• Un village du Perche perché :

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne) LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne) LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)

     

    Photo aérienne à gauche extraite de http://petitescitesdecaractere.com/fr/nos-petites-cites-de-caractere/la-perriere

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Le bourg de la Perrière, Petraria, Lapidaria, situé à l'extrémité de la forêt de Bellême, sur les confins du Perche et du Maine, jouissait autrefois du titre de ville. Du plateau de la butte artificielle où est située l'église, l'œil contemple avec ravissement un des plus beaux spectacles de perspective qu'il soit donné à l'homme d'admirer. » [1]

     

         « A la frontière ouest du Perche, dominant la forêt de Perseigne et la plaine du Saosnois, l’éperon de La Perrière possède au 11ème siècle, un évident intérêt stratégique. » [2]

     

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         «  ...L’occupation du site remonte aux temps préhistoriques, avec une présence attestée à l’Antiquité d’une tribu gauloise : les Aulerques Cénomans. Mais c’est au Moyen-Âge que la Perrière devient une position stratégique grâce à son château fort érigé au 10e siècle par Yves Ier de Bellême. » [3]

     

         « Au 11ème siècle, l’édification d’un château et d’une ville close, placés sous l’autorité des comtes de Bellême, fera de cette cité l’une des plus fortes places du Perche jusqu’à sa destruction par les Anglais en 1429. » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)   LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)

     

     Plan des tracés présumés des enceintes de la ville et du château de la Perrière d'après la carte de l'abbé Guillet. N ; n'ayant pas trouvé les armoiries de la Perrière voici le blason du Perche par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=532820

     

    Histoire :

     

         « Le latin « perreira » est à l’origine du nom de la commune et signifie « carrière de pierre ». Le bourg est construit sur un promontoire calcaire recouvert de sable où affleurent des pierres de roussard, du grès ferrugineux. Appelés communément « grison », ces blocs ont été utilisés pour la construction de la plupart des maisons, soit en soubassement, pour sa grande résistance mécanique, soit en appareillage, alterné avec du calcaire. 

     

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         La position stratégique naturelle de cet éperon, renforcée par la présence d’un étang d’un côté et d’un fossé de l’autre, offrait toutes les conditions favorables à l’installation d’un habitat précoce. Des fouilles ont été entreprises à la fin du 19ème siècle et ont mis à jour des vestiges (tuiles, résidus de fonderie, céramiques, poteries, monnaies, etc…) qui appartinrent aux Aulerques cénomans, l’un des peuples de Gaule. » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « La Perrière dès le 11e siècle est composée d’un château et d’une ville ceinturée d’enceinte. » [5]

     

         « C’est Yves Ier, premier seigneur connu de Bellême qui fortifie l’endroit. Ses successeurs confortent le château qui demeure dans la maison de Bellême jusqu’en 1113.

         Cette année-là, Rotrou III comte du Perche, allié au roi d’Angleterre, reprend la forteresse aux Bellême, alliés du roi de France. » [2]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne) LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)

     

    Ci-dessus, à gauche : une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite : un plan établi d'après une carte de l'abbé Guillet, document extrait du Pays Bellemois, aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine ; diagnostic sur la Perrière ; Paysages de l'Ouest, urbanisme et paysage, Forest et Debarre architectes. Document PDF

     

         « L'opinion la plus commune donne pour fondateurs à l'antique et fort château de la Perrière, les comtes Rotrou III et IV, qui le firent construire pour mettre leur comté à l'abri des incursions des comtes du Maine, successeurs d'Hélie. La construction de cette forteresse, une des plus importantes et des plus redoutables du Perche, ne fut commencée qu'après l'an 1114, époque où Rotrou III reçut Bellême et ses dépendances de son beau-père, Henri Ier, roi d'Angleterre. Un étang d'une vaste étendue environnait dans le principe le pied de l'éminence où s'élevait la forteresse, dont l'église actuelle n'était probablement que la chapelle. Les religieux de Chêne-Gallon prélevaient un denier par jour sur le château de la Perrière, une des quatre châtellenies du Bellêmois.

            Après la mort de Guillaume Rotrou, évêque de Châlons, dernier comte de cette dynastie, saint Louis, ou plutôt Blanche, sa mère, alors régente du royaume, confia la garde de la Perrière, en même temps que celle de Bellême, au fameux Pierre de Dreux, dit Mauclerc. Ce vassal félon, profitant de la jeunesse du monarque et des embarras de la régente, s'appropria ces deux places où il se fortifia ; mais la vigoureuse énergie de l'héroïque Blanche ayant triomphé du rebelle par la prise de Bellême, en plein hiver, la Perrière n'essaya pas de résistance et ouvrit ses portes à l'héroïne triomphante. » [1]

     

         « La tradition veut qu’à cette époque, saint Louis et sa mère aient fait leurs dévotions dans la chapelle du château dédiée à saint Étienne. » [6]

     

         « Une transaction conclue entre le monarque et le vassal félon, en 1354 (1254 plutôt ? NDB), remit la Perrière à l'entière disposition du roi. La Perrière de puis cette époque a toujours appartenu aux comtes du Perche et d'Alençon. » [1]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Au mois de mars 1268, saint Louis donna en apanage à Pierre, son cinquième fils, pour en jouir après son décès, Mortagne, Mauves ( qui s'appelait alors Manves ), Bellême, la Perrière, avec ce qui en dépendait, tant forêts, que fiefs et domaines ; il y ajouta tout ce qu'il possédait dans le comté du Perche, ainsi que dans le comté d'Alençon, savoir: Alençon, Essey, avec les forêts, droits, la grande justice, qu'on appelait Plaid-de-l'Epée, tant en fiefs qu'en domaines, etc., à la charge, par ledit Pierre et ses hoirs, de tenir les biens en hommage-lige de la couronne, avec la clause expresse que, si le prince venait à mourir sans enfants, le tout reviendrait au domaine de la même couronne. » [7] 

     

         « Charles ler de Valois, comte du Perche, assigna, en 1312, le château de la Perrière aux enfants de Mahaud de Saint-Pol, sa troisième femme. Cette princesse eut par la suite la Perrière en douaire ; elle lui fut cédée après la mort de son mari, par le roi Philippe de Valois. » [1]

     

         « En 1326, les châteaux de Bellême et la Perrière furent donnés à Philippe de Valois lors des partages royaux. » [5]

     

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         « Puis vinrent les jours les plus sombres de l’histoire locale avec la domination anglaise lors de la guerre de Cent Ans. » [6]

     

         « Durant la Guerre de cent ans, les Anglais prennent la Perrière et détruisent le château et la cité. » [3]

         « Warvich, comte de Salisbury, généralissime des troupes Anglaises, s'empara du château de la Perrière en 1418, et le fit raser en 1428, lorsqu'il allait faire le siège d'Orléans. » [1]

         « Thomas de Montages à qui Henri V avait donné le comté du Perche en récompense, fit raser la forteresse en 1429, avant son départ pour le siège d’Orléans, se croyant incapable de la garder en son pouvoir, face aux seigneurs percherons qui préféraient tout perdre, plutôt que de prêter serment au roi d’Angleterre. » [6]

             « Le château ne sera jamais reconstruit. » [3]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Cette destruction n’empêcha pas, un siècle plus tard, Henri d’Albret, roi de Navarre et comte du Perche, et Marguerite de Valois, usufruitière des terrains, de vouloir asservir les habitants à la garde du château démoli.

