• LES REMPARTS DE CANISY (Manche) LES REMPARTS DE CANISY (Manche) LES REMPARTS DE CANISY (Manche)

     

    A droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Le château de Canisy est un château de la Manche, situé près de Canisy à sept kilomètres de Saint-Lô.

         Magnifique ensemble architectural au sein d'un vaste parc et domaine agricole de 300 hectares, il figure parmi les « 7 merveilles de la Manche. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le château de Canisy fut construit au 16e siècle, sous Henri IV, en pierre de Troisgots. Son escalier est daté de 1588. Deux ailes du quadrilatère initial ont été détruites en 1740 par un incendie, il en reste deux tours cylindriques. Le château, restauré en grande partie à la période romantique, est entouré d'un beau parc à l'anglaise. Il évoque celui de Torigni pour le maréchal de Matignon, beau-père de Hervé de Carbonnel, constructeur du château de Canisy. Propriété privée de la famille de Kergorlay, il est classé Monument Historique depuis le 8 septembre 1945. » [2]

     

         « Depuis le Moyen Âge, le château est resté dans la même famille et il offre à la fois la diversité et la continuité historique : tours médiévales, ailes Renaissance, parc romantique à l'Anglaise mais incluant des perspectives à la Française. ». [1]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)LES REMPARTS DE CANISY (Manche)

     

    Plan hypothétique du château de Canisy ; blason famille de Carbonnel extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=5998056&desc=carbonnel_famille_normande&individu_filter=carbonnel

     

    Historique :

     

         « Les familles qui ont possédé le château sont les Carbonnel, les Faudoas et les Kergorlay. » [3]

     

    Les Carbonnel :

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « En 1066, Hugues de Carbonnel participe à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant. Il est déjà à l'époque le seigneur de Canisy. Du château médiéval subsistent une tour fortifiée et un corps de logis. » [4]

     

         « En 1096, cinq membres de la famille de Carbonnel prennent part à la première croisade et se trouvent à la prise de Jérusalem.

         En 1145, Henri de Carbonnel prend part à la seconde croisade. » [2]

     

         « Au milieu du 12e siècle, Toustain de Billy trouve une famille de Canisy, dont une fille épouse Hugues de Carbonnel, seigneur de Nacqueville. Celui-ci portait dans ses armes : Coupé de gueules et d'azur, chargé de trois besants d'hermine.

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     Les Carbonnel étaient probablement d'origine normande. Vincent de Beauvais, dans son Speculum historiœ, parle d'un Harold Carbonnel, compagnon de Rollon, et M. de Gerville d'un Hubert Carbonnel qui suivit Guillaume en Angleterre, d'un Hugues de Carbonnel qui se croisa contre les Sarrazins, et de plusieurs membres de cette famille qui partirent avec les Tancrède pour la conquête de la Sicile.
    Puis nous les trouvons parmi les bienfaiteurs de l'église de Coutances. Diverses autres abbayes, celles de Saint-Fromond, de la Périne, l'hospice de Saint-Lô, sont l'objet de leurs générosités. (…) » [3]

     

    Ci-dessus, blason famille de Carbonnel extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=5998056&desc=carbonnel_famille_normande&individu_filter=carbonnel

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Au 13e siècle, Hubert de Carbonnel possède la seigneurie de Canisi. La famille de Carbonnel y est jusqu'en 1752.

         A partir de 1286, les « de Carbonnel » sont les bienfaiteurs de l'abbaye de la Perrine au Dézert. » [2]

     

         « Pendant la guerre de Cent ans, nous voyons les Carbonnel soutenir la cause du roi de France. » [3]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Au 15e siècle, Guillaume de Carbonnel est gouverneur de Saint-Lô. Il fait rebâtir la forteresse que les Anglais ont détruite. Mais ceux-ci faisant une nouvelle descente, il dut rendre la place au duc de Gloucester malgré une courageuse résistance. Tous ses biens sont alors confisqués au profit de Jehan Burgh et de Guillaume Foret.

          Après l'expulsion des Anglais (1450), ses biens lui sont rendus. Après son décès, il n'y a plus de Carbonnel à Canisy et son oncle hérite, continuant à Canisy la ligne directe des Carbonnel. » [2]


    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Jean Ier faisait partie, d'après la Chronique du Mont Saint-Michel, publiée par M. Siméon Luce, d'une association patriotique contre l'envahisseur, qui prenait le nom de « 
    Galants de la feuillée ».
    Un autre Carbonnel tint Jersey pendant 10 ans, à l'époque de la guerre des deux Roses.
         Louis XI écrit de Chartres, en mai 1467, à son fidèle seigneur de Canisy.

         En 1569, Charles IX envoya le collier de son ordre à Philippe Carbonnel. D'après les termes de la lettre du roi, rapportés par Toustain de Billy, cette distinction était due aux services rendus à la couronne pendant les guerres de religion.

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     A partir de ce moment les Carbonnel furent admis à la cour et leur élévation fut rapide. Hervé Carbonnel (1558 - 1625), chevalier, seigneur de Canisy, Cambernon, Tresgots, Marcambye, Orval, etc., est lieutenant général pour le roi en Basse-Normandie, gentilhomme de la chambre, gouverneur d'Avranches, capitaine de 50 hommes d'armes d'ordonnance, et colonel d'un régiment d'infanterie. Il accompagne le maréchal de Matignon dans presque toutes ses campagnes.
         Après la mort de Henri III, il prit le parti du Béarnais contre les ligueurs, combattit au Pollet, à Arques, à Ivry. C'est à la suite de cette campagne qu'il succéda à M. de Longaunay comme lieutenant général dans le grand bailliage de Cotentin. »
    [3]

         « Henri IV en profite pour faire une visite à Canisy. »

         « Il avait épousé (1588) la fille du maréchal de Matignon. »

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « En 1590, Hervé de Carbonnel échoue dans une attaque contre la ville d'Avranches qui est prise en 1591 par Montpensier.

         Le marquis de Canisy deviend alors gouverneur d'Avranches. Il s'empare du château de Theurteville et du fort de Tatihou.

         En 1592, à l'époque de la ligue, le marquis de Canisy et le comte de Torigny sont continuellement sous les armes, pour arrêter le cours des brigandages et assassinats. Jean de Gourfaleur est le chef des pillards, ligueurs de cette contrée. Il est aidé des « de Bonfossé, d'Aubigny, de Saint-Gilles, de Semilly Mathan, etc... » [2] « Il mourut en 1604. »

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « L'essentiel de l'architecture actuelle du château de Canisy remonte à l'époque d'Henry IV lorsque Hervé de Carbonnel entreprit d'édifier un château à la hauteur de son illustre alliance avec Anne de Matignon, fille du comte de Thorigny, maréchal de France. En 1558, il passe commande à l'architecte François Gabriel, ancêtre de la célèbre famille d'architectes royaux. L'utilisation de la magnifique pierre du Cotentin et « poudinge », pierre violette aux couleurs d'améthyste, pour la réalisation des bossages et encadrement des portes et fenêtres, donne à ce château une coloration et un relief absolument uniques. » [4]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Ses deux fils servirent comme lui dans les armées royales : le second avait d'abord été destiné à l'Eglise, et désigné pour succéder à M de Briroy comme évêque de Coutances. Il n'avait pas apparemment reçu les ordres, car il embrassa la carrière des armes, et, devenu maréchal de camp, général de l'armée de Piémont, il fut tué d'un coup de pistolet au siège de Valence, en 1646.
         René Carbonnel, l'aîné, succéda a toutes les charges héréditaires de son père. C'est en sa faveur que la seigneurie de Canisy fut érigée en marquisat par la réunion des baronnies de Courcy, du Hommet et de Canisy. Cette dernière baronnie comprenait 28 paroisses, dont relevaient 27 fiefs (décembre 1619).
         Il épousa noble dame Claude Pellet, fille du grand bailli et gouverneur de Caen, et héritière de Geoffroy Herbert, évêque de Coutances. »
    [3]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le marquisat : Les baronnies de Courcy, du Hommet et de Canisy, furent unies et érigées en marquisat, sous le nom de Canisy, par lettres du mois de décembre 1619, registrées en 1643, en faveur de René de Carbonnel, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, capitaine et gouverneur d'Avranches. (...)

