• LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite de https://www.cityzia.fr/villes-et-quartiers/se-renseigner/normandie/seine-maritime-76/le-heron-76780/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

          Sur le territoire du Héron (Seine-Maritime), on signale une motte féodale [« Butte ou motte signalée en 1832 par M. de Stabenralh à la Commission des antiquités. » [1] ] et le « manoir de Malvoisine (début 17e siècle), faisant l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 15 juin 1993. » [2]

         Ce manoir a été élevé à l'emplacement d'une place forte médiévale. [NdB]

     

    La motte :

     

    Le Héron :

           " Epoque incertaine. — En 1832, M. de Stabenrath signala à la Commission des Antiquités l’existence d’une butte ou motte sur la commune du Héron.
    « Procès-verbaux de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, » p. 169. " [7]

     

    Le manoir de Malvoisine

     

         « Manoir de Malvoisine dans la vallée de l'Andelle, tout entouré d'eau et de fossés, semblant être du temps de Henri IV ou de Louis Xlll. Sur le mur de clôture, percé d'une porte élevée, sont échelonnées cinq tours circulaires. » [1]

     

          « En suivant le chemin n°46, de Vascœuil à Buchy, au sortir du petit village d'Elbeuf-sur-Andelle, un peu avant d'apercevoir devant soi la majestueuse ordonnance du château du Héron et les hautes masses vertes de son parc, au delà des prairies au vert éclatant où l'Héronchelle se réunit à l'Andelle, on distingue à travers les arbres la masse blanche d'une construction couverte en tuiles, dominant les toits coniques de tourelles basses : c'est le manoir de Malvoisine. La vue qui accompagne cette notice (voir ci-dessous), prise par une belle et claire matinée de septembre, est celle du côté opposé, et présente, avec son entrée principale, la façade orientale du manoir, celle qui regarde la délicieuse vallée où l'Andelle dessine ses premiers méandres. »

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)

     

     Plan de situation du manoir de Malvoisine ; blason de la famille Busquet par Twocats — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26048907

     

    Histoire :


         « Quelques mots sur l'histoire de ce manoir, avant d'en essayer une description sommaire, que la belle planche en question rend presque inutile. Malvoisine, fief de haubert, relevant directement du roi de France, à cause de son château de Rouen, bien qu'aliéné depuis par la couronne, est cité dès le 12e siècle. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Aux 12e et 13e siècles, plusieurs membres de la maison de Poissy sont seigneurs de Malvoisine. Voir ici. [NdB]

     

    Blason de la famille de Poissy extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6350078&desc=de_poissy_poissy_ile_de_france_norma

     

         « En 1380, mention en est faite comme d'un lieu fortifié, occupé par une garnison destinée, selon l'occurrence, à maintenir ou à intercepter les communications entre le Vexin et la Normandie. En 1417, lors de l'invasion anglaise, Malvoisine est un point important du système de défense du pays normand.


    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Au commencement du 16e siècle, le fief de Malvoisine était en possession de noble homme Enguerrand de Homblières. Un membre de cette famille, François de Homblières, le vendit vers 1560 à Charles de Louviers, seigneur de Maurevert, chevalier du roi ; ce dernier n'ayant pas eu d'enfants de son mariage avec Marguerite d'Aquin, Malvoisine passa à son frère, qui vendit ce fief à noble homme Guillaume Auber (Ce châtelain de Malvoisine, est très probablement le même que Guillaume Auber, sieur de la Haye, quartenier de Beauvoisine, puis conseiller échevin de la ville de Rouen, qui tenait du chapitre, en 1586, une maison «
    dans la rue tendant au château, paroisse Saint-Patrice ».

     

    Ci-dessus, à gauche : blason (supposé) de la famille d'Homblières par Gilloudifs ; à droite, blason de la famille de Louviers par Gilloudifs.

     

         Les Auber se succédèrent pendant plusieurs générations dans les magistratures municipales de Rouen.), qualifié seigneur et châtelain de Malvoisine dans un acte du 2 mars 1569.
         Guillaume Auber se dessaisit de Malvoisine en faveur de noble homme Jacques du Hamel, seigneur du Bust, conseiller du roi en la Cour des aides, qui en fit le dénombrement et rendit hommage au roi le 27 octobre 1581 (Un de ses descendants, Jacques du Hamel du Bust, conseiller échevin de la ville de Rouen, fut choisi, le 10 juillet 1651, comme député aux États généraux convoqués à Tours). Il eut à défendre, à plusieurs reprises, son château contre les Gaultiers, bande formidable qui, formée dans le Cotentin sous le prétexte de combattre les huguenots, ravagea la Normandie de 1586 à 1589. Pendant cette sédition, Malvoisine, pris et repris, servit tour à tour de refuge aux vaincus et de quartier général aux vainqueurs.


    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Les deux enfants de Jacques du Hamel du Bust, Nicolas et Marguerite, cédèrent, par actes des 6 septembre 1594 et 6 juillet 1595, le fief de Malvoisine à Robert Busquet, sieur de la Neuville, conseiller au Parlement depuis 1578.


     

    Blason de la famille Busquet par Twocats — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26048907

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Les actes en question, qui constatent que - le fief du Héron est alors mouvant de Malvoisine établissent pour les possesseurs de cette dernière terre les droits seigneuriaux suivant : « Prendre sur les habitants du hameau du Héron deux deniers tournois par feu, a cause de leur paturage et pessage ; tenir franche garenne dans la rivière d'Andelle, depuis la voie qui mène de Beaumont jusqu'au moulin de Marville, appartenant au sieur abbé de Saint-Ouen de Rouen ; prendre sur le bois qui flotte en ladite rivière d'Andelle et passe en ladite garenne un écu sol pour flotter. » Robert Busquet, fils d'Isambart Busquet, nommé en 1540 substitut du procureur général au Parlement de Normandie, s'était distingué, pendant les troubles de la Ligue, par ses efforts pour le maintien de l'ordre. Il avait dû se réfugier à Caen, en 1590, avec les autres membres du Parlement restés fidèles à l'autorité royale, et un manuscrit de cette époque nous le montre, à la date du 14 mars de cette même année, « ne pouvant subvenir à son entretenement et à celui de ses gens. » 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.


         Pendant ce temps, son hôtel de Rouen était mis à sac. C'est seulement les troubles terminés que l'héritage d'un sien oncle, chanoine, lui permit d'acquérir le fief de Malvoisine.
    Ce fief passa à son fils Regnaud Busquet, qu'on voit, le 20 janvier 1625, signer le bail de la rivière du Héron, qu'on n'appelait pas alors l'Héronchelle. Dans un dernier bail du même cours d'eau, daté de 1650, il est qualifié «
    seigneur du Héron, conseiller du roi, garde des sceaux de Sa Majesté à sa cour du Parlement de Rouen ».


    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Regnaud Busquet, de son mariage avec Madeleine Le Guerchois, fille du célèbre avocat général de ce nom, eut une fille, Marguerite, qui apporta la terre de Malvoisine à Louis de Récusson, écuyer, descendant d'une vieille famille normande qui posséda les fiefs de Bourdainville, du Quesnay, de Bézu-le-Long, de Gruchet, etc. Ce dernier mourut laissant un fils, Louis, et sa femme convola en secondes noces, avec Jacques Tharel, sieur de Navarre, ce «
    conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France », dont elle eut aussi un fils, nommé Nicolas.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Récusson extrait de https://gw.geneanet.org/papor17?n=de+recusson&oc=&p=richard.

     

         Jacques Tharel et sa femme furent quelque peu soupçonnés d'hérésie. A l'appui de cette présomption, on rapporte que les protestants, dépossédés de leur temple de Montérollier, traqués de toutes parts et réduits à ne s'assembler que la nuit, dans quelque clairière écartée de la forêt de Lyons, se réunirent plusieurs fois à Malvoisine, où ils « tinrent le désert ». Le château était alors occupé par un cultivateur, qui trouvait sans doute quelque profit à seconder la tolérance de ses seigneurs.


    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Après la mort, en 1672, de la dame de Malvoisine, qui survécut à son second mari, le fief se trouvait indivis entre ses deux fils, dont l'un, Nicolas, était mineur. Un arrêt du Parlement autorisa Charles Tharel, oncle et tuteur de ce dernier, à s'entendre avec Louis de Récusson pour céder le 11 mai 1672, la terre de Malvoisine à François de Caradas, seigneur et patron du Héron, seigneur de Boisgautier, conseiller au Parlement. Depuis cette époque, les deux fiefs sont, demeurés réunis dans la famille de ce seigneur, et, comme le château du Héron, le manoir de Malvoisine est aujourd'hui en possession de M. le comte Robert de Pomereu, maire du Héron, conseiller général du canton d'Argueil. »
    [3] Voir ce nom ici.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Caradas par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)      « Les Caradas, initialement riches marchands de Rouen, avaient acquis le Héron vers 1526 et avaient arrondi leurs domaines au cours du 16e siècle. Ils devenaient en même temps, conseillers, puis président à la Cour des Aides, puis, en 1609, conseillers au Parlement. Tandis que les Busquet reconstruisaient Malvoisine, les Caradas construisaient au Héron le bâtiment central d'un château, auquel ils joignirent une aile. Ce château, passé par mariage aux Le Marchand de Burnouville (Bardouville ?), puis aux Le Roux d'Esneval, arriva à la fin du 18e siècle à la famille de Pomereu, qui lui ajouta trois autres ailes au 19e siècle. Devenu « une maison architecturaIe » (Abbé Cochet) qui « ne nanquait ni de noblesse, ni de caractère » (Delesque), le château du Héron est aujourd'hui rasé, tandis que le manoir de Malvoisine, longtemps réduit à la residence d'un garde, a été restauré, a appartenu un temps aux princes de Croÿ, et a été inscrit à l'lnventaire supplémentaire des Monuments Historiques avec classement du site. » [4]

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : 1. blason de la famille Le Marchand de Bardouville extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Molette.svg ; 2. blason de la famille Le Roux d'Esneval par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2982405 ; 3. blason de la famille de Pomereu par Gilloudifs ; 4. blason de la famille de Croÿ par Caranorn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4140643

     

         « La famille de Pomereu, originaire du Soissonnais et de la région parisienne (Paris et Saint-Nom-la-Bretêche), s'est illustrée notamment dans la robe, comptant de nombreux intendants,conseillers et présidents de Parlement. Elle s'est alliée avec des familles de parlementaires, enparticulier la famille de Gourgue, originaire de la région de Bordeaux. Elle ne s'est établie que tardivement en Normandie par le mariage en 1763 d'Armand Michel de Pomereu avec Anne-Marie Françoise Le Roux d'Esneval qui lui amena la seigneurie du Héron. » [5]

     

    Description :


    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)      « Un chemin qui part du chateau du Héron et longe une colline dont les flancs ont été creusés pour l'extraction de la terre à briques, rejoint en quelques minutes une sente caillouteuse qui conduit au manoir de Malvoisine. A droite, sont deux vastes étangs, de forme rectangu l aire, qu'un haut rideau de peupliers sépare de l'Andelle. Dans ces étangs, on élève la carpe et la tanche, et les hôtes du Héron y font des pêches miraculeuses.
         Après avoir traversé l'Andelle sur un petit pont, on arrive, par la gauche de la planche que le lecteur a sous les yeux, en face de l'entrée du nlanoir bâtiment de forme carrée à un étage couvert en tuiles. A droite de la porte charretière, tout à fait moderne, on distingue, au-dessus de la petite poterne, à peu près intacte, une rainure profondément creusée dans la pierre et où s'engageait jadis la chaîne du pont-levis. Ce bâtiment, comme tous ceux qui constituent le manoir de Malvoisine, a été reparé et consolidé, ainsi que le témoignent les assises de briques alternant avec la pierre au-dessus de la porte et les solutions de continuité de la corniche de pierre, comblées avec de la brique, à laquelle on a donné le profil extérieur de cette même corniche.
    Le manoir est constitué par un polygone irrégulier, enfermé dans des murs en pierre blanche de petit appareil, sorte de moellon. Les angles, au nombre de six, sont flanqués de tours cylindriques de dimensions inégales, de construction semblable à celle des murs, et dont l'appareil est chaîné et consolidé par des pierres placées verticalement. Ce genre de construction indique bien la fin du 16e siècle, époque à laquelle M. l'abbé Cochet fait remonter les bâtiments actuels, élevés vraisemblablement par Robert Busquet sur les ruines et sans doute avec les matériaux de l'ancien château.

