• LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados) LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)

      

    La motte castrale de Briquessart ou Briquessard à Livry [Caumont-sur-Aure]

     

         « Au 11e siècle, la seigneurie de Briquessart, le hameau le plus important de Livry, est à la fois châtellenie et sergenterie. Le premier Briquessart connu fait partie de ces barons qui se liguent contre le duc Guillaume dit le Conquérant en 1047. La motte de Briquessart, flanquée d’une basse-cour et séparée par un fossé constitue aujourd’hui un élément intéressant de l’architecture civile de Livry. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)   LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)

     

    Plan hypothétique du château de Briquessard d'après le plan d'Arcisse de Caumont (voir ci-après) ; blason de Ranulf, Rannulf, Rainulf, Ranoulf, Randall, Ralph, Randulf, Renouf ou Renoulf le Meschin de Briquessart extrait de https://www.geni.com/people/Ranulph-III-de-Briquessart-le-Meschin-Earl-of-Chester/6000000005072749060

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     A. de Caumont, 1831 : « Château de Briquessart, à Livry (Calvados), Briquessart était un des principaux barons normands qui se liguèrent contre le duc Guillaume, en 1047, et dont parle Robert Wace (roman de Rou, vers 8938 et 39). L'emplacement de son château existe dans la commune de Livry, arrondissement de Bayeux, sur le bord de la vallée du Calichon, près d'une place entourée de maisons, qui porte encore aujourd'hui le nom de hameau Briquessart (Cet emplacement remarquable appartient à M. Trolong du Taillis, juge de paix de Caumont, et savant botaniste, membre des Sociétés d'histoire naturelle et d'agriculture de Caen). Cette bourgade avait autrefois un marché. Le château de Briquessart est un des plus intéressans de ceux dans lesquels on ne remarque ni murs, ni maisons en pierre. On n'y a point trouvé de vestiges de constructions, et sa force consistait dans des fossés et des remparts en terre, sans doute garnis de palissades en bois. La motte ou l'éminence artificielle qui a dû supporter la tour du donjon se trouvait en A vers le centre de la place (planche XVIII, figure 5 [voir ci-dessus]), ou plutôt sur le bord d'une enceinte ovale B, munie de remparts élevés, qui me paraît devoir être considérée comme la partie la plus forte du château. (On voit dans cette enceinte B une chapelle dont la construction paraît remonter au 16e ou à la fin du 15e siècle ; mais je suppose qu'il en existait une autre plus ancienne à laquelle celle-ci aura succédé.)

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     Une seconde enceinte DDD encadrait les deux tiers de la cour centrale B. Elle était divisée en trois parties par deux fossés parallèles FF, qui descendent vers la vallée du Calichou. Cette vallée défendait la place du côté du Sud. Un petit ravin G, dans lequel coule un filet d'eau, formait du côté de l'Ouest un autre moyen de défense. Vers l'est, où le sol uni est à peu près de niveau avec la partie la plus élevée des cours du château, un rempart en terre et un large fossé (HH) défendaient l'accès de la seconde enceinte.

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)     Après avoir attentivement examiné cette forteresse, je suis demeuré persuadé que l'entrée principale était en P, par le creux du fossé qui entoure l'enceinte B ; ce fossé, ou, si l'on veut, ce chemin couvert, arrive au pied du donjon, d'où une pente douce permettait sans doute d'entrer à volonté dans la cour de la citadelle B ou dans la seconde enceinte D. Je ne serais pas surpris qu'une autre porte eût existé vers le point o, dans la cour D, où l'on voit aujourd'hui un passage. Les fossés FF, tout en défendant l'accès du donjon, du côté de l'Est, par où la place avait le plus à craindre, pouvaient aussi servir de sentiers soit pour aller puiser de l'eau dans la rivière, soit pour descendre dans les prairies voisines, Quant à la distribution des maisons en bois qui devaient se trouver dans la place, je n'ai que des conjectures à présenter, puisqu'il n'en reste aucun vestige. Mais il y a lieu de supposer que ces édifices étaient placés dans les cours B et D, à peu de distance des remparts, de manière à laisser libre l'accès des terrasses. » [2]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

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    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1831, tableau d'assemblage ; au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1831 ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Le complot de 1046-1047 contre le jeune Guillaume, duc de Normandie (futur conquérant de l'Angleterre en 1066) :

     

         « En 1046, Guillaume a environ dix-neuf ans. Un complot vise cette fois sa personne jusqu’alors épargnée. Une partie des seigneurs forment une coalition pour l'écarter au profit de Gui de Brionne (v. 1025-1069), un cousin de Guillaume, fils de Renaud Ier de Bourgogne et d’Adélaïde, fille de Richard II. Cette rébellion rassemble essentiellement de « vieux Normands » de l’Ouest (Bessin, Cotentin, Cinglais) [dont Renouf de Briquessart] traditionnellement indociles et hostiles à la politique d’assimilation menée par les ducs. Gollet, le fidèle bouffon de Guillaume, surprend les propos des conjurés réunis à Bayeux et prévient son maître qui dort à Valognes. Guillaume échappe ainsi de peu à une tentative d’assassinat par les séides de Néel de Saint-Sauveur. Il s'enfuit dans la nuit, puis est accueilli par Hubert de Ryes qui le fait escorter en sécurité jusqu'à Falaise. Cette fuite de Valognes, relatée par les chroniqueurs comme une chevauchée seul et sans escorte, forge en partie le mythe de Guillaume, jeune homme courageux, bâtard et solitaire. Avec l'aide du roi de France Henri Ier, le jeune duc part en campagne contre les rebelles normands, qu’il parvient à défaire à la bataille du Val-ès-Dunes, près de Caen, en 1047, entre autres grâce au ralliement de toute dernière minute d'un des seigneurs rebelles, Raoul Tesson. » [4] 

     

         Cet épisode de la Vie de Guillaume le Conquérant est raconté ici :

     

     

    Diaporama sur You tube : https://www.youtube.com/watch?v=6SgwlJHgkg4 ou http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-02-a112524080

     

         Renouf sera pardonné quelque temps après car on le retrouve à la cour du duc Guillaume de Normandie. Ses descendants recevront des fiefs importants en Angleterre après la conquête du pays en 1066. [NDB]

     

