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LES REMPARTS DE BRIONNE (Eure)
Merci à l'association " Les Amis d'Harcourt " qui ont mis en ligne la conférence de David Farcy, professeur d'histoire, sur " Brionne au Moyen Âge ". Cela m'a permis de construire ce chapitre sur Brionne : [3]
http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf
" Brionne. Il n'est pas étonnant que l'ancien « Breviodurum » ait gardé plusieurs vestiges des travaux militaires destinés à sa défense, ainsi qu'à la surveillance de la vallée de la Risle. Ce n'est pas ici la place d'insister sur les nombreuses découvertes d'antiquités de tous les âges et spécialement des époques gauloise et romaine, faites à Brionne. Elle démontrent, néanmoins, l'importance de ce centre et la nécessité qui s'imposait d'en sauvegarder la prospérité par une organisation militaire puissante.
Deux enceintes fortifiées ont été signalées sur cette commune.1°) Sur la rive gauche de la Risle, un éperon barré, appelé « camp du Vigneron », domine les hameaux de Cauville et des Fontaines à l'Ouest, et l'agglomération de Brionne au S.-E. Il a été cité dès 1822 par A. Le Prévost, puis par Gadebled en 1840, sous le nom de 4 Tombeau des Druides » (Ribard et Gaillard), ce qui indique l'existence de sépultures et probablement d'un monument mégalithique.
Une autre tradition en fait remonter l'origine à Guillaume le Conquérant, il est certainement plus ancien. Il se trouve, en effet, placé entre les deux branches d'une voie romaine venant de Médiolanum et l'on y a trouvé de grande quantités d'objets romains.
2°) En face, sur la rive droite de la Risle, existe un camp dit « camp du Parc », de forme trapézoïde. Cette vaste enceinte qui occupe le sommet d'un promontoire, au Nord de Brionne, s'étend à l'Ouest sur les pentes qui descendent à la Risle, et à l'Est sur celles qui dépendent de la vallée du Bec. Du côté Sud et du côté Ouest le retranchement est doublé d'un mur fait de gros silex, dont on retrouve les traces sur plus de 500 mètres de longueur son épaisseur atteint 0,80 cm. Il est peut-être plus récent.
Plus près de Brionne, sur la colline qui domine le bourg se voient les ruines imposantes d'un donjon féodal.
La Commission des Enceintes a mentionné le « camp romain de Montchal ». Il s'agit, croyons-nous, du camp du Parc, situé dans le Bois de Mont-Mal ce qui explique l'erreur orthographique probable.
Delisle et Passy Op. Cit., t. I, p. 60 et 137. Charpillon et
Caresme Dict. de l'Eure, t. I, p. 583. Bordeaux : Verneuil,
Le Neubourg, Pont de l'Arche (Séances génér. de la Soc. Fr. d'Archéol., 1854-1855, dans le dépt de l'Eure, tirage à part, p. 40).
L. Coutil : Inv. des Menh. et Dolm., etc. (Bull. S. A'. E. P., t. IV, 1896, p. 90). Id. 30e Rapport Comm. des Enc. (Bull. S. P. F., t. VI, 1909, p. 350) et 49e Rapport (lbid., t. VIII, 1911, p. 429.) ID. Archéol. gaiû. etc. arr. de Bernay, p. i83 à 188. Fig. A. De mortillet - Camps et Enc. de Fr. (L'Homme préhist., t. IV, 1906). Inv. bibl. de la Comm. des Enc. de Fr., loc cit., p. 152. Harcourt. Ancien château fort entouré de fossés.