         De Carbonnel de Canisy, maison d'origine chevaleresque de la province de Normandie, où elle florissait dès le milieu du treizième siècle. Elle prouve une filiation directe depuis Herbert de Carbonnel, seigneur de Canisy, qui vivait en 1286.

         Services. Elle a donné des officiers-généraux, des gentilshommes de la chambre ; un chevalier du Saint-Esprit, nommé en 1604, mort sans avoir été reçu ; des gouverneurs de places, des officiers supérieurs, des chevaliers de Saint-Louis , etc., etc.

         Honneurs de la cour : en 1753, 1770 et 1787, en vertu de preuves faites au cabinet des ordres du roi.

         Armes : coupé de gueules et d'azur, à trois besants d'hermine bien ordonnés. » [5]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le dernier mâle de la branche des Carbonnel habitant Canisy fut René, fils de Hervé II. » [3]

     

         « En 1696, le marquis de Canisy en titre fait échouer une tentative des Anglais contre le port de Granville. Ce seigneur n'a qu'une fille qui épouse Antoine de Faudoas » [2] « comte de Sérillac, descendant du sire de Barbazan, le chambellan de Charles III. » [3]

     

    Les Faudoas : 

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Les « de Faudoas » (famille originaire du Tarn et Garonne) sont à Canisy de 1752 à 1794. » [2]


         « En juin 1761, messire Charles-Antoine de Faudoas, chevalier de Saint-Louis, lieutenant pour Sa Majesté au gouvernement de Basse-Normandie, obtint du roi de joindre à son nom celui de la terre de Canisy, qui dut s'appeler désormais le fief de Faudoas-Canisy.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Faudoas par ByacC — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20379708

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     Le fils de Charles-Antoine de Faudoas, Augustin-Hervé, épousa Isabelle-Jeanne de Bernières, qui lui donna deux filles : Éléonore et Marie-Élisabeth-Justine.
         Eléonore, son père et une tante, veuve de M. de Beaurepaire, furent arrêtés
    « à Canisy le 15 juin 1794, transférés à la Conciergerie, et guillotinés le 14 juillet 1794, 13 jours avant la chute de Robespierre, le 9 thermidor... » [4] « Le prétexte de leur arrestation fut une lettre saisie par la police jacobine et que l'accusateur public dénonça comme une insulte à la majesté de la nation. Mademoiselle de Faudoas avait écrit que sa chienne venait de lui donner « trois petits citoyens (...)

         La sœur de la victime, Marie-Elisabeth-Justine échappa seule au massacre. Dame pour accompagner Madame, comtesse de Provence, elle avait épousé, en 1789, Louis-Florian-Paul, comte de Kergorlay, et la Révolution avait surpris les deux époux au milieu de leur voyage de noces, qui se transforma en un exil de plusieurs années passées en Bohême. » [3]

     

    Les Kergorlay :

     

         « Cette famille possède le château de Canisy depuis 1794. » [2]

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le comte de Kergorlay descendait d'une noble famille de Bretagne, l'une des plus anciennes de cette province, et qui comptait parmi ses ancêtres Conan, duc de Bretagne, et une aïeule de Marie Stuart. Un Kergorlay se distingua par son énergie au combat des Trente, du côté des Français, et un de ses petits-fils, Alain-Marie, fut blessé à Fontenoy.
    Le nouveau châtelain de Canisy ne démentit pas la renommée guerrière de ses ancêtres. Il servait dans la cavalerie avant la Révolution et se joignit, en 1792, à l'armée des Princes.
         A leur retour en France, M. et Madame de Kergorlay retrouvèrent intact le domaine de Canisy, qu'un ami dévoué avait eu l'art, par une procédure savamment traînée en longueur, d'arracher à la confiscation. » [3]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Kergolay dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Kergorlay

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le château privé de ses propriétaires échappa à la confiscation et à la vente comme Bien National grâce à son régisseur. Selon le récit familial, « quand les agents du département venaient avec l'intention de mettre la main sur le château, il les grisait à fond, les remontait dans leur voitures et les renvoyait à Saint-Lô. (...)
         De retour dès 1803, Gabriel et Justine de Kergorlay se réinstallèrent à Canisy (...) » [4]

     

         « Gabriel Louis Marie de Kergorlay est député à la chambre des Pairs de 1820 à 1827 (Restauration). » [2] « Il mourut en 1830. (...)

         Obéissant à la mode rapportée de l'émigration par beaucoup de propriétaires et qui a causé la destruction de la plupart des créations de Le Nôtre ou de ses élèves, le comte de Kergorlay fit abattre les avenues, et tracer le plan d'un parc anglais. (…) » [3] 

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Son fils Jean Florian Hervé de Kergorlay (1803-1874) devint un notable influent de la Manche comme conseiller général puis député de 1852 à 1863 (IIe République et Second Empire), et surtout comme agronome réputé qui avait transformé son domaine en exploitation agricole d'avant-garde.

         Cet homme entreprenant apporta des aménagements importants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du château ; la transformation du parc à l'anglaise date également de son époque.
         Le cousin germain d'Hervé, Louis de Kergorlay, entretint des relations d'intense amitié avec un illustre châtelain de la Manche, Alexis de Tocqueville. Une très abondante correspondance, aujourd'hui publiée, retrace de manière vivante et émouvante les destins croisés de ces deux aristocrates lucides de leur temps

          Au 20e siecle le château de Canisy demeure le fief de la famille Kergorlay qui, de génération en génération, l'habite, le conserve, le restaure. Endommagé par les combats lors du débarquement allié de 1944, le château fut restauré avec le concours des Monuments Historiques qui le classèrent en 1945. Aujourd'hui, à l'initiative de Denis et Marie-Christine de Kergorlay, le château de Canisy brille de tous ses feux, qu'il s'agisse de week-ends d'amis si bien évoqués sous la plume de Pierre-Jean Rémy, ou bien de rencontres culturelles organisées par des fondations et des sociétés désireuses de réunir leurs membres dans un lieu d'exception. » [4]

     

    Architecture :

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le château de Canisy ne se présente pas à nos yeux dans l'intégrité du dessein qui reçut son exécution à la fin du 16e siècle. A cette époque, le plan décrivait un quadrilatère aux côtés presque égaux, flanqué à chaque angle d'une tour ronde. Des fossés entouraient l'enceinte dans la majeure partie de son périmètre. A l'est, un étang, bordé par une importante chaussée, maintenait l'eau des douves à un niveau suffisamment élevé. Des murailles ou des logements entouraient une vaste cour d'honneur. 