          « Trois Renouf furent successivement vicomte du Bessin. Le premier, Renouf de Briquessart (du nom de son château, qui se trouvait dans la commune de Livry (Calvados, canton de Caumont), prit part à la révolte des barons, en 1047, et mourut dans les dernières années du 11e siècle. Le second, Renouf le Meschin, fils du précédent et de Maud, sœur de Hugue le Loup, comte de Chester, hérita du comté de Chester après la mort de son cousin Richard, noyé dans le naufrage de la « Blanche Nef », en 1120 ; Renouf le Meschin mourut vers 1129, laissant comme héritier son fils Renouf, dit de Guernon, qui épousa une fille de Robert, comte de Glocester, et mourut le 16 décembre 1153. » [3] 

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE BRIQUESSARD (Calvados)« La chapelle Saint-Sulpice de Livry :

         Édifice érigé sur le lieu du martyr de saint Sulpice, évêque de Bayeux, au 9e siècle. Culte dédié à saint Sulpice qui guérissait les maladies de peau. Nombreux ex-voto. Fontaine St- Sulpice à proximité.
         L'association des Amis de la chapelle Saint Sulpice à Livry se consacre à sa restauration, suite aux dégâts importants causés par la tempête de 1999. » [5] 

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.bocage-normand.com/UserFiles/File/pdf/RandoPedestre/topoguide%20bocage%20normand/51%20la%20motte%20de%20briquessard.pdf

    [2] Extrait du Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française d'archéologie... par Arcisse de Caumont, Volume 2 pages 234-235 ; Société française d'archéologie, Musée des monuments français, 1837./ Cours d'antiquités monumentales, professé à Caen : histoire de l'art dans l'ouest de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle, Volumes 4 à 6, Lance, 1831.  https://books.google.fr/books?id=0sY9AAAAcAAJ&pg=RA1-PA86&lpg=RA1-PA86&dq=Livry+Briquessart&source=bl&ots=njoBDEafMX&sig=mcZiKsG0t6X0SJAaPnYDTRiq8Q0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjA0LebnZjWAhWFWxQKHQH8DHA4ChDoAQhOMAg#v=onepage&q=Livry%20Briquessart&f=false

    [3] Extrait du Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie par la Société des Antiquaires de Normandie, 1934.

    [4] Extrait de Wikipédia.

    [5] Extrait de http://www.normandie-tourisme.fr/pcu/chapelle-saint-sulpice/caumont-sur-aure/fiche-PCUNOR014FS000DO-1.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Meschin-Chester.pdf

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12648

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  •       « Le château de Messei est un ancien château fort dont il ne reste aujourd'hui que des vestiges. Il est situé à Messei dans l'Orne, en Normandie. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « Le Bourg est assez ancien : des débris de porches s’y remarquent encore, et les vieux pignons sur rue y abondent. Il possédait trois longues halles sur la place et deux marchés par semaines. Celui du mercredi fut transporté à Flers par les seigneurs de ce comté, et la prospérité commerciale de Messei a depuis lors bien baissé. Il s’y faisait un commerce très considérable de fils de lin avant 1814, commerce aujourd’hui remplacé par celui de tissus de coton dont Flers est le centre.

         Il yavait à Messei haute justice dont le gibet est resté longtemps suspendu aux ruines du château, droit de bourgeoisie, un notaire garde-notes et un notaire ecclésiastique dont les actes existent encore au notariat actuel, une Léproserie à l’entretien de laquelle les seigneurs de Saires, de Saint-André et du Châtellier contribuaient avec ceux de Messei. » [2]

     

         « Le château figurait parmi les principales places fortes de Normandie. Occupé par les Anglais de 1356 à 1360, il fut rendu à la France par le traité de Brétigny. Au 16e siècle, il est pris par la Ligue et en partie démantelé. Au début du 19e siècle, douze tours existaient encore. Elles furent démolies pour servir de carrière de matériaux lors de la construction de la ferme de la Fonte. Du château ne subsistent que la motte entourée des douves, et un pan de mur inclus dans le bâtiment agricole. La motte a passé pour être un lieu d'exécution, et un lieu où les seigneurs tenaient quelque fois les plaids. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)   LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)

     

    Plan hypothétique du site du château de Messei ; blason de la commune de Messei par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18101131 

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « Ce château flanqué de douze tours, construit au 11e siècle, possédait de larges et profondes douves, un pont-levis, une chapelle sous le patronage de Saint-Jean-Baptiste, une prison et deux cachots, ainsi qu'une basse-cour. Situé sur l'ancienne route de Falaise à Domfront, il a joué un rôle historique à plusieurs reprises. À ce titre, il figure parmi les plus importantes places fortes de Normandie.

     

    Gravure ci-dessus extraite de https://www.routeyou.com/fr-fr/location/view/47841622/chateau-de-messei http://romy50300.forumgratuit.org/t2-les-chateaux-de-l-orne

     

         Situé à 650 mètres de l'église, le château est accessible par un chemin à gauche, à la sortie du bourg en direction de Domfront. À une centaine de mètres, coule la Varenne, appelée localement le Morin. Au nord, des marécages et des étangs constituent des éléments défensifs. Il existait aussi à cet endroit une forêt, abattue en 1637.

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Protégé au sud par les roches du Châtellier, le château, à l'écart du bourg, se dresse sur un plateau assez élevé. Il est traversé par une petite rivière, la Fonte, qui a donné son nom à un chemin de ronde menant à l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, aujourd'hui communément appelée la chapelle des Roches, au Châtellier, où les seigneurs de Messei avaient coutume de se faire enterrer.

         À 250 mètres au nord-est du château, à gauche en venant du bourg, se trouve un monticule entouré de grands arbres, qui a passé pour être un lieu d'exécution, mais qui était probablement l'endroit où les seigneurs rendaient traditionnellement la justice. Cette butte constituerait l'emplacement d'une première motte, abandonnée et arasée au profit d'une autre, plus propice et mieux défendue.

     

    ? - 1095, famille de La Ferrière :

     

         La plus ancienne mention écrite du domaine de Messei remonte à l'an 1033 ; une charte datant de cette époque désigne Josselin de La Ferrière comme étant seigneur de Messei.

     

    1095 - 12e siècle, famille d'Osbern Maréchal :

     

         Le 9 mars 1095, deux fils de Jean de la Ferrière, Geoffroy et Jean, vendent le château et la seigneurie de Messei à Osbern Maréchal pour se rendre en Terre sainte, lors de la première croisade, avec le duc Robert II de Normandie.

