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LES REMPARTS DE FALAISE (Calvados)
« Les remparts de Falaise sont un ensemble fortifié datant de la période médiévale. D'une longueur de près de deux kilomètres, cet ouvrage maçonné a pour but de protéger la ville de Falaise, dans l'actuel département du Calvados.
Ci-dessus : différentes vues de la porte des Cordeliers ou Ogise
La date exacte de la construction du premier rempart est aujourd'hui inconnue. On sait toutefois qu'Henri Ier Beauclerc fait fortifier la ville au début du 12e siècle. Les trois-quarts de l'enceinte encore conservés aujourd'hui sont entièrement protégés comme monuments historiques (inscription en 1927 de la porte Lecomte, classement en 1930 de la porte des Cordeliers, inscription en 1951 du reste des remparts). » [1]
Plan hypothétique des remparts de Falaise ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10726911
Falaise, premier château normand en pierre ?
La réfection des remparts du château familial de Guillaume le conquérant à Falaise, en Normandie, révèle que cette forteresse ducale a plus de 1000 ans par François Savatier
« À 30 kilomètres au Sud de Caen se trouve le château de Falaise, monument que plus de 40000 visiteurs viennent découvrir chaque année. Depuis 30 ans, la mairie travaille à le mettre en valeur en collaboration avec les Monuments historiques et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Or la réfection d'une partie des remparts entreprise depuis 2007 a conduit les archéologues de la DRAC à mettre au jour la succession de trois fortifications de pierres, dont la plus ancienne remonte à la fin du 10e siècle.
L'indice clé de cette ancienneté est l'appareillage en opus spicatum (arête de poisson) de certaines parties du rempart: elles sont constituées de pierres inclinées à 45° par rapport à l'horizontale, puis en changeant de sens à chaque strate. Découverts à la base du rempart, donc dans la toute première enceinte, de minuscules charbons de bois ont été datés au carbone 14 entre 960 et 1020. Cette constatation est une sensation chez les médiévistes, assure Pierre Bouet, professeur honoraire de l'Université de Caen, car sur plus de 500 fortifications normandes de cette époque, à peine cinq sont bâties en pierre, chaux et sable ! À l'époque, les guerriers dressaient des donjons de bois au sommet d'une motte (une petite colline artificielle) ou de tout promontoire naturel, l'entouraient d'une palissade de bois, et aménageaient éventuellement une basse-cour entourée d'une autre palissade pour permettre aux roturiers qu'ils protégeaient de s'y réfugier. Situé sur un éperon rocheux entre les vallées de l'Ante et du Marescot, dominant l'agglomération qui s'est peu à peu constituée à ses pieds, le château de Falaise présente exactement cette structure, sauf qu'il fut très tôt érigé en pierre, puis sans cesse modifié.
Ci-dessous, le Château de Falaise en reconstitution 3D sur https://www.youtube.com/watch?v=vRSBDJjdbbw une superbe réalisation.
Quand Guillaume le Conquérant nait à Falaise vers 1027, un château en pierre existe déjà sur l'éperon rocheux dominant la ville. Vers 1110, après sa mort, son fils et successeur Henri Beauclerc y fera construire un grand donjon carré sur le modèle normand (celui de la Tour de Londres), que les Plantagenêts flanqueront ensuite d'un deuxième petit donjon carré en 1150 ; finalement, vers 1204, pour rendre ostensible le retour de la Normandie à la France, le roi Philippe-Auguste y adjoindra un troisième donjon rond, donc sur le modèle français. Ainsi, tant la structure des remparts, que celle du donjon du château de Falaise témoignent de l'importance historique de ce très vieux château ducal puis royal. » [2]
Ci-dessus deux plans du château de Falaise
Découvrir le château de Falaise
« Le site de Falaise, implanté en bordure des premiers contreforts du massif armoricain, est occupé par l’homme depuis au moins le Mésolithique (vers 7 000 av. J.-C). Différents types d’habitats se succèdent au cours des siècles, et il semble qu’à l’époque carolingienne, si l’on en croit d’illustres historiens dont Michel de Bouärd, il existe déjà une fortification sur le rocher. Tirant profit de cette protection, la ville se développe sur l’éperon rocheux formé par les deux vallées de l’Ante et du Marescot. Suit, au début du 10e siècle, la victoire obtenue par Rollon le viking sur le roi de France ; en acceptant de devenir chrétien, il négocie un large territoire au nord de la Seine au cœur duquel se trouve Falaise qui devient l’une des premières cités de Normandie. Dans ce nouveau paysage politique, la ville et le château vont sensiblement se développer et se transformer.