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1826 ; archives de la Manche, http://www.archives-manche.fr/

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)      Hervé de Carbonnel, qui ordonna la construction du château, s'était préoccupé de l'idée de défense ; mais la disposition des murs formant courtines, flanqués par des tours, et qui rappelle le réduit féodal de l'homme de guerre, est le seul élément ancien transmis par le moyen âge au constructeur de la nouvelle résidence. Obéissant aux habitudes prises, depuis le milieu du 16e siècle, par les seigneurs de la cour des Valois-Angoulême, Hervé de Carbonnel laissa son architecte percer les murailles et les tours d'angle, d'ouvertures hospitalières, ornées, suivant les données importées d'Italie et accommodées au goût français par Philibert Delorme et ses élèves, de matériaux polychromes appareillés en bossages.
         Le rude et austère extérieur du palais féodal se transforma en façades plaisantes à l'œil ; l'idée de luxe supplanta celle de puissance militaire.
         Tel qu'il sortit des mains de l'architecte, aux environs de 1610, Canisy était pourtant à l'abri d'un coup de main, mais il réunit tous les éléments de la construction moderne. L'importance des ouvertures, le remplacement des meneaux en pierre par des fenêtres en menuiserie, la soumission aux lois de la symétrie, ce sont là des formules qui n'appartiennent plus au moyen âge.
         A une époque que nous n'avons pu préciser, le seigneur de Canisy accentua encore le caractère solennel commun à toutes les grandes habitations du 17e siècle en France, par la création d'avenues rectilignes qui conduisaient du château dans la campagne.
         L'incendie qui, vers 1740, vint détruire une partie des bâtiments, et après lequel la cour d'honneur resta ouverte sur deux de ses faces, les remaniements importants dont l'aménagement intérieur a été l'objet au cours du 18e siècle, n'ont pas altéré l'impression d'ensemble qui devait frapper le spectateur quand il apercevait dans son intégrité cette importante construction.
         Il nous est resté, à peu près intacts, tout le côté est du grand quadrilatère, plus de moitié de la façade sud, avec le pavillon central, puis trois des quatre tours d'angle, et nous savons à quelle époque le tout a été bâti.


    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     Le marché conclu entre Hervé de Carbonnel et François Gabriel, architecte du maréchal de Matignon, existe encore dans sa forme originale aux archives du château de Canisy.contenus dans cet écrit, les dimensions minutieusement relevées, s'appliquent à l'escalier principal qui dessert encore aujourd'hui les étages du château. Cet escalier est à volées droites et à paliers, avec des marches dressées sur trois faces, celle du dessous formant plafond. Les marches portent aux deux bouts dans des murs d'échiffre. Sans doute la technique est un peu naïve et l'aspect général plus solide qu'élégant ; mais éclairée par de grandes fenêtres, larges et commodes, cette montée, de deux mètres d'ouverture, produit un effet réellement grandiose. Les murs comportent la même ornementation que l'extérieur : des bossages en pierre violette se détachant sur le nu de la maçonnerie, traversés par des moulures finement profilées en pierre blanche ; bref, la décoration est identique à celle des façades du dehors.
         Des remaniements successifs ont modifié la distribution intérieure. Au rez-de-chaussée, d'énormes pièces, qui participent de la salle des gardes, de la galerie, du salon moderne, ont été aménagées et décorées au cours du 17e siècle. Les chambres à coucher, situées au premier étage, avec jour au midi et à l'est, sont rangées le long d'un corridor.
         Dans le plan primitif, le rez-de-chaussée comportait un plafond moins élevé que le premier étage.
          La décoration intérieure n'est pas contemporaine de la construction. Les chambres du premier étage ont dû être aménagées après l'incendie de 1740, lorsque les Faudoas, renonçant à reconstruire la partie en ruines, sont venus s'installer dans les bâtiments que le feu avait respectés. Ce qui donne crédit à cette supposition, c'est que la décoration des chambres, soigneusement respectée dans la dernière restauration, offre tous les caractères de l'architecture de la dernière moitié du 18e siècle.


    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)      L'architecte nommé dans le marché que nous avons cité et qui a construit le grand escalier après 1588, s'appelait François Gabriel. Il résulte de la lecture du document que le château était déjà debout à cette époque, et que Hervé de Carbonnel entendait transformer en un escalier monumental ce qui servait alors de cuisine. L'écrit que nous avons sous les yeux ne se refuse pas à la supposition - que l'architecte, chargé de l'escalier, était le même que l'inventeur du plan d'ensemble. Ce qui est certain, c'est que Gabriel n'a fait qu'appliquer au morceau qu'il s'est chargé de construire les formules architecturales qui ont présidé à la construction de tout le monument. La construction a pu être scindée en plusieurs reprises, des améliorations ont pu être apportées, au cours du travail, au dessein primitif, mais, nous pouvons l'affirmer, une inspiration unique a dirigé toute l'œuvre.
          Le caractère le plus saillant du monument, c'est la grandeur de l'effet obtenu, la solidité de l'aspect, et la simplicité autant que la logique des moyens employés. Moins ornées que celles de Torigny, peut-être moins ambitieuses, les façades de Canisy peuvent passer pour un modèle accompli de sincérité et de discrétion dans l'expression architecturale du luxe et de la puissance. » [3]

     

    Protection :

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Les façades du château ont été classées le 8 septembre 1945, tandis que le domaine a été inscrit le 9 juin 2005, comprenant : le parc, avec son ruisseau (le Joigne), son étang, ses avenues, ses perspectives, ses bois et ses pâturages, les façades et les toitures de l'orangerie, des serres, des écuries et des remises, à l'exclusion du bâtiment moderne, le potager et ses murs de clôture, y compris les façades et les toitures du petit bâtiment situé à l'angle ouest, la ferme de Saint Gilles avec les façades et les toitures de la grange, l'extérieur et l'intérieur de la laiterie, le potager circulaire et les façades et toitures de l'ancien pavillon du jardinier, la ferme de la Mesnagerie : les façades et les toitures du bâtiment d'entrée avec son porche, les moulins de Canisy et de Saint-Gilles. » [1]

     

    Visites :

     

    LES REMPARTS DE CANISY (Manche)     « Le parc et le château font l'objet depuis plusieurs années d'une restauration approfondie permettant aux visiteurs et aux hôtes de découvrir avec ravissement ce lieu chargé d'histoire. (...)

          Une partie du parc est ouverte toute l'année à la visite gratuite selon un itinéraire indiqué à l'entrée du château.

         Le château ouvre ses portes à l'occasion des journées européennes du patrimoine, chaque troisième week-end de septembre. Des journées "portes ouvertes" sont organisées depuis plusieurs années. » [1]

     

    Ci-dessus, photo extraite du site officiel du château de Canisy : http://www.canisy.com/

         

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_Canisy

    [2] Extrait de https://www.le-petit-manchot.fr/cc-45-01-canisy/articles/articles/21/

    [3] Extrait de l'article de Gaétan Guillot in La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche ; Éditeur : Lemale & Cie, impr. édit. (Le Havre), 1899 ; Contributeur : Travers, Émile (1840-1913). http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f55.item.r=Canisy

    [4] Extrait du site http://www.canisy.com/

    [5] Extrait de https://fr.geneawiki.com/index.php/50095_-_Canisy

     

    Bonnes pages :

     

    Site officiel du château de Canisy : http://www.canisy.com/

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Editeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-2-a212523825

    O http://www.ila-chateau.com/normandy-hotel-chateau-canisy/francais.htm

    O https://www.revedechateaux.com/fr/chateau-de-canisy-2131197189/show

    O https://www.maguytran-pinterville.com/2017-coq-de-feu/canisy-pr%C3%A9sident-de-kergorlay/

    O Article de Gaétan Guillot in La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche ; Éditeur : Lemale & Cie, impr. édit. (Le Havre),1899 ; Contributeur : Travers, Émile (1840-1913).
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f55.item.r=Canisy

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  • LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados) LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados) LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)

     

    A droite photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « Le château d'Auvillars était situé à l'est de l'église. La motte sur laquelle il s'élevait a environ 100 pieds de diamètre ; elle est entourée de douves qui étaient autrefois remplies d'eau. L'entrée était à l'est ; on voit encore les débris d'un pont qui avait plusieurs arches.

         Comme toujours, Auvillars eut pour premiers seigneurs des membres d’une famille dont le nom était celui de la commune elle-même. » [1]

     

         " Dans la vallée au contraire, au-delà du chevet de l'église, se trouve un second type de motte, bien postérieur, rectangulaire et peu élevée, entourée de douves inondables, adaptée aux lieux de plaine.