     

    12e siècle - 15e siècle, famille Foulques du Merle :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Au 12e siècle, le château fort passe aux mains de Foulques Ier du Merle qui porte le titre de baron de Messei, pour demeurer près de trois siècles dans cette famille dont seront issus notamment Foulques du Merle, maréchal de France en 1302 et Guillaume VIII du Merle, son petit-fils, compagnon de du Guesclin et capitaine-général en Basse-Normandie, qui reprend le titre. Ce dernier ordonne en 1363 aux habitants d'amener pierre, chaux, sable, bois et le nécessaire à réparer la forteresse. En 1357, il fait confirmer ses droits sur ses sujets de Messei. Ses exigences deviennent si insupportables que des plaintes sont portées contre lui par la population auprès du bailli du comte d'Alençon et même du Parlement de Paris. La bourgeoisie franche qui existait à Messey à cette époque était en effet décidée à faire valoir ses droits. (…)

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     En 1374, Guillaume du Merle, capitaine-général en Basse-Normandie et gouverneur de Falaise, est baron de Messey comme l'avaient été ses aïeux depuis le 12e siècle, notamment son grand-père Foulques du Merle, maréchal de France en 1302. (...)

         Lors de la guerre de Cent Ans (1337-1453), le château est pris par Philippe de Navarre qui le livre aux Anglais en 1356. Le traité de Brétigny le rend à la France en 1360 mais le château ne sera définitivement libéré que vers 1450 sous le règne de Charles VII.

        Entre temps, en 1402, Catherine, fille unique de Guillaume VIII du Merle, avait épousé Henri de Bailleul à qui elle avait transmis le domaine.

     

    Ci-dessus, blason de la famille Foulques du Merle par j. du Merle — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22576137

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne) LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    15e siècle – 1557, famille de Grippel :

     

         À la fin du 15e siècle, le château appartient à Pierre de Grippel, puis à son fils, Guillaume de Grippel qui meurt en 1550... » [1]

     

         « Guillaume du Grippel, baron de Messei, étant mort sans enfants mâles, vers 1550, sa succession se partagea entre ses deux sœurs, Louise, épouse de Robert du Bourg, seigneur de Rieux, qui reçut le château, le fief et la seigneurie, la cour et usages, justice, juridiction, relief, etc. et Marie, épouse de Charles Mallet, seigneur de Heussé, qui obtint la terre, seigneurie et dépendances de Saint-André-de-Messei. La forêt resta indivise. » * [2]

     

    1557 - 1582, famille de Bailleul :

     

         « Vers 1557, Louise, à qui revient le château de Messei, vend sa part et l'échange contre une autre terre avec Jean de Bailleul, sieur du Renouard.

     

    1582 - 1662, famille de Souvré :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     En 1582, il entre dans la famille de Souvré, par le mariage de Françoise de Bailleul avec Gilles de Souvré, gouverneur de Louis XIII pendant son enfance, et maréchal de France. Son fils cadet, Henri de Souvré, en hérita. En 1589, lors des guerres de religion, le château fut en partie démantelé, avec plusieurs pièces de canon, par les Ligueurs, malgré la surveillance du duc de Montpensier.

         En septembre 1621, René de Souvré obtient de Louis XIII l'érection de la baronnie de Messei en marquisat, en faveur de son fils Joseph de Souvré qui meurt sans postérité en 1685, sous le règne de Louis XIV.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Souvré, dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As.

     

    1662 - 1750, famille de Louvois ; famille d’Harcourt :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     Le château échut alors à Anne de Souvré, petite-nièce de René de Souvré, qui épousa en 1662, le jeune ministre Louvois qui devint marquis de Messei. En 1686, celui-ci obtient que l'érection de la baronnie en marquisat soit maintenue en sa faveur.

         En 1750, il est vendu par les arrière-petits-enfants de Louvois, héritiers de Marie-Madeleine Letellier de Louvois de Barbezieux, duchesse François d'Harcourt, au comte de Flers, Ange Hyacinthe de La Motte-Ango. » [1] 

     

    Portrait ci-dessus de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois. Celui-ci épouse le 16 mars 1662 Anne de Souvré, marquise de Courtanvaux et de Messei, descendante de Gilles de Souvré. Née posthume, Anne de Souvré a été élevée dans la famille du second mari de sa mère, Urbain II de Montmorency-Laval, marquis de Bois-Dauphin et de Sablé, le fils de la célèbre "Madame de Sablé". Peinture de Pierre Mignard, Musée des beaux-arts de Reims Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1360906 . Blason de la famille Le Tellier par SanglierT — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25032533

     

    1750 - 1806, famille de la Motte-Ango :

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     *[« En 1451 : « Le premier lot, la Baronnie, passa aux Bailleul, aux Renouard, aux Souvré, aux Louvois qui la firent ériger en Marquisat, aux d’Harcourt ; le second, aux d’Harcourt, aux Brou, aux Berrier. Les Ango de Flers les réunirent tous les deux en les achetant successivement, le premier, à l’amiable, des héritiers d’Harcourt, en 1750, le second, sur adjudication, en 1764; et conservèrent l’ancien domaine ainsi reconstitué jusqu’en 1806... »] [2]

     

    Ci-dessus : blason de la famille de la Motte-Ango par TretinvilleCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Tretinville., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18596776

     

    1806 - 1820, famille de Redern :

     

         Lors de la Révolution, le château est désert et abandonné.

         En 1806, il est acheté par un Prussien, le comte von Redern, fils d'un maréchal de Prusse et diplomate en Espagne et en Angleterre, qui le revend en 1820 aux Schnetz, notaires à Paris.

     

    1820 - 1901, famille Schnetz :

     

         Philippe Schnetz, fils des notaires, décide de le faire démolir vers 1850 afin de servir de carrière de matériaux pour la construction de la ferme de la Fonte. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MESSEI (Orne)     « De l’ancien château de Messei qui remontait au dixième siècle, suivant la tradition, et que défendaient douze tours et de larges fossés, il ne reste plus que quelques pans de murs et des souterrains de près de six mètres de profondeur, où la crédulité populaire s’imagina que la duchesse de Berry s’était cachée dans l‘été de 1848. » [2]

     

         « C'est à cette époque que l'on retrouve, en démolissant un mur de l'ancienne prison du château, le matériel nécessaire pour frapper des pièces d'or à l'effigie de Charles IX. » [1]

     

         « Aujourd’hui il ne reste plus rien de cet ancien château féodal, si ce n’est que quelques bâtiments qui servent à loger le fourrage, quelques pans de murs couverts de lierres. Les étangs qui l’entouraient sont asséchés et transformés en vastes prairies, les souterrains sont obstrués. Certaines maisons du bourg de Messei ont même été construites avec les anciennes pierres du château. » [4]

