• LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados) LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados) LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)

     

    Le château de Boutemont :

     

          « La commune de Boutemont a été réunie à Ouilly en 1824. » [1]

          « Le château de Boutemont est un édifice des 16e et 17e siècles situé à Ouilly-le-Vicomte, dans le département du Calvados en région Normandie (...), dans la région naturelle du pays d'Auge. Il se trouve au nord du bourg en direction de Coquainvilliers et de Norolles, entre la voie de chemin de fer et la départementale 579 qui relie notamment Lisieux à Pont-l'Évêque. » [2]

     

         « Il se compose de quatre tours d’angles, d’une poterne Henri II, d’un pont-levis et est entouré de douves sèches. Chapelle, serres, bassin, orangerie, différents jardins créés par Achille Duchêne et la création d’un nouveau jardin Renaissance Italienne complètent ce magnifique ensemble, le tout dans un écrin de verdure. Le jardin est remarquable, avec arbres séculaires, topiaires et buis. » [3]

     

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     Plan hypothétique du château de Boutemont (en attendant de faire mieux...) ; blason de la famille de Boutemont par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     « Boutemont (ou Bouttemont) était un fief important qui relevait de la baronnie de Fauguernon. Il possédait une place forte, dont la motte de terre se voit encore aujourd’hui, à peu de distance du château actuel. Cette motte féodale, placée à la base du coteau, était une place forte de la vallée, ce qui atteste une haute antiquité. Dans le Pays d’Auge, un très grand nombre de fortifications sont implantées au fond des vallons. La « motte » de Boutemont commandait la vallée de la Touques et assurait le contrôle de la route de Lisieux à Pont-l’Evêque qui passait à sa base… Non loin de cette motte, tout près du château actuel, s’élevait l’église paroissiale de Boutemont dédiée à Saint Lubin.

     

     Photo de la motte de Boutemont ci-dessus extraite de https://hiveminer.com/Tags/basilique,normandie/Interesting

     
     LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     Au temps de la Normandie ducale, nous trouvons un sire de Boutemont qui avait suivi le duc Robert Courteheuse en terre sainte. Les rôles (listes) de l’échiquier (administration financière) de Normandie signalent un Hugues de Boutemont en 1180 et un Guillaume de Boutemont en 1195. » [1]

     

    Photo du plan de la motte féodale ci-dessus extraite de https://hiveminer.com/Tags/basilique,normandie/Interesting

     

         « L'emplacement actuel du château de Boutemont était occupé, à la fin du 14e siècle ou au début du 15e siècle, par une maison-forte. Jusqu'à cette période, le domaine appartenait à la famille Boutemont. Au siècle suivant, il passa aux Servain, puis aux Borel. » [2]

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     « C’est en 1525 que Philippe Paisant (écuyer anobli en 1522 et bâtisseur du château sous sa forme actuelle), devient le nouveau propriétaire et entreprend une reconstruction seigneuriale à l’allure défensive, dans un style moyenâgeux bien loin de l’influence de l’architecture Renaissance. » [4] « (à l’origine, Boutemont formait un quadrilatère entouré de douves et on y accédait par un pont-levis ; les enrayures destinées au passage des chaînes sont encore visibles.) » [1] 

          « Grâce à des moyens considérables, ce seigneur et ses successeurs entreprendront au cours des années suivantes d’importants travaux : le creusement des douves, l’élévation de la poterne d’entrée et de 4 jolies tourelles angulaires » [4] « d’époque Henri IV. Au centre de la cour intérieure se trouve un puits de diamètre respectable dont la margelle est formée d’une seule pierre creusée au centre. » [1] 

     

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          « Dès la fin du 17e siècle, les Le Bas, originaires de la région d’Orbec et possesseurs d’importantes charges judiciaires et administratives au parlement de Rouen, sont les nouveaux propriétaires. » [4]

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     Jean-Baptiste Le Bas entreprend alors de transformer l’ancienne forteresse en un château plus agréable et confortable. » [4] « Conseiller à la Cour des aides de Normandie et doté d'une fortune assez importante, il entreprit de nombreux travaux au sein du château : construction d'une nouvelle façade au logis seigneurial, destruction du mur d'enceinte situé à l'ouest. » [2] « Les murailles abattues ouvrent alors une vue sur la vallée de la Touques et permettent enfin au soleil de pénétrer la cour d’honneur. 

         Son fils G-P Le Bas lui succéda, puis sa fille épousa (en 1745) David Guéroult, et leur fils David-Gabriel Guéroult, fut le dernier seigneur de Boutemont. La Révolution française (1791) contraint ce dernier à émigrer en Angleterre et le domaine ainsi que tous ses biens furent saisis et vendus en tant que « biens nationaux » à la famille Bouteiller. 

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     Les Bouteiller, de riches bourgeois originaires de Lisieux mènent à leur tour une campagne de restauration du château et de ses terres. En 1880, à la volonté de Pauline Bouteiller une chapelle de style néogothique est élevée à l’emplacement qu’occupait l’église paroissiale Saint Lubin de Boutemont depuis 1652. » [4]

     

         « Boutemont fut laissé à l’abandon pendant un siècle. Heureusement M. et Mme Drouilly achètent ce château en 1920 et le sauvent de la ruine. » [1]

     

         « Le travail de restauration et d’aménagement est l’œuvre de Mme Drouilly qui consacra une formidable énergie afin de redonner un nouvel éclat à ce château qu’elle aimait tant (construction de l’orangerie et de la maison du gardien). » [4]

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)      « Pour le jardin, ils font appel à un très grand paysagiste Achille Duchêne qui a recréé un jardin du 17e à l’identique. (...)

         Les 22 et 23 août 1944, de violents combats eurent lieu autour du château qui avait été pendant quelque temps un siège de la Gestapo et où le docteur Hautechaud de Fervaques (qui faisait partie de la résistance a été « interrogé », puis déporté à Buchenwald où il est mort. Le Maréchal von Runstedt séjourna dans ce lieu. Une antenne chirurgicale y fut installé et de nombreux blessés allemands furent soignés, y souffrirent, y moururent. Puis, ensuite pendant quelques mois ce sont les Anglais qui installèrent un centre de secours pour soigner les blessés. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BOUTEMONT (Calvados)     « Par la suite, le château a été loué un temps à Bruno Coquatrix, ex-maire de Cabourg et ancien directeur de l’Olympia de Paris. C’est dans ce cadre calme et retiré qu’il invitait ses amis, les célébrités comme Charles Aznavour, Mireille Mathieu, Alain Delon et bien d’autres. » [4]

     

    Dessin ci-dessus extrait du Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques et dirigé par M. de Caumont ; Société française d'archéologie. 1863 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31048t/f820.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Boutemont%22.texteImage

     

         « M. et Mme A.Sarfati propriétaires depuis 1976 contribuent à la constante amélioration des lieux. Ils y investissent beaucoup de temps et d’énergie pour maintenir et renouveler la beauté du site : l’orangerie a été réhabilitée. La promenade de deux heures dans ce parc de 4 hectares, soigné, paisible, magnifiquement fleuri, véritable havre de paix est un régal. » [1]

     

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    Dessin ci-dessus extrait du Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques et dirigé par M. de Caumont ; Société française d'archéologie. 1863 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31048t/f820.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Boutemont%22.texteImage

     

         « Le château est construit sur un terre-plein entouré de douves sèches. Il se compose de trois parties principales : la poterne au nord, un bâtiment central à l'est et le logis d'habitation au sud. L'ensemble est flanqué, à chaque angle, de tours en pierre.

         La poterne permet d'accéder au château par le nord. Elle est constituée de deux pont-levis : un pour les attelages et un autre pour les gens à pied. Du côté extérieur, la poterne présente une base en pierres de taille et un niveau supérieur en briques contenues par des chaînages de pierre. De l'autre côté, elle est principalement faite de briques, à l'exception de la partie supérieure qui est en colombage et en hourdis tuilé.

         Le bâtiment central est composé, extérieurement, d'un haut mur de pierre qui fut surmonté, vers 1770, de colombages. L'intérieur se différencie par une base essentiellement en briques, à l'identique de la poterne.

         Le logis d'habitation, édifié en 1540, est situé au sud. Il est principalement fait en pierre. Seule sa façade est se différencie par un bel ensemble de colombage.

     

    Protection 

     

        Le château est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 19 janvier 1927, la cour d'honneur, les douves sèches avec les murs de soutènement et le pont dormant depuis le 2 octobre 1995. Le parc est classé Jardin remarquable. » [2]

     

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    Ci-dessus, à droite photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.ouillylevicomte.com/chateau.html

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de http://www.lisieux-tourisme.com/patrimoine-culturel/chateau-de-boutemont/

    [4] Extrait de http://www.chateau-de-boutemont.fr/le-chateau/

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.chateau-de-boutemont.fr/

    http://www.ouillylevicomte.com/chateau.html

    https://actu.fr/normandie/ouilly-le-vicomte_14487/le-chateau-de-boutemont-sacre-plus-beau-jardin-deurope_2528818.html

    https://hiveminer.com/Tags/basilique,normandie/Interesting

     

    Vidéos sur le château et les jardins de Boutemont :

     

     

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  • LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne) LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne) LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne) LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)

     

          Je vous invite cette fois à la découverte d'un micro-secteur du département de l'Orne : celui des larges méandres que fait l'Orne entre Putanges et Ecouché... On peut y découvrir le site original du Camp du Haut du Château datant du néolithique dont une partie fut réutilisée au 11ème siècle par Robert de Bellême pour y construire son château : le château Gonthier.