Delisle et Passy : Op. cit., t. H, p. 237. Alm.-Ann. de l'Eure,
191C, p. 467. " [6]« Fondation celtique, cette cité doit son existence urbaine au carrefour de voies antiques qui s’y croisaient. La situation privilégiée du site fit de Brionne l’objet de nombreux enjeux : le duc Richard Ier céda la ville à son fils Godefroy. Assiégée par Guillaume le Conquérant durant trois années (1047-1050), la ville était alors resserrée sur l’île formée par les deux principaux bras de la Risle et défendu par un château de pierres et de bois érigé en fond de vallée. » [1]
Les ruines du donjon de Brionne, érigé au 12e siècle, s’élèvent sur une pointe de coteau. Elles dominent toute la ville offrant ainsi de nombreuses perspectives sur l'ensemble de la vallée de la Risle. [NdB]
Plan hypothétique des fortifications de Brionne ; Blason par A.T-2013 Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape.iLe code de ce fichier SVG est valide. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30071764
« Les historiens pensent qu'il existait un fort à l'époque romaine, à ce carrefour important entre Lisieux, Pont-Audemer, Rouen et Évreux. (…) Selon Robert de Torigni, Godefroi [ou Geoffroy], fils naturel du duc Richard Ier de Normandie, reçut probablement le titre de comte d'Eu du duc Richard II, son demi-frère. Par contre, son titre de comte de Brionne est douteux. Si Orderic Vital écrit que le père de Godefroi lui donna le château et le comté de Brionne, Robert de Torigni parle plutôt d'une simple cession de la forteresse, de plus par volonté de Richard II. Ce qui est sûr, c'est que Godefroi était au moins le châtelain de Brionne. » [2]
« L'administration de Brionne fut [ensuite] confiée à Guillaume, comte d'Exmes, tuteur de Gilbert, fils de Godefroy. » [1]
« Gilbert, comte de Brionne est assurément un des grands personnages de son temps. Il survit non seulement à son oncle Richard II, mais encore à ses cousins Richard III et Robert Ier. Il se marie de bonne heure et a deux fils, l’aîné Robert et le second Baudouin. » Conférence de David Farcy [3]
" En 1033, le chevalier Herluin participa à une bataille avec le comte Gilbert de Brionne. Il s'ensuivit une déroute au cours de laquelle Herluin, menacé pour sa vie, fit le vœu de se consacrer à Dieu s'il parvenait à s'échapper et créa en 1034 l'abbaye du bec Herluin à quelques kilomètres de Brionne." [1]
« Nommé tuteur (du duc) Guillaume le Bâtard (plus tard le Conquérant), après l'assassinat du duc Alain III de Bretagne, Gilbert est assassiné fin 1040 par Robert, fils de Giroie sur l'instigation de Raoul de Gacé. » [2]" La date de la construction du premier château de Brionne «... est très incertaine mais on peut estimer qu’elle correspond à la première grande campagne de construction de châteaux médiévaux en Normandie. Campagne notamment entreprise par les ducs Richard Ier et Richard II. Il est possible de considérer le château primitif de Brionne comme l’une des toutes premières fortifications défensives de la vallée de la Risle dès 933 et la sédition de Riouf et des normands païens localisés dans l’actuel Basse-Normandie et qui se sont dressés contre le Duc Guillaume Longue épée. Plus tard ce château a du faire l’objet de modifications techniques, sûrement au tout début du 11e siècle, puisque les contemporains nous le décrivent comme constitué d’un soubassement en pierres, relativement remarquable à l’époque puisqu’il impressionne les chroniqueurs.
Il prend vraisemblablement la forme d’un bourg castral entre les deux bras de la Risle qui en renforcent l’aspect défensif... »
Conférence de David Farcy [3]
« Au milieu des années 1040, Gui de Brionne [ou de Bourgogne, cousin du duc Guillaume] possède les importants châteaux forts de Brionne, sur la Risle, et de Vernon, sur la Seine. Il les a reçu après la mort de Gilbert de Brionne, tuteur du duc Guillaume. Il a aussi reçu la seigneurie de Brionne avec le titre de comte. [Révolté contre le duc Guillaume et] Blessé à la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047, il échappe à la capture sur le champ de bataille. Il se réfugie alors dans son château de Brionne, avec une importante troupe armée, et en renforce les fortifications. » [2]
Ci dessus en 1048 à Brionne Guillaume fait le siège du château de son cousin, le conspirateur Guy. Au Bec-Hellouin, Guillaume rencontre Lanfranc dont il appréciera les grandes qualités. Image extraite du blog http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-vie-de-guillaume-le-conquerant-02-a112524080
