•      « Comme le traduisent ses différents noms, Pont-Audemer est née là où la traversée de la rivière était la plus aisée. Ce point remarquable où les éléments propices au dynamisme économique étaient réunis (forêts, eau abondante, riches prairies) est devenu un lieu de passage obligé d'échanges et d'installations artisanales. Rapidement, son dynamisme économique lui a imposé d'organiser sa protection : un château au 11e siècle, des fortifications au 12e siècle et une charte des communes au 13e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)   LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)

     

    Plan hypothétique des remparts de Pont-Audemer ; blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2791439

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)      « Jusqu'au 11e siècle, la localité n'était pas un centre administratif important ou le chef-lieu d'une seigneurie. Selon l'historien Sébastien Lefèvre, elle dépendait certainement du village voisin de Tourville. Pour attirer la population et augmenter leurs revenus, les descendants de Bernard le Danois y fondèrent un bourg. Dès lors, les indices d'une importance de Pont-Audemer se multiplient. Une charte évoque un marché dès 1034-1035. Orderic Vital parle d'un port maritime au milieu du 11e siècle. Du temps de Guillaume le Conquérant, le seigneur de Pont-Audemer était Onfroi de Vieilles, également seigneur de Beaumont, un partisan de Guillaume. Dans ses vieux jours, Onfroy se retira dans le monastère de Préaux qu'il avait restauré, et ses domaines furent répartis entre ses fils : Roger pour la seigneurie de Beaumont et Robert pour celle de Pont-Audemer. À la mort de ce dernier, Pont-Audemer passa aux mains de Roger. Pont-Audemer est ainsi devenu le chef-lieu d'un honneur dominé par la puissante famille de Beaumont.

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)     Une foire se déroulait dans le bourg depuis, au plus tard, les années 1118-1120. Un château est mentionné en 1123. Situé sur la rive droite de la Risle, il est aujourd'hui presqu'entièrement détruit.

         Au 12e siècle, Pont-Audemer poursuivit sa croissance et présentait des caractères de type urbain. Elle était le siège d'une vicomté, circonscription fondamentale de l'administration locale en Normandie. Quatre paroisses la composaient (Saint-Ouen, Saint-Aignan, Saint-Germain et Notre-Dame). Un système d'enceintes semblait protéger le bourg entre les deux bras de la Risle et le quartier Saint-Aignan. Le dynamisme économique est indéniable. De nombreux artisans s’installent, créant notamment des ateliers de tannerie. Pont-Audemer abrite l'une des plus importantes communautés juives en Normandie aux 12e et 13e siècles.

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)     La ville est prise par Philippe Auguste en juin 1204 et se voit accorder une charte communale. Le roi y installe le siège d’un bailliage tout spécialement pour un de ses hommes de main, Lambert Cadoc, chef d’une bande de routiers, peu fréquentable, qui s’était mis au service du roi de France lors de l’annexion du duché de Normandie. Ce dernier pressure la ville et ses habitants, multipliant taxes et détournements. Les Pont-Audemériens vont se plaindre au roi qui relève Cadoc de ses fonctions et supprime, vers 1219/1220, le bailliage qui sera par la suite rattaché à celui de Rouen.

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)     La Guerre de Cent Ans cause de grands ravages à la ville. Vers la fin de la guerre, à la faveur d'un coup de main anglais sur Fougères, Charles VII rompt une trêve établie depuis 1446. Dunois, parti d'Évreux le 8 août 1449, prend d'assaut Pont-Audemer le 12, faisant prisonnier 420 Anglais. Le château et les remparts de la ville, qui s’étaient apparemment trop facilement donnés aux Anglais, sont rasés. La guerre s'achève quelques semaines plus tard avec la bataille de Formigny.

        Aussi, la ville avait-elle besoin d'un nombre considérable de réparations. Par lettres patentes, le roi Louis XI soutint en septembre 1481 les dépenses pour les réparations des chaussées, des chemins et du pavage de la ville. » [2] 

     

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    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)     « Les limites de la vieille ville sont encore faciles à reconnaître, malgré la destruction d'une grande partie des remparts, commencée en 1779. Le plan que j'en ai fait faire me dispense de donner une description détaillée des fortifications. Qu'il me suffise de dire que Pont-Audemer avait cinq portes principales, défendues par des tours: la porte de Saint-Germain, la porte de la Ruelle, la porte de Geôle, la porte de Rouen ou de l'Archevêché, la porte de Bernay. Deux autres portes pour la commodité du port avaient été ouvertes dans les remparts de la rue de la Poissonnerie et au bout de la rue du Sépulcre. Les remparts, en forte maçonnerie, étaient assis sur d'énormes poutres de bois, couchées à plat sur le galet, que l'on retrouve partout à une très faible profondeur.

         Si l'on en croyait la tradition , il aurait existé plusieurs souterrains dans la ville. La nature du sol ne permet guère d'admettre cette assertion; pourtant c'est une opinion généralement répandue ici, qu'un chemin voûté conduisait de la Tour Grise au château. Un autre, dit-on, du même point, se prolongeait jusqu'au château de Montfort. Je n'en parle que parce qu'il faut bien quelquefois payer son tribut aux erreurs populaires ». [3]

     

    Ci-dessus, document extrait de Des châteaux et des sources par Jean-Louis Roch, Bruno Lepeuple, Élisabeth Lalou : Analyse topographique d’une petite ville normande au Moyen Âge : les origines et le développement de Pont-Audemer du XIe au XIIIe siècle, p. 469-497, par Sébastien Lefevre https://books.openedition.org/purh/10038?lang=fr

     

    Le château de Pont-Audemer :

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)

     

    Ci-dessus, l'emplacement du château de Pont Audemer, photo aérienne extraite du site Géoportail. 

     

         " D'épaisses murailles, des fossés larges et profonds, des tours redoutables, des tourelles, des bastions, des casemates, des mâchicoulis, des portes fortifiées, avaient fait de Pont-Audemer, avant l'usage fréquent du canon, une place de guerre des plus importantes. La ville fut encore défendue par une forteresse (*), détruite en 1378, par Duguesclin. Quoique l'emplacement de l'ancien château dépende maintenant du territoire de Saint-Aignan-Village, je crois devoir lui consacrer ici quelques lignes. Cette forteresse était située sur la hauteur qui domine le quartier de la Madeleine. La position était naturellement très avantageuse ; protégée d'un côté par le Longval, elle n'était accessible que vers la Lorie, dont elle était encore séparée par un léger accident de terrain, que l'on pouvait facilement défendre. L'enceinte devait être considérable ; on retrouve encore des fondations au-delà du chemin et tout près de la Lorie. Le donjon occupait la pointe la plus élevée. Des chemins souterrains se croisaient dans différentes directions. D'après les vestiges qu'on a découverts, plusieurs descendaient vers la rivière, et un autre se dirigeait du côté du Longval. Ils devaient être nombreux, car, en 1124, les habitants purent y déposer toutes leurs richesses. Il ne reste plus des anciennes fortifications qu'une ligne de murailles à fleur de terre. En 1743, suivant l'auteur de l'Essai, on montrait encore dans la cote voisine des enfoncements qui paraissent avoir été faits exprès, et que l'on dit avoir servi à placer les canons employés par Duguesclin.

         Le propriétaire de l'ancien emplacement du Chastel n'a trouvé, jusqu'à présent, dans les fouilles qu'il a fait faire, que quelques gros projectiles en pierre et une flèche oxydée. "

         (*) Les seigneurs de Tourville étaient tenus de faire le service d'ost à la porte normande de ce château. Comme ce service n'était dû ordinairement qu'au duc, on peut en conclure que les sires de Pont-Audemer n'ont été que les gardiens du château, au lieu d'en être les propriétaires. Guillaume de Jumièges, l. 8, c. 31 , nous dit que Henry Ier fit réparer plusieurs châteaux de son duché ; sans doute celui de notre ville fut de ce nombre. " [3]

     

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     Ci-dessus : A gauche : localisation des édifices religieux (11e-12e siècles) de Pont-Audemer et de la voie antique reliant Lisieux à Lillebonne/Caudebec-en-Caux ; au centre : cadastre de la ville de Pont-Audemer dressé en 1835 sur lequel a été superposé le tracé du mur d’enceinte de la ville démantelé au 19e siècle ; à  droite : topographie de la ville aux 11e-12e siècles. Documents extraits de Des châteaux et des sources par Jean-Louis Roch, Bruno Lepeuple, Élisabeth Lalou : Analyse topographique d’une petite ville normande au Moyen Âge : les origines et le développement de Pont-Audemer du XIe au XIIIe siècle, p. 469-497, par Sébastien Lefevre https://books.openedition.org/purh/10038?lang=fr

     

         " Le développement du bourg et des activités artisanales ou commerciales fut favorisé par la présence d’un château qui assurait la protection matérielle bien qu’il soit très difficile de déterminer s’il existait une relation topographique entre la fortification et le bourg (voir ci-dessus à gauche).