         Elle n'est guère visible désormais et se devine, derrière le cimetière, couverte d'un beau gazon vert, au-delà de la ferme voisine, un second grand arbre étant planté juste en son centre. Au milieu du 19e siècle on y voyait encore une aile de bâtiment avec porte cochère accessible depuis l'orient par un pont à plusieurs arches, une tour, un colombier et les ruines d'un manoir central.

         ll s'agit là d'ouvrages tardifs, à usage privé, défense contre le petit banditisme local tandis que les vrais châteaux-forts sont désormais initiatives stratégiques et propriété exclusive des ducs ou des rois. " [7]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)

     

     Plan de situation de la motte d'Auvillars ; blason de la famille de Tournebu par Apn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38577818

     

    Historique :

     

         « Aux seigneurs du nom d’Auvillars il faut ajouter Robertus Dauvillers mentionné dans les rôles de l’échiquier de Normandie en 1195. » [2]

     

    " Cette motte établie par une famille dite d'Auvillars passa par mariage aux Tournebu, puis aux Tilly, puis aux Harcourt. " [7]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « Cette famille s’éteignit dans la personne de Jeanne d’Auvillars, fille et héritière de Guillaume, seigneur châtelain d’Auvillars, Saint Aubin de Sallon et Barneville, qui épousa Robert de Tournebu, baron de la Motte-Cesny, Grimbosc, etc., etc., au commencement du 14e siècle. » [1]

     

    Blason de la famille de Tournebu par Apn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38577818

     

         « Jobert de Tournebu, fils puîné de Guy de Tournebu, devint seigneur d’Auvillars par son mariage (1342) avec Jeanne fille héritière de Guillaume seigneur d’Auvillars et de St Aubin de Scellon. » [2]

     

         « M. Floquet a raconté un curieux procès qu’eut à soutenir Robert de Tournebu, seigneur d’Auvillars, pour avoir maltraité un clerc du prieuré de Beaumont en Auge, en l’année 1342. Il fut condamné à 400 livres d’amende, somme énorme pour cette époque (Histoire du parlement de Normandie). » [1]

     

         " Pierre de Tournebu, passé au clan des Navarrais, fut arrêté à Rouen le jour de la foudroyante descente de Jean ll le Bon en 1356. Richard de Tournebu qui avait épousé Jeanne, héritière de Gerrots, soutint héroïquement le siège d'Henry V avant de capituler le 7 août 1417 ; Auvillars fut alors confié au comte de Salisbury. " [7]

     

         « C’est sous Richard, son fils, que la forteresse d’Auvillers fut prise par les Anglais en 1417 et le 25 septembre 1417 le roi Henri V en fait don au comte de Salisburry.  » [2]

     

         « Henry V s'établit, le 2 août, dans la ville de Touques et assiège le château qui capitule le 3, et se rend le 9 (Rôles normands, publiés par la Société des Antiquaires, t. XV, p. 263 ) ; le château d'Auvillars est assiégé par le comte de Salisbury, capitule le 7, et se rend le 14 (Ibid., p. 265). » [3]

     

         « Dans la guerre de Cent-Ans, il prit le parti de la France, et donna même le signal de la résistance contre les Anglais. Le roi était descendu à Touques le 1er août 1417, et le 6, le comte de Salisbury faisait le siège du château d'Auvillers. Les assiégés ne purent tenir qu'un jour, mais la défense avait dû être héroïque si on en juge d'après les termes de la capitulation. Richard obtenait la permission de sortir du château avec tous ses gens et tout ce qu'il possédait taut en chevaux, joyaux, argent, harnois, canons, habillements, etc., mais il devait laisser les prévisions de bouche ; on lui donnait deux saufs conduits, l'un pour lui et ses gens, l'autre pour ses bagages. Il avait livré comme otages : son fils Robin de Tournebu, Jean Lebouteiller et huit varlets. Peu après l'évacuation du château, Henri V en fit don à son parent le comte de Salisbury, et y joignit toutes les autres possessions de Richard de Tournebu, par acte daté du château de Caen, le 25 septembre 1417. » [4] 

     

         « Le texte de cette capitulation a été publié dans le volume intitulé : rotuli normanniae, imprimé à Londres en 1835, page 285, et par la société des Antiquaires de Normandie, tome XV, page 263 de ses mémoires. "

     

    " En 1452, Alips de Tournebu retrouve son bien et rend aveu féodal « sur iceulx demaines a manoir et place forte clos de mur et motte et place de colombier ». Les vilains d'alentour lui devaient une fois tous les 9 ans une corvée d'entretien dite motage. " [7]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)

     

     Ci-dessus, motte d'Auvillars, photo de Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     " À l’époque du décès de Guillemette de Tournebu, en 1485, Jean de Harcourt, son arrière-petit-fils, en hérita, et il ajouta à ses autres titres celui de seigneur et châtelain d’Auvillars. En 1558, Auvillars était entre les mains de la famille de Salcède ; Nicolas de Salcède, qui la possédait en 1582, fut impliqué à cette époque dans une conjuration formée, dit-on, par les Guises contre le duc d’Alençon et le roi Henri III, son frère. Il fut jugé par le parlement de Paris, convaincu du crime de lèse-majesté, et comme tel condamné à être écartelé. Cette exécution, dont le souvenir s’est toujours conservé à Auvillars, dut avoir lieu vers 1588. » [1] 

     

    Ci-dessus, blason de la famille d'Harcourt par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « Auvillars : cette terre appartint à Nicolas de Salcède, écartelé en place de Grève pour conspiration contre Henri III. On trouve une gravure représentant son exécution à Paris en 1582, dans les Guerres de Nassau. » [2]

     

     

     

         « En 1600, Mme Charlotte Duquesnel d’Aussebost était douairière d’Auvillars. Après sa mort, arrivée en 1617, cette seigneurie passa à une famille nommée de Miou. Le chef de cette famille était un des principaux officiers du duc de Lorraine, sa fille, Louise Marie de Miou, épousa Pierre Dauvet de Tréguy. » [1]

     

         « Diane de Beauveau, dame de la châtellerie d’Auvillers épousa Anthoine de Nion, chevalier, seigneur d’Equevilliers, d’où Louis de Nion, chevalier, marié à Jacqueline de Gruel de la Frette d’où Louise Marie de Nion, mariée à Pierre Dauvet de Trigny le 10 février 1649, dame d’Auvillers. » [2]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « La famille Dauvet, noblesse de robe, originaire de Picardie, s’allia aux Brézé, aux Montmorency, Saint-Simon, Béthune, Chabannes, etc.

         Plusieurs de ses membres prirent l’épée. Benoît Dauvet et Louis-Nicolas Dauvet se distinguèrent dans les batailles de Louis XIV et de Louis XV.

         On retrouve des renseignements sur cette maison dans l’Histoire des grands-officiers de la Couronne, de P. Anselme. Elle porte bandé de gueules et d’argent de 6 pièces, la première chargée d’un lion de sable passant dans le sens de la bande. Couronne de marquis ; supports, deux Sauvages (voyez Waroquier, tome VII).

         C’est ainsi qu’on voit les blasons de la litre funèbre de la chapelle Saint Jean d’Auvillars. » [1]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Dauvet extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=4954269&desc=dauvet_dauvet

     

    A proximité :

     

         Une autre motte féodale se trouve à proximité d'Auvillars en réalité sur le territoire de la commune de Bonnebosq :

     

         " BONNEBOSQ – Motte dans le bois à l’Est du bourg (Caumont, Cours, V, p. llO ; C.A.F., 1870, p. 102. _ Doranlo, Camps, p. 804, cf çi-après Addenrda, P. 24.)

