• LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)

     

          Retrouver le tracé des remparts de Beaumont-le Roger se révèle ardu. Il n'est resté aucun vestige des murailles médiévales et je ne peux proposer ici que des choses incertaines en attendant mieux.

          Le plan, montré ci-après, dit de « 1324 » manque de précisions et de repères. Il y avait, sur la colline, au-dessus du prieuré de la Trinité, un château dit du « Mont Saint-Jean » dont il ne reste que l'emplacement des fossés.

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      Le bourg de Beaumont-le-Roger s'est déployé dans la vallée de la Risle et s'est entouré d'une ligne de remparts. Le cadastre napoléonien n'en montre aucune trace. En outre, la ville a été à moitié détruite durant la Seconde Guerre Mondiale et reconstruite depuis. L'enquête se poursuit donc ! Si quelqu'un a des informations, je suis preneur... [NdB]

     

         Un grand merci à Mme Simone Arese qui gère ce site : http://parissot.free.fr/ et qui m'a aimablement transmis les trois documents ci-après tirés d'un opuscule de Gérard Levacher, érudit local, publié en 1982 par le syndicat d'initiative de Beaumont-le Roger. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)   LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)

     

    Plan très hypothétique des fortifications méiévales de Beaumont-le-Roger ; Blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2775698

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)

     

    Documents ci-dessus tirés d'un opuscule de Gérard Levacher, érudit local, publié en 1982 par le syndicat d'initiative de Beaumont-le Roger.

     

          « En 1007, le nom de « Belmont » apparaît pour la première fois dans une donation faite par Richard II, quatrième duc de Normandie, à sa femme Judith de Bretagne » [1] « qui en fit don à l'abbaye de Bernay » [2] en 1017. 

          « En 1030, le domaine est cédé à Onfroy de Vieilles, seigneur de Pont-Audemer » et de Vatteville-la-Rue. 

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      En 1040, Roger d'Onfroy, fils aîné d'Onfroy de Vieilles, appelé Roger-à-la-Barbe [ou le Barbu], devient l'héritier du domaine. Il ajoute le nom de Beaumont à son patronyme et devient ainsi Roger de Beaumont, d'où l'origine du nom de la ville. » [1]

     

         Roger de Beaumont (vers 1015-1094) est l'un des principaux conseillers de Guillaume le Conquérant et participe au financement de l'expédition de 1066 en fournissant des navires à son duc. Il assiste la duchesse Mathilde dans l’administration de la Normandie durant l'absence de son époux le duc parti conquérir l’Angleterre. [NdB]

     

    Ci-dessus, plan extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 Par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      « Par la suite, la ville s’agrandit autour de Beaumont, comprenant Beaumont-la-ville, le quartier de Vieille et le Bourg-dessus. » [2] 

     

          « En 1045, Roger se marie avec Adeline de Meulan. Il fait construire un vaste château [le château Saint-Jean] sur la côte, fait entourer [Beaumont] d'épaisses murailles et fonde l'église Saint-Nicolas. " [1]  

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)

     

    Le document ci-dessus à gauche est tiré d'un opuscule de Gérard Levacher, érudit local, publié en 1982 par le syndicat d'initiative de Beaumont-le Roger. Le document ci-dessus à droite est extrait de la fiche "Les Essentiels" http://www.eure.gouv.fr/content/download/11710/72608/file/04%20Historique%20%20complet%20du%20prieure%20de%20

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      " En 1070, il fait bâtir la collégiale de la Sainte-Trinité, à flanc de coteau, en contre-bas de son château. Le terrain n'est pas suffisamment grand. Ainsi, « c'est en mordant le sein de la montagne que Roger fit l'emplacement à mi-côte, voûté en cave, avec quatre minarets, adhérant à l'église par la gauche. Le terrain fut soutenu de murailles elles-mêmes étançonnées par d'énormes piliers en pierre à la hauteur de quarante à quarante-trois pieds ».

         Le premier doyen du monastère est Wazon. Roger dote richement la collégiale. Les témoins de l'acte sont Robert Courteheuse fils de Guillaume le Conquérant, Robert d'Harcourt, Roger de Thibouville, Thierry de Launay, Ranulphe de Bigars et autres seigneurs de la contrée." [1]

     

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          " En 1077, à sa mort, son fils Robert hérite des comtés de Beaumont, Pont-Audemer et Meulan et se marie à Isabelle, nièce de Philippe, roi de France. Il devient alors un des plus puissants seigneurs.

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      En 1087, la collégiale de la Sainte-Trinité est inaugurée en présence de l'archevêque de Rouen et de l’évêque d’Évreux. Elle est confiée à des chanoines anglais de Sainte-Frideswide d’Oxford. La collégiale de Beaumont a sous sa tutelle les églises et chapelles dépendant de Beaumont.

          En 1118, Robert de Beaumont fonde le prieuré de Grammont et y meurt la même année. Galeran de Beaumont, son fils, lui succède.

          En 1142, les chanoines de la collégiale sont remplacés par 12 moines et la Trinité devient donc prieuré dépendant de l'abbaye du Bec. Le premier prieur de la Trinité est Robert, moine du Bec. La donation est approuvée en 1143 par le pape Innocent II. Le prieuré de la Sainte-Trinité continue de recevoir des dons, des rentes et des terres.

          En 1166, Galeran meurt et c'est son fils aîné, Robert IV de Meulan, qui lui succède.

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)      A la fin du 12e siècle, le château est renforcé pour Richard Cœur de Lion avant de passer à la couronne de France.

          En 1258, Louis IX passe par Beaumont et afferme aux religieux du prieuré, des vignes sises près du château de la ville.

          En 1307, Philippe le Bel accorde aux religieux du Bec et de Beaumont le privilège de relever directement de la couronne, de transporter, vendre et acheter dans tout le royaume des marchandises exemptes de tous droits. » [1]

     

          « Domaine royal jusqu'en 1310, quand Philippe IV le Bel, roi de France érigea Beaumont en comté-pairie et le donna en apanage à Robert III d'Artois (arrière-petit-fils de Robert Ier d'Artois, frère du roi Louis IX connu sous le nom de saint Louis) » [Wikipédia] [...] « Robert d'Artois, seigneur de Conches-en-Ouche, de Domfront et de Mehun-sur-Yèvre, a reçu en 1310 en apanage le comté de Beaumont-le-Roger en dédommagement du comté d’Artois auquel il prétendait. » [2]

         C 'est ce dernier qui conseille le roi Edouard III lors de la guerre de Cent Ans.

          Charles le Mauvais, comte d'Evreux et roi de Navarre, est le dernier possesseur du château. [NdB]

    " Le 6 mai 1378, Du Guesclin assiège la ville. Il fait détruire le château. »
    [1]

     

    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure) LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)

     

    Ci-dessus : vestiges du château de Beaumont-le-Roger ; photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

          En 1418, Henri V roi d’Angleterre prend la ville et la livre au pillage. [NdB]

          « Du fait de sa proximité avec un important camp d'aviation installé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, Beaumont-le-Roger fut bombardée à plusieurs reprises et l’église Saint-Nicolas, très endommagée, dut être en grande partie reconstruite. Plus de la moitié de la ville fut détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. » [2]

     

    " Beaumont-le-Roger (Eure). Mont Saint-Jean 

     

         Le site, placé en rebord du plateau du Neubourg, surplombe la Risle et la ville actuelle de Beaumont-le-Roger. C’est à Roger de Beaumont que l’on attribue la construction du château dont les premières mentions apparaissent au 11e s. La forteresse aurait été vaincue et détruite par du Guesclin en 1378.

         Le château de Beaumont-le-Roger est composé d’une grande enceinte limitée par la vallée de la Risle au SO et associée à deux enclos au NE et à l’est. L’enceinte irrégulière mesure 115 m de long pour 36 m de large. Elle comporte, au nord, les vestiges d’une tour construite de plain-pied, dont le centre se présente sous la forme d’une butte de 6 m de haut, légèrement creuse en son milieu. La forme du donjon n’est plus discernable parmi les blocs de murs renversés. Vers le sud, l’enceinte forme une cour plane grossièrement rectangulaire accueillant un bâtiment en créneau à son extrémité sud. Une terrasse prolonge la cour au SO. Malgré les déformations de l’escarpe, la ligne primitive de l’enceinte se retrouve dans la courbure de la contrescarpe du fossé en forme de U qui entoure le château au NO et au sud. Le reste de l’enceinte est isolé par la pente naturelle du versant où un mur de taille imposante (13 m de large et 5,5 m de haut) se trouve installé à l’aplomb des terrasses du prieuré. Sa base a été renforcée par des piliers de pierre pour éviter qu’il ne s’écroule dans la pente.

         La basse cour semi-ovalaire du château (77 m de long pour 40 m de large) se prolonge vers le sud en un terre-plein plus étroit servant d’accès à la propriété. Elle a conservé son fossé en U au nord, au NO et au SE. Il mesure 9,5 m de large au fond, 9 m de profondeur et 18,5 m d’ouverture. On observe en plusieurs endroits la présence de reliefs perpendiculaires à sa courbe : au NE il s’agit d’un talus rectiligne qui semble correspondre à une limite de parcelle ; plus à l’est, un mur est encore conservé en élévation sur quelques mètres. Il pourrait faire partie des fortifications liées à la protection du bourg voisin. À l’ouest, le fossé plonge et rejoint la pente naturelle du rocher. Au SE, il est coupé par la route mais se prolonge de l’autre côté pour délimiter et isoler un second enclos. (Revelé et étude : Aude Painchault). " [4]

     

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    LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)LES REMPARTS DE BEAUMONT-LE-ROGER (Eure)     « Des 5 églises que possédait Beaumont avant la Révolution (Saint-Aubin, Saint-Léonard, Saint-Martin, Notre-Dame de Vieilles), il ne subsiste que l’église Saint-Nicolas. » [3]  

     

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    Le Prieuré de la Trinité

     

         « C’est en 1088 que l’on place la charte de sa fondation par Roger de Beaumont. Ce fut d’abord une Collégiale dont le service était confié à des chanoines anglais de Sainte-Frideswide. En 1142, des religieux les remplacèrent, non sans difficultés. En 1147, une Assemblée Générale, présidée à Paris par le pape Eugène III, débouche sur un compromis. Vers 1150, le Prieuré de Beaumont le Roger est occupé par 12 moines. Le Prieuré vit de nombreuses donations, de rentes, la rente de ses terres (Passant par Beaumont le Roger, Louis IX afferment des vignes aux religieux). Ces derniers ne sont plus que 4 en 1580. En 1634, on n’y trouve plus qu’un prieur et 2 chanoines. A la veille de la Révolution, seuls 2 chanoines occupent les bâtiments claustraux.

     

    Démantèlement

     

         Les locaux furent dévastés pendant les temps tourmentés de la Révolution de 1789.

         En 1820, l’industrie textile s’empara de ce qui restait des bâtiments : filature de coton, une fabrique de rubans et manufacture de drap. Un incendie ravagea les installations en 1855. Les vestiges furent achetés et le nouveau propriétaire vendit les matériaux. Fort heureusement, un membre de l’Institut acheta ce qui restait des ruines pour les sauver.

         Depuis 1916, le prieuré est classé Monument Historique.

     

    Ce qu’on peut voir encore

     

         Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques pans de murs des anciens bâtiments claustraux. Seule l’église profile sur le flanc de la colline ses ogives du 13ème siècle. On y accède par une longue galerie voûtée dont la muraille est flanquée de contreforts massifs. On profite, du haut de l’esplanade, d’un large panorama sur Beaumont-le-Roger et sur la vallée de la Risle. » [3] 

     

         Ci-dessous l'historique du prieuré de Beaumont-le-Roger :

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     « Voici quelques photos : 3 de l'entrée entre les murs fortifiés (ceux d'origine et ceux récemment restaurés). Cette montée mène à un terrain plat (ou aplani ?) où furent édifiés les divers bâtiments de ce prieuré, dont il ne reste que quelques pans de murs, essentiellement ceux de l'église. Ce sont les éléments derrière cette église qui pourraient vous intéresser : pans de murs à ... interpréter : consolidation de la colline ? Restes des fortifications ? Restes du château posé sur la colline ? On y aperçoit le toit d'une maison contemporaine, accessible par la côte Saint-Nicolas (de l'église du même nom). Donc : initialement, le prieuré, le château et l'église voisinaient, à divers niveaux de cette colline (Beaumont étant dans un "creux", où coule la Risle, en partie canalisée par les ... Gallo-Romains !) » Simone Arese ; photographies : Yves Richard

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de la fiche « Les Essentiels » : http://www.eure.gouv.fr/content/download/11710/72608/file/04%20Historique%20%20complet%20du%20prieure%20de%20

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de  http://www.beaumont-le-roger.fr/tourisme-et-patrimoine/la-ville-de-beaumont-le-roger/leglise-saint-nicolas/ http://www.beaumont-le-roger.fr/tourisme-et-patrimoine/la-ville-de-beaumont-le-roger/le-prieure-de-la-sainte-trinite/

    [4] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique - Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher, Aude Painchault, Diégo Cocagne, Bruno Lepeuple et Gilles Deshayeses - fortifications de terre de Haute-Normandie. 2011 - p. 324-326 https://journals.openedition.org/archeomed/11138#tocto3n7

     

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  • LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, photos de Gilloudifs, 2012 et 2022.