     

         « Il ne subsiste aujourd'hui qu'un pan de mur inclus dans un bâtiment agricole, les douves et les deux mottes féodales (...). Les visites ne sont pas autorisées. » [1]

     

         Eléments protégés : vestiges de l'ancien château avec ses deux mottes féodales (cad. D 78) : inscription par arrêté du 3 juillet 1975

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par Léon de La Sicotière ; Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA274&lpg=PA274&dq=ch%C3%A2teau+Messei&source=bl&ots=WTudDDOiYI&sig=1GABZZaWekn76tbVJ3IQFw6PJVo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj4gJ-V7ZPWAhWIWhoKHalHBOs4FBDoAQgyMAE#v=onepage&q&f=false

    [3] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110854

    [4] Extrait de http://www.flerstourisme.fr/content/messei

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.flerstourisme.fr/content/messei

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  • LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)

     

         « Clères s'est édifiée au 9e siècle autour d'un château fort dont les vestiges sont visibles à proximité immédiate du château actuel, au cœur du parc zoologique de Clères. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « Au centre du parc se dresse le château de Clères. Trois châteaux, se succédèrent du Moyen-âge à aujourd’hui, tous reconstruits au même endroit. Tous avait une architecture différente et adaptée selon le siècle à la défense, à la parade, ou à l’habitat. L’ensemble des constructions actuelles est formé par des bâtiments organisés autour de la cour d’Armes, ou Cour d’Honneur. » [2]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)       « C’est à 28 km au nord de Rouen que se situe la localité de Clères. Celle-ci s’est créée autour de son château dont l’édification remonte au 11e siècle. Sans doute, simple motte féodale à l’origine, c’est au 13e siècle qu’il serait devenu une véritable place forte. La Normandie fut un théâtre privilégié de la guerre de Cent Ans et c’est pendant cette période que, victime des aléas guerriers, le château de Clères fut détruit par les troupes anglaises ou leurs alliés bourguignons en 1418. Flanqué de trois tours, c’est sur des voûtes datant du 13e siècle, que fut érigé au 16e siècle un élégant manoir alliant colombages, grès et damiers de briques et de silex. Le jouxtant, le château, reconstruit par le seigneur du lieu, Georges III de Clères, fut victime de nouvelles destructions de la part des armées du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. » [3]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du site du château de Clères ; au dessus, blason de la famille de Clères Par Bibar Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnelCette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Écartelé paillé bordure.svg (par Bibar).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Fasce d'hermine.svg., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61939566 et, au-dessous, blason de la commune de Clères Par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9509798

     

    LE CHATEAU DE CLÈRES


    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « Par la position si heureusement choisie qu'occupe le château de Clères, au milieu de cette jolie vallée, où la rivière lente coule en reflétant les grands arbres, on peut juger de l'art et de la science avec lesquels nos aïeux choisissaient les endroits et les sites où il leur plaisait d'édifier leurs seigneuries. Ici, le château de Clères, dominant quatre vallons, gardé en arrière par de larges fossés, était admirablement situé au point de vue stratégique. Avec le château de Longueville, qui a laissé un si vif renom dans nos annales guerrières, il commandait l'ancienne route de Dieppe à Rouen : celle-ci passait alors par ce bourg de Clères, et allait rejoindre Malaunay par Anceaumeville, qui portait alors le nom de Sionville, et par Eslettes. Aussi a-t-on pu avancer, - et c'est un fait qu'auraient pu nous révéler peut-être les archéologues érudits, comme MM. César Marette et Lemarchand, qui se sont occupés de l'histoire de la région, - que Jeanne d'Arc, conduite de Beaurevoir à Arras, à Eu et à Dieppe, pour être incarcérée au château de Rouen, avait dû s'arrêter au château de Clères. Ce serait un honneur de plus pour le vieux château normand, qui a vu se reposer à l'ombre de ses tourelles, deux de nos rois, Charles IX et Henri IV, et dont l'histoire soulève tant de souvenirs glorieux que nous évoquerons au cours de cette étude... » [4]

     

          « Clères, qui devait plutôt se dire « Claire » au Moyen Age était le lieu de résidence d’un seigneur, habitant le château dont il reste des vestige dans le parc du jardin zoologique. » [10]

     

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         « Le château originel construit au début du 11e siècle semblerait avoir été considérablement amélioré au 13e. » [8]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « L'ancien château de Clères paraît avoir existé dans le voisinage du château actuel, derrière l'église. Sa situation et la direction de sa tour principale, semblent indiquer qu'il devait commander une très ancienne route descendant vers le village de Clères : en arrière, il devait être couvert par des fossés et par la rivière de Clères. Le donjon, comme nombre d'autres constructions de cette époque, entre autres le donjon du château de Gisors, se dressait sur une motte artificielle ; tout le parement de ces anciennes constructions, consistant principalement en deux souches de tours circulaires, était en grès : dans la tour voisine de l'église, se trouvait un puits fort profond. Cet ancien château était contemporain du château d'Arques, et appartenait à la moitié du 13e siècle ; dans les décombres, parmi les poutres carbonisées, on retrouva des fragments de carrelage, portant des fleurs de lys et les tours de Castille. (...)

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)

     

         Le premier des sires de Clères est Godefroy, comte de Brionne et d'Eu, fils naturel de Richard Ier duc de Normandie, qui vivait vers 921 ; il eut plusieurs fils, et entre autres Richard, seigneur de Clères et de Bienfaite, chevalier qui avait épousé la fille de Gautier, comte de Longueville et d'Amicie de Flaittel. Roger, son fils, comte de Clères, fixa le nom et les armes : ce fut lui qui, autorisé par son seigneur Guillaume, duc de Normandie, fit donation à l'abbaye de Saint-Ouen de différents biens. Un Gilbert de Clères, fonda alors la branche anglaise des comtes de Clères-Pembroke en Angleterre. (...)

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)    Guillaume Ier, fils de Roger, en 1037, laissa ses biens au prieuré de la Madeleine près de Vernon : entre autres enfants de son mariage avec Amicie de Glocester, il eut Renaud de Clères, qui accompagna Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre en 1066 et qui à son retour de la guerre, aumôna ses biens à l'abbaye de Saint-Victor-en-Caux et à celle de Saint-Amand. (...)

