•  LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)     On trouve à Mortemer (-sur-Eaulne) en Seine-Maritime (à ne pas confondre avec l'abbaye de Mortemer dans l'Eure) les ruines d'un donjon du 12e siècle et du 14e siècle inscrites par arrêté du 1er octobre 1941. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : photos à gauche et au centre extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php ; à droite, vestige du donjon du château de Mortemer(-sur-Eaulne) dont celui de Conisbrough (Yorkshire, Angleterre) est le jumeau à une plus grande échelle. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)

     

    Plan du site de Mortemer ; blason de la famille Mortimer par User:JaspeCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Jaspe., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3371844

     

    Guilmeth, 1838 :

     

         Mortemer - En 1066, un Hugues de Mortemer combattit à la terrible journée de Hastings, dont la victoire donna à Guillaume-le-Bâtard, duc des Normands, le royaume d’Angleterre. En 1096, un autre seigneur de Mortemer, accompagné d’un de ses parents nommé Jean, suivit à Jérusalem le duc Robert II (Courte-Heuze.) - En 1493, il existait, à Mortemer, deux églises paroissiales et un prieuré.

     

         On voit encore, en cette commune, les traces de l’antique manoir des sires de Mortemer : comme tous les manoirs du Moyen Âge, ce curieux donjon, ces énormes pans de murs sont pour le philosophe
    et l’historien une source inépuisable de sérieuses réflexions. »
    [3]  

     

    Mortemer-sur-Eaulne :

     

          " Epoque franque ou normande. — On ne saurait s’occuper de Mortemer sans saluer les gigantesques débris du château de la famille de Mortemer, si illustre en Angleterre et en Normandie. Le moine Benoît de Sainte-Maure a célébré ce castel dans sa Chronique, et c’est près de lui que l’on place la grande bataille de 1055 entre les Français et les Normands.
          Assez près de ce château, on remarque un terrassement énorme dont on ne peut déterminer la forme ni le but. Ce grand mouvement de terrain doit remonter à une haute antiquité.
          M. Mathon me signale encore à Mortemer un reste de tour ronde qu’il croit antique. Il pense que cette construction en brique, silex et pierre de moyen appareil, pourrait être antérieure à la châtellenie.
         Epoque incertaine. — Je crois devoir ranger parmi les choses que je n’ai pu classer avec connaissance de cause les différents objets que M. l’abbé Decorde assure avoir été trouvés dans les fossés et parmi les débris du château de Mortemer. Ce sont des fers de flèche, des éperons, des clefs, des boucles, une lance, des monnaies, une portion de chaudière en cuivre. M. Joly, propriétaire des ruines, en conserve chez lui une partie ; une autre a été offerte au Musée de Rouen.
    L'abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur le canton de Neufchàtel-en-Bray, » p. 164-75. " [4] 

     

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    Photos ci-dessus consultables sur l'excellent site : http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2010/01/07/16417559.html

     

    La famille Mortimer :

     

         « La famille Mortimer est une importante famille du baronnage anglo-normand, issue de la noblesse du duché de Normandie. Elle tient son patronyme du village éponyme de Mortemer (Seine-Maritime) qui, plus tard, s'anglicise en Mortimer en Grande-Bretagne.

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)     Le primogéniteur de cette famille est Roger de Mortemer († vers 1080), dont la parenté n'est pas certaine et qui est châtelain de Mortemer. Il est possible qu’il ait été le fils de Raoul de Warenne et de sa femme Béatrice, probable descendante du duc Richard Ier de Normandie. Les Mortimer seraient donc apparentés à la famille de Warenne. Une branche de cette famille s'implante en Angleterre durant la conquête normande de l'Angleterre probablement avec Raoul de Mortimer, le fils de Roger. Elle devient prééminente dans la politique anglaise avec Roger (III) († 1282), proche du roi Édouard Ier d'Angleterre et atteint le faîte de sa puissance durant les trois dernières générations, un Mortimer devenant héritier présomptif du trône d'Angleterre. La lignée mâle principale s'éteint en 1425. » [1]

     

    Ci-dessus : " Le donjon de Conisbrough (Yorkshire – Angleterre), frère jumeau de celui de Mortemer(-sur-Eaulne). Ils furent probablement édifiés à la fin du 12e siècle par Hamelin Plantagenêt (demi-frère du roi Henri II Plantagenêt), époux d’Isabelle de Varenne. " Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/familles-warren/

     

    Membre remarquable : LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)    

         « Roger de Mortemer († vers 1080), seigneur de Saint-Victor-en-Caux. C'est probablement le duc de Normandie Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant) qui lui donne la garde du château de Mortemer (Seine-Maritime), à la frontière normande sur la route d'Amiens.

     

    Photo ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)     Il a d'importants domaines dans le Pays de Caux et épouse Hawise, une aristocrate qui est héritière de terres dans le diocèse d'Amiens. Pour ces terres, Roger fait hommage à Raoul, comte de Valois. En 1054, quand le roi Henri Ier de France envahit la Normandie, le comte Raoul est capturé après la bataille de Mortemer. Peu après Roger est banni pour l'avoir fait libérer. Il se réconcilie plus tard avec le duc, et il retrouve ses possessions à l'exception du château de Mortemer qui est confié à Guillaume de Warenne, qui est probablement son frère. Il meurt avant 1086. » [1]

     

    Pour ses descendants voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Mortimer

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)

     

    « Le duc de Normandie Guillaume le Bâtard vainquit les Français à la bataille de Mortemer et envoya un messager au roi Henri de France vaincu. » Illustration des Chroniques de Saint-Denis, 14e siècle par Chroniques de Saint-Denis http://www.bl.uk/catalogues/illuminatedmanuscripts/ILLUMIN.ASP?Size=mid&IllID=44046, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14571313

     

    1054 : la bataille de Mortemer :

     

         « À la fin de l’hiver 1053-1054, deux armées franco-angevines envahissent la Normandie. Au nord, l’armée menée par Eudes traverse la Bresle pour atteindre le pays de Bray. Au sud, l’armée dirigée par le roi et Geoffroy Martel franchit l’Avre et attaque le comté d'Évreux. Le projet est de réunir les deux armées devant Rouen, la capitale du duché de Normandie.

         En face, Guillaume choisit une attitude défensive : il constitue également deux armées, l’une composée des contingents du pays d’Auge, du Cinglais, du Bessin, du Cotentin, de Mortain, d’Hièmes et dirigée par lui-même contre l’armée du roi et l’autre commandée par Gautier Ier Giffard et Robert d’Eu Hugues de Gournay, Hugues II de Montfort, Guillaume Crespin en pays de Bray. Les deux armées ont pour ordres d’éviter l’affrontement et de surveiller les corps adverses, pour n’agir qu’au moment le plus propice.

          Profitant de la négligence des Français, les Normands attaquent pendant la nuit le camp français, mettant le feu au village. Surpris dans leur sommeil, les Français sont anéantis et les Normands remportèrent une victoire facile. Les troupes françaises furent mises en déroute et dispersées après avoir éprouvé des pertes assez graves en morts et en prisonniers. Le frère et le chambellan du roi prirent la fuite. À la suite de ce combat, « il n’y eut si petit varlet qui ne fit quelque prisonnier et qui ne se fût emparé de deux ou trois chevaux de bataille. » (…) Informé du désastre des siens, le roi perdit courage à ce nouvel échec et abandonna la coalition dont il était le chef et fit la paix avec Guillaume. » [1] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Mortemer

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE MORTEMER (Seine-Maritime)     « En 1164, Isabelle, arrière-petite-fille de Guillaume de Warenne, épouse le sire Hamelin Plantagenêt, demi-frère du roi Henri II Plantagenêt. C'est dans cette seconde moitié de 12e siècle qu'Hamelin Plantagenêt, devenu comte de Surrey, fera construire les tours maîtresses de Mortemer et de Conisborough (Angleterre). » [2]

      

     

     

    Ci-dessus, une photo extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2010/01/07/16417559.html

    [3] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe - Partie 3 par Auguste Guilmeth - éditeur  :  (Paris) 1838 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214169x/f156.item.r=motte%20de%20Foucarmont

    [4] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.332 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2010/01/07/16417559.html

    O https://chateau-de-bellencombre.com/mortemer-et-mickey-mouse/

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  • LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

     

    Ci-desus, des cartes postales : à gauche, le château de Longempré ; au centre, le château de Pont-Saint-Pierre et à droite, une photo aérienne de ce même château de Pont-Saint-Pierre extraite du site géoportail.

     

           Pas toujours facile de s'y retrouver... Il semble en effet y avoir souvent confusion entre le Castellet (ou Catelliers), la motte du Bourg (les premiers sites fortifiés) [cette motte du Bourg est située sur la commune voisine de Flipou, voir ici], le château de Malemaison/de Roncherolles/de Pont-Saint-Pierre qui a précédé l'actuel château de Logempré [ Longempré ? ] des 15-16e s., le château féodal en ruine en face de Douville-sur-Andelle qui porte à tort ce nom de Logempré et voire même le " château des Hiboux " (dépendance de la filature Levavasseur datant du 19e siècle !...

         Plusieurs fortifications se sont en effet succédées, à différentes époques, sur le territoire de Pont-Saint-Pierre. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

      

    Document ci-dessus extrait de ce même document [7]

     

       « On peut considérer qu'il y a eu cinq demeures seigneuriales sur le territoire de l'actuelle commune de Pont Saint-Pierre, dont un seul reste debout de nos jours. Ce sont :

    1. Le Catelier, château fortifié du 11e et 12e siècles, qui dominait la paroisse de Saint-Pierre.

    2. La Malmaison, qui se trouvait sur le site de l'actuel château de Pont Saint-Pierre

    3. Le château de Douville, construit presque en même temps que la Malmaison.

    4. Bernière, alias la Garenne ou les Maisons, dont il reste peu de traces, dans un bouquet d'arbres, entre l'église de Pont-Saint-Pierre et le château de Douville .

    5. Logempré, l'actuel château de Pont Saint-Pierre. » [7]

     

          Pour y voir plus clair, ci-dessous un article de l'Association " Histoire du Val de Pîtres " [NdB] :

     

    « Un château oublié : le château de Douville, dit à tort de Logempré

     

         « Le château de Douville était assis dans les prairies au bord de l’Andelle, mais sur la rive droite de cette rivière, qui le séparait du village; Les ruines qui subsistent de cette forteresse font en réalité partie du territoire de Pont-Saint-Pierre. […] La partie la plus ancienne, le donjon, fut élevée dans la seconde moitié et probablement dans le dernier quart du 12e siècle. […] C’était une tour carrée flanquée aux angles de quatre tours rondes reposant sur un soubassement polygonal.»

          Louis Régnier, l’auteur d’une brochure publiée en 1909 et traitant entre autres des châteaux de Douville et de Logempré introduit son sujet en se plaignant des confusions de noms. « Les historiens et les archéologues qui ont écrit sur cette partie de la vallée de l’Andelle ont embrouillé comme à plaisir les faits qui se rapportent au château de Pont-Saint-Pierre et aux châteaux voisins: ils ont confondu ces différents manoirs, et les faiseurs de cartes postales illustrées, plus excusables, sont venus, en ces derniers temps, ajouter au chaos. »

         Après cet avertissement, l’auteur nous expose ce qui vient d’être lu sur le château de Douville, qui passe de mains en mains : Longchamp, Ponthieu, la Haye,Calleville, Montfort, puis passe aux Anglais : Talbot,Cherwyn, et retour aux Calleville, puis Longchamp, Tiercelin, jusqu’en 1610, mais il est alors abandonné, sert de carrière de pierres et passe avec le fief de Douville entre les mains des Roncherolles.

         Dans ce cas qu’en est-il du château de Logempré ? La réponse de L. Régnier, après une longue démonstration, est sans appel : « il y eut, au Moyen-âge, dans la vallée de l’Andelle, à l’est de Pont-Saint-Pierre, deux châteaux-forts distincts et tout à fait indépendants : d’une part le château de Douville ; de l’autre la Malemaison, détruite en 1359 et rebâtie au commencement du règne de Charles VI sous le nom de Logempré » (c’est-à-dire, le lecteur l’aura compris, le château de Pont-Saint-Pierre ). » [5]

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

     

         « Le bourg de Pont-Saint-Pierre remonterait à l'époque mérovingienne (vers le 5e siècle). Cependant on peut supposer une origine plus ancienne, partant de l'hypothèse qu'une voie antique reliant Rotomagus (Rouen) et Lutèce (Paris) passait par la vallée de l'Andelle.  