     

         Il reste du château médiéval d'Arques d'importantes ruines, mais il existait aussi dans le passé une petite enceinte protégeant le bourg d'Arques appelée « le Bel » (baile, bayle) dont il subsiste quelques vestiges.

         Comme le château de Tancarville, quand ce château sera-til restauré avant qu'il ne soit plus qu'un souvenir ???

         Beaucoup des informations, ci-après, sont extraites de l'excellent site de l'association de sauvegarde du château [NdB] :

     

    http://www.sauvegardonslechateaudarques.org

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)   LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

                                        

    Plan hypothétique du bel/baile/bayle d'Arques-la-Bataille ; Blason de la ville d'Arques-la-Bataille par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9431471 

     

     LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)  LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

    A gauche représentation du bel d'Arques-la-Bataille extrait du site de l'association de sauvegarde du château d'Arques-la-Bataille : http://www.sauvegardonslechateaudarques.org/indexcarte3d.php?page=pa24#/0 ; à droite photo des vestiges d'une des portes du bel près de la place P. Descelliers, photo de Gilloudifs 2022.

     

         Le Bel : « Ouvrage avancé ou bel, enceinte fortifié protégeant les services administratifs de la vicomté mais aussi servait de refuge pour la population en cas de guerre, plusieurs noms lui sont attribués ainsi qu'une rue d'Arques (baile, bayle).
         Daté de l'époque d’Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d’Angleterre (1123), il est composé d'un mur d'enceinte de 1 m 20 d'épaisseur et d'environ 750 m de long. Cette enceinte est percée de trois tour-portes quadrangulaires et flanquée de quatre tours semi-circulaires présentes encore en 1768 et aujourd'hui disparues. Deux tours portes sont placées sur la route de Martigny à Dieppe et la dernière permettait d'accéder à la rivière et vers la forêt d'arques. De forme carré à contrefort, elles sont composées d'une herse dont en peut encore voir les glissières, d'un pont-levis, le tout surmonté d'une salle de garde. Elles ont des ressemblances avec la tour-porte du château. »
    [1]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime) LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

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    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Le château d'Arques-la-Bataille est un château fort en ruine, construit sur un promontoire rocheux dominant la ville éponyme, située dans le nord de la Seine-Maritime, près de Dieppe. Édifiée dans la première moitié du 12e siècle sur l'emplacement d'une ancienne motte castrale, remaniée jusqu'au 16e siècle, la forteresse subit de multiples sièges. C'est au pied de ses remparts qu'Henri IV remporta une bataille décisive contre les troupes de la Ligue en 1589. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1875. » [2]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

    Plan ci-dessus à droite inspiré du plan dressé par Viollet-le-Duc à gauche.

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Le château fort d'Arques-la-Bataille a été édifié sur un site remarquable : un éperon rocheux étroit dominant la dépression perpendiculaire formée par les vallées de la Varenne, de la Béthune et de l'Eaulne qui se rejoignent pour former l'Arques à 6 kilomètres de la Manche. Dressée sur l'échine de cet éperon, la forteresse est séparée du plateau cauchois par un étroit vallon qui l'isole de son arrière-pays et renforce ses potentialités défensives, les guetteurs disposaient ainsi d'une vue étendue pouvant surveiller la vallée jusqu'à la mer. » [2]

     

    Dessin ci-dessus du château sans le bastion par viollet-le-Duc.

     

    Arques (-la-Bataille) :

     

         " Période normande et anglo-normande (912-1203). — Cette époque a laissé à Arques une trace impérissable dans les ruines du vieux château et de son donjon, où le 11e siècle apparaît avec tous ses traits caractéristiques.
         Un château ou une forteresse quelconque dut exister à Arques en 944, car Flodoard parle de sa garnison. Cependant, la citadelle d’Arques est attribuée par Robert Wace et Guillaume de Jumiéges à Guillaume, comte de Talou, qui l’aurait élevée de 1040 à 1053.
    La tour carrée du donjon est le monument le plus certain de cette période, et peut-être est-il la seule construction du célèbre rebelle qui « fit desus Arches une tur. » Ses cintres romans et son appareil de tuf démontrent clairement cette époque.
         Le reste du château, qui forme une chaîne de murs échelonnés de tours rondes ou carrées, pourrait avoir une origine plus ancienne. Mais les revêtements en silex et en briques rouges ne démontrent que des constructions du 13e, du 15e et du 16e siècle. A partir du 17e siècle, on laissa le château tomber comme il voulut. Dès cette époque, les Bernardines d’Arques en prirent des pierres pour leur couvent, et, au 18e, les particuliers et les gentilshommes de la contrée en enlevèrent pour leurs maisons et pour leurs châteaux. On peut dire que le bourg d’Arques est bâti avec les ruines du vieux castel. " [6] 

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

      

    1052 à Arques : Guillaume se saisit du château d’Arques car son seigneur complote contre lui. Soutenu par le roi de France, le comte d’Arques reprend le château. Assiégé par le duc, Arques se rend au début de l’année 1054. » Images extraites du blog http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/accueil-c25612310

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Profitant de la minorité du duc de Normandie Guillaume II le Conquérant (1035-1087), le comte Guillaume de Talou (ancienne région au nord du Pays de Caux), fils du défunt duc de Normandie Richard II (996-1026) et donc oncle du jeune duc, érigea à Arques sans doute peu après 1037, une enceinte de pierre ovoïde avec, pour tout passage, une porte aménagée à même le mur, protégée par une tour sans doute en matériaux légers et la tour maîtresse ou donjon en bois au sommet d'un éperon rocheux qui épouse la déclivité naturelle du sol. Une fois la forteresse érigée, un profond fossé est creusé autour.
    En 1040, ce Guillaume d'Arques était tellement sûr de son indépendance qu'il n'hésitait pas à s'intituler "comte par la grâce de Dieu", remettant ainsi directement en cause le lien vassalique qui le subordonnait à son neveu. Probablement en 1052, Guillaume le Conquérant repris la main et imposa, conformément au droit féodal normand, la présence d'une garnison à ses ordres derrière les murailles. Mais Guillaume d'Arques parvint à circonvenir les hommes du duc dès 1053 et se rendit maître de la place. Guillaume le Conquérant réagit promptement en venant l'assiéger et obtint sa reddition un an plus tard après l'avoir réduit à la famine (1054)- siège mené par un de ses fidèles chevaliers Gautier Giffard qui deviendra après la bataille de Hasting (1066) Seigneur de Longueville, château situé à quelques kilomètres d'Arques. »
    [1] 

     

    Plan du donjon ci-dessus extrait de Rambles in Normandy par Francis Miltoun ; Illustrator : Blanche McManus, 2013 http://gutenberg.polytechnic.edu.na/4/2/8/9/42899/42899-h/42899-h.htm

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Dans le douzième siècle (1118), Baudouin, comte de Flandres, trouva la mort sous les remparts d’Arques. S’étant porté avec quelques chevaliers seulement sous les murs de cette forteresse, qui contenait une garnison nombreuse, il fut tout à coup enveloppé par des forces supérieures. En vain il se défendit comme un lion, en vain il se débattit longtemps, quoiqu’il fut couvert de sang et de blessures ; son casque ayant été brisé, un chevalier normand, Hugues Boterel, lui fendit le crâne, et ses compagnons l’emportèrent mourant. » [3] 

     

    Gravure ci-dessus : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France.

     

         « En 1123 le plus jeune fils de Guillaume le conquérant devenu Henri Ier roi d' Angleterre renforce le château d'un donjon carré et d'une muraille. En 1355, le donjon est restauré, le puits alimentant le château a alors une profondeur de 106 mètres. » [4]  

     

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          « Le château d’Arques tomba, en 1145, au pouvoir de Geoffroy Plantagenet, qui enleva cette forteresse à Etienne (de Blois), comte de Boulogne. Toutefois ce ne fut pas sans de grands efforts. Le commandement du château avait été confié par Etienne à un Flamand, nomme Guillaume Lemoine. ce chevalier défendit vaillamment avec succès l’importante citadelle qui avait été commise à sa garde. [...] Une flèche lancée au hasard du camp des assiégeants alla frapper à mort, dans une des tours de la place, son intrépide commandant. La mort de Guillaume Lemoine entraîna la reddition de la forteresse, qui rendit Geoffroy Plantagenet maître de toute la Normandie. 

         Pendant la captivité de Richard Cœur-de-Lion, le château d’Arques fut livré à Philippe Auguste (1194). La première pensée qui vint Richard Cœur-de-Lion, au sortir de sa prison, fut celle de reprendre cette forteresse. [...] L’affaire fut chaude. Les Normands s’étant mis en retraite, un rude combat s’engagea entre les Français et la cavalerie normande. Dans la mêlée le fameux comte de Leicester se précipita sur Mathieu de Marly, et lui traversa les cuisses de sa lance. Mathieu, malgré sa blessure et le sang dont il était couvert, frappa son adversaire dans la poitrine d’un coup de son épieu, et l’envoya mesurer la terre de son corps immense. Le comte ne se releva que pour être fait prisonnier. Vingt-cinq chevaliers de marque subirent le même sort. Richard Cœur-de-Lion n’était pas homme à rester sous le coup d’une défaite. Il attendit le roi de France à la sortie de Dieppe, auprès d’Arques, dans le même lieu où il s’était déjà mesuré avec lui. Là il plaça sa troupe en embuscade, tomba sur l’arrière-garde française et la mit dans une déroute complète. Néanmoins ce ne fut pas par la force des armes, mais en vertu d’un traité, que Richard rentra dans le château d’Arques. [...] Quelques années après, le château d’Arques servit de prison à la princesse Aliénor, sœur d’Arthur de Bretagne, qui fut assassiné dans la tour de Rouen, par son oncle, le lâche Jean Sans-Terre. [...] Peu d’années s’écoulèrent avant que le château d’Arques retombât au pouvoir des Français. Après la mort de Richard, Philippe Auguste se mit en mouvement pour reconquérir sa belle province de Normandie. Déjà Lisieux, Falaise, Domfront, Mont-Saint-Michel, Carentan, Caen, Bayeux, Rouen, avaient ouvert leurs portes au monarque de France ; la vieille bannière normande ne flottait plus que sur un seul point en Normandie ; ce point c’était le donjon du château d’Arques, qui se rendit, par capitulation, le 1er juin de l’année 1204. » [3]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Théâtre de nombreux affrontements durant la guerre de Cent Ans, le château s'avéra imprenable, les Anglais ne l'occupant qu'après la cession de la Normandie par le traité de Troyes de 1420. » [2]  

     

    A gauche, gravure extraite du livre de A Deville : L'histoire du château d'Arques.

     

         Talbot et Warwick s'emparent du château le 27 janvier 1420. [NdB]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Jeanne d'Arc y séjourna en 1431 avant d'être jugée et condamnée à Rouen, la citadelle fut définitivement reprise par le roi de France en 1449. » [2]

     

     

    Ci-dessus, une photo de la plaque commémorative, photo de Gilloudifs

     

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    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)      « Le vieux château n'en avait pas pour autant fini avec la guerre. Le duc de Bourgogne Charles le Téméraire dévasta les faubourgs de Dieppe et Arques en 1472, mais le château résiste de nouveau. C'est à partir de cette période que l'on va entreprendre la dernière phase des travaux et son aménagement aux armes à feu. Un corps avancé formant un bastion fut érigé à partir 1500. » [1] 

     

    Photo ci-dessus montrant l'entrée du château d'Arques, photo de Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « Après les diverses transformations opérées sous le règne de François Ier, le château prit une part active aux guerres de religion qui secouèrent la France dans la seconde moitié du 16e siècle. Chassé de Dieppe par les protestants en 1562, le duc de Bouillon vint s'y réfugier. C'est au mois de septembre 1589 que se déroula la plus célèbre bataille liée à la place-forte. Avec 7 000 hommes, Henri IV affronta les troupes de Ligue, fortes de 30 000 soldats, commandées par le duc de Mayenne.

     

    Ci-dessus, gravure de la bataille d'Arques par Lehugueur.