         La Courbe possède également une motte féodale à proximité de son église et le manoir de La Queurie datant des 15e et 16e siècles. [NDB]

     

         « La Courbe doit son nom à la présence des méandres de l’Orne sur son territoire. Ce fleuve traverse la commune sur 9.6 km en érodant les collines de schiste-gréseux pour former son magnifique paysage. » [1]

     

         « Tout le terroir de La Courbe tient à peu près en deux presqu’îles, qui chacune ont leurs curiosités archéologiques et leurs légendes pittoresques ; dans celle du nord, les fameux retranchements vitrifiés et la ferme fortifiée du château ; celle du sud, Pierre Tournoire, l’église, le tumulus et la levée dite voie romaine.

         La Courbe aujourd’hui humble commune, quasi inconnue, a été à plusieurs époques une place de guerre considérable. Qui commandait les gués au point ou l’Orne commence à prendre quelque importance ; ce village a eu ses marchés ; ses habitants ont joui du droit de bourgeoisie et dans la liste de ses seigneurs on rencontre les noms les plus sonores de France. (…) La paroisse comptait trois fiefs ; Château-Gontier, La Queurie et La Courbe. » [2]

     

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    Plan hypothétique du site du Haut du Château et du Château Gontier à la Courbe ; blason de la famille de Montgommery : Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As. http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Montgommery_Normandie

     

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    Différentes vues des fossés du "Haut Château" de la Courbe : photos Gilloudifs ; de gauche à droite : photo 1 au point n°5 du plan ; photo 2 au point n°4 du plan ; photos 3-4 au point n°1 du plan.

     

         « L'isthme au niveau du hameau « le Haut du château » offre le seul chemin praticable qui permet depuis le plateau d'atteindre facilement le fond de la vallée et un passage à gué. Au cours du temps, il a été barré par cinq levées de terre et de pierres. Elles ferment les accès d'un vaste camp retranché dont la surface de six hectares s'étend sur une longueur de six cents mètres et sur une largeur limitée par les abruptes du relief.
         Les études entreprises aux 19e (dès 1830) et 20e siècles ont permis de décrire avec précision ce site fortifié dont l'origine et l'histoire restent méconnues jusqu'au 11e siècle. »
    [3]

     

     

    Ci-dessus, plaquette éditée par le Conseil départemental de l'Orne sur les Espaces naturels sensibles.

     

         « Les pierres brulées [C] : La presqu’île au nord a été habitée par les Néolithiques fut probablement un camp. Au premier âge de fer (époque de Halstatt, milieu de l’ère chrétienne)  les occupants  créèrent un barrage, une fortification  ici appelée les Pierres Brulées ou Brûlins. Composée de murs de pierres d’une dizaine de hauteur, formés d’une maçonnerie de grès ou le mortier a été remplacé  par du sable de granit ; le tout soumis à un feu intense (environ 1300 degré) a réalisé par endroits, grâce à la fusion du sable, un conglomérat dont certains blocs représentent quelques centaines de kilos avec un aspect scoriacé. Ce site fut aménagé en forteresse en 1089-1090, par Robert de Bellême. » [2]

     

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    A gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1813 ; à droite ; photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Le Château Gonthier ou Gontier [C]

    (sur le site du Camp du Haut du Château à La Courbe) :

     

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    Photos ci-dessus du Château Gonthier extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Robert de Bellême « fit élever la première forteresse sur une éminence appelée Fourches, et y mit pour la garder une partie de ses vassaux de Vignats. il fit bâtir le second fort dans la paroisse de la Courbe sur Orne et le nomma Château-Gontier. L'unique but qu'il se proposait était, comme on le pense bien, de tenir sous son joug les habitants de ces contrées, serfs et vassaux, et d'agrandir ses domaines... » [5]

     

         « Pendant la période historique, en 1089-1090, l'enceinte limitée par le premier et le troisième rempart fut aménagée en forteresse par Robert de Bellême. Un castel seigneurial bâti sur les ruines du vieux château brûla accidentellement en 1770. Les seules traces visibles de ces deux constructions sur les parcelles aujourd'hui en prairie sont celles du sous-bassement d'un vaste pigeonnier circulaire au sud-est du champ du logis. » [3] 

     

         « La puissance de Robert de Bellême s'appuie sur un réseau castral dense. D'après Orderic Vital, le baron commande 34 châteaux sur les marches normanno-mancelles. Citons parmi ces forteresses : Bellême bien sûr, Alençon, Domfront, Argentan, Ballon, Ceton, Lurson, Fourches, Boitron, Almenêches. Le moine-historien raconte comment Robert construit des places fortes en usurpant des terres dans des secteurs stratégiques, par exemple à La Courbe dans le pays d'Houlme. Cet ensemble de fortifications est en lien avec la politique belliqueuse du seigneur de Bellême. » [4] 

     

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    A gauche, plan extrait de  http://www.archeo125.org/visites/13A_pagimage04.php ; au centre et à droite, plans extraits de la plaquette du Conseil départemental de l'Orne sur les espaces naturels sensibles. 

     

            Caumont, 1835 : « Je sais bien, Messieurs, que les écrivains du moyen âge, et Orderic Vital principalement, ont dit que le château Gontier avait été bâti par les Bellêmes, sous le duc Robert II, de Normandie, fils du conquérant. Ce fut en effet Robert II, de Bellême, qui dut construire le donjon, dans le temps où il fondait Vignats et Almenèches. Mais ce fait peut être exact sans que l'on cesse de reporter aux époques de l'invasion saxonne la création primitive du camp fortifié, et la formation de ses remparts. Robert de Bellême trouvant cette position excellente, déjà défendue, et offrant d'excellents matériaux pour bâtir un donjon ou château, s'en sera emparé et en aura fait une de ses forteresses féodales, en l'appropriant autant que possible aux usages de son siècle. Mais telle qu'il l'a disposée, on doit avouer qu'elle ne ressemble point encore aux grandes enceintes adoptées de son temps et dans le siècle suivant. Le camp retranché, en forme de carré long, placé derrière le donjon, ne se serait point trouvé dans un château féodal. Il y eût été du moins établi sur le premier plan. J'ajouterai de plus que les restes de murs du donjon, bien qu'offrant de nombreux fragments de pierres passées au feu, n'en sont point exclusivement composés. La pierre de grès naturelle s'y trouve en abondance. Ces murailles ne sont plus liées d'ailleurs comme celles du camp. Il est donc évident que ce travail n'est plus le même que le premier. Pour élever le second château, Robert de Bellême aura employé à la fois la roche naturelle que lui offraient les flancs de la montagne et les fragments vitrifiés qui provenaient de la destruction d'une partie des remparts primitifs. Voilà l'explication qui me semble la plus naturelle. Le château Gontier fut pris et repris à diverses fois, même pendant la vie orageuse de ce Robert de Bellême, qui l'avait élevé. L'histoire fait entendre que le duc Robert, de Normandie, et le roi Henri Ier d'Angleterre, son frère, l'attaquèrent et s'en emparèrent en personne. Depuis eux, la forteresse ne paraît plus avoir joué un rôle bien important, et ses ruines passent même pour avoir été abandonnées bien avant la chûte de la féodalité. On rebâtit plus tard, au milieu des décombres du vieux château, un castel seigneurial que le feu détruisit dans le dernier siècle. Tel qu'il est encore, cet emplacement est un des plus curieux qu'un antiquaire puisse visiter dans nos contrées. » [7]

    -----------------------------------------------------

     

         « La Courbe est un village curieux aux maisons de cornéennes. Ce hameau fut jadis une place de guerre considérable, commandant les passages de l’Orne et les maisons jouissaient du droit de bourgeoisie.
         Un important patrimoine en témoigne :

     
    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)        -
    La Pierre Tournoise (menhir schisteux) [F], » [1]

    « Dans l'une des boucles fermées par le cours de l'Orne se situe un menhir qui, dit-on, est une pierre tourneresse qui se déplace pendant la nuit de Noël. On prétendait que ce bloc était, autrefois, couché à plat sur le sol pour recouvrir un trou où une fée avait dissimulé son trésor. » [6]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.megalithic.co.uk/modules.php?op=modload&name=a312&file=index&do=showpic&pid=13752

     
         - « Les remparts vitrifiés (muri galliculi de la fin de la Tène, dernier siècle de l’indépendance gauloise, Ie siècle avant J.C.) [C],


    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - Les fortications (butte en face de l’église) [E], » [1]

         « La butte artificielle d'une dizaine de mètres de hauteur située prés de l'église a longtemps été considérée comme un monticule de terre et de pierres destiné à protéger une sépulture pré- ou protohistorique. On y a cherché en vain un trésor funéraire au milieu du 19e siècle en creusant une profonde tranchée dont les traces sont encore visibles.
    Aujourd'hui la situation et l'environnement de cette structure laissent penser qu'il s'agit plutôt d'une motte castrale. Ce système défensif de la fin du premier millénaire était constitué d'une butte destinée a servir d'assise à une tour de guet en bois et d'une ou plusieurs "basses-cours" sur lesquelles étaient établis les bâtiments résidentiels et domestiques. L'ensemble était protégé par un système de fossés et de talus palissadés.
         L'isthme de la presqu'île sud partiellement isolé du plateau par une dépression est un site idéal pour établir une telle fortification. il est protégé naturellement par les abruptes du relief et à une époque inconnue, son accès le plus vulnérable depuis le gué a été barré par une impressionnante levée de terre et de pierres. Ce rempart isole sur le sommet du relief, la butte et deux parcelles que l'on peut supposer être deux basses-cours. Sur la première, l'église paroissiale pourrait avoir été construite en remplacement d'une chapelle seigneuriale et la seconde appelée le « Clos de la Motte » porte un nom peut-être significatif. »
    [3]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.archeo125.org/visites/13A_pagimage04.php

