• LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)

     

         " Comme bon nombre de communes de cette région, l'origine du nom de Gonneville remonte à l'occupation viking du 9e siècle. Le nom signifierait " ville de Ganulf ". [5]

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)     « Le château de Gonneville est une demeure historique de la Manche, située à Gonneville » [1] « devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Gonneville-le-Theil. » [3] 

     

         « Il a été construit par la famille de Pirou sur l'emplacement d'un château plus ancien dans lequel Jean Sans Terre passa sa dernière nuit en Normandie en 1203. Il ne reste rien de cet ancien château.

         Les vestiges les plus anciens datent du 14e siècle (donjon et les deux tours).

         Les avant-corps que l'on trouve en entrant ont été construits en 1641 par les Jallot de Beaumont. Une poterne défend l'entrée. Le château est entouré de douves en eau. » [1]

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)   LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)

     

    Plan hypothétique du château de Gonneville inspiré de celui du site officiel http://www.chateaudegonneville.fr/ ; Blason de Gonneville par Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3761245

     

         " L’histoire du château de Gonneville se déroule sur trois époques :

         La première va de 920, date d’une donation de Richard de Saint Sauveur à son fils Néel, à environ 1330, soit plus de 400 ans.

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)     S’il ne reste aucun vestige de cette période, on connaît par contre tous les propriétaires qui se sont succédés, tous appartenant aux grandes familles de Normandie, citons entre autres, Baudouin comte de Meulles, compagnon de Guillaume le Conquérant, dont il avait épousé une nièce. On note également le passage à Gonneville de Jean sans Terre, frère cadet de Richard Cœur de Lion en mai 1194 et décembre 1203, date de son départ pour l’Angleterre. » [2]

     

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     Blason de la famille de Courcy par I, Regulus, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2410622 ; blason de la famille de Malesmains extrait de http://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6000464&desc=de_malesmains_normandie ; blason de la famille de Rohan-Montauban par Yricordel — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17171329

     

         La seconde époque va de 1330 à environ 1560.

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)     « On impute à Richard III (de Courcy) l'achat de la terre et du château de Gonneville, dans la Manche, qu'il va reconstruire et habiter. » [3]

     

         « Les Courcy, famille considérable de la région normande édifièrent un château féodal dont seuls subsiste aujourd’hui le donjon orné d’une élégante poivrière et de deux tours d’enceinte. Par mariage, la seigneurie passa dans la famille aux Malesmains, famille maternelle du grand connétable de France Bertrand du Guesclin. Par mariage, Gonneville échut ensuite à l’illustre famille de Rohan (branche Rohan-Montauban) qui le gardèrent durant 6 générations. L’un d’eux, Robert, se trouva au siège d’Orléans en 1429, compagnon de Jeanne d’Arc. » [2] « En 1415,Robert de Montauban était bailli du Cotentin. Henry V d'Angleterre lui confisqua ses biens. Charles VII les lui restitua après Formigny. » [6] « En 1527, Catherine de Rohan, baronne de Ruffec vendit Gonneville à Jean La Guette, trésorier extraordinaire du roi. » [2] « Pendant les guerres de religion, Jean de la Guette resta fidèle au roi. François de la Cour, sieur de Tourps,vint assiéger Gonneville, mais inutilement. » [6] « Ce dernier (J. de la Guette) commit de graves imprudences et il dut se séparer du château en 1559. » [2]

     

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    Blason de la famille de Pirou par Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2817581 ; blason de la famille Jallot de Beaumont extrait de http://www.digulleville.fr/fr/voyage-dans-le-temps/les-personnages-connus/les-chevaliers-de-beaumon/origine-de-la-famille-jallot/default.asp ; blason de la famille Barthez de Montfort : http://www.heraldique-blasons-armoiries.com/armoriaux/noblesse_empire/blasons_B7.html

     

         La troisième époque court de 1559 à nos jours.

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)     « Gonneville passa à la famille de Pirou de Fermanville. Le château fut alors entièrement détruit sauf comme on l’a vu, le donjon et les deux tours d’enceinte. Ils bâtirent un château renaissance entouré de douves en eau, tel qu’on le voit de nos jours. Leurs héritiers, les Jallot de Beaumont firent construire en 1641 les écuries et les celliers qui bordent l’avant-cour précédant la poterne. On trouve leur blason, gravé au-dessus d’une lucarne ovale avec la date 1641 et également sur la façade Ouest du château au-dessus de la porte d’entrée de l’ancien pont-levis avec les armoiries des Gigault de Bellefonds uni à cette famille par le mariage. » [2]

     

         « Sous Louis XV, » « Charles du Mesnileury, d'une famille originaire de Picardie, recueillit la succession de Charles Jallot et de Suzanne de Bellefont.Il fit ériger Gonneville en marquisat. » [6] « Leurs vassaux devaient guet et garde du château. Le château de Gonneville avait haute, moyenne et basse justice. » [5] 

     

         « A la Révolution, le château appartenait par héritage à Jean-Nicolas de Berruyer, capitaine des dragons des Régiments de la Reine, très apprécié de la population. Malgré cela, son épouse inquiète, voulut émigrer en mars 1792 et au mois d’octobre suivant, tout le mobilier fut vendu comme bien national. » [2] « … les quatre grilles de la cour et la rampe de l'escalier servirent à fabriquer des piques ».Un entrepreneur de Cherbourg acheta le château mais il fit de mauvaises affaires et fut saisi. Le 14 novembre 1814 Gonneville fut adjugé à la comtesse Jean-François de Berruyer née Anne de Berruyer, et à sa sœur Louise, épouse de Jean-Théodore de la Croix, filles de l'ancien châtelain émigré. » [6] Elles « y vécurent jusqu’en 1842, année où elles vendirent Gonneville à une certaine Mme Lambert » [2] « pour 100 000 F or. »

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)     « Convaincue qu'un trésor se cache dans sa nouvelle demeure, Aglaë Lambert, née Marmion, commence en 1846 à détruire des parties importantes du château, sans rien trouver. Les dégâts sont considérables : » [1]

     

          « Ainsi disparurent les deux corps de bâtiments reliant le château au donjon et à la grande tourelle qui fut à moitié rasée et mise au niveau de la tour du Nord.La chapelle Saint-Jean subit le même sort.La façade du château fut mutilée : des fenêtres à croisillons et meneaux sculptés,des lucarnes et des cheminées anciennes furent détruites.Les recherches demeurèrent infructueuses. » [6]

          « Ruinée, Mme Lambert voit ses biens saisis en 1849 et vendus aux enchères pour 91 100 F. Les acheteurs sont le marquis Médéric de Chivré et son épouse, née Alix Doynel de la Sausserie.

         Le château est occupé par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale : 400 soldats y logent. » [1]

          « La guerre de 39-45 ne causa pas beaucoup de dommages au château malgré un nombre important de militaires cantonné dans l’enceinte. » [2] « Le maréchal Rommel y séjourne en mai 1944.

         Le château sert de décor au film de télévision L'Affaire Kergalen, de Laurent Jaoui (2000). » [1]

         En 1954, les demoiselles de Chivré vendirent le château « à leurs amis le baron et la baronne de Barthès de Montfort qui entreprirent la remise en état générale de toute la propriété. » [2]

     

    LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche) LES REMPARTS DE GONNEVILLE (Manche)

     

     Ci-dessus ; à gauche vue aérienne extraite du site Géoportail ; à droite photo de la tour Courcy du château de Gonneville par Anglo-norman — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47304239

     

    Le château

     

         « La seigneurie de Gonneville devint propriété de la famille de Courcy qui fit construire, en 1331, deux tours en pierre que l'on voit encore, l'une au bord du chemin, l'autre dans le jardin, ainsi que le donjon.
         Construit sur les ruines du plus ancien, le château doit à la famille de Pirou la plus grande partie de sa construction.
         Son donjon carré ses douves et pont-levis, restes de la première construction, lui donnent un aspect médiéval. (…)

         Au centre du quadrilatère que délimitent les fossés, une sévère porterie, flanquée de tourelles massives, permettait la fermeture du pont-levis. Le château est précédé d'une avant-cour entourée de communs au grenier orné de belles lucarnes ovales. L'une d'elles porte les armoiries des Jallot de Beaumont et la date de 1641.
    La façade de la maison d'habitation date de 1717. »
    [5]

     