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)Bien que nettement inférieures en nombre, les forces d'Henri IV tenaient le château dont ne purent s'emparer leurs adversaires. Le 21 septembre fut une journée décisive ; alors que les défenseurs fléchissaient, ne bénéficiant pas, à cause du brouillard, du soutien des canons, le temps s'éclaircit. L'artillerie put entrer en action et infligea de lourdes pertes à l'ennemi qui se replia en désordre sur Dieppe, de nombreux cavaliers s'enlisant dans les marécages environnants. » [2]

     

     

    Ci-dessus, monument commémoratif de la bataille d'Arques dans l'église du bourg, photo de Gilloudifs.

     

         Les canons détruisent par erreur le porche de l'église du bourg. [NdB]

     

         « Louis XIV, âgé de neuf ans, et sa mère, la reine régente, Anne d’Autriche, visitèrent le champ de bataille et le château en 1647. » [3]

     

         « En 1688, le château fut abandonné militairement ; en 1708, Louis XIV le déclarait « impropre au service ». [2]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, vue du château d'Arques tel qu'il était au milieu du 18ème siècle avant son abandon. Ce visuel a été réalisé par M Romain Prévost, que je remercie pour l'intérêt et la qualité de son travail.

     

     LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)    « Louis XVI désaffecte la citadelle et Gabriel de Clieu, officier Dieppois est autorisé à prélever des pierres pour la construction de son château à Derchigny, village situé à quelques kilomètres de Dieppe, puis les religieux (les Bernardines d'Arques) et enfin les habitants d'Arques sont autorisés à en prendre les pierres. En quelques années le château est devenu une carrière de pierre. » [1]

     

    Ci-dessus, gravure des ruines du château d'Arques en Normandie par Fortier Michallon du 19e 

     

         « En 1792, il fut vendu comme bien national à un habitant d'Arques, Louis Jean Félix Reine, qui le préserva de la destruction, admettant même la visite de l'édifice contre un droit d'entrée. Face à la menace de destruction totale en 1836, les énergies se mobilisèrent, sous la conduite d'Achile Deville, de M. et Mme Reiset (nouveaux propriétaires des lieux), pour en assurer la pérennité. » [2]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)     « En 1845, Jules Reiset fait commander le bas relief représentant Henri IV le jour de la bataille d'Arques. Il est inauguré le 21 seprtembre1845, jour d'anniversaire de la bataille. » [1]

     

         « En 1860, quelques pièces furent aménagées en musée avant que l'État ne devînt, pour la somme de 60 000 francs-or, propriétaire des lieux et ne procédât au classement du château au titre de monument historique en 1875. Un petit musée fut ouvert, des visites guidées organisées jusqu'en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes occupèrent le site, y installèrent même des pièces de la défense antiaérienne et endommagèrent les ruines. » [2]  

     

         « Avant de partir les occupants font sauter le stock de munition qui endommage le château et détruit la tour porte sud. » [1]

     

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    Ci-dessus, les ruines romantiques et fantastiques à souhait du château d'Arques-la-Bataille ont inspiré aux illustrateurs du 19ème siècle de nombreux dessins : dessin 1 : vue générale du château d’Arques, dessin de 1821 de Fragonard lithographié par G. Engelmann ; dessin 2 : la porte du château ; dessin 3 : entrée du Château d'Arques par Desroches ; dessin 4 : cour du Château d'Arques, lithographie d'Engelmann, 1821, extraite du Voyage Pittoresque en Normandie de Taylor ; dessin 5 : château d'Arques côté midi par Engelmann, 1819 ; dessin 6 : entrée du château par Engelmann, 1822 ; dessin 7 : Château d'Arques près de Dieppe par Félix Benoist, 1852 ; dessins 8-9 : Château d’Arques-la-bataille près de Dieppe par William Turner, 1834 ; dessin 10 : Lithographie de Bachelier, 1870 ; dessin 11 : une gravure de 1868 ; dessin 12 : entrée principale du château d'Arques ; dessin 13 : vision panoramique du château ; etc...

     

         « Jusqu'à la fin des années 1970, des visites commentées étaient organisées, mais les lieux furent fermés au public en raison des risques de chute de pierres. Aujourd'hui, les amateurs peuvent faire le tour de l'enceinte, mais n'ont pas le loisir de visiter l'intérieur jusqu'à une hypothétique restauration.

         Le château, érigé au 12e siècle selon un plan complexe, est étiré en longueur, épousant ainsi les formes de l'éperon rocheux. Il est ceint d'une longue courtine, entourée d'un fossé sec profond de 15 à 20 mètres creusé au 16e siècle, qui enferme dans sa basse-cour des constructions ajoutées entre les 12e et 16e siècles. Jusqu'à la fin du 14e siècle, l'entrée s'effectuait par une unique porte (avec pont-levis) située au nord-ouest de l'ensemble, la seule qui resta accessible aux chevaux et charrois. À cette extrémité s'élève un bastion d'artillerie aux murs très épais construit au 16e siècle, sous le règne de François Ier, en avant de l'entrée d'origine du 12e siècle. Cette dernière, formée d'une triple arcade, est agrémentée d'un bas-relief représentant Henri IV à cheval, inauguré en 1845.

          À l'extrémité sud-est de la cour se dresse un donjon roman de plan carré à très gros contreforts apparents. Érigé vers 1123 en même temps que la muraille par Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie, il a succédé à un donjon de bois - une motte castrale - construit, aux alentours de 1040-1045, par Guillaume d'Arques, comte d'Eu, frère du duc Richard II. Le donjon se présente sous la forme d'un carré de 20,20 m de côté et possède sur ses faces nord et est des contreforts carrés de 3 × 3 mètres, les murs sont épais de 2,20 m au sud, de 3 m au nord et de 3,50 m à l'est. Un mur de refend, épais de 1,20 m, partage l'intérieur en deux salles disposées nord-sud de 15 m de long et de, respectivement, 6,30 et 6,90 mètres de large. L'accès au donjon se faisait par le mur ouest dans lequel s'ouvrait, à angle droit, un escalier de 1 m de large pris à l'intérieur de ce même mur. L'édifice abritait un four à pain, un puits et un moulin. Les accès aux étages étaient bien distincts les uns des autres pour éviter à l'ennemi de pouvoir s'emparer de l'ensemble défensif rapidement. Une plate-forme, ajoutée à la fin du 15e siècle, couronnait l'ensemble et permettait l'emploi de l'artillerie naissante. Une nouvelle porte et un second pont-levis furent construits, en 1367, par Charles V, à l'opposé de l'entrée principale, pour accéder plus directement à la partie de l'enceinte proche du donjon ; au fond du fossé, il est encore possible de voir une pile destinée à recevoir le tablier de bois du pont-levis. » [2]

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)
       

    Ci-dessus, une photo de Gilloudifs, 2022

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)Carte ci-contre du chateau d'Arques ; Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=379655

     

         « … À Arques, ces galeries souterraines prennent entrée sur certains points de la défense intérieure, après de nombreux détours qu’il était facile de combler en un instant, dans le cas où l’assaillant aurait pu parvenir à s’emparer d’un de ces couloirs. Cette disposition importante est une de celles qui caractérisent l’assiette des châteaux normands pendant les 11e et 12e siècles. Ce fossé, fait à main d’homme et creusé dans la craie, n’a pas moins de 25m à 30m de largeur de la crête de la contrescarpe à la base des murailles.

         Le plan topographique (voir ci-dessus) explique la position du château d’Arques mieux que ne pourrait le faire une description. Du côté occidental, le val naturel est très-profond et l’escarpement du promontoire abrupt ; mais du côté du village vers le nord-est, les pentes sont moins rapides, et s’étendent assez loin jusqu’à la petite rivière d’Arques. Sur ce point, le flanc A de la colline fut défendue par une enceinte extérieure, véritable basse-cour, désignée dans les textes sous le nom de Bel ou Baille. Une porte et une poterne donnaient seules entrée au château au nord et au sud..." [5]

     

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    Ci-dessus, photos du château d'Arques prises par Gilloudifs en 2012.

     

     LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)    " ...Voici (à gauche) le plan du château d’Arques. L’ouvrage avancé B date du 15e siècle. Les bâtiments intérieurs C paraissent être d’une époque assez récente ; ils n’existent plus aujourd’hui. Du temps de Guillaume d’Arques, la véritable entrée du château du côté de Dieppe était en D, et le fossé devait alors suivre la ligne ponctuée E E′. Peut-être en B existait-il un ouvrage avancé palissadé pour protéger la porte principale. On distingue encore parfaitement, sous l’entrée G, les constructions du 11e siècle et même les soubassements des tours qui la défendaient. En H est le donjon de figure carrée, conformément aux habitudes normandes, et divisé par un épais mur de refend. Mais nous aurons l’occasion de revenir sur les détails de cette remarquable construction au mot « Donjon » ; nous ne devons ici qu’en indiquer les dispositions générales, celles qui tiennent à l’ensemble de la défense. En K est la seconde porte qui communique au plateau extérieur au moyen d’un pont posé sur des piles isolées. Cette entrée, savamment combinée, passe sous une tour, et un long passage voûté bien défendu et battu par le donjon qui, par sa position oblique, masque la cour du château pour ceux qui arrivent du dehors. Ce donjon est d’ailleurs remarquablement planté pour commander les dehors du côté de la langue de terre par où l’on peut approcher du fossé de plain-pied ; ses angles viennent toucher les remparts de l’enceinte, ne laissent ainsi qu’une circulation très-étroite sur le chemin de ronde et dominent le fond du fossé. L’ennemi, se fût-il emparé de la cour L, ne pouvait monter sur la partie des remparts M, et arrivait difficilement à la poterne K qui était spécialement réservée à la garnison renfermée dans le donjon. En P était un ouvrage dépendant du donjon, surmontant le passage de la poterne et qui devait se défendre aussi bien contre la cour intérieure O que contre les dehors. Celle-ci avait plusieurs issues qu’il était impossible à des hommes non familiers avec ces détours de reconnaître ; car, outre la poterne K du donjon, un escalier souterrain communique au fond du fossé, et permet ainsi à la garnison de faire une sortie ou de s’échapper sans être vue. Nous avons indiqué en N, sur notre plan, les nombreux souterrains taillés dans la craie, encore visibles, qui se croisent sous les remparts et sont destinés soit à faire de brusques sorties dans les fossés, soit à empêcher le travail du mineur du côté où le château est le plus accessible. De la porte D à la poterne K le plateau sur lequel est assis le château d’Arques s’élève graduellement, de sorte que le donjon se trouve bâti sur le point culminant. En dehors de la poterne K, sur la langue de terre qui réunit le promontoire au massif de collines, étaient élevés des ouvrages en terre palissadés dont il reste des traces qui, du reste, ont dû être modifiées au 15e siècle, lorsque le château fut muni d’artillerie. » [5]  

     

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    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS D'ARQUES-LA-BATAILLE ( Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, une photo de Gilloudifs, 2022

     

    Sources :

      

    [1] Extrait de http://www.sauvegardonslechateaudarques.org

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait Extrait de La Normandie Historique, Pittoresque et Monumentale – 1847. MM. F. Godefroy , Charles Rossigneux et C. Lemercier http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article734

    [4] Extrait de http://www.casteland.com/pfr/chateau/hnormand/seinem/arques/arques_hist.htm

    [5] Extrait de Dictionnaire raisonné de l’architecture française du 11e au 16e siècle/Château https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Ch%C3%A2teau

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P. 91 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

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    Bonnes pages :

     

    O http://www.montjoye.net/chateau-arques-la-bataille

    O http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/76arques-historique.htm 

    O http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2002_num_160_4_1152

    O http://rhonan-de-bar.over-blog.com/2015/05/chateau-d-arques-la-bataille-achille-deville.html

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/arques.html

    O Dictionnaire raisonné de l’architecture française du 11e au 16e siècle/Château : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Ch%C3%A2teau

    O http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article734

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

              Cette fois-ci, je me lance dans une étude pointue en partant de différents plans... Primo, je place le plan du château de Valognes en 1687 sur un plan de la ville de 1767 où figure la place du Château (place sans son château puisque celui-ci est en cours de destruction depuis 1689) ; secundo, j'ajoute par-dessus le plan de Valognes de nos jours, ville en partie détruite lors de la Seconde Guerre Mondiale. Tertio, je fais coïncider tout cela et j'obtiens finalement le tracé possible du château dans la ville d'aujourd'hui... L'archéologue qui vient en 2016 de se pencher sur les éléments de cet ancien castel me donnera-t-il tort ? C'est une proposition, l'enquête est à suivre...

