• LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Le château ruiné de Domfront (Orne), forteresse frontalière du sud de la Normandie, est une des résidences des rois anglo-normands au 12e siècle et une place-forte importante pendant la Guerre de Cent Ans

         Il s'agit d'un site protégé comme monument historique depuis 1875. Les ruines comprennent le donjon quadrangulaire, l'enceinte orientale (13e-15e siècle), remparts, tours, et autres fortifications dont la spectaculaire courtine à gaine sur la face orientale de l'enceinte (fin 18e s.) et le rempart de fausse braie et base d'une tour d'artillerie (15e s.) ainsi que les anciennes chapelles de Sainte-Catherine et Saint-Symphorien (12e siècle). Le château en ruine est l'objet de restaurations depuis 1984 par l'Association pour la restauration du château de Domfront.

     

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         Ces ruines s'élèvent dans un parc public, et sont donc libres d'accès.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)La Normandie ducale

         Le château de Domfront est bâti sur un éperon de grès armoricain qui forme un site de défense remarquable sur la frontière méridionale de la Normandie. Dominant de 70 mètres la cluse de la Varenne, il contrôlait la route qui va de Caen vers le Maine et l’Anjou, ainsi que l’axe reliant Alençon au Mont-St-Michel. " [1]

     

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    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « La fondation de Domfront est due semble-t-il aux seigneurs de Bellême. Lignage apparu durant le 10e siècle, les Bellême avaient, entre la Normandie au Nord, le Maine et l'Anjou au sud, en rendant hommage aux uns et aux autres, comtes d'Anjou, Capétiens, ducs de Normandie, réussi à créer une seigneurie tampon qui s'étendait de Bellême à l'est à Domfront à l'ouest en passant par Alençon. Vers 1010, Guillaume Ier de Bellême, tant pour marquer sa présence et son autorité que pour mettre en valeur cette partie de ses domaines, installa des moines bénédictins à Lonlay (8 km au nord-ouest de Domfront) et fonda un château sur l'éperon qui domine la cluse de la Varenne. Ce château primitif devait être une simple enceinte en bois, avec une tour-porte peut-être maçonnée. Aucune trace archéologique n'en a été retrouvée, mais il est attesté par les textes. Attirées par la protection qu'offrait le château, des populations vinrent s'installer dans le prolongement de l'éperon, donnant naissance à la ville. Domfront est donc un bourg castral, né du château. Les Bellême créèrent pour lui et le château une paroisse particulière, enclavée dans le territoire de l'ancienne paroisse de Saint-Front. Jusqu'à la Révolution, Domfront (limité au tracé des remparts et à Notre-Dame-sur-l'Eau) et Saint-Front furent désormais deux paroisses distinctes. » [2] 

     

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    A gauche : Le château de Domfront - Lithographie d’Albert Robida -1891 ; au centre : Gravure sur acier, gravée par J. Nyon d´après C. Rauch. 1838 ; à droite : gravure du château.

     

        " En 1049, le château de Domfront, propriété de Guillaume II Talvas, seigneur de Bellême, est assiégé par Guillaume, duc de Normandie." [1]

     

         « En 1087, à la mort du Conquérant, Robert II de Bellême chassa la garnison ducale et reprit le château. Ordéric Vital, chroniqueur partial, le décrit comme un tyran. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     En 1092, les Domfrontais se révoltent contre Robert II de Bellême, transmettent leur fidélité au troisième des fils de Guillaume le Conquérant, Henri Ier Beauclerc, qui deviendra bientôt duc de Normandie (1100) et roi d'Angleterre (1106). Après la victoire de Tinchebray en 1106, celui-ci fait de Domfront l'une des défenses des frontières du duché (comme Avranches, Mortain et Vire) [...]." [1]

     

     

     

     

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Dès lors, le seigneur de Domfront n'était autre que le duc-roi. Puissant et riche, il remodela complètement le château, agrandit son enceinte et fit construire, peut-être vers 1120, l'énorme donjon dont il reste encore des vestiges. Ce fut également une période de prospérité pour l'abbaye de Lonlay, qui reconstruisit son église abbatiale (il subsiste de cette époque le transept et ses intéressantes séries de chapiteaux), et ses prieurés : Saint-Michel de Goult, et surtout à Domfront Saint-Symphorien, situé dans l'enceinte du château, et Notre-Dame-sur-l'Eau, en contrebas de l'éperon. »