         La proximité entre le château et l’agglomération permet néanmoins de classer Pont-Audemer dans la catégorie des bourgs castraux, nombreux dans la vallée de la Risle et celle de son affluent la Charentonne. L’étude détaillée du château de Pont-Audemer n’entre pas dans le cadre de ce travail. Il faut néanmoins préciser ici que nos recherches effectuées ont montré que le château appartient probablement à une série de fortifications comprenant Conteville, Montfort-sur-Risle, Brionne (et peut-être Harcourt), établies entre la fin du 10e et la première moitié du 11e siècle à la limite méridionale du diocèse de Rouen constituant comme Pont-Audemer des chefs-lieux d’honneurs. L’apparition du château dans les sources écrites est plus tardive.

     

    LES REMPARTS DE PONT-AUDEMER (Eure)     En juin 1123, écrit Orderic Vital, le duc-roi Henri Ier Beauclerc, informé de la révolte de plusieurs barons normands, fit le siège de Montfort puis de Pont-Audemer. Il brûla la ville et prit la forteresse au bout de six semaines. Les vestiges encore visibles s’élèvent sur la rive droite de la Risle à l’extrémité d’un éperon formé par la vallée et un petit vallon sec qui entame le plateau. Ils consistent en deux tertres de dimensions inégales séparés par un fossé incurvé vers l’est. La structure la plus imposante, ovalaire, domine au sud-est une petite terrasse, probablement artificielle, légèrement inclinée vers la pente de l’éperon. Au sommet de ce tertre principal subsiste encore la base d’un donjon de 17,20 m de côté tout à fait comparable à celui de Brionne. " [4]

     

    Ci-dessus, carte montrant les étapes de la rébellion normande contre Henri Beauclerc 1123-1124 extraite de https://www.assorhistoire.com/normannia-l-epte-des-vikings-aux

     

     

    Sources :

    [1] http://www.ville-pont-audemer.fr/tourisme/histoire.php

    [2] Wikipédia

    [3] Essai historique archéologique et statistique sur l'arrondissement de Pont-Audemer, 2 volumes par Alfred Canel, Vimont 1833.

    Tome 1 : https://books.google.fr/books?id=4_FAAAAAcAAJ&pg=PA204&lpg=PA204&dq=Pont-Audemer+tour+grise&source=bl&ots=wSiefWU2e7&sig=5JEC7B6j9MXueJRcrJawtQzMa80&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi64Mic8cTSAhXKIsAKHX8lDNQ4FBDoAQgmMAE#v=onepage&q=Pont-Audemer%20tour%20grise&f=false

    Tome 2 : https://books.google.fr/books?id=-QlBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Essai+historique,+arch%C3%A9ologique+Pont+...+Par+Alfred+Canel+tome+2&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj1taX288TSAhUoIcAKHXTtA5sQ6AEIIDAB#v=onepage&q&f=false

     [4] Extrait de Des châteaux et des sources par Jean-Louis Roch, Bruno Lepeuple, Élisabeth Lalou : Analyse topographique d’une petite ville normande au Moyen Âge : les origines et le développement de Pont-Audemer du XIe au XIIIe siècle, p. 469-497, par Sébastien Lefevre https://books.openedition.org/purh/10038?lang=fr

     

    Bonnes pages :

     

    O Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple,Jean-Louis Roch, publication Univ Rouen Havre 2008 : https://books.google.fr/books?id=sUyhEcpCanwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

     

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  • LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Le château ruiné de Domfront (Orne), forteresse frontalière du sud de la Normandie, est une des résidences des rois anglo-normands au 12e siècle et une place-forte importante pendant la Guerre de Cent Ans

         Il s'agit d'un site protégé comme monument historique depuis 1875. Les ruines comprennent le donjon quadrangulaire, l'enceinte orientale (13e-15e siècle), remparts, tours, et autres fortifications dont la spectaculaire courtine à gaine sur la face orientale de l'enceinte (fin 18e s.) et le rempart de fausse braie et base d'une tour d'artillerie (15e s.) ainsi que les anciennes chapelles de Sainte-Catherine et Saint-Symphorien (12e siècle). Le château en ruine est l'objet de restaurations depuis 1984 par l'Association pour la restauration du château de Domfront.

     

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         Ces ruines s'élèvent dans un parc public, et sont donc libres d'accès.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)La Normandie ducale

         Le château de Domfront est bâti sur un éperon de grès armoricain qui forme un site de défense remarquable sur la frontière méridionale de la Normandie. Dominant de 70 mètres la cluse de la Varenne, il contrôlait la route qui va de Caen vers le Maine et l’Anjou, ainsi que l’axe reliant Alençon au Mont-St-Michel. " [1]

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne) LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne) LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « La fondation de Domfront est due semble-t-il aux seigneurs de Bellême. Lignage apparu durant le 10e siècle, les Bellême avaient, entre la Normandie au Nord, le Maine et l'Anjou au sud, en rendant hommage aux uns et aux autres, comtes d'Anjou, Capétiens, ducs de Normandie, réussi à créer une seigneurie tampon qui s'étendait de Bellême à l'est à Domfront à l'ouest en passant par Alençon. Vers 1010, Guillaume Ier de Bellême, tant pour marquer sa présence et son autorité que pour mettre en valeur cette partie de ses domaines, installa des moines bénédictins à Lonlay (8 km au nord-ouest de Domfront) et fonda un château sur l'éperon qui domine la cluse de la Varenne. Ce château primitif devait être une simple enceinte en bois, avec une tour-porte peut-être maçonnée. Aucune trace archéologique n'en a été retrouvée, mais il est attesté par les textes. Attirées par la protection qu'offrait le château, des populations vinrent s'installer dans le prolongement de l'éperon, donnant naissance à la ville. Domfront est donc un bourg castral, né du château. Les Bellême créèrent pour lui et le château une paroisse particulière, enclavée dans le territoire de l'ancienne paroisse de Saint-Front. Jusqu'à la Révolution, Domfront (limité au tracé des remparts et à Notre-Dame-sur-l'Eau) et Saint-Front furent désormais deux paroisses distinctes. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne) LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne) LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)

     

    A gauche : Le château de Domfront - Lithographie d’Albert Robida -1891 ; au centre : Gravure sur acier, gravée par J. Nyon d´après C. Rauch. 1838 ; à droite : gravure du château.

     

        " En 1049, le château de Domfront, propriété de Guillaume II Talvas, seigneur de Bellême, est assiégé par Guillaume, duc de Normandie." [1]

     

         « En 1087, à la mort du Conquérant, Robert II de Bellême chassa la garnison ducale et reprit le château. Ordéric Vital, chroniqueur partial, le décrit comme un tyran. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     En 1092, les Domfrontais se révoltent contre Robert II de Bellême, transmettent leur fidélité au troisième des fils de Guillaume le Conquérant, Henri Ier Beauclerc, qui deviendra bientôt duc de Normandie (1100) et roi d'Angleterre (1106). Après la victoire de Tinchebray en 1106, celui-ci fait de Domfront l'une des défenses des frontières du duché (comme Avranches, Mortain et Vire) [...]." [1]

     

     

     

     

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Dès lors, le seigneur de Domfront n'était autre que le duc-roi. Puissant et riche, il remodela complètement le château, agrandit son enceinte et fit construire, peut-être vers 1120, l'énorme donjon dont il reste encore des vestiges. Ce fut également une période de prospérité pour l'abbaye de Lonlay, qui reconstruisit son église abbatiale (il subsiste de cette époque le transept et ses intéressantes séries de chapiteaux), et ses prieurés : Saint-Michel de Goult, et surtout à Domfront Saint-Symphorien, situé dans l'enceinte du château, et Notre-Dame-sur-l'Eau, en contrebas de l'éperon. »

     

    Une forteresse des Plantagenêt :

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Situé au milieu de cet ensemble que l'on appelle "l'empire plantagenêt", le château de Domfront était une étape pour ces grands personnages perpétuellement en mouvement. Plusieurs séjours des souverains anglo-normands sont attestés. En 1161, une de leurs filles, également prénommée Aliénor, y fut baptisée (mariée plus tard au roi de Castille Alphonse VIII, elle eut elle-même pour fille Blanche de Castille : la grand-mère de saint Louis est donc née à Domfront)." [2]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Édouard frère (Rouen) 1830-1843 

     

         "En 1169, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, duc de Normandie et seigneur personnel de Domfront y reçoit les légats du pape qui doivent le réconcilier avec Thomas Becket." [1]