         Sinon, je n'ai pas trouvé trace de l'existence de remparts pour la ville de Valognes...  [NdB]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

    A gauche superposition du plan du château de 1687, du plan de 1767 et des voies actuelles de la ville de Valognes ; à droite plan d'aménagement de la place du château au 18e siècle extrait de http://closducotentin.over-blog.fr/article-valognes-et-la-fortune-des-nobles-65980395.html et plan de la place du château et plan du château extrait de http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html


     

     LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)  LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

    Plan hypothétique de l'emplacement du château de Valognes ; Blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8014442 

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)     « Valognes fut d’abord un village gaulois du nom d’Alauna. Au premier siècle de notre ère, une colonie romaine s’y installe ; Valognes devient un centre administratif important ce dont témoignent aujourd’hui les ruines des thermes

     [carte postale ci-contre à gauche]

    et l’emplacement du théâtre.
         La ville est abandonnée dès le 3ème siècle, sans doute ruinée par les invasions barbares. La population s’installe alors sur les rives du Merderet, à l’emplacement actuel de la ville. »
    [6]


    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)     « Après les invasions scandinaves des 9e et 10e siècles, Valognes entre dans l'apanage des ducs de Normandie. La ville se concentre autour du manoir ducal et de l'église paroissiale, établis en bordure de la rivière du Merderet. »
    [6]

         « Les premières mentions du château remontent au 11e siècle. » [2]

         « Le domaine de Valognes apparaît dans un document daté des environs de 1026 avec le titre de " curtis ", c'est à dire une cour, un lieu de pouvoir et d'exercice de la justice ducale. » [4]

     

         « En 1047, Guillaume, alors âgé de dix-neuf ans, y est averti d'une conspiration ourdie contre lui par les chevaliers de la Normandie occidentale. Il s'enfuit vers le Bessin en traversant nuitamment la baie des Veys, et gagne Falaise. Avec l'aide d'Henri Ier, il remporte la victoire au Val-ès-Dunes. » [1]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

     1047 à Valognes : « Tandis que Guillaume participe à une chasse, ses barons complotent contre lui. Heureusement pour le jeune duc, Golet le prévient avant l'arrivée des conjurés. » 2 dessins extraits du blog « Telle une Tapisserie » :  http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-02-a112524080

     

         « Guillaume revient à Valognes au début de son mariage avec Mathilde, en 1050. » [2]

     

         « Vers 1060, la ville voit également l'installation d'un manoir épiscopal, sur un vaste domaine offert par Guillaume le Conquérant à l'évêque de Coutances. » [3]

     

         « Sous le règne du Conquérant à de Henri II Plantagenêt, ce site constitue un lieu de résidence princière fréquemment attesté, contenant aula, camera et capella. » [4]

     

         « Au 12e siècle, Valognes reste un lieu de pouvoir important, relais fréquent des ducs lors de leurs déplacements entre la Normandie et l'Angleterre, via le port de Barfleur. Après l'annexion de la Normandie par Philippe Auguste, en 1204, la cité est intégrée au domaine des rois capétiens. » [3]

     

         « Après 1204 Valognes n'est jamais cité au nombre des forteresses capétiennes et le Pouillé de 1332 évoque encore la " capelle manerii domini regis " (la chapelle du manoir du roi). Les chroniques relatives à la chevauchée anglaise de 1346, lors du déclenchement de la guerre de Cent ans, maintiennent encore cette définition résidentielle, indiquant que le roi Édouard III vint reposer durant la nuit du 18 juillet non dans un château mais dans le " manoir du duc de Normandie ". [4]

     

         « Édouard III, descendu à la Hougue, vint coucher à Valognes le 18 juillet 1346 ; il quitta cette ville le lendemain, mais une partie de son armée, qui était allée pour s'emparer par surprise de Cherbourg, et qui n'avait pas réussi, pilla Valognes en revenant et y brûla plusieurs maisons. » [5]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)     « Lors de la guerre de Cent ans, suite aux traités de Mantes (1354), Valognes et le Clos du Cotentin entrent en possession de Charles le Mauvais, roi de Navarre. Ce dernier fortifie l'ancien manoir ducal et y établit ses garnisons. » [3]

     

    Ci-dessus, vue en élévation du château de Valognes avant destruction, conservé à la Bbh de Pont-Audemer, extrait du site : http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html

     

         « En 1355, un traité est signé entre Charles le Mauvais et le roi de France, Jean le Bon. » [1]

     

         « Par la suite, et jusqu'à la Guerre de Cent ans, le château subit plusieurs sièges et passe de mains des Anglais et des Navarrais à celles des Français, et réciproquement. » [2]

     

         « Charles V, qui venait de monter sur le trône, y envoya Du Guesclin après la bataille de Cocherel (16 mai 1364). Le connétable donna le commandement d'une partie de son armée à Guillaume Broussel, qui tua deux cent cinquante Anglais auprès de Valognes, le reste se réfugia dans la ville qui fut aussitôt investie. Masseville dit que le siège fut conduit par Olivier de Mauny, duquel descendent, par les femmes, les Grimaldi, princes de Monaco. Du Guesclin somma le gouverneur de se rendre ; après quelques hésitations, il abandonna la ville et se retira dans le château, qui passait pour être imprenable. On en fit le siège en règle, après avoir d'abord occupé la ville ; l'emploi des pierriers que Du Guesclin avait fait venir de Saint-Lô ne produisit aucun effet ; il en fut de même de la mine ; les assiégés essuyaient avec un linge les endroits frappés par les pierriers et blâmaient en riant les assiégeants de « gaster » leurs belles murailles : malgré cela, après plusieurs sommations, le gouverneur se rendit ; il sortait avec la garnison quand les Français insultèrent les vaincus par des huées ; huit chevaliers anglais, indignés de cet affront, rentrèrent dans le château, s'y barricadèrent de nouveau et forcèrent Du Guesclin à recommencer le siège ; la place fut prise d'assaut et les huit Anglais y périrent (10 juillet 1364). » [5]

     

         « Le récit de Cuvelier, qui rapporte ces événements, évoque tantôt le " chastel et riche donjon ", la " forte mansion " ou la " tour qui fut hault levée ", que l'on ne pu miner " car li chastiaux estoit dessus roche séant ". L'exactitude de ces informations restant sujette à caution, de meilleures précisions sont à attendre des comptes de travaux menés durant la même année. Selon l'usage, ces derniers évoquent indifféremment le " fort " ou le " chastel " de Valognes, mais mentionnent avec précision " la grosse tour nuefve et la ronde ", ainsi que la " tour devers Loquet " devant contenir " certains mesnages " édifiés par des charpentiers commis à cet effet. D'autres travaux sont attestés au cours des années suivantes et durant l'occupation anglaise de la première moitié du 15e siècle, mais le contenu des quittances offre peu de nouvelles informations sur la composition de l'édifice. » [4]

     

    « Sièges et prises des Châteaux de Valognes, de Carentan et des Ponts d'Ouve, 1364.

     

          Il n'est point d'histoire générale de France ou de Normandie, point de chronique locale, à plus forte raison point de mémoires particuliers en l'honneur du héros, qui ait omis le passage de Duguesclin dans notre contrée. Aucun fait principal de ses rapides opérations militaires n'y est inconnu, et même l'on peut dire que nos premiers conteurs, auxquels l'historien revient aujourd'hui comme à toute source naturelle, se sont étendus complaisamment sur une foule de particularités qui s'y rattachent. Cela suffirait pleinement à l'histoire, que le pays où ces événements se sont accomplis, pardonnerait peu, s'il y en avait d'omises, qu'on le frustrât des plus petites circonstances, dont sa fierté indigène, ou simplement sa curiosité, sait apprécier l'importance. Tels sont pourtant, malgré leur complexité, les récits où le grand nom de Bertrand Duguesclin se trouve mêlé à nos chroniques locales. S'il a fait un pas, s'il a proféré une parole sur ce sol que nous foulons, et que l'histoire ait négligé de nous le transmettre nous voulons le savoir. Pour satisfaire ce désir légitime que d'autres partageront avec nous, nous avons donc remonté à la source, restée depuis dans une sorte de mépris et d'oubli, où il est sensible de voir pourtant que les historiens sont allés puiser tour-à-tour, quand ils ne se sont pas répétés eux-mêmes. Ce monument historique, le plus ancien que nous ayons sur la vie du fameux connétable, est un énorme poème de vingt-cinq mille vers, non moins, sorti de la plume féconde d'un trouvère picard du XIVe siècle, appelé Cuvelier, et dont le gouvernement français a ordonné, il y a un an, la publication. A l'aide de ses longues tirades, uniformément rimées, et des variantes du manuscrit dit de Trueller qui l'accompagnent nous allons reprendre le récit d'un des épisodes de la guerre de succession contre les Anglais, qui nous est particulier ; et sans oublier les autres chroniques qui peuvent le compléter, nous allons tâcher, par la reproduction du langage attribué aux divers personnages dans le poème presque contemporain, de rendre aux hommes et aux choses la physionomie qui leur est propre, et qui nous semble, par une délicatesse d'expression, avoir été plus d'une fois altérée. La glorieuse victoire de Cocherel venait d'être remportée sur les Anglais, par Duguesclin, le jour même du sacre de ce roi dont il devait, suivant la ballade, rehausser si noblement l'escu d'azur à trois fleurs de lis d'or. Purger la Normandie des débris des bandes Anglo-Navarraises, les rejeter à la mer, leur ravir successivement tous les points que la trahison de Charles-le-Mauvais leur avait livrés dans notre presqu'île voilà ce que, sans s'attarder après sa victoire, l'infatigable Breton commanda de faire à son armée. Son serment juré par Jésus-Christ, roi du Paradis, qu'il ne sortirait du Cotentin, que quand le dernier Anglais en aurait été chassé, il fit de suite filer ses troupes sur Valognes, dont l'ennemi était depuis longtemps en possession. Guillaume Boitel commandait l'avant-garde, tandis qu'au gros de l’armée, sous les ordres du connétable, on remarquait les frères Ollivier et Alain de Mauny, le comte d'Auxerre le Chevalier-le-Ver, Eustache-de-la-Houssiac, le Bègue-de-Villaines et Alain-de-Beaumont. Aux approches de la ville, l'avant-garde tomba dans une embuscade ; mais s'étant relevée vigoureusement, elle tua de 120 à 140 hommes aux Anglais et les mena battant jusques dans la place, où ils jetèrent l'épouvante. Aux cris de fermez les portes ; voici le diable qui vient, Bertrand sans merci, Bertrand, cœur de serpent ! partie de la population se jeta aussitôt dans les bois d'alentour, tandis que l'autre se mit à couvert derrière les murailles du château. La ville, comme on le sait, était ouverte ; mais son château, qui renfermait, au dire de notre chroniqueur une tour bâtie par Clovis, était loin d'être, d'après le même, une bicoque indigne d'une armée royale, ainsi qu'on le lit dans la chronique de Le Febvre, prévôt et théologal d'Arras. Ce chastel était bon et noblement fondé. Aussi ne se rendit-il pas à la première sommation.

          Un quart-d‘heure après la rentrée de la garnison, et sans qu'elle eût eu le temps de faire d'autres préparatifs de défense que d'envoyer précipitamment à Saint-Sauveur-le-Vicomte et à Carentan, avertir les troupes anglaises qui y séjournaient, du mouvement de Duguesclin, l'investissement en avait lieu, et l'armée française se logeait dans tous les hôtels de la ville. Cependant Duguesclin, ayant fait crier par les siens au gouverneur de ne jeter aucun trait, et s'étant avancé, à portée de voix, sur le revers du fossé, le pourparler suivant s'engagea entre les deux chefs !

          - Châtelain, il me faut la place et son riche donjon. A ces conditions vous aurez vie sauve ; mais, si je les prends de force, je vous ferai mourir comme des larrons.

         - Pour avoir la place, répondit le gouverneur, dont le nom est resté inconnu, mais qui, d'après Cuvelier et Trueller, appartenait à une puissante maison d'Angleterre, il faut la prendre ; or, je ne vous estime pas la valeur d'un bouton ou d'une glane d'ognon, et jamais vous n'y mettrez le pied tant que j'en aurai la garde.

         - J'entends votre raison, répliqua Bertrand, irrité sans doute de cette injure ; mais que, vous veuilliez ou non j'aurai le châtel, et une fois que je l'aurai, je vous tordrai â tous la tête sous le menton, si bien que vous n'aurez jamais besoin de chaperons pour vous couvrir la nuque.

          Après ces provocations réciproques, il ne restait plus qu'à se disposer de part et d'autre, à l'attaque et à la défense. Les archers échangèrent aussitôt quelques volées d'arbalètes. Mais ce fut en pure perte de la part des assiégeants. La tour du château, gardée par cent soudoiers, tout couverts de casques, et les remparts, bien pourvus de projectiles, convainquirent bientôt le connétable de l'inutilité de ces premiers efforts. Afin de les rendre plus efficaces, on fit venir six engins de Saint-Lo, et on les mit immédiatement en batterie. Mais cette tentative plus sérieuse n'amena encore aucun résultat. Les murs étaient tellement solides qu'ils pouvaient braver le choc des plus gros blocs de pierre, lancés par ces machines. L'insolence des assiégés s'accrut alors de la pure stérilité de l'attaque, et ils en firent une dérision. Sitôt que le pierrier était mis en jeu, une de leurs sentinelles placée dans la guérite du donjon, agitait une cloche pour avertir les assiégés, et, après le coup, un d'entre eux essuyait avec une serviette blanche, la place qui avait été touchée en criant aux assiégeants. Vous avez grand tort de noircir nos belles pierres.