         Avant 1809, il existait deux paroisses. Tout d'abord Saint-Pierre, (sur la rive droite de l'Andelle, ressortissait au bailliage de Rouen) qui donna son nom au pont qui enjambe l'Andelle, « le Pont Saint-Pierre ». Le bourg était groupé autour de celui-ci, l'église se situait entre la rue Raban et celle de Flipou, elle fut démolie sous la Révolution, après avoir été vendue comme bien national.

         La deuxième paroisse, Saint-Nicolas, dont l'église remonte au 12e siècle, faisait partie de l’archidiaconat du Vexin et du bailliage de Gisors. » [3]

     

    LE CASTELIER de PONT-SAINT-PIERRE :

     

         « Castellier, castelet, châtelet, etc. : c'est un ouvrage fortifié. Celui de Pont-Saint-Pierre a été construit vraisemblablement avant 1050, date à laquelle Pont-Saint-Pierre est mentionné comme burgus (agglomération autour d'un château) dans la Grande Charte de Lyre.

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     L'ouvrage était, pour cette époque, relativement important : 160 à 170 m dans sa plus grande dimension, des fossés de 20 m de large entourant une enceinte de 100 m sur 70 m, avec une tour sur un tertre qui, bien qu'il ait été arasé dépasse encore de 6 m le niveau du château. La pente des talus reste encore aujourd'hui très forte, il s'agissait d'un bon ouvrage de défense.

         Il était complété d'un poste d'observation, que l'on appelle la motte du bourg, situé à environ 300 m, dont il reste une butte encore importante. L'hypothèse selon laquelle cette motte serait le reste d'une construction érigée lors d'un siège a été évoquée. » [7]

     

    Ci-dessus, relevé topograhique du Castelier extrait de ce même document [7].

     

         « Aux 11e-12e siècles, les rois-ducs Guillaume le Conquérant et Henri Ier Beauclerc ont un château (le Catelier ou Castelet) à Pont-Saint-Pierre, confié à leur vassal et parent FitzOsbern seigneur de Breteuil. » [1]

     

         « Vers 1119, Eustache-de-Breteuil, étant en guerre contre Henri Ier d'Angleterre, y fit établir des fortifications. Presque aussitôt après, Henri Ier vint les incendier. " [3]

     

         « D'après Nicolas Koch, archéologue de l'Université de Rouen, le Catelier faisait vraisemblablement partie d'ouvrages construits dans le deuxième quart du 11e siècle, lors de la minorité du duc Guillaume, destinés à former une ligne de défense contre les rois de France.

         On sait par Orderic Vital que ce château a été donné par Robert Courteheuse (fils de Guillaume le Conquérant), à Eustache de Breteuil, (petit-fils de Guillaume Fitz Osbern, le plus proche compagnon de Guillaume le Conquérant). Cet Eustache avait épousé Juliana, fille d’Henri Beauclerc, et donc petite fille de Guillaume le Conquérant, mais se retournant contre son beau-père (voir le récit qui suit) Eustache fait fortifier le Catelier en 1119.

         C'est à cette occasion qu'eut lieu l'épisode qui montre à quel point les mœurs de l'époque étaient restées barbares... Le voici, raconté par Orderic Vital, que tous les récits postérieurs recopient plus ou moins (l'orthographe est celle de la traduction du 17ème siècle) :

         « ... Eustache de Breteuil, gendre de Henri, fut engagé par ses compatriotes et ses parens à quitter le parti du Roi (Henri), si ce monarque ne lui rendait pas la tour d'Ivri* qui avait appartenu à ses prédécesseurs. Le Roi différa de le satisfaire en cela pour le présent, mais il le lui promit pour l'avenir, et, par des paroles flatteuses, le retint à son service, et dans des dispositions pacifiques. Comme ce prince ne voulait pas être mal avec Eustache, parce que celui-ci était un des plus puissans seigneurs de la Normandie, avait beaucoup d'amis et de vassaux, et possédait des places très-fortes, il lui donna en otage, pour lui servir de garantie et se l'attacher plus fidèlement, le fils de Raoul-Harenc, qui gardait la tour d'Ivry, et reçut de lui en échange ses deux filles, qui étaient les petites filles du Roi. Cependant Eustache ne se comporta pas bien à l'égard de l'otage qu'il avait reçu : car, par le conseil d'Amauri de Montfort, qui ourdissait adroitement des trames perverses, […] il arracha les yeux au jeune homme, et les envoya à son père qui était un vaillant chevalier. Le père, irrité de cette action, alla trouver le Roi, et lui raconta les malheurs de son fils. Ce monarque en fut vivement affligé, et livra ses deux petites filles à Raoul pour qu'il se vengeât aussitôt de tant de déloyauté. Raoul Harenc, avec la permission du Roi en courroux, prit les filles d'Eustache, et, pour venger son fils, leur arracha cruellement les yeux et leur coupa l'extrémité du nez. ….. Quand ils eurent appris cette mutilation, le père et la mère s'affligèrent à l'excès. Eustache fortifia ses châteaux de Lire, de Glos, du Pont-Saint-Pierre et de Paci. Il en ferma soigneusement l'accès, afin que le Roi ou ses partisans n'y pussent pénétrer. 

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     Malgré les travaux de fortification d'Eustache, Henri Beauclerc réussit à prendre le château, qu'il incendie et fait raser (Eustache défendait pendant ce temps son château de Lyre, tandis que Juliana résistait à son père dans Breteuil, et tentait même de l'assassiner traitreusement, après l'avoir invité à une entrevue pour négocier (à sa décharge, celui-ci avait quand même livré ses deux filles pour qu'on leur arrache les yeux), mais elle rate son coup, et, raconte Orderic Vital : « elle rendit le château à Henri, mais ne put obtenir de lui de sortir en liberté. D'après l'ordre du roi, elle fut forcée de se laisser glisser du haut des murs sans pont et sans soutien, et descendit ainsi honteusement jusqu'au fond du fossé, en montrant ses fesses nues. Le fossé du château était rempli des eaux de la saison, et la gelée, qui les glaçait, refroidissait justement, d'une manière cruelle, la chair délicate de la princesse qui s'y plongea dans sa chute.. »

         Henri donne le fief, contenant le val de Pîtres et Pont-Saint-Pierre, à Raoul de Tosny. Son fils Roger reconstruit le Catelier, de manière efficace car en 1136 il résiste à un mois de siège avant d'être pris, dans le cadre d'une guerre de succession qui survient après la mort sans héritier direct d'Henri Ier Beauclerc, mort d'une indigestion d'anguilles, ou de lamproies, à Saint-Denis-en-Lyons (aujourd'hui Lyons-la-forêt).

         Puis les Tosny, qui ont récupéré leur fief de Pont-Saint-Pierre après réconciliation, abandonnent le château, semble-t-il en bon état, et font construire la Malmaison sur le bord de l'Andelle. Ils cherchent vraisemblablement plus d'espace, et la proximité de la rivière. » [7] 

     

    Photo ci-dessus extraite de ce même document [7]

     

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    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     Les fortifications d'Eustache de Breteuil étaient, selon toutes apparences, celles dont il reste des vestiges vers l'extrémité en saillie de la colline rapide qui s'élève au-dessus du bourg actuel. Ce sont deux monticules de terre, vulgairement désignés sous le nom de Vieux-Forts, et dont l'un, isolé par un retranchement profond, est appelé le Catelier l'autre, qui pouvait être le refuge de la population, la Motte-du-Bourg.

     

    [Voir pour cette motte du Bourg à l'article "Les remparts de Flipou" ici et également le document PDF ci-après] 

     

         L'année suivante, Eustache de Breteuil donna cette terre, avec la vallée de Pitres, à Raoul II, comte de Conches, pour avoir aidé à la défense de Breteuil contre Louis le Gros.

         En 1156, Thibaut, comte de Blois, guerroyant contre le comte de Conches, assiégea Pont-Saint-Pierre pendant tout un mois. Robert, comte de Leicester, s'en rendit maître dans la même année.

         La première baronnie que Philippe-Auguste, en 1204, érigea en Normandie fut celle de Pont-Saint-Pierre : il y annexa Romilly, Pitres et la forêt de Longboel.

         C'est sans doute au temps de Philippe-Auguste que fut construit un château dont on peut voir une tour en ruines au milieu des prairies en face de Douville. » [3]

     

    Ci-dessus, dessin extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France Année 1921 Volume 18 Numéro 8 - Article de Léon Coutil sur le canton de Fleury-sur-Andelle - pp. 189-196 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

     

    " Pont-saint-pierre (Eure). Le Castellier

     

         Placé à l’extrémité d’un éperon retaillé par deux routes, le site domine la vallée de l’Andelle et le village. Le relevé topographique a été dessiné à partir d’un plan coté réalisé en 1970. Une enceinte subrectangulaire de 70 m x 40 m est intégralement ceinte d’un fossé de 15 m d’ouverture. Vers le NE, les défenses sont augmentées d’une levée de terre rectiligne de 4 m d’élévation. L’intérieur de l’enceinte est très mouvementé, notamment le flanc NE, avec un monticule aux pentes raides, vraisemblable cône d’effondrement d’une tour d’environ 9 m de côté qui serait conservée sur une hauteur de 11 m. Dans l’angle ouest, une cavité de forme rectangulaire, de 10 m x 18 m, pourrait être le vestige d’une structure encavée, éventuellement un cellier aménagé sous un bâtiment. Aucun enclos supplémentaire n’a été repéré, cependant il aurait pu exister une structure, en contrebas, vers le NE, à l’emplacement d’une cour attenante à un château de la fin du 15e s. ce qui aurait ainsi englobé l’église Saint-Pierre, disparue, mais localisée à l’extrémité de l’éperon.

         Le château de Pont-Saint-Pierre est attesté en 1118, lorsqu’il est fortifié, aux côtés d’autres sites, dans le cadre d’opérations militaires. Il est certainement déjà existant vers le milieu du 11e s, lorsque Guillaume fils Osbern, seigneur de Breteuil, fonde l’abbaye de Lyre en la dotant de riches revenus issus notamment du bourg de Pont-Saint-Pierre.  

        Témoignant d’une extension rapide de l’agglomération, un second bourg est créé, avec une église Saint-Nicolas, probablement vers la fin du 11e s. (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [6]

     

    LE CHÂTEAU DE DOUVILLE-S/ANDELLE

    (dit à tort de Logempré) :


        
    « C'est un château assis dans les prairies au bord de l'Andelle sur sa rive droite. La partie la plus ancienne fut élevée vers le 12e siècle. » [2]

     

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    Plusieurs cartes postales anciennes attribuent à tort le nom de Logempré au château féodal de Douville-sur-Andelle. Ci-dessus en bas à droite, photo aérienne extraite du site http://www.photo-paramoteur.com/

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     « Il est construit avant 1195, d'après Reigner, donc avant la Malmaison, dans le cadre d'une ligne de défense anglo-normande contre les visées du roi de France. Il présentait la particularité de posséder une tour carrée.

         Un document de 1203 montre Jean sans Terre (roi d'Angleterre) faisant payer les arrérages de soldes des soldats qui le gardent et envoyer une nef (un bateau) du vin, sans doute pour soutenir le moral de ses troupes. 

          Après la chute de Château gaillard en 1204, qui permet à Philippe Auguste d'asseoir son pouvoir sur l'ensemble de la Normandie, le château n'a plus d'intérêt défensif, mais reste une habitation qui passe entre les mains de famille françaises successives: Longchamp, Ponthieu, Calleville, Monfort, puis il est pris sans coup férir par les Anglais en 1418 , soit trois ans après de désastre d'Azincourt.

         Le célèbre John Talbot le refuse alors, lui préférant et obtenant celui de Pont-Saint-Pierre.

            D'après Auguste Le Prévost, un mariage y a été célébré en 1492, ce qui montre qu'il devait encore être habité. Ensuite, il servira de carrière de pierres, comme beaucoup de ces ouvrages fortifiés. » [7]

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

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    Ci-dessus : 1-2-3-4 photos d'Olivier N. extraites de l'excellent site :  http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2009/11/13/15781158.html; 5-6-7 photos extraites de http://histoireduvaldepitres.blogspot.com/2018/12/les-chateaux-de-pont-saint-pierre.html

     

          " Douville, sur la commune de Pont-Saint-Pierre, département de l’Eure.

