• LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche) LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche) LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche)

     

         Le Teilleul était l'un des anneaux de la chaîne de citadelles gardant la frontière normande face à la Bretagne qui comprenait également le Mont-St-Michel, Avranches, Pontorson, Saint-James, Les Biards, Saint-Hilaire (-du Harcouët), Mortain et Domfront. Son château, « massif formidable de tours, de contreforts, de fort et de créneaux, dominant la vallée » a aujourd'hui complètement disparu. La ville était, sans doute, entourée d'un rempart dont l'une des issues est nommée « la Basse-Porte » située au nord du bourg (voir plan ci-dessous). J'engage celui/ou ceux qui aurait/auraient des informations à ce sujet à me contacter, merci.

         Alors seigneurie d'Onfroy du Teilleul, le château-fort fut l'un des quatre pris au cours du 12e siècle par Geoffroy, comte d'Anjou. En 1169 et 1173, la ville est brûlée par des rebelles dans les guerres entre Matthieu comte de Boulogne Hascouët de Saint-Hilaire et les troupes de Henri II, roi d'Angleterre, sous les ordres de Robert de Fougères. Robert du Mont dit que ce fut ce dernier qui incendia Le Teilleul. (NdB)

     

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     Plan de situation des fortifications du Teilleul ; au-dessus, blason de la famille Goz, seigneurs d'Avranches, puis comtes de Chester, anciens seigneurs de la baronnie de Saint-Sever. (WP) https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=9337 ; au-dessous, blason de la commune du Teilleul par Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3761444

     

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         1878, abbé Lecanu : « La paroisse appartenait d'abord à un des membres de la famille ducale de Normandie : Unsfrid, ou Onfroi, dit le Danois. Ce premier Onfroi fut père d'un second Onfroi, dit du Teilleul, et de Turstin. Turstin, surnommé Goz, vicomte d'Avranches, fut père de Hughes, dit le Loup, comte de Chester, fondateur de la cathédrale d'Avranches. Deux des neveux d'Onfroi du Teilleul se firent moines à l'abbaye d'Ouche, et un de ses fils, nommé Guillaume, se fit prêtre et devint abbé de Sainte-Euphémie, dans la Calabre. Robert du Teilleul aida Guillaume-le-Batard à achever la conquête de l'Angleterre. Il devint ensuite comte de Ruddlam. Il donna à l'abbaye d'Ouche, pour la dot de ses deux frères, nommés Ernauld et Roger, plusieurs fiefs et l'église du Teilleul. Cette église, enfermée dans l'enceinte du château, qui était situé sur le penchant d'une colline, dit l'historien Orderic Vital, dut être ruinée avec le château à la suite de la bataille de Tinchebray... L'église ruinée et la seigneurie passée en d'autres mains, ce sont les possesseurs du fief de Saint-Patrice qui apparaissent comme seigneurs du lieu. Jeanne de Saint-Patrice le porta dans la famille de Ferrières. » [1] 

     

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    LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche)      1884, E. Dubois : « La châtellenie du Teilleul remonte au 10e siècle et semble n'avoir vécu que deux siècles. (...) Là, nous voyons la première une famille descendante d'un frère de Rollon, premier duc de Normandie. Citons à ce sujet l'abbé Desroches (Annales, id. 1856, au commencement). Hrollager ou Drogon vivant époux d'Emina en 896, était frère de Thores et de Rollon, fils de Rognwald, comte et comtesse de Moère et des Orcades. Hrollager, était aussi fils de Rognwald, mais par une favorite, son épouse « more danico ». De Hrollager et d'Emine sortit RoIf Turstan vivant en 920, époux de Gerlotte de Blois, d'où sortit Mifred ou Unsfrield, dit le Danois. Ce dernier fut le fidèle compagnon d'armes et ami du successeur de Rollon. A peine le Mortenais fut-il réuni aux domaines du duc de Normandie (933) que Guillaume Longue-Epée récompensa le zèle de ses preux chevaliers Unsfrield eut pour sa part les terres du Teilleul, érigées en sa faveur en baronnie. Alors on songea à fortifier les nouvelles propriétés. Longue-Epée éleva le fort de Mortain et fit entourer la ville de murailles. Unsfrield le Danois, vicomte d'Hyesmes, baron du Teilleul, fit construire en même temps la forteresse du Teilleul, « massif formidable de tours, de contreforts, de forts et de créneaux, dominant la vallée et présentant le flanc au tertre de Montécol. » Crux et Tinchebray eurent aussi la leur, scilicet quatuor castella propria comitis Moritoliensis (Chron. norm.) Il fallait que le fort du Teilleul eût encore une certaine importance, puisqu'on daigna lui livrer plusieurs assauts et le livrer deux fois à l'incendie à deux ans d'intervalle. Son emplacement serait encore facile à reconstruire. Derrière la ligne de maisons qui bordent le champ de foire, nous trouvons le village du Château, la butte et le plant du
    château (nos 1156-64 du cadastre).