     

    Photo ci-dessus, extraite de https://i.pinimg.com/originals/ec/d1/59/ecd159614e7d794c82814156cc680991.jpg

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)     Il s'en faut, d'ailleurs, que Malvoisine ait conservé l'aspect guerrier que ce manoir a longtemps présenté. Les fossés qui l'enceignaient et qu'alimentait l'Andelle, ont été comblés et transformés en jardins ; les tours découronnées, drapées la plupart d'un manteau de lierre, voient à peine leurs toits coniques en tuiles, coiffés de plomb, dépasser la crête des murs ; des espaliers masquent de leurs bras chargés de fruits cette enceinte qui, après avoir subi les assauts des bandes armées, protégea les assemblées nocturnes des huguenots proscrits. Dans la vallée calme et paisible, avec le mugissement des vaches, le bourdonnement des insectes et le clapotement des eaux vives, le bruit cadencé de la hache du charpentier, travaillant à l'intérieur du manoir, éveille seul les échos habitués à retentir naguère des chants des hommes d'armes et du tumulte des combats.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien du 19e siècle, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/ 


         Pénétrons dans la cour. Sous le porche du bâtiment d'entrée, nous remarquons l'amorce d'une voûte en plein cintre, une meurtrière et les gonds énormes de l'ancienne porte. Au-dessus, une fenêtre basse, rectangulaire, éclaire une pièce qui fut le poste des sentinelles, et qu'une porte cintrée reliait avec une galerie extérieure, qui devait se prolonger sur le mur d'enceinte.
         La partie nord du manoir, dont on distingue le toit à gauche de la planche, est constituée par un hangar réunissant deux bâtiments rectangulaires. La tour de l'angle nord-ouest, la plus vaste, présente une disposition curieuse dans la charpente du toit en porte-à-faux. S'il y avait une chapelle au manoir de Malvoisine, c'est vraisemblablement là qu'elle devait se trouver (Nous relevons aux archives départementales la mention d'une chapelle de Saint André, fondée au manoir de Malvoisine par André Le Blanc, et visitée en 1714, par Monseigneur Claude-Marc d'Aubigné, archevêque de Rouen, accompagné de Pierre Bridelle et d'Urbain Robinet, docteurs en Sorbonne ; mais les mêmes archives signalant Nicolas Le Blanc, sieur de Malvoisine, exempt de la taille sur la paroisse de Wanchy, élection d'Arques, il y a lieu de croire que cette mention s'applique à un autre manoir de Malvoisine, sur le territoire de cette dernière paroisse). Les ferrures de la porte et de la fenêtre sont d'un travail ancien.

     

    LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MALVOISINE (Seine-Maritime)


     Ci-dessus, à gauche et au centre, photos extraites de http://www.hotel-r.net/fr/malvoisine ; à droite, une photo extraite de https://www.facebook.com/ArizonaWanderings/photos/a.360096520723011/360097704056226/?type=3&theater

     

         Tout autour de l'enceinte, à l'intérieur, régnent des hangars bas, couverts en tuiles, qui achèvent de donner un caractère rural au manoir de Malvoisine. Le bâtiment central, de dimensions assez vastes, en pierre blanche et pisé, auquel on accède par un perron assez élevé, placé au-dessus de l'entrée de la cave, a lui-même une allure des plus pacifiques, malgré les belles grilles en fer forgé à pénétrations qui protègent les fenêtres de l'étage inférieur, et les meurtrières, percées sur les flancs de la maison, qui n'ont plus maintenant que le rôle prosaïque de soupiraux. La cave constituée par deux voûtes en ogive, accolées dans le sens de la longueur du bâtiment, est claire et spacieuse, et ceux de la Religion prétendue réformée, qu'elle a dû abriter, s'y trouvèrent sans doute mieux que dans les fourrés de la forêt voisine.
         C'est un des gardes du comte de Pomereu qui habite avec sa famille le manoir de Malvoisine. Ancien soldat, il a suspendu au chevet le harnois de guerre, et la pêche et la chasse sont maintenant le seul aliment de son zèle et de son activité, sur ce sol à jamais paisible qui vit tant de luttes et tant de combats. Habent sua fata. » [3]

     

         « Le manoir apparaît sous le nom du château de Mal Voisin dans le film Bon Voyage, Charlie Brown (and Don't Come Back !!) de Bill Meléndez et Phil Roman (1980). » [2]

     

    Protection :

     

         « Sols et bâti (cad. B 75, 74) : inscription MH par arrêté du 15 juin 1993. » [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Répertoire archéologique du département de la Seine-lnférieure rédigé sous les auspices de l'Académique des sciences, belles-lettres et art de Rouen, par M. l'abbé Cochet – Éditeur : (Paris) 1871.

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait d'un article de P. Delesques issu de La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... Éditeur : Lemâle (Le Havre) - 1893 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f286.item.r=%22manoir%20de%20Malvoisine%22.texteImage

    [4] Extrait de Busquet de Caumont : Histoire culturelle, sociologique et patrimoniale d'une ancienne famille par Robert Eluguet de Caumont - Editions Publibook, 29 nov. 2012 - 320 pages https://books.google.fr/books?id=Ea6-f9CQz8oC&dq=Manoir+de+la+Malvoisine+H%C3%A9ron&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [5] Extrait de Répertoire numérique détaillé 37 J Fonds de Pomereu http://www.archivesdepartementales76.net/instruments_recherche/FRAD076_IR_J_037J_pomereu.pdf

    [6] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00125436

    [7] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.417 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

         O Busquet de Caumont : Histoire culturelle, sociologique et patrimoniale d'une ancienne famille par Robert Eluguet de Caumont - Editions Publibook, 29 nov. 2012 - 320 pages https://books.google.fr/books?id=Ea6-f9CQz8oC&dq=Manoir+de+la+Malvoisine+H%C3%A9ron&hl=fr&source=gbs_navlinks_s https://books.google.fr/books?id=Ea6-f9CQz8oC&dq=Manoir+de+la+Malvoisine+H%C3%A9ron&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

         O Répertoire numérique détaillé 37 J Fonds de Pomereu http://www.archivesdepartementales76.net/instruments_recherche/FRAD076_IR_J_037J_pomereu.pdf

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  • LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure) LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure) LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure) 

     

    Château de Grossœuvre (à 12 kilomètres au sud d'Evreux)

     

         La terre de Grossœuvre dépendait du château d'Ivry. En 1030, les seigneurs y font construire un château fort au milieu de la forêt que des moines défrichent à partir du 11ème siècle. Ainsi nait le village de « Grandis Sylva » (Grande forêt), d'où l'origine du nom actuel de ses habitants les Grandisylvains.

         En 1137, Étienne, roi d'Angleterre, prend le château fort de Roger le Bègue. La baronnie de Grossœuvre et de Garancières avait son siège à Grossœuvre.

         Du château, il reste une tour du 16e siècle et le logis actuel, de construction postérieure, est devenu un hôtel. [NdB]

     

         " Le nom latin de la localité était Grandis Sylva, la grande forêt, qui a donné par déformations successives le nom actuel, suivant la même évolution que Diana Sylvaa donné Désœuvre dans le cas de Villiers-en-Désœuvre. " [1]

     

          " C'est encore une question, même après les savantes recherches de M. A. Le Prevost sur les étymologies locales du département de l'Eure, de savoir quelle est la vraie signification de Grossœuvre. (...) Il semble tout d'abord que ce nom de lieu dénote l'existence d'un vaste château féodal. (...) Au moyen-âge, le mot œuvre s'appliquait à toute construction de quel qu’importance. (...) Grossœuvre se traduirait donc banalement grand château.
         Toutefois, on a prétendu, non sans raison, que le mot Ebvre terme celtique qui signifie forêt et d'où vient Évreux, pourrait bien avoir concouru à la formation de Grossœuvre. D'autres chartes latines du moyen-âge appellent ce lieu Grandis Silva. On sait en effet par tradition que dans un temps assez éloigné le pays était entièrement couvert de bois. Dans la charte d'érection de la baronnie de Garencières, promulguée par Philippe-le-Long en 1317, il est parlé de la ville et dépendances de Grossièvre. Grand bois ou grand château n'importe trace de l'un et de l'autre se trouve à Grossœuvre. " [2]

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)

     

    Ci-dessus, plan de situation du château de Grossoeuvre ; blason de la famille d'Ivry par AlexD — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5119129

     

    Histoire


    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " Le château, qui seul nous intéresse, fut considérable autrefois, si l'on en juge et par certains faits qui nous sont parvenus de l'histoire locale, et par les ruines qui subsistent de l'édifice. " [2]

     

    Photo extraite de http://libre-ecriture.forumactif.com/t171-grossoeuvre

     

    La famille d'Ivry-Bréval

     

         « Les sites que nous avons identifiés dans les possessions des Ivry-Bréval comme leur ayant appartenu sont au nombre de neuf : Anet, Breuilpont, Bréval, Grossœuvre, Guainville, Illiers-l'Évêque, Ivry-la-Bataille, Saint-André-de-l'Eure, enfin Villiers-en-Désœuvre. » [3] 

     

         La terre de Grossoeuvre : " On la trouve signalée dans la donation par une certaine Auberée de la dîme du lieu à l'abbaye Saint-Taurin d'Évreux ; il est probable que cette Auberée était la fille de Hugues de Bayeux, épouse de Robert I d'Ivry-Bréval, et grand-mère d'Ascelin Goël. " [1]

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     Les Ivry-Bréval : Hugues d’Ivry ( -10/1049), apparenté aux ducs de Normandie devient évêque de Bayeux en 1015 puis comte d’Ivry. Son château d’Ivry est confisqué par le duc Robert Le Magnifique pour le punir d'une rébellion. Voir ici.