     

    Une forteresse des Plantagenêt :

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Situé au milieu de cet ensemble que l'on appelle "l'empire plantagenêt", le château de Domfront était une étape pour ces grands personnages perpétuellement en mouvement. Plusieurs séjours des souverains anglo-normands sont attestés. En 1161, une de leurs filles, également prénommée Aliénor, y fut baptisée (mariée plus tard au roi de Castille Alphonse VIII, elle eut elle-même pour fille Blanche de Castille : la grand-mère de saint Louis est donc née à Domfront)." [2]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Édouard frère (Rouen) 1830-1843 

     

         "En 1169, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, duc de Normandie et seigneur personnel de Domfront y reçoit les légats du pape qui doivent le réconcilier avec Thomas Becket." [1]

     

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    Le rattachement au royaume de France

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Richard Coeur-de-Lion succéda à son père en 1189. Sa présence à Domfront est attestée à plusieurs reprises. Après sa mort en 1199, son frère Jean-sans-Terre monta sur le trône et élimina son neveu Arthur de Bretagne. Sommé de comparaître à la cour du roi de France Philippe Auguste, dont il était le vassal pour ses fiefs continentaux, il refusa, Le conflit s'annonçait ; il renforça les défenses de ses châteaux, dont celui de Domfront, ce qui n'empêcha pas le roi de France de lui prendre tous ses domaines situés au nord de la Loire, y compris donc la Normandie et Domfront, en 1204.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Le roi donna Domfront à son ami et vassal Renaud de Dammartin, mais celui-ci le trahit au profit de Jean-sans-Terre dès 1211. Philippe Auguste vint alors en personne assiéger et reprendre Domfront, qu'il donna à son fils Philippe Hurepel. Celui-ci fonda le village de l'Epinay, au sud-ouest de Domfront. Il mourut en 1234, et sa fille Jeanne, épouse de Gaucher de Châtillon, hérita ses domaines. Le couple disparut en 1250-1251 sans laisser d'héritier. Domfront retourna alors au domaine royal. » [2] 

     

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         " En 1259, saint Louis donne Domfront à Robert II, comte d'Artois, comme douaire de sa femme. Après sa mort (1302), en compensation pour n'avoir pas reçu l'Artois, Robert III d'Artois reçoit ses héritages et apanages normands en 1309, dont Domfront, après un procès contre sa tante Mahaut. Ils lui sont confisqués en 1332.

         En 1342, Philippe VI cède le Domfrontais au comte d'Alençon qui, en 1367, réunit la vicomté de Domfront au comté d'Alençon.

         Mais entre-temps, en 1356, les troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre, commandées par Robert Knolles prennent la place et la conservent jusqu'en 1366.

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Durant l'hiver 1417-1418, le château est assiégé par les Anglais commandés par le duc de Clarence, et se rend le 10 juillet 1418. Malgré un raid sur la ville en 1430, la place n'est reprise que tardivement ; ce fut l'avant-dernière place tenue par les Anglais à être reprise, quinze jours avant Cherbourg 2 août 1450.

         La place est encore disputée dans les années 1466-1467 entre les troupes fidèles au roi de France et celles des princes révoltés contre son autorité, lors de la révolte du Bien public.

         En 1574, le château de Domfront, qui sert de refuge au comte de Montgommery, est assiégé par les troupes royales du maréchal de Matignon et capitule le 27 mai. Le comte est décapité à Paris en 1574 sur les ordres de la Reine en raison de son appartenance au camp protestant." [1] 

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     « Vulnérable, sauf à y entretenir une coûteuse garnison, susceptible de servir de refuge à diverses bandes d'opposants ou de brigands, la forteresse était devenue inutile. Elle fut démantelée en 1610 suite à un ordre de Sully, ministre de Henri IV, daté du 21 juin 1608. Les bourgeois récupérèrent les pierres sur les pans de murs ruinés par les explosions et installèrent des jardins potagers à l'intérieur de l'enceinte. » [2]

     