« ...Cette guerre d'un seul jour fut certes très avantageuse et remarquable pour tous les siècles, en ce qu'elle établit un exemple terrible, abattit par le fer des têtes trop élevées, renversa par la main de la victoire beaucoup de repaires de crimes, et assoupit pour long-temps chez nous les guerres civiles. S'étant honteusement échappé, Gui gagna Brionne, avec un grand nombre de chevaliers. Cette ville, et par la nature du lieu et par des fortifications de l'art, paraissait inexpugnable ; car, outre les autres remparts que la nécessité de la guerre a accoutumé à construire, elle a une enceinte de pierre, dont les combattant se servent comme de citadelle, et est entourée de tous côtés par le fleuve de la Risle, qui n'est guéable nulle part. Le vainqueur, ayant promptement poursuivi Gui, pressa étroitement cette ville par le siège, et fit élever des tours sur les rives du fleuve séparé là en deux parties. Ensuite, effrayant les ennemis par des attaques journalières, il leur interdit entièrement les moyens de sortir. Enfin, le Bourguignon, succombant à la disette de vivres, envoya des intercesseurs pour implorer la clémence du duc, qui, touché par la parenté, les supplications et le malheur du vaincu, ne voulut pas exercer une vengeance plus sévère. Ayant reçu de lui le château, il lui permit de demeurer à sa cour. Pour des motifs raisonnables il aima mieux remettre le supplice à ses associés, qui auraient bien mérité la peine capitale. Je vois que, dans un autre temps, il punit par l'exil Nigel, qui l'offensait méchamment. Gui, pour se dérober au chagrin de la honte, retourna de lui-même en Bourgogne. » [4]
« Selon Guillaume de Poitiers et Guillaume de Jumièges, il s’agit d’une formidable forteresse quasi imprenable. Guillaume choisit la patience pour épargner à ses soldats des assauts inutiles et fait vraisemblablement ériger deux contre châteaux sur les hauteurs de Brionne. Le premier est localisé sur le site de l’éperon barré du Bois du Vigneron et son tracé subsiste encore (campagne de fouilles) et son pendant est probablement l’enceinte circulaire qui entoure encore actuellement le site du donjon. Ce fossé paraît en effet hors de la logique de la construction défensive militaire du donjon carré bien postérieur.
Plan ci-dessus des enceintes de Brionne extrait de extrait de Brionne au Moyen Âge PDF voir ci-après.
Il paraît acquis qu’en 1050, les assiégés se rendirent par lassitude plus que par manque de vivres, qui continuèrent d’être envoyées dans le château. Guillaume semble avoir épargné les Brionnais et conservera cette citadelle, vraisemblablement intacte jusqu’à sa mort.
Document ci-dessus extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 Par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297
Il faut attendre 1090, pour que dans les troubles de l’héritage dynastique laissé par Guillaume à ses enfants, on ne retrouve le comté de Brionne au cœur d’une guerre violente. Le comté de Brionne avait été confié à Roger de Bienfaite, petit fils du comte de Brionne et fils de Richard de Bienfaite, l’un des héros de la victoire de Hastings, puissant seigneur anglo-normand.
Mais Robert Courteheuse change d’avis en 1090 et décide de confier le comté de Brionne à un autre vassal, le comte Roger de Beaumont en dédommagement du château d’Ivry confié au pouvoir ducal. Dans la semaine de la Pentecôte de l’an 1090, l’armée ducale vient mettre le siège devant Brionne. Le comte Roger de Beaumont et son fils ont convoqué leurs vassaux des seigneuries de Pont-Audemer et de Beaumont, et commencent dès leur arrivée à assiéger la place.
Le comte de Brionne, Robert de Bienfaite s’est enfermé avec quelques chevaliers dans la place forte, qui se trouvait encore entre les deux bras de la Risle, celle que Wace, Guillaume de Jumièges et Guillaumes de Poitiers nous ont décrite. Gilbert du Pin, qui commande les troupes des Beaumont est mortellement touché à la tête. Les assaillants doivent alors employer les grands moyens. A l’aide de traits incendiaires, ils décident de viser la toiture du château, faite d’essentes de bois. Il s’agit là d’un siège intéressant, car c’est une des premières mentions d’une nouvelle technique militaire de siège, Le siège commence par la construction d’un « fornax fabrile », foyer de forge, élément indispensable pour porter à l’incandescence les projectiles métalliques, les missilia, que les assiégeants lancent en direction de la toiture d’essentes et de chaume desséchées du château primitif de Brionne.
C’est durant cet assaut que le château de Brionne n’est pris qu’en une seule journée, alors que Guillaume avait attendu trois longues années. En 1090, la prise du château de Brionne n’est qu’une formalité pour Meulan et son père Roger de Beaumont. Il est vrai que les moyens sont radicaux. On peut donc estimer que la forteresse de Brionne ne correspondait déjà plus aux exigences militaires de cette fin de 11e siècle, et que, fortement endommagée par cette violente attaque, il fut peut-être décidé de la raser entièrement. »
Conférence de David Farcy [3]
« En 1094, Roger meurt et son fils reprend la succession de ses importantes terres normandes qui comprennent notamment les châteaux de Pont-Audemer, Brionne et Beaumont(-le-Roger).