Vers l’an mil, la forteresse ducale est particulièrement efficace et protège un vaste domaine.
Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853
Ci-dessus : à gauche, la ville de Falaise par Caspar Merian, Frankfurt, 1657 ; à droite, une carte postale du château juste après guerre et avant les restaurations.
Construit sur le modèle des mottes fortifiées, le château est alors protégé par une solide enceinte entourant la basse-cour et est, sur la pointe, dominée par un donjon dont les bases au moins sont maçonnées.
Lieu de pouvoir des nouveaux maîtres du pays, la ville est le lieu de naissance du plus célèbre d’entre eux, Guillaume le Conquérant, futur roi d’Angleterre. A cette époque, c’est une cité prospère qui compte sans doute 3000 ou 4000 personnes.Il ne reste aujourd’hui que de faibles traces du donjon de Guillaume et c’est à Henry Ier “ Beauclerc”, son dernier fils, que nous devons la construction du plus ancien des bâtiments qui constitue aujourd’hui la place forte de la haute cour (1123). Devenu roi d’Angleterre, il s’inspire très directement des forteresses anglaises pour rénover le château familial: il en reproduit le plan carré, avec la partition par étage, l’aménagement d’espaces intérieurs voués à la résidence du seigneur et l’accès bien défendu par un escalier menant à l’étage et protégé par un avant-corps. Le grand donjon de Falaise est une forteresse typiquement anglo-normande. Henri Ier œuvre également beaucoup pour la ville, et y fait construire de nombreux bâtiments.
Plan ci-dessus extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30121.html Plan du donjon du château de Falaise : A. Grand donjon. B. Chapelle Saint-Prix. C. Petit donjon. D. Tour Talbot. 1. Ancienne brèche d'accès. 2. Porte d'entrée. 3. Escalier supérieur. 4. Escalier inférieur. 5. Puits. 6. Cave voûtée. 7. Escalier du petit donjon. 8. Escalier de la Tour Talbot. 9. Escalier de la crypte. 10. Escalier inférieur de la tour Talbot. 11. Escalier supérieur. (© Patrimoine Normand.)
Ci-dessus, gravures du château de Falaise : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France
A sa mort, de nouveaux conflits secouent le royaume anglo-normand pendant vingt ans. Mathilde sa fille et Étienne de Blois son neveu disparaissent à leur tour, et c’est Henry II Plantagenêt, le fils de Mathilde qui hérite du double titre de duc et de roi. Son union avec Aliénor d’Aquitaine le place à la tête d’un vaste domaine qui comprend : en France, la Normandie, l’Anjou, l’Aquitaine, le Limousin ; en Grande Bretagne, l’Angleterre. Il exerce aussi un étroit contrôle sur le Pays de Galles et l’Écosse.
Ci-dessus, dessin extrait de Rambles in Normandy par Francis Miltoun ; Illustrator : Blanche McManus, 2013 http://gutenberg.polytechnic.edu.na/4/2/8/9/42899/42899-h/42899-h.htm
Ci-dessus; à gauche, une vue de Falaise lors de la reconstruction de la cité ; à droite, une vue aérienne de la ville aujourd'hui.
Nous sommes en 1154 : jamais le royaume anglo-normand, qu’on appelle aussi l’empire Plantagenêt, n’a été aussi fort. Ce territoire va nécessairement susciter la convoitise du roi de France, dont le propre domaine est bien moindre… A cette même période, le château de Falaise s’agrandit du “ Petit Donjon ”. Il protège le front ouest de la forteresse et il est aménagé en résidence.
A la fin du 12e siècle, le roi de France Philippe-Auguste s’oppose fréquemment aux ducs normands : Henry II tout d’abord, puis ses fils, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre : c’est contre ce dernier qu’il obtiendra une victoire décisive : la Normandie devient française.
En 1204, l’annexion du duché Normand au royaume de France met donc fin à la saga des ducs. Le nouveau maître de Normandie a besoin d’appuis locaux : il se montre très conciliant avec les Falaisiens et reconstruit nombre de bâtiments détruits pendant le siège. Le troisième des donjons du château, voit le jour : c’est une tour de défense cylindrique, plus adaptée au siège et qui, haute de 30 mètres, symbolise son pouvoir.