     

         - Le château Gontier (érigé en 1090 par Robert de Bellême, et dont il ne reste que l’entrée d’un souterrain, [C] (voir ci-avant)

     

         - La ferme du Château (portail en plein cintre du 15e),


         - Le moulin du Château tapi au pied de l’escarpement (rive de l’Orne)


    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - Le manoir de la Queurie. » [1]
    Modeste demeure du 15-16 siècle [G]. « Cette ancienne résidence que l'on peut considérer comme « primitive » est bâtie suivant un plan rectangulaire orienté Nord-Sud. Elle est flanquée sur sa façade Est d'une tour d'escalier hexagonale qui dessert les trois niveaux d'habitation. » [3]

     

         « On contait (*) que lors de la délivrance d'une dame de la famille Le Queu l'enfant — c'était une fille — disparut, tout à coup, la nuit même de sa naissance, en s'envolant par la fenêtre sur l'appui de laquelle elle laissa l'empreinte de son pied. Depuis, on n'entendit plus parler d'elle, jusqu'au moment où ses frères se partagèrent l'héritage paternel. Au moment où ils étaient réunis pour procéder à la « choisie » des lots, une voix se fit entendre. La fée — c'en était une — réclamait sa part. Saisis de frayeur les frères lui abandonnèrent les manoirs de la Queurie, de Giel, et de Crèvecœur avec leurs circonstances et leurs dépendances. L'héritière aussi étrange qu'inattendue se déclara satisfaite.

         On ne dit pas comment elle administra ses biens. On sait seulement que le meunier du moulin seigneurial de la Queurie était obligé de porter chaque semaine une chaudronnée de bouillie dans le creux d'un vieux frêne qui se trouvait dans le bois. S'il y manquait il était outrageusement tourmenté et battu par des mains invisibles. De plus la fée se montrait très jalouse des bois. Si quelque paysan se permettait la moindre bûche sur le domaine sans en avoir humblement demandé la permission à la Dame Blanche de la Queurie, il était roué de coups la nuit suivante.

         La fée, à part cela, se montrait assez bonne fille. On la voyait de temps à autre, au crépuscule, se promener le long du bois et il arrivait parfois qu'elle sautât en croupe sur le cheval d'un voyageur attardé et qu'elle l'accompagnât sans souffler mot jusqu'au bout du domaine. S'il se montrait discret et sage la mystérieuse sylphide le remerciait gracieusement en le quittant. Mais si, surmontant sa légitime frayeur et émoustillé par cette belle jeune femme dont le bras enlaçait sa taille, il se permettait la plus légère liberté il était souffleté de main de fée. Avec le temps le charme fut rompu et la fée disparut.

         Une autre diablerie existait au manoir de la Queurie, c'était un trou dans la toiture qu'on ne parvenait pas à boucher. Les couvreurs qui se risquaient à tenter l'aventure étaient secoués par des mains invisibles, leurs échelles se détachaient, les tuiles ou ardoises s'envolaient et la « brèche au diable », comme on l'appelait, restait toujours à l'état de trou béant rendant une partie du manoir inhabitable. »

    (*) Légende due à Dufay, instituteur à Vieux-Pont (Orne) qui la tenait d'un veillard de 85 ans qui la tenait lui-même de son père a été publiée dans les « Mémoires des Antiquaires de Nor­mandie » tome XXII ; « Les chambreries de Troarn ». [6]

     

         « Les camps dit Camp du Haut du Château [C] et Camp du Bas de la Courbe [D] sont deux sites archéologiques inscrits aux Monuments historiques depuis 1987 » [4] 

     

    A proximité (voir plan ci-avant)

     

    O à l'Ouest :

     

    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - Le menhir de la Longue Roche à Giel-Courteilles [A] :      « D781 (direction Ménil-Jean). Près du pont de la Villette s’élève le menhir (pierre dressée, du mot celte, pierre longue) de la Longue Roche : prendre le chemin à droite avant le pont (aire de pique-nique). Ce menhir est un bloc de granite quadrangulaire légèrement incliné au nord. Il est haut de 3 mètres pour une largeur de 1,80 mètre et une épaisseur de 1 mètre. Sa base est grossièrement orientée est-ouest. Le bloc est de provenance locale. » [8] 

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.office-tourisme-putanges.com/decouvrir/megalithes.html

     

    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - La chapelle Notre-Dame de Pitié [B] : « Sur la commune de Ménil-Jean se trouve la chapelle Notre-Dame de la Pitié. Elle est située dans un cadre magnifique, en foret, dominant la rivière Orne.
    Ici calme et sérénité. La chapelle constitue les restes de l'église primitive du 12e siècle.
    A voir : les piliers romans, les fenêtres, l'une romane, l'autre trilobée, le cimetière sans tombe mais avec un vieil if (planté sans doute au moment de la construction de l'église), l'autel avec la statue de la vierge et l'enfant du 14e siècle. »
    [9]

     

    Ci-dessus, photo extraite de http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=61270_2

     

    O à l'Est :

     

    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - Le château de Ménil-Glaise [H] : « Dominant l’Orne d’une soixantaine de mètres, le site de Ménil-Glaise se trouve dans l’une de ces boucles, ceinturé de part et d’autre par le fleuve. C’était une position défensive idéale pour y implanter un château fort dont on peut voir encore, des bras de l’Orne, deux tours qui flanquent la vieille enceinte agrippée au rocher (il semble probable qu’il y avait là un château médiéval, bien qu’aucun document ne le confirme). Le château actuel, de style néo-Renaissance, fut construit à la fin du 19e siècle sur cet emplacement. » [10] La question de l'existence d'un château médiéval sur cet emplacement reste posée. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE LA COURBE (Orne)     - La chapelle Saint-Roch [I] : « Le petit chemin près du pont vous fera découvrir les lieux d'une manière sportive. A mi-parcours, la chapelle vouée à saint Roch constitue un lieu de pèlerinage très ancien mais toujours actif. Chaque lundi de Pentecôte, les pèlerins des environs implorent la guérison à celui que l'on représente toujours accompagné de son chien.

    Quelques mètres plus hauts, le panorama unique sur la vallée de l'Orne vous rappelle que la Suisse Normande débute ici, sous vos yeux. » [11]

     

     

     Sources :

     

    [1] Extrait de http://mairielacourbe.unblog.fr/67/

    [2] Extrait de http://www.cdc-courbesdelorne.fr/la_courbe.asp

    [3] Extrait de http://www.archeo125.org/visites/13A_pagimage04.php

    [4] Extrait de Wikipédia ou https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_II_de_Bell%C3%AAme

    [5] Extrait de http://cgs-61.kazeo.com/famille-de-belleme-c27685236

    [6] Extrait de Légendes de Basse-Normandie, inventaire communal d’Édouard Colin ; éd. Charles Corlet 1992.

    [7] Extrait du Rapport sur les monuments historiques de l'arrondissement d'Argentan par MM de Caumont, de Brix et Galeron in Les Mémoires De la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 9 ; Mancel, 1835.   

    [8] Extrait de http://www.office-tourisme-putanges.com/decouvrir/megalithes.html

    [9] Extrait de http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=61270_2

    [10] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29949.html

    [11] Extrait de https://ecouche-ranes-tourisme.jimdo.com/d%C3%A9couvrir/d%C3%A9couvrir-environs/mesnil-glaise/

     
     

    Bonnes pages :

     

    O http://valdorne.eklablog.com/la-courbe-a112972660

    O http://www.randonnee-normandie.com/fiche/randonnees/sentier-les-meandres-de-l-orne-camp-de-la-courbe---espace-naturel-sensible/ITINOR061V502WZS#ad-image-0

    O https://vimeo.com/199130349

    O Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 9 Mancel, 1835 https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&pg=PA489&lpg=PA474&ots=Mva2AvsvXc&focus=viewport&dq=remparts+d%27Ecouch%C3%A9&hl=fr&output=text#c_top*

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  • LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

    Photo du milieu extraite de https://www.gites-de-france.com/location-vacances-Saint-martin-du-bec-Chambre-d-hotes-Chateau-Du-Bec-76G21073.html ; photo de droite extraite de http://www.caletesdesign.fr/lecotedalbatre/archives/tag/saint-martin-du-bec

     

         Le château du Bec-Crespin (anciennement du Bec-de-Mortemer ou du Bec-Vauquelin)

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Situé au milieu de deux plans d’eau alimentés par les sources de la Lézarde, ce château a puisé son nom dans l’appellation normande « Le bec ». D’origine norroise, cette expression signifie « le ruisseau ». [1]

     

    A gauche, une vue aérienne extraite du site Google Earth.

     

         Situé sur la commune de Saint-Martin-du-Bec (canton de Montivilliers) il tient son nom de la famille Crespin. Il fut bâti du 12e au 16e siècle. (L'entrée fortifiée date du 13e ; il y eut un pont-levis supprimé au 17e et le logis du 18e ). » [2]

     

         « L'ancien manoir féodal du 12e siècle ne subsiste plus que sous la forme des vestiges des cinq tours de l'enceinte.