         Mathieu Ier, fils de Guillaume Ier (…) Ce pieux personnage, qui avait été fait prisonnier par les Sarrasins, avec lesquels il s'était rencontré à la troisième croisade, sous les ordres de Philippe Auguste et de Richard Coeur de Lion abandonna 5 acres de terre pour bâtir l'église paroissiale (...) Il avait épousé Luce de Hangest, fille du seigneur d'Hugleville.

         A leur fils Mathieu II, qui avait épousé Richère de Longchamp, sœur de l'évêque d'Ely Guillaume de Longchamp, l'illustre chancelier d'Angleterre, revient l'honneur d'avoir fondé le marché de Clères, qui se tient encore le mardi de chaque semaine. Une charte datée de Tours, du 26 juin 1195, signée de Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et duc de Normandie, accorde ce droit à perpétuité. » [4]

     

        « Les Halles de Clères remontent au 12e siècle, au moment de la création d’une foire (mais ceux que l’on peut voir aujourd’hui datent du 18e siècle). » [10]

     

         « Georges Ier, sire et baron de Clères, de Beaumets et de La Croix-Saint-Leufroy, se maria trois fois : avec Marguerite de La Heuse, fille du châtelain de Bellencombre ; avec Jeanne de Mallemains, et avec Mahaut d'Estouteville (…) Il avait été un des otages livrés aux Anglais par le traité de Brétigny, en 1360, pour le rachat du roi Jean, fait prisonnier en 1356, à la bataille de Poitiers. (…) » [4]

     

        « En 1418, durant la guerre de Cent ans et sous le règne de Charles VI, il fut détruit par les Anglais ou les Bourguignons. Les vestiges visibles actuellement se constituent des ruines du donjon, consolidées pour conservation à la fin du 19ème siècle. » [8]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « La destruction de cet ancien château doit dater de 1418 environ, lors de la prise de Rouen par les Anglais. Georges II, sieur de Clères, qui avait été fait prisonnier par les Anglais, à Harfleur (1415), se vit alors dépossédé de ses biens. Une charte de Henri V donna, en effet, le 20 janvier 1420, les terres et les domaines ayant appartenu à Georges de Clères, à Jehan Gray de Heton, à la charge d'une épée à rendre au camp de Rouen, à la Saint-Jean. Ce Jehan Gray, mourut à la bataille de Beaugé, en 1421, et la terre de Clères passa alors à son fils, Henry Gray, qui en resta seul possesseur jusqu'en 1431. » [4]

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     Georges II « avait épousé Marguerite de Namps, mais n'en ayant pas eu d'enfants, ses biens passèrent au fils de son frère Jean III, pannetier de Charles VI, qui avait épousé Isabelle de Hellaud, à l'abbaye du Bec, et fut tué à Azincourt.

         Le domaine de Clères ne devait revenir en possession d'une famille française qu'avec Georges III, fils de Jehan III, qui, lui aussi, avait été fait prisonnier par les Anglais en 1419... » [4]

     

         « Le château de style gothique flamboyant qui domine le parc aujourd'hui a été érigé sur les ruines de l'ancien château féodal à l'initiative de George III, seigneur de Clères. » [8]

     

        « 1472 : C'est Charles le Téméraire qui vient piller Clères, brûler toutes les maisons et détruire 17 villages voisins.

         Puis Georges IV, époux d'Anne de Brézé, achève les travaux de cette belle demeure Renaissance. » [5]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « Il est alors tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le manoir en briques et pans de bois situé à côté du château date lui aussi du 16ème siècle. » [8]

     

        « Jean IV… prend part au siège de Rouen, en octobre 1562 : il y est blessé, mais ne s'arrête point pour cela, et se jette dans la ville de Caudebec, d'où il expulse les huguenots. Pour témoigner a ce fidèle serviteur son estime et sa reconnaissance, Charles IX, tout jeune, part de Dieppe le 11 août 1563, et passe la nuit au château de Clères, d'où le lendemain il se rend à Rouen, pour y faire son entrée solennelle, accompagné de Catherine de Médicis (…)
          Quand Charles IX quitte Rouen, quelques jours après, Jean IV le suit en Basse-Normandie, où il trouve la mort en intervenant dans une querelle que son neveu d' Auzebose s'est attirée avec deux gentilshommes, dont l'un put s'enfuir et dont l'autre est conduit au supplice. » [4]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien.

     

         1563 : François de Guise, assassiné à Blois, tomba dans les bras d'un Baron de Clères. » [5]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « De son second mariage avec Marguerite de Louvigny, Jean de Clères avait eu un fils, Jacques, qui, lui aussi, aima les folles aventures de la guerre.
        A peine âgé de quinze ans, il prend part au siège de Rouen, puis il guerroie contre les protestants : il est à Moncontour sous les ordres de Brissac, en 1569, puis sous les ordres de Carrouges, gouverneur de Normandie. Retiré dans son château de Clères, il oublie peu à peu les ardeurs catholiques de sa jeunesse et il offre, dans son manoir, l'hospitalité à ses anciens adversaires, à M. du Maine, à Villars, et à Henri IV lui-même. Une première fois le monarque s'arrête à Clères en 1590 ; au retour de sa campagne contre Farnèse, duc de Parme, le Béarnais vient s'y reposer et soigner la blessure qu'il avait reçue devant Aumale. La chronique galante, (et Dieu sait si elle a largement prêté des équipées amoureuses à Henri), ajoute que le monarque découcha pour aller entretenir la belle Gabrielle d'Estrée, dans son manoir de Tourpes, près de Bures, une vieille construction qui rappelle singulièrement le château des Loges. (...)

         Jusqu'alors la transmission des héritages s'était faite dans la même ligne, mais le 31 octobre 1626, la mort de Charles de Clères, fait entrer le domaine de Clères dans la famille des Fontaine-Martel, François de Fontaine-Martel ayant épousé Marie de Clères.

        D'après Toussaint Duplessis, la seigneurie fut alors divisée en deux parties, en marquisat et comté, par lettres patentes de mai 1631. » [4]

     

        Très endommagés durant la Révolution, « les bâtiments sont restaurés par le comte Hector de Béarn en 1865. » [8]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)    Le château « devint la propriété, dès 1839, de Louis-Hector, comte et prince de Béarn marquis de Brassac, comte de Galard, sénateur du second Empire, chargé de missions diplomatiques, mort en 1870 à Bruxelles.
       C'est au comte de Béarn qu'on doit la restauration de ce château, dont les travaux furent exécutés d'après les plans de M. Henri Parent, l'habile architecte du musée d'Amiens, le restaurateur du château de Bonnétables et d'Ancy-le-Franc, par M. Foucher, le sculpteur rouennais qui a donné tant de preuves de ses connaissances approfondies et variées de la Renaissance. L'entrepreneur fut M. Chaboux,
    de Rouen ; la ferronnerie fut exécutée par M. Roy, de Paris. Quant au parc qui entoure le château, dont la création amena certains vallonnements et la dérivation des eaux de la rivière, il a été dessiné et tracé par M. Bussigny, de Paris. (...)