         Motte très bien conservée avec deux enceintes annexes dans le « Bois de Bonnebosq » (Cad., A, 225), à 600 m. environ au sud de l’église, sur la crête d’un coteau exposé au N-O. et qui domine à la fois la Vallée de Leaupartie et celle d’Auvillars. Sur la carte d’Etat-Major au 1/80000 on peut fixer son emplacement au niveau de la tête de I’h de « Chambray ».
         La motte tronconique mesure 30 m. environ de diamètre au sommet et plus de 50 à la base. Elle est entourée d’un profond fossé qu’elle domine de 6 à 8 m. Au Nord-Ouest, une enceinte trapézoïde, défendue par une ligne de remparts doublée de fossés qui communiquent avec ceux de la motte, lui est accolée. Ses dimensions sont de 45m sur 25 une entrée de 8 m. environ de largeur s’ouvre vers le nord. Au Sud-Est et au Sud, ces ouvrage sont protégés du côté du plateau par une demi-lune ou croissant de 65 m. de long sur 20 de large ; mais les remparts en sont à peu près nivelés et les fossés en partie comblés ; on peut néanmoins en suivre facilement les contours.
         L’ensemble de cette ancienne forteresse qui couvre plus d’un demi-hectare porte le nom de « Fort de Bonnebosq » et la tradition locale lui assigne un rôle important pendant le invasions anglaises du 14e et 15e siècles. Des fouilles seraient nécessaire pour établir si la motte a servi de base à un donjon maçonné ou simplement à un fort en bai, et permettraient de lui assigner une origine exacte.
         Provisoirement, tout fait supposer qu’il s’agit d’un château de la période féodale. " [8]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, carte extraite du site Géoportail : la motte décrite ci-après se trouve en haut à droit sur le plan ; à droite une photo aérienne du site extraite de géoportail : si vous la voyez, c'est que vous avec de bons yeux... Voir plan ci-dessous...

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     " Nous débuterons à Auvillars, ravissante paroisse médiévale délaissée par la route, ce qui lui vaut un délicieux oubli à peu près total. ll s'agissait pourtant d'un important fief de haubert à 2 cures et 2 mottes féodales et, ce qui est intéressant, des mottes de 2 types différents.

         Dans le dernier virage en vue de l'église, un chemin fort défoncé s'en va à gauche, il escalade le flanc d'un éperon et conduit à une barrière donnant accès à un herbage, toujours à main gauche. Tout en haut de l'herbage, une ligne haute tension zèbre le ciel, dirigez-vous vers le pylone du sommet. Juste à son pied, dans la broussaille, vous trouverez un superbe ensemble archaïque du type éperon, ancêtre du donjon médiéval : butte centrale entourée d'un fossé circulaire très profond et d'une contrescarpe tout aussi abrupte, puis second fossé concentrique, le tout au bord du plateau sommital, dominant la pente. Cette butte tronconique est comme décalottée d'un coup de serpe oblique, ce qui transforme ses levées protectrices en une sorte de croissant très gracieux. L'accès se fait par le plateau horizontal mais aussi au bord de la crête nord-est où s'est développée une basse-cour latérale, semi-circulaire, moins sévèrement fortifiée. " [7]

     

    Ci-dessus, plan extrait de ce même document [7]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)          « L'église Saint-Germain est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 17 juillet 192610. La dalle funéraire du clerc de Tournebu et une Vierge à l'Enfant du 13e siècle sont classées à titre d'objets. » [5]

     

    Ci-dessus, photo de l'église d'Auvillars extraite de http://paroissedecambremer.over-blog.com/article-auvillars-eglise-saint-germain-73074012.html

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « If de l'église Saint Germain : L'association A.R.B.R.E.S. a attribué le 8 mai 2012 le label « Arbre Remarquable de France » pour le travail accompli par la Municipalité d'Auvillars afin d'entretenir, préserver et sauvegarder l'if de l'église Saint-Germain, planté aux environs du 12e siècle. Circonférence au niveau du sol : 7.80 m - Hauteur : 14.88 m - Envergure : 12.50 m. » [6]

     

    Ci-dessus, photo de l'if d'Auvillars extraite de http://tourisme.aidewindows.net/auvillars.htm

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)      « Manoir de la Bruyère : Les façades et toitures du manoir de la Bruyère et du bâtiment du pressoir ainsi que le pressoir proprement dit et son mécanisme sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 25 février 1974, le jardin du manoir depuis le 16 juin 2008. » [5]

     

    LES REMPARTS D'AUVILLARS (Calvados)     « La chapelle Saint-Jean s'élève sur un coteau, à deux kilomètres de l'église d'Auvillars, au midi. Cette chapelle date de la dernière période ogivale ; elle a environ 30 pieds de longueur sur 15 de largeur. » [1]

     

    Ci-dessus, photo de la chapelle Saint-Jean extraite de http://tourisme.aidewindows.net/auvillars.htm

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Tome 4 / par M. de Caumont (1801-1873). Éditeur : Derache (Paris)/ Dumoulin (Caen) / A. Hardel () Date d'édition : 1846-1867.

    [2] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=5801

    [3] Extrait de Siège et prise de Caen par les Anglais en 1417, épisode de la guerre de Cent ans, par M. Léon Puiseux (1815-1889) ; Éditeur : Le Gost-Clérisse (Caen) Date d'édition : 1858 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6470908h/f82.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'Auvillars%22.texteImage

    [4] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 26, 1867. https://books.google.fr/books?id=dL9LAAAAMAAJ&dq=motte+d%27Auvillars+calvados&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de http://tourisme.aidewindows.net/auvillars.htm

    [7] Extrait de Randonnées et patrimoine en Pays d'Auge, tome 3 canton de Cambremer, par Jacques Lalubie, éditions Charles Corlet 1987

    [8] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=5745

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=5801

    http://tourisme.aidewindows.net/auvillars.htm

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  • LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)

     

         « Situé au bord de la Sarthe, le village de Saint-Léger possède une motte castrale bien conservée et une belle église d'origine romane. Au pied de celle-ci on peut remarquer le bel ensemble du logis seigneurial. Sur la commune, les bâtiments les plus remarquables sont le château des Noës, le manoir de Poëley reconstruit sur un vieux site, le Petit et le Grand Bouveuche, le Moulin de Bouveuche et la Haie de Poëley.

         L'église Saint-Léger abrite une Vierge à l'Enfant du 16e siècle classée à titre d'objet aux Monuments historiques » [1]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)     « Saint-Léger, sur la Sarthe, à un quart de lieue du Mesle, n'est qu'une motte artificielle destinée à défendre les gués de la rivière qui sont au-dessous. Nous ne pouvons préciser la date de la fondation de ce petit fort, qui est d'un très mince développement, mais si la voie romaine avait son passage sur ce point, comme nous le soupçonnons, peut-être devrait-on le faire remonter à des siècles très reculés. Toutefois, dans son état actuel, il offre beaucoup plus de ressemblance avec une simple motte féodale qu'avec un travail romain. Le Maine étant de l'autre côté, c'était une des défenses de la Normandie contre les envahissements des peuples ses ennemis. » [2]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)

     

     Plan de situation de la motte de Saint-Léger-sur-Sarthe ; blason de la famille de Loisel.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)      « Au 11e siècle, le seigneur du lieu se dénommait Guillaume de Poilley [Guillaume de Poilley est cité parmi les compagnons de Guillaume le Conquérant qui ont participé à la conquête de l'Angleterre en 1066]. Il fonda la première chrétienté et fit construire une église dédiée à saint Léger. Il tenait son fief d’Olivier de Bellême, seigneur du Mesle, fils de Guillaume II de Bellême.

          La motte castrale contrôle un passage de la Sarthe en aval du Mêle sur une voie qui mène en ligne droite de Bellême à Sées. À cette fonction routière et stratégique s’ajoute un rôle dans la mise en valeur du secteur méridional de la forêt de Bourse. La motte de Saint-Léger, ainsi que celles de Boitron, d’Essay et du Mesle, a soutenu l’avancée des défrichements de la forêt de Bourse qui était proche comme l’indique le toponyme de la Haie de Poilley. Le château sur la motte a certainement été détruit pendant les guerres avec les Anglais, comme tous les autres châteaux à proximité. En 1101, Robert de Poilley, fils de Guillaume, donne à l’abbaye Saint-Martin de Séez tout ce qu’il possédait dans l’église de Saint-Léger.