     

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    Le rattachement au royaume de France

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Richard Coeur-de-Lion succéda à son père en 1189. Sa présence à Domfront est attestée à plusieurs reprises. Après sa mort en 1199, son frère Jean-sans-Terre monta sur le trône et élimina son neveu Arthur de Bretagne. Sommé de comparaître à la cour du roi de France Philippe Auguste, dont il était le vassal pour ses fiefs continentaux, il refusa, Le conflit s'annonçait ; il renforça les défenses de ses châteaux, dont celui de Domfront, ce qui n'empêcha pas le roi de France de lui prendre tous ses domaines situés au nord de la Loire, y compris donc la Normandie et Domfront, en 1204.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Le roi donna Domfront à son ami et vassal Renaud de Dammartin, mais celui-ci le trahit au profit de Jean-sans-Terre dès 1211. Philippe Auguste vint alors en personne assiéger et reprendre Domfront, qu'il donna à son fils Philippe Hurepel. Celui-ci fonda le village de l'Epinay, au sud-ouest de Domfront. Il mourut en 1234, et sa fille Jeanne, épouse de Gaucher de Châtillon, hérita ses domaines. Le couple disparut en 1250-1251 sans laisser d'héritier. Domfront retourna alors au domaine royal. » [2] 

     

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         " En 1259, saint Louis donne Domfront à Robert II, comte d'Artois, comme douaire de sa femme. Après sa mort (1302), en compensation pour n'avoir pas reçu l'Artois, Robert III d'Artois reçoit ses héritages et apanages normands en 1309, dont Domfront, après un procès contre sa tante Mahaut. Ils lui sont confisqués en 1332.

         En 1342, Philippe VI cède le Domfrontais au comte d'Alençon qui, en 1367, réunit la vicomté de Domfront au comté d'Alençon.

         Mais entre-temps, en 1356, les troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre, commandées par Robert Knolles prennent la place et la conservent jusqu'en 1366.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Durant l'hiver 1417-1418, le château est assiégé par les Anglais commandés par le duc de Clarence, et se rend le 10 juillet 1418. Malgré un raid sur la ville en 1430, la place n'est reprise que tardivement ; ce fut l'avant-dernière place tenue par les Anglais à être reprise, quinze jours avant Cherbourg 2 août 1450.

         La place est encore disputée dans les années 1466-1467 entre les troupes fidèles au roi de France et celles des princes révoltés contre son autorité, lors de la révolte du Bien public.

         En 1574, le château de Domfront, qui sert de refuge au comte de Montgommery, est assiégé par les troupes royales du maréchal de Matignon et capitule le 27 mai. Le comte est décapité à Paris en 1574 sur les ordres de la Reine en raison de son appartenance au camp protestant." [1] 

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Vulnérable, sauf à y entretenir une coûteuse garnison, susceptible de servir de refuge à diverses bandes d'opposants ou de brigands, la forteresse était devenue inutile. Elle fut démantelée en 1610 suite à un ordre de Sully, ministre de Henri IV, daté du 21 juin 1608. Les bourgeois récupérèrent les pierres sur les pans de murs ruinés par les explosions et installèrent des jardins potagers à l'intérieur de l'enceinte. » [2]

     

    « (…) Seul, et veuf de ses tours, dès longtemps mutilées,
    Et par ordre d’un Roi jadis démantelées,
    Parmi tant de débris le donjon est resté,
    Debout, inébranlable et beau de vétusté.
    Oh ! que j’aime à rêver dans ce lieu solitaire !
    Là, nul bruit !... seulement, s’élançant de son aire,
    L’épervier, qui chérit ces murs abandonnés,
    Quelquefois plane autour des créneaux ruinés.
    Et, d’un sauvage cri troublant cette retraite,
    Éveille tout-à-coup les pensées du poète. »

    M. De Chènedollé – 1829 - Inspecteur de l’Académie de Caen.  

     

         " Un jardin public a été aménagé sur son emplacement au milieu du 19e. Le donjon est classé Monument Historique en 1865 et le reste en 1986.

     

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         La cité médiévale présente un plan serré avec un mur de protection jalonné de tours, des ruelles pavées, des cours et des hôtels particuliers sans oublier de nombreuses maisons en colombage.

     

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    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Les restes des deux tours d'enceinte de l'ancienne poterne du château de Godras sont classés au titre des Monuments historiques depuis le 9 avril 1929, les murs d'enceinte de la ville : tours et vestiges de remparts depuis le 13 octobre 1988. » [1] 

     

     Blason de Domfront LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de Domfront ; Blason par EtxekoCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Etxeko., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17511962

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     " Château de Domfront. La ville de Domfront est assise sur une chaîne de grès quartzeux intermédiaire, qui se trouve brusquement interrompue vers l'Ouest par une gorge dans laquelle coule la Varenne. Le château a été élevé sur le bord du précipice ou de la déchirure au milieu de laquelle cette rivière roule ses eaux limpides. Un fossé servait à isoler de la ville l'extrémité du cap sur IgqueL s'élève le donjon, et fermait du côté de l'Est l'entrée du château.
          Ce donjon était carré, les murs de 7 à 8 pieds d'épaisseur, es moellon, étaient revêtus en pierres de granité taillées symétriquement (petit appareil) ; des contreforts existent aux angles et au centre de chaque face (A Domfront, comme dans les autres donjons que j'ai visités, les contreforts du contre étaient moins larges que ceux des angles. ).
          Il ne reste plus aujourd'hui que deux côtés de ce carré de murailles, encore ne sont-ils pas complets. Dans la façade occidentale était une porte dont le seuil se trouvait à un niveau assez élevé, et devait correspondre au premier étage du donjon.
          Quoi qu'il en soit, rien n'était plus abrupte que la position de ce château, ni plus facile à défendre, aussi était-il, au 11e. siècle, regardé comme imprenable.
          Lorsque le duc Guillaume vint, en 1048, assiéger la place dont s'était emparé Geoffroy Martel, comte d'Anjou, il reconnut combien il serait difficile de l'emporter d'assaut, et fit construire quatre châteaux de blocus, afin d'interrompre toute communication avec les assiégés et de les prendre par la disette.

    (Vit li païz è li cuntrées
    Vit li trespas è li valées
    Vit li destreiz è li sentiers
    Vit li veies è li rochiers
    Vit li chastel ki sist en hait
    N'ert mie à prendre par IIssalt.
    Treiz chaitels fist fere envirun
    Si lur toli la garnisun.
    Roman de Rou, vers 9420-27
    ). [3]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

      

    Sources : 

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://arcd.pagesperso-orange.fr/histoire-domfront.htm

    [3] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f331.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.texteImage.zoom

     

     

    Bonnes pages :

     

    http://chevalier.etab.ac-caen.fr/spip.php?article186

    http://arcd.pagesperso-orange.fr/histoire-domfront.htm

    http://www.chateauxmedievaux.com/chateau_domfront.php

    http://www.ville-domfront.fr/tours-et-portes/

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/domfront.html

     

     

       

     

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  • LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     « La ville close de Bellême est un ensemble fortifié, comprenant le Porche et des remparts, située à Bellême, en France.

         D'après le photographe français Frédéric Chéhu, « Bellême est une toute petite ville fortifiée » du Perche, dont « le point d'orgue […] est le porche du 15e siècle, surmonté de ses tours : le plus beau du Perche ». [1]

     

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    Ci-dessus : cartes postale montrant la porte Saint-Sauveur dite "le Porche" ; photo de droite extraite du site http://www.villedebelleme.fr/histoire-de-belleme-2/

         

     LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)  LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de la ville de Bellême ; blason par Thomas Lebée — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2174102

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     « Une ville qui conserve les traces de son passé
     

         « L’histoire de Bellême commence au milieu du 10ème siècle quand un certain Yves, appelé plus tard Yves de Creil, reçoit du souverain carolingien Louis IV d’Outremer, l’ordre de mettre en défense un carrefour de deux routes, l’une venant de Chartres, l’autre venant d’Evreux et toutes deux allant au Mans. Pendant deux siècles la descendance d’Yves contrôle la destinée du lieu et de ses environs.

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne) LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     Un premier château est construit sur une motte artificielle en contrebas de la ville actuelle, à l’extrémité d’un éperon barré. Dans cette enceinte Yves et son épouse Godehilde fondent une église en l’honneur de Notre-Dame pour abriter leurs dépouilles à leur mort. Cet édifice religieux, depuis dédié à saint Santin, un contemporain et ami de saint Eloi, est aujourd’hui une des plus vieilles églises du Perche. 