     

    Ci-dessus, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche)Une des issues des remparts est la Basse-Porte. Un souterrain qui, serpentant, passe sous l'Hôtel-de-Ville, traverse la Grande-Rue et aboutit à la Pierre-Blanche, servait aux soldats de la garnison.
         Dans l'enceinte du fort était une chapelle dite castrale, royale, de la bourgeoisie. Elle a été sous le vocable de sainte Marguerite. En 1769, elle était sous le vocable de saint Louis, roi de France. Au commencement du 17e siècle, elle était entretenue aux frais de Mademoiselle, duchesse de Montpensier, Marie de Bourbon, comtesse de Mortain. Le sacristain de Saint-Patrice était chapelain de
    cette chapelle. Le jour de l'Exaltation de la sainte Croix il y disait une messe à l'intention de Mademoiselle et recevait dix sols de son receveur des domaines qui lui offrait à dîner à sa table. Dans cette chapelle se soldaient les rentes de péage qui jadis se soldaient dans la chapelle de la Madeleine. En 1752, elle n'avait ni revenus, ni titulaires. Les murs en étaient solides ; mais elle ne brillait pas par son ornementation. Un titre de 1769 porte que le jour du Mardi gras on avait coutume d'y célébrer une messe expiatoire. Vendue révolutionnairement, l'acquéreur la fit démolir. M. Lecourt, possesseur de l'emplacement au 19e siècle, a songé à la faire reconstruire mais son projet n'a pas eu de suite, comme on peut s'en faire certain. Le cadastre nous offre la Chapelle et le Jardin de la Chapelle (nos 1129-44, 1162-69, 1173-5).
         Unsfrield le Danois eut pour fils Ansfrild, dit Gotz, vicomte
    d'Hyesmes et de Falaise, baron du Teilleul. Son père, révolté avait perdu sa vicomté d'Hyesmes en 978. Lui la recouvre en 1013. D'après M. Desroches, il serait mort en 1035. De lui sortirent Turstan Gotz et Onfroi du Teilleul.


    LES REMPARTS DU TEILLEUL (Manche)     Turstan Gotz, premier chambellan, du duc de Normandie, accompagne Robert le Magnifique dans son pélerinage, en Terre-Sainte, d'où il rapporte des reliques offertes par le patriarche de Jérusalem. Vicomte d'Hyesmes en 1035, il perdit son titre en 1044 pour cause de révolte et de Judith de Montérollier il eut Richard Gotz, époux de Emma de Conteville, nièce d'Harlette, mère du Conquérant. Richard vicomte d'hyesmes et d'Avranches (
    Desroches ; p. 58 et.59), eut pour fils Hugues, comte de Chester et d'Avranches, de par Guillaume le Conquérant, comte palatin de Chester par l'épée, il eut pour souveraine avec 12 pairs ou barons de sa création, Il mourut l'an 1101.

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de la commune du Teilleul, Archives de la Manche http://www.archives-manche.fr/ ; On devine la zone où se dressait autrefois le château du Teilleul.