         Charles-Laurent Salch date les ruines du château de Douville-sur-Andelle de la fin du 12ème s. La base Mérimée propose la seconde moitié du 12ème s. pour le donjon et la première moitié du 13ème s. pour l’enceinte.

         Bruno Lepeuple *, après analyse des archères et des sources écrites, propose pour la construction du donjon la période suivante : après 1136 et avant 1195 et pour l’enceinte, après 1219 (destruction du château de Radepont qui servira de carrière de pierres).

         Ces quelques sources médiévales relatent le paiement de la solde des soldats stationnés à Douville, en février 1203 ; l’envoi de fonds pour fortifier la « maison » située à Douville, en avril 1203 ; un litige entre le seigneur de Douville et le Chapitre Notre Dame de Rouen sur le pont menant au château en 1221 et un mariage célébré au château en 1412 ou 1413. La base Mérimée précise que l’abandon du château serait intervenu au 16e s.

     

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    Photos ci-dessus extraites de ce même et excellent site que nous recommandons : http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/douville.html 

     

         B. Lepeuple décrit également les ruines : enceinte rectangulaire flanquée au sud-est d’une tour circulaire ouverte à la gorge et à l’ouest d’un « châtelet d’entrée ». Au centre, vestiges d’un donjon (en deux ensembles) qui à l’origine était une structure carrée flanquée à chaque angle d’une tour ronde. Le donjon était puissamment défendu car chaque niveau devait être percé d’une vingtaine d’archères. "

    * Bibliographie : Châteaux et paysage dans la vallée de l’Andelle (XIe –XIIe siècles) - mémoire de maîtrise d’archéologie médiévale – Rouen 2000-2001 (non publié)." [4]

     

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    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) Le manoir de Bernières

         " Il n'en reste presque plus de traces, à part un bouquet d'arbres qui montre qu'à cet endroit la terre pleine de pierres n'est pas labourable…

         C'était plutôt un manoir, dont on sait qu'il existe en 1204, car Philippe Auguste, nouveau maître du territoire qu’il vient de reprendre aux Anglais, le donne à Raoul de Boulogne, alors que la Malmaison est remise aux Hangest, partage de fief qui suggère des tensions entre les vainqueurs.

         Duchemin signale qu'un Guillaume Maignard, sieur de Bernières et conseiller du roi, obtient en 1404 l'autorisation de créer un pigeonnier.

         On trouve aussi la trace d'une autorisation par le propriétaire de château de Douville de prendre de l'eau dans l'Andelle pour alimenter le manoir.

         Le manoir sera vendu et revendu, il passe entre autres dans les mains d'Olivier Le Daim, barbier et âme damnée de Louis XI, jusqu'à arriver en possession des Roncherolles, qui au 17e train réunifient le fief de Pont-Saint-Pierre (ils rachètent Douville, Romilly, La Neuville) autour du château de Logempré et en 1646, la construction d'une chapelle Saint-Jacques fait penser que nous sommes peut-être sur une branche de chemin de Compostelle. " [7]

     

    Ci-dessus, document extrait de [7].    

     

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    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

     

    LE CHÂTEAU DE PONT-SAINT-PIERRE :


         Le « château de la Malemaison » a précédé celui de Logempré, actuel château de Pont-Saint-Pierre [NdB] :

         « On sait peu de choses sur ce château, si ce n'est que sur son emplacement sera construit Logempré (le château actuel) avec l’argent obtenu comme dédommagement de sa destruction.

         Ce n'est pas la mauvaise maison, mais la « mâle maison », ce qui suggère qu'il s'agissait encore d'une construction fortifiée, qui est détruite en 1359, sous le règne de Jean II le Bon, roi de France, alors prisonnier en Angleterre depuis sa défaite à Poitiers, sur les ordres du futur Charles V, exerçant alors la régence. Depuis 1204, la Normandie est française, les Tosny cèdent la place aux Hangest, qui tiendront pendant deux siècles Pont-Saint-Pierre, première baronnie (dans l'ordre protocolaire) de Normandie. (...)  

          Aubert de Hangest, qui avait sept ans lors de la destruction de Malmaison en 1359, devenu adulte, va protester plus de quinze ans après contre cette destruction auprès du roi Charles V qui lui accorde en 1377 des crédits (20 000 francs or) pour reconstruire la Malmaison, nom que l'on trouve encore employé en 1391.

         La sœur et héritière d'Aubert de Hangest épousant un Roncherolles, le château devient possession de cette illustre famille qui rassemble la baronnie de Pont-Saint-Pierre en rachetant le fief de Bernières.

         Mais en 1418, c'est sous le nom de Logenpré (loge en pré) qu'il est rendu, en même temps que celui de Douville, à Henri V (d'Angleterre). » [7] 

     

          « Le roi d'Angleterre, au 15e siècle, avait donné à Talbot cette résidence, désignée sous le nom de Longempré et qui était fort belle. En 1449, les comtes d'Eu et de Saint-Pol, allant faire le siège de Pont-Audemer, se logèrent au Pont-Saint-Pierre pendant trois jours : leurs troupes expulsèrent du château de Talbot les Anglais qui l'occupaient, puis elles y mirent le feu et le dévastèrent. " [3]

     

         " Donné en 1428 par Henri VI, roi d'Angleterre, à Talbot (prononcer talbotte)...,, qui sera grandement courroucé d'apprendre en 1449 que son château a été repris, saccagé et incendié par les Français, après que la trentaine d'hommes de la garnison, commandée par un capitaine natif des environs de Louviers, se furent rendus, ayant été autorisés à ranger leurs armes et bagages dans l'église Saint-Pierre, encore existante à l'époque.  » [7]

     

         Le château de Logempré ou de Pont-Saint-Pierre « fut construit entre 1490 et 1510. " [2]
     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     " C'est bien l'actuel château de Pont-Saint-Pierre, et non celui de Douville, quoi qu'en aient dit de nombreux auteurs du 19ème se recopiant à qui mieux mieux. (...)

         Les Roncherolles, rentrés en possession du château incendié, ne commenceront à y résider qu'à partir de 1548, soit un siècle plus tard. " [7]

     

         " Ses deux grosses tours, à l'entrée principale, les tourelles en encorbellement, sont les éléments d'une construction de la fin de l'ère ogivale. Le château subit de nombreuses modifications au cours du 17e siècle. (...)

         Selon l'ouvrage La Baronnie de Pont-Saint-Pierre : " La tradition rapporte que pendant cette époque du siège de Rouen et des guerres civiles dans la contrée, Gabrielle d'Estrées, la maîtresse d'Henri IV si connue sous le nom de la Belle Gabrielle, habita le château de Pont-Saint-Pierre ou de Logempré, comme il était encore désigné dans le pays, et auquel plus tard ; les habitants de Pont-Saint-pierre donnèrent le nom de château de Gabrielle. » [2]

     

              " Les conflits France-Angleterre s'éloignent de la Normandie, mais les guerres de religion du 16e siècle prennent le relais, et si Henri IV vient trois fois séjourner à Pont-Saint-Pierre, c'est, au moins la première fois (août 1589), pour y recevoir la reddition de Pont de l'Arche. Ensuite la petite histoire, qui a fait d'Henri IV le Vert-Galant, se complait à raconter ses rencontres avec Gabrielle d'Estrées ... " [7]

     

          " Ce fut à Pont-Saint-Pierre qu'en 1589 Henri IV reçut la reddition de Pont-de-l'Arche. "  [3] (le gouverneur de Pont-de-l'Arche était Le Blanc du Rollet).

     

         « Louis XIV, en 1692, confirma au baron de Pont-Saint-Pierre le titre et la prérogative de conseiller d'honneur au parlement de Normandie. » [3]

     

         « Le 24 septembre 1778, Antoine-Pierre-Thomas-Louis Caillot de Coqueromont, conseiller du roi (Louis XVI), Président en la cour des Comptes de Normandie, acheta la baronnie de Pont-Saint-Pierre, ses terres de Douville à Pitres et le château bien entendu. Son parc est traversé par l'Andelle qui alimente les larges douves. La chapelle du château date du 16e siècle.

         A la suite des événements de la Révolution, le baron émigra, ses biens devinrent biens nationaux, gérés pour le compte de l’État, sous le contrôle de la commune de Pont-Saint-Pierre. La commune fut destituée de ses droits, le 9 avril 1793 pour ne pas avoir envoyé l'état de gestion au district. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)  LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

     

     A droite, plan hypothétique du château de Pont-Saint-Pierre ; à gauche, estampes à la plume du 17ème montrant deux niveaux du château, la cour étant alors fermée par des salles aujourd'hui disparues (fonds Gaignières,extraits du site Gallica.bnf.

     

         " Le château sera vendu en 1760 à Anne-Pierre de Montesquiou-Fésenzac, aristocrate éclairé qui se ralliera à la Révolution, et deviendra général en chef de l'armée des Alpes.

         En 1778 le château et le fief de la baronnie de Pont-Saint-Pierre sont rachetés par Louis Caillot de Coquereaumont, conseiller de Louis XVI, qui émigre dès le début de la Révolution.

         Ses possessions deviennent alors biens nationaux, dont la gestion est confiée dans un premier temps à la commune de Pont-Saint-Pierre qui sera destituée de cette fonction en 1793.

         Une partie des biens est mise en vente et rachetée par la famille d'Houdemare de Vandrimare, descendant des Coquereaumont.

         Le château devient ensuite propriété d'Adrien Josse, maire de Pont-Saint-Pierre comme l’avait été le baron d'Houdemare, puis passera aux mains de la famille Descamps-Béghin (alliance du textile et du sucre). " [7]

     

         Depuis le Moyen-âge, la source Pierval jaillit sous les chênes centenaires du parc du château de Pont-Saint-Pierre. Connue et consommée depuis le Moyen Âge sur le plan local, Pierval a vu ses ventes se développer dès les années 1950 en France, puis s’est étendue progressivement sur les cinq continents. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

     

    Photo à droite extraite du site : http://lespagnol.prod.free.fr/excursions/la_vallee_de_landelle_en_canoe__de_fleury_sur_andelle_a_pont_saint_pierre.html

     

    La baronnie de Pont-Saint-Pierre :

     

         « Au Moyen-Age, la baronnie de Pont-Saint-Pierre se trouve être la "première" de Normandie et est détenue par la famille de Hangest, après les familles de Neubourg puis de Poissy, qui eurent aussi Acquigny et Longboel, Hacqueville. La possession des Beaumont-le-Roger-Neubourg-Warwick s'établit elle-même après celle des Crépon FitzOsbern sires de Breteuil-sur-Iton : or Guillaume II de Breteuil et Raoul de Gaël de Montfort-sur-Meu son gendre se révoltent contre le roi-duc avant 1100, puis Eustache de Breteuil (pourtant gendre du roi-duc Henri Ier Beauclerc !) fils de Guillaume, se soulève à son tour après 1100 en prenant le parti de Guillaume Cliton. Les Breteuil sont alors définitivement vaincus et dépouillés de leurs fiefs en 1119 : Ivry (-la-Bataille) ira à Ascelin Goël d'Ivry-Bréval, Breteuil et Pacy-sur-Eure confisqués seront rendus plus tard à la fille de Raoul II de Gaël de Montfort, Amicie, épouse de Robert II le Bossu de Beaumont-le-Roger-Meulan-Leicester, comte de Leicester et Winchester (leur propre fille Marguerite de Beaumont épousera Raoul IV-V de Tosny, petit-fils de Raoul III-IV qui suit).

         Henri Ier obligea les Breteuil et les Gaël de Montfort à céder Pont-Saint-Pierre, Romilly et Longboël, le val de Pîtres, à Raoul III-IV de Tosny († 1126), seigneur de Conches et d'Acquigny. La fille de Raoul, Gode(c)hilde, tante de Raoul IV-V ci-dessus, transmit Pont, Romilly-Longboël et une moitié d'Acquigny à son mari Henri de Beaumont du Neubourg, fils et frère de deux comtes de Warwick, cousin germain de Robert le Bossu. Leur fille Isabelle de Neubourg les apporta à son époux Robert III de Poissy, seigneur de Malvoisine.