         Sa fille illégitime, Auberée (Alberède) dame d’Ivry qui avait Grossœuvre comme dot, épouse d'abord Robert de Bréval dit « d’Ivry » tige des seigneurs d’Ivry puis Aubert de Cravent (château de Pacy)

     

    Ci-dessus, blason de la famille d'Ivry par AlexD — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5119129

     

         Leur fils, Robert II d’Ivry (dit aussi « de Bréval ») (v.1090) seigneur de Bréval qui finira moine au Bec-Hellouin aura pour fils Ascelin Goël (Godelhus, Gohel, Goheu) dit aussi Goël de Bréval (v.1060-v.1116/1119) seigneur d’Ivry et de Bréval puis de Saint-André, d'Illiers et et Grossœuvre. En 1087, il commande l’avant-garde du duc-roi Guillaume de Normandie à Mantes. Prévôt d’Ivry, il s’empare du château (tour) d’Ivry sur son suzerain nominal Guillaume de Breteuil et le rend au duc Robert Courteheuse en 1090 ; en guerre avec les Breteuil jusqu’à son mariage, il perd la prévôté d’Ivry. Allié avec Amauri de Montfort pour reprendre la tour d’Ivry, il contraint Guillaume de Breteuil à lui donner Ivry et sa fille illégitime, Isabelle. De cette union naissent Guillaume Louvel, seigneur d'Ivry, et Roger « Balbosus » d’Ivry dit « Le Bègue », ou « de Grossœuvre » (ap. 1153), seigneur de Saint-André et de Grossoeuvre.. [NdB]


         " On sait que dès le commencement du 12e siècle, existait un château-fort occupé par un seigneur nommé Roger Ie Bègue, qui, ayant pris parti pour le duc d'Anjou contre Étienne, roi d'Angleterre, fut assiégé en 1137 par ce dernier. " [2]

     

         " La première mention de la fortification de Grossœuvre remonte à 1137, date à laquelle le roi Étienne Ier d'Angleterre dut assiéger le municipium alors tenu par Roger le Bègue, seigneur de Saint-André, fils d'Ascelin Goël, qui participait à une coalition de barons révoltés. " [1]

     

         " On est quelques années sans entendre parler de Guillaume Louvel. L'histoire a, au contraire, consigné les déprédations et les ravages commis, en 1136, dans les environs d’Évreux par son frère Roger le Bègue, à la suite de Roger de Conches et d'autres partisans de Geoffroi, comte d'Anjou. L'année suivante, le roi Étienne l'assiège dans son château de Grossœuvre, le force à « faire là paix », ce qui, enfin, procure un peu de repos au pays. (...) Robert de Torigny, dans un passage qui sera bientôt cité en note, dit expressément que Roger le Bègue était le frère de Guillaume Louvel... " [4] 

     

         " La seigneurie passa par la suite à Roger II dit « Bataille », fils de Roger le Bègue ; il prit parti pour le roi anglais lors des guerres de la fin du 12e siècle. Grossœuvre fut confisquée par Philippe Auguste, probablement dès 1194 si l'on en juge par le fait que Roger reçut une indemnisation prise sur les terres anglaises de son cousin germain Guillaume II Louvel. Le château est cité dans le compte royal de 1202-1203 comme occupé par une garnison royale rémunérée par le trésor. " [1]

     

    La famille Poulain

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)       " Vers 1210, le roi en investit son panetier Guillaume Poulain, dont le fils Amaury épousa Amicie du Fresne, fille de Guillaume I du Fresne, coseigneur dominant d'Illiers-l'Évêque. Amaury fonda une chapelle au château, avant sa mort, qui dut intervenir vers 1237, Amicie épousa en secondes noces Henri le Fauconnier, ancien fauconnier du roi, châtelain de Château-Gaillard. " [1]

     

    Ci-dessus, blason (supposé) de la famille Poulain par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " D'après Guillaume le Breton (Philippide, IX, 467 et suiv.), Guillaume Poucin (en latin Pallas) était spécialement chargé de distribuer la solde aux troupes de Philippe-Auguste. Sur le Compte général de 1202 (p. cem), il porte le titre de châtelain. Philippe-Auguste lui avait en effet donné le château de Grossœuvre (Reg. A, fol. 5i, L. Delisle, Catalogue, n° 654, Cartulaire normand, n° 182 et p. 297). Cet acte, qui est sans date et qui, d'après L. Delisle, se placerait vers 1210, doit être antérieur à 1203, puisque, à cette date, Guillaume Poucin est déjà appelé castellanus. Mais ce n'est pas comme commandant d'une place qu'il s'occupe de la solde des troupes, c'est au contraire en raison des services qu'il rendait comme trésorier des guerres qu'il avait été nommé châtelain. Il fut nommé plus tard châtelain de Rouen (Recueil des Historiens de France, t. XXIV, I. Préface, p. 98). " [5]

     

         " En 1215, Grossœuvre appartenait au seigneur de Glisolles, qui avait nom Amaury Poussin (Amauricus Pullus). " [2] 

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " En 1215, un certain Amaury Poullain, seigneur de Glisolles et de Grossœuvre, donna aux religieux de Saint-Taurin toutes les dîmes de ses moulins de Glisolles. Son petit-fils mourut sans enfant, et c’est sa sœur, Amicie, mariée au chevalier Henri, fauconnier du roi et châtelain du Château-Gaillard, qui fut son héritier. " [6] 

     

    Ci-dessus, blason (supposé) de la famille Le Forestier extrait de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D_argent_au_lion_de_sable_arm%C3%A9_et_lampass%C3%A9_de_gueules_et_couronn%C3%A9_d_or.svg D'argent au lion armé couronné lampassé de gueules

     

         " La suite des possesseurs de Grossœuvre peut être ensuite retracée en recoupant les ouvrages de Le Prévost et de Charpillon-Caresme. Il semble qu'Amaury Poulain et Amicie n'avaient eu qu'un fils unique, Guillot, décédé avant 1244 ; en 1263, il est fait mention d'Agnès, dame de Grossœuvre, épouse de Luc Chevrel, de Saint-Martin. Agnès était sans doute l'une des filles d'Amaury et Amicie, mentionnée dans la charte de 1244 avec son premier époux Jean Pescheveron. Mais il semble que la famille fit long feu ; en tout cas, en 1317, Grossœuvre fut intégrée à la vaste seigneurie créée au profit de Pierre de Garencières, dont certaines parts avaient fait l'objet d'un échange avec le roi. " [1]

     

    La famille de Garencières

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " Lorsque la terre de Garancières fut érigée en baronnie par Philippe le Long, au mois d'août 1317, cet considération des agréables services de son ami et féal chevalier Pierre de Garencières, Grossœuvre avec toutes ses dépendances y fut inféodé, ainsi que plusieurs villages des environs. Le siège principal de cette baronnie fut établi à Grossoeuvre, sans doute à cause de l'importance du château. Les appels de cette haute-justice se portaient au bailliage de Gisors les barons de Garencières seront tenus, dit la charte d'érection, de faire quarante jours de garde au châtel de Gisors, quand métier sera, et à payer tant seulement pour cause de mouvement de seigneur, de garde et de relief, quand le cas y échera, un faucon sort et gentil. " [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Garencières extrait de https://www.wikiwand.com/fr/Jean_Ier_de_Garenci%C3%A8res

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " Depuis l'année 1317 jusqu'en 1550 environ, les barons de Garencières appartinrent à diverses familles, et l'histoire ne dit rien de leurs gestes. Elle a seulement conservé le souvenir d'un sire de Garencières qui, ayant été du petit nombre des seigneurs de Normandie qui ne voulurent pas ouvrir leurs forteresses à l'ambitieux Charles, roi de Navarre, tint garnison, en 1357 et les années suivantes, dans la place de Grossœuvre.

         Les seigneurs de Garencières la conservèrent tout au long du 14e siècle, jusqu'à Yon ou Yves II de Garencières, grand maître d'hôtel du roi, personnage avec lequel culmina la famille de Garencières. Sa fille Jeanne eut trois époux, Bertrand Paynel, Jean de Montenay, et enfin Jean de la Ferté-Fresnel, mais n'eut apparemment qu'un fils, Guillaume, de son second mari. La seigneurie de Garencières, comprenant Grossœuvre, demeura dès lors dans la famille de Montenay. " [1] 

     

    La famille de Montenay

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " Les Montenay tinrent la seigneurie de Garencières jusqu'au mariage de Marie-Césarine, seule fille et héritière de César de Montenay, avec le seigneur de la Luzerne. Leur fils Guy-César la vendit en 1685 à Alexandre du Bosc, mais la baronnie de Garencières revint en définitive à Adrien du Bosc, marquis de Vitermont, son frère aîné, gendre de Guy-Césarde la Luzerne. " [1]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Montenay extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_famille_fr_de_Montenay.svg


         " Vers le milieu du 16e siècle, les chevaliers de Montenay devinrent barons de Garencières. Pendant les guerres de la Ligue, comme les populations environnantes, notamment celle d'Evreux, étaient soumises aux ligueurs ils furent obligés d'agrandir les fortifications du château. En l'absence de son père et de ses deux frères aînés, qui suivaient Henry IV (et qui assistèrent au siège d'Amiens où l'un d'eux fut tué), un nommé Louis de Montenay se chargea de défendre Grossœuvre. Il fit élever une tour pour en garder l'entrée sur le chemin d’Évreux. Deux inscriptions sur ardoise, retrouvées au mois de mars 1305 dans cette ruine improprement appelée la vieille tour, en ont fait connaître la date et le nom. " [2]

     

         " Une ancienne inscription trouvée au 19e siècle attribue à l'un des membres de cette famille, Louis de Montenay, la construction de la tour dite « Saint-Louis », ruinée, située à l'ouest du château actuel, en 1591. " [1]

     

    La famille Du Bosc de Vitermont

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " La famille du Bosc de Vitermont posséda le château jusqu'à la Révolution, et le récupéra au début du 19e siècle." [1]

     

          " César de Montenay, dernier du nom, étant mort en novembre 1639, Grossœuvre paraît avoir été inhabité depuis cette époque, jusqu'en 1685 où ce domaine échut, comme je l'ai dit plus haut, à messire Adrien du Bosc de Vitermont, deuxième du nom. Louis XIV a en considération des services que ce guerrier lui avait rendus pendant vingt années dans la première compagnie de ses mousquetaires, et ensuite dans la charge d'enseigne et de lieutenant au régiment de ses gardes françaises, dont il ne s'était retiré qu'à cause des grandes blessures qu'il avait reçues, et des maladies qu'il avait eues pendant les guerres de Hollande et Flandre, reconstitua à son profit, en 1707, la baronnie de Garencières, qui avait été démembrée.