         On aborde le château par son châtelet d'entrée constitué de deux imposantes tours circulaires encadrant un avant-corps d'inspiration Renaissance et couronné par un fronton en arc de cercle en encorbellement. » [3]

     

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    Photo aérienne à gauche extraite de http://photocerfvolant.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?f=10&t=4297

     

     LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du site du château du Bec Crespin ; au-dessus, blason de la famille Crespin du Bec par User : Ssire Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Ssire., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5012623 ; au-dessous, blason de Saint-Martin-du-Bec par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10128656 

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

         « Le début de la construction du château date du 10e siècle. Il fût plusieurs fois en partie détruit et restauré. » [1]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Au 12e siècle, construction du château par la famille Crespin, dont plusieurs représentants furent connétables et maréchaux de Normandie. » dont :

         « Guillaume V de Crespin, baron de Dangu, du Bec (Bec-de-Mortemer ou Le Bec-Vauquelin devenu Le Bec-Crespin), d'Etrépagny et sieur de Neauphle, (né vers 1245 † vers 1290) fut maréchal de France et connétable héréditaire de Normandie. Il fut également commissaire pour la réformation des bailliages d’Amiens, de Lille et de Tournai. Il participe à la huitième croisade en 1270. Il est qualifié maréchal de France dans un arrêt de 1283. » [4] 

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « L'histoire de Normandie nous apprend qu'en 1415, lors de la prise d'Harfleur par Henri V, roi d'Angleterre, la forteresse du Bec subit la loi du vainqueur. » [5]

     

         Guillaume IX Crespin, seigneur de Mauny et du Bec-Crespin, ayant suivi le parti du roi dans les guerres contre les Anglais, vit ses terres saisies et données à Jean Fallcoft chevalier anglais en 1418. [NdB]

     

         « En 1454, Antoine Crespin, évêque de Laon, céda la baronnie du Bec-Crespin à son beau-frère, Pierre de Brézé, Grand Sénéchal de Normandie, un des proches de Charles VII. » [1] 

     

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         « A la fin du 15e siècle, Louis de Brézé, petit-fils de Charles VII et d'Agnès Sorel et futur époux de Diane de Poitiers se charge de la restauration du château.

         En 1579, le château doit une fois de plus changer de main, lorsque son propriétaire, le duc d'Aumale, Charles Ier de Lorraine, le cède à Nicolas Romé de Fresquiennes, conseiller au Parlement de Rouen. Ce nouveau propriétaire le remanie totalement dans un style cauchois, alliant la Renaissance finissante au Classicisme naissant.

         Aux 17e et 18e siècles, le château n'est plus modifié.

         À partir de 1792, durant la Terreur, les révolutionnaires transforment le château en prison pour les prêtres réfractaires. » [3]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « En 93, on tint enfermés dans ses murs cinquante-six prêtres, gardés par trente hommes qui, chaque jour, étaient remplacés par trente autres ; deux pièces de canons étaient braquées devant son élégante poterne ; les eaux vives et abondantes qui entouraient cette prison improvisée suffisaient bien seules à la garde de cette phalange inoffensive, qui fut mise en liberté à la chute de Robespierre. » [5]

     

         « Au début du 19e siècle, le château est laissé à l'abandon. » [3] 

    « En 1814, le château du Bec était dans un état de délabrement qui menaçait ruine ; des travaux intelligents rendirent habitables les parties les moins dégradées... » Magasin pittoresque, mai 1853. » [5]  

     

         « Le Bec passa par alliance au comte de Chatenay, puis au vicomte de Croismare qui le fit entièrement restaurer de 1844 à 1848. » [1]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)

     

         « Entre 1914 et 1918, pendant la première Guerre Mondiale, le château accueille le gouvernement belge. » [3]

     

         « Mis en 1916 à la disposition du gouvernement belge réfugié à Saint-Adresse, il fut la résidence du comte Carton de Wiart, ministre d’État, qui y reçut de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Maurice Barrès, Louis Barthou et René Bazin. » [1]

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « En 1937, le château  est la propriété de la famille Mignot.

         Entre 1939 et 1945, durant la seconde Guerre, le château devient un hôpital militaire.

         En 1952, certaines parties du château sont inscrites aux Monuments Historiques.

         En 1983, il appartient à une association religieuse. (...)

         Au 21e siècle, le château est transformé en « chambres d'hôtes et locations de gîtes ». » [3]

     

         Ci-dessus, photographie provenant de la base Mémoire Mérimée (de 1851 à 1914) : auteur : Médéric Mieusement (photographe), date : 1893 (avant).

     
     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Le château du Bec a servi de décor dans deux ouvrages d’auteurs célèbres : « Une Vie » de Maupassant (décrit sous le nom du « château de la Vrilette ») et « L’œuvre de mort » de Maurice Leblanc. » [1]

     

         « En 1883, Maupassant avait décrit le château du Bec dans Une Vie : « Tout à coup, après un brusque détour du val, le château de la Vrillette se montra, adossé d’un côté à la pente boisée et, de l’autre, trempant toute sa muraille dans un grand étang que terminait, en face, un bois de hauts sapins escaladant l’autre versant de la vallée. » (...)

     

    LES REMPARTS DU BEC CRESPIN (Seine-Maritime)     « Regarde-moi ce portail ! Est-ce grandiose une habitation comme ça, hein ! Toute l’autre façade est dans l’étang, avec un perron royal qui descend jusqu’à l’eau ; et quatre barques sont amarrées au bas des marches, deux pour le comte et deux pour la comtesse. Là-bas à droite, là où tu vois le rideau de peupliers, c’est la fin de l’étang ; c’est là que commence la rivière qui va jusqu’à Fécamp. C’est plein de sauvagine ce pays. Le comte adore chasser là-dedans. Voilà une vraie résidence seigneuriale. » [6]

     

    Éléments protégés :


         " Façades et toitures du bâtiment d'entrée, du bâtiment des communs et de la tour : inscription par arrêté du 22 décembre 1952. »
    [7] 

     

         Sur la commune voisine de Notre-Dame-du-Bec, l'abbé Cochet signale :

     

    Notre-Dame-du-Bec :
          " Époque incertaine. — Dans la vallée du Bec est une motte voisine de l’église de Notre-Dame. " [8]

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://chateaudubec.com/v1/histoire/

    [2] Extrait de http://lehavre76600.canalblog.com/archives/2008/08/28/10372457.html

    [3] Extrait de http://chateau.over-blog.net/article-seine-maritime-chateau-saint-martin-du-bec-122556894.html

    [4] Extrait de Wikipédia

    [5] Extrait du Magasin pittoresque, mai 1853. http://chroniquesintemporelles.blogspot.fr/2015/04/

    [6] Extrait de http://aaal.hautetfort.com/archives/2013/04/index-5.html

    [7] Extrait de http://www.monumentum.fr/chateau-bec-crespin-pa00101036.html

    [8] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.181 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Ci-dessous, une vidéo du château du Bec à Saint-Martin-du-Bec faisant la promotion de la location de salles. Elle montre au passage quelques aspects de la demeure... sur YouTube :

    https://www.youtube.com/watch?v=aH4_IUDQBXo

     

    Bonnes pages :

     

    http://chateaudubec.com/v1/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Crespin_du_Bec

    http://geraldh76.canalblog.com/archives/2009/09/29/15249905.html

    http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-seine-maritime-chateau-a-st-martin-chateau-du-bec.html

    http://lehavre76600.canalblog.com/archives/2008/08/28/10372457.html

    http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Crespin.pdf

    http://noblessenormande.free.fr/index.php?2007/01/10/11-genealogie-de-crespin

    http://jumieges.free.fr/Mauny_Seigneurs.htm

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  • LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

          « La commune du Vaudreuil se situe dans une boucle de la Seine, à proximité de la forêt de Bord-Louviers. Elle est traversée par la rivière Eure, quelques kilomètres avant que celle-ci conflue avec la Seine... La commune actuelle naît le 15 avril 1969 de la fusion de Notre-Dame-du Vaudreuil et Saint-Cyr-du-Vaudreuil. » [1]

     

         « Doté d'une plaine riche et fertile, et carrefour de passage et d'échanges, le territoire du Vaudreuil a été domaine royal du 7e au 16e siècle. » [2]

     

         « Des descriptions mentionnent un mur d'enceinte de 5 km flanqué de tours et de bastions englobant l'ensemble des 80 hectares de cette île délimitée par deux bras de l'Eure.
         Place forte importante, elle fera l'objet des convoitises, de combats, de négociations, de travaux et de réaménagements de la part des rois d'Angleterre et de France jusqu'au 15e siècle. » [3]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

     Plan du site du château du Vaudreuil établi d'après un plan hypothétique du 19ème siècle (voir ci-après) ; Blason de la commune du Vaudreuil par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2566046

     

    L'assassinat d'Osbern de Crépon :

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    Ci-dessus, illustration de l'assassinat d'Osbern de Crépon au Vaudreuil extraite de http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-01-a112523944

     

         « Osbern de Crépon († fin 1040 / début 1041), fut le sénéchal de deux ducs de Normandie (...) Il devient l'un des protecteurs légaux du jeune successeur Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant) alors âgé de 8 ans. Le jeune duc est en danger, les Richardides cherchant à l'assassiner pour reprendre le pouvoir sur le duché, et les barons normands se rebellant.

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     Osbern est assassiné au Vaudreuil vers fin 1040 - début 1041, en protégeant le jeune duc dans la chambre de l'enfant. D'après Guillaume de Jumièges, il est égorgé par Guillaume, fils de Roger Ier de Montgommery (...) 

     

         Les archers du Vaudreuil accompagnèrent Guillaume lors de la conquête de l’Angleterre et se distinguèrent à Hastings en 1066. » [1]

     

    Plan extrait des cadastres napoléoniens réalisés en 1834 montrant le château construit au 17ème siècle, aujourd'hui disparu : il s'agit de la réunion du cadastre de Notre-Dame du Vaudreuil et du cadastre de Saint-Cyr du Vaudreuil car l'Île l'Homme était partagée entre ces deux communes.