         « Il est inscrit à l'Inventaire des monuments historiques (IMH) le 27 septembre 1972 : donjon carré et deux tours circulaires (14e), châtelet à pont-levis (14e/16e), logis (18e). » [1]

     

         Autour du château, se trouve un parc planté de bois et clos de murs. Les jardins en terrasse renferment un chêne-liège impressionnant. » [5] : « Le château de Gonneville dans la Manche renferment un trésor : un chêne-liège impressionnant, labellisé « arbre remarquable » par l’association A.R.B.R.E.S. en 2004. Une espèce de chêne bien peu commune pour la région. » [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_Gonneville

    [2] Extrait de http://www.chateaudegonneville.fr/histoire/

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de https://krapooarboricole.wordpress.com/2009/04/17/chene-liege-remarquable-chateau-de-gonneville-manche/

    [5] Extrait de http://vivre.valdesaire.pagesperso-orange.fr/france/communes/gonneville/index.htm

    [6] Extrait de Société Historique et Archéologique de l’Orne 01.1928 T.47 p.73

     

    Bonnes pages :

     

    Site officiel du château de Gonneville : http://www.chateaudegonneville.fr/

     

    http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/50_gonneville.html

    http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-manche-chateau-a-gonneville-chateau-de-gonneville.html

    http://www.vds-phl.fr/article-dans-le-val-de-saire-gonneville-le-chateau-57356654.html

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article2370&id_document=7135

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  • LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados) LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados) LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)

     

    Datant de la première moitié du 11e siècle, l'église Sainte-Anne de Norrey-en-Auge comporte une nef romane représentant le plus ancien sanctuaire monastique de Normandie.

     

         La motte castrale de la Baronnie à Grantmesnil ou Grandmesnil, édifiée au 11e s, se trouve sur la commune de Norrey-en-Auge.

         « Les sires de Grantmesnil étaient très illustres dans le 11e siècle. »

     

         Les vestiges du château des sires de Grantmesnils qui avaient fait donation de Norrey et furent les fondateurs de l'abbaye de Saint-Evroult, se trouvent sur le territoire de Norrey, au lieu dit la Baronnie. [NdB]


         « On distingue bien les anciens fossés du château, qui se composait d'une motte assez considérable, sur laquelle est aujourd'hui une maison neuve, et de deux autres enceintes assez vastes. » (A de Caumont, Statistique Monumentale du Calvados, 1859)

     

         Une chapelle de la Trinité aujourd'hui détruite y est attestée en 1135 et des bâtiments agricoles ont été élevés dans la basse cour au 18e siècle. Au 19e siècle, un logis a été construit sur la motte. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados) LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)

     

     Plan hypothétique du château de Grandmesnil à Norrey-en-Auge ; blason de la famille des Grandmesnil extrait de https://www.myheritage.fr/photo-1501357_261807711_261807711/grandmesnil-blason-de-grandmesnil

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)     Galeron, 1828 : « Nous avons à visiter, sur Norrey, le château fort et le bois des Grantmesnil. Bien que ces seigneurs aient donné leur, nom à l'une des communes de l'arrondissement de Lisieux, ils appartiennent cependant au nôtre, puisque leur baronnie, leur forteresse et leurs principaux domaines sont sur notre territoire.
         M. Alex. de Beaurepaire reconnut, le premier, il y a six ans, l'emplacement de la baronnie de Grantmesnil sur Norrey ; voici ce qu'il écrivait en 1822 : «
    Le château des anciens sires de Grente Mesnil devait être au lieu aujourd'hui connu sous le nom de la Baronnie. Il n'y reste aucune construction en pierre, mais on distingue très-bien les anciens fossés qui ne sont comblés qu'en partie. Ils sont d'une fort grande étendue, et forment une triple enceinte dont l'aspect répond parfaitement à l'idée d'un château habité par des seigneurs puissans et guerriers.
         Au bout de l'enceinte arrondie des anciens remparts, se voit, sur un plan plus bas, plus allongé, plus resserré, une place également entourée de fossés, et appelée la Trinité c'était le nom de l'église que Hugues de Grantmesnil avait fait construire avant de fonder son abbaye.
    » 
     
     

    Document ci-dessus, photo et plan extraits de Les Normands en Méditerranée aux 11e-12e siècles par Pierre Bouet, voir [3]    

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)     M. de Beaurepaire appuie son opinion sur d'autres raisons puissantes : « 1. l'emplacement appartenait au domaine avant la révolution ; 2. près de là, également sur Norrey, se voit une futaie connue sous le nom de Bois de Grantmesnil, dépendant autrefois du fief de la Baronnie et maintenant encore possédé par l'hospice de Caen.» ; 3. près des remparts, il y a vingt ans, on découvrit une certaine quantité de pierres, dont la forme arrondie a donné lieu de penser qu'elles avaient pu servir à l'arme de la fronde ; 4. enfin, dans un vieux titre du chartrier des Tyrmois de Bel-Hôtel, on lit que Jean de Corday rendit hommage, au roi, dans le 15e siècle, et promit de faire, la garde au château de la Baronnie de Grantmesnil, quand château y aurait. »

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         Ces motifs nous semblent, sans réplique. Nous avons dernièrement aussi visité le lieu, avec M de Beaurepaire, et nous, avons été comme lui convaincu que la Baronnie, désignée sous ce nom par Cassini, est bien le château fort, le castrum des Gràntmesnil. La motte principale, où est la maison neuve de l'abbé Perier, était le centre de la forteresse. Quelques-uns des fossés d'alentour ont encore quinze pieds de profondeur, et les redoutes en terre, cinq à six pieds. L'enceinte est triple. C'est une image de ce qu'on voit à Vignats et au château Ganne.  Le lieu nommé la Trinité, est l'emplacement de la chapelle que nous avons vu mentionnée dans la charte de Robert, fils de Hugues, comme attenant à son châtel, capellam Trinitatis de castro meo.*
         Le Logis du Bois, qui se trouve au-dessous, sur Grantmesnil, ne devait être qu'un manoir sans importance. C'était sans doute la maison des champs, la villa de Grentmesnil dont parle la même charte.
    * » [1]  

     

         * « Nous voyons encore Robert, comte de Leicester, fils de Hugues de Grandménil, donner aux religieux l'église, le manoir et la dime de Norrey avec ses dépendances, le droit de pacage dans tous les herbages de Grandménil, la dîme de tout ce qui se consommerait dans le château-fort et la maison de plaisance de Grandménil, pendant la résidence des seigneurs, les droits de la fête de Norrey, le patronage de celle de Saint-Gilles, la chapelle de la Sainte-Trinité du château , la dîme du gibier, des agneaux, des béliers et même du grand bois sur toute l'étendue des fief, domaine et château de Grandménil, etc., etc. Cette charte de Robert de Leicesler fut confirmée en 1035, par Henri Ier, roi d'Angleterre, et nous n'énumérons ici qu'une faible partie des libéralités qu'elle contient, et qui embrassent, sur d'autres points du pays, près de quarante paroisses. » [2] 

     

    « Le domaine normand des Grentemesnil

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)     C'est d'abord le château des Grenternesnil dans la commune actuelle de Norrey-en-Auge (Calvados), au lieu-dit « La Baronnie » ou « Le Camp », près de la limite communale avec Grandmesnil (aujourd"hui commune de l'Oudon dans le Calvados). Le territoire de la commune de Norrey -en-Auge et celui de l'ancienne commune de Grandmesnil représentent le centre de l'Honneur des Grentemesnil. Il existe un bois de quelques hectares appelé « Bois de Grandmesnil ». On connaît l'utilité d'un tel bois, c'était le complément indispensable d'une grande seigneurie rurale. Le paysage est une vaste plaine sans un repli de terrain pour y asseoir une fortification. La défense du château ne pourra donc se faire que par des fossés en eau. La fortification primitive était très probablement une enceinte circulaire plutôt qu'une motte. Malgré la construction d`une grande maison, on peut voir qu'il s'agit sans doute d'une enceinte au diamètre de celle-ci bien conservé grâce au tracé des douves. Deux basses-cours contiguës, au sud, et un enclos rectangulaire, au nord, complétaient cette fortification. À 500 m à l'est, sur l'ancienne commune de Grandmesnil, se trouve un lieu-dit « le logis du Bois » où, dans un taillis, existe un fossé circulaire rempli d'eau : il pourrait s'agir d'une autre enceinte circulaire, d'un poste avancé, d'une maison forte plus tardive ou simplement d'un enclos pour le bétail. Au chateau de Norrey existait, dans l'une des basses-cours, une chapelle dédié la Sainte-Trinité. Cette chapelle était desservie au 12e siècle par le curé de Norrey. En 1216, il y a encore un « Prieur au château de Grandmesnil ». L'épitaphe d'Hugues de Grentemesnil, telle qu'elle est rapportée par Orderic Vital signale ainsi l'existence de ce château : Mansio Grentonis munitio dicitur eius.
     