     

    Ci-dessus, la butte Saint-Santin ; photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne) LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne) LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne) LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)
     

    Photos 1-2 du " Porche " extraites du site : http://36000communes.canalblog.com/archives/2013/04/15/26931296.html ; photo 3 extraite de http://www.francebalade.com/maine/sgrbelleme.htm ; photo 4 : plaque commémorative du siège de 1229 placée sous le Porche, photo extraite de http://www.ca-fondationpaysdefrance.org/fondation4/index.php/component/cdf/?controller=articles&view=articles&task=getArticlesItem&id_cdf_content=1412

     

        Au début du 11ème siècle, les Talvas, nom que prirent les descendants d’Yves, font construire un nouveau château sur la partie la plus haute de l’éperon qu’ils protègent d’une puissante muraille flanquée de tours et percée de deux portes à chaque extrémité d’une rue appelée aujourd’hui rue Ville Close. En dehors des remparts, ils créent un bourg avec une église, l’une dédiée au Sauveur et l’autre à saint Pierre. Cette dynastie fait régner une certaine terreur dans le pays et au-delà des frontières de la région pendant de nombreuses années.

         En 1113, Henri Beauclerc, roi d’Angleterre, et Louis VI, roi de France, s’entendent pour emprisonner le seigneur de Bellême et lui confisquent ses biens, qu’ils donnent vers 1115 à Rotrou III, comte de Nogent et de Mortagne, gendre du souverain anglais. Le comté du Perche est né !

         Pendant plus d’un siècle, la dynastie des Rotrou gouverne le Perche. L’un d’eux Rotrou IV, second comte du Perche, devient le beau-frère du roi de France Louis VII et l’oncle du roi Philippe-Auguste. A ce titre, les comtes du Perche sont pendant deux générations les chefs de la cavalerie française.

         Lorsque meurt en 1226 le dernier rejeton mâle de cette lignée, le comté du Perche passe en héritage au roi de France, mais pas sans problème, car le jeune roi saint Louis et sa mère Blanche de Castille vinrent y mettre le siège durant les trois mois de l’hiver 1229 pendant la révolte des Barons contre la régente.

         Après la mort du roi saint Louis, le Perche est donné en apanage avec le comté d’Alençon à des princes cadets de la famille royale et il en sera ainsi jusqu’ à la fin du 18ème siècle. Le dernier comte du Perche sera Monsieur le comte de Provence, frère du Roi Louis XVI et futur Louis XVIII.

         Bellême est détruite et occupée à plusieurs reprises par les Anglais pendant la guerre de Cent ans et sans interruption de 1417 à 1449. Le porche de la rue Ville Close du côté de l’église Saint-Sauveur semble avoir été construit à cette époque.

         En 1562 et 1568, la ville est pillée et incendiée par les armées de l’amiral de Coligny et les partisans de la nouvelle religion dite réformée. Un temple protestant existe à Bellême jusqu’en 1685 accueillant de nombreux adeptes : gentilshommes et marchands.

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     La ville de Bellême est considérée jusqu’au 16ème siècle comme la capitale du Perche à cause de sa puissante forteresse qui avait résisté à de multiples attaques. Mais la ville perd peu à peu de son importance lorsque l’administration royale s’installe à Mortagne.

     

    Ci-dessus, photo d'un bas relief de Bellême au 16ème siècle extrait de http://bellemepatrimoine.fr/histoiredebelleme/

     

         Bellême, ayant conservé sa préséance sur Mortagne et Nogent-le-Rotrou, les Etats généraux du Perche y furent convoqués en 1588, 1614 et 1789. Le clergé, la noblesse et le Tiers Etat y élirent leurs députés, et y rédigèrent leurs cahiers de doléances.

         Bellême est sous l’ancien régime le siège d’un bailliage, d’une maîtrise particulière des Eaux et Forêts, et d’un grenier à sel. Tous ces corps siègent dans l’hôtel de ville actuel agrandi en 1782. Une des pièces abrite une salle des Eaux et forêts couverte de boiseries en chêne de style Louis XVI dont deux doubles portes qui sont ornées des symboles de la chasse, de la pêche, de l’agriculture, et de la musique. Quant au bâtiment de l’ancien bailliage bâti en 1582, il conserve au dernier étage deux étranges cages en bois que la tradition affirme être des prisons.

         Bellême, comme Mortagne et Nogent-le-Rotrou, est habitée jusqu’au milieu du 19ème siècle par de nombreuses familles nobles et bourgeoises des environs : les vieilles maisons des rues Ville Close et d’Alençon en sont un témoignage.

         Un marché se tient dans la ville près de l’église Saint-Sauveur tous les jeudis depuis plusieurs siècles. Autrefois il s’y vendait une grande quantité de produits agricoles (blé, œufs et volailles, et des toiles en chanvre) comme en témoignent encore le nom de quelques rues ou places telles que les rues aux Gélines, Coquetière ou place au Blé.

         Des halles occupaient jusqu’en 1860 la grande place actuelle devant l’église. De nouvelles furent bâties en 1817 à l’emplacement du vieux donjon des Talvas. Aujourd’hui elles ont été transformées en salle des fêtes.

         L’église Saint-Sauveur est le seul édifice religieux conservé, tous les autres excepté la chapelle du vieux château, ont été détruits. Cette église date du 17ème siècle. A l’intérieur, une des huit chapelles latérales a été décorée par Aristide Boucicaut, du "Bon Marché" à Paris, né à Bellême en 1810, et inventeur du commerce moderne.

        Aujourd’hui, Bellême, est une petite ville paisible de province d’environ 1600 habitants, qui vit au rythme de son marché et des fins de semaines, où la population locale et les résidents secondaires se pressent pour faire leurs achats. » [4]

     

         " La structure médiévale de Bellême, avec ses remparts, ses tracés viaires, ses escarpes et contrescarpes, est encore facilement lisible dans la ville actuelle. Cela renforce l’intérêt historique de la Porte Saint Sauveur, aujourd’hui appelée Porche, qui subsiste presque entièrement.


    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

      

    Une cité médiévale de caractère

        Au sommet de la ville, des vestiges de l’enceinte du château sont encore visibles. De la place de l’Europe (ancienne place du château), vous aurez également une belle vue sur les toits en tuiles plates et l’église Saint-Sauveur. En passant sous le Porche vous pourrez découvrir la rue Ville Close avec ses façades colorées et ses hôtels particuliers des 17e, 18e et 19e siècles. Habitée jusqu’au milieu du 19e par de nombreuses familles nobles et bourgeoises des environs, les vieilles maisons des rues Ville Close et d’Alençon en sont un témoignage. En 2015, Bellême a obtenu le label Petite Cité de caractère. » [2]  

     

      LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

     

     Ci-dessus, lithographie extraite du site : http://bellemepatrimoine.fr/leporche/

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)La Ville Close

         « Au Moyen-âge, on désigne toujours sous ce nom un lieu fortifié entouré de remparts et fermé d’une ou plusieurs portes. La ville close de Bellême avait près de huit cent mètres de circonférence.

    Ci-contre, plan de Bellesme en 1744.

     

         On y accédait par deux portes. Celle à l’ouest du côté du faubourg Saint-Sauveur, appelée aujourd’hui le porche, enfermait une ancienne herse et une salle des gardes transformée en grenier à sel. Celle à l’est du côté du faubourg Saint-Pierre fut détruite en 1777." [3]

     LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

     

    Ci-dessus, la forteresse de Bellême en 3D extraite du site : http://www.le-perche.fr/47335/les-techniques-de-defense-de-la-porte-saint-sauveur/

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)L’ancienne forteresse, ses fortifications, remparts et fossés.

         Aujourd’hui seuls demeurent visible de l’ancienne forteresse de Bellême, le porche, l’ancienne salle des gardes, quelques morceaux de remparts, les morceaux de l’ancienne chemise du château, une partie des douves et une tour de l’enceinte dite tour de l’Horloge.

         Guillaume de Nangis, historien du roi saint Louis, affirme dans ses chroniques que le château de Bellême  "paraissait inexpugnable tant par son site naturel, qu’à cause de la puissance des murs et des tours". Bellême était alors une des plus grandes forteresses du royaume de France lorsque la ville fut assiégée au cours de l’hiver 1229 par les armées royales après la révolte du duc de Bretagne Pierre de Dreux, surnommé Mauclerc, contre l’autorité de la régente Blanche de Castille.

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     La forteresse de Bellême se composait de deux châteaux. Le premier construit par Guillaume Talvas vers 1010 était un gros donjon carré entouré d’un fossé chemisé avec une tour à chaque coin. Ruiné pendant la Guerre de Cent-ans, il servit de prisons jusqu’à la révolution et fut démoli en 1805 pour laisser la place en 1817 à des halles devenues aujourd’hui la salle des fêtes. Le second dit le "château neuf" fut bâti à la fin du 14ème siècle par Pierre II comte d’Alençon et se situait en face de l’ancien. Ce dernier fut totalement détruit après 1823. Certains vestiges sont encore visibles comme le sont une partie de la chemise du donjon derrière la salle des fêtes. 