     

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    1. Blason de la famille de Breteuil : http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Breteuil Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As ; 2. Blason de la famille Gaël de Montfort : http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Gael_Montfort Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As ; 3. Blason de la famille de Tosny : http://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&p=raoul&n=de+tosny Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As ; 4. Blason de la famille de Hangest : Par Syryatsu — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2197209 ; 5. Blason de la famille de Roncherolles : Par Tretinville — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16406895

     

         Mais le roi Philippe Auguste saisit les biens de leur fils Robert IV de Poissy vers 1203-1204, pendant la conquête française. Auparavant, les fiefs de Robert s'étaient agrémentés de ceux de sa femme Luce Le Chambellan du Plessis-(Nicole), fille de Brice chambellan d'Henri II et panetier de Normandie (Gouy ; Noyon-sur-Andelle, Radepont, Fleury-sur-Andelle), mais le roi Philippe les avait aussi confisqués pour les donner à un fidèle, Pierre de Moret. Philippe II saisit donc la baronnie de Pont-Saint-Pierre et la donna pour moitié à Aubert II-III de Hangest, avec aussi la moitié de Romilly, Longboël et Pîtres. L'autre moitié de ce que le roi Philippe avait saisi fut restituée à Robert IV vers 1213, avec Hacqueville, Gouy, Noyon-sur-Andelle, Radepont, et la moitié d'Acquigny venue des Neubourg. Pierre de Moret fut dédommagé par le don de Venables par un échange avec le roi, et après la mort de Robert (vers 1213-18 ?) il épousa sa veuve Luce du Plessis (Jean de Moret, demi-frère de Robert V de Poissy) : un accord de famille partagea vers 1218 Radepont, Fleury et Fontaine-Guérard entre les Moret et les Poissy).

         En 1367, la descendante d'Aubert, Isabelle d'Hangest dame d'Heuqueville et de Pont-Saint-Pierre épousa Jean de Roncherolles (à Cuverville). Leur fils Guillaume V de Roncherolles († à Azincourt, 1415) épousa Marguerite de Léon dame d'Hacqueville, héritière des Léon et des Poissy à la fois par son père Guillaume II de Léon d'Hacqueville et par la deuxième femme de son père, Catherine de Léon. Vers 1400, un échange avec les Rohan (Alain VIII et Alain IX) héritiers des Léon (la femme de Jean Ier de Rohan père d'Alain VIII était Jeanne de Léon fille d'Hervé VII), toujours seigneurs de Pont-Saint-Pierre en partie, Radepont, Noyon-sur-Andelle, semble attribuer les biens normands des Rohan aux Léon d'Hacqueville (les Roncherolles par le mariage de Guillaume V évoqué ci-dessus) qui cèdent aux Rohan leurs droits bretons. Ainsi Pont-Saint-Pierre était-il réuni. Les Roncherolles sont seigneurs de Pont jusqu'à la Révolution ; au 18e siècle, les Roncherolles sont titrés comtes ou marquis du Pont-Saint-Pierre. » [1]

     

         Les Roncherolles firent édifier cette demeure après la guerre de cent ans ; en 1760, ils vendirent le domaine aux Montesquiou. Au milieu du 20e siècle, la propriété appartenait à M et Mme Descamps Béghin. [NdB]

     

    C'est une propriété privée, il ne se visite pas.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.cdcla.fr/index.php/Patrimoine-Histoire?idpage=1306&idmetacontenu=352 ou http://www.cdcla.fr/index.php/_minisite2_/display/Patrimoine-Histoire?idpage=1306&afficheMenuContextuel=true

    [3] Extraits remaniés de Dictionnaire topographique, statistique et historique du département de l'Eure de Louis Léon Gadebled, Canu, 1840 https://books.google.fr/books?pg=PA403&dq=ch%C3%A2teau+de+Pont+Saint-Pierre+Eure&id=LCLsfI8ktQEC&hl=fr&output=text

     [4] Extrait de http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/douville.html 

    [5] Extrait de Publication de l'Association " Histoire du Val de Pîtres " http://histoireduvaldepitres.blogspot.com/2011/03/le-chateau-de-logempre.html

    [6] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors: Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation : 2010 https://doi.org/10.4000/archeomed.12795

    [7] Extrait de http://histoireduvaldepitres.blogspot.com/2018/12/les-chateaux-de-pont-saint-pierre.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6901814z.r=Pont-Saint-Pierre

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6901815c

    O http://laneuvillechantdoisel.over-blog.com/article-le-chateau-de-longempre-a-douville-sur-andelle-45938762.html

    O http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

    O http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2009/11/13/15781158.html

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/douville.html

    O http://histoireduvaldepitres.blogspot.com/2018/12/les-chateaux-de-pont-saint-pierre.html

     

     

    PDF ci-dessous : http://la.comm.free.fr/downloads/ptstpierrecatelier.pdf

     

     

         Non loin de Pont-Saint-Pierre se situe la légende de la Côte des Deux Amants qui parfois convoque le baron de Pont-Saint-Pierre :

     

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    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)     Il ne faut pas non plus manquer sur le territoire de Pont-Saint-Pierre les ruines de la filature dite Levavasseur de Fontaine-Guérard. Il s'agit d'une cathédrale industrielle, construite au milieu du 19e siècle sur un ex-bien national et conservée à l'état de ruine depuis son incendie en 1874. Elle est souvent confondue avec l'abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard, qui se trouve à proximité.

     

    Ci-dessus, carte postale d'une dépendance de la filature Levavasseur dénommée également " le château des Hiboux " sur la carte routière. Ci-dessous, les vestiges de la filature Levavasseur.

     

    LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure) LES REMPARTS DE PONT-SAINT-PIERRE (Eure)

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  • LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche) LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche) LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)

     

             C'est à la recherche d'un château qui a complètement disparu que vous convie cet article : « Le château de Hambye était un des plus grands, des plus beaux et des mieux situés du département. » [5] Gerville, 1826. Malheureusement, ses vestiges ont été minés dans la liesse populaire en 1830 !... [NdB]

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche) 

         « Il y avait jadis à Hambye, disent les conteurs de la veillée, trois princesses, trois sœurs, qui voulaient laisser de leur puissance un grand souvenir sur la terre. L'ainée bâtit l'abbaye dont le site a inspiré Octave Feuillet au début de La Petite Comtesse. La seconde éleva le château dont Auguste Vaquerie, sous le toit de Victor Hugo à Guernesey, a raconté la légende, dans Les Miettes de l'Histoire. La troisième creusa le puits seigneurial, « qui descendait jusqu'à l'autre monde. » [1]

     

         « Il ne reste rien du château médiéval des seigneurs de Hambye (les Paisnel), compagnons de Guillaume le Conquérant à la bataille d'Hastings, dont la dernière héritière de la branche, Jeanne Paisnel fut mariée à Louis d'Estouteville, capitaine et défenseur héroïque du Mont-Saint-Michel pendant la guerre de Cent Ans. L'épousée est elle-même fille de Guillaume Paisnel, ancien capitaine du Mont-Saint-Michel. » [2]

     

         « Ne retenant plus l'attention de ses propriétaires, il est petit à petit démoli à partir de 1730. Le Conseil municipal se chargera d'en supprimer les éléments les plus remarquables en faisant sauter le donjon et la tour de Moyon. Le journal " l'Echo du département de la Manche " du 11 avril 1830 relate : "Les antiquaires apprendront avec douleur que la dernière tour du château de Hambye a du être renversée le mardi gras à 2 heures après-midi. Le tambour du lieu l'avait annoncé la semaine précédente, et la foule se faisait fête de voir partir en même temps douze mines pratiquées pour abattre l'antique édifice. " [3] 

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)

     

    Plan hypothétique du site du château d'Hambye ; blason des Paynel par ArocheCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817264 ; blason des Estouteville par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3791288

     

         « Seigneurs des Moutiers-Hubert, près de Livarot, les Painel se seraient établis, au dernier tiers du 11e siècle, dans le Cotentin, à Bricqueville-sur-Mer et à Hambye, acquérant aussi dans le Yorkshire les terres de Drax et de West Rasen. Le premier seigneur de Hambye bien attesté est Guillaume Ier Painel, fondateur du prieuré de Drax dans le Yorkshire puis, vers 1145, de l’abbaye Notre-Dame de Hambye. 

         En 1204 le rattachement de la Normandie au domaine royal sépare la branche des Painel de Hambye de celle de Rasen. Au début du 14e siècle, les premiers font déjà partie des grandes familles cotentinaises quand Foulques V épouse Agnès de Chanteloup. Leur fils aîné, Guillaume VI, par son mariage en 1338 avec Jeanne Bertran, ajoute au patrimoine familial l’importante baronnie de Bricquebec, alliance qui fait entrer la fortune dans la maison des Painel et les intègre au cercle des grands barons normands. Guillaume VII réalise à son tour une union lucrative en épousant sa riche cousine Jeanne Painel de Moyon. Ils auront deux filles, Jacqueline et Marie, et quatre fils : Guillaume VIII, Jehan du Mesnil-Céron, Foulques VI seigneur de Bricquebec, qui hérite de Hambye en 1407 au décès de son frère aîné, et Nicole, seigneur de Moyon puis de Hambye. Ce dernier disparaît en 1415 moins d’un an et demi après son frère Foulques laissant à sa fille, Jeanne, mariée depuis décembre 1413 à Louis d’Estouteville, le nom et l’immense fortune de la famille. Au début du 15e siècle, c’est donc le riche et puissant baron Foulques qui règne sur Hambye, Bricquebec et sur une quinzaine de fiefs entre Bréhal et Formigny. Foulques V, outre Hambye et Bricquebec, a épousé en 1398 Marguerite de Dinan, fille de « Monseigneur de Chasteaubriant ». En 1415 ses neveux, les jeunes Louis d’Estouteville et Jeanne Painel, prennent possession du château de Hambye, mais pour en être délogés par les Anglais dès 1418. Réfugiés au Mont Saint-Michel, Louis en devient le capitaine en 1425, Jeanne y décède en 1437. Louis d’Estouteville récupère Hambye en 1450, et la baronnie restera jusqu’en 1601 propriété familiale. À la fin du 15e siècle, les seigneurs en sont Jacques d’Estouteville et son épouse Louise d’Albret. » [4]

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)     « Château de Hambye. La paroisse de Hambye, une des plus étendues du département, est contiguë à celle de Saint-Denis-le-Gast. Elle contient deux châteaux- forts. Le principal, celui qui porte le nom de la paroisse, a toujours été possédé par des seigneurs très puissants. Celui qui en était propriétaire à l'époque de la conquête de l'Angleterre doit avoir joué un rôle important à cette expéditon, si l'on en juge par les grandes concessions qui lui furent faites dans le pays qu'il avait aidé à conquérir. (...)

         Je trouve deux Paynels en Angleterre sous le règne du Conquérant ; Raoul, cité par les génealogistes anglais, possédait au temps de la confection du grand registre appelé Domesdaybook, dix seigneuries dans le comté de Devon, quinze dans celui de Lincoln, autant dans celui d'York et cinq dans le Somersetshire. Plusieurs branches anglaises descendirent de lui, et entre autres celles de Huntley, de Dudley et de Drax. Newpart Pagnel dans le comté de Buckingham porte encore le nom de cette famille qui possédait des biens en Normandie dans le même temps.

         D'un autre côté, Orderic Vital parle de Guillaume Paynel qui était à la bataille de Hastings, et qui mourut en 1087, ainsi que Guillaume le Conquérant.

         Le nombre des seigneuries qui appartenaient à cette famille en Normandie n'était peut-être pas inférieur à celui de ses concessions d'Angleterre. Elle y donna son nom à une paroisse du département, la Haie-Paisnel (la Haye-Pesnel), et à deux communes de Fontenay dans celui du Calvados. Elle posséda dans notre pays seulement, outre Hambye, berceau et chef-lieu de la famille, Percy, Moyon, Marcey, Agneaux, Agon, Ouville, Regniéville, Chanteloup, Briqueville, les Salines, Lingreville, la Haie-Paisnel, etc.

         Au commencement du 15e siècle, la plupart des seigneuries et des baronnies de la famille se trouvaient concentrées en la personne de Jeanne Paynel, unique héritière des baronnies de Hambye, Briquebec, Moyon et Gacey. Elle les apporta en mariage au sire Louis d'Estouteville dont j'ai eu plus d'une fois occasion de vous parler.

         Depuis ce temps la baronnie de Hambye partagea le sort de celle de Briquebec : elle fut confisquée par Henri V, roi d'Angleterre, donnée au comte de Suffolk et à différents seigneurs Anglais, qui la possédèrent jusqu'à la restauration de Charles VII, et rendue à ses anciens possesseurs ou à leur famille en 1450 (...).