     

    Ci-dessus, blason de la famille du Bosc de Vitermont : de gueules à une croix échiquetée d'argent et de sable de trois tires, cantonnée de quatre lions d'or, lampassés d'azur extrait de https://fr.geneawiki.com/images/0/08/LES_SEIGNEURS_DE_SOURDEVAL.pdf

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     A cette époque, le château de Grossœuvre fut dans toute sa splendeur, et son suzerain, à l'apogée de ses pouvoirs.

         Après les derniers coups portés au régime féodal par Henri IV et Richelieu, les seigneurs embarrassés de leurs châteaux-forts, les dépouillèrent peu à peu de leur appareil militaire, pour les transformer en habitations de plaisance.
         Le manoir de Grossœuvre subit la loi commune, et fut progressivement démantelé et modifié par tous les du Bosc de Vitermont qui le possédèrent.

         Lorsque vers l'an 1695, le duc de Bouillon fit dessiner par Le Notre, ses jardins de Navarre, M. de Vitermont pria l'illustre architecte de dessiner le potager et le parc de Grossœuvre. Le Notre a tiré tout le parti possible de ce terrain sans accidents. Mais en rasant le donjon, et plusieurs tours du château, en comblant ses fossés, en l'appropriant aux besoins pacifiques de la vie moderne de campagne, on lui enleva son caractère historique, son cachet architectural. " [2]

     

         " Adrien du Bosc de Vitermont seigneur de Coquereaumont, de Queutteville, baron de Garencières, naquit en 1643. Il descendait de Nicolas du Bosc, chevalier de France. Adrien du Bosc réunissait dans sa main la baronnie de Garencères telle qu'elle était avant le partage qu'en avait fait le marquis de Beuzeville, lequel avait donné Garencières à ses fils et Grossœuvre à sa fille. Il fixa sa résidence au château de Grossœuvre qui paraît avoir été inhabité depuis la mort de César de Montenay (1639). " [7]

     

    La famille de Saint-Germain

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     Stanislas de Saint-Germain épouse en 1842, Euphémie de Vitermont, héritière du château. Cette famille conserve le château de Grossœuvre jusqu'en 1947. [NdB]

     

    Blason de la famille Gaillard de Saint-Germain extrait https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Gaillard_de_Saint_Germain.svg

     

    La famille Mast

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)     " En 1947, le général Mast (1887-1977) rachète le château de Grossœuvre aux descendants de Marie Michel Bernard Gaillard de Saint Germain, autres cousins de l'auteur, et famille de généraux. Il le répare avec l’aide de l’armée, car la bâtisse à beaucoup souffert de sa réquisition par les nazis. " [8]

     

    Photo du général Mast extraite de http://museedesetoiles.fr/piece/general-darmee-mast-4/

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)      " Le village d'essart était situé à proximité immédiate du tracé rectiligne de la voie d'Évreux à Rouen ; l'implantation de l'ensemble fortifié à deux cents mètres vers l'est eut un effet d'attraction sur le cheminement, contribuant à créer une déviation du tracé sur toute la longueur du village.La structure générale du site, telle qu'elle ressort du parcellaire napoléonien, montre clairement l'existence d'une zone ovoïdale limitée par le réseau viaire à l'ouest et au sud, comprenant le château et l'église paroissiale ; ce tracé fossile a été perturbé vers le nord par l'implantation du parc de Grossœuvre, attribué comme tant d'autres à Le Nôtre, vers 1695.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre de 1859, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)Ce grand enclos de forme circulaire au sud devait accueillir primitivement le bourg du village, regroupé autour de l'église ; celle-ci est un édifice du début du 16e siècle, affublé d'une tour-clocher du 19e siècle. Lors de la construction du potager au sud-ouest, un mur de clôture fut construit pour délimiter la propriété de l'enclos paroissial : ce mur très mince était percé d'embrasures à mousquets qui font penser que sa construction fut antérieure à la fin du 17e siècle, datant peut-être des troubles de la Fronde. Le château actuel, tout en occupant l'emplacement de la fortification primitive, a été profondément restructuré et amputé au cours des siècles. En 1707 encore, il était décrit dans des lettres patentes royales comme « entouré de doubles fossez et de murailles, orné de tours et donjon » ; mais les fossés avaient disparu dès la figuration dans le premier cadastre en 1837, l'aile sud-ouest fut démolie en 1828 alors que les autres avaient disparu de longtemps. On reconnaît cependant les traces fossiles d'un tracé convexe qui devait former la partie sud d'une enceinte elliptique ou en demi-cercle. Selon Stanislas de Saint-Germain, qui épousa en 1842 Euphémie de Vitermont, héritière du château, et put consulter le chartrier de Grossœuvre dans les dernières années de sa vie, le tracé, partant de la porte située à l'ouest, rejoignait la tour Saint-Louis, ruinée, au sud-ouest, puis les deux ailes conservées ; de là, il remontait vers le nord jusqu'au « donjon », puis se refermait par une ligne traversant la grande cour, marquée en sous-sol par des caves médiévales. Le terme de « donjon » employé en 1707, repris par Saint-Germain, ne doit pas tromper : selon toute probabilité, il s'agissait d'une motte, et non d'une tour de maçonnerie, faute de quoi elle eût été qualifiée de telle. On peut en conséquence la situer au nord-est de l'aile orientale ; elle a été nivelée lors de l'aménagement du parc, vraisemblablement à l'époque même où l'on supprimait la fermeture septentrionale pour dégager l'espace d'une grande cour ouverte sur ce parc. Les bâtiments actuellement conservés ne semblent présenter – à première vue – aucun élément médiéval. La tour Saint-Louis, ruinée, date de 1591. On trouve ensuite un massif formé par un pavillon carré, flanquée d'une tour circulaire vers le sud, d'une tourelle rectangulaire (à latrines ?) vers l'ouest, enfin par une tourelle d'escalier polygonale vers l'intérieur ; ces éléments disparates sont tous construits en appareil à damier pierres et briques, qui n'est vraisemblablement pas antérieur ici au 16e siècle. Au-delà, deux ailes formant un angle obtus flanqué d'un pavillon carré à peine saillant datent du 18e siècle. " [1]

     

    LES REMPARTS DE GROSSOEUVRE (Eure)      " Aujourd'hui, la forme indécise de cet antique débris féodal
    a pris un aspect original et sévère. L'œil le moins exercé divise au premier coup en deux portions distinctes cette masse de constructions quelque peu incohérentes. Je ne parle pas de la tour Saint-Louis, dite la vieille tour, dont la ruine menaçante se cache sous le lierre et les gerbes de fleurs, mais de ce faux équerre commençant à l'Ouest par un groupe de tours multiformes, et se recourbant vers le Nord par un corps-de-logis plus régulier. Les tours, assez grossièrement reliées entr'elles, n'offrent rien de bien remarquable dans la distribution extérieure ou intérieure. L'appareil en échiquier, cailloux et pierres alternativement, une fenêtre carrée à colonnettes du 14e siècle, une petite baie ogivale sans ornement, d'énormes poutres saillantes, très-ouvragées, et reposant sur des sabots en pierre, des panneaux de vitres à volets ultérieurs, voilà les seuls souvenirs du moyen-âge. Cette partie peut avoir été construite lors de l'érection de la baronnie en 1317. Sous les combles, on voit encore une ancienne salle voûtée où se rendait la justice. La construction voisine, aux belles assises de pierre de taille, est du 17e siècle. Elle est percée de fenêtres et de portes symétriquement établies, et son intérieur se distribue en appartements réguliers. Ce contraste n'échappe pas aux amis du pittoresque.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

          Si l'on voulait reconstruire par la pensée l’œuvre à laquelle son importance a valu l’épithète de grosse, il ne serait pas difficile d'en retrouver les principaux jalons. Le donjon s'élançait au Nord du château, sur l'emplacement actuel d'un magnifique massif de marronniers, et un corps de bâtiments revenait vers l'Ouest dans l'alignement de vastes et profondes caves qui sont maintenant au milieu du jardin. Une grande cour, ou place d'armes, s'étendait dans la direction du parc, jusqu'aux ruines des anciens fossés, dont on peut suivre facilement encore la circonvallation. La tour Saint-Louis qui a été conservée comme effet de ruines, tenait au château par une aile démolie en 1828. Elle est bâtie en briques et pierres, selon le style du temps de Henry IV. Du côté du Midi, on retrouve des traces très évidentes des fossés, des murailles et même des fortifications ajoutées sous la Ligue, si l'on rapporte à cette date les meurtrières qui garnissent le mur du jardin potager, vers le Sud. Enfin, la porte d'entrée élevée à la même place qu'aujourd'hui, et protégée par des ouvrages de défense, donnait accès, dans l'intérieur de la place, à ces nombreux bâtiments dont nous ne voyons plus à peu près que le quart. " [2]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Les seigneurs d'Ivry, Bréval et Anet au 11e et 12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie par Jean Mesqui - pages 111-112 http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/LES-SEIGNEURIES-ivry-breval-anet.pdf

    [2] Extrait de Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques et dirigé par M. de Caumont - Éditeurs : Lance (Paris)/Frère (Rouen)/Marie-Viel (Caen)/Société française d'archéologie (Paris) 1852 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310375/f447.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Grossoeuvre%22.texteImage.zoom

    [3] page 68, extrait de http://www.mesqui.net/Page-d-accueil/indexfran.htm 

    [4] Extrait de Histoire d'Ivry-la-Bataille et de l'abbaye de Notre-Dame d'Ivry, d'après les notes et pièces inédites recueillies par feu M. F.-J. Mauduit, rédigées et classées par un membre de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure – Editeur : (Evreux) 1899 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k165331b/f108.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Grossoeuvre%22.texteImage

    [5] Extrait de Le Moyen âge : bulletin mensuel d'histoire et de philologie / direction MM. A. Marignan, G. Platon, M. Wilmotte – Éditeurs : (Paris)/E. Bouillon (Paris)/H. Champion (Paris)/Éd. Albert (Paris)/la Renaissance du Livre (Bruxelles)/De Boeck université (Bruxelles), 1913
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k116410n/f223.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Grossoeuvre%22.texteImage

    [6] Extrait de http://www.glisolles.fr/?Histoire-de-Glisolles-Le-chateau

    [7] Extrait de http://www.prey27.fr/medias/files/notes-historiques-sur-prey-st-luc-de-a-hermier-transcription-1.pdf

    [8] Extrait de https://guyderambaud.wikia.org/fr/wiki/Charles_Mast#cite_note-112

     

    Bonnes pages :

     

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Bayeux-Ivry.pdf

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  • LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)

     

    Ci-dessus, à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Le manoir de La Cour de Magneville (16e-18e siècles)

     

         " Le nom de la localité est attesté sous les formes Magnavilla entre 1051 et 1066, Esware de Magnevilla en 1164. « Le grand domaine ». " [1]

     

         " Dès le temps de Philippe-Auguste, cette seigneurie dépendait de la baronnie de Bricquebec. " [2]

     

         " La seigneurie de Magneville est restée dans les mains des Bertran de Bricquebec depuis le 11e siècle jusqu’au 14e au moins. Car au mois de décembre de l'année 1331, le roi sur la requête de sire Robert VIII Bertran de Bricquebec (1273-1348) établit à Magneville une foire annuelle le jour Saint-Maur. L’emplacement en est encore indiqué par le nom de Férage, sous lequel on désigne un terrain sis près de l'église." [3] " Férage signifiant « lieu où se tient la foire ». (...) [4]

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)   LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)

     

    Plan de situation du manoir de la Cour à Magneville ; blason de la famille de Magneville, de gueules à l'aigle éployé à deux têtes d'argent, par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)

     

    Ci-dessus, trois photos extraites du document PDF : A la découverte de Magneville - Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / mai 2019)

     

         " Plusieurs noms de seigneurs ayant habité Magneville, sont demeurés célèbres, notamment les de Magneville qui portaient le nom de la paroisse où l’on peut encore découvrir le manoir de la Cour, la demeure des anciens seigneurs construite à l’emplacement du premier château du 11e siècle. " [4]

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     " Geoffroi de Magneville qui se trouva à l’expédition d’Angleterre est inscrit dans toutes les listes. Son nom est le premier de tous dans celle de Brompton. Il combattit vaillamment à la bataille de Hastings, et reçut en récompense des concessions considérables dans le pays conquis (dans le Devonshire et le Wiltshire), avec les titres de comte d’Essex et de connétable de la tour de Londres.