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     Il ne faudrait pas croire que l'ancien château était tel que les ruines actuelles, couvertes de lierre, le représentent aujourd'hui. Ces vieilles murailles ont été, en effet, pittoresquement restaurées en 1865, par M. Foucher, sculpteur à Rouen : le modèle d'arrangement de ces ruines, avec leurs machicoulis figurés, existait dans le cabinet de M. le comte de Béarn, qui fit restaurer l'ensemble du château de Clères. On peut, du reste, facilement se rendre compte de ces modifications, car toutes les parties nouvellement restaurées sont en pierre blanche de Vernon, tandis que les débris anciens sont en grès. » [4]

     

    Souvenir du château de Clères
    Pour madame Maggie M.

    Cet élégant château fut sculpté dans la pierre
    Au bon temps où Ronsard cisela ses sonnets,
    Et l'on conte qu'il a logé le Béarnais
    Avec sa Gabrielle, une nuit tout entière.

    Or, dans ce vieux logis d'allure svelte et fière
    Où font leurs nids d'amour les légers martinets,
    Une dame au cœur noble et pur - je m'y connais -
    A déployé pour moi sa grâce hospitalière.

     

    Près d'elle j'ai vécu de trop brefs jours d'été,
    Et les mots caressants douceur, charme, beauté
    Ne me suffisent pas pour louer son mérite.

    Mais je songe, en payant de ces vers mon écot,
    Que le volage époux de la Reine Margot
    Serait resté fidèle à cette Marguerite.

    François Coppée, août 1905.
    [6]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « L'ornithologue Jean Delacour fait l'acquisition du domaine en 1919. Il poursuit les travaux d'aménagement extérieur dans le but de créer un parc botanique et ornithologique, qui ouvrira ses portes au public en 1930.
         En 1967, Jean Delacour lègue l'édifice au Muséum National d'Histoire Naturelle, qui poursuit selon ses vœux le travail de préservation d'espèces ornithologiques rares ou menacées et améliore la collection botanique. » [7]

     

         « Le Parc de Clères est géré par le Conseil Général de Seine-Maritime depuis 1989. 

     

    Les collections végétales

     

         Pour initier la collection botanique, Jean Delacour demanda au paysagiste anglais Avray Tipping de remanier les jardins et le parc, dans le souci de donner autant d'importance à la conservation du patrimoine végétal qu'à celle du patrimoine animal.

     

    La collection botanique se compose notamment d'un verger conservatoire constitué de pommes à couteau et de pommes à cidre, et d'un jardin conservatoire de plantes médicinales.

     

    Les collections animales

     

       Implanté sur un domaine de 53 hectares, le parc est voué au maintien et à la préservation d'espèces animales rares ou menacées. La collection zoologique se compose d'environ 1 500 animaux » [8] 

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : Clères (Seine-Maritime). Plan d’ensemble restitué sur fond de plan cadastral ancien, état vers 1505. A : cour (1 : bâtiments de dépendance ; 2 : colombier ; 3 : ancien logis-porte devenu maison seigneuriale ; 4 : bâtiment de la Justice ; 5 : ancien logis seigneurial) ; B : église paroissiale ; C : ancienne motte castrale ; D : pré ; E : jardin ; F : prairie (6 : dérivation et moulin) ; G : halle. PAGAZANI, Xavier. Chapitre 3. L’implantation In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8065>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8065.

     

    L'architecture du château

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)      « De style Renaissance, le château datant du 16e siècle, fut reconstruit par Georges III, puis par son fils Georges IV de Clères qui le fit embellir et terminer. Il se compose aujourd’hui de deux corps de bâtiments en grès.
         Le château de Clères, dont le style rappelle l’élégance somptueuse du Palais de Justice de Rouen, compte parmi les plus beaux monuments de la région Haute-Normandie. »
    [2] 

     

         « Ancien château fort, jadis entouré de fossés énormes coupés à même la colline, et donjon bâti sur une motte très élevée. Communs construits en pans de bois au 16e siècle, dans le style gothique, sur des caves voûtées en berceau sur arcs-doubleaux qui semblent du 13e siècle. A côté, château du 15e au 16e siècle, entièrement restauré par M. le comte de Béarn. La partie ancienne se compose d'un corps de logis comprenant l'entrée voûtée ; les fenêtres, les cheminées et surtout les lucarnes ont le plus grand caractère. Il renferme une jolie chambre lambrissée, peinte et carrelée dans le style de la Renaissance. Ce château, où l'on dit que Henri IV a couché, appartint autrefois à Fontaine-Martel, le chef de la ligue cauchoise. » [9]

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     « Tout près de l'ancien donjon de Clères, se trouve l'ensemble des constructions du château, formé par plusieurs bâtiments et logis se reliant à angle droit, sur les deux côtés d'une cour intérieure, appelée cour d'armes.
         Le château proprement dit, se compose de deux constructions, qui ont subi de véritables remaniements en modifiant profondément l'aspect. L'une d'elles a même été, en 1865, complètement construite à neuf dans le style du 16e siècle. (…)

         Le corps de logis ancien, comme l'ensemble du château, a subi, lui aussi, des modifications. Tel qu'il existait en 1865, il semblait, par sa construction, avoir appartenu au 14e siècle. Edifié de deux étages en grès sur un plan carré, sous un comble se terminant par deux pentes, ses ouvertures et ses baies, ainsi que cela eut lieu pour de nombreuses demeures seigneuriales, durent être remaniées au 16e siècle (…)
    A l'extérieur, du côté sud, ce logis carré était mis en communication, avant la restauration de 1865, par un pont-levis avec chaîne traversant un fossé. (...)
         A ce logis ancien, fait suite une autre construction fort décorative, mais entièrement moderne.
         La seule partie ancienne est, sur la Cour d'armes, la tourelle d'escalier dont nous avons parlé et qui, elle-même, a été fort remaniée, lors des travaux de 1862. (...)