     

    Photo ci-dessus extaite de ce même site : ancienne chemise du château.

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     Le porche est un passage qui subsiste entre deux tours de la ville close. La tradition attribue sa construction au général anglais Warwick à l’époque de l’occupation anglaise du Perche de 1417 à 1449. A la fin du 16ème siècle, la tour de gauche en montant dite de Blandé fut vendue à un particulier pour devenir ensuite une maison particulière appelée la maison du portail jusqu’à la Révolution. Tandis que celle de droite devint le magasin à sel de la ville de Bellême et des environs. Un pont-levis existait encore au début du 17ème siècle quelques mètres avant le porche actuel. Quelques vestiges subsistent encore aujourd’hui à l’angle de la rue Ville close et la place de la République.

     

     LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)    Une seule des huit tours de l’ancienne forteresse demeure aujourd’hui. Elle est visible de la rue dite du Fossé de l’Horloge qui se prend par un passage sous la mairie. Cette tour octogonale au milieu des vestiges des remparts donnait autrefois l’heure aux Bellêmois avant de devenir vers 1780 une propriété privée après la vente des fossés, murs et anciennes fortifications de la ville par le dernier comte du Perche, le comte de Provence." [3]

     

    Ci-dessus, photo de la tour de l'Horloge extraite du site http://www.villedebelleme.fr/belleme-tour-de-lhorloge-2/]

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne) LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

     

    Ci-dessus, les douves, du côté du faubourg Saint-Pierre.

     

         " Les douves de l’ancienne forteresse ont été conservées du côté du faubourg Saint-Pierre à la fin du 18ème siècle pour servir de réserve d’eau en cas d’incendie dans la ville. Autrefois un tiers de la ville était entouré de fossés et de douves. Le reste était composé de terrains vagues aux pentes très escarpées. " [3]

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)  LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)

     

    Ci-dessus, à gauche, plan du château de Bellême en 1783 ; à droite, vestiges du château, photo extraite de http://slideplayer.fr/slide/1873360/

     

    LES REMPARTS DE BELLÊME (Orne)     "Au sein de la ville close existait une collégiale dédiée à Saint Léonard, dépendant du prieuré de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, fondée au 11ème siècle par les premiers seigneurs de Bellême. Le corps de l’ermite manceau saint Léonard des bois y était conservé. Les reliques de ce dernier furent dispersées par les armées protestantes de l’amiral de Coligny en 1562. L’église est fermée au culte en 1706, sa voûte s’écroule en 1709 et elle est démolie en 1749. » [3]

     

    Plan ci-dessus : la ville de Bellême au 16ème siècle, plan publié par la Société Historique et Archéologique de l'Orne. 

     

    La porte Saint-Sauveur dite "le Porche" :

         

         " Porte d'entrée de ville au 15e siècle, la porte Saint-Sauveur abrita dès l'époque moderne le grenier à sel de la cité. En 1582, la tour sud du Porche devient maison de dépôt de sel avec les deux greniers à sel au-dessus. Ainsi, la porte Saint-Sauveur permettait de protéger le sel de la population. Concrètement, l'ancienne salle des gardes devient le grenier fortifié et la salle de vente se situe au rez-de-chaussée.

         Toutefois, avec le temps, le sel ronge et détruit la pierre. C'est aujourd'hui un monument menacé.

         Le porche est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 19 mai 1937. » [1]

     

         Pages ci-dessous issues du Diagnostic final de l'A.V.A.P. (Aire de mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine) du Pays Bellemois [Saint-Martin du Vieux Bellême – Bellême - Sérigny]-

     

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    Sources :

     

    [1] Wikipédia

    [2] http://bellemepatrimoine.fr/belleme/

    [3] http://www.villedebelleme.fr/histoire-de-belleme-2/

    [4] http://www.villedebelleme.fr/histoire-de-belleme-3/

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.francebalade.com/maine/sgrbelleme.htm

     

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  •      « Les remparts de Falaise sont un ensemble fortifié datant de la période médiévale. D'une longueur de près de deux kilomètres, cet ouvrage maçonné a pour but de protéger la ville de Falaise, dans l'actuel département du Calvados.

     

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     Ci-dessus : différentes vues de la porte des Cordeliers ou Ogise

     

         La date exacte de la construction du premier rempart est aujourd'hui inconnue. On sait toutefois qu'Henri Ier Beauclerc fait fortifier la ville au début du 12e siècle. Les trois-quarts de l'enceinte encore conservés aujourd'hui sont entièrement protégés comme monuments historiques (inscription en 1927 de la porte Lecomte, classement en 1930 de la porte des Cordeliers, inscription en 1951 du reste des remparts). » [1] 

     

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    Plan hypothétique des remparts de Falaise ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10726911

     

         Falaise, premier château normand en pierre ?

         La réfection des remparts du château familial de Guillaume le conquérant à Falaise, en Normandie, révèle que cette forteresse ducale a plus de 1000 ans par François Savatier

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     « À 30 kilomètres au Sud de Caen se trouve le château de Falaise, monument que plus de 40000 visiteurs viennent découvrir chaque année. Depuis 30 ans, la mairie travaille à le mettre en valeur en collaboration avec les Monuments historiques et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Or la réfection d'une partie des remparts entreprise depuis 2007 a conduit les archéologues de la DRAC à mettre au jour la succession de trois fortifications de pierres, dont la plus ancienne remonte à la fin du 10e siècle.

     

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         L'indice clé de cette ancienneté est l'appareillage en opus spicatum (arête de poisson) de certaines parties du rempart: elles sont constituées de pierres inclinées à 45° par rapport à l'horizontale, puis en changeant de sens à chaque strate. Découverts à la base du rempart, donc dans la toute première enceinte, de minuscules charbons de bois ont été datés au carbone 14 entre 960 et 1020. Cette constatation est une sensation chez les médiévistes, assure Pierre Bouet, professeur honoraire de l'Université de Caen, car sur plus de 500 fortifications normandes de cette époque, à peine cinq sont bâties en pierre, chaux et sable ! À l'époque, les guerriers dressaient des donjons de bois au sommet d'une motte (une petite colline artificielle) ou de tout promontoire naturel, l'entouraient d'une palissade de bois, et aménageaient éventuellement une basse-cour entourée d'une autre palissade pour permettre aux roturiers qu'ils protégeaient de s'y réfugier. Situé sur un éperon rocheux entre les vallées de l'Ante et du Marescot, dominant l'agglomération qui s'est peu à peu constituée à ses pieds, le château de Falaise présente exactement cette structure, sauf qu'il fut très tôt érigé en pierre, puis sans cesse modifié.

     

    Ci-dessous, le Château de Falaise en reconstitution 3D sur https://www.youtube.com/watch?v=vRSBDJjdbbw une superbe réalisation.

     

     

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         Quand Guillaume le Conquérant nait à Falaise vers 1027, un château en pierre existe déjà sur l'éperon rocheux dominant la ville. Vers 1110, après sa mort, son fils et successeur Henri Beauclerc y fera construire un grand donjon carré sur le modèle normand (celui de la Tour de Londres), que les Plantagenêts flanqueront ensuite d'un deuxième petit donjon carré en 1150 ; finalement, vers 1204, pour rendre ostensible le retour de la Normandie à la France, le roi Philippe-Auguste y adjoindra un troisième donjon rond, donc sur le modèle français. Ainsi, tant la structure des remparts, que celle du donjon du château de Falaise témoignent de l'importance historique de ce très vieux château ducal puis royal. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) 

    Ci-dessus deux plans du château de Falaise

     

     Découvrir le château de Falaise   

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     « Le site de Falaise, implanté en bordure des premiers contreforts du massif armoricain, est occupé par l’homme depuis au moins le Mésolithique (vers 7 000 av. J.-C). Différents types d’habitats se succèdent au cours des siècles, et il semble qu’à l’époque carolingienne, si l’on en croit d’illustres historiens dont Michel de Bouärd, il existe déjà une fortification sur le rocher. Tirant profit de cette protection, la ville se développe sur l’éperon rocheux formé par les deux vallées de l’Ante et du Marescot. Suit, au début du 10e siècle, la victoire obtenue par Rollon le viking sur le roi de France ; en acceptant de devenir chrétien, il négocie un large territoire au nord de la Seine au cœur duquel se trouve Falaise qui devient l’une des premières cités de Normandie. Dans ce nouveau paysage politique, la ville et le château vont sensiblement se développer et se transformer.