         Il signa l’acte de fondation de l’abbaye Saint-Etienne de Caen en qualité de comte d’Essex et comme bienfaiteur de ce monastère. (...)

         Geoffroi de Magneville avait, à l'époque de la confection du Domesday Book, 118 seigneuries en Angleterre. (...)

         Sous le règne de Guillaume le Roux, Roger de Magneville fut un des chefs du parti de Henri Ier, dans le Cotentin ; un autre Geoffroi de Magneville était gouverneur de la tour de Londres, sous le règne d'Etienne de Blois.

         L'auteur des Gesta Stephani le cite comme un des premiers seigneurs d'Angleterre, et en fait les plus grands éloges.

         Il parle aussi d'Etienne de Magneville, un des plus fameux guerriers de cette époque. " [2]

     

         " Etienne de Magneville figure parmi les partisans de Geoffroy Plantagenêt. Ce fut un des chefs qui soulevèrent le Cotentin en faveur de ce prince. " [3]

     

              Pour mémoire :

              " Geoffroy V d’Anjou, dit le Bel ou Plantagenêt (à cause du brin de genêt qu’il avait l’habitude de porter à son chapeau) épouse à l’âge de 15 ans Mathilde l’Emperesse, fille du cadet de Guillaume, Henri Ier d’Angleterre dit Beauclerc. Elle est héritière du Maine mais aussi, à la mort de son père en 1135, du trône d’Angleterre puisque Henri Ier d’Angleterre n’avait pas d’héritier mâle. Etienne de Blois, le cousin de Mathilde, s’empara du trône d’Angleterre, et du même coup, du duché de Normandie. Après une vaine tentative en 1135, Geoffoy entama, à partir de l’année suivante une conquête systématique du duché de Normandie, qui allait durer 11 ans. (...) "

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     " La famille de Magneville possédait également des biens importants dans le Cotentin, et fut bienfaitrice des abbayes de Saint-Sauveur et de Montebourg. " [4]

     

         " Le dernier Magneville qui fut comte d'Essex, s'appelait Guillaume ; il mourut au commencement du règne de Richard Cœur-de-Lion.

         D'autres branches de cette famille ont existé en Angleterre et en Normandie ; celle qui avait le château de Magneville acquit la châtellenie de la Haie-du-Puits, et la conserva longtemps. " [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Magneville par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     " Le rôle joué par le manoir de Magneville - qui fit en 1364 l'objet d'un siège dirigé par Bertran Du Guesclin - est notamment à mettre en relation avec la personnalité de Jean de Magneville, un proche du Maréchal Robert Bertran qui fut successivement capitaine du château de Néhou en 1367 puis du château de Bricquebec à partir de mai 1368. " [5]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

          " La seigneurie de Magneville appartint à cette famille jusque vers le milieu du 17e siècle. " [4]

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     " La famille de Magneville a possédé la baronnie de La Haye-du-Puits. Ce fut Guillaume ou Jean IV de Magneville, chevalier, seigneur de la Varangière, fils de Jean III de Magneville, qui, en 1511, acquit cette seigneurie de Gaston de Brézé, maréchal héréditaire de Normandie, vicomte et seigneur de Planes, d’Auvrecher et de Plainbosc. " [3]

     

         " La famille de Magneville gardera cette baronnie pendant 140 ans. Cette famille de très ancienne noblesse marquera l’histoire du château de La Haye-du-Puits. L’église de La Haye-du-Puits renferme le tombeau d’Arthur de Magneville. (carte postale ci-contre)

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     Après les de Magneville, la terre de Magneville devint la propriété de la famille Le Pigeon : ainsi trouve t-on Robert Le Pigeon (décédé en 1693), anobli en 1652, lui qui a très probablement acquis la terre de Magneville, est seigneur de Magneville ; son deuxième fils Alexandre Robert Le Pigeon (1677-1732) est né à Magneville. (...)

         Sa petite fille, Marie Louise Catherine Renée Le Pigeon, avait de très nombreux titres : dame de Magneville, de Morville, du Valdecie, de Saint Pierre d'Arthéglise, des Perques, de Saint Martin du Mesnil, du Dic à Portbail, baronne de l'Angle à Néhou, etc..." [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Le Pigeon extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=281168&desc=le_pigeon_de_vierville_vieille_famille_nor

     

    Architecture

     

          " L’emplacement de l’ancien château de Magneville est probablement le même que celui du château actuel ; celui-ci, quoiqu'ancien, est loin de remonter aux seigneurs anglo-normands. " [2]

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)      " Le pont dormant donne accès à la cour en passant sous un porche charretier, ouvrant en plein cintre. Ce passage est intégré dans un haut bâtiment avec un étage de comble et de deux étages carrés sur rez-de-chaussée. Les ouvertures, encadrées en pierre de taille calcaire, sont chanfreinées. Sa façade sud présente huit travées : porte en plein cintre, fenêtres à meneaux et « éguets » jumelés avec larmier et baie à simple traverse. La travée centrale est marquée par une tour intégrée à l'édifice, couverte en bâtière. Les étages de cette tour sont délimités par des bandeaux horizontaux saillants. Elle comprend un niveau supplémentaire qui loge un pigeonnier. Les combles sont éclairés par une baie à simple traverse.

          Des communs sont adjoints au mur pignon ouest de ce bâtiment. Ils forment retour perpendiculairement vers le sud, ce qui leur donne un plan en "L". Ils comprennent un étage de comble, doté de deux lucarnes, et un étage carré accessible par un escalier en pierre extérieur. L'extrémité sud de cet ensemble se termine par une chapelle.

         Une habitation distincte est présente au sud-est de la cour. Elle a été remaniée au 18e siècle. Une tour hors-d’oeuvre se dresse contre sa façade nord. Elle présente quatre côtés. Elle comprend un étage de comble et deux étages carrés sur rez-de-chaussée. Des bandeaux horizontaux saillants délimitent ces niveaux. Elle a des ouvertures chanfreinées : une porte à deux battants en plein cintre avec arc de décharge, une baie avec arc de décharge, une baie à simple traverse et des jours. La façade sud de cette habitation présente cinq travées ordonnancées, avec fenêtres à arc surbaissé à l'étage carré. Les combles sont éclairés par des petites lucarnes à bâtière. Quatre souches de cheminées se dressent au sommet de cette haute toiture. " [4]

    ------------------------

     

         " A peu de distance de l'habitation actuelle, au-delà des limites de la paroisse, formées en cet endroit par la rivière d'Ouve, on voit une très belle motte entourée de fossés. Ce tertre, un des mieux conservés du département, est sur la paroisse de Néhou, entne l'habitation de M. de la Grimonnière et le château actuel de Magneville : je crois qu'il appartenait au château de la baronnie de l'Angle, un des demembrements de celle de Néhou (...) " [2]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE MAGNEVILLE (Manche)     " Église Notre-Dame (12e siècle), inscrite aux Monuments historiques, dotée d'un retable de la Sainte Trinité et de l'Ordre des Trinitaires pour le rachat des captifs du 17e siècle et de fonts baptismaux en calcaire polychrome du 12e siècle, tous deux classés MH à titre d'objets. " [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de Anciens châteaux de l'arrondissement de Valognes par M de Gerville in Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - Éditeur : Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris) 1824 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200040r/f386.item.r=Magneville

    [3] Extrait de l'Annuaire du département de la Manche, volume 41 - J. Elie, 1869 https://books.google.fr/books?q=Magneville&id=1ppLAAAAMAAJ&hl=fr&output=text#v=snippet&q=Magneville&f=false

    [4] Extrait du document PDF : A la découverte de Magneville - Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / mai 2019) https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=20&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwje24iamYbnAhUrxoUKHRq2A_44ChAWMAl6BAgHEAE&url=https%3A%2F%2Frandocotedesisles.jimdo.com%2Fapp%2Fdownload%2F18160470325%2FMagneville%2B%25281%2529.pdf%3Ft%3D1566906616&usg=AOvVaw1sXILm17pnG2FxNNH8TyzX

    [5] Extrait de http://closducotentin.over-blog.fr/article-chateaux-et-fortifications-du-clos-du-cotentin-a-l-epoque-de-la-guerre-de-cent-ans-108780841.html

     

    Bonnes pages :

     

    O Anciens châteaux de l'arrondissement de Valognes par M de Gerville in Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - Éditeur : Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris) 1824 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200040r/f386.item.r=Magneville

    O Annuaire du département de la Manche, Volume 41 - J. Elie, 1869 https://books.google.fr/books?q=Magneville&id=1ppLAAAAMAAJ&hl=fr&output=text#v=snippet&q=Magneville&f=false

     

         Ci-dessous, document PDF : A la découverte de Magneville - Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / mai 2019)

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  • LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados) LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, les anomalies topographiques du centre de la parcelle B2/105 vues depuis le sud. © Cliché Luc Bourgeois, 2018 ; à droite, l’église et la cure de Noron vues depuis l’ancien manoir de Bur-le-Roy. © Cliché Luc Bourgeois, 2018. Photos extraites de https://lexirural.hypotheses.org/1343

     

          En lisière de l'ancienne forêt de Bur qui s’étendait autrefois entre Bayeux, Tilly-sur-Seulles et Saint-Lô (dont la forêt de Balleroy* est aujourd'hui l'un des vestiges), sur la commune actuelle de Noron-la-Poterie, s'élevait une résidence ducale, le château de Bur-le-Roy.

         C'est de ce château, qu'au cours d'un séjour de Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et duc de Normandie, à la Noël 1170, que quatre chevaliers partirent assassiner l'archevêque Thomas Becket, le 29 décembre 1170, dans sa cathédrale de Cantorbery.