Dans l’enceinte, Philippe-Auguste aménage un châtelet qui remplace l’ancienne tour-porte qui mène aux donjons.
Il flanque les remparts de tours nouvelles ou transforme celles qui existent et fait construire un logis vicomtal le long du rempart nord.
Aux guerres du 12e siècle, succèdent de longues années de paix en France. Le 14e siècle est quant à lui catastrophique : les rois capétiens grèvent lourdement le peuple français ; des famines puis la peste s’abattent sur le royaume.
La guerre de cent ans débute en 1337.
Avant l’occupation anglaise, Il n’est pas sûr que Falaise ait été sévèrement touché par la guerre : les témoignages qui subsistent donnent l’idée d’une réelle prospérité.
A cette époque, les étangs qui bordent les remparts du château au sud sont aménagés en viviers. Au cœur de l’enceinte, un puits profond alimente la communauté en eau potable. Il est au centre d’un complexe résidentiel important, implanté sur le front sud de l’enceinte.
Ces bâtiments ont aujourd’hui disparu : l’étude des documents d’archives permet de les imaginer mais leur situation précise ne pourra être donnée qu’après une vaste campagne de fouilles. L’occupation anglaise en Normandie, qui débute en 1418 relance un lourd programme de restaurations et d’aménagements militaires dans l’enceinte, ainsi que la construction de salles attribuées aux nouveaux administrateurs de la ville et de la vicomté.
Quinze tours de flanquement protègent les remparts du château. On aménage des ouvertures adaptées aux nouvelles techniques de combat, des canonnières.Le 16e siècle est durement marqué par les guerres de religion et le déclin des établissements religieux. Le couronnement de Henri IV, roi de France protestant, va provoquer de sérieux conflits en Normandie. La ville de Falaise, particulièrement hostile au nouveau roi, subit donc un siège sévère conduit par le monarque lui-même :
En janvier 1590, les armées royales détruisent le rempart Ouest de l’enceinte castrale « par 400 coups de canon » et pénètrent dans le château : les marécages qui entourent le château et les vieux murs n’ont aucune efficacité devant les tirs modernes de l’artillerie. Quelques jours après, le gouverneur de Falaise se rend ; en même temps que le rôle militaire du château disparaît. Le déclin amorcé se confirme, les bâtiments se dégradent.Les 17e et 18e siècles, sont ceux d’un développement général de l’économie de la ville. De beaux hôtels particuliers sont construits, ainsi que l’actuel hôtel de ville. Les portes de l’enceinte urbaine, symboles des défenses médiévales, sont rasées : on perce de nouvelles routes : on aménage de nouveaux espaces urbains.
Avant la Révolution Française, Falaise compte 15 000 habitants.
Au 18e siècle, on procède à d’importants travaux. Les fossés sont progressivement comblés.
Les toitures des donjons s’effondrent et disparaissent, il est envisagé de les faire raser : mais le coût des travaux est si élevé qu’on y renonce. En 1790, on destine le bâtiment à des fonctions administratives, on élève des arcades classiques dans le vestibule du logis et c’est un collège qui est construit. La chapelle castrale est partiellement détruite
Les donjons sont abandonnés.
Ce ne sera qu’en 1840 que dans l’esprit d’une reconnaissance générale des monuments anciens – et par la volonté de Prosper Mérimée - on classe le château. Grâce à cette première restauration, on sauve les murs du château.
Mais la dernière guerre et les dommages du temps nécessitent de nouveaux travaux
C’est pourquoi, vers 1980, l’État et la Ville de Falaise (propriétaire) montent un vaste programme de restauration des donjons : elle durera dix ans (1986-1996).
Depuis 1996, on a créé un bâtiment d’accueil et restauré la haute cour. Il faut maintenant entamer les travaux de restauration de l’enceinte castrale.Résidence ducale, résidence royale, symbole du pouvoir politique central pendant de longs siècles, le château a subi ensuite une longue descente vers l’oubli. Aujourd’hui, il renaît pour le plaisir et la mémoire des visiteurs. » [3]
Résumé de l'histoire du château de Falaise :
"Déjà mentionné dès le 10e siècle pour abriter la population derrière ses défenses de bois et de terre, le château de Falaise n’entre réellement dans l’histoire qu’en 1027, année de naissance de Guillaume Le Conquérant.