         Vers l’an mil, la forteresse ducale est particulièrement efficace et protège un vaste domaine.

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

    Ci-dessus : à gauche, la ville de Falaise par Caspar Merian, Frankfurt, 1657 ; à droite, une carte postale du château juste après guerre et avant les restaurations.

     

         Construit sur le modèle des mottes fortifiées, le château est alors protégé par une solide enceinte entourant la basse-cour et est, sur la pointe, dominée par un donjon dont les bases au moins sont maçonnées.
         Lieu de pouvoir des nouveaux maîtres du pays, la ville est le lieu de naissance du plus célèbre d’entre eux, Guillaume le Conquérant, futur roi d’Angleterre. A cette époque, c’est une cité prospère qui compte sans doute 3000 ou 4000 personnes.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     Il ne reste aujourd’hui que de faibles traces du donjon de Guillaume et c’est à Henry Ier “ Beauclerc”, son dernier fils, que nous devons la construction du plus ancien des bâtiments qui constitue aujourd’hui la place forte de la haute cour (1123). Devenu roi d’Angleterre, il s’inspire très directement des forteresses anglaises pour rénover le château familial: il en reproduit le plan carré, avec la partition par étage, l’aménagement d’espaces intérieurs voués à la résidence du seigneur et l’accès bien défendu par un escalier menant à l’étage et protégé par un avant-corps. Le grand donjon de Falaise est une forteresse typiquement anglo-normande. Henri Ier œuvre également beaucoup pour la ville, et y fait construire de nombreux bâtiments.

     

    Plan ci-dessus extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30121.html Plan du donjon du château de Falaise : A. Grand donjon. B. Chapelle Saint-Prix. C. Petit donjon. D. Tour Talbot. 1. Ancienne brèche d'accès. 2. Porte d'entrée. 3. Escalier supérieur. 4. Escalier inférieur. 5. Puits. 6. Cave voûtée. 7. Escalier du petit donjon. 8. Escalier de la Tour Talbot. 9. Escalier de la crypte. 10. Escalier inférieur de la tour Talbot. 11. Escalier supérieur. (© Patrimoine Normand.)

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

    Ci-dessus, gravures du château de Falaise : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France

     

         A sa mort, de nouveaux conflits secouent le royaume anglo-normand pendant vingt ans. Mathilde sa fille et Étienne de Blois son neveu disparaissent à leur tour, et c’est Henry II Plantagenêt, le fils de Mathilde qui hérite du double titre de duc et de roi. Son union avec Aliénor d’Aquitaine le place à la tête d’un vaste domaine qui comprend : en France, la Normandie, l’Anjou, l’Aquitaine, le Limousin ; en Grande Bretagne, l’Angleterre. Il exerce aussi un étroit contrôle sur le Pays de Galles et l’Écosse.

     

    Ci-dessus, dessin extrait de Rambles in Normandy par Francis Miltoun ; Illustrator : Blanche McManus, 2013 http://gutenberg.polytechnic.edu.na/4/2/8/9/42899/42899-h/42899-h.htm

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

    Ci-dessus; à gauche, une vue de Falaise lors de la reconstruction de la cité ; à droite, une vue aérienne de la ville aujourd'hui.

     

         Nous sommes en 1154 : jamais le royaume anglo-normand, qu’on appelle aussi l’empire Plantagenêt, n’a été aussi fort. Ce territoire va nécessairement susciter la convoitise du roi de France, dont le propre domaine est bien moindre… A cette même période, le château de Falaise s’agrandit du “ Petit Donjon ”. Il protège le front ouest de la forteresse et il est aménagé en résidence.

         A la fin du 12e siècle, le roi de France Philippe-Auguste s’oppose fréquemment aux ducs normands : Henry II tout d’abord, puis ses fils, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre : c’est contre ce dernier qu’il obtiendra une victoire décisive : la Normandie devient française.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     En 1204, l’annexion du duché Normand au royaume de France met donc fin à la saga des ducs. Le nouveau maître de Normandie a besoin d’appuis locaux : il se montre très conciliant avec les Falaisiens et reconstruit nombre de bâtiments détruits pendant le siège. Le troisième des donjons du château, voit le jour : c’est une tour de défense cylindrique, plus adaptée au siège et qui, haute de 30 mètres, symbolise son pouvoir.

         Dans l’enceinte, Philippe-Auguste aménage un châtelet qui remplace l’ancienne tour-porte qui mène aux donjons.

         Il flanque les remparts de tours nouvelles ou transforme celles qui existent et fait construire un logis vicomtal le long du rempart nord.

         Aux guerres du 12e siècle, succèdent de longues années de paix en France. Le 14e siècle est quant à lui catastrophique : les rois capétiens grèvent lourdement le peuple français ; des famines puis la peste s’abattent sur le royaume.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

    La guerre de cent ans débute en 1337.

         Avant l’occupation anglaise, Il n’est pas sûr que Falaise ait été sévèrement touché par la guerre : les témoignages qui subsistent donnent l’idée d’une réelle prospérité. 

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     A cette époque, les étangs qui bordent les remparts du château au sud sont aménagés en viviers. Au cœur de l’enceinte, un puits profond alimente la communauté en eau potable. Il est au centre d’un complexe résidentiel important, implanté sur le front sud de l’enceinte.
         Ces bâtiments ont aujourd’hui disparu : l’étude des documents d’archives permet de les imaginer mais leur situation précise ne pourra être donnée qu’après une vaste campagne de fouilles. L’occupation anglaise en Normandie, qui débute en 1418 relance un lourd programme de restaurations et d’aménagements militaires dans l’enceinte, ainsi que la construction de salles attribuées aux nouveaux administrateurs de la ville et de la vicomté.


    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     Quinze tours de flanquement protègent les remparts du château. On aménage des ouvertures adaptées aux nouvelles techniques de combat, des canonnières.

         Le 16e siècle est durement marqué par les guerres de religion et le déclin des établissements religieux. Le couronnement de Henri IV, roi de France protestant, va provoquer de sérieux conflits en Normandie. La ville de Falaise, particulièrement hostile au nouveau roi, subit donc un siège sévère conduit par le monarque lui-même :


    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     En janvier 1590, les armées royales détruisent le rempart Ouest de l’enceinte castrale « par 400 coups de canon » et pénètrent dans le château : les marécages qui entourent le château et les vieux murs n’ont aucune efficacité devant les tirs modernes de l’artillerie. Quelques jours après, le gouverneur de Falaise se rend ; en même temps que le rôle militaire du château disparaît. Le déclin amorcé se confirme, les bâtiments se dégradent.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

         Les 17e et 18e siècles, sont ceux d’un développement général de l’économie de la ville. De beaux hôtels particuliers sont construits, ainsi que l’actuel hôtel de ville. Les portes de l’enceinte urbaine, symboles des défenses médiévales, sont rasées : on perce de nouvelles routes : on aménage de nouveaux espaces urbains.

         Avant la Révolution Française, Falaise compte 15 000 habitants.

         Au 18e siècle, on procède à d’importants travaux. Les fossés sont progressivement comblés.

         Les toitures des donjons s’effondrent et disparaissent, il est envisagé de les faire raser : mais le coût des travaux est si élevé qu’on y renonce. En 1790, on destine le bâtiment à des fonctions administratives, on élève des arcades classiques dans le vestibule du logis et c’est un collège qui est construit. La chapelle castrale est partiellement détruite

         Les donjons sont abandonnés.

         Ce ne sera qu’en 1840 que dans l’esprit d’une reconnaissance générale des monuments anciens – et par la volonté de Prosper Mérimée - on classe le château. Grâce à cette première restauration, on sauve les murs du château.

         Mais la dernière guerre et les dommages du temps nécessitent de nouveaux travaux
         C’est pourquoi, vers 1980, l’État et la Ville de Falaise (propriétaire) montent un vaste programme de restauration des donjons : elle durera dix ans (1986-1996).
         Depuis 1996, on a créé un bâtiment d’accueil et restauré la haute cour. Il faut maintenant entamer les travaux de restauration de l’enceinte castrale.

         Résidence ducale, résidence royale, symbole du pouvoir politique central pendant de longs siècles, le château a subi ensuite une longue descente vers l’oubli. Aujourd’hui, il renaît pour le plaisir et la mémoire des visiteurs. » [3]

     

     

    Résumé de l'histoire du château de Falaise :

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     "Déjà mentionné dès le 10e siècle pour abriter la population derrière ses défenses de bois et de terre, le château de Falaise n’entre réellement dans l’histoire qu’en 1027, année de naissance de Guillaume Le Conquérant.