         Les principaux seigneurs de Saint-Léger à partir du 15e siècle sont les familles de Loisel, de Château-Thierry, et des Acres de l’Aigle au moment de la Révolution. Ils rendaient hommage au seigneur du Mesle. Le fief de Poëley dépendait de celui de Saint Léger ; les principaux seigneurs sont les Poilley, Loisel, d'Anthenaise et Château-Thierry. Sur ce fief, s’élevait la chapelle Sainte-Anne de Poëley dont il ne reste plus rien. » [1]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)     « M. Emile Lebouc nous signale à Saint-Léger-sur-Sarthe (commune du Mêle-sur-Sarthe (Sarthe), à 23 kilomètres d'Alençon, une butte de terre, sans fossé, de 12 à 15 m. de hauteur, surmontant une petite plate-forme, dans un pré non loin de l'église, qui domine elle-même la Sarthe d'une quinzaine de mètres. La prairie est elle-même entourée de chemins creux, qui semblent former comme un fossé naturel.
         Il existe en outre, autour du Mêle-sur-Sarthe, d'autres ouvrages en terre. » [3]

     

    Photo ci-dessus extraite de https://www.cdcvalleedelahautesarthe.com/territoire/st-l%C3%A9ger-sur-sarthe/

     

    Le logis à Saint-Léger-sur-Sarthe

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)     « Non loin de l'église et de la motte féodale, autrefois intégrée au territoire du Logis, s'enclave comme dans un écrin et d'une manière un peu insolite, un ravissant manoir tout récemment vêtu d'un délicat crépi blond.

         De plan rectangulaire couvert d'un toit d'ardoises dit en « pavillon » trois niveaux s'y superposent : au rez-de-chaussée se trouve une cuisine et une salle à feu ; au premier, deux salles à feu ; au deuxième le grenier.
         Un escalier à la française à trois volées enfermé dans une tour carrée accrochée à l'arrière du manoir - éclairé par des fenêtres géminées - dessert l'ensemble.
          Maison seigneuriale et communs (pressoir, cave, colombier, écurie etc...) étaient entourés d'un pourpris, lui-même cerné par des douves en eau alimentées par la Sarthe ; un pont-levis en permettait l'accès.
         Les transformations se sont, au cours de siècles, succédées et en fait, de l'origine, subsistent seulement trois cheminées et l'escalier. » [4]

     

    Photo ci-dessus extraite de ce même site.

     

          Pour en apprendre plus sur le logis se rendre sur : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9777082g/f36.item.r=%22Saint-L%C3%A9ger%20sur%20Sarthe%22.texteImage

     

    LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-LEGER-SUR-SARTHE (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien, archives de l'Orne http://archives.orne.fr/ ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, volume 9 ; Mancel, 1835 https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&dq=motte+de+Saint-L%C3%A9ger+sur+Sarthe&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [3] Extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France ; Éditeurs : Institut de bibliographie (Paris)/Société préhistorique de France (Paris) ; Date d'édition : 1910. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5603665s/f598.image.r=%22Saint-l%C3%A9ger%22

    [4] Extrait de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9777082g/f36.item.r=%22Saint-L%C3%A9ger%20sur%20Sarthe%22.texteImage

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.phanelle.fr/gribouille1789/actes_insolites_v02/actes_insolites_003_61_055.htm

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9777082g/f38.image.r=%22Saint-L%C3%A9ger%20sur%20Sarthe%22

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  • LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)

     

    Photo de droite extraite du site Google Earth

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)     Manéhouville :

         « Epoque incertaine - Dans la vallée de la Scie, en face de l'église de Manéhouville, on voit, dans une ferme, une énorme motte circulaire haute de 4 à 5 mètres et qui ne compte pas moins de 100 mètres de circonférence. » [1]

     

    Photo aérienne ci-contre extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)     LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation de la motte féodale de Manéhouville ; blason de la famille de Tancarville par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5914917

     

    La motte castrale de Manéhouville

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)      « Situé sur la rive méridionale de la Scie, la motte castrale de Manéhouville s’inscrit dans un schéma classique motte/église. Développée au cours de l’époque mérovingienne, l’église de Manéhouville juxtapose sur la même rive l’enceinte fortifiée et a très certainement été le point d’ancrage de la sédentarisation. Agrémentée au cours du 10-11e siècle de la motte castrale, Manéhouville confortait ainsi son enjeux stratégique et militaire dans la partie septentrionale du duché de Fécamp au même titre que l’enceinte fortifiée de Longueville-sur-Scie plus en amont.

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)     Constitué d’un tertre développant un diamètre sommital avoisinant les 30 mètres, la motte castrale ne dispose pas de fossés circulaires. On constate de visu que cette dernière comprend encore actuellement l’intégralité de son aplanissement et donc permet ainsi une représentation idéale de sa promiscuité avec l’église paroissiale.

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Historiquement, la motte castrale de Manéhouville était le siège de la seigneurie de Manéhouville tenue par Guillaume de Tancarville (1075-1129) fils de Raoul de Tancarville et d’Elvise de l’Espinay. » [2]

     

    Schéma ci-dessus extrait de ce même site http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html 

     

         Voir la famille de Tancarville : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Tancarville

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)

     

     Photos ci-dessus extraites du site Google Earth

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)     « Dans la vallée de la Scie, en face de la collégiale de Charlesmesnil, fut assise, au pied d'une motte énorme, la petite église de Notre-Dame de Manéhouville. L'antique tumulus qui forme le péristyle de cette église n'a pas moins de 100 mètres de circonférence.

            L'église qu'il protégea longtemps fut sans doute détruite au 16e siècle, car sa construction en grès indique une époque assez récente. Le plus ancien monument de ce temple modernisé, ce sont les fonts baptismaux dont la cuve est fort curieuse. Elle est carrée et présente à chaque angle des têtes d'hommes, dont une est mordue par un lézard qui est peutêtre l'emblème du péché. Des quatres faces, deux seulement ont été sculptées. Sur la première est un arbre garni de feuilles très diverses, c'est peut-être l'arbre de la vie humaine dont les jours sont si divers et les fruits si variés ; sur la seconde est une volée d'oiseaux de différentes espèces, trois d'entre eux jouent en se battant dans les airs , un autre tient dans ses griffes un lézard et une feuille à son bec; un troisième, à cou de grue, soulève un serpent suspendu à son long bec. Est-ce un simple caprice d'artiste ? Est-ce une allégorie mystique du 13e siècle ? » [3] 

     

    Plan ci-dessus extrait de http://cdfam.pagesperso-orange.fr/souvenir.htm

     

    LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MANEHOUVILLE (Seine-Maritime)

     

    Photos ci-dessus extraites de http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

     

         Un autre lieu défensif se trouvait sur cette même commune, rive droite de la Scie :

     

    « Charles-Mesnil (section de Manéhouville) :

         Epoque Franque (?). — Le chemin de fer de Rouen à Dieppe passe depuis 1847 sur la motte où fut autrefois assis le château de Charles-Mesnil, appelé primitivement le Mesnil-Haquet. Une vue de ce château, prise vers 1700, existe encore à Paris dans la Collection Gaignières. Un peu plus loin que le vieux tertre, et à quelques pas des restes de la collégiale fondée en 1399-1402, est une source vénérée connue dans le pays sous le nom de Saint-Ribert. Une tradition, appuyée par la légende même de saint Ribert, prétend que ce pieux missionnaire y a baptisé au 7e siècle. Aujourd'hui encore on vient boire l'eau de la source et y plonger les enfants malades. Aussi l'appelle-t-on vulgairement la Baignerie de Saint-Ribert. » [1] 

     

          « Château de Charles-Mesnil. Le premier est celui de Charles-Mesnil (commune de Manéhouville, canton de Longueville). Des tours rondes, placées aux angles du corps carré de la forteresse, se sont montrées avec leurs revêtements de grès du 16e sièle. Cependant, on a reconnu, parmi ces débris, les carreaux émaillés qui pourraient bien remonter au 14e sièle. Du reste, il est certain que le château n'a été démoli que depuis 1700, car il figure entier et complet dans la collection Gaignières. » [4] 