          La mine que l'on tenta ensuite de pratiquer fut bientôt abandonnée, à cause de la nature du sol de carrière sur quel le château était construit.

          Ces difficultés ayant rebuté la plupart des chefs de l'armée française, Duguesclin les rassembla en conseil, et leur proposa de renoncer au siège comme étant impraticable dans l'état actuel de ses ressources. De tristes nouvelles venaient, dit-il, de lui arriver de Bretagne. Le château d'Auray était en ce moment tenu en échec par le comte de Montfort, avec l'assistance de Jean Chandos et de Robert Knole ; et il était de la dernière importance de conserver cette place à Charles de Blois. La gravité des événements commandait ainsi cette diversion. Mais les seigneurs ayant répondu : que quand ils seraient aux ordres de Charles de Blois, Ils sauraient les exécuter, et qu'étant pour le moment à ceux du duc de Normandie, il était de leur honneur de faire rentrer le château de Valognes sous sa domination, il fut résolu, que, quoiqu'il en coutât, on l'emporterait. L'assaut fut donc immédiatement donné. Le gouverneur cependant, qui de son côté avait tenu conseil, et que les menaces de Duguesclin commençaient à intimider s'étant montré aux créneaux, et ayant réclamé une conférence, celui-ci dirigea son cheval du côté du fossé, et prêta l'oreille. Voulez-vous entrer en marché, dit-alors le gouverneur, comptez-moi trente mille florins, et le château est à vous.

          — Par ma foi, châtelain, point de chicanes, répondit Duguesclin. Je vous ai dit ma résolution, et jamais vous n'embourserez un denier de moi. S'il faut rester ici tout un an, et y geler tout l'hiver, nous y resterons et nous y gèlerons. Et par Dieu du reste les bons hôtels ne nous manquent pas ici. Je les ferai garnir de pain et de bon vin clairet. On fera de menue provision de chair fraiche qu'on salera au besoin, et nous nous chaufferons à notre aise avec tous ces bois-là. Mais quand viendra l’été, si je vous puis attraper, par la Vierge Marie, faites compte de la pendaison. Je n'ai en attendant que six engins ; mais j'en aurai deux fois autant dans quinze jours, et il n'en restera pas un à Caen, si d'ici à trois jours vous ne vous êtes rendu à devoir. Passé ce délai, je ne vous ferai pas courtoisie.

         Frappé de ce ton d’assurance, le gouverneur demanda un armistice, d'un instant pour aller en conférer avec les siens. Or, après leur avoir remontré que ce serait folie à eux de s'obstiner à défendre plus longtemps le château contre l’armée de Duguesclin, il rapporta bientôt pour réponse que la capitulation aurait lieu à la condition qu'on aurait vies et bagues sauves, et que chacun pourrait se retirer en toute sureté avec ses richesses, où il lui conviendrait d’aller.

          « Par la foi que je dois à St-Denis, je vous tiens pour sages répondit Duguesclin, et il alla aussitôt annoncer cette heureuse nouvelle aux seigneurs de sa suite. Le lendemain, après le soleil levé, la porte du château fut ouverte et le pont-levis abattu. La garnison alors évacua la place et se dirigea, partie sur Cherbourg et partie sur St-Sauveur. Mais au moment où les clefs étaient apportées, les troupes françaises, sans respect pour les vaincus, voulurent répondre par une moquerie à celle qu'ils avaient impatiemment endurée, et s'oublièrent jusqu'à poursuivre de leurs huées les présomptueux défenseurs du château. Il était impossible que cet affront ne soulevât dans le cœur de ces derniers chevaliers du 13e siècle, qui portaient haut la tête et savaient s'estimer, quelque noble indignation. Il s'en trouva huit qui la ressentirent en même temps. Amis, amis, s'écria l'un d'eux, pour des gentilshommes, voilà trop de bonté, et ce fait nous sera reproché toute notre vie. Pour moi, j'ai maintenant plus cher d'être mort que de rendre jamais ce château. Il y a des vivres pour plus de dix mois, rentrons et gardons-le bien, si vous voulez m'en croire. Commandez ! répondirent les autres, et aussitôt ils rentrèrent dans la place. En ce moment Duguesclin, accompagné de ses chevaliers et de ses écuyers, s'avançait couvert d'une éclatante armure, pour assister à sa reddition. Mais avant qu'il fût arrivé sur le glacis, la porte s'était déjà refermée. Etonné de ce contre-temps, il n'en poussa pas moins en avant, et arriva en présence du petit groupe d'Anglais réuni aux créneaux. Mais ouvrez donc i ouvrez ! cria-t-il en même temps. Par quels mille diables êtes-vous retournés ? Si vous avez oublié quelque chose, emportez-le donc ; vous avez bon congé.

          — Sire, allez-vous-en, répondit-on du château. C'est trop longtemps se moquer et gaber de nous. Jamais vous n'aurez ce château tant qu'il y aura dedans âme qui vive. Ceux qui sont partis étaient de trop, et ne nous servaient à rien. Nous sommes huit et c'est assez. Nous avons ce qu'il faut de vivres, et l'août se passera sans que nous soyons affamés. Ainsi prenez vos mesures : vous ne mettrez jamais le pied ici tant qu'il y aura à manger. Certes, gars, répliqua le Breton colère, vous mentez, Je souperai ici ce soir, et vous jeûnerez dehors. Il n'avait pas dit, que le cri à l'assaut I à l'assaut ! retentit dans tous les rangs de l'armée, française, et que la trompette sonna la charge. Pendant que les arbalétriers font pleuvoir une grêle de traits, les autres soldats plantent leurs échelles contre les murs et les frappent à coups de houes et de marteaux. Mais c'est à peine s'ils parviennent à en faire voler quelques éclats, tant les pierres sont dures et bien liées ensemble. L'assaut va manquer comme les autres, lorsqu’heureusement on découvre une porte secrète, de fer qui communique du rempart au donjon. On saisit aussitôt cette ressource, et la porte rompue, livre bientôt passage aux assiégeants.

         C'est en vain que les huit braves réunissent leurs efforts et se font un dernier rempart de leurs épées, les pennons de Duguesclin sont déjà plantés sur le donjon : et tant est compacte la foule qui les serre et les étreint, qu'ils ne peuvent pas même y trouver la mort glorieuse qu'ils ambitionnent. Ici le trouvère Cuvelier se tait, sans essayer comme on l'a fait après lui, de justifier Duguesclin et de pénétrer ses sentiments. 

         Après avoir dit qu'ils furent conduits devant le château et décapités tous huit, il ajoute seulement qu'ils n'auront plus besoin désormais de chaperons à leurs têtes. C'était ce qu'avait juré Duguesclin. » [8]

     

         « Le traité de Guérande, conclu le 12 avril 1365, remit Valognes entre les mains du roi de Navarre, qui le posséda jusqu'en 1378. Valognes, commandé par Guillaume de la Haie, se soumit le 26 avril 1378 à Du Guesclin, à Charles de Navarre et au duc de Bourgogne ; la garde en fut confiée à Jean de Siffrevast. » [5]

     

         « La seconde phase de la guerre de Cent ans, marquée entre 1418 et 1450 par l'occupation des armées anglaises, est moins mouvementée. Seuls les trois sièges successifs de 1449 et 1450 entraînent leur nouveau lot de morts et de destructions. » [3]

     

         « Au mois de mars 1450, Thomas Kiriel, débarqué à Cherbourg, qui appartenait aux Anglais, avec 3.000 soldats, vint assiéger Valognes ; cette ville était défendue par Abel Rouault, gentilhomme du Poitou ; après trois semaines de siège, il fut forcé de se rendre (12 avril). Quand le comte de Clermont, qui venait à son secours, apprit cette nouvelle, il se retira dans le Bessin ; Thomas Kiriel, après la prise de Valognes, alla se faire battre à Formigny, le 15 avril, par le connétable de Richemont et le comte de Clermont. Le temps qu'il passa à faire le siège de Valognes contribua puissamment au gain de la bataille, parce qu'il permit aux Français d'empêcher la jonction des deux armées anglaises. [5]

     

    Photo ci-dessus : restitution sous forme de maquette de l'aspect du château à la fin du 17e siècle, http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html

     

         Valognes ne tint pas longtemps après la bataille de Formigny ; le comte de Dunois s'en empara presque sans coup férir, et les cent cinquante Anglais qui formaient sa garnison se retirèrent à Cherbourg, qui fut pris lui-même le 12 août de la même année. » [5]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)     « La ville, offerte en apanage à Jeanne de France, fille du roi Louis XI, connaît un net essor à compter de la seconde moitié du 15e siècle. Tandis que le château et l'église paroissiale sont partiellement reconstruits, qu'un hôtel Dieu et un couvent de moines cordeliers sont fondés, l'artisanat du cuir et du drap se développe et les premiers hôtels particuliers apparaissent. Ce mouvement se prolonge tout au long du siècle suivant, sans que la violence des guerres de Religions ni les conflits de la Ligue ne compromettent le rang de petite capitale économique et administrative que Valognes avait désormais acquis. » [3]

     

         « La ville abrite à partir du 15e siècle plusieurs congrégations religieuses : des Franciscains de 1469 à la Révolution, des Capucins de 1630 à la Révolution, des Bénédictines de 1626 à 1792, puis à nouveau en 1810. » [1]

     

         « 1573 : le château est assiégé par le comte de Montgommery, chef des protestants. Il résiste pendant vingt-quatre jours, sans céder. » [2]

     

         « En 1649, le comte de Matignon fait le siège du château de Valognes pour le compte des Frondeurs. À la tête de six à huit mille hommes, il commence le siège le 20 mars, soutenu par la milice des bourgeois de Cherbourg dirigée par Callières, le 23 mars, et l'artillerie le 24. Le gouverneur de la place, le marquis Bernardin Gigault de Bellefonds, se rend le 5 avril avec ses deux cents soldats. » [1]

     

         « Huit jours après, le démolition du château commence, qu'un ordre venu du roi arrête peu après. On peut encore voir « un grand donjon, des courtines, cinq grosses tours avec des fossés de soixante pieds de profondeur, tel à peu près qu'ils étaient au 15e siècle ».

         Le 18 janvier 1689, 300 hommes envoyés par Vauban, sur ordre du Roi, sous la responsabilité de l'intendant de Gourges. achèvent la démolition, « ne conservant que la maison du gouverneur et la chapelle ». Le château est détruit, mais il reste encore la porte, le pont, six grandes courtines et le donjon .

         En 1771, Robert de Hesseln note : « Actuellement, on achève de détruire toutes ces ruines ; on comble et l'on aplanit tous ces fossés pour y faire une belle et grande place qui sera toute plantée d'arbres au pourtour... On perce un grand chemin droit pour aller à Cherbourg... et un autre pour aller en ligne droite à Montebourg. Valognes et tous les environs sont remplis de souterrains bien voûtés, mais effondrés en plusieurs endroits : ils servaient sans doute de communication au château, dans les temps de guerre.

         1788 : les dernières ruines sont détruites. » [2]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

         « Les plans conservés, reflétant l'état des fortifications lors de leur destruction, entreprise en 1689, montrent un édifice qui, depuis le milieu du 15e siècle, avait été considérablement modernisé et adapté aux nouvelles techniques de sièges. Le "riche donjon" évoqué par Cuvelier reste identifiable dans l'angle nord-est, précédé par une barbacane contrôlant l'accès au château depuis la ville. L'édifice de plan quadrangulaire est jointif au sud avec un ouvrage d'entrée muni d'un escalier en vis. Sur ces plans, le donjon présente un décrochement correspondant à une division interne par un mur de refend. Il abritait un puits et était flanqué sur un angle d'un escalier en vis logé dans une tour circulaire hors-œuvre. Nous savons par un procès verbal de visite de 1618 et les témoignages relatifs à sa destruction que ce donjon, mesurant 8 toises sur 5, comportait un rez-de-chaussée voûté abritant une cuisine munie d'une cheminée et d'une armoire. Il possédait des chambres à l'étage, équipées de fenêtres et de latrines. Ces éléments le définissent donc comme un exemple de tour résidence de moyenne importance. La tour carrée visible dans l'angle nord-ouest de l'enceinte correspond peut-être à la " grosse tour nuefve " désignée ainsi dans les comptes de 1368 par opposition à une tour " ronde " voisine. La tour circulaire située à l'angle opposée, contenant un escalier en vis intérieur, peut également être attribuée avec vraisemblance à la phase d'aménagement du 14e siècle. En revanche, la tour d'artillerie polygonale qui fait suite et l'avancée bastionnée de forme triangulaire située côté sud constituaient des apports postérieurs à la guerre de Cent ans.