         Le château de Hambye était un des plus grands, des plus beaux et des mieux situés du département : son enceinte était encore entière au commencement de la révolution ; le donjon et une autre tour qui subsistent aujourd'hui suffisent encore pour donner une grande idée de cette forteresse.

         Sa position domine majestueusement le bourg de Hambye. De tous les côtés ses ruines sont très pittoresques. Le donjon est très-bien conservé (Je disais ceci en 1823. Aujourd'hui, peut-être, il n'existe plus. Décembre 1825). Parmi tous les anciens châteaux du pays nous n'en avons aucun qui soit comparable à celui-ci. La belle conservation de ce donjon, sa hauteur, les guérites qui en couronnent le sommet, en font un objet à souhait pour un dessinateur. Cette tour est la plus moderne ; je ne serais pas surpris qu'elle eût été terminée par Louis d'Estouville et Jeanne Paisnel, sa femme, dont la magnificence est remarquable dans toutes ses constructions, surtout à Hambye. Le puits de ce château est d'une largeur et d'une profondeur extraordinaires, il a été entièrement creusé dans le roc avec tant de frais et de travaux que, suivant la tradition locale, la dépense en fut aussi forte que celle de la construction du superbe chœur de l'église abbatiale.

         Le donjon est carré : il a au moins cent pieds de hauteur ; il est flanqué de tourelles dont la plus considérable est celle qui contient l'escalier. Sous le premier palier de l'escalier on voit une chambre qui a probablement servi de citerne.

         La chapelle était au rez-de-chaussée de cette tour. Les étages au-dessus contiennent chacun un appartement simple, solide et sans moulures ou décorations. Tous ces appartements sont voûtés.

         Une plate-forme assez spacieuse est au sommet. Les guérites sont aux quatre angles de cette plate-forme ; elles font saillie et sont soutenues par des consoles. Le couronnement de cette tour est encore très entier ; ses créneaux et ses consoles sont d'un bel effet.

         Une autre tour également bien conservée est entièrement ronde. Extérieurement elle est décorée de cordons qui en marquent les différents étages. Le couronnement de cette tour est démoli ; intérieurement on ne retrouve ni voûtes ni planchers.

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)     Celle-ci est plus rapprochée du bourg que le donjon. Elle est connue sous le nom de Tour de Moyon. Je la crois d'une construction plus ancienne que l'autre. Dans le 14e siècle , les Paynel avaient la baronnie de Moyon avec celle de Hambye : l'un d'eux aura fait construire cette tour qui porte encore son nom.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         En 1417, au mois de mars, le château de Hambye fut rendu aux Anglais par Jehan de Soulle, écuyer de Messire Philippe de la Haie, chevalier et capitaine de Hambye. Le comte de Gloucester, qui s'en était emparé, accorda à ceux de la garnison et aux autres qui ne voulurent pas se soumettre au Roi d'Angleterre, la permission de se retirer ailleurs.

         Ce château fut repris aux Anglais en 1450, immédiatement après la bataille de Formigny, et rendu par le roi Charles VII à la famille de ses anciens possesseurs avec la seigneurie du Mesnil-Éron à Percy, et celles de Chanteloup, de Moyon et de Briquebec.

         Le 25 de novembre suivant, quoique les Anglais eussent perdu toutes leurs forteresses du Cotentin, il restait encore dans le pays plusieurs compagnies de troupes étrangères. Elles reçurent l'ordre de quitter sous dix jours : il y en avait encore à Hambye et à Chanteloup.

         Depuis le 15e siècle l'histoire ne parle plus du château de Hambye. Il y a bien parmi les anciennes familles de ce quartier quelques traditions relatives au temps de la ligue. On y fait jouer un triste rôle à Bertrand de Musillac ; mais jusqu'à présent ces traditions m'ont été données d'une manière si vague que je n'en ai pu tirer aucun parti. Cependant je suis convaincu qu'elles ne sont pas entièrement destituées de fondement, et qu'elles ont quelque rapport à des événements de la fin du 16e siècle. Avec de la persévérance je ne doute pas qu'on ne parvienne à tirer de cette tradition obscure quelque fait relatif à l'histoire du château qui fait le sujet de cet article.

         Depuis les dernières guerres civiles, la baronnie de Hambye avait graduellement et insensiblement perdu son ancienne importance. Elle était devenue depuis longtemps la propriété des seigneurs de Torigny, qui avaient entièrement négligé ce château depuis le temps de Louis XIV. Ses ruines, les plus pittoresques du département, ne pouvaient avoir de prix que pour les amateurs de belles perspectives et pour les dessinateurs. Celui qui en a fait l'acquisition durant la révolution l'a démoli plus lentement que les autres édifices du même genre ne l'ont été depuis le commencement de l'ère de destruction qui semble être encore loin de son terme. Le département a fait des démarches pour l'acquisition et la conservation des restes de ce château, mais elles n'ont pas réussi ; d'ailleurs il faut convenir que si ses ruines et leur position sont remarquables, c'est à-peu-près tout ce qu'on en peut dire de mieux, et que peu de souvenirs importants se rattachent à son existence.

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche) LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)

     

    A gauche : Ce mur sis 3 rue des Bouveries est-il un vestige du château d'Hambye ? Photo extraite du site Google map. ; à doite : muraille du château d'Hambye, photo extraite du document PDF sur l'ancienne baronnie de Hambye (voir ci-après) https://www.patrimoinevaldesienne.fr/app/download/.../conference_hambye_4.pdf

     

         Il n'existe à Hambye aucunes traces d'un château antérieur à celui-ci il n'y a cependant pas de doute que les Paynel n'en eussent un dès le temps de la conquête, et quand ils fondèrent l'abbaye. A cette époque, et jusque dans le 15e siècle, leur famille fut une des plus illustres et des plus puissantes de la province.

         Celle d'Estouteville qui lui succéda, ne l'était pas moins. La défense immortelle du Mont-Saint-Michel par Louis d'Estouteville en 1424, donna un nouveau lustre à cette famille.

         Les Matignon qui furent les derniers propriétaires de Hambye, avaient depuis un siècle, changé leur nom en celui de Grimaldi, et portaient le titre de princes de Monaco.

         Dans le livre rouge de l'échiquier du roi Henri II, et dans le registre des fiefs de Normandie, sous le règne de Philippe-Auguste, on trouve beaucoup de détails sur la famille Paynel et sur ses grandes possessions à la fin du 12e siècle et au commencement du 13e. Ces détails seraient trop longs, je ne fais que les indiquer.

         J'indique également-ceux que donne Laroque dans son histoire de la maison d'Harcourt ; ceux qui se trouvent dans l'histoire des grands officiers de la couronne, sur les Paynel, les Estouteville et les différents possesseurs de la baronnie de Hambye. Les renseignements que je pourrais tirer de ces ouvrages, formeraient un volume étendu. Les mêmes ouvrages indiquent les armoiries de tous les barons de Hambye.

         J'ai fait faire pour le département un dessin des deux tours qui restent encore de ce château ; la forme de ces tours y est passablement rendue ; mais rien n'y fait soupçonner la beauté de leur position.

         M. Charles de Vauquelin, membre de la société des Antiquaires de Normandie, a bien voulu lithographier cette vue qui se trouve dans l'atlas ci-joint. » [5]

    Voir la gravure de Vauquelin ci-dessous :

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)

     

    Ci-dessus : vue des ruines du château de Hambye, tiré de l'Atlas de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 par Charles de Vauquelin ; Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38086604

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)     « Du château féodal de Hambye nous possédons plusieurs dessins du début du 19e siècle, ainsi qu’un essai de restitution de la fin des années 1930. Sa disparition s’effectua en deux temps : dans les années 1730 Jacques-François-Léonor de Matignon-Grimaldi, prince de Monaco – et lointain héritier des d’Estouteville – fit raser la plupart des bâtiments ne laissant que le donjon et la tour dite de Moyon, vendus en 1805 aux époux Jeanne Godeuil et Thomas Grente. La veuve Grente en proposa en 1820 l’achat au conseil municipal de Hambye, qui sollicita du préfet de la Manche une subvention de 1 000 F. Sur le rapport défavorable de l’architecte départemental, van Cléampatte, qui ne trouva rien de remarquable dans les ruines du château (et de l’abbaye voisine) et suggéra d’en faire des dessins pour en conserver le souvenir, le préfet refusa l’aide demandée. Le donjon fut donc abattu en 1825, la tour de Moyon en 1830. Quant à l’abbaye, seul son isolement la sauva d’un sort identique. » [4]

     

         « Une légende ou histoire merveilleuse se rattache au château de Hambye, et j'en dois le récit ; car tout ce qui est relatif au moyen-âge, tout merveilleux que cela soit, est souvent de l'histoire. Dans l'antique château de Hambye vivaient un preux chevalier et une châtelaine d'une grande beauté. Le chevalier partageait son amour entre sa dame et ses armes, tant était grande son ardeur pour la gloire des combats. Un soir, à la veillée, pendant que la châtelaine faisait à l'aiguille une tapisserie, un de ces rapsodes ou ménestrels qui parcouraient les manoirs et les châteaux redisait au châtelain les malheurs des habitants de Jersey, dont un énorme serpent ou dragon ailé désolait l’ile. Aussitôt le sire de Hambye forme le projet d'aller combattre ce monstre. Le lendemain, on le vit échanger avec la châtelaine un gage de souvenir, se revêtir de son armure, s'élancer en selle, suivi d'un seul écuyer. Le pont-levis s'abaissa pour le laisser passer, et, après un dernier regard d'adieu donné à la châtelaine, qui se tenait à l'une des fenêtres du vieux manoir, on le vit s'éloigner dans la plaine.

         Le sire de Hambye, arrivé à Jersey, se fait indiquer l'endroit où se trouve le serpent. Bientôt il l'aperçoit roulant son corps sinueux sur le gazon. Il s'élance aussitôt, la visière baissée et la lance en arrêt, contre ce redoutable ennemi. Le fer de la lance se brise contre la dureté des écailles. Le chevalier tire son épée ; mais le cheval, qu'une morsure du serpent a empoisonné, tombe frappé de mort. Le sire de Hambye se dégage de ses étriers, et un combat à mort s'engage entre lui et le serpent. L'écuyer effrayé s'enfuit, abandonnant lâchement son chevalier. Après un rude combat, le monstre enfin expire percé de coups. Alors l'écuyer revient près de son maître, qui, épuisé de fatigue, se débarrasse de son armure et s'endort.

         Le lâche écuyer, voyant son seigneur et maître livré au sommeil, conçoit l'affreuse pensée de l'assassiner. Il va ensuite trouver les habitants de l’ile, et leur fait un récit mensonger. Le serpent a tué le noble chevalier, et lui, pour venger sa mort, a plongé son épée dans la gueule béante du monstre. Le sire de Hambye fut enterré dans le lieu témoin de sa victoire, et les trop crédules habitants attestèrent comme vrai le récit faux qui leur fut fait.

         Muni de ce témoignage, l'écuyer revient au château de Hambye, et s'y présente comme le vengeur de l'époux de la châtelaine.

         Lorsque le deuil de la dame de Hambye fut passé, le criminel écuyer ne craignit pas d'aspirer à la main de celle qu'il avait rendue veuve. Les parents paraissaient agréer cette union ; la châtelaine seule éprouvait une répugnance invincible.

         Le ciel frappa le coupable écuyer d'un châtiment exemplaire. Partout il lui semblait voir son maître devant lui. Un jour, il entre dans l'appartement qu'occupait la châtelaine, et aussitôt il aperçoit le sire de Hambye auprès de celle dont il venait demander la main. Un autre jour, invité à un festin que donne la famille, c'est encore son maître qu'il trouve à la place même qui lui est destinée. Alors il quitte la salle, poussant des cris affreux, et, dans un accès de délire, il avoue son crime. Aussitôt il fut arrêté, et, après jugement, dégradé de l'ordre sacré de la chevalerie, et pendu en dehors de l'enceinte du vieux manoir de Hambye.

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)     La dame de Hambye fit élever un tombeau à la mémoire de son noble mari, dans l'ile de Jersey, sur une colline qu'on nomme encore aujourd'hui Hougue-Bie, c'est-à-dire Colline de Bie. » [6]

     

    Voir ci-contre une ancienne gravure datée de 1770 montrant la Hougue-Bie extraite de https://www.theislandwiki.org/index.php/La_Hougue_Bie.