         Son fils Robert fut comte de Beddesfeld et posséda 30 manoirs dans le même comté, etc. (
    voir. p. 73). Richard d'Avranches, comte de Chester, autre fils d'Hugues, reçut. de son frère, devenu moine d'Ouche, le comté de Beddesfeld ; Robert et Richard moururent à Barflet (1120) ; Philippes leur frère était mort avant son père (Voir p. 88).
         Onfroy du Teilleul fut époux d'Adelise ou Alice de Grentemesnil sœur de Hugues, comte de Gewises, de par le Conquérant. En 1045, il aidait Edouard le Confesseur à reconquérir son trône et en 1066 accompagnait Guillaume le Bâtard à la conquête de Normandie. Dès l'entrée en campagne il obtient du duc le titre de capitaine-comman-
    dant du fort d'Hastings dès sa création ; et, après la victoire, il en a la propriété. En 1068, Onfroi et son beau-frère, ainsi que bien d'autres barons normands, étaient contraints d'abandonner à jamais le théâtre de leurs exploits pour regagner leurs châteaux respectifs.
    Famulari
    lascivis dominabus suis Neustriam reversi sunt
    , dit Orderic Vital (Pitard : Ins. nob. du Mortainais ; Ordéric Vital IV, IX). Revenez, ou nous prenons d'autres maris, disaient leurs femmes. Il fallait prendre un parti.
         D'Alice et d'Onfroi est issu entre autres Robert du Teilleul chevalier, comte de Ruddlam, baron du Teilleul. Il était encore bien jeune quand il fit le voyage d'Angleterre en 1045. Mais Aux âmes bien nées La valeur n'attend pas le nombre des années. Le roi Edouard le remarqua, et le garda près de lui
    domi bellique, et quand Robert voulut revenir voir sa famille, Edouard le lui permit à regret, le fit chevalier et le revêtit de la plus brillante armure.
         Robert dut revoir l'Angleterre en 1066. Dès son arrivée, le Conquérant lui donna le commandement d'une armée et le gouvernement d'une province avec le titre de général-duc. Plus tard, pour réprimer les Gallois, le roi-duc lui fit élever le fort de Ruddlam, et le lui confia avec le titre de comte. Robert possédait 12 manoirs dans ce comté. En 1088, il parût à Rochester où il se renferma avec Robert de Mortain et Eudes de Bayeux. Son audace excessive lui valut la mort dans une rencontre avec le roi de Galles, Gritsfrild. Ce dernier s'était un peu avancé sur le territoire de Robert et faisait main-basse sur tout. Robert, désarmé, l'aperçoit, et furieux fond sur lui. Osbern d'Orgières, son fidèle ami, l'aperçoit et lui apporte des armes. La garnison accourt sans ordre. Osbern tombe, et bientôt Robert.
         Les Gallois alors s'en saisissent, lui coupent la tête et la suspendent au mât de leur principale nef. Grand émoi, grand deuil à ce moment fut chez les Anglais et les Normands. Robert était leur soutien, et ils l'aimaient. Le monastère de Walburge à Chester eut les dépouilles de notre héros à qui le Mont-Hermaliève avait été si fataI.
         Ernaud du Teilleul vint l'en arracher pour le transporter dans son abbaye d'Ouche auprès des restes d'Onfroi et d'Alice leurs bien-aimés parents. Orderic Vital fit son épitaphe. Il avait pour devise
    Inserit tiliœ laurum. Sa piété était grande ; il respectait moines et clercs, et donnait l'aumône de grand cœur et largement. Nous devons à la plume éloquente et pieuse de M. Joseph de Nantrey le gracieux roman oriental de Robert du Teilleul (éd. 1850). Un titre nous indique que Robert donna aux moines d'Ouche l'église du Teilleul et plusieurs fiefs. Il existe une paroisse dite Le Tilleul-en-Ouche. Il s'agit sans doute de celle-ci, car il ne pouvait donner l'église de Saint-Patrice, si l'on en juge par des titres du même cartulaire de Savigny qui nous fournit ce renseignement (V. art. St-Patrice). Nous trouvons au cadastre, en l'emplacement de l'église actuelle du Tilleul tout, l'Ouche (71-81 et 102) près le Bois-le-Duc et l'Ouchet, au territoire de Grangeray (no 1,117), le Clos-Moine, vers la Guitonnière (no 1,041). Roger avait fait ses dons en faveur de ses frères Ernaud et Roger, moines.
         Guillaume, Onfroy et Othon du Teilleul paraissent en même
    temps compagnons d'exil de Guillaume Werling, comte de Mortain, en Sicile (1048). (Ord. Vital, p. 660.) Guillaume et Onfroy étaient, tous deux missionnaires du Mortainais. Guillaume, comblé des faveurs et des largesses de Robert Guiscard, préféra les délices de la solitude, et mérita bientôt de devenir l'abbé de son monastère, Sainte-Euphémie en Calabre. L'église de Mortain reçut de lui en présent une aube et une chape de pourpre. Ernauld du Teilleul, le moine d'Ouche, et Guillaume de Grentemesnil vinrent le visiter et reçurent de lui les plus riches présents, restes des dons de Robert Guiscard. Onfroi pensa comme Guillaume à son pays natal. Il vint le revoir et lui apporta de Barry (Bari), capitale des Normands, au royaume de Naples, des reliques et la dévotion à. Saint-Nicolas de Myre. Othon du Tilleul, chevalier, est cité dans Masseville au nombre des guerriers qui fondèrent un royaume en Italie (M. le Canu. Hist. In fine).
         En 1137, Raoul Mordaunt, commandant de place au Teilleul, dut aller au secours de Raoul de la Ferrière, assiégé dans le château de Saint-Hilaire par Geoffroy Plantagenet. Raoul de la Ferrière fut une des victimes du siège. Les troupes teilleulaises ne purent que dérober son cadavre à l'ennemi (Pitard : Ms. vol.) Après trois ans de trêve, Geoffroy revient. Alors « 1141,
    Majori exercitu congregato pergens ad
    tooritolium redditum est ei et Tinchebray, Cruces, Tilliolum, scilicet Quatuor castella propria Comitis Moritoliensis
    » (Chron. norm.) Plus tard a lieu la guerre des deux Henri. Raoul de Fougères livre à l'incendie le fort du Teilleul (1169). A peine reconstruit, le Teilleul est de nouveau brûlé : 1113, Castrum Tellioli tradidit incendio (Robert du Mont, Apud Sigebertum. Dom Morice : H. de Bret., h 111 Maupillé, H. de Fougères, 32). Henri est encore duc de Normandie en même temps que roi d'Angleterre, et en cette qualité se fait rendre hommage. Othon du Teilleul est cité à sa barre. (M. Pitard et H. S. : Recherches). Robert du Teilleul, son fils, est cité en 1195 avec In Gautier et Geoffroy du Mesnil pour déclarer l'antique existence du droit de régale à la mort de l'Archevêque-primat. En 1205, il rend hommage à Philippe-Auguste. Robin et Alexandre du Teilleùl figurent également à cette époque, comme l'attestent des documents de 1195 et 1198 (Desroches : p. 213).
         En 1365, on retrouve messire Jéhan du Teilleul, commis à faire la Chambre aux deniers de la royne de Navarre (Ibid. p. 285). Disons en terminant cette généalogie historique, que les du Teilleul ont fait souche en Angleterre. Une charte de 1172, en faveur de l'abbaye de Revesby, nous offre Guillaume et Roger du Tillol, bienfaiteurs.
         Ranulphe, cousin du dernier comte d'Avranches et tige d'une nouvelle famille d'Avranches, confirme la donation des Du Teilleul en présence de Simon de Tuschet (Desroches, p. 96). (…) Enfin, un titre annonce le séjour de Philippe le Bel au Teilleul le 3 mars 1307 (Desroches, p. 286). »
    [2] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de l'Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches par l'abbé Lecanu, Coutances, 1878, pages 371-372 (t. 2). https://fr.geneawiki.com/index.php/50591_-_Le_Teilleul