    Document ci-dessus extrait de Les Normands en Méditerranée aux 11e-12e siècles par Pierre Bouet, voir [3]

     

         Ce château est, comme la plupart des châteaux seigneuriaux de l'époque (11e siècle), fait de terre et de bois. Il n'est pas impossible qu'il soit d'abord, selon l'expression de Suger, un château « adultérin » construit pendant une période troublée, la minorité de Guillaume le Bâtard, et régularisé par la suite comme fief détenu du duc. Le château devint ensuite le centre d'une seigneurie, c'est-à-dire qu'il est le moyen pour son détenteur d'asseoir son autorité locale sur les paysans et les terres d'alentour et face aux seigneurs voisins, les plus proches étant ici les Montgommery (Sainte-Foy de Montgommery et Saint-Germain de Montgommery). » [3]

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados) LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche un plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    La prestigieuse famille des Grandmesnil

     

         « Les Grandmesnil ou Grantmesnil, Grentemesnil sont une famille de la moyenne aristocratie normande originaire du Calvados. L'histoire de cette famille est assez bien connue, car avec la famille Giroie, elle restaura l'abbaye de Saint-Évroult dans laquelle le célèbre chroniqueur du 12e siècle Orderic Vital fut moine.

         Elle était établie dans la région de Falaise (Norrey-en-Auge, Grandmesnil). Son premier membre connu est Robert († vers 1036), seigneur de Grandmesnil, dont on ne connaît pas les origines. Les Grandmesnil avaient pour voisins et alliés les Giroie, et eurent souvent à lutter contre les membres de la famille de Bellême, seigneurs de Bellême.

         Robert (I) († v. 1036), de concert avec Roger de Tosny combattit Roger de Beaumont vers 1035-1040, dans le cadre des troubles qui agitaient la minorité du jeune duc de Normandie Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant). Robert reçut une blessure aux entrailles qui le fit mourir 3 semaines plus tard. Il distribua ses terres à ses fils Robert et Hugues, puis se fit moine au couvent d'Ouche pour y mourir. » [4]

         « on l'enterra près de l'église Ste.-Marie de Norrey, en dehors, secus Ecclesiam St. Mariae apud Nuceretum sepultus... » [1]

    Il eut au moins trois fils dont :

     

        - Arnaud s'exile en Italie vers 1047. Il est tué en 1062 à Gerace dans la guerre fratricide qui oppose Roger Ier de Sicile, qu'il soutient, à Robert Guiscard.

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)       - Hugues († 1098), probablement impliqué dans des luttes incessantes avec la famille de Bellême, fut forcé à l'exil vers 1060 par le duc. Il fut rappelé en 1062, un conflit contre les Bretons et les Manceaux ayant débuté, et ses alliés ayant défendu sa cause auprès du duc. Il participa à la conquête de l'Angleterre en 1066, et combattit à la bataille de Hastings. En récompense, il obtint une centaine de manors (seigneuries) dans le Leicestershire et huit autres comtés. Il est mentionné comme conseillers des corégents du Royaume d'Angleterre, Odon de Bayeux et Guillaume FitzOsbern, pendant le retour du roi Guillaume en Normandie en 10675. Plus tard, il est fait shérif du Leicestershire, et constable du château de Leicester. » [4]

    « C'est lui que nous avons vu, avec son frère, relevant le monastère de Saint-Évroult, où il se fit moine sur la fin de ses jours. » [1]

     

    Document ci-dessus extrait de Les Normands en Méditerranée aux 11e-12e siècles par Pierre Bouet, voir [3] 

     

         - Robert (II) († 1089), reçut une éducation littéraire, et était probablement destiné à entrer dans les ordres. Ayant abandonné ses études, il fut écuyer du duc pendant cinq ans. Peu après la mort de son père (entre 1035 et 1040), il se fit moine au couvent d'Ouche. Avec son frère Hugues et ses oncles Guillaume et Robert Giroie, il restaure l'abbaye de Saint-Évroult, et la dote richement vers 1050. Il en devint l'abbé en 1059. Victime d'un complot ourdi par Rainier, moine de Conches, il est forcé de quitter la Normandie en janvier 1061 et de s'exiler en Italie accompagné de 10 de ses moines. Accueilli en Calabre par Robert Guiscard, il devient l'abbé du monastère de Sainte-Euphémia (Calabre), fondé par Guiscard en 1062. En décembre 1061, il maria sa demi-sœur Judith d'Évreux à Roger de Hauteville, frère cadet de Guiscard, et futur comte de Sicile. » [4]

     

         Hugues de Grandmesnil eut au moins trois fils dont :

         - Robert (III) († 1126 ou 1136) hérita de ses possessions normandes, et son fils, Yves († v. 1102) de ses possessions anglaises. Robert survivra à ses dix frères et sœurs. »

     

         - Yves (I) († 1101/1102), participe à la première croisade avec le duc de Normandie Robert Courteheuse, et est présent au siège d'Antioche. Avec ses frères Guillaume et Aubrey, il s'attire le déshonneur en s'enfuyant de la ville assiégée croyant que les croisés vont tous se faire massacrer et fut excommunié par le pape Pascal II en janvier 1100. À la mort de son père, il hérite du patrimoine anglais de la famille, et devient donc lord de Leicester, possédant entre autres la ville et son château. Il succède aussi à l'office de shérif du Leicestershire. Il épouse une fille de Gilbert de Gant. En 1100/1101, il choisit de soutenir Robert Courteheuse dans son invasion de l'Angleterre contre son frère Henri Ier. Mais les deux frères s'entendent lors su traité d'Alton (1101), et Yves se retrouve exposé à la colère royale. Il décide alors de faire un nouveau pèlerinage en Terre sainte pour racheter ses fautes. Ayant besoin d'argent pour financer son voyage, il engage pour 500£ ses terres pour quinze ans auprès de son voisin (dans le Leicestershire) Robert Ier de Meulan, comte de Meulan, et arrange un mariage entre le fils aîné d'Yves et une fille de Robert. Il meurt lors du voyage, et le comte Robert, encouragé par le roi Henri Ier d'Angleterre, ignore les revendications de Yves (II) le fils d'Yves sur ses terres et sur la fiancée promise, et unit les terres des Grandmesnil avec les siennes. Le comte possède alors le gros de ce qui sera connu plus tard comme l'honneur de Leicester. C'est pourquoi il est possible que Robert ait été créé comte de Leicester en 1107, bien qu'il n'en existe aucune preuve formelle. Le second Yves meurt avec son frère dans le naufrage de la Blanche-Nef en 1120, ne laissant pas de descendant. » (…) [4]

     

         - Guillaume : « Guillaume, suivi les Hautevilie en Pouille, et devint l'époux d'une des filles de Guiscard. Il mourut à son retour de la guerre sainte. » [1] :

         « Le roi Guillaume le Conquérant offrit une de ses nièces, fille de Robert de Mortain, à épouser à Guillaume († avant 1114). Mais celui-ci partit pour l'Apulie, et peu après participa à la campagne de Robert Guiscard, le duc d'Apulie, contre Durrës (1081). Sa carrière en Italie fut particulièrement réussie, et il épousa Mabile, la fille de Robert Guiscard. Il fit partie de ceux, avec son frère Aubrey, qui lors de la première croisade s'échappèrent d'Antioche de crainte que les Turcs ne la reprennent, se couvrant de honte. (...) " [4] 

     

         « Tous les autres membres de cette famille qui avait été nombreuse, disparurent promptement à ce qu'il paraît. Ordéric Vital a donné des détails étendus sur les principaux d'entre eux. » [1]  

     

    L'héritière des Grandmesnil

     

         « Les terres normandes des Grandmesnil reviennent aux Beaumont par mariage de Robert III de Beaumont avec Pernelle, l'héritière des Grandmesnil, vers 1155. Pernelle était probablement une descendante d'Hugues de Grandmesnil par son fils Robert, mais il n'existe que des présomptions pour le déduire. Pernelle fut le dernier membre connu de la famille de Grandmesnil. » [4]

     

    LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados) LES REMPARTS DE GRANDMESNIL (Calvados)

     Ci-dessus, deux cartes postales situées à la Baronnie : à gauche, l'ancien logis ; à droite, le nouveau logis.