         Malgré la destruction engagée en 1689 sur ordre de Louvois, le logis qui occupait initialement l'enceinte castrale fut maintenu jusqu'à la fin du 18e siècle, « en considération du maintien d’un gouverneur dans cette ville, capitale du Cotentin » (édit royal de 1717). Le titre revenait alors à Adrien Morel de Courcy, qui recevra également, en 1730, la charge de capitaine garde côte de la Hougue. " [4]

     

         « La ville prospère durant le 17e et le 18e siècle et devient la ville principale du Cotentin... » [1]

         On la surnomme « le « petit Versailles normand » grâce à ses hôtels particuliers. En effet (...) la capitale du Clos du Cotentin concentra une bourgeoisie et une noblesse de robe considérable, pour lesquelles furent construits de nombreux hôtels particuliers. » [7]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche) LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

     

    Deux dessins à gauche : État de la place du château et du logis du gouverneur vers le milieu du 18e siècle,  ; Félix Buhot, étude pour "Le couvre feu", vers 1870, extrait du site : http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html

     

         « Sous le règne de Louis XV, de grands projets de place royale furent élaborés par les ingénieurs du roi et la municipalité valognaise. Faute de ressources suffisantes, cette ambition ne fut cependant jamais satisfaite ; aucun des édifices censés venir s'implanter sur la périphérie de cette place ne fut édifié et son aménagement se limita à un arasement général et la création, de part et d’autres, de deux longues terrasses plantés d’arbres. » [4]

     

         « Un bunker allemand de télécommunication est installé sur la place durant la seconde Guerre mondiale. » [2]

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)     « Valognes a beaucoup souffert au cours de la bataille de Normandie, particulièrement lors du bombardement du 21 juin 1944. L’église Saint-Malo du 14e siècle, qui a abrité le seul dôme (1612) d’architecture gothique de France, a été partiellement détruite pendant la bataille. » [1]

     

         « L’événement majeur du 20e siècle demeure le traumatisme provoqué par les bombardements américains de juin 1944, qui anéantissent une grande partie de la ville. Les travaux de la Reconstruction, menés avec intelligence, ont toutefois su donner aux quartiers détruits un aspect agréable, jouant de contraste et d'harmonie avec les vestiges du passé. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de Wikimanche

    [3] Extrait de http://www.mairie-valognes.fr/web/lhistoire_de_valognes.html

    [4] Extrait de http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html

    [5] Extrait de http://www.normannia.info/cgi-bin/aurweb.exe/normannia/rechdoc?tex=jl

    [6] Extrait de http://www.otbv.fr/tourisme-cotentin-histoire-valognes-normandie.html

    [7] Extrait de http://www.manchetourisme.com/valognes-clos-du-cotentin

    [8] Extrait du Journal de Valognes n°17 du 25 avril 1841 – article de A. Delalande : Sièges et prises des Châteaux de Valognes, de Carentan et des Ponts d'Ouve, 1364.

     

    Bonnes pages :

     

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11850

    O http://www.normannia.info/cgi-bin/aurweb.exe/normannia/rechdoc?tex=jl

    O http://closducotentin.over-blog.fr/article-le-chateau-de-valognes-67711837.html

     

    LES REMPARTS DE VALOGNES (Manche)

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    1 commentaire
  • Merci à l'association " Les Amis d'Harcourt " qui ont mis en ligne la conférence de David Farcy, professeur d'histoire, sur " Brionne au Moyen Âge ". Cela m'a permis de construire ce chapitre sur Brionne : [3]

     

    http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf

     

     

     LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure) LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure) LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure) LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure) LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)

     

         " Brionne. Il n'est pas étonnant que l'ancien « Breviodurum » ait gardé plusieurs vestiges des travaux militaires destinés à sa défense, ainsi qu'à la surveillance de la vallée de la Risle. Ce n'est pas ici la place d'insister sur les nombreuses découvertes d'antiquités de tous les âges et spécialement des époques gauloise et romaine, faites à Brionne. Elle démontrent, néanmoins, l'importance de ce centre et la nécessité qui s'imposait d'en sauvegarder la prospérité par une organisation militaire puissante.
          Deux enceintes fortifiées ont été signalées sur cette commune.

         1°) Sur la rive gauche de la Risle, un éperon barré, appelé « camp du Vigneron », domine les hameaux de Cauville et des Fontaines à l'Ouest, et l'agglomération de Brionne au S.-E. Il a été cité dès 1822 par A. Le Prévost, puis par Gadebled en 1840, sous le nom de 4 Tombeau des Druides » (Ribard et Gaillard), ce qui indique l'existence de sépultures et probablement d'un monument mégalithique.
          Une autre tradition en fait remonter l'origine à Guillaume le Conquérant, il est certainement plus ancien. Il se trouve, en effet, placé entre les deux branches d'une voie romaine venant de Médiolanum et l'on y a trouvé de grande quantités d'objets romains.
          2°) En face, sur la rive droite de la Risle, existe un camp dit « camp du Parc », de forme trapézoïde. Cette vaste enceinte qui occupe le sommet d'un promontoire, au Nord de Brionne, s'étend à l'Ouest sur les pentes qui descendent à la Risle, et à l'Est sur celles qui dépendent de la vallée du Bec. Du côté Sud et du côté Ouest le retranchement est doublé d'un mur fait de gros silex, dont on retrouve les traces sur plus de 500 mètres de longueur son épaisseur atteint 0,80 cm. Il est peut-être plus récent.
          Plus près de Brionne, sur la colline qui domine le bourg se voient les ruines imposantes d'un donjon féodal.
          La Commission des Enceintes a mentionné le « camp romain de Montchal ». Il s'agit, croyons-nous, du camp du Parc, situé dans le Bois de Mont-Mal ce qui explique l'erreur orthographique probable.
    Delisle et Passy Op. Cit., t. I, p. 60 et 137. Charpillon et
    Caresme Dict. de l'Eure, t. I, p. 583. Bordeaux : Verneuil,
    Le Neubourg, Pont de l'Arche (Séances génér. de la Soc. Fr. d'Archéol., 1854-1855, dans le dépt de l'Eure, tirage à part, p. 40).
    L. Coutil : Inv. des Menh. et Dolm., etc. (Bull. S. A'. E. P., t. IV, 1896, p. 90). Id. 30e Rapport Comm. des Enc. (Bull. S. P. F., t. VI, 1909, p. 350) et 49e Rapport (lbid., t. VIII, 1911, p. 429.) ID. Archéol. gaiû. etc. arr. de Bernay, p. i83 à 188. Fig. A. De mortillet - Camps et Enc. de Fr. (L'Homme préhist., t. IV, 1906). Inv. bibl. de la Comm. des Enc. de Fr., loc cit., p. 152. Harcourt. Ancien château fort entouré de fossés.
    Delisle et Passy : Op. cit., t. H, p. 237. Alm.-Ann. de l'Eure,
    191C, p. 467. " [6]
     

     

         « Fondation celtique, cette cité doit son existence urbaine au carrefour de voies antiques qui s’y croisaient. La situation privilégiée du site fit de Brionne l’objet de nombreux enjeux : le duc Richard Ier céda la ville à son fils Godefroy. Assiégée par Guillaume le Conquérant durant trois années (1047-1050), la ville était alors resserrée sur l’île formée par les deux principaux bras de la Risle et défendu par un château de pierres et de bois érigé en fond de vallée. » [1]  

     

           Les ruines du donjon de Brionne, érigé au 12e siècle, s’élèvent sur une pointe de coteau. Elles dominent toute la ville offrant ainsi de nombreuses perspectives sur l'ensemble de la vallée de la Risle. [NdB

     

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    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)  LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)

     

    Plan hypothétique des fortifications de Brionne ; Blason par A.T-2013 Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape.iLe code de ce fichier SVG est valide. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30071764

     

          « Les historiens pensent qu'il existait un fort à l'époque romaine, à ce carrefour important entre Lisieux, Pont-Audemer, Rouen et Évreux. (…) Selon Robert de Torigni, Godefroi [ou Geoffroy], fils naturel du duc Richard Ier de Normandie, reçut probablement le titre de comte d'Eu du duc Richard II, son demi-frère. Par contre, son titre de comte de Brionne est douteux. Si Orderic Vital écrit que le père de Godefroi lui donna le château et le comté de Brionne, Robert de Torigni parle plutôt d'une simple cession de la forteresse, de plus par volonté de Richard II. Ce qui est sûr, c'est que Godefroi était au moins le châtelain de Brionne. » [2]  

     

          « L'administration de Brionne fut [ensuite] confiée à Guillaume, comte d'Exmes, tuteur de Gilbert, fils de Godefroy. » [1] 

     

          « Gilbert, comte de Brionne est assurément un des grands personnages de son temps. Il survit non seulement à son oncle Richard II, mais encore à ses cousins Richard III et Robert Ier. Il se marie de bonne heure et a deux fils, l’aîné Robert et le second Baudouin. » Conférence de David Farcy [3]  

     

         " En 1033, le chevalier Herluin participa à une bataille avec le comte Gilbert de Brionne. Il s'ensuivit une déroute au cours de laquelle Herluin, menacé pour sa vie, fit le vœu de se consacrer à Dieu s'il parvenait à s'échapper et créa en 1034 l'abbaye du bec Herluin à quelques kilomètres de Brionne."  [1] 


         
    « Nommé tuteur (du duc) Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant), après l'assassinat du duc Alain III de Bretagne, Gilbert est assassiné fin 1040 par Robert, fils de Giroie sur l'instigation de Raoul de Gacé. »
    [2]  

     

         "  La date de la construction du premier château de Brionne «... est très incertaine mais on peut estimer qu’elle correspond à la première grande campagne de construction de châteaux médiévaux en Normandie. Campagne notamment entreprise par les ducs Richard Ier et Richard II. Il est possible de considérer le château primitif de Brionne comme l’une des toutes premières fortifications défensives de la vallée de la Risle dès 933 et la sédition de Riouf et des normands païens localisés dans l’actuel Basse-Normandie et qui se sont dressés contre le Duc Guillaume Longue épée. Plus tard ce château a du faire l’objet de modifications techniques, sûrement au tout début du 11e siècle, puisque les contemporains nous le décrivent comme constitué d’un soubassement en pierres, relativement remarquable à l’époque puisqu’il impressionne les chroniqueurs.

         Il prend vraisemblablement la forme d’un bourg castral entre les deux bras de la Risle qui en renforcent l’aspect défensif... »

    Conférence de David Farcy [3]

     

          « Au milieu des années 1040, Gui de Brionne [ou de Bourgogne, cousin du duc Guillaume] possède les importants châteaux forts de Brionne, sur la Risle, et de Vernon, sur la Seine. Il les a reçu après la mort de Gilbert de Brionne, tuteur du duc Guillaume. Il a aussi reçu la seigneurie de Brionne avec le titre de comte. [Révolté contre le duc Guillaume et] Blessé à la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047, il échappe à la capture sur le champ de bataille. Il se réfugie alors dans son château de Brionne, avec une importante troupe armée, et en renforce les fortifications. » [2]  

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)

    Ci dessus en 1048 à Brionne Guillaume fait le siège du château de son cousin, le conspirateur Guy. Au Bec-Hellouin, Guillaume rencontre Lanfranc dont il appréciera les grandes qualités. Image extraite du blog http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-02-a112524080 

     

          « ...Cette guerre d'un seul jour fut certes très avantageuse et remarquable pour tous les siècles, en ce qu'elle établit un exemple terrible, abattit par le fer des têtes trop élevées, renversa par la main de la victoire beaucoup de repaires de crimes, et assoupit pour long-temps chez nous les guerres civiles. S'étant honteusement échappé, Gui gagna Brionne, avec un grand nombre de chevaliers. Cette ville, et par la nature du lieu et par des fortifications de l'art, paraissait inexpugnable ; car, outre les autres remparts que la nécessité de la guerre a accoutumé à construire, elle a une enceinte de pierre, dont les combattant se servent comme de citadelle, et est entourée de tous côtés par le fleuve de la Risle, qui n'est guéable nulle part. Le vainqueur, ayant promptement poursuivi Gui, pressa étroitement cette ville par le siège, et fit élever des tours sur les rives du fleuve séparé là en deux parties. Ensuite, effrayant les ennemis par des attaques journalières, il leur interdit entièrement les moyens de sortir. Enfin, le Bourguignon, succombant à la disette de vivres, envoya des intercesseurs pour implorer la clémence du duc, qui, touché par la parenté, les supplications et le malheur du vaincu, ne voulut pas exercer une vengeance plus sévère. Ayant reçu de lui le château, il lui permit de demeurer à sa cour. Pour des motifs raisonnables il aima mieux remettre le supplice à ses associés, qui auraient bien mérité la peine capitale. Je vois que, dans un autre temps, il punit par l'exil Nigel, qui l'offensait méchamment. Gui, pour se dérober au chagrin de la honte, retourna de lui-même en Bourgogne. » [4]  

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)      « Selon Guillaume de Poitiers et Guillaume de Jumièges, il s’agit d’une formidable forteresse quasi imprenable. Guillaume choisit la patience pour épargner à ses soldats des assauts inutiles et fait vraisemblablement ériger deux contre châteaux sur les hauteurs de Brionne. Le premier est localisé sur le site de l’éperon barré du Bois du Vigneron et son tracé subsiste encore (campagne de fouilles) et son pendant est probablement l’enceinte circulaire qui entoure encore actuellement le site du donjon. Ce fossé paraît en effet hors de la logique de la construction défensive militaire du donjon carré bien postérieur.