    « (…) Seul, et veuf de ses tours, dès longtemps mutilées,
    Et par ordre d’un Roi jadis démantelées,
    Parmi tant de débris le donjon est resté,
    Debout, inébranlable et beau de vétusté.
    Oh ! que j’aime à rêver dans ce lieu solitaire !
    Là, nul bruit !... seulement, s’élançant de son aire,
    L’épervier, qui chérit ces murs abandonnés,
    Quelquefois plane autour des créneaux ruinés.
    Et, d’un sauvage cri troublant cette retraite,
    Éveille tout-à-coup les pensées du poète. »

    M. De Chènedollé – 1829 - Inspecteur de l’Académie de Caen.  

     

         " Un jardin public a été aménagé sur son emplacement au milieu du 19e. Le donjon est classé Monument Historique en 1865 et le reste en 1986.

     

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         La cité médiévale présente un plan serré avec un mur de protection jalonné de tours, des ruelles pavées, des cours et des hôtels particuliers sans oublier de nombreuses maisons en colombage.

     

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    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     Les restes des deux tours d'enceinte de l'ancienne poterne du château de Godras sont classés au titre des Monuments historiques depuis le 9 avril 1929, les murs d'enceinte de la ville : tours et vestiges de remparts depuis le 13 octobre 1988. » [1] 

     

     Blason de Domfront LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de Domfront ; Blason par EtxekoCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Etxeko., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17511962

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE DOMFRONT (Orne)     " Château de Domfront. La ville de Domfront est assise sur une chaîne de grès quartzeux intermédiaire, qui se trouve brusquement interrompue vers l'Ouest par une gorge dans laquelle coule la Varenne. Le château a été élevé sur le bord du précipice ou de la déchirure au milieu de laquelle cette rivière roule ses eaux limpides. Un fossé servait à isoler de la ville l'extrémité du cap sur IgqueL s'élève le donjon, et fermait du côté de l'Est l'entrée du château.
          Ce donjon était carré, les murs de 7 à 8 pieds d'épaisseur, es moellon, étaient revêtus en pierres de granité taillées symétriquement (petit appareil) ; des contreforts existent aux angles et au centre de chaque face (A Domfront, comme dans les autres donjons que j'ai visités, les contreforts du contre étaient moins larges que ceux des angles. ).
          Il ne reste plus aujourd'hui que deux côtés de ce carré de murailles, encore ne sont-ils pas complets. Dans la façade occidentale était une porte dont le seuil se trouvait à un niveau assez élevé, et devait correspondre au premier étage du donjon.
          Quoi qu'il en soit, rien n'était plus abrupte que la position de ce château, ni plus facile à défendre, aussi était-il, au 11e. siècle, regardé comme imprenable.
          Lorsque le duc Guillaume vint, en 1048, assiéger la place dont s'était emparé Geoffroy Martel, comte d'Anjou, il reconnut combien il serait difficile de l'emporter d'assaut, et fit construire quatre châteaux de blocus, afin d'interrompre toute communication avec les assiégés et de les prendre par la disette.

    (Vit li païz è li cuntrées
    Vit li trespas è li valées
    Vit li destreiz è li sentiers
    Vit li veies è li rochiers
    Vit li chastel ki sist en hait
    N'ert mie à prendre par IIssalt.
    Treiz chaitels fist fere envirun
    Si lur toli la garnisun.
    Roman de Rou, vers 9420-27
    ). [3]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

      

    Sources : 

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://arcd.pagesperso-orange.fr/histoire-domfront.htm

    [3] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f331.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.texteImage.zoom

     

     

    Bonnes pages :

     

    http://chevalier.etab.ac-caen.fr/spip.php?article186

    http://arcd.pagesperso-orange.fr/histoire-domfront.htm

    http://www.chateauxmedievaux.com/chateau_domfront.php

    http://www.ville-domfront.fr/tours-et-portes/

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/domfront.html

     

     

       

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 12 Juin 2021 à 13:19

    Bonjour Gilloudifs. Domfront a rejoint les monographies sur notre site CF&FT => http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/domfront.html   

    si vous souhaitez joindre notre lien à votre monographie n'hésitez pas ;-) 

     

    Bien à vous - Didier 

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