     

     Sources :

    [1] Extrait de la Statistique de l'arrondissement de Falaise. Tome 2 / , par MM. Fréd. Galeron, Alph. de Brébisson, Jules Desnoyers, etc. Editeur Brée aîné (Falaise) 1826-1829

    [2] Extrait de La France pontificale (Gallia Christiana) par Etienne Repos, 1864

    [3] Extrait de Les Normands en Méditerranée aux 11e-12e siècles par Pierre Bouet ; Presses universitaires de Caen, 30 mars 2017 - 290 pages. https://books.google.fr/books?id=EaujDgAAQBAJ&pg=PA114&dq=Grandmesnil+ch%C3%A2teau+Calvados&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj50sTGoePVAhUlBMAKHQhlBskQ6AEIMjAC#v=onepage&q=Grandmesnil%20ch%C3%A2teau%20Calvados&f=false

    [4] Extrait de Wikipédia

     

    Bonnes pages :

     

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Grandmesnil

    O http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Grentemesnil.pdf

    O https://books.google.fr/books?id=EaujDgAAQBAJ&pg=PA114&dq=Grandmesnil+ch%C3%A2teau+Calvados&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj50sTGoePVAhUlBMAKHQhlBskQ6AEIMjAC#v=onepage&q=Grandmesnil%20ch%C3%A2teau%20Calvados&f=false

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  • LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne) LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne) LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)

     

    Photos extraites du site anglais : http://www.normandythenandnow.com/the-devil-and-chateau-de-jumilly/ 

     

         Les vestiges du chateau de Jumilly dit le château du Diable se trouvent sur la commune de Saint-Bômer-les-Forges dans l'Orne à peu de distance de la route allant de Flers à Domfront.

     

         1845 : « Le château de Jumilly, plus connu sous le nom de château du Diable dont les frayeurs et les superstitions populaires l'avaient baptisé depuis qu'il avait cessé d'être habité, offrait il y a peu d'années encore des ruines fort intéressantes dont l'atlas des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie a donné un dessin. « Une double enceinte plutôt d'ornement que de défense, des décombres d'écuries, de remises, de chapelles garnissant l'entrée des cours, un étang, de larges douves, des avenues, des champs et des prairies, voilà, disait M. Galeron, ce qu'on observe autour de soi jusqu'à l'emplacement où s'élevait le château lui-même. il était flanqué de quatre tours de 13 mètres d'élévation à peu près, au centre desquelles la riche façade se présentait ornée d'élégants bas-reliefs des plus beaux temps de la renaissance. Les intérieurs étaient très soignés, les cheminées sculptées, et des médaillons en relief ornaient les parties les plus saillantes de l'édifice... Les constructions, quoique finement travaillées. étaient en granit, et l'on a peine à concevoir que l'on ait essayé des travaux aussi délicats sur une matière aussi ingrate ». A cette époque déjà (1829), une seule tour restait à peu prés entière. Les autres tours, les murailles, les cloisons, les planches s'écroulaient dans le désordre le plus pittoresque. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)  LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)

     

    Plan hypothétique du site du château de Jumilly, commune de Saint-Bômer-les-Forges ; blason de la famille Barré de Jumilly réalisé par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)     1909 : « Le château de Jumilly, ou « du Diable », pour employer l'expression commune, s'élevait à la naissance d'un vallon affluent de la Varenne nommé Vausourdet, faisant suite au versant méridional de la colline des Bruyères, dites autrefois landes de « Sabot doré », sur le territoire de la commune de Saint-Bômer-les-Forges, à quatre kilomètres de Domfront. Le ruisseau de Vausourdet passe de ladite commune sur celle de la Haute-Chapelle, et Lepaige, en 1777, écrivait que l'étang de Vausourdet, situé dans cette dernière, faisait tourner deux moulins dont on ne retrouve même plus aujourd'hui la place. Le lit desséché de l'étang seul se voit encore vers le bas du vallon indiqué par la digue de retenue encore existante.

     

    Photo ci-dessus extraite de http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/10/10/30742711.html

     

         L'habitation seigneuriale, construite dans le style de la Renaissance, se dressait au milieu de l'eau ; des ruines de cette gentilhommière, considérable en 1829, il ne reste presque plus rien.

         Par l'avenue d'ormes magnifiques qui le précédait, on accédait au moyen d'une grille de fer dans une première cour ceinte de murs où se trouvaient à droite les écuries et une entrée sur le jardin, à gauche le logement du concierge avec une fuie.

         Cette cour, au moyen de deux ponts-levis parallèles et contigus, communiquait à la cour d'honneur de forme carrée, close de murs épais, flanqués de grosses tours d'angles que venaient battre les eaux de l'étang et des douves.

         Le logis se trouvait au fond avec ses deux étages, l'arrière donnant directement sur les eaux de l'étang. Le rez-de-chaussée comprenait une cuisine, les caves et le cellier. Un escalier de pierre conduisait au premier étage ; dans un grand vestibule, à droite, se trouvait une chambre à coucher, à gauche une salle de compagnie et une salle à manger. Le second étage contenait une antichambre avec une chambre et son cabinet à gauche, deux chambres et deux cabinets séparés à droite. Le troisième, mansardé, pouvait être occupé par le personnel du château.

         Sur la droite de ces constructions, dans un îlot entre le mur d'enceinte de la cour d'honneur et le jardin, se trouvait la chapelle à laquelle, vu l'orientation de sa porte d'entrée, on ne pouvait, semble-t-il, accéder qu'à l'aide d'une passerelle la reliant au château.

         Le linteau de chaque porte était orné d'un écusson aux armes des Barré de Jumilly, c'est-à-dire d'or à trois trèfles de sinople et une rose de gueules en abîme, ce qui nous porterait à croire que l'habitation fut élevée ou tout au moins restaurée au début de 1600, probablement par Henri Ier de Jumilly (Barré). Celui de l'entrée de la chapelle supporte deux écus, l'un des dits de Jumilly, l'autre de quelque famille alliée sans aucun doute. Son état de conservation ne permet pas d'en distinguer les émaux et ne donne qu'une croix pour tout meuble héraldique.

         Les seuls vestiges de l'heure présente se réduisent à une tour d'angle effondrée, un pilier de maçonnerie laissant encore voir deux quarts de rond droits, assises des pleins cintres des deux baies donnant sur les ponts-levis, aux murs de soubassement de la chapelle, à quelques pans de maçonnerie ayant formé le fond des écuries et à un certain nombre de blocs épars dans les saules et les roseaux. Les joncs et les nénuphars ont lentement envahi l'étang et les douves, offrant aux rares oiseaux de passage un asile presque inviolable.

         Le domaine de Jumilly, d'abord simple quart de fief de haubert, devint lief entier avec Henri II de Jumilly (Barré), qui réunit à ladite seigneurie le fief de Brézie (Cornet), auquel avait déjà été rattaché le fief dit de Saint-Bômer, et en obtint en 1654 lettres patentes enregistrées aux cours de Normandie en 1655 et 1656.

         L'étendue des terres, propriété des de Jumilly, semble à cette époque avoir été considérable, puisqu'ils possédaient en outre les fiefs de la Nocherie et du Bois-Halley. (...)

         Les sires de Jumilly avaient, ainsi que nous l'avons dit, le titre de Seigneurs de Saint-Bômer, et Lepaige nous les donne comme étant une famille fort ancienne et très riche, possédant des biens à La Carneille, à Hudecourt, en Picardie, et aux environs de Senlis.

         Dès 1240, nous voyons Guillaume et Siméon de Jumilly faire un don à l'abbaye de Lonlay. (...) En 1397, François de Saint-Bômer était seigneur de Landigou.

         La seigneurie de Saint-Bômer passe alors à Colin de Saint-Bômer, que le 21 janvier 1440 le roi d'Angleterre Henri VI dépouilla de ses biens pour cause de rébellion. (...)

           Avec la ruine l'oubli se fit bientôt sur cette noble famille. Les de Saint-Bômer portaient écartelé d'or et d'azur au franc quartier de sable.