     

          « Manéhouville, sur la rive gauche de la Scie, à deux lieues 1/2 (sud-est) de Dieppe, et 1 lieue 1/4 (nord-nord-ouest) de Longueville, est appelé, dans les anciens titres, Manechildis Villa, nom dont on retrouve l'analogue dans celui de la petite ville de Sainte-Ménehould en Champagne. Les habitants du pays prononcent Manouville. Cette paroisse et son église dépendaient du doyenné de Bacqueville, tandis qu'un de ses hameaux nommé Charles-Mesnil, situé sur la rive droite de la rivière, relevait du doyenné de Longueville.
         Dans l'origine, l'église de Manéhouville appartenait aux religieuses de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen, qui, dans la suite, l'échangèrent contre l'église et les dîmes de la Chaussée-sur-Longueville, paroisse voisine de celle dont nous parlons. Outre cette église, il y avait anciennement à Manéhouville, au hameau de Charles-Mesnil, connu alors sous le nom de Mesnil-Haquel, une chapelle dédiée à sainte Catherine. Ce hameau appartenait aux riches et puissants sires d'Estouteville. Ce fut Jean d'Estouteville, sire de Torcy et d'Estoutemont, qui fit construire, tout auprès de l'ancienne chapelle que nous venons de mentionner, la forteresse dont on voit encore aujourd'hui les derniers vestiges. Durant les guerres du roi Charles VI avec les Anglais, cette forteresse servit plusieurs fois de refuge aux troupes françaises, et ce fut ce prince lui-même, si nous en croyons le bénédictin Duplessis, qui, en memoire d'un avantage considerable qu'il remporta près de là contre les Anglois, donna à la châtellenie du Mesnil-Haquet le nom de Charles-Mesnil.
         Après la construction de sa forteresse, Jean d'Estouteville fit considérablement agrandir la chapelle Sainte-Catherine, qui se trouvait sur son fief, et qui avait sans doute été fondée par ses pères.
         En 1399, il plaça dans cette chapelle trois prêtres ou desservants auxquels il donna pour leur entretien, le tiers du poids aux laines de la ville de Rouen, qui lui appartenait. Cete fondation fut l'origine d'une riche et belle collégiale qui existait encore à la fin du siècle dernier. Cette collégiale fut établie en 1402, par Colart d'Estouteville, fils ainé de Jean, dont nous venons de parler. Le fondateur y plaça huit chanoines ; mais les guerres des Anglais, du Protestantisme et de la Ligue ayant considérablement diminué la fortune de cette maison, ces huit chanoines avaient été réduits à six en 1727. Le château de Charles-Mesnil, pris en 1422 par Talbot, qui s'en allait mettre le siège devant Dieppe, fut en partie détruit en 1472, par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Louis XI, par lettres-patentes du 16 janvier 1473, donna à Jean d'Estouteville, sire de Torcy et de Blainville (arrière petit-fils du Jean d'Estouteville dont nous avons parlé plus haut), cent arpents de bois pour lui aider à rebâtir cette châtellenie. Quant à la baronnie de Manéhouville, une information dressée en 1495, nous apprend qu'elle faisait partie à cette époque du duché de Longueville. Elle donnait à ses possesseurs le droit de nommer non seulement les curés de Manéhouville, mais encore ceux de Bérengrevillette et de Bertreville-sous-Venise. La nomination des chanoines de la collégiale était
    attachée à la châtellenie. Plusieurs années avant l'extinction du duché de Longueville, la baronnie de Manéhouville, ainsi que la châtellenie de Charles-Mesnil, était devenue propriété de la maison de Manneville. Ces deux seigneuries, comme les terres de Manneville, Anneville-sur-Scie, Sauqueville, Offranville, etc., furent réunies ensemble et érigées en marquisat par lettres-patentes de Louis XIV, données au mois de décembre 1660, en faveur de François-Bonaventure de Manneville. Le nouveau marquisat porta le nom de.Manneville-Charlesmesnil. La population actuelle de la commune de Manéhouville est de 272 habitants. » [5] 

     

         « Non loin de Manéhouville, vous voyez s'élever, au milieu d'une prairie attenante aux maisons d'un riche fermier, une grosse motte recouverte de broussailles et de lierre : ce sont les ruines de ce petit château de Charles-Mesnil, dont nous avons vu Talbot s'emparer si lestement, quand il vint en 1442 mettre le siège devant Dieppe. Les tours de Charles-Mesnil avaient été construites environ cent ans auparavant par un sire Jean d'Étouteville. C'était une maison fortifiée selon la mode du quatorzième siècle. Cette châtellenie portail le nom de Mesnil-Haquet. Mais Charles VII ayant remporté au bord de la Scie, et presque en vue du castel, un avantage signalé sur les Anglais, le nom de Charles-Mesnil remplaça celui de Mesnil Haquet. On fait remonter à la même époque le nom bizarre d'Écorche-Bœuf donné à une agréable maison de campagne située sur le haut de la colline, à peu près au-dessus des ruines de Charles-Mesnil. Ce serait, dit-on, dans ce lieu que l'armée anglaise aurait établi ses tueries lorsqu'elle fut débusquée de la vallée par les Français.

          A quelques pas des ruines de Charles-Mesnil, la rivière est subitement grossie par les eaux d'une source si riche, si puissante, qu'en s'échappant du pied de.la montagne elle forme aussitôt un vaste réservoir d'où s'écoule, en bouillonnant, le ruisseau le plus limpide qu'on puisse imaginer. Les sources sont extrêmement multipliées dans cette vallée : a une lieue plus loin, tout au plus, nous trouverons celle de Saint-Aubin, dont les Dieppois, au seizième siècle, ont amené sous terre et à si grands frais les eaux jusque dans leur ville. » [6] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.107 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22

    [2] Extrait de http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

    [3] Extrait de Les Églises de l'arrondissement de Dieppe, Volume 1 Jean Benoît Désiré Cochet ; J.-B.-S. Lefebvre, 1846 - 536 pages

    [4] Extrait de la Revue de la Normandie : littérature, sciences, beaux-arts, histoire, archéologie par une société d'hommes de lettres de la Normandie Éditeur :  Imprimerie E. Cagniard (Rouen) Date d'édition :  1862

    [5] Extrait de Histoire communale des environs de Dieppe, contenant les cantons de Longueville, Tôtes, Bacqueville, Offranville, Envermeu et Bellencombre par Auguste Guilmeth, Seconde édition Éditeur :  Delaunay (Paris) Date d'édition :  1838

    [6] Extrait de l'Histoire de Dieppe, Volume 20, C. Gosselin, 1844 - 467 pages

     

    Bonnes pages :

     

    http://genpouymayon.e-monsite.com/pages/le-talou-ancestral/les-mottes-castrales.html

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  • LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure) LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure) LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, photo extraite de https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-du-mesnil-jourdain ; au centre, photo extraite de http://www.tourisme-seine-eure.com/fr/component/zoo/phototheque-2/le-mesnil-jourdain-2 ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

          Le manoir-ferme dit « manoir d'Hellenvilliers » date des 15e, 16e et 19e siècles.