1026 - Robert le Magnifique était le second fils du duc Richard II de Normandie. À la mort de ce dernier en 1026, ce fut son fils aîné Richard III qui naturellement lui succéda tandis que Robert se voyait confier le comté d’Hiémois. Dans la même année ou la suivante, le cadet se révolta contre le duc. L’armée ducale se présenta alors devant Falaise où s’était retranché le rebelle. Robert le Magnifique capitula et se soumit à son frère. Mais en 1027 Richard III mourut empoisonné. Aussitôt, Robert écarte de la succession le fils bâtard du défunt, Nicolas, et monte lui-même sur le trône.
1027-1028 - C’est dans la ville de Falaise que naquit Guillaume le Conquérant dit le bâtard, La légende veut que le duc Robert l’aperçoive depuis son château en train de laver son linge dans ce qui deviendra un monument falaisien, « La Fontaine d’Arlette ».
Guillaume est le fils de Robert le Magnifique, (dit aussi Robert le diable), il est donc par son père, le descendant en droite ligne de Rollon. Sa mère Herlèva (probablement la fille d’un tanneur) est la concubine de Robert, qui l’a marié plus tard avec Herluin de Conteville. (…) Cette naissance hors mariage lui vaudra d’ailleurs son premier nom : « Guillaume le Bâtard ».NdB : Pour ceux qui méconnaissent les hauts faits et gestes de Guillaume le Conquérant, né à Falaise en 1027, on peut consulter ces diaporamas qui en quatre parties racontent la vie mouvementée du conquérant de l'Angleterre sur youtube :
Première partie [1026-1049] : https://www.youtube.com/watch?v=c1pkzjweJC8&hd=1
Seconde partie [1050-1066] : https://www.youtube.com/watch?v=6SgwlJHgkg4&hd=1
Troisième partie [1066-1069] : https://www.youtube.com/watch?v=DsxaXi1PzLs
Quatrième partie [1069-1087] : https://www.youtube.com/watch?v=ST9gzxTF2gk
1066 - Hastings... Les armées anglaises sont défaites sur leur sol... Guillaume l’emporte sur Harold... Falaise perd son rang de capitale normande au profit de Caen.
1120 – Henri Beauclerc fait construire le grand donjon carré et l’église Saint-Nicolas dans l’enceinte. Le grand donjon est réalisé sur le modèle de la Tour de Londres (White Tower) construite par son père Guillaume le Conquérant.
1123 - Henri Ier Beauclerc, troisième et dernier fils de Guillaume décide de redonner vie et puissance au château : le grand et robuste donjon quadrangulaire est érigé à l’identique des ouvrages fortifiés britanniques initiés par Guillaume Outre-Manche (dont la Tour de Londres, Rochester, Norwich,...) . Donjon que viendra compléter quelques décennies plus tard un plus petit aménagé en résidence.
1150 - Construction du petit donjon au sud de la forteresse sous le règne des Plantagenêts. C’est un espace de défense et également de résidence. Henry Plantagenêt, arrière petit-fils de Guillaume, épouse Aliénor d’Aquitaine. Le royaume anglo-normand est à son apogée.
1174 – Le Roi d’Écosse Guillaume le Lion signe le traité de Falaise le 8 décembre. Alors qu’il est prisonnier d’Henri II Plantagenêt, dans la forteresse de Falaise. Il se Reconnaît vassal du roi d’Angleterre.
1204 - La Normandie passe sous la bannière française : les troupes de Philippe Auguste s’emparent de la forteresse. L’invulnérabilité du château est renforcée en moins de 3 ans (1207) par l’imposante et guerrière tour circulaire Philippe Auguste (Talbot) . Trop fragile, la porte-tour qui défend les donjons est remplacée par un châtelet puissamment armé.
1418 -1450 - Plantagenêts anglais et Valois français guerroient depuis bientôt plus de 70 ans pour la suprématie domaniale. Revers de l’histoire : les Anglais s’emparent et occupent le château.
1589 - Les canons d’Henri IV grondent. La place forte capitule, perd à tout jamais sa fonction militaire active et cesse d’être entretenue. C’est le déclin à peine troublé par le casernement d’une poignée de militaires qui occuperont dès lors les « maisons » de son enceinte.