         En 1602, avec le domaine de Jumilly, la seigneurie de Saint-Bômer passe aux Barré. François Barré, (…) suivant un penchant assez commun chez les races qui s'ennoblissent, abandonna le nom patronymique de ses ancêtres pour retenir uniquement celui de Jumilly. Lepaige nous fait remarquer, ce qui vaut mieux, qu'il sauva Domfront du pillage. (...) Le domaine de Jumilly tombant en quenouille fut divisé entre Marquise et Antoinette de Jumilly (...) Jumilly échut à Marquise, épouse Pitard. Brézie et Saint-Bômer composèrent le lot d'Antoinette, épouse de de Gouvels-Fleurière. (...)

         La Révolution passa d'ailleurs à côté de M. de Barberé. Toutefois, le château de Jumilly reçu la visite de pillards, probablement de cette bande de chauffeurs dont les quartiers étaient établis dans les landes de Sabot-Doré. (...) » [2]

     

    LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)

         1910 : « Le fief noble de Jumilly, dont le siège était situé près de la route de Flers à Domfront, à l'extrémité d'une avenue de chênes, au milieu d'un étang marécageux, était, au 17ème siècle, le plus important de Saint-Bômer. L'on y voyait le château entouré de douves et d'étangs, avec une chapelle, au frontispice de laquelle paraissaient les armes et écussons des seigneurs du lieu.

         En 1854, si l'enceinte était encore entière, il n'y avait plus en revanche que la base des tours presque arasées, des pans de murs d'un donjon en ruines. Une ferme était établie au milieu de ces débris, environnés de toutes parts d'arbres touffus. Le paysage était encore digne d'exciter le crayon d'un artiste.

     

    LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)     Voici ce qu'en disait, en 1829, M. Galeron, membre de la Société des Antiquaires de Normandie : « Une double enceinte encore tracée, et plutôt d'ornement que de défense, des décombres d'écurie, de remises, de chapelle, garnissant l'entrée des cours, un étang, de larges douves, des avenues, des champs et des prairies, voilà ce que l'on observe autour de soi, avant d'arriver à l'emplacement où s'élevait le château lui-même. Il était flanqué de quatre tours de 40 pieds d'élévation à peu près, au centre desquelles la riche façade se présentait, ornée d'élégants bas-reliefs des plus beaux temps de la Renaissance. Les intérieurs étaient très soignés, les cheminées sculptées, et des médaillons en relief ornaient les parties les plus saillantes de l'édifice. Aujourd'hui le désordre est partout dans cette enceinte : les frontons, les tours, les cloisons intérieures, les riches ciselures s'écroulent et roulent confondues. La ronce, les arbustes parasites croissent sur les seuils brisés et désunis, et jusque dans les crevasses des grosses murailles inférieures ; le deuil, la désolation ont envahi toute l'enceinte, et l'on n'y entend plus que le sifflement des vents et le cri des hiboux ; les villageois effrayés s'en éloignent la nuit avec terreur, croyant sans doute que de tristes génies ont établi leurs retraites sous ces anciens débris. Tel est sans exagération le tableau qu'offre ce Château du diable, dont le nom seul est un épouvantail, qu'un romancier pourrait choisir pour y placer quelque scène lugubre, et qui toutefois, selon les apparences, dut être, il y a peu de siècles, le centre des plaisirs et la merveille de la contrée. Les constructions, quoique finement travaillées, étaient en granit, et l'on à peine à concevoir que l'on ait essayé des travaux aussi délicats sur une matière aussi ingrate. La vue des ruines est d'un bel effet ; on voyagerait souvent longtemps avant de rencontrer une fabrique de cette originalité et de cette importance.

         Le domaine appartient aujourd'hui à un M. de Saint-Bômer, qui n'a rien fait pour retarder la chute complète des dernières parties du château. Une des grosses tours, sur le derrière, est seule encore à peu près entière. Peu d'hivers suffiront pour faire disparaître ce qui reste debout de cette ruine vraiment remarquable. » [3]

     

    LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne) LES REMPARTS DE JUMILLY (Orne)

     

    Ci-dessus à gauche photo aérienne extraite du site Géoportail , à droite, photo extraite de
    http://www.normandythenandnow.com/the-devil-and-chateau-de-jumilly/

     

    Les légendes :

     

         « Le lierre et les ronces croissaient dans les interstices des pierres comme la légende dans les lacunes de l'histoire. Mille contes ridicules ou terribles de génies et de revenants protégeaient ces ruines contre la curiosité des paysans : ils n'ont pu, non plus que son intérêt architectural, la défendre contre les dédains de son propriétaire. Livré comme carrière de pierres à bâtir aux fermiers des environs, le château du Diable a presqu'entièrement disparu. Il n'en restera bientôt plus que la place ; de son nom il ne reste déjà que la légende. » [1]

     

          « Ce ne sont donc pas les exigences des sires de Jumilly qui firent donner à leur résidence le nom de « Château du Diable ».

         Cette dénomination doit naturellement avoir sa légende. Elle en possède, en effet, non seulement une mais plusieurs, toutes plus ou moins fantaisistes.

         Voici, dans sa naïve simplicité, celle que racontent les gens du pays et que jadis me conta ma grand-mère. Il était une fois un seigneur de Jumilly qui, ayant besoin d'argent, fit un pacte avec le diable.

         Messire Satan apporta donc au château une cassette de bronze pleine de louis d'or, mais son mortel partenaire devrait signer de son sang un acte en bonne et due forme par lequel, en échange de l'avantage accordé, le châtelain abandonnait au prince des Enfers l'âme de l'enfant que son épouse allait bientôt mettre au monde.

         Mme de Jumilly, qui paraît-il, était fort curieuse, et pour cette fois bien lui en prit, écoutait à la porte la combinaison de nos deux sinistres compères et au moment où son mari s'apprêtait à apposer son nom au bas du contrat fatal, elle fit irruption dans la salle.

         Une explication immédiatement s'en suivit, au cours de laquelle Mme de Jumilly décida son seigneur et maître à troquer son âme à lui contre l'or du diable mais à la condition expresse que le sire de Jumilly ne descendrait dans l'antre infernal qu'à l'expiration de tel délai qu'il plairait à son épouse de fixer.

         L'acte signé, le diable de prier Mme de Jumilly de lui faire connaître le laps de temps qu'elle désirait encore conserver son mari. « Seulement le temps, répondit-elle, que mettra à brûler cette chandelle de vingt » (40 au kilogramme). Puis aussitôt elle présenta la dite chandelle qui fut marquée au sceau des Enfers.

         M. de Jumilly, terrifié, se demanda si sa douce moitié ne devenait pas folle, et Lucifer riait à se décrocher la mâchoire. Mme de Jumilly elle-même alluma la chandelle qui fondait avec une rapidité vertigineuse. « Comme elle brûle! » fit la châtelaine. - « En effet », répondit Satan, et avant que ce dernier ait eu le temps d'y songer, Mme de Jumilly, par la fenêtre ouverte, noyait dans les eaux de l'étang chandelle et chandelier. Le diable de plonger immédiatement à la suite, mais il en fut pour ses frais, la chandelle était bénite, il ne put y toucher. Satan, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus s'enfuit dans un violent coup de tonnerre et court encore, emportant sa cassette à moitié vide, qu'il brisa de colère sur un roc en traversant les taillis qui avoisinaient le château.

         Le sire de Jumilly fut tellement estomaqué de la scène qu'il en mourut de saisissement. Le diable revint alors, dit-on, et, pour se dédommager de l'âme du seigneur, en emporta le corps.

         Il paraît que chaque nuit de grandes ombres aux ailes de chauve-souris viennent errer autour des ruines de Jumilly et sur les flots de l'étang. Quelques valets sans doute des mondes inférieurs auxquels est confiée la surveillance de l'âme de M. de Jumilly et de la « fameuse chandelle ».

         Quel fait a bien pu donner naissance à une légende aussi bizarre ? Il n'y a point de fumée sans feu, dit un brocart populaire ; à coup sûr, quelque chose d'anormal a dû se passer. Nous en sommes cependant réduit à des conjectures.