     

         Au 12e siècle, « Les de Bigards, à titre de possesseurs du fief de la Salle du Bois, étaient tenus, en temps de guerre, de garder la porte du château du Vaudreuil » [4]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

              « À la fin de l’hiver et au début du printemps 1194, Philippe prit Le Vaudreuil, Évreux et Le Neubourg. Il menaça Rouen jusqu’à l’annonce du retour de Richard. En effet, après la croisade et une période de captivité en Bavière, Richard arriva à Londres le 14 mars 1194 et débarqua à Barfleur à la mi-mai 1194. Richard infligea une imposante défaite à Philippe Auguste le 3 juillet 1194 à Fréteval (vallée du Loir). Jean sans Terre et le comte d’Arundel, à la tête des bourgeois de Rouen, assiégèrent alors Le Vaudreuil, occupé par des troupes françaises. Ils furent chassés par Philippe Auguste, venant de Fréteval.

           L’Histoire de Guillaume le Maréchal montre ensuite que Philippe fit sournoisement tomber les remparts du château du Vaudreuil, en juillet, alors qu’il faisait mine de négocier avec Richard. Puis il partit. Une trêve fut signée le 23 juillet 1194 entre les deux rois suite à une intervention papale (…) À partir de 1194, Richard Cœur de Lion investit dans de nombreuses places-fortes le long de la frontière avec la France : Lyons-la-Forêt, Radepont, Arques, Driencourt, Moulineaux, Orival, Bellencombre, Le Vaudreuil et Pont-de-l’Arche. (...)

           Des pourparlers de paix eurent ensuite lieu au Vaudreuil et Issoudun (novembre et décembre 1195) entre Richard et Philippe. Ils furent officialisés par le traité de Gaillon le 14 janvier 1196 qui laissait à Philippe le Vexin et Gisors, Vernon, Gaillon, Neaufles, Pacy et Ivry. Cependant, au printemps 1196, le roi de France rompit l’accord de paix en attaquant Aumale. Richard, sachant à quoi s’en tenir, décida la construction de l’immense Château Gaillard. (…)

            Jean sans Terre succéda à son frère et fut très tôt débordé par Philippe Auguste. (...)

           Au début du mois de mars 1203, Montfort-sur-Risle et Beaumont-le-Roger abandonnèrent le roi Jean, bientôt rejoints par Le Vaudreuil qui se rendit au roi de France sans combattre. Fin août, Radepont chuta. Après 6 mois de siège, le verrou de la Seine, Château Gaillard, céda le 6 mars 1204. Rouen capitula à la fin du mois de juin 1204. » [5]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     « Après la conquête de la Normandie, Le Vaudreuil devient terre royale où résideront Saint Louis, Philippe le Bel, et Jean le Bon.

         En 1657, Claude Girardin, grand ami de Fouquet, construit un magnifique château dans un parc à la française, dont les jardins sont dessinés par Le Nôtre |voir ci-dessous]. Le château sera détruit en 1822. » [1]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    2010 INRAP : L'île l'Homme

         « Cette opération est le premier diagnostic archéologique jamais réalisé sur l'Île l'Homme, commune du Vaudreuil (Eure) dans la boucle du même nom. 

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    Documents ci-dessus extraits des Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages")

     

         Le projet immobilier concerne une surface de 3 450 m2 , dont les deux tiers correspondent à des jardins en zone inondable, non constructibles. Les vestiges du château médiéval du Vaudreuil se trouvent dans ce secteur et ne seront pas soumis à une fouille préventive. La partie constructible est implantée sur une ancienne carrière remblayée au 20e siècle ayant détruit les autres témoins de l'ouvrage militaire. 

     

    Du château fort au château à la française

     

         Le château fort du Vaudreuil est bien connu dans la littérature mais sa localisation précise s'estompe depuis sa destruction en 1713 et la construction d'un château et de jardins à la française par Claude Girardin.
    Une forteresse est mentionnée dès le 11e siècle dans l'Île l'Homme (dérivé de holm, îlot en scandinave), avec notamment le récit de l'assassinat en 1039, sous les yeux du jeune Guillaume le Conquérant, du sénéchal de Normandie Osbern de Crépon.
         C'est Henri Ier Beauclerc qui entreprend la construction du château fort à la fin du 11e - début du 12e siècle, et en fait alors, et pour plusieurs siècles, l'un des verrous de la Normandie. Des descriptions mentionnent un mur d'enceinte de 5 km flanqué de tours et de bastions englobant l'ensemble des 80 hectares de cette île délimitée par deux bras de l'Eure.
         Place forte importante, elle fera l'objet des convoitises, de combats, de négociations, de travaux et de réaménagements de la part des rois d'Angleterre et de France jusqu'au 15e siècle. De nombreux ducs de Normandie et de souverains capétiens y séjourneront.

         Les premières peintures à l'huile y auraient été effectuées pour Jean le Bon par Jean Coste au 15e siècle dans la chapelle et des galeries.

         À la fin de la guerre de Cent Ans, la forteresse perd de son intérêt militaire et de son attrait pour les rois de France, elle est désemparée (démantelée) en 1441 et dépérit par la suite jusqu'à sa destruction complète au 18e siècle. Le château à la française le remplace alors pour être à son tour démoli au 19e siècle. Dans les années 1960, l'île est aménagée en golf entouré de résidences de standing.

     

    Des vestiges du château médiéval

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)     Le diagnostic a mis au jour les fondations d'une partie du mur d'enceinte sur environ 35 m et d'une porte de la forteresse, arasées puis recouvertes par des niveaux de démolitions et de remblais postérieurs à l'époque médiévale. Aucun niveau de sol ne semble conservé.

     

    Document ci-dessus extrait de Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages") © 2010 INRAP / ROUDIÉ, Nicolas

     

        Les premiers vestiges datables du 12e siècle consistent en un mur d'enceinte, globalement parallèle au cours de l'Eure, d'une largeur d'un mètre cinquante, appuyé sur des remblais alluvionnaires rehaussés d'environ 1 m par rapport à la plaine inondable. Des fragments de poutres, placées sous les fondations au nord, sont probablement les derniers témoins des travaux de construction du rempart. Des pieux en bois et une maçonnerie circulaire très arasée sont implantés dans la grave, en aval de l'enceinte : il pourrait là aussi s'agir de structures liées aux chantier du 12e siècle, sans que l'on puisse écarter pour autant la possibilité de vestiges d'occupations antérieur, de la céramique des 10e-11e siècles étant présente dans les remblais. Les palais mérovingien et carolingien ainsi que la forteresse des 10e-11e siècles, connus par les textes dans la boucle du Vaudreuil, ne sont toujours pas localisés...

         Une première tour-porte carré de 6,50 m de coté constitue une entrée occidentale du château. C'est un ouvrage classique pour le 12e siècle, très semblable à la porte du Gouverneur de Gisors par exemple. Une énigmatique tour semi-circulaire de 6 m de diamètre se trouve dans l'angle de cette porte et du mur de courtine nord à l'intérieur. Sans équivalent dans des ouvrages militaires contemporains, l'hypothèse d'une tour escalier peut néanmoins être avancée, comme dans les églises romanes proches du Vaudreuil, de Saint-Pierre-du-Vauvray, du Mesnil-Jourdain. Au sud, une courtine dépassant le mur d'enceinte semble constituer un ouvrage avancé triangulaire, prolongeant et protégeant l'entrée et l'emplacement d'un pont qui, d'après les textes, a fait l'objet de nombreuses réfections durant tout le Moyen Âge.

         Probablement au 13e siècle, deux tours de 5,70 m de diamètre, à contrefort de 2 m de coté, sont ajoutées au mur d'enceinte, dominant la plaine inondable. L'ancienne porte est englobée dans un nouveau dispositif marqué par l'adjonction, à l'avant, de deux nouvelles tours de même nature. Deux bases de piles de ponts se trouvent à l'avant de l'entrée, regardant vers l'église Notre-Dame du Vaudreuil (datée du 12e siècle et mentionnée dès 1006), située dans le prolongement, à 500 m de l'autre coté de la rivière. Contre le mur nord, à l'extérieur, un chemisage peu fondé est placé pour contrecarrer probablement un déversement du mur.
    Au 15e siècle, un mur placé entre les contreforts des tours de la porte renforce l'entrée. » [3]

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

    Château du Vaudreuil (Eure-Normandie-FR) Vestiges du Château du Vaudreuil (12eme siècle). Fouille archéologique INRAP dirigée par Nicolas Roudié ; photo 1 : © 2010 Archeokap / LEVALET, François ; photo 2 extraite de Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Université Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages (voir "Bonnes pages") ; Photographies 3-5-6 aériennes par cerf volant : François Levalet https://www.flickr.com/photos/levalet/4432326835/in/photostream/

     

         « Un autre exemple prestigieux révélé par les archives est celui du décor peint du château du Vaudreuil, dans l’actuel département de l’Eure. Les archives royales révèlent l’ampleur et la richesse du décor du château, résidence du duc de Normandie, le futur Jean le Bon, à travers les commandes passées à Jean Coste en 1349, puis en 1356, à Girard d’Orléans. Dans la salle, une vie de César surmontait une frise d’animaux, tandis que des scènes de chasse ornaient la galerie d’entrée. Selon les termes du contrat, ces peintures devaient être réalisées « à l’huile et les champs de fin or élevé et les vêtements de Notre-Dame de fin azur bien et loyalement et toutes ces choses vernissées » [6]

    (Cf. en dernier lieu sur ces peintures : Vincent JUHEL, « Le château médiéval du Vaudreuil (Eure) et ses peintures murales du 14e siècle », in Vivre dans le donjon au Moyen Âge, actes du colloque de Vendôme, 12-13 mai 2001, Vendôme : Editions du Cherche-Lune, 2005, p. 135-141.)