    [2] Extrait des Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches Tome VI, article sur le Teilleul par Emile Dubois ; Éditeur : E. Tostain (Avranches) date d'édition : 1884. http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article13449

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  • LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados) LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados) LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)

     

    Au centre, photo aérienne montrant l'emplacement de la résidence seigneuriale de Rubercy extraite du site Géoportail ; à droite, objets retrouvés au cours des fouilles à Rubercy (Calvados) : http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/rubercy/index.htm 

     

          « La commune se situe à treize kilomètres de Bayeux, dans le Bessin, dans la vallée de la Tortonne. Rubercy fait partie du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Rubercy fut la possession de la famille de Rubercy, une famille de seigneurs normands les Wac (ou Wake), à l'époque des Plantagenêts (dont Hugues Wac qui fonda l'abbaye de Longues). » [1]

     

         « L'emplacement du château de Rubercy est reconnaissable encore dans la vallée qui se trouve au Sud de l'église, mais c'est un des moins intéressants et des plus petits que j'aie visités.
         La motte, de forme ovale, n'a pas plus de 50 pieds de diamètre et ne s'élève que de 5 pieds environ, au-dessus de la prairie. Il est vrai qu'elle a été plusieurs fois rognée, mais il est facile de voir qu'elle n'a jamais eu qu'une étendue très peu considérable. » [2]

     