         On avait perdu son emplacement exact et c'est à partir du 19e siècle qu'il a été localisé sur la commune de Noron-la-Poterie.

         * Au 12e siècle, sous Jean Sans Terre, le massif s'appelait la " forêt de Burleroy". Il constituait pour les ducs de Normandie un territoire de chasse privilégié qui avaient également aménagé un parc à gibier à proximité du manoir princier voisin. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)   LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)

     

    Ci-dessus, plan de situation du manoir de Bur-le-Roy à Noron-la-Poterie d'après "Le manoir et le parc de chasse de Bur-le-Roy, Noron-la-Poterie, Calvados" par Luc Bourgeois, publié le 21/11/2019 par Marie-Laure Compant la Fontaine https://lexirural.hypotheses.org/1343 ; à gauche, blason des rois d'Angleterre par Gilloudifs

     

    " Quand les rois d’Angleterre fêtaient Noël dans le Calvados :

         (...) le roi Henri II (1133-1189) vint passer plusieurs fois Noël à Bayeux, en compagnie de l’évêque Philippe de Harcourt. Les deux hommes se connaissaient bien et le roi désirait sans doute admirer les travaux de restauration que le prélat avait entrepris sur la cathédrale. L’édifice avait été gravement endommagé pendant la guerre civile opposant les fils de Guillaume le Conquérant, dont Henri II était un arrière-petit-fils. Le roi, dit-on, fut émerveillé du soin apporté à la reconstruction et décida de rester quelques jours dans la région, en s’installant au château de Bures-le-Roy (ou Bur-le-Roi).

     

    Un hall prestigieux aujourd'hui disparu

     

         Ce château est à lui seul une formidable énigme : lui qui fut longtemps une résidence royale réputée disparut totalement de notre paysage. On oublia même l’endroit où il se situait, ce qui attira d’insatiables chercheurs de trésors. Quelques-uns furent trompés par la ressemblance entre Bur-le-Roy et Balleroy, mais durent reconnaître que la piste s’arrêtait là. Vers 1830, quelques historiens régionaux reprirent en main le flambeau des recherches, et proposèrent quelques hypothèses intéressantes. " [1]

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)1825 :

    Frédéric Pluquet, Notice sur une maison de plaisance des ducs de Normandie située dans l'arrondissement de Bayeux :

         " Le principal but de cette notice est de fixer l’emplacement d’un Bur, ou résidence ducale dans l'arrondissement de Bayeux, lieu désigné dans les chartres et diplômes sous le nom de Burum juxta Bajocum, Burum in Bajocensi pagon, Burgum juxta Bajocas, et en français Bur ou Bur-le-Roy.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de Noron-la-Poterie, tableau d'assemblage, daté de 1830, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; le lieu "Bureleroy" est indiqué ainsi que l'emplacement des ruines de la chapelle Sainte-Catherine.

     

         M. l'abbé Delarue, qui a éclairci avec tant de sagacité plusieurs points obscurs de notre histoire de Normandie, pense que Bur, ou Bur-le-Roi est Balleroy. Ce n’est qu’avec beaucoup de réserve que je me permets de contredire l’opinion d’un savant confrère, dont personne plus que moi n'ignore le caractère et les talents ; mais je suis persuadé qu’il a été trompé par le voisinage de Balleroy et de la forêt du Bur, et surtout par l'analogie du nom de Balleroy avec celui de Bur-le-Roy, analogie qui paraît d’abord frappante , mais qui devient nulle, si l’on fait attention que le nom de Balleroy ou Balerei, Balerium, Balerreium ou Barlarreium existait long-temps avant que l’on ait donné au Bur, ou résidence ducale du Bessin, le nom de Bur-le-Roy.

         Je vais rechercher si ce n'est point à Noron, Nogrondus, village fort ancien, situé à une lieue et demie de Bayeux, sur la route de Saint-Lô, qu’il faut placer le Bur dont il est ici question.
    Si l’on en croit la légende contenue dans les bréviaires de Bayeux, Saint-Regnobert naquit au château de Noron, dans le 4e siècle. L'église de ce lieu n’offre rien de remarquable ; quelques parties sont construites en arête de poisson, genre de bâtisse quitté et repris, qui ne peut, comme on sait, fournir d’époques bien certaines aux archéologues.

         C’est dans ce village, heureusement situé pour les plaisirs de la chasse, proche de la forêt de Cerisy et des bois du Verney et du Tronquay qui n’en sont que des démembrements, qu’était le château du Bur, qui, rentré dans le domaine royal après la réunion de la Normandie, prit sous le roi Jean le nom de Bur-le-Roi, c’est-à-dire, bourg ou résidence appartenant au roi, comme on a dit : le Chemin-le-Roy, le Moulin-le-Roy, le Poids-le-Roy, etc.

         On voit encore les ruines de cet édifice non loin de l'église de Noron, à l’entrée du bois du Verney, sur un coteau, au pied duquel il y avait un étang qui fut desséché en 1795. Ces ruines sont connues dans le pays sous le nom de chapelle Sainte-Catherine, parce que cette chapelle, réparée à diverses époques, survécut longtemps à la destruction des autres parties du château.

         Les murs ont trois à quatre pieds d'épaisseur, et ne se joignent qu’en approche. On voit quelques enfoncements qui indiquent la place des voûtes ou planchers. Du reste, aucune croisée, aucun ornement, rien qui puisse indiquer une époque architecturale. Le ravage du temps et la main destructive de l'homme ont tout rendu méconnaissable. C’est une bâtisse composée de rangs extérieurs à assises droites, et de pierres jetées à la volée dans un mortier devenu aussi dur que la pierre. Les débris épars sur le sol, à une grande distance, indiquent que l'édifice occupait un terrain assez étendu.

          Les habitants disent qu’il y a de grands trésors enfouis sous ces ruines. J'ai vu les traces d'excavations pratiquées à diverses reprises dans le but de les découvrir, et qui n’ont rien produit. Les habitants ajoutent que Noron fut jadis une ville ; on m’a montré, à peu de distance de la chapelle, des fondements de murailles épaisses. Là était, suivant les uns, la prison du roi, et suivant les autres celle du duc Guillaume (On prétend que le Conquérant avait un château a Vaux , sur les bords de l'Aure. Le lieu où il était, dit-on, place, porte le nom de delle du château Guillaume) : il est assez remarquable que la plupart des traditions populaires de, notre pays semblent se rattacher à ce nom célèbre.

         Des personnes dignes de foi m’ont assuré qu’on avait trouvé, à diverses époques, dans le voisinage des ruines de Noron, « des pièces d’argent et de billon très-mince, mais je n’en ai point vu. Il existait dans le château du Bur, deux chapelles que leur destination religieuse sauva longtemps de la destruction des autres parties de l'édifice.

         M. Petite, official de Bayeux, dans sa carte de ce diocèse, publiée en 1676, place à Noron la chapelle Sainte-Catherine de Bur-le-Roy, tout près d’une chapelle Saint-Nicolas, a laquelle il donne la même épithète.

         Hermant, écrivain dépourvu de toute critique, attribue la fondation de ces deux chapelles à Saint-Regnobert, qui, selon lui, vivait dans le 4e siècle. Voici ce passage fort curieux :

         « On attribue encore au zèle de Saint-Rognobert deux autres chapelles, l'une située dans le château de Noron, à laquelle on a depuis donné le nom de Sainte-Catherine de Bulroy ; et l’autre porte le nom de Saint-Nicolas de Bulroy, hors l’enceinte de ce château, qui est maintenant presque ruinée. "

         Un pouillé des diocèses de Normandie, imprimé à Paris, chez Gervais Alliot, en 1625, fait mention d’une chapelle du Bourg Royal, capella de Burgo Regio, dans le doyenné de Campigny, diocèse de Bayeux.

         Malgré le temps et les révolutions qu’il amène, la résidence ducale de Noron a conservé son nom, pour ainsi dire, jusqu’à nos jours.

         Les titres du 18e siècle font encore mention de la terre seigneuriale du Bur-leRoy à Noron. Elle comprenait la chapelle Sainte-Catherine, l’étang desséché, un colombier et une ferme..." [3]

     

    1835, Arcisse de caumont :

     

    " Ruine Sainte-Catherine :

         Près de l'église est une ruine que j'ai signalée, il y a bien longtemps, sur le penchant d'un petit vallon. On connaît ces débris, que l'on peut apercevoir de la grande route de Bayeux à Saint-Lô, sous la dénomination de chapelle Sainte-Catherine.

         M. Pluquet et quelques autres antiquaires ont placé là le palais de Bures, manoir que les ducs possédaient dans le quartier.
    Bures, près Bayeux, était moins une place de guerre qu'une de ces maisons de plaisance, mansiones regioe, que nos ducs venaient habiter lorsqu'ils voulaient se livrer aux plaisirs de la chasse, et qu'ils possédaient près de toutes les grandes forêts de leur duché.
    Ce palais de Bures était situé à peu de distance et au sud de l'église de Noron ; des maisons modernes occupent une partie de l'enceinte encore tracée par des restes de fossés et des fondations de mur à fleur de terre. La cour s'appuyait, au Midi, sur un petit vallon autrefois transformé en étang au moyen d'une digue ou barrage de terre ; on voit encore, sur le bord de cette ancienne pièce d'eau, les ruines de la chapelle dont je viens de parler et qui devait être dans une des cours du château, mais qui paraît avoir été reconstruite postérieurement au 13e siècle.
         Près de cet emplacement règnent des fossés qui enceignent une très grande partie du bois du Vernay, où on les connaît sous le nom de Fossés-Saint-Regnobert. Malgré certaine légende qui attribue au saint évêque de Bayeux l'établissement de ces fossés, on pense qu'ils sont l'ouvrage des ducs de Normandie, et qu'ils servaient à enclore une partie du bois qui formait le parc de l'habitation. Il serait même assez naturel de supposer qu'ils ont été faits dans la seconde moitié du 12e siècle, par Henri II, qui paraît avoir affectionné son manoir de Bures et qui y venait souvent..." [2]

     

    1867 :

         " L'effet de l'absorption de la Normandie par ses voisins les rois de France et de la perte de notre autonomie a été tellement profond que l'on a oublié jusqu'à la mémoire du lieu où s'élevait le château de Bur, témoin d'une si grande affluence de seigneurs, d'évêques et de barons, au temps des ducs de la dynastie des Plantagenet. L'abbé de la Rue, qui a tant d'autorité dans nos antiquités, a prétendu dans une dissertation spéciale que Bur-le-Roy n"était autre que le bourg actuel de Balleroy. M.de Toustain démontre que la ressemblance des noms a induit l'abbé de la Rue en erreur et indique comment il a pu retrouver les traces du château et l'emplacement du parc ducal là où se trouve encore la forêt de Bur, dans la paroisse de Noron, aux abords de
    Bayeux. Deux chapelles, qui existaient encore au moment de la Révolution, en étaient un lointain souvenir, dans ces lieux aujourd'hui déserts et abandonnés. M. de Toustain rappelle que c'est au château de Bur qu'Henri II, duc de Normandie et roi d'Angleterre, tenait sa cour le jour où il proféra les imprudentes paroles qui poussèrent quatre de ces courtisans trop zélés dont la platitude servile fait le malheur des princes, à aller assassiner Thomas Becket, l'illustre martyr de Cantorbéry. " [4] 