         S’insurgeant contre « le comble du ridicule et l’effet du plus odieux despotisme de vouloir les arracher à leurs travaux journaliers, pour aller, sentinelles désœuvrées, veiller à l’entour de quelques informes décombres », les habitants en appelèrent au Parlement de Paris qui débouta en mars 1535 Henri d’Albret de ses extravagantes prétentions.

         Sur l’emplacement du château fut fondé le collège de La Perrière, le 14 mai 1607, par Jean Dadré, illustre théologien natif de la commune et député aux États de la Ligue. » [6]

     

    Vestiges de la forteresse disparue :

     

         « Il n'existe plus aucuns vestiges de ce château, dont Bar et Bry ont encore vu des débris. » [1]

     

         « De cet ensemble il ne reste rien, il fut rasé au début du 15e siècle sur ordre de Henri V roi des anglais, on retrouve des substructions dans les propriétés voisines. (...)

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « De la chapelle seigneuriale, il reste des éléments de maçonnerie dont la façade Nord de l’église constituée ainsi. » [5]

             « Agrandie et modifiée à plusieurs reprises depuis le 12ème siècle, l’église Notre-Dame du Rosaire était l’ancienne chapelle de la forteresse aujourd’hui disparue. La reine Blanche de Castille et Saint-Louis seraient venus y faire leurs dévotions. Le clocher repose sur les fondations d’une tour du château. (...) 

        Depuis 1998, l’église retrouve toute sa splendeur grâce une importante campagne de restauration. A voir : la tour et le porche. » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Le cimetière a été implanté sur les restes de l’ancien château. » [5]

              « Le cimetière primitif s’étend alors au pied de la façade sud, l’emplacement de l’ancienne barbacane du château (le cimetière actuel) est transformé en pré qui devient au 15è siècle la propriété d’une « Fabrique », conseil de clercs et de laïcs chargés de gérer les revenus affectés aux travaux de l’église. Vers 1850, les dimensions réduites du cimetière imposent le déplacement de celui-ci dans le pré au nord-ouest de l’église, sur le site de l’ancien château. Délimité par un muret de grès, il n’occupe pas toute la place, l’autre partie (au nord) devant le presbytère est conservée en l’état. Dans les années 1880, des pins sont plantés sur le pourtour de l’éperon. L’ensemble est classé parmi les sites en août 1932. » [2]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Le presbytère se situe à proximité de l’église Notre-Dame du Rosaire. Il a été très probablement construit par Marguerite de Navarre (1492-1549), soeur de François Ier et comtesse du Perche. Le logis actuel date du 18ème et repose sur l’ancien château fort. Les piliers de son porche portent encore chacune une fleur de lis, étonnamment épargnées par la Révolution. Le presbytère a été transformé dernièrement en gîte rural communal. » [4]

     

         « Le Prieuré : Il aurait été construit vers 1250 à l’initiative de la communauté des moines bénédictins établie dans le village voisin, Saint Martin-du-Vieux-Bellême. La tour de l’angle ouest du bâtiment date de la première moitié du 15ème siècle. Des vestiges tourelles de guet de l’ancienne forteresse  sont encore lisibles. On dit que des passages souterrains parcourent la propriété… » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Le collège : Jean Dadré, chanoine et théologien célèbre natif de La Perrière en 1550, fonda cet établissement en 1607. Le bâtiment repose sur des caves et maçonnerie de l’ancienne forteresse. » [4]

     

         « La maison du Rosaire : Elle aurait été construite à l’initiative de la confrérie religieuse du Rosaire, établie dans le Perche à partir du 15ème siècle. L’une de ses caves abrite l’entrée d’un souterrain qui conduisait au donjon. » [4]

     

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         « Le site de l’Eperon : Classé depuis 1932, le site de l’éperon se situe à l’extrémité ouest du village. Il marque une rupture paysagère entre la plaine de Mamers et le relief bosselé du Perche. Les roches présentes dans le sous-sol ont influencé l’architecture des maisons du village : grès roussard, calcaire…

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     Un sentier, souligné par des pins laricio, contourne le cimetière. Il permet de se promener le long de la « corniche ». Ici et là, à travers les arbres, vous pourrez profiter de remarquables panoramas sur les départements de l’Orne et de la Sarthe: le bois de Clinchamps, le clocher de 17 églises, la forêt de Perseigne et le « plain » de l’ancienne province dit Saosnois... » [4]

     

    A voir également :

     

    LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Guillaume Manger, natif de la Perrière fut évêque de Seez de 1320 à 1356, il y fit construire un logis « Le logis de l’Evêque ». Le bâtiment actuel qui a conservé le nom, a été reconstruit sur les fondations du bâtiment originel en 1636. » [5]

         « Guillaume Mauger, natif de La Perrière devient évêque de Sées. Sa maison natale, dénommée « le Logis de l’Evêque » lui sert de résidence d’été. Fortement endommagée par les Anglais en 1429, la propriété est reconstruite au 19e siècle [au début du 17e siècle plutôt comme il est dit ci-avant, NDB] par la famille Fontenay. Son porche entouré de deux pavillons lui donne un caractère défensif et imposant. » [3] 

     

    A proximité : le château de Monthimer ou Montimer 

     

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     LES REMPARTS DE LA PERRIERE (Orne)     « Un peu en dehors du village, à l’orée de la forêt de Bellême, se trouve le château de Monthimer. Son origine suscite bien des interrogations.

         Isolée devant le château, la tour de guet, circulaire, est couronnée d’une galerie de mâchicoulis. Au rez-de-chaussée, une porte flamboyante est datée de 1506. L’accès primitif se trouvait au premier étage, avec une poterne à pont-levis. A l’ouest se trouvent les niches de guet, et des meurtrières s’ouvrent aux angles sud-ouest et nord ouest. La charpente porte la date de 1742. C’est à la fin du 19ème siècle que la forteresse a été castellisée. » [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait des Antiquités et chroniques percheronnes, ou Recherches sur l'histoire civile, religieuse [etc...] de l'ancienne province du Perche et pays limitrophes par Louis Joseph Fret, 1840 https://books.google.fr/books?id=vvcTAAAAQAAJ&pg=PA437&dq=La+Perri%C3%A8re+histoire&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjPqpDfwbzcAhVKy6QKHf4CCegQ6AEIOTAD#v=onepage&q=La%20Perri%C3%A8re%20histoire&f=false

    [2] Extrait de l'Office du Tourisme du Pays de Pervenchères ; fiche de la DREAL Basse-Normandie n°61011 ; Date de parution : septembre 2013

    [3] Extrait de http://www.petitescitesdecaractere.com/sites/default/files/user/122/uploads/72dpi_a5_petites_cites_de_caractere.pdf

    [4] Extrait de https://laperriere.net/

    [5] Extrait de Pays Bellemois, aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine ; diagnostic sur la Perrière ; Paysages de l'Ouest, urbanisme et paysage, Forest et Debarre architectes. Document PDF

    [6] Extrait de La Perrière depuis son origine jusqu’à nos jours, sa position avantageuse par l’abbé Guillet. 