     

         Voir aussi au sujet de cette légende : http://members.societe-jersiaise.org/geraint/jerriais/hougbie.html

     

    LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche) LES REMPARTS D'HAMBYE (Manche)     A quelques kilomètres au sud du bourg d'Hambye, se dressent, sur les bords de la Sienne, les ruines de l'abbaye d'Hambye fondée en 1145 par le seigneur et baron du lieu, Guillaume Paynel.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait des Mémoires de la Société académique du Cotentin : archéologie, belles-lettres, sciences et beaux-arts, tome 14, 1898 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5658254j

    [2] Extrait de wikipédia

    [3] Extrait de La voix du patrimoine de Sienne, 2013, No 63.

    [4] Extrait de https://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-277.htm#re4no4

    [5] Extraits des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1824 : Sur les anciens châteaux du département de la Manche, adressé à M. le comte d'Estourmel, préfet de ce département; par M. de Gerville (Lu à la séance du 3 avril 1826.) Soit sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item soit : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-2-a212348651 

    [6] Extrait de https://www.le-petit-manchot.fr/cc-34-04-hambye-chateau-legende/Hambye/articles/21/

     

    Bonnes pages :

     

    O Mémoire sur les anciens château de la Manche par Charles de Gerville - arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 ; p. 183-436 ; Soit sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item soit : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-2-a212348651

    O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804228x/f13.image

    O https://www.patrimoinevaldesienne.fr/app/download/.../conference_hambye_4.pdf

    O https://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-277.htm#no7

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10618

    O http://www.persee.fr/doc/minf_0398-3609_1892_num_34_1_1531

    O http://fr.calameo.com/read/0027849344370a8eb4958

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Paynel

    O https://paperzz.com/doc/5415449/paynel---racines-and-histoire

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_d%27Estouteville

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_d%27Estouteville

     

    Ci-dessous, document PDF extrait d'une conférence sur l'ancienne baronnie d'Hambye : https://www.patrimoinevaldesienne.fr/app/download/.../conference_hambye_4.pdf

     

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  • LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)

     

    A gauche, vestiges du château, présumés dessinés par Georges Bouet dans les années 1860 - Statistique monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont - tome 5 -1867, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79123129 ; à droite : carte postale du château de Fauguernon.

     

         « Édifiée pendant le premier millénaire, cette citadelle stratégique se dressait devant les envahisseurs scandinaves. Haut-lieu de résistance à la charnière du plateau de Lieuvin et de la vallée de la Touques, elle fut démantelée après un siège de trois mois par Geoffroy V d'Anjou en 1147. Reconstruite puis malmenée au cours de la guerre de Cent Ans, c'est sur ordre du duc de Montpensier qu'elle fut détruite en 1590, lors de corvées réquisitionnant les habitants des paroisses voisines, afin d'empêcher qu'elle ne devienne le siège et l'abri de pillards comme par le passé. Les ruines sont inscrites aux Monuments historiques.

         L'église de Fauguernon dédiée à saint Regnobert, évêque de Bayeux, date du 12e siècle au 16e siècle. » [1]

     

          « Dès le 9ème siècle le site de Fauguernon situé à un point stratégique entre le plateau du Lieuvin et la vallée de la Touques, est fortifié contre les invasions scandinaves. Un siècle plus tard, Fauguernon est un grand fief du duché mais le château fut en partie démantelé au 12e s., par Geoffroy Plantagenêt, puis au 16e s. par le gouverneur de Normandie.
          Les ruines de la forteresse conservent les vestiges d'une double enceinte dont la basse-cour est occupée par une exploitation agricole. L'enceinte intérieure formée d'épaisses murailles renforcées de sept tours est construite sur un éperon rocheux et entourée de profonds fossés. Elle est accessible au nord par une tour-porte. » [2]

     

    LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)  LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)

     

    Plan très hypothétique du château de Fauguernon, inspiré du plan du cadastre napoléonien de 1825  ; blason de la famille Bertran par Anno16Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1401352 

    LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)

     

    Ci-dessus dessin extrait du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle. ATLAS, PARTIE 5 / professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Edouard frère (Rouen) 1830-1843  

     

          « Fauguernon. Le château de Fauguernon près de Lisieux, qui appartenait à la famille Bertrand de Briquebec, se trouve à mi-côte sur la pointe inclinée d'une langue de terre. Il offre deux enceintes dont la principale est encore fort remarquable.

          Cette partie du château se compose d'une tour carrée on donjon contenant la porte d'entrée, et d'une enceinte de murs entourant un mamelon que des fossés profondément creusés détachent des terrains environnants. Le donjon placé comme une sentinelle en avant du château, renfermait au-dessus de la porte plusieurs appartements auxquels on accédait par un escalier accolé à la tour, à l'intérieur de l'enceinte. Le rez-de-chaussée qui était occupé par la grande porte offrait sous ce rapport quelque ressemblance avec celui du château de la Pommeraye et celui du Plessis-Grimoult, mais on y remarque des coulisses ou rainures pour recevoir des herses, ce qu'on ne trouve pas dans les deux tours que je viens de citer.

         Les murailles du pourtour de l'enceinte servaient de supports à des constructions totalement détruites et au centre desquelles il existait une cour ; Robert du Mont rapporte que Geoffroy Plantagenêt prit et ruina le château de Fauguernon en 1147(2) ; ainsi les principales constructions qui le composent ne peuvent être postérieures à cette époque ; je ne les crois pas non plus antérieures au commencement du 12e. siècle. Les traces des herses et quelques détails observés dans les chambres qui surmontent la porte indiqueraient assez cette époque. Les murailles paraissent être demeurées dans l'état où nous les trouvons depuis 1147 ; on voit cependant du côté gauche de la porte du donjon une tour qui a servi long temps de prison pour la haute justice, et qui a été réparée vers 1600. Plusieurs restes de murs dans la partie de l'enceinte orientée vers le nord, paraissent aussi de cette époque.

         La seconde enceinte du château n'offrait que des fossés beaucoup moins considérables. On y voit encore des bâtiments qui paraissent remonter au 16e. siècle, et qui sont habités par un fermier. » [3] A. de Caumont, 1836.

    (1) Cette tour du château de Fauguernon ressemble d'une manière frappante par sa forme, la place qu'elle occupe et sa distribution intérieure, à celle du château de Tickhill en Angleterre, décrit par M. King dans le tome VI de l'archéologie Britannique.

    (2) Circa adventum Domini Dux Gaufridus obsedit, in romitatu Lexovieusi, Castelium Roberti Bcrtranni Fag. et destruxit — Robert du Mont, appendix ad Sigebertum , apud Bouquet, tome XIII , page 291.

     

    LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) 

    Plan du cadastre "napoléonien" de 1825.

     

          « FAUGUERNON. Des mots romans Fau (hêtre) et Guern (aune), parce que sans doute autrefois ces essences de bois y étaient plus communes qu'ailleurs. Fauguernon était jadis une place fortifiée, dont quelques débris de murs et la position attestent l'ancienne importance, même à l'époque de la féodalité où presque tous les seigneurs de village possédaient des donjons et des tours, en un mot des châteaux (Castellum : fortification). Parmi les débris du château de Fauguernon, on remarque encore des pans de murs fort épais, les restes d'une tour, et des souterrains, partie nécessaire de ces sortes d’établissements militaires. Les vicomtes de Fauguernon siégeaient à l'échiquier de Normandie et exerçaient une haute-justice.

         Le château de Combrai était un fief de la même commune.

          En 1137, Geoffroi, comte d'Anjou, dont nous avons parlé dans nos Faits Historiques, Tome I ; pages 106 et 108, assiégea le château de Fauguernon pendant trois mois : il le prit et le fit raser. Rétabli ensuite il fut encore l'objet de plusieurs attaques. En 1449, ce fut de là (le samedi 16 auguste) que l'armée de Charles VII, après la prise de Pont-Audemer, marcha sur Lisieux qui se rendit le même jour, n'ayant pour garnison qu'une centaine de piétons anglais et pour défense que de mauvaises murailles en ruines, sans boulevards et presque sans fossés. Les Français y entrèrent le lendemain, dimanche 17. Ces détails nous sont fournis par notre évêque Basin, dans son Hist. lat. de Charles VII : livre IV ; chapitre 17. Il ajoute qu'il eût pu se défendre contre l'armée française, avec ses chapelains, dans un château très fort à deux lieues de la ville : c'est de Fauguernon qu'il veut parler, ou peut-être de Mailloc.

          A la fin du 16e siècle ou au commencement du siècle suivant, sous le règne de Henri IV, ce château fut définitivement rasé, comme tous les autres repaires du brigandage féodal. » [4] Durand, 1845.

     

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    Photos ci-dessus extraites de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/pays_auge/lisieux/10-12Fauguernon/E.htm

     

          « Fauguernon possède les ruines d'un château-fort, composé de deux enceintes ; la première avait des fossés peu considérables. On y voit des bâtiments en bois, qui paraissent dater du 16e siècle, et un colombier octogone.

          L'enceinte principale, qui paraît avoir été à peu près carrée, était défendue par des fossés d'une bien grande profondeur ; car leur creux est encore considérable, malgré tant d'années d'abandon.

          Le donjon, de forme carrée, occupait à peu près la moitié de la ligne septentrionale. Il était bâti tout entier en pierres de petit appareil, ou plutôt en silex taillé. Deux éperons saillants formatent avant-corps, du côté du fossé. Des amorces de voûte plein-cintre se remarquent encore au rez-de-chaussée. Vers l'intérieur de l'enceinte, on voit des rainures pour la herse ; au premier étage, les angles sont encore garnis de colonnettes cylindriques avec chapiteaux romans, qui servaient, sans doute, à recevoir les retombées des voûtes des salles hautes. Le rez-de-chaussée, qui était occupé par la grande porte, offrait, sous ce rapport, quelque ressemblance avec celui du château de la Pommeraye et celui du Plessis-Grimoult, figurés précédemment dans les tomes II et III de la Statistique monumentale ; mais on y remarque des coulisses ou rainures pour recevoir des herses, ce qu'on ne trouve pas dans les deux tours précédentes.

          A l'angle nord-ouest du donjon, du côté de la cour intérieure, est accolée une tourelle circulaire renfermant un escalier en pierre, qui n'est éclairé que par d'étroites ouvertures en forme de meurtrières.

     

    LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)

     

    Château de Fauguernon - Papiers Lambert 9FA -6 http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?attachment_id=17900

     

          A l'autre extrémité de celte ligne septentrionale, est une tour circulaire qui a subi des retouches à diverses époques, mais dans l'intérieur de laquelle se voit une salle voûtée en cul-de-four. L'entrée est garnie d'un simple tore, c'est un arc surbaissé qui peut remonter au 13e siècle. Des meurtrières, fortement ébrasées à l'intérieur, éclairent seules cette salle obscure, au centre de laquelle s'ouvre une margelle circulaire, unique entrée d'un caveau souterrain, voûté d'après le système de la salle supérieure. On lui donne pompeusement le nom d'oubliettes ; mais il sert actuellement au fermier pour loger ses légumes pendant l'hiver.

          Toutes les murailles du pourtour de l'enceinte sont réduites à la hauteur d'un simple mur de clôture, de sorte qu'il ne reste plus rien des édifices qui devaient s'y trouver adossés.

          Il faudrait fouiller le sol pour en retrouver le plan et en constater l'importance. On voit encore pourtant , dans la ligne qui est parallèle au chemin, c'est-à-dire vers l'orient, une salle basse, souterraine, voûtée en berceau, à laquelle on accédait autrefois de la cour intérieure, ou plutôt de l'un des bâtiments, par un escalier en pierre d'une seule volée droite, dont on retrouve en place les derniers degrés. Le reste est envahi par les décombres. Cette salle sert de vestibule à une cave ou souterrain, divisé, suivant l'usage constant du moyen-âge , en une série de cellulles disposées symétriquement sur chacun des flancs. Il y en a trois de chaque côté ; une septième forme le fond du couloir.

          Ce château a eu un passé historique. Au 12e siècle, il fut pris par Geoffroy d'Anjou, après trois mois de siège et rasé.