         La dénomination de château du Diable aurait été donnée au logis de Jumilly à cause de cela que, dans sa grande salle, se trouvait une immense cheminée au vaste manteau de granit ornementé d'une scène antique représentant le dieu Pan jouant de la flûte traversière. Cette pierre, véritable objet d'art, longtemps abandonnée dans les ruines de Jumilly, a été, il y a quelques années seulement, utilisée pour paver le fond du four de la ferme du Bas-Bourg, appartenant alors à M. F. du Halgouët. Le maçon qui l'employa, feu Jean Bouvet, du village du Petit Mesnil, en Saint-Bômer, non seulement n'eut pas l'idée de la retourner afin de la moins détériorer, mais la dressa à coups de marteau ; « D'ailleurs, disait-il, ça ne représentait rien que le diable qui jouait de la siffle ». Vandale, va !!!

         Cette explication, à la rigueur, suffirait, et l'on pourrait croire que la légende fut inventée de toutes pièces. Mais M. Jean Hamard, de l'Auvraire, nous en donnait une autre qui mérite d'être prise en considération et qui, tout probablement, est la véritable : M. de la Rivière, chargé de dettes et ne pouvant satisfaire ses nombreux créanciers, entre autres l'Etat, dont il avait soulagé les coffres, se serait expatrié, se faisant passer pour mort.

         On aurait alors déposé un tronc d'arbre dans un cercueil, et entené le tout au lieu et place de M. de la Rivière.

         A cette époque, les corbillards n'existaient point et les morts étaient, comme ils le sont encore dans nos campagnes, transportés à bras d'hommes se relayant de distance en distance.

         Les porteurs se seraient aperçus du subterfuge. Le prétendu mort, mal calé, vacillant entre ses quatre planches et ayant une sonorité des plus symptomatiques, nos bonshommes auraient raconté, à l'issue de l'inhumation, à qui voulait les entendre, qu'ils n'avaient point enseveli un cadavre, mais une pièce de bois. Le seigneur avait refusé le prêtre et bien sûr le diable l'avait emporté.

         M. Jean Hamard, de l'Auvraire, tenait ce récit de son grand-père, M. Hamard, de l'Epine, qui, lui, l'avait entendu conter à son grand-père, l'un des porteurs en question. Certains faits, d'ailleurs, le corroborent.

         M. de la Rivière était effectivement chargé de dettes, et il y a une trentaine d'années, M. l'abbé P. Corbière, ancien curé de Saint-Bômer, reçut de la Martinique une lettre signée « de la Rivière », demandant ce qu'était devenu le domaine de Jumilly. Pourquoi ne pas voir en ce M. de la Rivière un descendant du prétendu mort de 1729 qui se serait enfui ?

         L'acte de décès de M. de la Rivière est ainsi libellé : « Nous, curé de Saint-Bômer soussigné, attestons que le vendredi vingt et deuxième jour d'avril mil sept cent vingt et neuf fut inhumé sous le banc de la chapelle de Jumilly, adhérente à notre église, messire Christophe Alexandre de la Rivière, seigneur de Jumilly et trésorier « de France au bureau d'Alençon, ledit seigneur décédé en son château de Jumilly le mercredi précédent, sur les quatre heures du soir, suivant le rapport qu'on nous a fait, et ce en présence et assistance de Me Michel Cousin, prêtre vicaire de la paroisse, et Julien Plessis, diacre aussi de la dite paroisse, qui ont signé avec nous curé de ladite paroisse. Signé : Montaufray, J. Plessis, M. Cousin, curé de Saint-Bômer, diacre, prêtre.» (...) il résulte que le curé de Saint-Bômer ne dit point avoir inhumé mais seulement atteste avoir inhumé le seigneur de Jumilly décédé sur le rapport qu'on lui a fait. Il ne garantit donc qu'une chose c'est qu'on lui a fait un rapport, il atteste la véracité de ce fait et c'est tout.

         Cette explication de l'origine de la légende a beaucoup de chances d'être la bonne, la bonne foi et la compétence de son auteur nous paraissent hors de doute. Il eût été facile d'éclaircir le mystère en soulevant la dalle qui fermait la tombe de M. de la Rivière. La chose est malheureusement aujourd'hui impossible, l'église de Saint-Bômer ayant été, en 1848, totalement reconstruite et les tombeaux de ses seigneurs enfouis dans le sol, sous le pavage et le parquet des bancs actuels. Quoi qu'il en soit, ce qu'il y a d'absolument certain, c'est que la légende de Jumilly, relativement moderne, date tout au plus du commencement du 18e siècle. » [2]

     

         « A titre d'échantillon, nous rapporterons celle de M. Lebreton, parue dans Esprits et Fantômes : « Là, demeurait, il y a bien longtemps, un opulent seigneur, un comte renommé. Ce n'était dans son château que fêtes de tous genres, tournois, jeux et festins. Les jeunes chevaliers du pays aimaient à s'y donner rendez-vous, et bien des larmes auraient coulé sur les joues des jeunes filles, si les châtelaines, leurs mères, leur avaient défendu d'aller voir et se faire voir aux réunions du château. Le seigneur du lieu faisait à tous bon accueil, et quand des heures entières avaient été consacrées au plaisir, il réunissait ses hôtes dans de splendides festins : la joie de la table venait couronner la joie des jeux et de l'amour.

         Un jour pourtant, à cette table si joyeuse, les conversations rieuses et légères firent place  à une vive discussion ; la colère enflammait la voix du maître, et il s'oublia jusqu'à prononcer un de ces jugements terribles, qu'à cette époque reculée on ne proférait jamais impunément : « Que le diable m'emporte », avait-il osé dire.

         Un silence de mort succéda sur-le-champ aux gais propos des convives ; ils se regardaient avec frayeur, cloués à leur place, sans s'apercevoir même que le soleil était déjà couché.

         Les dernières lueurs du jour venaient de s'éteindre, quand on entendit dans tout le pays un bruit étrange ; il semblait sortir de terre et partir du tertre voisin ; cette masse noirâtre s'agitait en frémissant, comme pour vomir un volcan. Il en sortit en effet du feu et de la fumée ; mais ces flammes s'éteignirent tout à coup et du gouffre béant s'élancèrent quatre chevaux blancs, emportant dans leur course rapide un carrosse étincelant. Ils se dirigèrent vers le château et ne s'arrêtèrent que dans la cour d'honneur ; du char descendit alors un beau gentilhomme tout habillé d'or. Il demanda le seigneur du lieu. Celui-ci quitta sa compagnie, mais ce fut pour toujours. A peine eut-il pris place auprès du gentilhomme inconnu, dans le superbe carrosse, que les chevaux reprirent leur élan. Le tertre s'entr'ouvrit de nouveau pour les laisser passer et se referma sur eux pour toujours. Le diable avait entendu le souhait du comte en colère ; il venait d'emporter sa victime.

         Nul ne sait ce que devinrent les convives ; reprirent-ils, effrayés, le chemin de leurs manoirs, ou bien la salle du festin devint-elle leur tombeau ? La légende ne le dit pas. Mais le riant château fut abandonné et devint avec le temps une triste ruine. Nul n'osait en approcher. Chaque nuit on y entendait des rires, des plaintes et des pleurs.

         On raconte qu'un jour une brebis blanche qui passait aux environs, s'aventura dans le vieux château ; elle était toute noire à son retour et sa laine grillée portait l'empreinte d'une main de feu. C'était la main du diable.

         D'ailleurs le vieux château est maintenant tout à lui. Les cris qu'on y entend la nuit sont ceux des victimes qu'il y tourmente ; les plaintes sont celles de l'ancien seigneur qui gémit sur son serment, et qui demande en vain un peu de pitié au maître cruel qui l'emporta.