     

    LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure) LES REMPARTS DU VAUDREUIL (Eure)

     

     A droite, carte postale de l'hôtel du club-house du golf qui s'est implanté sur le site de l'île l'Homme.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.levaudreuil.fr/index.php/mairie/la-ville-demarches-en-mairie/4-histoire-de-la-ville

    [3] Extrait de http://www.inrap.fr/l-ile-l-homme-4527 Chantier de fouilles INRAP 2010 ; Responsable d'opération : Nicolas Roudié ; article publié le 10 septembre 2012 et mis à jour le 26 septembre 2016

    [4] Extrait de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6526098j/f324.item.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Vaudreuil%22.texteImage

    [5] Extrait de http://pontdelarche.over-blog.com/tag/guerres/

    [6] Extrait de http://expos.maine-et-loire.fr/culture/peintures_murales/medias/pdf/vincent_juhel.pdf

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.inrap.fr/l-ile-l-homme-4527

    http://montjoye.net/histoire-de-la-ville-de-breteuil

    Revue de Rouen et de Normandie, Volume 13, 1845

    O https://books.google.fr/books?id=-PkwAQAAIAAJ&pg=RA1-PA271&dq=Vaudreuil+ch%C3%A2teau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjAi-HnxKXWAhVFB8AKHdiNDxAQ6AEILDAB#v=onepage&q=Vaudreuil%20ch%C3%A2teau&f=false

    O http://www.dendrotech.fr/fr/Dendrabase/site.php?id_si=033-23-27528-0001

    O Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011, Haute-Normandie archéologie ; Publication Univ Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages ; https://books.google.fr/books?id=PWLfBAAAQBAJ&pg=PA207&lpg=PA207&dq=ch%C3%A2teau+m%C3%A9di%C3%A9val+du+Vaudreuil&source=bl&ots=bQ6KurTWSb&sig=OU6Kjx5NkWoyWO14mewI1xUjDXU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiEr_vgx6rWAhXrDsAKHSSmCOEQ6AEITDAG#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20m%C3%A9di%C3%A9val%20du%20Vaudreuil&f=false

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  • LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) 

         Le château et les remparts de Torigni-sur-Vire (commune déléguée au sein de Torigny-les-Villes au 01/01/16) : 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Je n'ai pu retrouver un plan du tracé des remparts médiévaux de la ville (anciennement nommée Thorigny) . Seule, la rue du « Bon Fossé » témoigne de la présence de défenses aujourd'hui disparues. Je suis preneur de toute information à ce sujet...

         Torigni-sur-Vire ayant été bombardée en 1944 puis reconstruite après-guerre, le plan actuel de la cité ne correspond plus à celui du Moyen Âge et le cadastre napoléonien a, sans doute, disparu dans l'incendie du bâtiment des Archives de la Manche à Saint-Lô en 1944 (?).

         La ville conserve par ailleurs une des ailes d'un château reconstruit aux 17e et 18e siècles sur l'emplacement d'un château médiéval dont il ne reste rien si ce n'est les étangs qui le protégeaient à l'Ouest et au Sud : c'est l'actuel musée et mairie de Torigni-sur-Vire. (NDB)

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Torigni fut fondée par un certain Taurinus à l’époque gallo-romaine : Tauriniacum signifie la " propriété de Taurinus ". A l’époque classique… une étymologie tout à fait fantaisiste fut proposée : Turres igneae, les « tours de feu ! ». C’est ainsi que fut créé le blason de la ville représentant deux tours crachant le feu... » [1]

     

         « Anciennement Thorigny, elle a été le fief de la famille de Matignon dont il demeure l'aile sud du château du 16e siècle, restaurée après les bombardements du 12 juin 1944, qui ont détruit les deux tiers de la commune. » [2]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Il abrite de nombreuses tapisseries d'Aubusson (17e) et des meubles régionaux (19e). On y trouve également le musée du sculpteur local Arthur Le Duc (1848-1918). (…) Le château donne directement sur une promenade boisée agrémentée d'étangs. » [3]

     

         « Ce château porte le nom de la maison des Matignon, comtes de Torigni, comme Jacques II de Goyon de Matignon et Jacques Ier de Monaco, ce qui le lie également à la famille Grimaldi. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Plan hypothétique des remparts et du château de Torigni-sur-Vire ;  blason de Torigni-sur-Vire par User:Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4531576

     

    La baronnie de Thorigny :

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Thorigny est le siège d’une importante baronnie qui est sous le contrôle de Hamon aux Dents (il fut aussi seigneur de Creully entre Bayeux et Caen) qui participa à la révolte contre Guillaume le Conquérant et fut tué en 1047. Son fils, Robert Fitz-Hamon participe à la bataille d’Hastings et le duc-roi lui restitue sa baronnie. Sa fille, Sibylle, épouse Robert, fils naturel du roi Henri Ier Beauclerc. Robert devient comte de Glocester et baron de Thorigny. C’est lui qui reconstruit le château (probablement encore protégé par des palissades de bois) pour en faire une forteresse inexpugnable. » [1]

     

    Dessin ci-dessus évoquant le château médiéval de Torigni extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29766.html

     

         « Les fortifications de Thorigni furent beaucoup augmentées par cet illustre et puissant baron, qui fut, dit Dumoulin, Histoire Générale de Normandie p. 354, un homme très savant pour l'époque, et très religieux. » (P.46) [5]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le premier né (du roi Henri), nommé Robert, fut marié par son père à une très noble jeune fille, nommée Sibylle, fille de Robert, fils d'Haimon et petite-fille, par sa mère Mabille, de Roger de Montgomeri, père de Robert de Bellême, et en même temps son père lui concéda le très vaste héritage qui appartenait à cette jeune fille en vertu de ses droits, tant en Normandie qu'en Angleterre. Or l'héritage que Robert obtint en même temps que la main de cette jeune fille a pour chef-lieu Thorigni, ville municipale, située sur les confins des comtés de Bayeux et de Coutances, à deux milles environ en deça de la rivière de Vire qui sépare les deux comtés. » Extrait du Livre VIII, chapitre 29 par le continuateur de Guillaume de Jumièges. [6] 

     

         « Philippe le Bel donne la seigneurie à Jean de Vienne, qui la vend en 1370, à Hervé de Mauny, cousin germain et compagnon d'armes de Bertrand Du Guesclin. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)      « Olivier de Mauny succéda dans la baronnie de Thorigni et la seigneurie de Hambie à … son père ... Mais il en fut dépossédé par les Anglais, en 1418, alors que, pendant les premières années du règne de Charles VII, ils s'étaient rendus maîtres de la majeure partie de la France. Il fut un des principaux défenseurs du Mont-St-Michel, en 1424, ainsi qu'un autre chevalier désigné par le nom de Bâtard de Thorigni. Gouverneur du château de Falaise, il soutint contre Henri V un siège si long et si meurtrier, que ce prince, irrité de son opiniâtre résistance, le condamna à une prison perpétuelle. Mais, avant de mourir, il lui rendit la liberté.

            Pendant la domination anglaise, Thorigni fut possédé par un chevalier du nom de Topham. Mais, en 1449, il fut repris par le connétable de Richemond qui, la même année, ayant remporté sur les Anglais la célèbre victoire de Formigny, les expulsa définitivement de la Normandie. A cette bataille, Olivier de Mauny avait le commandement général des archers français. » [5]

     

    Le fief de la famille Goyon de Matignon pendant plus de trois cents ans :

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Blason de la famille de Goyon de Matignon par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3460681 ; Blason de la famille de Goyon de Matignon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Goyon-Matignon ; Blason de la famille de Matignon par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3460790

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 1421, l'héritière du domaine, Marguerite de Mauny, épouse Jean Goyon de Matignon, originaire de Bretagne. Après la reconquête française en 1450, le fief ne quitte plus les possession de Jean Goyon, grand écuyer de France. Son fils Bertrand IV obtient pour ses services l'érection de Thorigny en baronnie. Grâce à Jacques II, Torigni devient comté. C'est à ce dernier que l'on doit la majeure partie des constructions qui ont fait de son château, avant la Révolution, l'une des plus belles habitations de la Manche. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 1715, Jacques-Francois-Léonor IV de Goyon de Matignon épousa Louise-Hippolyte Grimaldi princesse héritière de Monaco. Une des conditions du mariage était qu’il prendrait le nom et les armes des Grimaldi. Il devint en 1731 Jacques Ier, prince de Monaco. Depuis ce jour, les princes  de Monaco portent le titre honorifique de barons de Torigni. » [4]

     

    -------------------------------------------

     

    Le château des Matignon, de style Louis XIII construit aux 16e, 17e et 18e siècles.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le château-fort des comtes de Torigni subsista jusqu'au règne de Henri IV. Ce prince, souvent bravé par les seigneurs à l'abri de leurs vieilles murailles féodales, conçut le dessein (repris plus tard et exécuté impitoyablement par Richelieu) de les faire abattre. Le maréchal de Matignon, toujours prêt à seconder les projets légitimes de son royal maître et ami, s'empressa de démolir les remparts de son château à l'exception d'une seule tour que son fils, Charles de Matignon, remplaça plus tard par le magnifique pavillon renaissance, situé au sud-ouest et que la pioche des démolisseurs du 19e siècle a laissé intact. » [6]