1709 - Vente aux enchères : la dynastie d’Aubigny-Morell vicomtes et gouverneurs, s’y installe.
1772 - Les fossés sont aménagés en vergers, toutes les toitures s’effondrent, les murs se délabrent et l’insécurité est telle que la démolition est envisagée. Trop cher : le projet est abandonné.
Ci-dessus, à gauche, gravure montrant la tour et les donjons du château de Falaise, croquis de 1817.
1790 - Nouvelle destinée : l’administration suggère la transformation des donjons en gendarmerie et maison d’arrêt. Au grand dam des élus falaisiens qui optent – avec succès - pour la construction d’un collège en lieu et place de la demeure vicomtale et de ses dépendances.
1803 - premier coup de pioche du collège, la dégradation des donjons s’accentue. En dépit de quelques tentatives de réfection, l’édifice menace ruine.
1840 - Emu, Prosper Mérimée, homme de lettres et premier ministre des Beaux-Arts, fait classer donjons et enceinte « monuments historiques ».
1851 – La statue équestre de Guillaume est érigée par Louis Rocher.
1863-1912 - Sur ordre de Napoléon III, Ruprich-Robert, élève de Viollet Le Duc (célèbre architecte auteur de la restauration, notamment, de Notre Dame de Paris, l’abbatiale de Vézelay, Carcassonne, le château de Pierrefond,...) établit et s’attelle à un programme de « sauvetage » plus que de restauration des donjons et d’assainissement des fossés. Travaux longs et fastidieux que la mauvaise qualité des matériaux utilisés et les désaccords incessants des donneurs d’ordre viendront sans cesse perturber.
1944 – Les bombardements détruisent la ville à 80 %. Les donjons restent debout mais la chapelle et l’essentiel du collège sont détruits. Après la Seconde Guerre Mondiale, il s’ouvre progressivement au public.
1950 – 1960 : Des fouilles archéologiques sont entreprises au pied du grand Donjon. il y a plusieurs campagnes de travaux sur les remparts (restauration, reconstruction au sud-est).
1985 - La ville, propriétaire du site, décide de faire du château un haut lieu du tourisme normand, créateur d’emplois, pourvoyeur d’activités commerciales, ambassadeur de marque pour son image. Et le château d’entrer dès lors dans plus de deux décennies de longs et complexes travaux de restaurations, d’aménagements, de fouilles, d’« écriture » du passé, et de mise en sécurité pour accueillir un public qui se presse toujours plus nombreux dans le château aujourd’hui le plus visité de Normandie.
1986 à 1996 - La restauration des donjons, réalisée sous la direction de Bruno Decaris, architecte en chef des Monuments Historiques, a permis de sauver les murs porteurs, de recréer les circulations intérieures et d’aménager le site pour des visites et des animations ponctuelles. (NB - La totalité des travaux a été financée par l’État, le Conseil Général et la Région).
1997 - Les donjons accueillent de nouveau les visiteurs.
1998-2001 – Fouilles archéologiques préventives dans la haute cour et au cœur de l’enceinte. (Entreprise : INRAP)
juin 2001 - Une constatation s’impose : les monuments historiques « vides » n’attirent que modérément le public et restent visités de manière confidentielle. Bien avant même la fin des travaux, un parcours scénique des plus belles pages de l’histoire du château et de ses illustres hôtes est donc réalisé. Parallèlement, une vaste campagne de fouilles archéologiques est entreprise sur le site de la Haute-Cour (1998-1999). Les résultats sont déterminants pour l’avenir du château. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).
2001-2003 – Restauration de la haute cour, des courtines et du châtelet d’entrée. (Architecte en Chef : Daniel Lefèvre)
2003-2004 - Ayant dégagé d’importants vestiges des défenses réalisées au début du 13e siècle, les archéologues ont ainsi pu retracer assez précisément l’« image » du site de l’époque, avec ses courtines, son châtelet d’entrée à deux tours et un profond fossé que franchit un pont dormant et mobile. Désormais, l’environnement du château devenait plus cohérent autour des donjons dont la vocation défensive apparaissait maintenant clairement. Devant de telles découvertes, la Ville décida de restaurer la Haute-Cour. De 2003 à 2004, sous la conduite de Daniel Lefèvre, le nouvel Architecte en chef des Monuments Historiques chargé des travaux, les vestiges bien conservés sont relevés à l’identique alors que ceux d’entre eux moins lisibles, disparus mais avérés, sont évoqués par des maçonneries sèches et des gabions. Quant au pont, complètement détruit par les constructions du 19e siècle, il est remplacé par une structure contemporaine en bois et métal. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).