    [7] Extraits des Antiquités et chroniques percheronnes ou recherches sur l'histoire ...du Perche, et pays limitrophes par Louis-Joseph Fret, 1838 https://books.google.fr/books?id=ugKTNnbpTgIC&dq=La+Perri%C3%A8re+histoire&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

     

    Bonnes pages :

     

    O Pays Bellemois, aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine ; diagnostic sur la Perrière ; Paysages de l'Ouest, urbanisme et paysage, Forest et Debarre architectes. Document PDF https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&ved=2ahUKEwifg_vFj8DcAhUDyRoKHavJD4gQFjADegQIBRAC&url=https%3A%2F%2Fwww.cdcpaysbellemois.fr%2Fapp%2Fdownload%2F12146209926%2FLA%2BPERRIERE%2B-%2BDiagnostic%2Bfinal.pdf%3Ft%3D1507126082&usg=AOvVaw3baGXTJl8fGluncV4iXoiD

    O https://laperriere.net/

    dont des photos :

    O https://laperriere.net/un-village-de-charme/au-fil-des-ruelles/

    O http://petitescitesdecaractere.com/fr/nos-petites-cites-de-caractere/la-perriere

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6421248j/f363.image.r=%22bourg%20de%20la%20Perri%C3%A8re%22?rk=21459;2

     

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  • LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

     

    A droite, photo aérienne du Vieux Trait extraite du site Géoportail.

     

         Le Trait possédait un château fort au Moyen Âge. Cette place forte surplombant la Seine a été délaissée par ses propriétaires, les comtes de Maulévrier (titre alors appartenant à la famille du Fay), au profit d'une nouvelle demeure, le château du Taillis, à la Renaissance situé sur la commune voisine de Duclair. [NdB]

     

    Le Trait :

     

           " Période normande. — En face de l'église du Trait, au delà de la route départementale et au bord de l’ancienne rive de la Seine, on voit les ruines d’un vieux château qui fut construit sur un tertre, et dont les murs ont encore de trois à quatre mètres de hauteur.
           On y a trouvé récemment une cave voûtée en petit appareil, qui paraît fort ancienne.
           Ce qui nous autorise à reporter le manoir du Trait à l’époque normande, c’est qu’il est mentionné dans une charte de Guillaume Longue-Epée, délivrée en 930. "
    [4]  

     

    « Le Trait. Le château fort a façonné le quartier de l’église appelé le Vieux Trait.

         Si ses ruines sont discrètes, le château fort a façonné la commune, notamment le quartier de l’église actuelle, dénommé le Vieux Trait. Le sanctuaire se trouvant inclus dans le périmètre des remparts.

         L’église primitive du Moyen-Âge se dressait à l’emplacement de la station de lavage et la route nationale reliant Duclair à Caudebec-en-Caux qui traverse le site, a contribué à en faire oublier jusqu’à l’existence, tandis que, vers la Seine, demeurent les itinéraires anciens et escarpés.

     

    « Manoir du Trait » en l’an 930

         Près de l’endroit qui conduit aux ruines, existe une « sente du Château ». Les vestiges se limitaient déjà, au milieu du 19e siècle, à quelques murs hauts de trois à quatre mètres et sous lesquels une ancienne cave voûtée a été découverte. Pour certains, ces restes d’un édifice surveillant le cours de la Seine semblent dater du 12e siècle.

         En 1418, ce château était entre les mains des Bourguignons et, l’année suivante, entre celles des Anglais. Le seigneur du Trait a trouvé la mort en 1415, à la bataille d’Azincourt.

         Le site fortifié remontrait beaucoup plus loin, car sous le nom de « manoir du Trait », il en est fait mention dans une charte de Guillaume Longue-Epée, datant de l’an 930. » [1]

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation possible du château disparu du Trait ; blason de la commune du Trait par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10287337

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, à droite, plan extrait du cadastre napoléonien de 1826, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/ 

     

         Le texte évoquant le château-fort du Trait ci-après est extrait de l'excellent site du Canard de Duclair, supplément du Journal de Duclair fondé en 1887 (NdB) :

     

     http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html 

    http://jumieges.free.fr/ 

     

         « C'est au 9e siècle qu'aurait été construit le château du Trait. Une forteresse destinée à résister aux incursions scandinaves sur la Seine. Elle sera détruite une première fois.

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Sous la domination des moines de Jumièges, l'habitat du Trait s'est d'abord développé autour d'une chapelle, attestée au 11e siècle, sous le vocable de Saint-Martin. Elle se situait à l'emplacement de l'actuelle route départementale et fut peu à peu délaissée. Mais une autre chapelle s'élevait au Trait, celle de Saint-Nicolas qui, bien plus tard, après plusieurs restaurations, deviendra l'église paroissiale (voir ci-dessus).

     

    Le premier château du Trait

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Dès 930, une charte de Guillaume Longue-Epée fait état du « manoir du Trait d'Avilette ». A l'évidence, ce document fait allusion au manoir primitif du Taillis, situé à Saint-Paul. 

         C'est en 1024 que les comtes d’Évreux mirent le pied au Trait. En force ; Fondateur de la lignée, fils et frère de duc, archevêque... et marié, Robert le Danois arracha la forêt aux moines de Jumièges et une belle étendue des terres allant d'Yainville à ce que l'on appela la Croix du Comte. L'abbaye conservait le reste du territoire. (…)

     

    Blason de la famille des Rollonides comtes d'Evreux par Rs-nourse — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42358187

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Au 12e siècle, le château du Trait, dévasté depuis les Vikings, est reconstruit. En 1150, Simon III de Montfort, comte d’Évreux et son épouse Mathilde offrent la chapelle Saint-Martin à l'abbaye de Jumièges à condition de la faire desservir par le chapelain de Saint-Nicolas. (…)

     

     

    Blason de la famille de Montfort-l'Amaury par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4448235
     

    Une sentinelle sur la Seine

     

         « Une forteresse dont les ruines paraissent remonter au 12e siècle, estimera l'abbé Tougard, fut élevée pour commander le cours de la Seine. » Autour d'elle s'est développé le Vieux-Trait. 

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Cette châtellenie passa des comtes d'Evreux à ceux de Tancarville à qui l'on devait déjà la fondation de l'abbaye de Boscherville, paroisse dont ils étaient originaires. Le Trait ne sera pour eux que l'un des quelque 90 fiefs possédés par la famille en Normandie. Une famille où l'on est chambellan du duc de père en fils.