         1026 - Robert le Magnifique était le second fils du duc Richard II de Normandie. À la mort de ce dernier en 1026, ce fut son fils aîné Richard III qui naturellement lui succéda tandis que Robert se voyait confier le comté d’Hiémois. Dans la même année ou la suivante, le cadet se révolta contre le duc. L’armée ducale se présenta alors devant Falaise où s’était retranché le rebelle. Robert le Magnifique capitula et se soumit à son frère. Mais en 1027 Richard III mourut empoisonné. Aussitôt, Robert écarte de la succession le fils bâtard du défunt, Nicolas, et monte lui-même sur le trône.

         1027-1028 - C’est dans la ville de Falaise que naquit Guillaume le Conquérant dit le bâtard, La légende veut que le duc Robert l’aperçoive depuis son château en train de laver son linge dans ce qui deviendra un monument falaisien, « La Fontaine d’Arlette ».
    Guillaume est le fils de Robert le Magnifique, (dit aussi Robert le diable), il est donc par son père, le descendant en droite ligne de Rollon. Sa mère Herlèva (probablement la fille d’un tanneur) est la concubine de Robert, qui l’a marié plus tard avec Herluin de Conteville. (…) Cette naissance hors mariage lui vaudra d’ailleurs son premier nom : « Guillaume le Bâtard ».

     

         NdB : Pour ceux qui méconnaissent les hauts faits et gestes de Guillaume le Conquérant, né à Falaise en 1027, on peut consulter ces diaporamas qui en quatre parties racontent la vie mouvementée du conquérant de l'Angleterre sur youtube :

         Première partie [1026-1049] : https://www.youtube.com/watch?v=c1pkzjweJC8&hd=1

         Seconde partie [1050-1066] : https://www.youtube.com/watch?v=6SgwlJHgkg4&hd=1

         Troisième partie [1066-1069] : https://www.youtube.com/watch?v=DsxaXi1PzLs

         Quatrième partie [1069-1087] : https://www.youtube.com/watch?v=ST9gzxTF2gk

     

         1066 - Hastings... Les armées anglaises sont défaites sur leur sol... Guillaume l’emporte sur Harold... Falaise perd son rang de capitale normande au profit de Caen.

         1120 – Henri Beauclerc fait construire le grand donjon carré et l’église Saint-Nicolas dans l’enceinte. Le grand donjon est réalisé sur le modèle de la Tour de Londres (White Tower) construite par son père Guillaume le Conquérant.

         1123 - Henri Ier Beauclerc, troisième et dernier fils de Guillaume décide de redonner vie et puissance au château : le grand et robuste donjon quadrangulaire est érigé à l’identique des ouvrages fortifiés britanniques initiés par Guillaume Outre-Manche (dont la Tour de Londres, Rochester, Norwich,...) . Donjon que viendra compléter quelques décennies plus tard un plus petit aménagé en résidence.

         1150 - Construction du petit donjon au sud de la forteresse sous le règne des Plantagenêts. C’est un espace de défense et également de résidence. Henry Plantagenêt, arrière petit-fils de Guillaume, épouse Aliénor d’Aquitaine. Le royaume anglo-normand est à son apogée.

         1174 – Le Roi d’Écosse Guillaume le Lion signe le traité de Falaise le 8 décembre. Alors qu’il est prisonnier d’Henri II Plantagenêt, dans la forteresse de Falaise. Il se Reconnaît vassal du roi d’Angleterre.

         1204 - La Normandie passe sous la bannière française : les troupes de Philippe Auguste s’emparent de la forteresse. L’invulnérabilité du château est renforcée en moins de 3 ans (1207) par l’imposante et guerrière tour circulaire Philippe Auguste (Talbot) . Trop fragile, la porte-tour qui défend les donjons est remplacée par un châtelet puissamment armé.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     1418 -1450 - Plantagenêts anglais et Valois français guerroient depuis bientôt plus de 70 ans pour la suprématie domaniale. Revers de l’histoire : les Anglais s’emparent et occupent le château.

         1589 - Les canons d’Henri IV grondent. La place forte capitule, perd à tout jamais sa fonction militaire active et cesse d’être entretenue. C’est le déclin à peine troublé par le casernement d’une poignée de militaires qui occuperont dès lors les « maisons » de son enceinte.

         1709 - Vente aux enchères : la dynastie d’Aubigny-Morell vicomtes et gouverneurs, s’y installe.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     1772 - Les fossés sont aménagés en vergers, toutes les toitures s’effondrent, les murs se délabrent et l’insécurité est telle que la démolition est envisagée. Trop cher : le projet est abandonné.

     

    Ci-dessus, à gauche, gravure montrant la tour et les donjons du château de Falaise, croquis de 1817.

     

        1790 - Nouvelle destinée : l’administration suggère la transformation des donjons en gendarmerie et maison d’arrêt. Au grand dam des élus falaisiens qui optent – avec succès - pour la construction d’un collège en lieu et place de la demeure vicomtale et de ses dépendances.

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     1803 - premier coup de pioche du collège, la dégradation des donjons s’accentue. En dépit de quelques tentatives de réfection, l’édifice menace ruine.

         1840 - Emu, Prosper Mérimée, homme de lettres et premier ministre des Beaux-Arts, fait classer donjons et enceinte « monuments historiques ».

         1851 – La statue équestre de Guillaume est érigée par Louis Rocher.

         1863-1912 - Sur ordre de Napoléon III, Ruprich-Robert, élève de Viollet Le Duc (célèbre architecte auteur de la restauration, notamment, de Notre Dame de Paris, l’abbatiale de Vézelay, Carcassonne, le château de Pierrefond,...) établit et s’attelle à un programme de « sauvetage » plus que de restauration des donjons et d’assainissement des fossés. Travaux longs et fastidieux que la mauvaise qualité des matériaux utilisés et les désaccords incessants des donneurs d’ordre viendront sans cesse perturber.

         1944 – Les bombardements détruisent la ville à 80 %. Les donjons restent debout mais la chapelle et l’essentiel du collège sont détruits. Après la Seconde Guerre Mondiale, il s’ouvre progressivement au public.

         1950 – 1960 : Des fouilles archéologiques sont entreprises au pied du grand Donjon. il y a plusieurs campagnes de travaux sur les remparts (restauration, reconstruction au sud-est).

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     1985 - La ville, propriétaire du site, décide de faire du château un haut lieu du tourisme normand, créateur d’emplois, pourvoyeur d’activités commerciales, ambassadeur de marque pour son image. Et le château d’entrer dès lors dans plus de deux décennies de longs et complexes travaux de restaurations, d’aménagements, de fouilles, d’« écriture » du passé, et de mise en sécurité pour accueillir un public qui se presse toujours plus nombreux dans le château aujourd’hui le plus visité de Normandie.

         1986 à 1996 - La restauration des donjons, réalisée sous la direction de Bruno Decaris, architecte en chef des Monuments Historiques, a permis de sauver les murs porteurs, de recréer les circulations intérieures et d’aménager le site pour des visites et des animations ponctuelles. (NB - La totalité des travaux a été financée par l’État, le Conseil Général et la Région).

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)     1997 - Les donjons accueillent de nouveau les visiteurs.

         1998-2001 – Fouilles archéologiques préventives dans la haute cour et au cœur de l’enceinte. (Entreprise : INRAP)

         juin 2001 - Une constatation s’impose : les monuments historiques « vides » n’attirent que modérément le public et restent visités de manière confidentielle. Bien avant même la fin des travaux, un parcours scénique des plus belles pages de l’histoire du château et de ses illustres hôtes est donc réalisé. Parallèlement, une vaste campagne de fouilles archéologiques est entreprise sur le site de la Haute-Cour (1998-1999). Les résultats sont déterminants pour l’avenir du château. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).

         2001-2003 – Restauration de la haute cour, des courtines et du châtelet d’entrée. (Architecte en Chef : Daniel Lefèvre)

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)      2003-2004 - Ayant dégagé d’importants vestiges des défenses réalisées au début du 13e siècle, les archéologues ont ainsi pu retracer assez précisément l’« image » du site de l’époque, avec ses courtines, son châtelet d’entrée à deux tours et un profond fossé que franchit un pont dormant et mobile. Désormais, l’environnement du château devenait plus cohérent autour des donjons dont la vocation défensive apparaissait maintenant clairement. Devant de telles découvertes, la Ville décida de restaurer la Haute-Cour. De 2003 à 2004, sous la conduite de Daniel Lefèvre, le nouvel Architecte en chef des Monuments Historiques chargé des travaux, les vestiges bien conservés sont relevés à l’identique alors que ceux d’entre eux moins lisibles, disparus mais avérés, sont évoqués par des maçonneries sèches et des gabions. Quant au pont, complètement détruit par les constructions du 19e siècle, il est remplacé par une structure contemporaine en bois et métal. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).