         Non, vous dira le paysan, ces bruits que vous entendez, ce ne sont pas les cris des oiseaux de nuit, mais bien les accents des morts. Ce n'est pas le vent qui siffle dans ces ruines, c'est une âme qui pleure. N'allez pas croire que ce bruit sec soit le choc des arbres qu'agite la tempête, c'est le rire strident du diable, car il est là chez lui. Malheur à l'homme qui oserait, non pas établir sa demeure, mais seulement se réfugier un instant dans cet endroit maudit. » [3]  

     

     Sources :

     

    [1] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par Léon de La Sicotière - Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA149&lpg=PA149&ots=WSDiDKQp_F&focus=viewport&dq=ch%C3%A2teau+de+Jumilly+Orne&hl=fr&output=text#c_top

     [2] Extrait de Charles Nobis. Le Pays Bas-normand : société historique, archéologique, littéraire, artistique et scientifique ; Éditeur : Le Pays Bas-Normand (Flers) ; date d'édition : 1909-01 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5721812h/texteBrut

    [3] Extrait de Le Pays Bas-Normand - Troisième année - N° 2 - Avril-Mai-Juin 1910 http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/10/10/30742711.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/10/10/30742711.html

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5721812h/texteBrut

    https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA149&lpg=PA149&dq=Ch%C3%A2teau+de+Jumilly+Orne&source=bl&ots=WTucvHLrXE&sig=zyaOuS81rhwsxcstuMouHs74VTY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjG6IzkyODVAhVHKcAKHW0DCMsQ6AEIUDAG#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20Jumilly%20Orne&f=false

    http://www.normandythenandnow.com/the-devil-and-chateau-de-jumilly/

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  • LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)

     

         « C'est un château du 12e siècle, bâti dans la vallée de la Varenne près de la rivière... » [2] 

     

     

    Torcy-le-Grand :

         " Époque incertaine. — En face du château de Torcy, dont les ruines recouvrent encore une île de la Varenne, on rencontre au sommet de la côte dite du Câtelier, dans un bois-taillis appartenant à M. le vicomte Emm. Dambray, un vaste fossé dont le tracé forme un demi-cercle sur la pointe du coteau. » [3]

     

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)     1842 : « Le château de Torcy, détruit en 1472, par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, offre encore aux méditations du voyageur et du philosophe, de curieux débris, d'énormes pans de murs, de profonds et larges fossés, que venaient remplir autrefois les eaux de la rivière d'Arques. Cette rivière, dans les temps anciens, entourait le féodal castel d'une large ceinture, qui n'était pas sans danger pour les assaillants. » [1]

     

    Ci-dessus, vestiges des fortifications du château de Torcy-le-Grand au bord de la Varenne. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du château de Torcy-le-Grand (en attendant de faire mieux...) ; blason de Torcy-le-Grand par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10276962

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)     « Originairement, le Grand et le Petit-Torcy ne formaient qu'une seule et même paroisse ; mais, vers 1150, cette paroisse fut divisée en deux. Le Petit-Torcy, suivant les anciens titres, prit le nom de Saint-Denis de Torcy. (...)

         Suivant des lettres patentes de Charles VII, la population de Torcy s'élevait à plus de sept cents âmes en 1438, époque où ce bourg fut presque complètement brûlé. (…) 

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, deux vues aériennes extraites à gauche du site Géoportail, à droite du site Google Earth.

     

         Après avoir longtemps appartenu à la maison de Pont-Audemer, sires de Brionne, de Beaumont-le-Roger, de Meulan, etc..., la terre de Torcy entra, à titre de dot, dans l'illustre maison d'Estouteville, par le mariage d'Alix de Meulan, fille d'Amaury II de Meulan et de Marguerite du Neubourg, avec Estout d'Estouteville, le deuxième des fils de Robert IV d'Estouteville, sire de Valmont, baron de Cleuville, etc.

         Cet Estout d'Estouteville, que mentionnnent différents actes des années 1302 et 1303, laissa entr'autres enfants, Jean d'Estouteville, sire deTorcy et d'Estoutemont, qui combattait pour le roi en 1349 et 1350.

         Colart d'Estouteville, fils aîné de ce dernier, fut également sire de Torcy, d'Estoutemont et de Beyne, chevalier, etc. Le fameux Charles le Mauvais, roi de Navarre, s'étant approché à la tête de son armée pour assiéger le château de Torcy, Colart d'Estouteville, au moyen d'une assez grande quantité d'arbres qu'il envoya abattre dans la forêt voisine, s'empressa de réparer ce château et de le renforcer de bastions et de palissades. Le roi de Navarre fut obligé de se retirer. Quelque temps après, le sire d'Estouteville fut condamné à payer une amende au roi pour avoir abattu dans la forêt trois chênes arbres de grande venue à l'effet de remparer et palissader son fort et chastel de Tourcy. Mais le roi de France lui fit remise de cette amende par ordonnance datée du 6 septembre 1364.

         Guillaume d'Estouteville, son frère, évêque de Lisieux (1382-1414), ayant fondé à Paris, en 1414, le célèbre collège de Lisieux, dit de Torcy, Colart d'Estouteville contribua beaucoup, ainsi que ses autres frères, à la fondation de ce collège. Ce seigneur mourut vers 1416. (...)

         Charles d'Estouteville, l'aîné de ses fils, seigneur de Blainville, premier panetier du dauphin, étant mort sans enfants vers l'an 1407, c'était à Guillaume d'Estouteville, son deuxième fils, qu'étaient retournées les terres et seigneuries de Torcy, de Blainville, d'Estoutemont, de Beyne, etc. Ce dernier, grand-maître des Eaux de France, fut fait prisonnier par les Anglais en 1419, dans la ville d'Harfleur, qu'il défendait contre eux ; ses terres de Torcy, de Blainville, etc., furent confisquées par le roi d'Angleterre. Cependant, il parvint à racheter sa liberté au moyen d'une énorme rançon ; il mourut le 19 novembre 1449, et fut enterré à Torcy.

         Jean d'Estouteville, son fils aîné, seigneur de Torcy, de Blainville, d'Ondeauville, etc., grand-maître des arbalétriers de France, conseiller et chambellan du roi, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, grand prévôt de Paris, capitaine du château de Caen, etc., fut un des hommes les plus illustres de son temps. Il n'avait que dix-sept ans lorsque le roi d'Angleterre lui rendit, en 1422, et à ses frères, les terres de Torcy et de Blainville, qui avaient été confisquées sur son père pour punir celui-ci d'avoir été fidèle à son roi et à sa patrie. Successivement capitaine de Fécamp en 1436, d'Harfleur en 1439, de Chacenay en 1444, etc., il mourut le 11 septembre 1494, et fut enterré à Rouen, au couvent de Sainte-Claire, qu'il avait fondé en 1485. » [1]

     

          La terre de Torcy passa par la suite à la famille Blosset, de Montberron puis de Fitz-James avant d'être revendue à des particuliers au 19e siècle. [NdB]

     

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    Les photos ci-dessus ont été réalisées par Max de Seine-Maritime pour le site http://napatch.canalblog.com/archives/2009/06/29/14241477.html Ce blog  très intéressant a pour vocation de nous faire découvrir tous ces châteaux oubliés qui ne seront jamais ou trop peu nommés sur internet. Je vous en recommande la découverte...

     

    Le château :

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)     « Principalement construit à base de silex de craies et de briques, il y a tout de même quelques pierres taillées de marbre. (...)

         Il reste malheureusement aujourd'hui que deux tours apparentes et quelques pans de murs et aussi l'entrée voutée d'un souterrain faisant 8 km de long rejoignant ainsi le château a un autre château placé plus en aval : Le château d'Arques la Bataille connu pour la célèbre bataille menée par Henri IV. 

         Ce dernier dormit la veille de cette bataille dans le château de Torcy. »  [2]

     

    LES REMPARTS DE TORCY-LE-GRAND (Seine-Maritime)     Aujourd'hui, un parcours promenade traverse les vestiges du château et donne accès à un verger patrimonial de pommiers à cidre. [NdB]

     

         « A peu de distance, à mi-côte, on rencontre la fontaine Saint-Ribert, qui est dans le pays l'objet d'une grande vénération. On prétend que, malgré sa position élevée, cette fontaine, même dans les plus grandes chaleurs de l'été, n'a jamais été vue à sec. » [1]

     
     

                     Sources :

     

    [1] Extrait de l'Histoire des environs de Dieppe comprenant les cantons de Longueville, de Tôtes, de Bacqueville, d'Offranville, d'Envermeu et de Bellencombre par Alexandre Guilmeth ; Berdalle de Lapommeraye, 1842 - 286 pages

    [2] Extrait de http://napatch.canalblog.com/archives/2009/06/29/14241477.html

    [3] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.108 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    http://napatch.canalblog.com/archives/2009/06/29/14241477.html 

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  • LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure) LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure) LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)

     

     

              « Le château de Gamaches(-en-Vexin) dont il existe encore des vestiges et des souterrains, est l'un des points les plus importants de la plaine du Vexin Normand au 12e siècle. La forteresse se situe dans la côte qui mène à l'actuel cimetière et son plan ressemble à celui de Château-Gaillard. Bien que les premiers seigneurs de Gamaches soient mentionnés dès le 11e siècle, le château n'apparaît dans les textes qu'en 1195. La légende dit que des souterrains allaient jusqu'à la Bonde pour permettre aux chevaux d'aller boire. » [1]

     

         " Gamaches : Les vestiges de retranchements que l'on voit près de la route d'Etrepagny au nord et à l'extrémité de la commune, sont surmontés de pans de murs ; Jean Sans Terre s'en empara en 1195. " [NdB : Coutil fait ici erreur, il s'agit de Richard Cœur-de-Lion] [2]  

     

    LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)   LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)

     

    Plan hypothétique du site du château de Gamaches (en attendant mieux...) ; blason de la famille de Gamaches (réalisé par Gilloudifs)

     

    LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure) LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)

     

    Ci-dessus, documents extraits du site Géoportail.