         « Une résidence seigneuriale au 12e siècle : Rubercy ; des fouilles de sauvetage entreprises en 1969 à Rubercy par le Centre d'archéologie médiévale de Caen ont permis de mettre en évidence les restes d'une résidence fortifiée particulièrement intéressante par leur apport dans l'histoire de la construction. Le site se présentait comme un simple tertre de peu d'importance, entouré par des restes de fossés. Les fouilles ont révélé que ce site avait fait l'objet de deux campagnes de construction successives..." [persee.fr] [3] 

     

     LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)    LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)

     

    Plan de situation de la résidence seigneuriale de Rubercy ; blason des Wake par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3831671

     

    « Rubercy (Calvados), la résidence seigneuriale

     

    LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)     L'histoire du site de Rubercy semble devoir être rattachée à celle d'une famille de seigneurs normands, à l'époque des Plantagenêts. Elle met en scène des personnages dont les possessions s'étendent des deux côtés de la Manche et qui pour cela doivent prendre position dans les conflits qui opposent le roi d'Angleterre, duc de Normandie, au roi de France, à la fin du 12e s. Hugues Wac, le seigneur de Rubercy, est un fidèle de Ranulf, comte de Chester. Il a participé à ses côtés aux luttes entre Etienne de Blois et Mathilde l'Emperesse et a obtenu en récompense de ses services la main de l'héritière du comté de Bourne en Angleterre (région de Lincoln). Fortune faite, Hugues Wac apparaît dans des souscriptions de donations à de nombreuses abbayes anglaises et normandes. En 1168, il est le fondateur de l'abbaye de Longues (Calvados), fille de la Lucerne-d'Outremer. Ce seigneur d'un rang non négligeable possédait à Rubercy une résidence pourtant assez rustique, fouillée entre 1969 et 1977. Située au confluent de deux cours d'eau, il s'agissait d'une enceinte rectangulaire (25 x 18,5 cm) entourée d'un fossé. Les fouilles ont révélé dans cette enceinte, un premier état de l'occupation, constitué de bâtiments de bois. A la mort d'Hugues Wac (vers 1175-1176), la résidence est reconstruite en pierre. Elle comprend une grande demeure avec cuisine et salle à étage, et des bâtiments faisant fonction d'étable, d'écuries et un four, dans la basse-cour. Les aménagements défensifs semblent se limiter aux murs d'enceinte, au fossé et à un pont mobile.

         Le mobilier découvert lors des fouilles témoigne d'un niveau de vie aristocratique, qui reste à cette époque assez rudimentaire. Les fragments de décor sculpté de la résidence sont remarquables, et très semblables à ceux des édifices religieux de la même époque.

         Il y a tout lieu de supposer que la résidence fut abandonnée quand Baudoin, petit-fils d'Hugues Wac, pris le parti de Jean sans Terre en 1204 et perdit de ce fait ses biens en Normandie, confisqués par Philippe Auguste. » [4] 

     

    Photo ci-dessus de Rubercy (Calvados), maquette de la résidence seigneuriale ; Musée de Normandie, Caen http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/rubercy/rubercyzoom.htm

     

         Pour découvrir les objets retrouvés au cours des fouilles à Rubercy voir ci-dessous, photos extraites de : http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/rubercy/index.htm

     

    LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)LES REMPARTS DE RUBERCY (Calvados)

     

    Une résidence seigneuriale au 12e siècle : Rubercy

         « Des fouilles de sauvetage entreprises en 1969 à Rubercy par le Centre d'archéologie médiévale de Caen ont permis de mettre en évidence les restes d'une résidence fortifiée particulièrement intéressante par leur apport dans l'histoire de la construction. Le site se présentait comme un simple tertre de peu d'importance, entouré par des restes de fossés. Les fouilles ont révélé que ce site avait fait l'objet de deux campagnes de construction successives. Dans la première furent creusés les fossés, les déblais étant accumulés pour former le tertre ; celui-ci fut entouré d'une enceinte rectangulaire de 25 X 18 m 50, à l'intérieur de laquelle étaient sans doute, disposées des constructions de bois. Durant la seconde campagne, les bâtiments de bois furent remplacés par des édifices en pierre s'ordonnançant à l'intérieur de la petite enceinte autour d'une minuscule courette ; la cuisine et la grande salle ont pu être reconnues, ainsi que l'ancienne porte d'entrée et le dispositif attenant permettant la manœuvre du pont mobile. La portée de cette fouille prend toute son ampleur lorsque l'on en arrive au stade des datations. Les témoignages archéologiques et historiques ont en effet permis d'attribuer la construction de cet ensemble à la famille des Wac, seigneurs normands d'une certaine importance aussi bien en Normandie qu'en Angleterre, dans la seconde moitié du 12e siècle.