Le donjon que nous voyons aujourd'hui a probablement été érigé par Robert Ier de Meulan, seigneur de Brionne, en remplacement d’une fortification plus ancienne située sur un îlot de la Risle, au cœur du bourg, et qui avait subi au moins deux sièges en 1047 et 1090. » [2]« Le comte de Brionne, Galéran de Meulan et ses places de Pont-Audemer, Beaumont, Brionne et Vatteville restent fidèles au roi. Mais à partir de 1121, il semble qu’il change de camp et qu’il se décide à soutenir le parti de Guillaume Cliton, que vient juste de rejoindre le roi de France, Louis le Gros.
Depuis la ville de Brionne, Galéran pille et incendie tout ce que possèdent les partisans du roi d’Angleterre. Il vient de perdre ses châteaux de Pont Audemer et de Montfort. Il est fait prisonnier le 26 mars 1124. Pourtant le sénéchal du comte de Brionne, Morin du Pin, fortifiant ses châteaux engage la résistance face au roi. Celui-ci met le siège devant la ville de Brionne au mois d’avril 1124. »
Ci-dessus, carte montrant les étapes de la rébellion normande contre Henri Beauclerc 1123-1124 extraite de https://www.assorhistoire.com/normannia-l-epte-des-vikings-aux
« Pour certains auteurs, plusieurs indices laissent penser qu’une muraille ceinturait la ville de Brionne et il est fort probable que le donjon de Brionne fut déjà construit à l’emplacement qu’on lui connaît aujourd’hui. L’évolution de l’architecture militaire a certainement conduit les comtes de Brionne à construire un donjon carré s’inspirant de ce qui se fait en Angleterre. Une fusion des techniques de construction entre la Normandie et l’Angleterre, depuis 1066, a sûrement permis de réemployer l’enceinte urbaine du bourg castral, entre les bras de la ville jusqu’à l’ancien contre château cité précédemment. On aurait l’idée d’une enceinte vaguement triangulaire partant du donjon jusqu’au petit bras de la Risle.
Plusieurs indices convergent, Orderic Vital, mentionne qu’Henri Ier, assiégea la ville de Brionne au mois d’avril 1124. Devant la résistance de la garnison, toute la ville fut brûlée avec ses églises.
Siméon de Durham, auteur contemporain, décrivant les combats menés par les troupes du roi, assure qu’il brûla la ville, mais qu’il ne put s’emparer du donjon. Le roi, irrité de la longue résistance des Brionnais, fit crever les yeux du gouverneur de la place. Cet épisode renforce bien l’idée que la ville était fortifiée. Il fait construire deux énormes beffrois mobiles, qui approchant des remparts, lancent des projectiles incendiaires qui détruisent la ville et ses églises, obligeant les assiégés à capituler. »
Conférence de David Farcy [3]
Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Edouard frère (Rouen) 1830-1843
« Philippe Auguste s'en empare en 1194. Il est partiellement détruit en 1735 pour la construction de moulins sur la Risle.
La ville de Brionne entreprend des travaux de consolidation de l'édifice de 1994 à 1996. A la même époque, des recherches architecturales sont entreprises par M. Brabant. Ainsi, plusieurs pièces de bois ainsi qu'une poutre horizontale sont prélevées en vue d'une datation par la dendrochronologie. » [2]
« Les analyses de ces deux pièces de bois par le laboratoire de Rennes proposent une date d’abattage probable entre 1107 et 1122, dates probables de construction du Donjon. » Conférence de David Farcy [3]
« Architecture
Selon toute vraisemblance, le château de Brionne a été érigé à la fin du 11e siècle. Construit sur un plan carré, il possède des murs épais d'environ 1 m à la base, mais cette épaisseur augmente aux angles et sur les côtés, à l'emplacement des contreforts plats extérieurs.
Seule la façade sud est relativement bien conservée. (…) Il semblerait qu'à la fin du 12e siècle, il fait l'objet de travaux importants : ainsi, il reçoit un double revêtement, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, de pierres de taille. (…)
Ci-dessus : Brionne (27), « Le Vieux-Château » : plan topographique (Bruno Lepeuple). in " Les fortifications de terre médiévales de Haute-Normandie. Méthodes et premier bilan du PCR 2004-2008 Mediaeval earth fortifications in Upper Normandy: Methods and first report of PCR 2004-2008 - Anne-Marie Flambard Héricher, Gilles Deshayes, Daniel Étienne, Thomas Guérin, Bruno Lepeuple, Jimmy Mouchard et Aude Painchault - p. 225-228
Par ailleurs, la porte qui se trouve dans le mur ouest est certainement ultérieure à la construction de l'édifice, car, à l'époque, les donjons romans étaient habituellement aveugles.