     

    Plan ci-dessus des enceintes de Brionne extrait de extrait de Brionne au Moyen Âge PDF voir ci-après.

     

          Il paraît acquis qu’en 1050, les assiégés se rendirent par lassitude plus que par manque de vivres, qui continuèrent d’être envoyées dans le château. Guillaume semble avoir épargné les Brionnais et conservera cette citadelle, vraisemblablement intacte jusqu’à sa mort. 

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)

    Document ci-dessus extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 Par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

     

          Il faut attendre 1090, pour que dans les troubles de l’héritage dynastique laissé par Guillaume à ses enfants, on ne retrouve le comté de Brionne au cœur d’une guerre violente. Le comté de Brionne avait été confié à Roger de Bienfaite, petit fils du comte de Brionne et fils de Richard de Bienfaite, l’un des héros de la victoire de Hastings, puissant seigneur anglo-normand.  

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)      Mais Robert Courteheuse change d’avis en 1090 et décide de confier le comté de Brionne à un autre vassal, le comte Roger de Beaumont en dédommagement du château d’Ivry confié au pouvoir ducal. Dans la semaine de la Pentecôte de l’an 1090, l’armée ducale vient mettre le siège devant Brionne. Le comte Roger de Beaumont et son fils ont convoqué leurs vassaux des seigneuries de Pont-Audemer et de Beaumont, et commencent dès leur arrivée à assiéger la place.

          Le comte de Brionne, Robert de Bienfaite s’est enfermé avec quelques chevaliers dans la place forte, qui se trouvait encore entre les deux bras de la Risle, celle que Wace, Guillaume de Jumièges et Guillaumes de Poitiers nous ont décrite. Gilbert du Pin, qui commande les troupes des Beaumont est mortellement touché à la tête. Les assaillants doivent alors employer les grands moyens. A l’aide de traits incendiaires, ils décident de viser la toiture du château, faite d’essentes de bois. Il s’agit là d’un siège intéressant, car c’est une des premières mentions d’une nouvelle technique militaire de siège, Le siège commence par la construction d’un « fornax fabrile », foyer de forge, élément indispensable pour porter à l’incandescence les projectiles métalliques, les missilia, que les assiégeants lancent en direction de la toiture d’essentes et de chaume desséchées du château primitif de Brionne.

          C’est durant cet assaut que le château de Brionne n’est pris qu’en une seule journée, alors que Guillaume avait attendu trois longues années. En 1090, la prise du château de Brionne n’est qu’une formalité pour Meulan et son père Roger de Beaumont. Il est vrai que les moyens sont radicaux. On peut donc estimer que la forteresse de Brionne ne correspondait déjà plus aux exigences militaires de cette fin de 11e siècle, et que, fortement endommagée par cette violente attaque, il fut peut-être décidé de la raser entièrement. »

    Conférence de David Farcy [3]

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)      « En 1094, Roger meurt et son fils reprend la succession de ses importantes terres normandes qui comprennent notamment les châteaux de Pont-Audemer, Brionne et Beaumont(-le-Roger).


         
    Le donjon que nous voyons aujourd'hui a probablement été érigé par Robert Ier de Meulan, seigneur de Brionne, en remplacement d’une fortification plus ancienne située sur un îlot de la Risle, au cœur du bourg, et qui avait subi au moins deux sièges en 1047 et 1090. »
    [2] 

     

         « Le comte de Brionne, Galéran de Meulan et ses places de Pont-Audemer, Beaumont, Brionne et Vatteville restent fidèles au roi. Mais à partir de 1121, il semble qu’il change de camp et qu’il se décide à soutenir le parti de Guillaume Cliton, que vient juste de rejoindre le roi de France, Louis le Gros.

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)     Depuis la ville de Brionne, Galéran pille et incendie tout ce que possèdent les partisans du roi d’Angleterre. Il vient de perdre ses châteaux de Pont Audemer et de Montfort. Il est fait prisonnier le 26 mars 1124. Pourtant le sénéchal du comte de Brionne, Morin du Pin, fortifiant ses châteaux engage la résistance face au roi. Celui-ci met le siège devant la ville de Brionne au mois d’avril 1124. »

     

    Ci-dessus, carte montrant les étapes de la rébellion normande contre Henri Beauclerc 1123-1124 extraite de https://www.assorhistoire.com/normannia-l-epte-des-vikings-aux

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)     « Pour certains auteurs, plusieurs indices laissent penser qu’une muraille ceinturait la ville de Brionne et il est fort probable que le donjon de Brionne fut déjà construit à l’emplacement qu’on lui connaît aujourd’hui. L’évolution de l’architecture militaire a certainement conduit les comtes de Brionne à construire un donjon carré s’inspirant de ce qui se fait en Angleterre. Une fusion des techniques de construction entre la Normandie et l’Angleterre, depuis 1066, a sûrement permis de réemployer l’enceinte urbaine du bourg castral, entre les bras de la ville jusqu’à l’ancien contre château cité précédemment. On aurait l’idée d’une enceinte vaguement triangulaire partant du donjon jusqu’au petit bras de la Risle.

          Plusieurs indices convergent, Orderic Vital, mentionne qu’Henri Ier, assiégea la ville de Brionne au mois d’avril 1124. Devant la résistance de la garnison, toute la ville fut brûlée avec ses églises.

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)     Siméon de Durham, auteur contemporain, décrivant les combats menés par les troupes du roi, assure qu’il brûla la ville, mais qu’il ne put s’emparer du donjon. Le roi, irrité de la longue résistance des Brionnais, fit crever les yeux du gouverneur de la place. Cet épisode renforce bien l’idée que la ville était fortifiée. Il fait construire deux énormes beffrois mobiles, qui approchant des remparts, lancent des projectiles incendiaires qui détruisent la ville et ses églises, obligeant les assiégés à capituler. »

    Conférence de David Farcy [3]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Edouard frère (Rouen) 1830-1843

     

          « Philippe Auguste s'en empare en 1194. Il est partiellement détruit en 1735 pour la construction de moulins sur la Risle.

         La ville de Brionne entreprend des travaux de consolidation de l'édifice de 1994 à 1996. A la même époque, des recherches architecturales sont entreprises par M. Brabant. Ainsi, plusieurs pièces de bois ainsi qu'une poutre horizontale sont prélevées en vue d'une datation par la dendrochronologie. » [2] 

     

         « Les analyses de ces deux pièces de bois par le laboratoire de Rennes proposent une date d’abattage probable entre 1107 et 1122, dates probables de construction du Donjon. » Conférence de David Farcy [3]

     

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      « Architecture

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)      Selon toute vraisemblance, le château de Brionne a été érigé à la fin du 11e siècle. Construit sur un plan carré, il possède des murs épais d'environ 1 m à la base, mais cette épaisseur augmente aux angles et sur les côtés, à l'emplacement des contreforts plats extérieurs.

         Seule la façade sud est relativement bien conservée. (…) Il semblerait qu'à la fin du 12e siècle, il fait l'objet de travaux importants : ainsi, il reçoit un double revêtement, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, de pierres de taille. (…)

     

    Ci-dessus : Brionne (27), « Le Vieux-Château » : plan topographique (Bruno Lepeuple). in " Les fortifications de terre médiévales de Haute-Normandie. Méthodes et premier bilan du PCR 2004-2008 Mediaeval earth fortifications in Upper Normandy: Methods and first report of PCR 2004-2008 - Anne-Marie Flambard Héricher, Gilles Deshayes, Daniel Étienne, Thomas Guérin, Bruno Lepeuple, Jimmy Mouchard et Aude Painchault - p. 225-228

     

         Par ailleurs, la porte qui se trouve dans le mur ouest est certainement ultérieure à la construction de l'édifice, car, à l'époque, les donjons romans étaient habituellement aveugles.

     

    LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)     (…) Enfin, un réaménagement de la partie sommitale du donjon a également eu lieu, entraînant une modification de la distribution intérieure du monument. Certains espaces sont comblés des hourds sont installés, une partie de la voûte est détruite, la cheminée et son conduit sont condamnés, etc...

         Il est à noter que M. de Caumont, dans son ouvrage intitulé "Histoire sommaire de l'architecture religieuse, militaire et civile au Moyen-Age", fait remarquer la présence de trous carrés dans les façades extérieures. Ces trous contenaient des poutres saillantes. Celles-ci supportaient un balcon en bois qui faisait le tour de l'édifice (comparable, sur ce point, au château de Loches qui garde des vestiges d'un pareil balcon en bois). » [2]  

     

    " Brionne (Eure). Le Vieux Château

     

          Entre 1831 et 2001, les ruines du donjon de Brionne ont fait l’objet de multiples études historiques et archéologiques. En 2007, un relevé topographique de la fortification et de ses environs immédiats est venu compléter ces travaux.

          Intégré dans le domaine des premiers comtes normands, Brionne, érigé en comté, est donné en apanage à Geoffroy (fils de Richard Ier) qui le transmet à son fils Godefroy vers 980. Le site où sera construit le donjon est certainement lié, d’abord au blocus du château primitif situé sur un îlot entre deux bras de la Risle, en 1047, qui a nécessité la mise en place de deux contre-châteaux, puis au siège de 1090 dont les événements sont relatés par Guillaume de Jumièges et Guillaume de Poitiers. Après avoir reçu Brionne en échange du château d’Ivry dont il avait la charge, Robert Ier de Meulan ( † 1118), fils de Roger, fit probablement construire un donjon quadrangulaire sur le site d’un des contre-châteaux de 1047. Le site domine le bourg actuel ; il comporte une levée de terre en arc-de-cercle, entourée d’un fossé peu profond et plus marqué au nord. Ce talus qui atteint 102 m NGF est surélevé de 3 m par rapport à la plateforme sous-jacente et présente une longueur maximale de 38,55 m et une largeur maximale de 12,8 m. Assez bien conservé, le fossé sec en U présente une profondeur maximale de 5 m, ainsi qu’une largeur maximale au fond de 8,35 m ; il se referme au NO au contact d’un petit massif maçonné et, à l’extrémité est, pourrait avoir fonctionné avec le fossé conservé au sud. Les caractéristiques de cet ouvrage de terre font écho à la fortification relevée et sondée de l’autre côté de la vallée, au lieu-dit La Côte du Vigneron. Le donjon – qui ne constituait pas l’objet de notre étude – a conservé moins de la moitié de ses maçonneries en plan mais une élévation sans doute proche de la hauteur initiale (env. 17 m). Les dernières datations dendrochronologiques situeraient sa mise en place dans le premier quart du 12e s., entre 1107 et 1122, à l’initiative de Robert de Meulan ou de son fils Galeran, peu avant la révolte de 1123-1124. Maintes fois étudié, le site fortifié du vieux donjon souffre toujours d’approches partielles et non abouties. Néanmoins, la chronologie relative de la mise en place de cet ensemble fortifié se précise. La date de l’édification du donjon quadrangulaire, encore incertaine, reste un des éléments clés pour l’interprétation du site. Le plan topographique et les représentations anciennes (gravures, croquis et cartes postales) permettent de constater un nivellement général de l’assise du donjon au cours du 20e s. (Relevé et étude : Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre, Jimmy Mouchard.) " [5]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de  http://www.ville-brionne.fr/histoire.aspx 

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de la conférence de David Farcy, professeur d'histoire, sur "Brionne au Moyen Âge". http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf

    [4] Extrait de Guillaume de Poitiers ; Vie de Guillaume le Conquérant http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedepoitiers/normands1.htm

    [5] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021 

    [6] Extrait de l'article " Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure " par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22#

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_2_1759000

    O http://www.montjoye.net/donjon-de-brionne

    O https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Brionne

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/brionne.html

     

     

    O http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf (document ci-dessous) 

     
     

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  • LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados) LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados) LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     " Le château de Creully est un édifice construit entre les 11e et 17e siècles à Creully dans le Calvados. Il connut tout au long des siècles de multiples transformations et aménagements. (...)  22 barons de la même famille vont se succéder dans le château de 1035 à 1682. " [1]

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)  LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)

     

    Plan du château de Creully ; Blason par Anno16Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1363523

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     « Le premier baron de Creully, Hamon le Dentu (Hains-az-Dentz) (mort en 1047) était descendant de Rollon, chef d'une région appelée Normandie en 911 sous Charles III après le traité de Saint-Clair-sur-Epte. Il fit édifier sur l'emplacement d'un ancien oppidum gaulois la première forteresse (probablement en bois) dominant la vallée de Seulles. »

         « Vers 1050 : le château ne ressemble pas à une forteresse défensive, mais plus à un grand domaine agricole.