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)     « Dans l’enceinte du manoir subsiste une motte féodale du 12e siècle, qui atteste que ce site exceptionnel est le témoin séculaire de l’histoire normande. » [1]

     

    Ci-contre, photo de la motte féodale extraite de http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/confetextes/Normands/normands.htm

     

          Ce fief est mentionné en 1190. Le logis est construit pour la famille d'Hellenvilliers au 15e siècle et agrandi dans la première moitié du 16e siècle, une partie est réutilisée comme écurie. Le cellier date de la seconde moitié du 16e siècle. L'aveu de 1668 mentionne la motte et des fossés, le logis couvert d'ardoise, des granges, des écuries, un colombier à pied, un pressoir, un four, et d'autres bâtiments clos de murs avec une porte d'accès à l'église attenante. Une tour est construite sur la motte après 1823. (NDB)

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)

     

    Plan de situation du manoir d'Hellenvilliers au Mesnil-Jourdain ; blason de la famille d'Hellenvilliers par Gilloudifs

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)     « 12e : en 1190 Geoffroy du Mesnil, seigneur du Mesnil Jourdain construit un château dont il ne reste actuellement que la motte féodale entourée de douves sèches.
         15e : en 1418 Roger d'Hellenvilliers est seigneur du Mesnil. La famille d'Hellenvilliers fait construire l'église actuelle à l'emplacement de la précédente détruite par un incendie, ainsi que le manoir sur rue à la fin du 15e siècle. Ils s'y installent en abandonnant le château féodal. L'architecture y est encore très défensive : meurtrières, rez-de-chaussée en pierre.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1823 ; Archives de l'Eure, http://archives.eure.fr/

     

         16e : Sous l'influence italienne, ils bâtissent un petit manoir richement décoré qu'ils agrandissent par la suite vers 1580.
         17e : en 1605 La seigneurie du Mesnil Jourdain est adjugée à Claude Leroux seigneur de Tilly. Construction du bâtiment de style Louis XIII dont l'usage d'origine reste indéterminé. Adossé à la motte féodale, son rez-de-chaussée est implanté sur les anciennes douves. Un aveu de 1668 indique que le château féodal existe encore à cette époque.
         18e, 19e et 20e jusqu'à nos jours, différents propriétaires se sont succédés. Les restaurations ont été réalisées depuis 1973 par les propriétaires actuels. (...)

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure) LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure) LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, photo extraite de http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/patrimoine/hellenvilliers.htm ; au centre, photo extraite de http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/patrimoine/hellenvilliers.htm ; à droite, photo extraite de http://arsphoto.canalblog.com/archives/2014/06/04/29985403.html

     

    Architecture

     

         « On découvre d'abord le « L » formé par l'église du 15ème siécle, prolongée par le manoir sur rue de la même époque, et en retour le manoir du 16ème, en pans de bois. Le côté opposé de la cour est occupé par un bâtiment de style Louis XIII, impressionnant de rigueur, d'élégance et de sobriété. Ce bâtiment Louis XIII, dont on ignore la destination s'appuie sur une motte féodale étonnamment conservée avec ses douves sèches et les restes d'un donjon cylindrique. » [2]

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)      « Le manoir est composé de plusieurs bâtiments, indissociables de l’église attenante : Le corps d’entrée remonte à la seconde moitie du 15e siècle et constitue la partie la plus ancienne du manoir.

          On le reconnaît à sa grande arcade charretière en plein cintre, accompagnée d’une porte piétonne. Ces portes s’inscrivent dans un bâtiment fait, au rez-de-chaussée, d’un blocage de pierre renforcé d’assises en silex surmonté à l’etage de pans de bois.

     

    Photo ci-dessus extraite de http://arsphoto.canalblog.com/archives/2014/06/04/29985403.html

     

          A droite de la porte, un bâtiment de pierre et de silex de la fin du 16ème et longtemps utilisé comme écurie est accolé au mur de l’église, fut probablement la grange aux dimes. En entrant dans la cour, le visiteur fait face à plusieurs bâtiments contigus : La tour carrée, qui fut probablement utilisée comme logement pour le curé à certaines époques, et l’écurie, attenantes à l’église.

          Ces deux bâtiments étaient probablement défensifs puis qu’il y subsiste un mâchicoulis et une bretèche qui protégeait la porte basse. L’écurie est structurée par des cordons horizontaux et présente un damier de pierre calcaire et silex taillés. Les façades ont été réstaurées cet hiver et les ouvertures refaites, en particulier de superbes fenêtres à meneaux.

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)      Des meutrières subsistent à plusieurs endroits.

         A l’intérieur du bâtiment on peut voir le mur de l’église en pierre de taille, les fonds baptismaux et une porte d’entrée vers la tribune de l’église d’ou la famille seigneuriale pouvait assister aux offices. Puis, dans la prolongation, le bâtiment du porche qui est ordonnancé de la même manière que sur la façade rue et qui possède une intéressante grille en fer forgée, d’origine.

          En équerre partent deux bâtiments contigus, entièrement en pan de bois, formant le manoir, le premier ayant été construit après le second. La partie la plus au Nord est un corps d’habitation construit au 16e et présentant une grande fantaisie d’architecture, en particulier, une galerie ouverte à l’étage reposant sur des poteaux de bois et une tourelle d’escalier polygonale et décorée de trois registres de croix de Saint André. Le bâtiment a deux niveaux de colombages.

          La façade ouest est entièrement en pans de bois et ouvre sur un jardin clos de mur.

          Cette façade est ornée de fenêtres à meneaux et vitraux refaites d’après des documents d’époque. » [3]

     

    Ci-dessus : plan extrait de La demeure noble en Haute-Normandie par Xavier Pagazani, chapitre 8 : Les lieux des plaisirs seigneuriaux : jardins, prés, parcs, vergers et garennes https://books.openedition.org/pufr/8070 Le Mesnil-Jourdain (Eure). Plan général du domaine, état restitué vers 1590, sur fond de plan topographique (mise au net : T. Guérin), équidistance des courbes : 0,25 m. A : maison noble ; B : ancienne motte castrale ; C : corps de galerie (décrit comme « chasteau couvert d’ardoize, clos de fosséz » en 1668). 

     

    Protection :


         « Façades et toitures du bâtiment en pierre et silex attenant à l'église ; façades et toitures des bâtiments en pans de bois situés à la suite du précédent ; façades et toitures du bâtiment adossé à la motte féodale ; motte féodale elle-même (cad. C 397, 398) : inscription par arrêté du 25 octobre 1961 » [4]

     

    L'église :

     

    LES REMPARTS DU MESNIL-JOURDAIN (Eure)      « Indissociable du manoir d’Hellenvilliers attenant, l’église Notre-Dame, classée Monument historique, et le manoir, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, forment un ensemble unique en Normandie. La construction commence au 15e siècle et se termine à la fin du 16e siècle par l’ajout du clocher défensif de plan carré. (…) L’église du Mesnil-Jourdain fut placée au 17e siècle, sous le ministère du curé Mathurin Le Picard. On le dit adepte de l’Adamisme dont il aurait encouragé la pratique dans les couvents de Saint-Louis et Sainte-Elisabeth. Il fut désigné comme responsable des désordres mentaux des soeurs des couvents, et à l’origine de la célèbre histoire des « Possédées de Louviers ». Mort en 1642, son cadavre fut jeté dans un puits, exhumé et brûlé sur le bûcher où périt également Thomas Boullay, son vicaire au Mesnil-Jourdain condamné en 1647 pour sorcellerie dans l’affaire de Louviers.

         Le manoir d’Hellenvilliers venant s’accoler à l’église, il n’y eût de solution pour l’édification d’un clocher que de le construire sur la nef. Ce clocher, surmonté d’une flèche, s’appuie sur un pilier lancé au milieu de la nef.  » [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-du-mesnil-jourdain

    [2] Extrait de http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/patrimoine/hellenvilliers.htm

    [3] Extrait de https://manoirdhellenvilliers.com/historique/

    [4] Extrait de https://monumentum.fr/manoir-ferme-pa00099487.html

     

    Bonnes pages :

     

    O https://manoirdhellenvilliers.com/

    O http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/patrimoine/hellenvilliers.htm

    O https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-du-mesnil-jourdain

    https://www.mesniljourdain-patrimoine.fr/decouverte-du-village-de-mesnil-jourdain/

     

         Enfin, on trouve deux jolies vidéos par Mikael Journo pour No Gravity Film montrant le survol du manoir d'Hellenvilliers sur https://manoirdhellenvilliers.com/le-manoir-vu-du-ciel/

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