(…) Enfin, un réaménagement de la partie sommitale du donjon a également eu lieu, entraînant une modification de la distribution intérieure du monument. Certains espaces sont comblés des hourds sont installés, une partie de la voûte est détruite, la cheminée et son conduit sont condamnés, etc...
Il est à noter que M. de Caumont, dans son ouvrage intitulé "Histoire sommaire de l'architecture religieuse, militaire et civile au Moyen-Age", fait remarquer la présence de trous carrés dans les façades extérieures. Ces trous contenaient des poutres saillantes. Celles-ci supportaient un balcon en bois qui faisait le tour de l'édifice (comparable, sur ce point, au château de Loches qui garde des vestiges d'un pareil balcon en bois). » [2]
" Brionne (Eure). Le Vieux Château
Entre 1831 et 2001, les ruines du donjon de Brionne ont fait l’objet de multiples études historiques et archéologiques. En 2007, un relevé topographique de la fortification et de ses environs immédiats est venu compléter ces travaux.
Intégré dans le domaine des premiers comtes normands, Brionne, érigé en comté, est donné en apanage à Geoffroy (fils de Richard Ier) qui le transmet à son fils Godefroy vers 980. Le site où sera construit le donjon est certainement lié, d’abord au blocus du château primitif situé sur un îlot entre deux bras de la Risle, en 1047, qui a nécessité la mise en place de deux contre-châteaux, puis au siège de 1090 dont les événements sont relatés par Guillaume de Jumièges et Guillaume de Poitiers. Après avoir reçu Brionne en échange du château d’Ivry dont il avait la charge, Robert Ier de Meulan ( † 1118), fils de Roger, fit probablement construire un donjon quadrangulaire sur le site d’un des contre-châteaux de 1047. Le site domine le bourg actuel ; il comporte une levée de terre en arc-de-cercle, entourée d’un fossé peu profond et plus marqué au nord. Ce talus qui atteint 102 m NGF est surélevé de 3 m par rapport à la plateforme sous-jacente et présente une longueur maximale de 38,55 m et une largeur maximale de 12,8 m. Assez bien conservé, le fossé sec en U présente une profondeur maximale de 5 m, ainsi qu’une largeur maximale au fond de 8,35 m ; il se referme au NO au contact d’un petit massif maçonné et, à l’extrémité est, pourrait avoir fonctionné avec le fossé conservé au sud. Les caractéristiques de cet ouvrage de terre font écho à la fortification relevée et sondée de l’autre côté de la vallée, au lieu-dit La Côte du Vigneron. Le donjon – qui ne constituait pas l’objet de notre étude – a conservé moins de la moitié de ses maçonneries en plan mais une élévation sans doute proche de la hauteur initiale (env. 17 m). Les dernières datations dendrochronologiques situeraient sa mise en place dans le premier quart du 12e s., entre 1107 et 1122, à l’initiative de Robert de Meulan ou de son fils Galeran, peu avant la révolte de 1123-1124. Maintes fois étudié, le site fortifié du vieux donjon souffre toujours d’approches partielles et non abouties. Néanmoins, la chronologie relative de la mise en place de cet ensemble fortifié se précise. La date de l’édification du donjon quadrangulaire, encore incertaine, reste un des éléments clés pour l’interprétation du site. Le plan topographique et les représentations anciennes (gravures, croquis et cartes postales) permettent de constater un nivellement général de l’assise du donjon au cours du 20e s. (Relevé et étude : Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre, Jimmy Mouchard.) " [5]
Sources :
[1] Extrait de http://www.ville-brionne.fr/histoire.aspx
[2] Extrait de Wikipédia
[3] Extrait de la conférence de David Farcy, professeur d'histoire, sur "Brionne au Moyen Âge". http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf
[4] Extrait de Guillaume de Poitiers ; Vie de Guillaume le Conquérant http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedepoitiers/normands1.htm
[5] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021
[6] Extrait de l'article " Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure " par le Dr Doranlo in le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22#
Bonnes pages :
O http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_2_1759000
O http://www.montjoye.net/donjon-de-brionne
O https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Brionne
O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/brionne.html
O http://www.lesamisdharcourt.fr/wordpress/wp-content/uploads/Brionne-au-moyen-age-.pdf (document ci-dessous)
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