         Son architecture ressemble à celle de l'église de Creully car ces deux monuments sont de la même période... » [1]

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     « Au 12e siècle, Mabile, fille et héritière de Robert-Fitz-Haimon épouse Robert de Caen, fils naturel du roi d'Angleterre (Henri Ier), qui devient ainsi le 3ème baron de Creully. 

         Au 13e siècle, le château revient à la famille de Tillières, alliée par mariage aux premiers barons de Creully. En 1336 éclate la guerre de Cent Ans, Richard V, 12ème baron de Creully, reste fidèle au roi de France.» [2]  

     

     

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     « A l’origine, la résidence comprenait une vaste salle charpentée, s’élevant à dix-sept mètres de haut, séparée d’un collatéral en appentis par une série d’arcades. Cette salle était du type des " hall " (aula) où le seigneur tenait ses assemblées. A ses côtés, formant rempart le long de la vallée, un long bâtiment résidentiel à deux niveaux divisés en plusieurs pièces, accueillait les appartements privés. S’y adjoignaient encore les cuisines et autres communs. La salle basse du 12e s, entièrement voûtée, a été conservée.
         La grande salle (aula) a été réaménagée du 14e au 16e s, divisée sur sa hauteur et dotée d'une façade Renaissance. Mais des traces du hall du 12e s sont encore visibles dans le pignon sud-est (baies bouchées, rampant du toit). » [3]

     

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         « Vers 1360 pendant la guerre de Cent Ans, le château de Creully se modifie en place forte. Au cours de cette période, son architecture va subir des démolitions et reconstructions à chaque occupation anglaise ou française.

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     La tour carrée est surélevée au 14e siècle. Construction de la tour de guet au 15e siècle. Apparition du pont-levis devant l’entrée du donjon, qui sera détruit plus tard (16e et 17e siècles). Fortification de la façade et destruction d’autres bâtiments. susceptibles de mettre en danger les habitants en étant assiégés (écuries, entrepôts, cuisines extérieures)... » [1]

     

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         « A l'issue de la guerre, après la bataille de Formigny, le château revient aux mains de son seigneur légitime, Philippe de Vierville. » [2]

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     « … Le château est ensuite démoli sur ordre de Louis XI en 1461, par simple jalousie. Une légende dit qu'en 1471, Louis XI, de passage à Creully autorise sa reconstruction pour remercier les Creullois de leur accueil chaleureux.

     

         Aux 16e et 17e siècles, les barons l’aménagent. Comblement du fossé intérieur et destruction du pont-levis. Construction de la tourelle Renaissance et des grandes fenêtres sur la façade " période de paix ". [1]

     

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    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     Les communs qui sont d’anciennes écuries datent du 17e siècle.

              En 1682, le dernier baron de Creully, Antoine V de Sillans, trop endetté, vend son château à Colbert, ministre de Louis XIV, qui meurt l'année suivante sans l'habiter.

         De 1682 à 1789, occupation des lieux par la descendance de Colbert.

         À la Révolution, le domaine sera confisqué et vendu à différents riches propriétaires terriens... » [1]

     

     LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)    « La BBC  installe son premier studio d'émission, le 6 juin 1944 dans le château. Il servit également à la diffusion des nouvelles de la bataille de Normandie par la BBC qui installa un studio dans la tour carrée du château (qui, aujourd'hui, abrite le musée de la radio dédié à cette partie de l'histoire.) »  [2]


          " Lors du débarquement de Normandie, Creully se situe à la limite des secteurs de débarquement de Gold Beach (Britanniques) et de Juno Beach (Canadiens). Il est libéré dans l'après-midi du 6 juin 1944 par les 4/7th Royal Dragoon Guards rejoints par les Royal Winnipeg Rifles.

     

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         [ Deux jours plus tard, le 8 juin, général Montgomery installa sa roulotte-quartier général, camouflée sous des meules de paille, dans le parc du château de Creullet. Le 12 juin 1944, Montgomery reçut successivement, dans le Grand Salon du château de Creullet dans lequel il avait établi son nouveau quartier général, Winston Churchill le 12 juin, général de Gaulle de passage à Creullet le 14 avant son discours de Bayeux, le général Eisenhower le 15 et enfin le roi Georges VI le 165. Le QG de Montgommery déménagera à Blay le 23 juin. ]

     

    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     En 1946 la commune de Creully en devient propriétaire. Il est toujours propriété de la commune. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis juin 2004.

         Le château abrite de grandes salles qui servent de nos jours pour différentes manifestations : mariages, concerts, congrès, expositions. " [1]

     

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    Légendes :

     

          " Nous pourrions nous poser la question de savoir si les récits concernant les sires de Creully et les seigneurs de Villiers, leurs voisins, peuvent être considérés comme des légendes ou s'ils sont le résultat d'une réputation qui s'est perpétuée au travers des siècles, réputation facilement entretenue par de pauvres paysans soumis à la tyranie de puissants seigneurs. Les sires de Creully étaient, dit la chronique, féroces coutumiers d'exactions de toute nature, prêts à employer tous les moyens possibles pour atteindre leurs buts. Il n'est question à leur égard que d'accusations de ruses et de violence pour triompher des jeunes filles qui résistaient à leurs avances. Il est dit que l'un d'entr'eux, revenant de la chasse sans avoir trouvé gibier à sa convenance, s'avisa de tirer sur un couvreur au travail sur un toit ; qu'un autre, convoitant la chaumière de l'un de ses sujets et n'ayant pu obtenir le consentement du propriétaire, fit raser la maison et abattre les arbres. En tous temps la triste réputation qui s'attache ici à la mémoire des seigneurs de Creully et de Villiers a atteint des personnages qui s'étaient attirés la haine de leurs sujets. La légende répandue dans l'esprit des populations souvent mal-menées n'a pu qu'en exagérer l'importance. " [5]

     

    La légende de la Dame aux ciseaux 


    LES REMPARTS DE CREULLY (Calvados)     " Nous sommes dans la deuxième moitié du 15e siècle, la guerre de Cent ans venait de se terminer ; le château de Creully était en travaux ; restauration autorisée par Louis XI.
         Au sein du château forteresse, une couturière oeuvrait pour un baron de Creully, un Vierville, et surtout pour la baronne.
    Cette couturière très habile de ses mains confectionnait les plus beaux habits appréciés par les femmes du château. Elle avait réalisé pour elle une houppelande de couleur violette. Une des trois couleurs autorisées, les deux autres étant le noir et le gris ; le rouge et le vert étaient portés que par les nobles. Ce code des couleurs s’appliquait aux enfants de moins de sept ans ; les mâles étaient en blanc et les fillettes en bleu ciel.
         Cette femme nommée « Guillemette » était fort belle ; elle savait s’apprêter de quelques bijoux ; même ses ciseaux de couturière qu’elle portait à sa ceinture étaient affublés d’un morceau de létice.
    Non loin d’une des pièces du château réservées aux gardes, elle fut abordée par le baron lui-même qui souhaitait s’entretenir au sujet de la baronne disait-il. Mensonge car, retirés des yeux et oreilles, ils eurent une aventure car on ne refuse rien au baron.
         Les mois passèrent quand Guillemette rencontra le baron et lui demanda de l’écouter : « ta lignée est en moi comme tu le vois à mon ventre, tu m’as enceinté ».
        Ne voulant admettre cette situation, le baron, encore jeune, sentait la colère montait en lui, injuria la couturière et lui indiqua : « jamais je ne reconnaîtrai cette progéniture ; ce n’est pas un héritier des Vierville ».
          Guillemette, déçue, à bout de nerfs, se porta face au baron et le gifla de toutes ses forces.
         Outrage extrême !
         Le baron se jeta sur la femme et lui attrapa sa chevelure, faisant tomber une petite templette qui participait au maintien de tresses ; il arriva à attraper les ciseaux et d’un coup furieux, il poignarda la pauvre couturière de sa mère.
         Le liquide de couleur rouge tâcha les vêtements de la belle Guillemette qui eut la force de murmurer : « je te maudis » avant de quitter (provisoirement) ce château de Creully.

         Il fallait faire disparaître le corps ; le baron choisit une des multiples caves du château, en particulier une très humide à l’aplomb des remparts à l’est. Ainsi ce crime ne fut porté à la connaissance des habitants du lieu.
         Creully et son château s’entouraient de brume remontée de la Seulles qui coulait au pied des remparts et dans la chambre du baron la mèche d’un creuset s’éteignit par manque d’huile. Le baron dormait.
        Le meurtre de Guillemette était un fait d’hier.
        Malgré l’absence d’orage sur la contrée, un bruit se fit entendre brusquement comme un coup de tonnerre.
         Le baron se réveillât brusquement ; ses yeux à demi ouverts, il vit une forme de femme non loin de sa couche qui brandissait une grande paire de ciseaux. La forme d’une blancheur de lait de brebis s’adressa à lui : « Jusqu’à la fin des ans, des milliers d’années, je serai là, sur ce domaine, pour rappeler à toi-même et à ta descendance la lâcheté des barons de Creully ».
         Le dernier des barons de la lignée des Vierville n’eut pas de descendance mâle….
         Certaines nuits, des hommes ou des femmes en errance autour du château, parfois dans les fossés qui le bordent, ont vu et on verra encore une grande forme d’une couleur blanche avec à la main une paire de ciseaux, la Dame aux ciseaux. " [4]

     

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    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.fetedesplantes.fr/histoire-de-creully

    [3] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/bessin/creully/0241Creully/index.htm

    [4] Extrait du site Creully en Normandie (Creully-sur-Seulles) https://www.creully.net/2012/09/creully-la-legende-de-la-dame-aux.html

    [5] Extrait de Légendes de Basse-Normandie – inventaire communal - par Edouard Colin, Charles Corlet Editions, 1992 

     

    Bibliographie :

     

    • Le Château de Creully, par E. Impey

    • La Baronnie de Creully, par J.J. Vigoureux »

     

     

    Bonnes pages :

     

    O http://creully.blogspot.fr/ 

    O http://fgn.normandyguides.com/crepon-chateau-de-creully.html

    O http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Creully.pdf

     

         L'auteur du blog "Creully en Normandie" [ http://creully.blogspot.fr/2012/04/le-baile-du-chateau-de-creully.html ] signale l'existence d'un baile au château de Creully. « un baile est une enceinte fortifiée qui s’étendait au-devant ou tout autour de l'enceinte princi­pale. Tout château-fort de quelque importance avait son baile. C’était là que venaient se réfugier en cas d'alerte les habitants du voisinage. » :

         « La face sud subsiste seule. Elle borde, vers le milieu de la côte, la route qui monte de la vallée jusqu'à l'église. On voit d'abord une grande tour, puis un mur élevé dont la pre­mière moitié est renforcée par de gros contreforts ; l'extrémité s'orne d'une échauguette assez récente. A partir de cette échauguette commençait la face est. C'était le grand, mur, dont nous avons parlé et qui n'a été démoli qu’entre 1837 et 1839, lorsque Monsieur de Marguerye, propriétaire du château, vendit en sept lots les ter­rains de l'ancien cimetière, avec charge de construire les maisons sur un plan uniforme et de mettre un fronton à celle du milieu.... » NDB : je l'ai donc rajouté sur le plan ci-avant. 

     

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    Ci-dessus : Photo 1 : "Salle romane, qui reste de la résidence du seigneur du 13e siècle. Cette salle, une des seules de cette époque encore en état en Normandie, est soignée, ce qui indique qu’elle ne servit pas seulement de cellier". Photo et texte extraits de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30740.html ; Photo 2 : vue aérienne du château extraite du site Flickr : https://www.flickr.com/photos/nonsenz/5654815992 ; Photo 3 : autre photo aérienne extraite de http://www.spottinghistory.com/view/2688/chateau-de-creully/

     

        Ci-dessous, le château de Creully (Calvados) à travers les gravures... Une production de creully.blogspot.com : https://www.youtube.com/watch?v=wmmZGzJSPgo 

     

     

         Voir aussi cette vidéo : https://vimeo.com/329619589

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