     

         « Quand les guerres de Religion 1562-1598 furent terminées, toutes les fortifications étaient devenues inutiles. Le maréchal de Matignon, Jacques II fit donc démolir tours et remparts, assécher les fossés et fit construire à la place un château plus moderne. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « On pouvait juger par l'aspect d'un château féodal du rang et de l'étendue de la puissance de celui qui le possédait. Avait-il de vastes dimensions, de larges et hauts remparts protégés par des tours massives et gigantesques qu'entouraient des fossés profonds ; observait-on devant la porte une fourche patibulaire a trois piliers, et, sur le faite de l'édifice, une bannière ou bien une girouette découpée en banderole, on reconnaissait que le seigneur était haut justicier et en même temps chevalier banneret. Et, si de nombreuses habitations se groupaient à l'entour, c'était encore l'indice de sa force et des nombreux vassaux qu'il couvrait de sa protection.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Tel était le manoir seigneurial des hauts barons de Thorigni, le plus beau, le mieux fortifié de tant d'autres châteaux qu'ils possédaient, et du sein duquel ils dominaient. Le maréchal de Matignon et son fils Charles de Matignon, qui avaient donné tant de gages de leur amour à la royauté et à son pouvoir régulateur, ne devaient donc pas tenir au maintien de leur château à l'état de forteresse. Aussi, Henri IV régnant paisiblement et les factions étant anéanties, le premier s'empressa-t-il de démolir les remparts et les tours construits par Robert II de Glocester, moins une qui figure encore dans un dessin du château de Thorigni, peint sur l'un des panneaux de la galerie historique de ce monument. Mais Charles de Matignon la fit abattre, et bâtit sur son emplacement le superbe pavillon en style florentin, situé au sud-ouest, qu'on admire encore aujourd'hui. » [5] [aujourd'hui disparu]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Par la suite, il fut encore embelli par les successeurs de Jacques II. Parmi eux, son arrière-petit fils Jacques III de Matignon qui acheta au 18ème siècle un hôtel particulier à Paris. Ce dernier existe encore de nos jours et porte le nom de Hôtel de Matignon (actuelle résidence de notre Premier Ministre). » [4]

     

    Veüe du Chasteau de Thorigny : [dessin] / [Louis Boudan?] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902105w.r=Gaigni%C3%A8res%20ve%C3%BCe%20du%20chasteau?rk=2510742;0

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le château trône au centre d'un vaste domaine de 320 hectares comprenant un grand jardin, une vaste esplanade, une orangerie, des terrasses, des écuries et plusieurs étangs alimentés par des cascades. (…) On aime aussi y admirer les nombreuses peintures qu'il recèle, ainsi que ses tapisseries de haute lisse et des statues. (...)

         Il comprend, à l'origine, trois ailes en U encadrant une cour d'honneur ouvrant à l'ouest sur la Cour aux canons. » [3]

         « Quatre pavillons y sont adjoints et le domaine est entouré par un enclos de fossés secs. » [2]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Au début du 18ème Siècle, le château avait l’aspect suivant : son entrée se trouvait à l’entrée de la place. Il y avait une porte cochère qui donnait accès à une première cour « la Cour aux Canons ». On arrivait aux anciens fossés qu’on franchissait par le pont. On arrivait  alors dans la Cour d’honneur. En face de soi, se trouvait le logis principal, un bâtiment somptueux, qui renfermait les plus beaux appartements du château. A gauche se trouvait l’aile des communs et à droite l’aile ou le château actuel. L’ensemble du château comprenait une cinquantaine de pièces. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Le bâtiment de style Louis XIII doit sa spécificité à l'architecte François Gabriel. Il osa largement utiliser de façon originale le poudingue des carrière de Troisgots, commune proche de Torigni. Cette pierre volcanique rouge violacé est très présente en bossage sur la façade Nord (ancienne cour d'honneur) alternant avec la pierre calcaire blanche. En opposition, la façade Sud avec ses grands murs blancs et son corps de logis, en retrait, offre une ordonnance plus sobre, au coup d'oeil plus chaleureux pour le visiteur. » [7] « Fortement endommagé à la Révolution, il ne reste plus aujourd'hui que la partie Sud, » « flanquée à l'Ouest d'un pavillon armorié de 1692 » [7] « utilisée comme mairie. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Les deux pavillons des extrémités sont massifs. Ils sont ornés de larges frontons triangulaires, celui de droite est sculpté d’attributs militaires, d’armoiries et de trophées. Au centre les armoiries des Gouyon de Matignon. Ce fronton serait légèrement postérieur au reste de la construction. Il est daté de 1692. Le fronton de gauche n’a pas de décoration, il a été construit en 1840. Il avait autrefois au 19eme siècle une grande pendule en son milieu. (...)

         La place du château est entourée de beaux balustres en granit. Ce n’est là qu’une partie des balustres d’autrefois. Cette partie avait été achetée par la ville de Saint-Lô qui les a rendus à Torigni après la seconde guerre mondiale. » [4]

     

         On trouve des plans anciens du château à ces adresses :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902097s.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=64378;0

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902099m.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=21459;2

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902102n.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=42918;4

     

    L’ancienne entrée du château se trouve rue Robert du Mont :

     

         « Deux pavillons carrés massifs au toit « à l’impériale » l’encadrent. Bien que transformée en maison d’habitation, on peut reconnaître au centre la porte cochère pour carrosses et cavaliers et de chaque côté une porte pour piétons.

         Le fronton est surmonté de deux lions soutenant le blason des Matignon, qui a été martelé à la Révolution (1789). L’aspect de cette entrée rappelle tout à fait celui du château lui-même. » [4]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En décembre 1793, les biens des Monaco étant mis sous séquestre, le château est transformé en prison, jusqu'en janvier 1795.

         En mars 1805, le château est adjugé au général Santerre, qui ne peut réunir la somme demandée. Il est de nouveau mis en vente et acheté par un mandataire des deux frères Matignon, qui garde finalement le marché pour lui. Il fait couper les futaies, abattre la serre de l'Orangerie, détruire les cascades, avant de revendre le château à un nouveau propriétaire qui commence à le démolir. En 1817, le maire d'alors, Monsieur le Chartier de la Varignière, décide le conseil municipal à racheter la seule aile qui reste pour en faire la mairie. Vers 1840, la municipalité fait construire le pavillon est pour rétablir un équilibre rompu par les démolitions.

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Les bombardements subis par Torigni-sur-Vire le 12 juin 1944 n'épargnent pas l'édifice, qui est encore sévèrement endommagé. » [3] « Du château ne restait que les quatre murs. » [7] 

         « Le bâtiment n'a conservé qu'une toile qui était alors en rénovation.» « 55 morts, 15 blessés graves, 207 immeubles détruits, 150 maisons endommagées, 1 200 sinistrés. » [4] tel est le bilan de ces bombardements.

         « Les municipalités qui se sont succédé depuis se sont évertuées à lui redonner un peu de son lustre. » [3] 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « En 2004, année commémorative du 60ème anniversaire du débarquement, la pendule – qui était stockée dans le grenier du château depuis la reconstruction, a été remise en place, et est arrêtée à 11 heures 12 – heure du bombardement en ce 12 juin 1944. » [4]

     

         « Le Château abrite aujourd'hui les services municipaux, une salle de conférence et deux salles de réception. Quant à la galerie du premier étage, elle accueille régulièrement des expositions temporaires et thématiques (peinture, sculpture, photographie, cartes postales...). » [7]

     

    Protection :

     

         Le château des Matignon est classé Monument Historique en 1840.

     

    La Cour aux Canons :

     

         « Réhabilitée en 2004. L’idée étant de relier la Cour d’Honneur du château à la Cour aux Canons en enjambant la rue du Château. Cet accès n’était envisageable que par la mise en place d’une passerelle pour piétons permettant d’accéder et de découvrir la Cour aux Canons renouant ainsi avec le passé de Torigni : la passerelle se trouve à l’endroit exact de l’ancien pont-levis. Une pelouse asymétrique et un jardin conservatoire de légumes anciens y ont été réalisés. » [4]

     

    Les jardins du château :

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     « Derrière le logis principal, à la place de l’actuelle route de vire, on retrouvait les anciens fossés. on les franchissait par un pont et on accédait alors à une esplanade au centre de laquelle on pouvait admirer l’Orangerie. L’Orangerie était très belle, de près de 90 mètres de long.

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Autour du château et de l’Orangerie se trouvaient des jardins à la française et un parc plus ou moins imité de ceux que l’on pouvait voir dans le parc du château de Versailles. L’ensemble du domaine couvrait alors 1 500 hectares ( la superficie actuelle de la commune est de 1 000 hectares). (…) » [4]

         [voir à ce sujet ces deux plans : http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011441808668gTfpsM/8ae7cad51d

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902096c.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=128756;0]

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)     Depuis la terrasse du château, « on peut voir les « grandes piscines » de Robert de Gloucester : Le grand étang à gauche, il y en avait un juste devant vous, et un troisième au fond et sur votre droite. Au 18ème Siècle, l’étang qui se trouvait juste devant le château fut asséché pour faire place à un joli jardin à la française. (...)

         Les étangs de Torigni-sur-Vire constituent la trace de fossés que fit creuser Robert de Gloucester autour du château rendu quasiment imprenable par les éventuels ennemis. Au fil du temps ces étangs ont été intégrés dans le parc du château. (...)

         Les eaux du grand étang étaient conduites jusqu’au talus en face de vous et ruisselaient sur des gradins et vasques successifs sur une largeur de 50 mètres formant une cascade monumentale.