     

    LES REMPARTS DE CLERES (Seine-Maritime)     La construction moderne du château, comprend un bâtiment carré à deux étages, entre deux pignons, sous un toit à deux pente portant une crête en plomb ajourée. (...)
         La partie ancienne du ce château dont nous venons de parler, ainsi que son adjonction moderne, se relient aux différents services annexes, par une petite construction élevée de deux étages, en grès, percée, sur chacune de ses faces, de deux fenêtres carrées à meneaux, et traversée au rez-de-chaussée par un couloir assez large, servant d'entrée dans la Cour d'armes. Ce petit bâtiment, qui se termine par un petit pignon à redans, servait à faire communiquer le logis seigneurial avec le bâtiment de la Justice. (...)
         Sur cette partie du terrain, dallée en grès, se trouve le Bâtiment de la Justice, à trois étages en grès, percé de fenêtres carrées à meneaux de pierre et couvert d'un vaste toit. (...)
         Au rez-de-chaussée, ce bâtiment de la Justice renfermait la grande salle de Justice, où les seigneurs venaient juger les différends. (…)
    [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.ot-cleres.fr/cleres/

    [3] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30389.html

    [4] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... par Georges Dubosc ; Éditeur : Lemâle (Le Havre) ; 1893 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f306.item.r=Cl%C3%A8res%20ch%C3%A2teau.texteImage.zoom

    [5] Extrait de http://www.mairie-cleres.fr/crbst_10.html

    [6] Extrait des Oeuvres complètes de François Coppée,.... Poésie T.4 / éd. ill. par François Flameng, A. Dawant et Tofani ; gravures au burin par Boisson, Boutelié, Dubouchet... [et al.] Auteur : Coppée, François (1842-1908) Éditeur : L. Hébert [puis] A. Houssiaux (Paris) Date d'édition : 1885-1909

    [7] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-seine-maritime-chateau-a-cleres-chateau-de-cleres.html

    [8] Extrait de http://www.gite-de-la-clerette.com/images/P20-Parc_de_Cleres.pdf

    [9] Extrait du Répertoire archéologique de la France, Volume 109, Partie 6 Imprimerie nationale, 1872 https://books.google.fr/books?id=AiBKAQAAMAAJ&pg=PA281&dq=ch%C3%A2teau+de+Cl%C3%A8res&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjTwrXW3onWAhVDUhQKHbnMAusQ6AEIJjAA#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Cl%C3%A8res&f=false

    [10] Extrait de https://pierrickauger.wordpress.com/2014/09/29/histoire-de-cleres-au-moyen-age/

     

    Bonnes pages :

     

    Georges Dubosc : La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... Éditeur : Lemâle (Le Havre) ; Date d'édition : 1893 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f306.item.r=Cl%C3%A8res%20ch%C3%A2teau.texteImage.zoom

     

     

     

     

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  • LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure) LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure) LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)     « Au coeur du département de l'Eure, dans le pays de l'Ouche, Thevray est ancré parmi des paysages boisés, bocagers, cloisonnés où les prairies et l'élevage sont dominants... Importante seigneurie depuis le 12e siècle, le château fort est détruit par les Anglais avant 1458... son château-fort maintenant disparu a laissé place à une tour construite au 15e siècle. » [1]

     

    Ci-dessus : Thevray (Eure). La tour (fin du 15e  siècle) de Jacques de Chambray à droite, isolée sur l’ancienne motte, et la nouvelle demeure (vers 1560-1570) de Gabriel de Chambray à gauche, au fond de la plateforme. Lithographie de F. Benoist publiée dans La Normandie illustrée…, Nantes, 1852. PAGAZANI, Xavier. Chapitre 3. L’implantation In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8065>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8065.

     

          « Elle est ainsi décrite : « Tour et maison, enclose de murailles, en grands fossés larges et profonds… ». [2]

     

     

    Arcisse de de Caumont, 1853 :

          " Château de Tevray. La tour de Tevray, près de Bernay (Eure), avec ses machicoulis surmontés de créneaux, et ses hauts toits surmontés d'épis, a dû être construite postérieurement à 1689. " [6] 

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)      « La tour de Thevray : site à motte et basse-cour entourées de fossés en eau.

    Jacques de Chambray, grand bailli et gouverneur d'Évreux, remplaça à la fin du 15e siècle la motte originelle par une tour-résidence octogonale, flanquée vers la basse-cour d'un avant-corps rectangulaire abritant à sa base le pont-levis à flèches. La construction en grès, brique, d'utilisation rare dans la région à l'époque, et silex a donc la forme d'une tour octogonale dominée par un toit polygonal en forme d'éteignoir, prolongée par une aile rectangulaire surmontée d'un toit en fer de hache. Les mâchicoulis et l'existence du pont-levis montrent qu'il s'agit là d'un lieu de défense. » [3]

     

    Ci-dessus : gravure par Bouet extraite de Congrès archéologique de France, page 88 ; Société française d'archéologie, 1849. ; Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853 [6]

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     

    Plan hypothétique de la tour de Thevray (en attendant mieux...). L'emplacement des fossés provient du plan du cadastre napoléonien, voir ci-après ; blason de la famille de Chambray réalisé par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)     « Au 12e siècle, construction du château par un membre de la famille Thévray.

         Au début du 14e siècle, Jeanne de Thévray apporte ses biens en mariage à Laurent de Ménilles.

         A la fin du 14e siècle, la petite-fille de Jeanne épouse Robert de Chambray. Les deux noms vont apparaître conjointement tout au long de l'histoire du château.

         En 1418, la guerre de Cent Ans sévit en Normandie. Le château est livré aux flammes puis démantelé par les troupes Anglaises.

         En 1450, à la fin de la Guerre de Cent-Ans, la famille récupère ce qui reste de ses biens. » [2]

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     

     Thevray (Eure). Plan d’ensemble restitué sur fond de plan cadastral ancien, vers 1560-1570. Sources : document n° 18, art. 21-32 et 39-48 ; document no 22. A : « premyere et haulte court » (1 : « pavillion du portail », « pont-levys » ; 2 : « puits » ; 3 : « pavillon » ; 4 : « granche, escuries, four et la chambre de desus » ; 5 : « fossez en eau » et « pescherie ») ; B : « grosse tour » ; C : « preys et les jardins » ; D : « basse-court », « ferme » (6 : maison du fermier ; 7 : grange ; 8 : pressoir ; 9 : « jardins de lad. ferme » ; 10 : colombier) ; E : « grand parc » ; F : « rangees d’arbres allant a Thevray ». PAGAZANI, Xavier. Chapitre 3. L’implantation In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8065>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8065.