     

         « Certaines sources prétendent que Gamaches s'appelait primitivement « Saint-Ouen » : «… Cette même année (1218), par acte du 4 février, Mathieu de Gamaches céda à sa cousine Aénor de Saint-Valery, devenue comtesse de Dreux, sa part de la seigneurerie de Gamaches, et en reçut en échange, Saint-Owen* (Ouen) en Vexin Normand, auquel il donna le nom de Gamaches… ». Les historiens ne sont pas tous d'accord et certains assurent que cette assertion n'est pas vérifiée par les faits. » [1]

     

         * « L'église romane primitive, dédiée à saint Ouen, se trouvait à l'emplacement du cimetière actuel. Au 11e siècle, elle était située non loin du château, autour duquel étaient massées les maisons du village. » [1]

     

    LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure) 

     

    Plan du château de Gamaches extrait du site http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

    Le château de Gamaches

     

         « Les vikings mettent en place un état puissant et prospère, puis en 1066, Guillaume le Conquérant, descendant direct de Rollon, s'empare du royaume d'Angleterre.

     

    LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)     Les rois de France et d'Angleterre vont dorénavant se protéger de leurs menaces respectives et construisent de chaque côté de l'Epte des lignes de fortification composées de châteaux forts : 18 châteaux normands font face à 12 châteaux français. Du côté normand, le point fort est Gisors, réputé imprenable. Une seconde ligne barre la plaine du Vexin, avec un point important : le château de Gamaches. Une troisième ligne se trouve sur l'Andelle. (...)

     

    Ci-dessus : emplacements des forteresses anglo-normandes et françaises de la frontière de l'Epte, extraite de http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

         En 1195, Richard Cœur de Lion prend la forteresse de Gamaches à Philippe Auguste pendant que ce dernier s'empare de Nonancourt.

         Parmi les châteaux normands, Gamaches sert de base de concentration et de départ à l'armée de Richard Cœur de lion, dont le but est de reconquérir Gisors, et pour cela, il fait agrandir et renforcer le château de Gamaches. Philippe Auguste a connaissance de l'offensive pour reprendre Gisors, et un terrible affrontement a lieu dans la plaine de Gamaches où les Français sont battus : c'est la bataille de Gamaches.

         En 1204, le roi de France Philippe Auguste conquiert la Normandie qui rejoint ainsi la couronne de France.

         Pendant la guerre de cent ans, le château de Gamaches joue un rôle décisif en tenant un siège mémorable (1419-1422) alors que Gisors est déjà tombé aux mains des Anglais depuis trois ans.

     

    LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure) LES REMPARTS DE GAMACHES-EN-VEXIN (Eure)

     

    Ci-dessus, à gauche plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite Vieux château et église - Plan du18ème extrait du site http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

         « La famille de Gamaches », originaire de Picardie donne naissance à un grand nombre de personnages de première importance. Elle descend du comte de Ponthieu qui avait épousé Gisèle, fille de Hugues Capet (941-996). En 1141, Alfred, seigneur de Gamaches fait don de l’église Saint-Aubin d’Ecouis à l’abbaye du Bec (Enguerrand de Marigny la fera démolir en 1310, pour construire la Collégiale).

         Lors de la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1206, les seigneurs du Vexin prêtent hommage au roi. Godefroy de Gamaches est alors à la tête de cinquante chevaliers et mille vassaux. Les rois de France acquièrent la Normandie par le traité de 1218.

         Mathieu de Gamaches en est l’un des garants. Il vient d’acquérir la terre de Saint-Ouen dans le Vexin en échange de ses terres de Picardie : il lui donne le nom de « Gamaches ». Puis il passe en Angleterre rejoindre le roi Henri, fait la conquête du Pays de Galles, puis pacifie l’Irlande. Ce même Mathieu, revenu des croisades en 1205, est également seigneur de Bonnemare (dont il reste aujourd'hui un château). C'est la raison pour laquelle, il donne ce nom de Bonnemare à une partie de son domaine de Gamaches, dont la ferme Quillet porte encore aujourd'hui le nom.

     

    Guillaume de Gamaches

     

         Guillaume de Gamaches, surnommé « le preux chevalier » fut un grand seigneur. En 1415,  il combat avec panache à la bataille d'Azincourt. En 1418, il rentre par surprise dans Compiègne, alors aux mains des ducs de Bourgogne, puis s’empare de Soissons.

         Lorsque le dauphin, futur Charles VII, fait assassiner Jean sans Peur, duc de Bourgogne, le 10 septembre 1419 à Montereau, Guillaume de Gamaches refuse de participer au meurtre : « Je suis guerrier et non pas assassin, je ne combats mes ennemis que lorsqu’ils sont armés ».

         En 1420, Guillaume prend Paris et son frère Philippe, abbé de Saint-Denis, l’aide à la prise de l'abbaye. En 1436, ils sont tous les deux au siège de Gisors, puis renoncent et partent assiéger Soissons et Montereau. En 1441, ils attaquent et emportent d’assaut le château de Pontoise, place d’armes des anglais. Jean de Gamaches continue de s’illustrer au combat, aux côtés de Charles VII qui a décidé en 1448 de reprendre la Normandie.

         Le roi Charles VII le fera chevalier de son ordre de Porte-Épée, et le roi de Sicile, chevalier de son ordre du Croissant. En 1461, il revient à la cour où il sera chargé d'annoncer au dauphin, le futur Louis XI, son avènement au trône. En 1408, Rosay-sur-Lieure devient l’une des possessions de Guillaume II, mais insatisfait de ses droits de succession, il se donne avec ses frères Jean, Pierre, Philippe et Gilles au roi de France. À cette époque les alliances étaient de circonstance et des seigneurs voisins pouvaient combattre dans des partis différents. Le sire de Grainville par exemple, attaché aux anglais, sera pris par Gamaches puis libéré contre rançon. » [1]

     

    " Gamaches (Eure). Le Vieux Château 

     

         Le château de Gamaches est implanté au-dessus de la source de la Bonde sur sa rive nord, près de l’ancienne église paroissiale Notre-Dame et à 500 m du centre actuel du village. Le site, utilisé comme décharge après avoir subi l’implantation de deux profonds silos au cours du 20e s., est de lecture difficile, il a été comblé et remodelé. Quelques données fournies par un plan terrier du 18e s. ont pu être repérées sur le terrain, il s’agit de l’emplacement de deux tours carrées qui flanquaient les angles d’une enceinte rectangulaire. Les maçonneries montrent un appareil mixte : silex et assises de grès soulignées par des ressauts. Leur identification permet de resserrer les hypothèses quant au dessin du fossé et à l’emprise de la fortification constituée d’un enclos unique, grossier rectangle d’environ 56 m x 40 m. Du côté est, une partie plus élevée semble préservée des bouleversements récents, ce qui est confirmé par l’observation d’un sondage ancien montrant la présence d’une couche de démolition (silex, calcaire, mortier, tuiles plates) sur près d’1 m de hauteur et dans l’emprise d’un probable bâtiment.

         L’origine du château de Gamaches n’est pas documentée, il apparaît en 1144 dans une liste de fortifications cédées au roi de France par le pouvoir normand et fait l’objet de travaux à la fin du 12e s. Une tradition en fait un point clé de la défense française entre 1419 et 1422. Il est difficile de placer les maçonneries observées dans l’une ou l’autre période. (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [3]

     

    Sources :

     

    [1] Les informations de cet article ont été trouvé sur Wikipédia et sur l'excellent site officiel de la commune de Gamaches :  http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

    [2] Extrait du Canton d'Etrépagny in Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

    [3] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors : Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation : 2010 https://doi.org/10.4000/archeomed.12795

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