     

         " La lecture d’anciennes chartes médiévales les poussa à chercher du côté de Noron-la-Poterie et c’est là qu’ils découvrirent quelques maigres vestiges d’un château construit à la même époque que celui de Bayeux, lui aussi disparu. Idéalement situé au milieu des bois, près d’un cours d’eau, le château de Bur fut sans doute un palais royal important. À Noël comme à Pâques, Henri II venait y chasser et faire la fête. Un chroniqueur raconte qu'une année, le roi y a invité une assemblée si nombreuse que l’on dressa une table pour 110 chevaliers dans une des chambres du château ! " [1]

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados) LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)    " Thomas Becket, ou Thomas À-Becket ou Thomas de Londres dit saint Thomas de Cantorbéry, (Cheapside, Londres, 21 décembre 1120 - Cantorbéry, 29 décembre 1170) fut archevêque de Cantorbéry de 1162 à 1170. Il engagea un conflit avec le roi Henri II d'Angleterre sur les droits et privilèges de l'Église. (...) En 1170, la tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : « N'y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ? » (bien qu'il puisse s'agir d'une phrase apocryphe, la phrase exacte étant incertaine) fut interprétée comme ordre par quatre chevaliers anglo-normands : Reginald Fitzurse, Hugues de Morville, Guillaume de Tracy et Richard le Breton (en). Ces quatre chevaliers projetèrent donc immédiatement le meurtre de l'archevêque et le perpétrèrent près de l'autel de la cathédrale de Canterbury le 29 décembre 1170. Henri II se résolut alors à faire pénitence publique à Avranches en 1172. (...) Thomas Becket fut canonisé en 1173 dans la cathédrale de Canterbury, devenue lieu de pèlerinage." [5]

     

    Ci-dessus, à gauche, le martyre de Thomas Beckett, fresque visible dans la cathédrale de Bayeux ; à droite, enluminure du 13e siècle représentant le meurtre de Thomas Becket par Inconnu — Original in British Library: Harley MS 5102, f. 32various on-line versions, including https://media1.britannica.com/eb-media/74/6374-004-42468C00.jpg; also cited on cover of Frank Barlow's "Thomas Becket", Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=200471

     

    " Le manoir et le parc de chasse de Bur-le-Roy (Noron-la-Poterie, Calvados)

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)     Établi au sein d’une vaste foresta contrôlée par les ducs-rois normands au plus tard dans les années 1030, Bur-le-Roy apparait comme une résidence princière citée à plusieurs reprises entre les années 1160-1170 et 1204 (en particulier sous le règne d’Henri II) puis comme le centre d’un domaine royal.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    [É. Ridel-Granger, « Château de Bur-le-Roy », dans É. Ridel-Granger (dir.), De bois, de terre et d’eau… Patrimoine archéologique, historique et culturel autour de la forêt de Cerisy (Calvados, Manche) (Projet collectif de recherche, 3e bilan), Caen, DRAC de Normandie (SRA), 2017, fiche de données pour la carte archéologique, 15 p. Nous tirons de cette notice la plupart des éléments historiques évoqués.]

         En attendant le dépouillement plus systématique des archives que cet ensemble mériterait, les textes et la topographie du site révèlent tous les caractères d’un manoir princier associé à un parc de chasse et à une foresta ducale puis royale.

         Les quelques observations réalisées au cours d’une visite du site ont été complétées par une consultation de l’ensemble des clichés verticaux de l’IGN réalisés depuis 1949, et par une analyse des plans cadastraux « napoléonien » et actuel. La carte ci-dessous fournit la synthèse de ces observations. L’ensemble du paysage est aujourd’hui occupé par des prairies bocagées et des espaces boisés, qui se prêtent mal à une prospection au sol destinée à la collecte de mobilier. L’ensemble est établi à cheval sur les communes actuelles de Noron-la-Poterie et de Saint-Paul-de-Vernay.

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)

     

    Ci-dessus, croquis de localisation des différentes composantes de Bur-le-Roy, d’après le plan cadastral de 1830 (non redressé). © Carte Luc Bourgeois, 2019 ; plan extrait de https://lexirural.hypotheses.org/1343

     

    Le manoir et l’église de Bur

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)     Le manoir de Bur-le-Roy était situé dans l’actuelle parcelle B2/105 du cadastre de Noron-la-Poterie. Quatre masses bâties désignées sous le nom de Burleroy sont encore présentes sur le plan cadastral de 1830 [Cadastre de 1830, parcelle B, parcelles n° 117 à 126.].

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de Noron-la-Poterie, section B2, daté de 1830, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/

     

         Elles forment un ensemble assez lâche organisé autour d’une cour. Tous ces bâtiments ont disparu, mais le terrain conserve actuellement une série d’anomalies topographiques correspondant à ces structures et le puits présent au centre est encore perceptible sous la forme d’une margelle récente. Les marges est et sud de cet ensemble présentent également des anomalies linéaires distinctes des haies entourant de la parcelle et qui pourraient correspondre à un mur d’enceinte ou un merlon de terre précédés d’un fossé. Il s’agit probablement des vestiges observés par Henri de Toustain en 1865 [H. de Toustain, Essai historique sur le château de Bur, Caen, Le Gost-Clérisse, 1865]. Nous n’avons en revanche remarqué aucune anomalie dans la parcelle B2/106, située entre ces vestiges et l’église.

         Cet ensemble jouxtait au sud l’église paroissiale Saint-Germain, associée à sa cure et à son cimetière. Elle est dénommée ecclesia de Bures dans le pouillé des environs de 1350 et est alors alternativement à la présentation de Guillaume de Bures et de l’abbé de Fontenay.

    [Pouillés de la province de Rouen, A. Longnon (éd.), Paris, Imprimerie nationale, 1903, p. 121. C’est encore ce toponyme qui prévaut en 1494 (p. 138)].

     

    Les parcs

     

          La toponymie du cadastre ancien révèle la présence d’un « Petit Parc » et d’un « Grand Parc » au nord et au nord-est du manoir. Le premier correspond à la parcelle rectangulaire B2/103 du cadastre actuel [31 140 m2], le second à la parcelle 102 [49 670 m2]. Le petit parc abrite en 1830 une parcelle polygonale assez étrange (mare ?). Assez logiquement, ce dispositif permettant de conserver du gibier et attesté en 1184 était établi entre deux espaces forestiers permettant la chasse des animaux libérés du parc et situés de part et d’autre de celui-ci : le buisson du Tronquay à l’est et le buisson de Vernay à l’ouest, le cours de la Drôme séparant ces deux bois.

    [É. Ridel, « Limites forestières, bornage et gestion de l’espace dans les forêts de Bur-le-Roy », dans É. Ridel (dir.), De bois, de terre et d’eau… Patrimoine archéologique, historique et culturel autour de la forêt de Cerisy (Calvados, Manche) (Projet collectif de recherche, 2e bilan), Caen, DRAC de Normandie (SRA), Caen, 2016, annexe 1 (voir la carte des paroisses et hameaux de Bur-le-Roy)].

     

    Les chapelles

     

         Au sud du manoir, le chemin de la chapelle Sainte-Catherine permettait de gagner ce petit édifice religieux dont les ruines étaient encore apparentes il y a une trentaine d’années. Il apparaît sur le plan cadastral ancien comme un bâtiment rectangulaire d’une vingtaine de mètres de long et à chevet plat. La seconde chapelle, attestée en 1184 et dédiée à saint Nicolas, était peut-être établie vers l’angle nord-ouest de l’actuelle parcelle B2/105 (ancienne parcelle B 126, qualifiée de « Jardin Saint-Nicolas » sur la matrice cadastrale de 1831). Elle parait en tous cas plus étroitement associée au manoir de Bur.

     

    Les aménagements hydrauliques

     

         La chapelle Sainte-Catherine était en revanche située au centre des aménagements hydrauliques qui ont permis de capter le cours du ruisseau de la chapelle Sainte-Catherine (autrefois appelé « Ruisseau du Vernay », du nom de la source qui l’alimente), affluent de la Drôme. Deux voire trois chaussées successives ont barré le vallon pour établir des étangs. L’emprise des étangs supérieur et médian (commune de Saint-Paul-du-Vernay), récemment remis en eau et inaccessibles, peut être restituée à l’aide de la morphologie parcellaire. La rue de la chapelle Sainte-Catherine passe sur la chaussée du second. La rue de la Chapelle Sainte-Catherine passe sur la chaussée du second. Des anomalies topographiques permettent d’envisager un étang inférieur en contrebas, en direction du Manoir et sur le territoire communal de Noron.

         Le moulin à eau attesté en 1316 contre une chaussée était probablement associé à la chaussée 2, qui correspond à la plus forte hauteur de chute du dispositif. Aux abords du Manoir, le ruisseau présente un cours en angle droit qui n’est pas naturel. Il se jette dans la Drôme peu après avoir traversé les terrains occupés par cette maison noble, dont les élévations comportent des éléments attribuables à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle. Peut-être faut-il compléter le dispositif du complexe ducal par cet habitat, puisqu’un texte de 1314 mentionne les manoirs de Bur.

     

    Conclusion

     

         L’ensemble de Bur-le-Roy présente donc, dans un environnement bien préservé, toutes les caractéristiques d’un manoir associé à un parc de chasse conjuguant les composantes classiques de ce type d’installation (grand parc et petit parc, étangs, possibles moulins). Une meilleure connaissance de ce site dans son environnement pourrait être obtenue en réalisant une enquête d’archives systématique. Sur le terrain, un repérage des structures (manoir, chapelles) à l’aide d’un relevé micro-topographique par drone, complété au besoin par une prospection électro-magnétique, fournirait un état plus précis des structures enfouies et de leur état de conservation. " [6]

     

    A proximité :

     

    - Le manoir du Pont Senot du 15e siècle inscrit aux Monuments historiques.

    - L'église Saint-Germain du 11e siècle, très remaniée. 