Dessin ci-dessus : vue des donjons en perpective coupée par M Bruno Decaris, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
2003 - Le bâtiment d’accueil, élément totalement indispensable pour le public, qui jusqu’alors manquait cruellement, est inauguré. Bâti le long du rempart nord du château, sur le site du logis vicomtal, le bâtiment, d’allure contemporaine, s’appuie sur les vieux murs qui, de 2001 à 2003 bénéficièrent d’une importante restauration. (NB - programme financé à 80 % par diverses aides).
2006 – Début de la restauration des remparts du Château. (Architecte : D. Lefèvre) Fin en 2011.
2007- 2008 – Parallèlement aux travaux, suivis archéologiques sur les remparts. (entreprise : Joseph Mastrolorenzo) et fouilles préventives sur le bastion nord-est (entreprise : Oxford Archaeology).
2008 : Une découverte scientifique majeure. Elle confirme que le Château de Falaise était, dès l’an mil, un puissant château fort en pierres d’une qualité exceptionnelle (enceinte, escarpe et contrescarpe maçonnées)." [4]
Légende
" La légende que nous mentionnons se rapporte à la naissance de Guillaume le Conquérant et par conséquent à l'histoire de son père, Robert le Magnifique. La tradition est fort bien connue. C'est en remarquant Arlette lavant son linge à la fontaine que Robert manifesta son désir de l'amener en son château. Certains chroniqueurs ont affirmé que c'était en se penchant à la fenêtre de sa demeure que le duc découvrit le charme de la jeune fille. D'autres chroniques, celles de Wace et de Benoît Sainte-Maure prétendent que c'est au retour de la chasse que Robert aperçut Arlette. Peu importe les circonstances de la rencontre, puisque la conclusion fut que le duc montra aussitôt son enthousiasme et qu'il dépêcha ses hommes pour obtenir le consentement du père d'Arlette, tanneur en la cité. Ce dernier se montra de prime abord intraitable devant la requête qu'on lui présentait de conduire sa fille à la merci du duc. Ce serait, dit la tradition, un oncle, frère du tanneur, ermite en la forêt d'Andaines, qui amena la décision favorable du père. Robert alors envoie une escorte pour accompagner la jeune Arlette jusqu'à lui et fait donner au père l'assurance que sa fille lui sera rendue « avant que ne chante l'alouette huppée ». Cependant Arlette émet ses exigences. Elle ira au château traitée en noble Dame. Faveur lui est donnée. C'est le palefroi de Robert qui la porte à la vue de tous jusqu'à la poterne dont elle fit ouvrir la grande porte. La légende nous dit que lorsque le duc eut « fait son plaisir d'elle » il la laissa s'endormir. Pendant son sommeil, elle émit maints soupirs qui intriguèrent Robert, lequel s'empressa de l'interroger dès son réveil. « J'ai songé, dit-elle, que de mon corps croissait un arbre contre le ciel et que de son ombre toute la Normandie était couverte. » Quand le temps que la nature demande fut écoulé, Arlette mit au monde un joli garçon qui se prénomma Guillaume. D'autres récits prétendent, sans doute pour rejoindre l'histoire, que c'est au cours de sa grossesse qu'Arlette vit en rêve un arbre surgir de son sein et que l'ombre de cet arbre couvrait à la fois la Normandie et l'Angleterre, ce qui constituait une judicieuse prédiction. " [5]
Sources :
[1] Wikipédia
[2] http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-falaise-premier-chateau-normand-en-pierre-22159.php
[3] http://www.chateau-guillaume-leconquerant.fr/web/histoire.php
[4] extraits de http://www.falaise.fr/wp-content/uploads/2009/06/falaisemag6.pdf et de http://www.falaise.fr/
[5] Extrait de Légendes de Basse-Normandie – inventaire communal - par Édouard Colin, Charles Corlet Éditions, 1992
Bonnes pages :
http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article743
http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/falaise-donjon.html
http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/falaise-enceinte_castrale.html
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