     

    Blason de la famille de Tancarville Par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5914917

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)      Deux siècles plus tard, Jeanne de Tancarville, dernière héritière du nom apporte, par mariage en 1316, ses terres et titres au vicomte Jehan de Melun. (…)

     

    Blason de la famille des comtes de Melun par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14627804
     

    Tournée d'inspection

     

         Un document conservé aux archives nationales nous apprend qu'en mars 1369, une trêve avec les Anglais ayant expiré, Guillaume Auxeau, bailli de Rouen et de Gisors accompagné de Baudrain de La Heuse, entreprit une tournée d'inspection « des fortifications de Jumièges, de Saint-Wandrille, de Vatteville et du Trait ». Voilà qui confirme la présence d'une construction défensive dans cette dernière paroisse. Mais on ne nous parle pas de château. On sait que l'abbaye de Jumièges était entourée de remparts. Ceux du Trait, avance Jacques Derouard, encerclaient un vaste périmètre ovoïde ayant pour point central la chapelle Saint-Nicolas. (…)

     

    La destruction du château

     

         Attestée en 1413, une simple pierre, appelée borne Marigault, marquait la limite entre la baronnie de Jumièges et la seigneurie du Trait. Au pied du château, quelques maisons constituaient alors le village (...) 

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Capitaine de Rouen et de Cherbourg, Guillaume de Melun, comte de Tancarville et châtelain du Trait trouva la mort en 1415 à Azincourt. Deux ans plus tard, Marguerite, son unique héritière, trouve pour mari Jacques de Harcourt qui, du coup, reprend les titres de sa belle-famille, dont celui de seigneur du Trait et de Sainte-Marguerite.

     

    Blason de la famille d'Harcourt par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928

     

         En 1418, le château du Trait est disputé par les Armagnacs et les Bourguignons. L'année suivante, lors de la prise de Rouen, il est enlevé par les troupes anglaises d'Henri V. Elles l'occupaient encore lors de leur capitulation en 1449. Charles VII allait alors achever sa reconquête de la Normandie. Le démantèlement du château s'est manifestement opéré à cette époque. D'importants travaux sont signalés pour y récupérer des pierres destinées au palais royal de Rouen. Un document des archives nationales en parle. Le consulter nous en dirait plus. Mais Paris, c'est loin... (Cote : ms. fr. 26061, n° 2940) Le château du Trait s'est donc dressé dans le paysage durant six siècles.

     

    Châtellenie sans château

     

          Dès lors, le château du Trait n'est donc plus que ruines mais la seigneurie du Trait demeure avec ses juteux revenus fédodaux. (…)

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Jeanne, la fille du comte de Tancarville, répudiée par son mari, mourut nous dit-on de chagrin en 1488 et légua tous ses biens à son cousin, le comte de Dunois, duc de Longueville. (…) Dunois trépassa en 1491 et la seigneurie fut placée sous séquestre. (…)

     

    Blason de Dunois par BiplanjauneCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51119013

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Après quoi, comme châtelain du Trait, on voit apparaître le comte de Laval en 1503.  (…)

     

     

    Blason de la famille de Laval dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Laval

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     En 1544, le nouveau seigneur du Trait est le gendre de Laval, Loys de Silly, époux d'Anne de Laval, première dame d'honneur de Marie de Médicis.

     

     

    Blason de la famille de Silly dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Silly  

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     La seigneurie du Trait passa par la suite entre les mains du duc de Longueville. (…) En 1603, Catherine d'Orléans de Longueville vend la seigneurie à Georges Delaporte, premier président du parlement de Rouen.

     

     

    Blason de la famille de Longueville-Orléans par Luigi Chiesa — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9763887

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)Trois ans plus tard, il la revend à Jean du Fay, seigneur du Taillis. (…)

         Débuté en 1024, le règne de la seigneurie du Trait prit fin avec la Révolution. (…)

     

    Blason scupté de la famille du Fay du Taillis au château du Taillis extrait de http://www.patrimoine-prive.fr/2013WP/wp-content/uploads/2016/03/Taillis-8.jpg

     

    Les derniers vestiges

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)      Dans sa séance du 20 décembre 1860, la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure nous apprend que l'infatigable archéologue « M. Cochet a visité les ruines du vieux château du Trait qui défendait autrefois le passage de la Seine. Ce château, qui est peu connu, était très fort et très important. »

     

    Ci-dessus, plan terrier dressé sous l'ancien régime et montrant les vestiges du château. Les autres constructions sont le calvaire, le presbytère et l'église. http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html

     

         L'abbé Cochet reviendra manifestement effectuer des fouilles car, sous le mandat du maire Jean-Baptiste Doucet, voici ce qu'écrit Cochet : « En face de l'église du Trait, au delà de la route départementale et au bord de l'ancienne rive de la Seine, on voit les ruines d'un vieux château qui fut construit sur un tertre et dont les murs ont encore de trois à quatre mètres de hauteur. On y a trouvé récemment une cave voûtée en petit appareil qui paraît fort ancienne. » Mais le Guide des environs de Caudebec rédigé par Rondel, met en garde les curieux quant à la modestie de ces ruines : « elles sont si peu apparentes que vous pouvez vous dispenser d'aller les voir. » En 1913, la Commission des Antiquités constate leur complète disparition. 

         A défaut de gravures, a-t-on seulement pris une seule photo de ces vestiges. Non ? Reste donc l'imagination. Dans les aventures d'Arsène Lupin gentleman cambrioleur, Maurice Leblanc fera un clin d'œil à la forteresse du Trait : « Il n'est pas de touriste digne de ce nom qui ne connaisse les bords de la Seine, et qui n'ait remarqué, en allant des ruines de Jumièges aux ruines de Saint-Wandrille, l'étrange petit château féodal du Malaquis... » Edifice imaginaire. Mais lieu-dit bien réel au Trait.

         En 1906, L'Atlas pittoresque de la France, de Reclus, signale encore les ruines du château du Trait.

         La toponymie locale a gardé le souvenir du bastion avec une sente du Château qui descend du calvaire vers la Seine. De vieux pans de mur y étaient encore observés. dans les années 80. Le cadastre du 19e siècle nous montre aussi une rue et une plaine Saint-Martin, derniers échos des cloches de la chapelle du même nom disparue au moyen-âge. Là, lors de travaux effectués en 1918 pour édifier une cité ouvrière, deux sarcophages en pierre de l'époque franque furent mis au jour, contenant chacun les restes de plusieurs sujets. Sujets riches, assurément, pour bénéficier d'un tel linceul.

         Quand en 2012 on détruisit un pâté de maisons situé près de l'église, on découvrit de belles pierres d'appareil. Provenaient-elles de l'ancien château ? La question fut posée. Une de plus. » [2]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)          « Le château du Taillis est situé dans le hameau Saint-Paul à Duclair (Seine-Maritime), dans un site classé depuis le 14 juin 1952, partie du parc naturel régional des Boucles de la Seine normande.

         Bâti sur les fondations d’une maison forte du 13e siècle, il a été édifié vers 1530 par Jehan du Fay du Tailly. Après une construction inachevée, le corps central fut agrandi par l’adjonction de deux pavillons au 17e siècle et finalisé par de nouvelles ailes au 18e siècle. Ce sont ainsi 300 ans d’architecture qui se côtoient et se respectent par une même symétrie unique en France.

         La façade sculptée présente des blasons seigneuriaux, ainsi que des niches et des pilastres.

         Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 avril 1996. » [3]

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de l'article de Paris-Normandie.fr du 31/07/2015 https://www.paris-normandie.fr/region/le-chateau-fort-a-faconne-le-quartier-de-l-eglise-appele-le-vieux-trait-DX3752647

    [2] Texte extrait du Canard de Duclair, supplément  du Journal de Duclair fondé en 1887 http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html http://jumieges.free.fr/

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.450 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

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  • LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure) LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure) LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)

     

    Ci-dessus, à gauche : photo extraite du site http://randosduglaude.eklablog.com/les-circuits-dans-l-eure-216-c18274462 ; à droite, une photo extraite de https://www.cirkwi.com/fr/circuit/41664-circuit-du-bois-hibou 

     

         A Notre-Dame-du-Hamel se trouvent les mottes d'Echanfray ou de Pont-Echanfray qui sont les vestiges d'un château à motte des 11e et 12e siècles. La motte, les enceintes fossoyées et les vestiges du logis seigneurial y sont encore visibles. [NdB]

     

         « Le nom de la localité est attesté sous les formes Pontem Erchenfridi en 1035, Pont Herchenfret en 1050, Pons Herchenfret (Pont-Enchanfré) au 11e siècle, puis Beata Maria de Hamilla en 1260. » [1] 

     

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    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Les vestiges de la motte féodale

     

         « Datant de 1035, la motte féodale fut érigée au Pont Echanfray (nom primitif de Notre-Dame-du-Hamel) sur une hauteur dominant la rive droite de la Charentonne. L’ensemble de ce château-fort comprend trois mottes isolées les unes des autres par des fossés assez profonds. Auprès de cette motte, un pont en bois fut construit sur la Charentonne. Pour passer d’une rive à l’autre, les voyageurs étaient contraints de payer une taxe. » [2] 

     

         " Notre-Dame-du-Hamel. – Les « Buttes de Pont-Echanfray » forment une triple enceinte avec un donjon. Cet ensemble de retranchements rappelle les enceintes d'Epinay et de Breuilpont (Eure) et celle d'Aunay-sur-Odon (Calvados). Une voie « Perrée » semble passer ou aboutir tout près ( Planche IV).
          L'emplacement exact des « Buttes d'Echanfray " se trouve à 1500 métres environ au Nord de Notre-Dame-du-Hamel, au niveau du Pont-Echanfray, à 300 mètres au S.-E. du coude fait par la route, qui, venant de passer la
    Charentonne, remonte la rive droite de cette rivière vers Préaux.
          A Notre-Dame-du-Hamel existaient au moyen âge les fiefs
    du « Bois-du-Tertre » et des « Châtelets ».
          Sur la limite de la commune et de Couvains (Orne) existe
    un triage de « Châtelets ». De même sur le territoire d'Anceins (Orne), autre commune limitrophe, on trouve un lieudit « Le Tertre », qu'on doit retenir.
    Charpillon et Caresme Dict. de l'Eure, t. II, p. 610. – L.
    Coutil : 29e Rapport Comm. des Enc. (Bull. S. P. F., t. VI, 1909, p. 285) et 41e Rapport, etc. (Ibid. t. VII, 1910, p. 5n, fig.). Id. Archéol. gall. etc. arr. de Bernay, p. 195 à 197. Inv. bibl. de la Comm. des Enc de Fr., toc. cit., p. i53. Carte de l'Etat-Major au 1/80.000e, Bernay, S.-O.
    " [10]
     
     

     

         « Notre-Dame-du-Hamel. – Les « Buttes de Pont-Echanfray forment une triple enceinte avec un donjon. Cet ensemble de retranchements rappelle les enceintes d'Epinay et de Breuilpont (Eure) et celle d'Aunay-sur-Odon (Calvados). Une voie « Perrée » semble passer ou aboutir tout près.
         L'emplacement exact des « Buttes d'Echanfray » se trouve à 1 500 mètres environ au Nord de Notre-Dame-du-Hamel, au niveau du Pont-Echanfray, à 300 mètres au S.-E. du coude fait par la route, qui, venant de passer la Charentonne, remonte la rive droite de cette rivière vers Préaux. A Notre-Dame-du-Hamel existaient au moyen âge les fiefs du   « Bois-du-Tertre » et des « Châtelets ». [3]

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)

     

    Plan de situation (provisoire, en attendant mieux...) des Buttes d'Echanfray à Notre-Dame-du-Hamel ; blason de l'Eure par User:Spedona 25/09/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona 25/09/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2811940

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)     « M. Léon Coutil, membre de la Commission, nous envoie la note suivante : « Dans notre Inventaire des camps, enceintes et mottes de l'arrondissement de Bernay, nous avons cité les buttes d'Echan­fray, commune de Notre-Dame du Hamel (Eure), sur la rive droite de la rivière la Charentonne, affluent de la Risle. Nous les avions même lithographiées d'après un croquis pris en 1897, lors d'une excursion rapide avec une société archéologique. Ayant voulu revoir cette enceinte, dont nous avions gardé un souvenir très complexe, nous avons eu tout le temps pour bien en lever le plan, d'autant plus que le bois qui la recouvre presque entièrement a été coupé l'an dernier. Le plan et la coupe ci-joints préciseront mes expli­cations (Figure. 1 montrant ci-dessus le plan du château).

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)      « Les buttes se trouvent à mi-côte, elles sont légèrement obliques à l'axe de la vallée de la Charentonne ; on remarque vers le sud une demi-lune surmontant de chaque côté deux fossés de 10 mètres de large et 5 mètres de profondeur en moyenne. La motte principale de 18 mètres de diamètre domine l'ensemble et s'élève à près de 9 à 10 mètres au-dessus du fond des fossés. La demi-lune va en s'atténuant en arrière de la butte, de sorte que celle-ci est isolée du plateau par un fossé de 20 mètres de large. Un autre fossé de 10 mètres part de l'autre côté de la motte principale, au nord de celle-ci, et se dirige vers l'est par un long sur 30 mètres de large. Un donjon se distingue par ses fonda­tions en cailloux et mortier, semi-rectangulaire, de 20 mètres sur 10 mètres et 2 mètres de profondeur. Nous croyons ce donjon postérieur au premier retranchement, mais nous n'osons l'affirmer. L'histoire nous apprend que Raoul-le-Roux y défit, en 1119, au passage de la Charentonne, les seigneurs voisins de Breteuil, Laigle et la Ferté-Fresnel. En 1124, Hugues du Plessis surprit la forteresse, qui fut brûlée en 1138 et en 1139 rendue au comte de Mortaigne pour Geof­froy Plantagenet. Nous ne pouvons par suite, savoir si le donjon fut reconstruit après 1138, c'est probable. Cet ensemble de retranche­ments rappelle l'enceinte d'Epinay, peu éloignée et celle de Breuilpont.

         La portion du plateau ainsi limitée a été circonscrite par de légers talus sur un espace de 50 mètres de Le plateau qui se trouve à droite étant d'abord boisé et couvert ensuite de fougères, il est impossible de savoir s'il existe une station préhistorique près de là. Toutefois, l'ensemble des retranchements ne nous paraît pas avoir une origine aussi ancienne ; elle pourrait plutôt remonter au 9e ou le siècle, et être contemporaine des inva­sions normandes, mais nous n'insistons pas sur cette hypothèse qui mérite un contrôle fort difficile à établir en l'absence de documents écrits, le premier en date remontant seulement à 1119.

