admirer l’ensemble pittoresque que constitue les divers bâtiments du château et parmi eux une tour qui depuis a longtemps perdu son couronnement et qui servit de colombier.
    L’examen superficiel de ses maçonneries démontre qu’il est l’œuvre d’au moins trois campagnes de construction. La base qui présente un fruit important et dont nous n’avons sans doute qu’une vue partielle, est constitué d’un blocage de moellon sommairement taillés et peut-être attribuée à une première campagne. Au-dessus, on remarque quatre lits de quatre arases de briques, séparés par des lits de pierre de moyen appareil. Enfin, un mur de moellon harpé de pierres de moyen appareil termine ce qui subsiste.
         Nettement détachée du mur de défense cette tour est percée dans sa partie d’un certain nombre d’archères modifiées en meurtrières. L’axe de cette tour s’aligne avec précision dans l’enfilade du mur Sud-Est. Ces deux éléments  amènent à penser que nous nous trouvons en face d’une construction à caractère militaire dont on doit peut-être rechercher des parallèles avec les tours « albaranes » du Sud-ouest et de l’Espagne, récemment étudiées par Philippe Araguas.
         A l’opposé, les parties médianes et hautes furent construites pour recevoir des pigeons et s’il est impossible maintenant de déterminer le nombre exact de boulins, on peut cependant penser qu’il devait être considérable. » [4]

     

    Protection

     

    LES REMPARTS DE LA HOUBLONNIERE (Calvados)     « La commune comprend un domaine en ruine dont les origines remontent à une commanderie templière bâtie le long de l'Algot. Cette commanderie est au cœur d'un roman de chevalerie écrit par Pierre Efratas : Le Destin d'Ivanhoé

             Au milieu des ruines, le château des 15e et 18e siècles qui fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le 19 janvier 1927, et ses dépendances (chapelle, pressoir, grange…). » [6]

     

         « Il est malheureusement impossible de visiter ce lieu appartenant à un particulier qui refuse toute démarche. » [2]

     

    L'église Notre-Dame

     

         « L’église Notre-Dame date du 11e siècle. Certaines constructions de cette église sont d’époques en effet le mur nord doté de trois contreforts ainsi que sa corniche et son appareillage en arêtes de poisson sont de type roman. Il y’a eu quelques modifications au cours des époques comme la porte de l’église qui a été repercée. Vous pourrez trouver dans l’église une statuette du Saint Firmin. » [1] 


         L'église Notre-Dame, édifiée aux 13e et 15e siècles, possède une nef de l'époque romane, aux contreforts plats. Les voûtes du choeur sont soutenues par des colonnettes aux chapiteaux sculptés de feuillages et de crossettes. Les sablières sont ornées d'écussons, malheureusement mutilés. »
    [2] 

         « L'église Notre-Dame, en partie du 11e siècle mais très remaniée, et son cimetière sont également inscrits depuis le 29 novembre 1948. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.lisieux-tourisme.com/commune/la-houblonniere/

    [2] Extrait de http://lemercuredegaillon.free.fr/templiers/houblonniere/index.html

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=5379

    [5] Extrait de http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article14013

    [6] Extrait de http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/947315

    [7] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f459.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=5379

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article14013

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f178.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20la%20Houblonni%C3%A8re%22

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f457.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20la%20Houblonni%C3%A8re%22?rk=150215;2

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