     

    Dessin ci-dessus : vue des donjons en perpective coupée par M Bruno Decaris, Architecte en Chef des Monuments Historiques. 

     

         2003 - Le bâtiment d’accueil, élément totalement indispensable pour le public, qui jusqu’alors manquait cruellement, est inauguré. Bâti le long du rempart nord du château, sur le site du logis vicomtal, le bâtiment, d’allure contemporaine, s’appuie sur les vieux murs qui, de 2001 à 2003 bénéficièrent d’une importante restauration. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).

         2006 – Début de la restauration des remparts du Château. (Architecte : D. Lefèvre) Fin en 2011.

         2007- 2008 – Parallèlement aux travaux, suivis archéologiques sur les remparts. (entreprise : Joseph Mastrolorenzo) et fouilles préventives sur le bastion nord-est (entreprise : Oxford Archaeology).

         2008 : Une découverte scientifique majeure. Elle confirme que le Château de Falaise était, dès l’an mil, un puissant château fort en pierres d’une qualité exceptionnelle (enceinte, escarpe et contrescarpe maçonnées)." [4]  

     

    Légende

     

         " La légende que nous mentionnons se rapporte à la naissance de Guillaume le Conquérant et par conséquent à l'histoire de son père, Robert le Magnifique. La tradition est fort bien connue. C'est en remarquant Arlette lavant son linge à la fontaine que Robert manifesta son désir de l'amener en son château. Certains chroniqueurs ont affirmé que c'était en se penchant à la fenêtre de sa demeure que le duc découvrit le charme de la jeune fille. D'autres chroniques, celles de Wace et de Benoît Sainte-Maure prétendent que c'est au retour de la chasse que Robert aperçut Arlette. Peu importe les circonstances de la rencontre, puisque la conclusion fut que le duc montra aussitôt son enthousiasme et qu'il dépêcha ses hommes pour obtenir le consentement du père d'Arlette, tanneur en la cité. Ce dernier se montra de prime abord intraitable devant la requête qu'on lui présentait de conduire sa fille à la merci du duc. Ce serait, dit la tradition, un oncle, frère du tanneur, ermite en la forêt d'Andaines, qui amena la décision favorable du père. Robert alors envoie une escorte pour accompagner la jeune Arlette jusqu'à lui et fait donner au père l'assurance que sa fille lui sera rendue « avant que ne chante l'alouette huppée ». Cependant Arlette émet ses exigences. Elle ira au château traitée en noble Dame. Faveur lui est donnée. C'est le palefroi de Robert qui la porte à la vue de tous jusqu'à la poterne dont elle fit ouvrir la grande porte. La légende nous dit que lorsque le duc eut « fait son plaisir d'elle » il la laissa s'endormir. Pendant son sommeil, elle émit maints soupirs qui intriguèrent Robert, lequel s'empressa de l'interroger dès son réveil. « J'ai songé, dit-elle, que de mon corps croissait un arbre contre le ciel et que de son ombre toute la Normandie était couverte. » Quand le temps que la nature demande fut écoulé, Arlette mit au monde un joli garçon qui se prénomma Guillaume. D'autres récits prétendent, sans doute pour rejoindre l'histoire, que c'est au cours de sa grossesse qu'Arlette vit en rêve un arbre surgir de son sein et que l'ombre de cet arbre couvrait à la fois la Normandie et l'Angleterre, ce qui constituait une judicieuse prédiction. " [5] 

     

    Sources :

     

    [1] Wikipédia 

    [2]  http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-falaise-premier-chateau-normand-en-pierre-22159.php

    [3] http://www.chateau-guillaume-leconquerant.fr/web/histoire.php

    [4] extraits de http://www.falaise.fr/wp-content/uploads/2009/06/falaisemag6.pdf  et de http://www.falaise.fr/

    [5] Extrait de Légendes de Basse-Normandie – inventaire communal - par Édouard Colin, Charles Corlet Éditions, 1992 

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article743

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/falaise-donjon.html

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/falaise-enceinte_castrale.html

     

    LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados) LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)

     

     

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  • REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)   

     

    Plan ci-dessus de Noviomagus Lexoviorum par Habib M’henni — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18348072

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)  " Un chantier financé par les Lexoviens, sous l’œil des Anglais par Laurent Ridel  

     

         Les fortifications de Lisieux remontent au 15e siècle, à l'époque de la guerre de Cent Ans entre Anglais et Français. Lisieux est alors une cité quasiment sans défense. Il y a bien un "Fort l’Évêque" mais il ne protège que la cathédrale et le manoir épiscopal.
         La guerre contre l'Angleterre et les conflits internes au royaume rendent nécessaires la construction d'une fortification qui protège les Lexoviens contre les soldats ou les brigands.

     

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)     L'évêque Guillaume d'Estouteville décide en 1407 sa construction. Quand les Anglais débarquent à Touques et s'emparent de toute la Normandie en 1417-1419, la muraille n'est qu'"ébauchée" selon l'historien François Neveux. Les travaux se prolongent donc pendant l'occupation anglaise. Les Lexoviens financent les travaux. Bien que les travaux avancent vite pendant l'occupation anglaise, ils ne sont pas terminés lorsque l'armée du roi de France Charles VII arrive devant Lisieux pour reprendre la ville en 1449. De toute façon, l'évêque, Thomas Basin, ne compte pas résister : il négocie la reddition de la ville à bon compte.


    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)      La fortification est probablement bouclée avant la fin du 15e siècle. La tour Sainte-Anne [ci-contre], une des 17 tours qui flanquaient à intervalle régulier les remparts, date sûrement de cette époque. Les portes de la ville sont au nombre de quatre : la porte de la Chaussée, dont la destruction date de 1797 ; la porte de Caen, détruite en 1798 ; la porte de Paris et la porte d’Orbec, démolies en 1808. 

     

         Le tracé des murailles, plus exactement le tracé des fossés, suit grosso modo la ceinture de boulevards qui entoure aujourd'hui le centre-ville (boulevard Jeanne d'Arc, boulevard Saint-Anne, boulevard Carnot, et le bien nommé quai des remparts).

     

    Photo ci-dessus de la tour Sainte-Anne extraite de http://histoire-lisieux.blogspot.fr/2016/02/la-tour-saint-anne-est-vendre.html

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)

     

    Ci-dessus à gauche : mur ouest de la tour Lambert de Lisieux. Cet édifice est inscrit au titre des monuments Historiques. Il est répertorié dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture, sous la référence PA00111494. Photo Edouard Hue (EdouardHue) : Travail personnel https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_monuments_historiques_de_Lisieux#/media/File:Mur_ouest_de_la_Tour_Lambert_(Lisieux,_Calvados,_France).jpg

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)Lisieux se libère de ses fortifications

         Nommé à Lisieux en 1676, l'évêque Léonor II de Matignon fait donner les premiers coups de pioche. Il a besoin d'agrandir ses jardins (l'actuel jardin public en est une relique) et le rempart lui bouche la perspective de son palais. Les habitants se plaignent de cette brèche dans le dispositif de fortification puis s'en accommodent. En effet, le spectre des invasions anglaises s'évanouit. La guerre se fait désormais aux frontières du royaume de France. De plus ce rempart corsète le développement démographique et économique de Lisieux. Le démantèlement des remparts et le remplissage des fossés commencent avant la Révolution. Aujourd'hui, seuls subsistent la tour Sainte-Anne, la tour Lambert (quai des remparts) et des éléments de la porte de Caen (au bas de la rue Henry Chéron). » [1] 

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)

     

    Ci-dessus : la tour Lambert à gauche et la tour Sainte-Anne à droite. Plan extrait de http://histoire-lisieux.blogspot.fr/

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)  REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)

     

    Plan hypothétique des remparts de la ville de Lisieux ; blason par Anno16 Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1261641

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)

     

    Ci-dessus, vue de Lisieux par Merian, 1657

     

     

    Plan général de la Ville et Faubourgs de Lisieux levé l'année 1785 : copie faite par les élèves des Frères des Ecoles chrétiennes de Lisieux sur la demande de MM. les Membres de la Société Historique.- Lisieux : Société historique de Lisieux, 1874.- 1 feuille 45 x 56 cm.- [Bm Lx : XI-37]. http://www.bmlisieux.com/galeries/planlx/planlx01.htm 

     

    REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados) REMPARTS DE LISIEUX (Calvados)

      

    A gauche et au centre : la tour Lambert ; à droite : la tour Sainte-Anne - photos Gilloudifs

     

     

     

     

    Sources :

     

    [1] D'après un article de Laurent Ridel extrait du site http://histoire-lisieux.blogspot.fr/ Article de Laurent Ridel, historien, membre de la Société historique de Lisieux, ancien guide de la ville. Il vit à Lisieux. 

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