         « Le grand fossé d'arrière, mesurant 20 mètres et qui isole tous les retranchements du plateau, débouche en face la route conduisant au pont, qui devait déjà exister lors de la construction des remparts. On voit très nettement qu'ils ont été placés en ce point pour défendre la vallée de la Charentonne, le pont et une très ancienne voie perrée que nous avons suivie pendant 5 kilomètres depuis les Buttes jusqu'à la vallée de la Guiel et Verneusses ». [4]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne du site extraite de Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)     « Buttes de Pont-Echanfray. — Ce retranchement se trouve sur le flanc du coteau dominant la rive droite de la Charentonne, affluent de la Risle ; en réalité, il n'y a qu'une motte centrale avec deux ouvrages en relief formant un arc de cercle de chaque côté ; ils sont légèrement obliques à l'axe de la vallée et commandent celle-ci, surtout vers Notre-Dame-du-Hamel, ainsi que le vallon se dirigeant vers le Mesnil-Roussel, elles commandent par suite le vieux chemin qui passe dans le vallon et se dirige vers cette commune : ce dernier passe sur le pont d'Echanfray pour remonter vers Glatigny, la vallée de la Guiel et Verneusses. Ce vieux chemin, très direct, a un encaissement fort ancien, orienté Ouest et Est. L'axe des fossés d'enceinte fait face au vieux pont. Les retranchements suivent la pente normale du sol ; ils commencent par une première plate-forme de 40 mètres de long avec un relief de 3 à 4 mètres.


    Ci-dessus, une photo extraite du site Google Map.

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)     Ensuite une seconde plate-forme de 30 à 35 mètres de large sur 60 mètres de long laisse voir les substructions d'un donjon semi-circulaire d'un côté et rectangulaire de l'autre, de 10 mètres sur 20 mètres : ce donjon existait en 1119, car Raoul le Roux y défit les seigneurs voisins de Breteuil, Laigle et la Ferté-Fresnel, qui tentaient le passage de la Charentonne. Cinq ans après, il fut pris en 1124, brûlé en 1138 et rendu en 1139 au comte du Perche ; mais on ne sait pas s'il fut reconstruit.
    Par ces données, on est certain que les retranchements sont antérieurs à 1119 et sans doute plus anciens. Un fossé de 15 mètres isole cette première butte de 30 mètres de la motte principale, haute de 12 mètres au-dessus du fond des fossés, et dont le diamètre est de 18 mètres. Cette motte centrale est protégée par une demi-lune de 15 mètres de largeur au maximum qui l'isole du plateau vers l'Est et le Sud ; la pointe très abrupte vers l'Ouest et le vallon va en s'atténuant en arrière à l'Est. Un fossé de 10 mètres entoure cette demi-lune et rejoint le fossé extérieur du donjon.
         L'ensemble du fossé extérieur, de la demi-lune, de la motte centrale et de la cour du donjon occupent sur le front de la vallée une surface de 100 mètres ; la plate-forme de la Basse-Cour occupe seulement 40 mètres en plus, dans la partie déclive. Nous avons projeté, en élévation, sur le côté de la figure ci-contre, tous les détails du plan, afin de mieux le faire comprendre.
         Un souterrain de la commune porte le nom de Cave à Jaquedarc (Jeanne d'Arc ?) ; on s'y rend en pèlerinage. » [5]
     

     

    Plan ci-dessus extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure " par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22#

     

    Seigneurs d'Echanfray :

     

    Vauquelin d'Echanfray :

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)     « ... Giroye, sans armes et sans défense, accompagné seulement de douze cavaliers, part de son château pour se rendre à Alençon, bien disposé à prendre part aux plaisirs de la fête ; mais à peine a-t-il franchi le seuil du château, que le farouche Talvas altéré du sang de sa victime, le fait saisir comme un traître et félon, et jeter dans un cachot au fond d'une tour, qui jusqu'en 1782, où elle fut détruite, porta toujours depuis le nom de Tour-du-Chevalier-Giroye. Le dîner terminé, Bellême et ses convives partirent pour la chasse ; c'est pendant leur absence que les satellites du tyran, chargés de l'exécution de son noir projet, remplirent leur exécrable mission. Après avoir tiré Giroye de son cachot, ils lui coupèrent le nez et les oreilles, lui crevèrent les yeux, et pour comble de scélératesse, ils lui firent subir un autre genre de supplice, que la pudeur nous défend de spécifier ici. (...)

         A la nouvelle de l'affreux attentat commis par Talvas, sur la personne de son malheureux hôte, l'indignation de sa famille ne connut point de bornes ; animés par le plus vif ressentiment, les deux frères de la victime, Robert et Raoul Giroye, intrépides chevaliers, se levèrent avec leurs beaux-frères, leurs neveux et autres parents, pour déclarer à Talvas une guerre à mort, et tirer une vengeance éclatante de l'affront fait à leur noble et puissante famille, dans la personne de son chef. Au nombre des preux, décidés à tout oser et à ne reculer devant aucun obstacle pour punir l'attentat, on voyait figurer Vauquelin, seigneur du Pont-Echanfray, Robert de-Grantemesnil, Roger, sire du Merlerault, et Salomon-de-Sablé, beaux-frères du mutilé (…) Chacun l'attaqua de son côté, tous se débordèrent comme un torrent sur le Bellêmois, l'Alençonnais et le pays de Domfront, et bientôt ces vastes domaines devinrent le théâtre de toutes sortes de pillages, d'incendies et d'horreurs, telles qu'on pouvait attendre d'une multitude furieuse, dévorée de la soif d'une horrible vengeance. (…) » [6] 

     

    Raoul ou Ralph II le Rouge (1070-1120) :

     

          « Ralph le Rouge (Raoul II Rufus) de Pont-Echanfrey (1070-25 novembre 1120), fils de Guillaume de Pont-Echanfrey ou de son frère Raoul Ier. Ralph était un chevalier qui servit d'abord Robert Guiscard puis participa à la fois dans la première croisade et dans la croisade du fils de Robert Bohemond d'Antioche-Tarente dans le cadre de sa première armée. Soldat semi-professionnel loyal à la famille de Guiscard, il accompagne Bohémond en Pouilles en 1107 puis Antioche en 1108. Guascelin*, frère de Ralph (mort en 1109 ou après) accompagne également Bohémond. En 1119, il avait rejoint les forces de Henry Ier d'Angleterre dans sa campagne contre Louis VI de France, et a aidé le fils de Henry Richard à échapper à la capture par les Français à Les Andelys.

          Ralph a épousé une fille, nom inconnu, d'Odeline du Puiset et de Joscelin de Lèves. La femme de Ralph l'accompagna lors de sa deuxième croisade, mourant en 1109, probablement à Byzance. Odeline était la petite-fille de Guy Ier de Montlhéry. L'épouse de Ralph était la soeur de Hugh Ier de Jaffa, dont le fils Hugh II était aussi un croisé. Ils ont peut-être eu un fils (non vérifié) : Raoul III de Pont-Echnfrey (décédé après 1130).