     

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    Photos ci-dessus : 1. la porte d'entrée extraite de https://www.filae.com/v4/forums/recherches-genealogiques-les-vikings-t70322-p32.html ; photos 2/3/4. extraites de https://fr.homeaway.ca/location/p6601338

     

          Bien que plusieurs de ses murs accusent encore cette époque, sans mélange de style postérieur, il est cependant impossible de supposer qu'il n'ait point été relevé dans la suite.

          D'ailleurs, il était encore en état de défense en 1449 ; les troupes du roi Charles VII, venant de Pont-Audemer, s'en emparèrent, et c'est de là qu'elles vinrent, le 16 août, asseoir leur camp devant Lisieux. D'après diverses données historiques, il paraîtrait que ce fut seulement sous le règne d'Henri IV qu'il fut définitivement démantelé. Suivant une sentence du bailli de Fauguernon, datée du 7 mars 1591, les pleds de la vicomté se tenaient dans ce temps à Lisieux, par raison des troubles de guerres estant en ce pays.

          La vicomté ou baronnie de Fauguernon était un des grands fiefs du duché de Normandie. Elle se composait de huit fiefs de haubert, dont plusieurs avaient eux-mêmes des forteresses importantes. Elle s'étendait sur le Pin, Norolles, Saint-Philbert-des-Champs et autres paroisses environnantes.

          Les vicomtes de Fauguernon avaient séance à l’Échiquier. La famille que l'on trouve le plus anciennement en possession de cette terre est celle des Bertran de Bricquebec ; et comme ils remontent par filiation suivie jusqu'au temps de Rollon, il est probable que leur auteur l'avait obtenue dans le partage qui suivit la conquête de la Normandie.

          Il ne peut entrer dans le cadre de ce travail de donner les noms de tous ceux des membres de celle famille qui furent seigneurs de Fauguernon : il suffira de nommer les principaux : Robert Ier suivit à la Croisade le duc de Normandie ; il portait d'or au lion vert rampant, ongle et couronné d'argent avec un baston de gueules, pour brisure ; car ce n'était qu'un cadet de la branche de Bricquebec. Ceci est extrait du catalogue publié par Gabriel Dumoulin à la suite de son Histoire.

          Son fils, Robert II, avait pris parti pour Eustache, comte de Boulogne, contre le duc d'Anjou : ce qui amena la destruction de son château en 1137. Il fut tué lui-même l'année suivante en défendant, sans doute, toujours la même cause. Il avait épousé la fille d’Étienne, comte d'Aumale, dont il eut un fils nommé encore Robert.

         Celui-ci vit aussi une invasion étrangère ravager la Normandie ; mais, instruit par l'expérience de son prédécesseur, il ne chercha point à résister et put ainsi conserver ses terres qui furent érigées en baronnie par le conquérant, Philippe-Auguste. Son alliance avec la fille aînée de Jourdain Tesson ne fit qu'augmenter son importance.

          Son petit-fils, Robert V, vicomte de Roncheville, seigneur d'Honfleur et de Fauguernon, fut nommé connétable de Normandie. Cette charge était restée jusqu'alors dans la famille du Hommet. Il eut pour femme Alix de Tancarville, fille de Monsieur Guillaume, sire de Tancarville et d'Alissande de Meullent. Le traité de mariage, daté de l'an 1245, stipule une dot considérable. Alix était héritière de sa mère et devenait dame des terres de Sahurs, croiset et Bapaulme, près Rouen, Feuguerolles, Ifs, Alemaigne, Placy, Savenay, le Mesnil- Patry, Estreham, près Caen (1).

          Les deux fils de Robert V se partagèrent ses possessions, et c'est au second, nommé Guillaume, qu'échut Fauguernon avec les fiefs de sa mère. La génération suivante fut la dernière.

          La terre de Fauguernon passa alors à une famille étrangère, mais une confusion inextricable règne dans les différentes généalogies, qu'il est impossible de faire concorder. Disons seulement que l'on trouve en même termes qualifiés vicomtes de Fauguernon : les Painel, les Garencières les Fresnel et Robert VII Bertran, maréchal de France, était neveu du dernier possesseur mâle de cette même famille. Ces seigneurs vivaient au commencement du 14e siècle.

          En 1465, Montfaut, faisant sa recherche de la noblesse en Normandie, trouva à Fauguernon messire Jehan de Montenay, chevalier, baron de Carencières, seigneur de Bérangeville, de Nully en Gastinoys et vicomte de Fauguernon, qui, six ans plus tard, en 1469, se présentait aux montres de la noblesse du bailliage d'Évreux « en abillementde homme d'armes, accompagnié d'un autre homme d'armes, neuf arebiers et quatre vougiés..., tous suffisamment montez et armez. » (Monstres de la noblesse du bailliage d'Evreux en 1469, publiées par MM. Bonnin et Chassant, p. 10.)

          Un acte original des Archives de l'Hospice de Lisieux, du 10 mars 1693, parle de noble et puissant seigneur Christophe de Cerisay, seigneur de Villy et baron de La Haye-du-Puits, vicomte de Fauguernon, conseiller et chambellan du roi et son bailli en Cotentin. Comment était-il devenu seigneur de Fauguernon ? C'est ce que je n'ai pu découvrir. De sa femme, nommée Marie de Mayneville , Christophe de Cerisay ne put avoir qu'une fille, appelée aussi Marie, qui épousa Gaston de Brezé, quatrième fils de Jacques, comte de Maulevrier, maréchal et grand sénéchal de Normandie, et de Charlotte, bâtarde de France, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel. Gaston de Brezé joignit donc Fauguernon aux fiefs nombreux qu'il possédait déjà.

          Marie de Cerisay survécut à son époux, et elle vivait encore en 1537, suivant un acte du 20 septembre de celte année où l'on voit qu'elle possédait aussi le château du Pin, dont il va bientôt être question. Elle comparut devant les élus de Lisieux, faisant recherche de la noblesse en 1540. Elle produisit une généalogie pour elle et ses enfants soubzs-âage, mais elle ne put la justifier, parce que « les lettres, chartes, etc., concernant leur noblesse étaient demeurées aux mains de défunt M. Louis de Brezé, sénéchal et gouverneur de Normandie, frère aîné de son mari. »

          Ces enfants sous-âge étaient Louis de Brezé, devenu grand-aumônier de France et évêque de Meaux, puis deux filles, Catherine et Françoise. La première épousa Nicolas de Dreux, vidame et baron d'Esneval ; la seconde eut pour mari Gilles Le Roy, seigneur du Chillon.

          Louis de Brezé obtint en partage les terres de sa mère. Dans un acte du 7 mai 1571, on le voit qualifié de : « Révérend Père en Dieu messire Louis de Brezey, evesque de Meaux, abbé des abbayes de St.-Pliaron et Ygny, seigneur et baron de la Hays-du-Puis, chastellain et visconte de Fauguernon, sieur du Chasteau du Pin et du Bois-Ravenot, etc., etc. »

     

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    Photo 1. La ferme du château extraite de http://santacruzaerials.com/ ; photos 2/3 le colombier extraites de https://fr.homeaway.ca/location/p6601338

     

          Ses sœurs n'eurent point part à son héritage, qui revint nous ne savons comment, à son cousin, M. de Saint-Germain Fauguernon, qui tint le parti du duc de Bouillon pendant les guerres de religion (C'était un des enfants de Gilles de Saint-Germain, baron d'Asnebec, qui avait épousé la lille de Jacques de Brezé, grand-père de l'évêque de Meaux).

          Ensuite, Fauguernon se retrouve entre les mains de Louis de Brezé, le mari de Diane de Poitiers, ou plutôt entre les mains de l'une de ses filles, Françoise de Brezé, qui avait épousé Robert IV de La Marck, duc de Bouillon, comte de La Marck, prince de Sedan, maréchal de France, gouverneur et lieutenant-général pour le roi en Normandie. Un acte original des Hospices de Lisieux, en date de 1617, fait mention de « hault et puissant seigneur messire Louis de La Mark, marquis de Maulny, vicomte de Fauguernon, seigneur de Marigny et de Nogent-Ie-Roy, conseiller du Roy en ses Conseils d'Estat et privé, premier escuyer de la Royne. »

          Dans la seconde moitié du 17e siècle, Fauguernon était passé aux Le Conte de Nonant de Pignecourt, qui le possédèrent jusqu'à la Révolution elle possèdent encore maintenant.

          Afin que l'on puisse reconnaître auxquelles des différentes familles, qui ont successivement possédé la terre de Fauguernon, peuvent appartenir les blasons qui ont été dessinés ou décrits, voici les armoiries que les généalogistes attribuent à chacune d'elles :

          Bertrand. — D'or au lion de sinople armé, lampassé et couronné d'argent.

          Painel — D'or 5 deux fasecs d'azur, accompagnées d'un orle de 8 merlettes de gueules.

          De Montenay. — D'or aux deux fasces d'azur, accompagnées d'un orle de 8 coquilles de gueules.

          Fresnel de la Ferté-Fresnel — D'or à l'aigle éployée de gueules.

          De Mauny. — D'argent au croissant de gueules.

          De Brezé. — D'azur à 8 croiseltes d'or posées en orle autour d'un écusson aussi d'or, orle d'azur et l'azur rempli d'argent.

          De Bouillon. — De gueules à la fasce d'argent.

          Le Conte de Nonant. — D'azur au chevron d'argent , accompagné en pointe de 3 besants d'or mal ordonnés. » [5] Arcisse de Caumont, 1846.

     

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    1. Blason de la famille Paynel ou Paisnel : Par ArocheCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817264 ; 2. Blason famille de Montenay : Par A.T-2013Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25108271 ; 3. Blason famille de Brezé : Par Jimmy44 (talk) 07:46, 8 February 2012 (UTC)Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18313763 ; 4. Blason famille de Bouillon : Par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4236432 ; 5. Blason famille le Conte de Nonant : http://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6158106&desc=le_conte_nonant_le_pin_barons_et_marquis_d

     

    Ci-dessous, quelques pages d'histoire extraites d'un document de la commune de fauguernon :

     

     LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados) LES REMPARTS DE FAUGUERNON (Calvados)

     

    Protection :


        
    Château (restes) : inscription par arrêté du 16 octobre 1930. Le site du château de Fauguernon est une propriété privée. Il appartient à la famille Gurrey également propriétaire de la ferme du château qui propose un gîte de Charme : https://www.homelidays.com/hebergement/p6601338

     

    Bibliographie extraite de http://www.mondes-normands.caen.fr

     

    - Caumont, Arcisse de. - Statistique monumentale du Calvados. - Caen : Hardel, 1859, III, p. 32-37
    - Déterville, Philippe. - Richesses des châteaux du Pays d'Auge. - Condé-sur-Noireau : Ch. Corlet, 1989, p. 109-113
    - Rault, Fernand. "Le château de Fauguernon". Le Pays d'Auge, nov. 1972, p. 15-18

     

    Sources :

     

    [1] Wikipédia

    [2] http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/pays_auge/lisieux/10-12Fauguernon/index.htm

    [3] Histoire sommaire de l'architecture religieuse, militaire et civile au Moyen Age par Arcisse de Caumont - Le Blanc-Hardel, 1836 - 427 pages

    [4] Histoire de Lisieux: ville, diocèse, et arrondissement, Volume 2 - Durand, 1845 - 491 pages

    [5] Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont, 1802-1873 publiée en 1846.