     

         « D'après l'opinion la plus plausible cette imposante construction fut l'œuvre de Jacques de Chambray, seigneur de Thevray, chambellan du roi, bailli et gouverneur d'Evreux. » [4]

     

         « En 1494 il fut nommé ambassadeur pour ratifier la paix d'Etaples ; il mourut sans alliance, en 1504 et il fut inhumé dans l'église de Thevray puis en 1532 dans la chapelle Saint-Jacques de Thevray. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)     « Ce personnage, nous dit M. Quevilly, reçut en partage , le 3 avril 1478, la terre de Thevray où il fit bâtir un château-fort, sans doute, à l'emplacement de celui qui avait été brûlé par nos voisins d'ontre Manche. De plus, ayant pu apprécier les désastres causés par l'invasion étrangère dans le domaine paternel, ce seigneur résolut de le fortifier et d'élever une gigantesque tour destinée à le protéger. Selon plusieurs auteurs, elle fut édifiée en 1489, par permission spéciale du roi de France qui autorisa Jacques de Chambray à y placer un canon pour sa défense. D'autres personnes, d'accord, en cela, avec la tradition répandue dans la contrée, disent que cette construction fut l'œuvre des Anglais, possesseurs du pays d'Ouche. Cette dernière hypothèse paraît cependant peu plausible ; car par son testament, daté de 1504, le sire de Chambray donna une gratification pécuniaire aux paroissiens de Thevray, Saint-Aubin-sur-Risle, Saint-Lambert, Le Chatillin, Le Noyer et Rubemont pour satisfaction des corvées et des plaisirs qu'ils m'ont fait, dit-il, en mes édifices de Thevray. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure) LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Aux 17e et 18e siècles, un château classique est visible à Thévray.

         A la fin du 19e siècle, sous le second empire le château classique a disparu. Il ne reste plus que les dépendances.

         Au début du 20e siècle, la puissante tour de Thévray sert de modèle à des cartes postales.

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure) LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure) LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     

         A la fin du 20e siècle, par successions et héritages au fil des siècles, le domaine de Thévray est la propriété de Mmes la Marquise de Thévray et de sa fille, comtesse d'Estève. » [2]

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)     « Il faut aller voir, à une lieue de Beaumesnil, la tour de Thevray. C’est l’un des derniers donjons que le moyen âge ait établis, et en même temps l’une des premières constructions où l‘emploi de la brique, abandonné depuis l’époque romaine, ait reparti dans ces contrées. Louis XI accorda, en 1489, à Jacques de Chambray, de l'illustre maison de ce nom, qui possédait alors le fief de Thevray, l’autorisation de construire cette grande tour. Elle est bâtie en briques et surmontée d'un toit d'ardoises très élevé, chargé de lucarnes et de panonceaux en plomb dans le style à la mode sous Louis XIII.

         A l’intérieur, il existe plusieurs étages, dont les vastes salles voûtées pouvaient servir d’habitation au châtelain. Les grilles saillantes qui hérissent les fenêtres de cette tour, les mâchicoulîs qui couronnent ses hautes murailles, les broussailles et les plantes aquatiques qui tapissent les bords de son fossé, produisent un effet des plus pittoresques. Dans l'enceinte contigüe, on a bâti un second château plus approprié aux usages modernes. Henri IV écrivit à M. de La Boullaye de Thevray de nombreuses lettres conservées dans la famille de ce dernier. » [5]

     

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    L'architecture :

     

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)     « La tour de Thevray, dans son état actuel, nous offre un polygone régulier avec avant-corps du côté de l'enceinte. L'étage inférieur se compose d'une seule pièce, dont les retombées des voûtes viennent s'appuyer au centre sur une robuste colonne cylindrique ; les autres étages se composent d'une grande salle et d'une chambre, d'un cabinet et d'une autre pièce. Au-dessus une chapelle, voûtée en bois, couronne dignement ce bel édifice , qui fut l'une des dernières constructions militaires du moyen âge.

         Le donjon de Thevray, entièrement environné d'eau, nous offre l'association fort rare dans notre pays pour des constructions de ce genre, de l'emploi de la brique et du granit. Avec sa belle ligne de machicoulis, ses fenêtres à croisillons de pierre, ses cheminées élevées et ses toits pointus, ce munument original produit, à l'œil, l'effet le plus pittoresque. Il serait à désirer, à tous les points de vue, qu'il fût soigneusement conservé. » E. DE B. [4]

     

    Ci-dessus : Thevray (Eure). Restitution de la tour-résidence de Jacques de Chambray (plans du rez-de-chaussée, du premier, du deuxième et du troisième étages), entre 1489 et 1499. C : cabinet ; Ce : cellier ; GCH : grande chambre ; GR : garde-robe ; GS : grande salle ; L : latrine ; O : oratoire ; R : retrait. a : pont-levis. b : sas d’accès à la fausse-braie. c : fausse-braie. d : soupirail. e : placard. f : fenêtre à coussièges. PAGAZANI, Xavier. Chapitre 5. Le pourpris du manoir In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8067>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8067.

    LES REMPARTS DE THEVRAY (Eure)

     Thevray (Eure). Plan restitué de la dépendance à droite (au sud) de la « premyere et haulte cour » (voir fig. 35a). a : fausse-braie. CHL : chapelle. CU : cuisine. E : écurie. Fo : four à pain ou à pâtisserie. GM : garde-manger. Re : remise. PAGAZANI, Xavier. Chapitre 5. Le pourpris du manoir In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8067>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8067. 

     

    Eléments protégés : 

     

    La tour : classement par arrêté du 12 juillet 1886.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://maintenance-et-batiment.blogspot.fr/2016/09/fiche-historique-les-chateaux-forts_4.html

    [2] Extrait de http://chateau.over-blog.net/article-eure-chateau-thevray-122370335.html

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 7 - Société des antiquaires de Normandie, 1875.

    [5] Extrait de De Paris a Cherbourg. Itinéraire historique et descriptif par Louis Enault, 1859 https://books.google.fr/books?id=xzxYAAAAcAAJ&pg=PA91&dq=donjon+de+Thevray&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjki-Tn9obWAhVrDcAKHf7QDKs4FBDoAQg-MAU#v=onepage&q=donjon%20de%20Thevray&f=false

    [6] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f459.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=27628_1

    O http://nordman.blogspot.fr/2010/12/la-tour-de-thevray.html

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