         En tant que veuf, on croit qu'il s'est remarié, mais aucune information spécifique n'est disponible sur sa deuxième épouse possible. Ralph s'est noyé dans le désastre de la Blanche Nef le 25 novembre 1120, qui peut indiquer une certaine relation avec l'aristocratie de l'Angleterre, particulièrement donné sa camaraderie avec le fils du roi. » [7] 

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)      « Joscelin de Pont-Echanfray* se distingua dans les guerres de la Pouille et des croisades. Le droit de haute-justice s'était conservé dans cette seigneurie. (...)

         On voit à Echanfray des vestiges d'une ancienne place forte qui est citée au commencement du 11e siècle, sous le nom de Pont-Echanfray, dans les guerres des barons normands. Raoul-le-Roux, y défit en 1119, au passage de la Charentonne, les seigneurs de Breteuil, Laigle et la Ferté réunis. En 1124, Hugues du Plessis surprit la forteresse : elle fut brûlée en 1138 et en 1139 rendue au comte deMortaigne pour Geoffroy-Plantagenet. » [8]

     

    Ci-dessus une photo extraite de https://www.eure-tourisme.fr/Fiche/Detail/Balades-et-randonnees/Notre-Dame-du-Hamel/Circuit-du-Bois-Hibou/ITI-ITINOR027V506ORF

     

          « … dés janvier 1138, la trève fut violée dans la Normandie centrale Pays d’Ouche et Hiémois. Les neveux de Raoul Le Roux, Simon Le Roux et Riboud furent introduits par Robert Girois dans le château d’Echauffour ; de là ils ravagèrent les terres de Robert de Leicester dans le diocèse d’Evreux. Les hommes du comte se vengèrent en incendiant les bourgs de Montreuil l’Argillé et Pont Echanfray. » [9]

     

    LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure) LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure) LES REMPARTS DE PONT-ECHANFRAY (Eure)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://cdt27.media.tourinsoft.eu/upload/PDF---Circuit-du-Bois-Hibou---a--pied.pdf

    [3] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie ; Éditeur : Société des antiquaires de Normandie (Caen) ; Date d'édition : 1919.

    [4] Extrait de la Commission d'étude des enceintes préhistoriques et fortifications an historiques par Armand Viré in Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 7, n°10, 1910 ou Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 18, n°8, 1921. pp. 189-196 Par Léon Coutil ; https://doi.org/10.3406/bspf.1921.13297 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13297

    [5] Extrait du Recueil de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l'Eure ; Éditeurs : Ancelle fils (Évreux)/J. Ancelle (Évreux)/L. Tavernier et Cie (Évreux)/Hérissey (Évreux), 1917 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6327590s/f279.item.r=%22Pont-Echanfray%22.texteImage

    [6] Extrait des Antiquités et chroniques percheronnes: ou recherches sur l'histoire civile, religieuse, monumentale, politique et littéraire de l'ancienne province du Perche, et pays limitrophes, Volume 1 L. Joseph Fret ; Glaçon, 1838 https://books.google.fr/books?pg=PA332&lpg=PA332&dq=Pont+Echanfray&sig=cwVidzhdHfR3WjuRBQclv1dUTjI&id=teEDAAAAYAAJ&hl=fr&ots=eGmUD6KmAK&output=text

    [7] Extrait de https://en.wikipedia.org/wiki/Ralph_the_Red_of_Pont-Echanfray

    [8] Extrait de https://books.google.fr/books?id=LCLsfI8ktQEC&pg=PA366&lpg=PA366&dq=Pont+Echanfray&source=bl&ots=kdLGBY3qZ8&sig=Gew8ft3n_u_1UDUhq1tWwfREzQQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiqqKG6wKvcAhUPZ8AKHUDTDKE4ChDoAQgzMAI#v=onepage&q=Pont%20Echanfray&f=false

    [9] Extrait de http://uia-coutances.e-monsite.com/medias/files/hist-medievale-9.pdf

    [10] Extrait de l'article  Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure par le Dr Doranlo in le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 – https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22# 

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  • LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)

     

    Ci-dessus, à gauche : le manoir de Dur Ecu par Pierrestz — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21179593 ; à droite : photo extraite de https://www.geocaching.com/geocache/GC4TQ3B_urville-nacqueville-et-ses-monuments?guid=0383e3da-1788-4fda-8596-7846aa19c77e

     

         « Le manoir de Dur-Écu est une demeure historique de la Manche, située à Urville-Nacqueville. » [1]

     

         « Dur-Ecu se trouve à l’abri d’une colline boisée au débouché d’un vallon où s’écoule le ruisseau le Candar. Au Moyen-Age, l’endroit semble propice pour y installer une maison-forte afin de contrôler les passages sur la route et de veiller aux incursions venues de la mer. » [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Près des côtes sauvages de la Manche et du sentier des douaniers de la Hague, se niche un charmant manoir du 11e siècle. Implanté sur une terre longtemps partagée entre la France et l'Angleterre, le manoir du Dur-Ecu détient une histoire liée à un certain Guillaume le Conquérant. Selon la légende, le duc de Normandie aurait été sauvé de la hache d'un ennemi grâce au bouclier, appelé écu à l'époque, de l'un de ses compagnons, Richard le Fort. La hache, figée dans le bois de l'écu, a alors donné le nom manoir, le Dur-Ecu.

         Fief de familles de seigneurs, le manoir a notamment servi de repère et de refuge pour les troupes anglaises lors des manœuvres militaires franco-anglaises du 18e siècle. 

         Plus récemment, la propriété a été en partie détruite lors de bombardement du 1er juin 1944. Pendant 30 ans, la famille René-Bazin, propriétaire des lieux, s'est alors attelée à restaurer le manoir à l'identique : gros œuvre, toiture, pigeonnier. » [3] 

     

    Photo ci-dessus, extraite de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30126.html

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)   LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)

     

    Plan de situation du manoir de Dur-Ecu sur la commune d'Urville-Nacqueville ; blason de la famille de Lesdo extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&desc=lesdo_de_la_riviere&id=209717&individu_filter=riviere&rubrique=blasons

     

     LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)

     

     Ci-dessus, à gauche, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    Histoire

     

         « Au cours de son histoire, le manoir ne semble habité que rarement par ses propriétaires et son usage est surtout agricole. (...)

         La première place forte appartient à la famille Durescu qui possède également le Durécu de Gatteville, à l’est de Cherbourg. » [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Outre Urville, Durécu est un toponyme présent à Pierreville, Picauville, Bricquebec, Les Perques et Gatteville. La famille Durécu de Gatteville aurait laissé son nom aux fiefs d'Urville. (...)