     

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    Ci-dessus photo du "Mur Grimaldi" extraite de https://www.datatlas.com/france/normandie/manche/torigny-les-villes

     

         Derrière le grand étang, on peut apercevoir (quand les arbres ne sont pas encore trop touffus) un mur impressionnant de près de 12 mètres de haut et de 300 mètres de long [ dit le « Mur Grimaldi » ]. Jacques-Francois-Léonor de Matignon le fit construire pour que sa femme, Louise-Hippolyte Grimaldi, ne soit pas incommodée au cours de ses promenades par les vents du Nord lors de ses séjours en Normandie l’hiver. Rappelons leur mariage en 1715, le mur doit dater de cette époque. » [4]

     

    « La table d'Apollon est un ancien balcon de château : 

     

    LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche) LES REMPARTS DE TORIGNI-SUR-VIRE (Manche)

     

    Photo à droite extraite de ce même article du site Ouest-France du 26 février 2015 http://www.ouest-france.fr/normandie/torigni-sur-vire-50160/la-table-dapollon-est-un-ancien-balcon-de-chateau-3217940

     

          Si la plupart des promeneurs des bords de l'étang remarque la table d'Apollon, sans doute sont-ils moins nombreux à connaître son histoire. L'histoire de cette deuxième table d'Apollon puisque la première, une table en granit ronde, installée au 18e siècle par Jacques III de Matignon, a été vendue au début du 20e siècle à la ville de Dives-sur-Mer, où elle orne l'hôtel de Guillaume-le-Conquérant.
         L'actuelle table d'Apollon est en réalité un balcon granitique (provenant d'un important château), acheté par la ville au milieu du 20e siècle. « Un balcon facilement identifiable par sa goutte d'eau et ses deux consoles », atteste Yves Resta, ancien entrepreneur de maçonnerie. D'abord placée dans le renfoncement du mur Grimaldi, elle a migré quelques dizaines d'années plus tard à proximité du Pont-Bénédict. Puis retour à la case départ. Là où se trouvait la première table d'Apollon ! » [8] 

     

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    A gauche, vue aérienne extraite du site Géoportail.  

     

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    Les remparts de Torigni-sur-Vire :

     

         « Sous ses premiers barons, Torigni était une place mal défendue. Mais l'aîné des fils de Henri Ier, roi d'Angleterre, étant devenu, par mariage, comte de Torigni, cette ville fut entourée de fortifications puissantes. (...)
         Après qu'il eut pris possession de ses droits, Robert, le fils du roi Henri, mit cette place à l'abri de toute tentative ennemie, en faisant construire de hautes tours et des remparts très solides, en creusant des fossés taillés sur la montagne dans le roc vif et en l'entourant presque de tous côtés de grandes piscines où Ion recueillait les eaux et qui rendaient impossible l'accès de la place. Quoique le terrain environnant soit peu propre à produire beaucoup de grain, la ville de Thorigni est cependant très peuplée ; il y a des marchands de toutes sortes d'objets, elle est ornée de beaucoup d'édifices, tant publics que particuliers, et l'or et l'argent y sont en abondance. Le roi donna en outre à son fils la terre d'Haimon (le porte-mêts) oncle paternel de son épouse. De plus, comme il n'eût pas suffi que le fils du roi possédât de vastes domaines, s'il n'avait en même temps un nom et les honneurs d'une dignité publique, son père lui donna, dans sa bonté, le comté de Glocester. (...)
    Les grandes piscines dont parle Guillaume de Jumièges existent toujours ; et l'un des quartiers de la ville, situé au nord, dans un pli de terrain, porte encore le nom de Bon-Fossé.
         « Les fossés de la ville de Torigni, creusés par Robert, comte de Glocester, formaient leur enceinte par la rue toujours nommée du Bon-Fossé, par la prairie du Val, l'abreuvoir de Notre-Dame, les étangs du château, la prairie de Passelaie, la mare Hazard, la rue Hamon et la rue Sorée (Manuscrit de M. Duperron). »
    [NdB : où sont ces rues ?]
          Les portes de la ville, au nombre de quatre, devaient être gardées, en temps de guerre, par les seigneurs des fiefs de Dampierre, du Breuil, de Bures et du Pont, à leurs frais, pendant dix jours.
         L'une ces portes était située près du moulin Malvoisin ; une autre, sur le puits Poullain et une partie du jardin de l'auberge des Bons-Enfants, (ancienne rue du pont du Goullet) ; les deux autres à l'entrée actuelle des routes de Caen et de Vire.
         Il n'y avait pas de fossés du côté de la ville où pénètre la première de ces routes. Des défenses artificielles y suppléaient. A cent mètres environ en avant de l'ancienne porte, on voit encore la maison appelée le Plessis, qui servait de corps de garde aux 25 hommes du marquis de Dampierre. Ce logement renferme une chambre basse, munie d'une étroite ouverture, qui servait sans doute de prison. »
    [6] 

     

         (P.41) « A la vérité, on a démoli les hautes tours, et les fortes murailles n'existent plus qu'en partie ; mais les vastes viviers si profondément excavés sont toujours là et forment encore à l'est, au midi et à l'ouest du château et de la ville une enceinte continue de plus de deux kilomètres. Il est probable qu'au 12e siècle ces viviers occupaient les vallons du Pré-du-Val, de la rue de Rohan, du bas de la rue d'Orléans, jusqu'au quartier du Bon-Fossé, dont le nom indique qu'il y avait là un fossé de fortification. Les viviers étaient alimentés de ce côté par les eaux abondantes qui viennent des hauteurs de Saint-Amand, et ces mêmes eaux servaient à remplir les fossés taillés dans le roc qui entouraient immédiatement le château, fossés dont l'un existe encore entre la cour aux canons et la place du Château, et l'autre est parcouru par la route de Vire ; du moins, un aqueduc, ayant cette direction, et qu'un affaissement de terrain fit découvrir il y a cinquante ans, permet-il de croire qu'il avait cette destination. Voilà donc très-probablement comment Thorigni était autrefois ex magna parte aquis in piscinas collectis vallatum et inaccessum, selon le texte latin de Guillaume de Jumièges. » (…)

         (P.152) « Suivons maintenant la petite rue de Rohan , et montons, par cette rampe nouvellement établie, sur la route de Saint-Lô, qui a coupé ce bas-fond par son entrée dans Thorigni, et l'a comblé en partie. (...) le terrain de cette vallée, au sommet de laquelle vous voyez, à votre droite, les murs des anciens remparts, est formé d'alluvions ; et que, de ce côté, la ville était encore défendue par de larges fossés remplis d'eaux profondes, alimentées par ce ruisseau que vous voyez courir dans ces jardins.

         En continuant de suivre par la rue de Rohan le côté gauche de ce joli vallon, orné par la riante habitation de M. le colonel de Roquancourt et par celle, plus vaste, de M. de La Motte d'Annebaut, nous arrivons au quartier du Bon Fossé, nom significatif de l'état de choses que je veux rétablir par la pensée.

         Mais, au-delà du Bon-Fossé, les indices manquent matériellement, jusqu'à la sortie de Thorigni, sur la route de Caen. Le nom de Brechfé, qu'elle porte, ne serait-il pas un composé du mot celtique brech, qui signifie brèche, ouverture faite de force, en souvenir, peut-être, de ce que la ville aurait été prise par ce côté, et du mot italien fe, qui veut dire foi, hommage ? Une ancienne famille, éteinte depuis trente ans, avait là sa résidence, et son chef était appelé M. de Brechfé. N'est-il pas probable que ses ancêtres étaient les feudataires de ce petit domaine, à titre de gardiens, de défenseurs de cette entrée de la place, ou de cette partie moins bien fortifiée ? (p.153) » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29766.html

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] D'après https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_des_Matignon

    [4] Extrait de http://asso-culturelle-torigny.livehost.fr/visite-guidee-de-torigny-les-villes/

    [5] Extrait de la Notice historique sur la ville de Torigni-sur-Vire et sur ses barons féodaux par François Deschamps ; C.-J. Delamare, 1855 - 198 pages

    [6] Extrait d'Une célèbre baronnie normande par l'abbé Godefroy ; Évreux, Imprimerie de l'Eure, 1897. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1434388/f8.item.r=Torigni.texteImage.zoom

    [7] Extrait de https://www.torignylesvilles.fr/histoire-des-territoires/torigni-sur-vire/le-ch%C3%A2teau-des-matignon/

    [8] Extrait du site Ouest-France du 26 février 2015 http://www.ouest-france.fr/normandie/torigni-sur-vire-50160/la-table-dapollon-est-un-ancien-balcon-de-chateau-3217940

     

    Bonnes pages :

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Editeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-1-a212523363

    O http://asso-culturelle-torigny.livehost.fr/visite-guidee-de-torigny-les-villes/

    O Notice historique sur la ville de Torigni-sur-Vire et sur ses barons féodaux, par F. Deschamps ; C.-J. Delamare, 1855 - 198 pages https://books.google.fr/books?id=HzBMvUQeIKsC&pg=PA108&dq=ch%C3%A2teau+de+Torigni&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjJwIWLhZ7WAhVKFMAKHc1fAzcQ6AEITjAH#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Torigni&f=false

    O Une célèbre baronnie normande par l'abbé Godefroy ; Évreux, Imprimerie de l'Eure, 1897. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1434388/f8.item.r=Torigni.texteImage.zoom

    O La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche partie 1 ; article sur Torigni-sur-Vire par Gaëtan Guillot ; éditeur Lemale & Cie Le Havre, 1899 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f121.image.r=Torigny%20ch%C3%A2teau%20plan?rk=193134;0

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