     

    Bonnes pages :

     

    O http://fauguernon.fr/wa_files/Histoire_205_20Fauguernon.pdf

    O http://siefar.org/dictionnaire/fr/Georgette_de_Montenay

    O http://www.ouillylevicomte.com/chateau.html

    O http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Bertran.pdf

    O https://archive.org/stream/statistiquemonum05caum/statistiquemonum05caum_djvu.txt

    O http://www.fauguernon.fr/3686d5e4_7a5c_409d_986f_bb5ed8294bf2.html

     

     Vidéo :

     

    https://vimeo.com/209085734

     

     

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  •          La Haute-Chapelle, commune réunie en 2016 au sein de la commune nouvelle de Domfront-en-Poiraie, possède plusieurs manoirs d'origine médiévale dont ceux de la Saucerie et de la Chaslerie présentés ci-après :

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)

     

    Ci dessus : photo 1 extraite du site http://www.normandythenandnow.com/original-in-all-france-la-saucerie/ ; photo 2 extraite du site http://www.photo-paramoteur.com/photographies-aeriennes/normandie-orne/content/manoir-de-la-saucerie-2_large.html; photo 3 extraite du site http://www.normandythenandnow.com/original-in-all-france-la-saucerie/

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     « Bâti dans une sorte de bout-du-monde marécageux, le manoir de la Saucerie, classé parmi les monuments historiques en 1955, est aussi remarquable par son histoire que par les vestiges qui en demeurent. »

         « Le manoir de la Saucerie ou la Saucerie est un manoir médiéval des 15e siècle et 16e siècle situé à Domfront-en-Poiraie, commune déléguée de La Haute-Chapelle, dans l'Orne en Normandie. » [1]

     

         « À la fin du 12e siècle, Aliénor d’Aquitaine donna à son saucier et fidèle serviteur Robert les terres des marais de Rouellé-la-Haute-Chapelle. Au 15e siècle, la famille Doynel y fit bâtir un château, dont subsiste une remarquable porte monumentale (15e-16e s.), en grès armoricain paré de granit, couverte par un toit à l’impériale. Elle est encadrée par deux tours rondes percées de meurtrières et coiffées d’un pavillon carré à pan de bois couvert par une toiture en forme de carène renversée. Il existait, à l’arrière de cette porte-châtelet, un second manoir (17e s.) qui a disparu. La Saucerie constitue l’un des derniers témoignages de maison forte médiévale des bocages de l’Orne. » [2]

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)  LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)

     

    Plan hypothétique du manoir de la Saucerie ; blason de la famille Doynel de la Saucerie

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     « En 1198, la duchesse Aliénor d'Aquitaine (reine de France par mariage avec le roi Louis VII le Jeune, puis reine d’Angleterre et duchesse de Normandie par mariage avec le roi Henri II (roi d'Angleterre), mère du roi Richard Ier d'Angleterre (Richard Cœur-de-Lion), et grand-mère du roi Louis IX (saint Louis)...), donne à titre de fief, de nombreuses terres voisines de son château de Domfront, dont ces terres de marais de Rouellé-la-Haute-Chapelle, à son vassal Robert le Saucier, bailli de Domfront et saucier de la reine. Un premier logis seigneurial est construit sur une motte fossoyée dans les marais de La Haute-Chapelle, à qui il donne son nom.

         Au 14e siècle le château seigneurial passe par héritage et mariage, à la famille de Villaines, puis au 15e siècle à la famille Doynel, qui fait construire un puissant château fort sur le précédent, avec logis seigneurial, corps de ferme, et puissante porte châtelet monumentale d'entrée, en grès armoricain paré de granit, constituée d'une tour de fortification principale, flanquée de deux tours rondes latérales, sur quatre niveaux et trois étages, avec créneaux, mâchicoulis, hourds, poternes, meurtrières, échauguettes, pont-levis, douves...

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     Aux 16e siècle et 17e siècle le château fort est transformé en château Renaissance. Les parties hautes fortifiées sont remplacées par des pans de style maison à colombages normands en bois et briques, avec toitures en forme de carène de bateau renversée, de style dôme à l’impérial à clocheton, couverts de bardeaux de châtaigner. Le logis seigneurial est transformé en manoir Renaissance, avant d’être entièrement détruit par incendie en 1860.

         A la Révolution française, la Saucerie est vendue comme bien national, puis démantelée en grande partie. La famille Doynel la rachète au 19e siècle, puis la transmet par héritage à sa récente propriétaire Élyette Saint-Léger (née Doynel de La Saucerie) descendante de son ancêtre Robert le Saucier. » (…) « Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)

     

         « Vestige d'un ensemble fortifié dont l'habitation seigneuriale fut incendiée vers 1840. La porte fortifiée qui subsiste, bordée de douves en eau, se compose de deux tours massives circulaires, encadrant un bâtiment à peu près carré. Les tours, percées de nombreuses embrasures pour couleuvrines, sont coiffées chacune par un étage carré construit en pan de bois et briques, et terminé par un comble à l'impériale. La partie centrale est couverte par un dôme surmonté d'un clocheton carré. Sur les angles de la façade postérieure s'élèvent des échauguettes en pans de bois. Entre les tours, au niveau du sol, s'ouvre une porte cintrée surmontée d'un blason sculpté. Elle était précédée d'un pont-levis. Sur la façade postérieure, les traces d'un pont-levis prouvent que le châtelet était entièrement entouré de douves. La poterne, dont la construction peut remonter au milieu du 14e siècle, devait être couronnée par des mâchicoulis et des crénelages. Les parties hautes ont été remplacées au 17e siècle par les constructions en charpente et briques. » [3]

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne) LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)

     

    Ci-dessus au centre, plan extrait du cadastre napoléonien.

     

         « Monument remarquable et pittoresque de l'ancien duché de Normandie, il est classé aux monuments historiques depuis 1955. » [1] (classement par arrêté du 29 août 1955)

     

    __________________________________________________

         

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     « Le manoir de la Chaslerie est un édifice des 14e, 16e, 17e et 18e siècles situé à Domfront-en-Poiraie, commune déléguée de La Haute-Chapelle, en France. (…) Le manoir de la Chaslerie se compose, sur une pente dominant un petit ruisseau, le Beaudouët (affluent de l'Égrenne), d'un ensemble pittoresque de bâtiments construits sur un site ancien (près d'une voie romaine), du 16e au 18e siècle, et de formes très diverses, notamment au niveau des toitures. Il est situé à cinq kilomètres environ au nord de Domfront, sur la route de Lonlay-l'Abbaye. » [1]

     

    Photo aérienne du manoir ci-dessus empruntée à l'excellent et très complet site internet du manoir de la Chaslerie : http://www.chaslerie.fr/blog.php?b=vie_asso&page=29

     

         « La Chaslerie est un ensemble manorial typique du bocage Domfrontais. Cet ensemble, dénommé localement un « village », fut édifié du 16e au 18e siècle sur un site beaucoup plus ancien dont il subsiste des vestiges significatifs (douves et murs percés de nombreuses meurtrières).
         Une cour fermée regroupe les principaux bâtiments (logis avec tours, écuries, colombier). Diverses constructions extérieures à cette cour (chapelle, ferme, cave, pressoir-charreterie, fournil) complètent le dispositif au milieu des prés, des haies et des bosquets.
         Aujourd’hui, la Chaslerie, monument historique classé, est d’abord un chantier de restauration. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)

     

    Plan hypothétique du manoir de la Chaslerie ; blason de la famille Ledin, photo extraite du site http://www.chaslerie.fr/galerie.php?c=Avant-la-Revolution

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     Le manoir a appartenu, jusqu'à la Révolution à la famille Ledin (dont les armoiries étaient « d'azur fascé, à trois étoiles en chef et un cœur en pointe, le tout d'or »). En termes de féodalité, la Chaslerie relevait de l'abbé et des religieux de Lonlay. L'un des membres de la famille Ledin, gérant les intérêts privés du ministre Sully à cette abbaye, s'était assez enrichi dans ce rôle pour rebâtir le bâtiment principal en 1598, année de l'Édit de Nantes. La violence de ces temps troublés explique le caractère défensif marqué du manoir. La famille Ledin occupa à diverses reprises la charge de vicomte de Domfront et s'éleva socialement, notamment grâce à des alliances, sans toutefois dépasser, du moins dans l'ordre administratif, des charges locales. Un Ledin avait essayé de faire valoir auprès du généalogiste de la Cour d'Hozier l'ancienneté de sa noblesse, en rapport notamment avec un siège de Domfront en 1382 ; mais d'Hozier n'avait pas confirmé ces prétentions. Il est de fait, cependant, qu'au 17e siècle, l'église Notre-Dame-sur-l'Eau, à Domfront, avait été en quelque sorte annexée par la famille Ledin qui y avait fait apposer ses armes à de multiples endroits et déposé les dalles funéraires de nombre de ses membres, y compris un élégant gisant en armure, sculpté dans le calcaire, et qui constitue, à ce jour, le seul gisant restant dans le département de l'Orne. Au moment de la Révolution, la famille Ledin était « tombée en quenouille » ; le gendre propriétaire de la Chaslerie, Louis-Marie de Vassy, comte de Brécey et de Pirou, seigneur de La Forêt-Auvray, fut député de la noblesse aux États généraux de 1789 puis émigra, de sorte que la Chaslerie fut vendue comme bien national. La famille Levêque, des gens de robe originaires du bourg voisin de Saint-Mars-d'Égrenne, en fit alors l'acquisition et la conserva pendant deux siècles. Les derniers propriétaires de la Chaslerie, M. et Mme Pierre-Paul Fourcade, l'ont achetée en 1991 et en mènent la restauration sous le contrôle de l'administration des Affaires culturelles. 

     

    Gravure ci-dessus extraite de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f486.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom

     

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         Le manoir de la Chaslerie constitue ce que, dans le bocage normand, on appelle un « village », avec ferme, pressoir avec son « gadage », cave (pour le poiré et le calvados), fournils et puits. Diverses autres dépendances, elles en colombage (démontées depuis 1991 en prévision de leur restauration ultérieure), complétaient les abords. Le manoir proprement dit est bâti autour d'une cour fermée. Le bâtiment principal, à l'est de la cour, est flanqué en diagonale de deux tours coiffées en poivrières ; il porte la date de 1598 ; à l'intérieur, un grand escalier de granit « à mur d'échiffre » dessert le premier étage. À l'ouest de la cour, sont édifiés une tour Louis XIII remarquable par la hauteur de sa verge de cheminée (de l'ordre de quinze mètres), un bâtiment d'écuries et un colombier. Au sud de la cour, la double porte charretière et piétonnière est surmontée d'un élégant dôme « à l'impériale », à courbures inversées, chef-d'œuvre de couverture. Sur l'ensemble des bâtiments sur cour, les cheminées sont décorées de « boules de noblesse », selon une tradition locale censée, du moins sous l'Ancien Régime, éloigner les agents du fisc en rappelant la noblesse des occupants... La chapelle, dédiée à sainte Anne et dont l'intérieur fut richement décoré de peintures murales à trois reprises (à la Renaissance, sous Louis XIV et au 19e siècle), est bâtie à une vingtaine de mètres au sud du bâtiment principal ; avec ce dernier, différents murs percés de nombreuses meurtrières, murets et trois douves, elle entoure un terrain connu anciennement sous le nom de « Pournouët » (ce qui renvoie au caractère marécageux des terrains en contrebas, à l'est). Une allée de deux kilomètres de long relie le manoir au bourg de la Haute-Chapelle.

     

    LES REMPARTS DE LA HAUTE-CHAPELLE (Orne)     Depuis 1991, les travaux de restauration ont principalement visé la mise hors d'eaux des habitations et la remise en état des abords, différents murs de soutènement aux alentours, (notamment autour du Pournouët et dans l'avant-cour du manoir) ayant longtemps servi de carrières pour encaisser des chemins agricoles. L'intérieur des bâtiments fait, depuis quelques années, l'objet d'un programme de dé-restauration, réhabilitation et restauration.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien.

     

         La restauration des épis de faîtage du manoir a été faite selon les modèles et canons de l'ancienne poterie de Ger, qui a cessé de produire au début du 20e siècle. » [1]

     

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          « Ancien château, sauf parties classées : inscription par arrêté du 2 novembre 1926. Ancienne allée d'accès du manoir (cad. ZT 5) : inscription par arrêté du 26 octobre 1993. Porche avec son dôme à l'impériale ; façades et toitures du manoir comprenant le logis et ses deux tours d'angle, ainsi que les trois bâtiments qui lui font face (pavillon du 17e siècle et son escalier d'accès, anciennes écuries du 18e siècle, pavillon du colombier du 18e siècle) ; cour avec ses murs de clôture et son bassin ; chapelle, avec son décor intérieur ; terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont (cad. ZT 5) : classement par arrêté du 4 juillet 1995 » [5]

     

    Site officiel du manoir de la Chaslerie :

    http://www.chaslerie.fr/ 

     

     

     

    Vidéos sur le manoir de la Chaslerie :

     

     

     

     

    Sources :

     

    [1] Wikipédia

    [2] http://www.reve-de-chateaux.com/demeure/707-manoir-de-la-saucerie

    [3] http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110821

    [4] http://www.ornetourisme.com/tourisme/patrimoine/domfront-en-poiraie_manoir-de-la-chaslerie_11__PCUNOR061FS000B5.htm#ad-image-0

    [5] http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110820

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.phanelle.fr/gribouille1789/actes_insolites/actes_insolites_003_61_06.htm

    http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article705

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