     

    LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados) LES REMPARTS DE BUR-LE-ROY (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, le manoir du Pont Senot par Ikmo-ned — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40993663 ; à droite, l'église Saint-Germain de Noron-le-Poterie par S. Plaine — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34904943

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Quand les rois d’Angleterre fêtaient Noël dans le Calvados par Charles le 23 déc 2011 http://www.histoirenormande.fr/quand-les-rois-dangleterre-fetaient-noel-dans-le-calvados

    [2] Extrait du Cours d'antiquites monumentales ... Histoire de l'art dans l'ouest de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siecle, Volume 5 par Arcisse de Caumont - Lance, 1835 https://books.google.fr/books?id=QdtWAAAAcAAJ&pg=PA244&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

    [3] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 1 Société des antiquaires de Normandie, 1825 https://books.google.fr/books?id=5jhOAQAAIAAJ&pg=PR80&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false https://books.google.fr/books?id=5jhOAQAAIAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [4] Extrait de la Revue de la Normandie : littérature, sciences, beaux-arts, histoire, archéologie par une société d'hommes de lettres de la Normandie – Éditeur (Rouen) 1867. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5733470g/f261.item.texteImage

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de Le manoir et le parc de chasse de Bur-le-Roy, Noron-la-Poterie, Calvados par Luc Bourgeois, publié le 21/11/2019 par Marie-Laure Compant la Fontaine https://lexirural.hypotheses.org/1343

     

    Bonne(s) page(s) :

     

    http://conclarendon.blogspot.com/2016/03/bur-le-roi.html

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  • La motte de Boutemont à Taillebois (Orne)

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)     « Dans le canton d’Athis, sur le plateau, à l’ouest de la Rouvre, à la croisée des départementales 15 et 43, la petite commune de Taillebois offre aux amateurs d’histoire féodale et de « vieilles pierres » la découverte d’une motte castrale et de deux manoirs : le logis de « la Cour » et l’ancien manoir de « la Croix » dans un paysage boisé et rocheux typique de la région nord-ouest du Houlme. Les premiers chevaliers du nom de Taillebois mentionnés sont Yves, Guillaume et Raoul qui accompagnèrent le duc Guillaume lors de son expédition en Angleterre. Un certain Thomas était sire de Pointel (près de Briouze au centre du Houlme) en l’an 1100. À cette époque, le territoire de Taillebois dépendait du haut fief de la Carneille, lui-même dans la mouvance de la seigneurie d’Harcourt et du Bois-André. Il s’étendait entre le ruisseau de Clairdouit, le Lambron et la Rouvre. Le patronage de l’église, dédiée à Saint-Laurent, appartenait aux seigneurs de Taillebois. La seigneurie fut créée au 12e siècle par Guillaume de la Carneille en faveur de sa fille qui épousa l’un des fils de Thomas de Taillebois. Il est peu vraisemblable que ces seigneurs aient habité le manoir de « la Cour » construit plus tard. En ce temps-là, ils devaient se contenter de la motte castrale bien visible à l’entrée du village. Le dernier seigneur du nom mourut sans descendant mâle vers l’an 1300. Il laissa deux filles, dont l’aînée, en épousant le chevalier de Pomilly, lui apporta la seigneurie de Taillebois. Il est possible que la partie la plus ancienne de l’enclos manorial date de cette époque. D’autres familles s’y succèdent jusqu’à Guillaume Raison qui vendit le 13 juin 1467 son fief de Tail­lebois à Jehan Poret moyen­­nant cent écus d’or. La seigneurie resta aux mains des Poret pendant deux siècles, soit jusqu’au mariage en 1660 de Madeleine de Poret avec Siméon d’Ouesy, sieur de Villy. A partir de 1709, par mariages, successions compliquées entraînant de longs procès dont le détail lasserait le lecteur, le domaine passa aux mains de plusieurs familles. Il se trouve actuellement propriété de la famille Lebon. Depuis une trentaine d’années, un travail de restauration considérable fut réalisé… » [5]

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)     " C'est sans doute lors des périodes troublées du milieu du 11e siècle que les premiers seigneurs de Taillebois érigèrent une motte castrale au lieu-dit Boutemont (la base est toujours visible route de Notre-Dame-du-Rocher à proximité du lieu-dit la Roufinière). Le fief de Boutemont dépendait alors, comme celui de Mille-Savatte (Notre-Dame-du-Rocher), du haut-fief de la Carneille. " [1]

     

    Ci-dessus, une photo extraite du site Google Earth.

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)   LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)

     

    Plan de situation de la motte de Boutemont à Taillebois ; blason de la famille Le Verrier qui posséda le manoir de Boutemont au 16e siècle par Gilloudifs.

     

         " À cette époque, il s’agit essentiellement de mottes castrales. Il en reste un beau vestige à Taillebois, au lieu-dit Boutemont (route de Notre-Dame-du-Rocher à proximité du lieu-dit la Roufinière, ce qui n’est sans doute pas un hasard : ce toponyme signifie domaine de Rodolphe ou Raoul et nous reparlerons plus loin d’un certain Raoul Taillebois). (...)

         À Hastings en Angleterre, les compagnons de Guillaume sont nombreux et beaucoup resteront anonymes. Ce n’est pas le cas de Guillaume de Briouze, oncle de Guillaume de La Carneille, l’un des premiers tenants de l’important fief seigneurial de La Carneille. Ce n’est pas le cas non plus des Taillebois : Ivo (Yves ou Yvon, peut-être le propriétaire du pont, ou planche, Planquivon), Raoul (Ralph ou Ruffo, de la Roufinière) et Guillaume de Taillebois, cités plusieurs fois dans les documents anciens. Ils ont suivi la bannière d’Henri de Domfront, comme d’autres chevaliers, Mathieu de La Ferté-Macé et Achard d’Ambrières par exemple. On sait que Ralph et Ivo s’établirent en Angleterre. Ralph devint peut-être prieur de Whitby Abbey ou bien vicomte dans le Bedfordshire, mais sa lignée s’est de toute façon éteinte faute de descendance mâle. Par contre, celle d’Ivo, haut shérif du Lincolnshire, se perpétua, et sous le règne de Henri II, elle prit le nom de Lancastre par la permission du roi. On pourrait également supposer que le nom de Talbot en Angleterre leur est apparenté, comme d’Isigny s’est transformé en Disney et d’Ouilly en Doyle.

         On peut enfin imaginer que d’autres compagnons de Guillaume venaient d’Athis Val de Rouvre, comme Tustin (La Toutinière à Ronfeugerai) et le fameux jongleur chevalier Taillefer (La Tailleferrière à La Carneille). (...)

         Le fief de Boutemont dépendait alors, comme celui de Mille-Savatte (Notre-Dame-du-Rocher), du haut-fief de La Carneille où était érigée une motte importante (au cœur du bourg actuel). Mais il existait d’autres mottes sur notre commune, par exemple à Athis (lieu-dit La Motte, proche de Ronfeugerai), et peut-être à Bréel, à Ségrie, aux Tourailles… " [2]

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne) LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)

     

     Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

         " Le fief de Taillebois avait, dans sa mouvance, le fief de Boutemont, et relevait du haut-fief de la Carneille (...)

         En terminant, consacrons quelques lignes au fief de Boutemont, dont le manoir a été démoli, et dont on ne retrouve plus que les douves et l'emplacement de la motte. Nous venons de dire que Raoul de Saint-Germain en était possesseur, à la fin du 15e siècle ; plus anciennement, il dut appartenir à la famille de Boutemont, dont le nom se retrouve dans de nombreuses chartes du 12e et du 13e siècles (Léchaudé d'Anisy, Chartes du Calvados, t. I, p. 402).

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1829, Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/ ; On y voit l'emplacement de la motte de Boutemont, parcelle 131.

     

         Au 16e siècle, ce fief avait changé de maître et appartenait à Guillaume Le Verrier. Roullin Le Hardy, l'aïeul de celui qui épousa Anne d'Ouésy, lui rend aveu pour le fief de la Houllière, le 10 novembre 1566. Ce Guillaume Le Verrier fut compromis dans une affaire criminelle qui passionna toute la province. Voici le récit que nous en fait M. Floquet, dans son Histoire du privilège de saint Romain :

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)     « En 1551, Charles Vauquelin, sieur des Yveteaux, son frère, Guillaume Vauquelin, sieur de Boissay, et plusieurs autres gentilshommes, se rendirent, de Taillebois, à la foire de Guibray, afin d'y rencontrer les sieurs des Rotours, leurs ennemis capitaulx ; y étant arrivés, ils partirent de l'hostellerie du Griffon, accompagnés de seize ou dix-huit individus ayant espées, halebardes, dagues, jaques de maille, boucliers, berce lonnoys et pistolletz. Avertis que les sieurs des Rotours estaient au marché aux chevaux, ils y allèrent. Aussitôt que Guillaume Vauquelin, sieur de Boissay, les aperçut, il cria à ses amis et à ses gens : Sus ! Que personne ne se faingne, et que ceulx qui n'ont des espées prendent des pierres ! Alors tous ensemble, d'une mesme force et volonté, commencèrent à frapper de leurs halebardes et de leurs espées, sur les sieurs des Rotours, le sieur de Boissay criant : Tue ! Tue !.. Dans ceste meslée, un des valets des sieurs des Rotours fut tué, et deux ou trois autres blessés. Le plus coupable de tous, le sieur de Boissay, mourut peu de temps après. Quant à son frère, Vauquelin des Yveteaux, il leva la fierté, en 1555. Parmi ses complices, se trouvaient Guillaume et René Le Verrier, et Jehan de Ronnai. » En 1603, nous retrouvons encore un Georges Le Verrier en possession du fief de Boutemont. Jacob Le Hardy lui rend aveu pour l'aînesse de la Houllière. Nous trouvons un Philippe-Joseph de Ronnai qui possédait la sergenterie de l'Espce de la Ferté-Macé, et en rendit aveu au Roi, en 1665 ( Archives impériales. - Normandie. Falaise). [3]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)LES REMPARTS DE TAILLEBOIS (Orne)     Logis de la Cour - 15e, 18e siècle. MH. Sur Base Mérimée :
         " Le manoir fut, jusqu'à la Révolution, la résidence des seigneurs, possesseurs des bois de Taillebois qui dépendaient, depuis le 12e siècle, du fief de Taillebois. Le manoir s'organise autour d'une cour carrée. Le logis occupe le flanc sud. La partie la plus ancienne, à l'ouest, date de la fin du 15e siècle et comprend, sur sa façade postérieure, une tour d'escalier hors œuvre en vis. La partie habitée du corps de logis date du 16e siècle et a été remaniée au 18e. L'entrée se fait à l'ouest par un double porche (fin du 15e siècle) s'appuyant contre une grange et un bâtiment d'exploitation. Un ensemble de communs ferme la cour au nord " [4]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.athisvalderouvre.fr/tourisme-patrimoine/un-peu-d-histoire.html

    [2] Extrait de la fiche PDF https://www.athisvalderouvre.fr/images/bulletins/Site-AVR4-01-32.compressed.pdf

    [3] Extrait de l'Histoire du canton d'Athis, Orne, et de ses communes: précédée d'une étude sur le protestantisme en Basse-Normandie Hector de Masso La Ferrière-Percy (comte de) - A. Aubry, 1858 - 580 pages https://books.google.fr/books?id=1CcbAAAAYAAJ&dq=motte+de+Boutemont+%C3%A0+Taillebois+61&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

    [4] Extrait de http://tourisme.aidewindows.net/orne/taillebois.htm

    [5] Extrait de https://www.patrimoine-normand.com/article-145227-manoirs-de-taillebois.html

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