         La première campagne aurait été le fait de Hugues Wac vers 1150, en tant que simple résidence seigneuriale bâtie en période de calme politique ; quant à la deuxième campagne, elle peut être attribuée à Baudoin Wac, son fils, dans les années 1170. A cette époque, le château est rebâti en pierre, devenant une petite demeure à peine fortifiée, mais assez cossue, si l'on en juge par les témoins archéologiques (vestiges d'architecture, poteries, bijoux). Finalement, cette demeure, qui pourrait être confondue avec une maison paysanne, si ce n'était par son ampleur et ses quelques défenses, a été édifiée par des seigneurs d'un niveau social assez élevé et d'une confortable richesse ; contrairement à une opinion qui prévaut généralement, elle prouve que de telles maisons n'étaient pas uniquement le fait de modestes seigneurs locaux, mais aussi celui de certains seigneurs aisés, installés dans une vie paisible, « embourgeoisés » pourrait-on dire à la limite. Dans cette mesure, la fouille menée par C. Lorren fait donc apparaître un aspect peu connu de la construction seigneuriale au 12e siècle : celui du manoir familial, antithèse du château à motte trop souvent présenté comme le seul type d'édifices attribuables aux nobles élevés dans l'échelle féodale. » [5]

     

         « La famille Wac ou Wake est un lignage bas-normand au service des Plantagenêts. vble possédait des biens en Normandie, notamment à Rubercy (Calvados), et en Angleterre. (…)

         Il a été plausiblement suggéré qu'Hugues Wac, un vassal de Ranulph de Gernon, le comte de Chester, a été amené en Angleterre par ce dernier. Il devient un membre important de la noblesse du Lincolnshire par son mariage avec Emma, la fille de Baudouin FitzGilbert, lord de Bourne.

         Hugues obtient l'honneur de Bourne (dans le Lincolnshire) par sa femme, seule héritière de Baudouin FitzGilbert. L'honneur était composé de trois ensembles de seigneuries dans ce comté. Outre Rubercy, dont le site de leur habitat seigneurial a été méticuleusement fouillé, les Wac possédaient des biens à Négreville, Sainte-Mère-Église, Saint-Hilaire-Petitville, Catteville dans le Clos du Cotentin et dans l'île de Guernesey, mais surtout à Lion-sur-Mer, Saint-Gabriel, Tracy et Longues-sur-Mer.

         En 1168, Hugues Wac fonde l'abbaye de Longues (Calvados). Son petit-fils Baudouin Wac prend le parti de Jean sans Terre en 1204 et perdit par conséquent toutes ses possessions normandes.

         À partir du 13e siècle, les Wac (devenus Wake en Angleterre), obtiennent par héritage la baronnie de Liddel dans le Cumberland. La branche des barons de Liddel s'éteint en 1349, transmettant le fief aux Plantagenêts. Une branche cadette conserva la seigneurie de Blisworth jusqu'en 1523. » [6]

     

    A proximité, le moulin de Rubercy :

         « L'histoire du moulin est méconnue, mais des écrits font état de son fonctionnement en 1390. La ferme du moulin a été construite plus tard, vers 1500. (NdB)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de la Statistique Monumentale du Calvados par A de Caumont tome 3, page 698.

    [3] Extrait de http://tourisme.aidewindows.net/rubercy.htm

    [4] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/rubercy/index.htm

    [5] Extrait de Claude Lorren, Le château de Rubercy (Calvados). Étude de la demeure principale (c. 1150-1204), dans Archéologie médiévale, t. VII, 1977, p. 109-178, 31 ill. Jean Mesqui. Une résidence seigneuriale au 12e siècle : Rubercy [compte-rendu] Jean Mesqui : Bulletin Monumental Année 1977 135-4 p. 333 http://www.persee.fr/docAsPDF/bulmo_0007-473x_1977_num_135_4_5637.pdf

    [6] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Wac 

     

     

     Ci-dessous " Mon village se raconte " Réalisation ADTLB :

     

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1977_num_135_4_5637

     

    Sur la famille Wac ou Wake :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Wac

    http://fmg.ac/Projects/MedLands/ENGLISHNOBILITYMEDIEVAL3T-Z.htm#_Toc433462066

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