         La légende attribue son nom à un épisode guerrier au cours duquel Guillaume le Conquérant aurait eu la vie sauvée par Robert Le Fort qui le protégea de son bouclier (on disait alors un écu). Cette légende a également donné naissance aux noms de famille Fortescu et ses nombreuses variantes. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien, Archives de la Manche, http://www.archives-manche.fr/

     

         « C’est à Jean Heuze probablement, seigneur de Gréville et d’Urville, ou bien à Thomas Lesdos, bailli de haute justice, que l’on doit la construction du manoir actuel à la fin du 15e siècle ou au début du 16e. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Il est reconstruit au 16e siècle sur des fondations plus anciennes, dans un fief cité au 14e siècle. (…)

         Sa raison d'être est son positionnement en bord de l'ancien chemin royal menant dans la Hague, là où ce chemin s'éloigne de la grève pour grimper dans les premières falaises.

         Appartenant à la famille Heuzey à la fin du 16e siècle, le fief est vendu entre 1599 et 1603 à Thomas Lesdo, sieur de la Rivière, bailli de la haute-justice de l'abbaye du Vœu, anobli en 1609. C'est certainement lui qui a fait reconstruire le manoir tel qu'on le voit actuellement. Jean Lesdo, écuyer, sieur de Durécu et de la Rivière, avocat au Parlement de Rouen, en prend possession, puis son fils Jacques Lesdo, ayant la même charge.

         Ses héritiers vendent le manoir vers 1667 à Louis de Grimouville, marquis de la Mailleray, colonel du régiment de Piémont, puis brigadier des armées du Roi.

         A la mort de celui-ci, en 1685, le manoir revient à Jean-Baptiste de Lesdo, procureur général en la Cour des aides de Normandie, puis premier président en la Cour des comptes de Rouen, fils de Jacques Lesdo, et frère de Nicolas de Lesdo de la Rivière. » [1]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Dur-Ecu demeure dans la famille Lesdos jusqu’en 1708 où le fief noble et la ferme sont vendus séparément. La ferme de Dur-Ecu « consistant en un corps de logis composez à usage de demeure manable, caves, salles, chambres, greniers, celliers, pressoir, charteries, granges et estables, cours et issues, boelle fermée, en jardins et enclos plantés de pommiers, fermés de murailles et en plusieurs pièces de terres et tennements en herbage, prayrie, bois taillis et haute futez et terres labourables ». [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Le manoir passe ensuite dans de nombreuses mains. Le domaine fieffé appartient à Jacques Barbou de Plémarest (1708) qui le cède en 1733 à Jean-Hervé Mangon, propriétaire du fief depuis 1708, Lesourd de Laignerie (1733), les frères omonvillais Simon, Jean et Thomas Le Moigne la Couture qui achètent la ferme et les terres de Durécu le 27 septembre 1773 à Pierre-Nicolas Le Sourd, sieur de l’Aiglerie et maire d’Avranches. » [1]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Mangon extrait de https://www.google.com/search?q=Blason+famille+de+mangon&client=firefox-b&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=mz7czHu4LLkR8M%253A%252C-AQGcTitrJhrQM%252C_&usg=___NRwQSWFAaSRSxRO_jJUckMKnVk%3D&sa=X&ved=0ahUKEwiQhsDRmqvcAhVHWiwKHTd_AZoQ9QEIKjAB#imgrc=_

     

         « A la veille de la révolution, la famille Le Moigne, agriculteurs de la Hague, achète le bâtiment et y effectue des réparations. Au cours du 19e siècle, les Le Moigne deviennent des notables d’Urville (plusieurs sont maires). » [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Depuis lors, la famille Le Moigne et ses héritiers ont conservé la propriété.

         Les frères Le Moigne font d'importants travaux de restauration et ne s'y installent en 1778. Durant la Terreur, Jean-Louis Le Moigne La Rivière (1772-1858), fils de Simon, fait bâtir, probablement en 1808, trois moulins à eau au dessus du manoir. (…)

         En 1808, une meule romaine est trouvée dans l'enceinte du manoir. (...)

         Lui et sa femme, Eléonore Langlois d’Arreville (1776-1855), partagent leurs biens entre leurs enfants, en 1846. Gustave Le Chevallier, fils de leur fille, Marie Le Moigne du Taillis, hérite de tout le patrimoine de son grand-père, ses oncles mourant sans postérité. » [1]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)

     

         « Exploité en fermage jusqu’à la deuxième guerre mondiale, il est gravement endommagé par les bombardements de juin 1944. (...) Après la guerre il est repris par la famille Le Moigne qui le restaure, reconstitue le donjon et poursuit l’activité agricole.» [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche) LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)

     

         « Il est peint par Gustave Mouty en 1948. (…)

     

          Lorsque Gustave Le Chevallier meurt, en 1950, Durécu échoit à sa fille Marie-Hélène, épouse du lieutenant (et futur journaliste et écrivain) Louis René-Bazin, fils de l'écrivain académicien René Bazin. Elle restaure la bâtisse avec son fils, Jean René-Bazin. La tour orientale, dont le grand-oncle Albert Lemoigne disait en 1917 qu'« elle avait été « découronnée », est reconstruite sous une forme de donjon sans que l'on aie plus d'information sur sa forme originelle. » [1]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Dur-Ecu est classé parmi les sites en janvier 1965 afin de préserver, selon le rapport de classement « le cadre de ce beau manoir qu’on peut qualifier d’admirable. Le ruisseau qui descend à travers bois et coule en cascade le long des trois moulins, les deux fermes, le colombier, la remise, les herbages qui descendent jusqu’à la mer, donnent à ce rivage un aspect qu’ont perdu beaucoup de nos côtes ». [2]

     

         « Entre 1982 et 1987, la veuve de Jean René-Bazin y tient une ferme-auberge. (...)

         Le Droit à l'oubli (1992), téléfilm de Gérard Vergez, est tourné en partie dans le manoir. » [1]

     

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    Architecture

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     « Il se compose de dix bâtiments, dont trois moulins, et d'un pigeonnier en granit et pierres bleues de 2 000 cases. » [1]

     

         « Le manoir comprend deux ailes en retour d’équerre, l’une flanquée d’un donjon, l’autre d’un corps de bâtiment massif commandant une cour de ferme avec ses dépendances. Devant le manoir, près de la route, un puissant colombier circulaire est érigé près du mur d’enceinte. L’ensemble est bâti (et couvert) en moellons de schiste bleu et il s’en dégage un caractère défensif affirmé. (...)

     

    Ci-dessus, photo extraite de https://www.lamanchelibre.fr/actualite-241309-un-manoir-a-la-pointede-la-technologie

     

         Vendus à plusieurs reprises, les bâtiments se dégradent et le donjon finit par s’écrouler. (...)

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)     Ses hautes toitures de schiste bleu et ses puissants murs de grès gris surgissent, au détour d’un virage de la route, parmi la végétation de la colline boisée entaillée en son milieu par le ruisseau du Candar. Les tours du logis dressent leurs toits pointus parmi les arbres qui dominent la propriété. La massive construction qui a conservé son aspect défensif est protégée, sur la route, par un mur de pierres où s’ouvrent deux belles portes charretières. Bien entretenu, le logis précède le parc boisé où s’écoulent le Candar et son bief qui dévalent de la pente. » [2]

     

    LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)LES REMPARTS DE DUR-ECU (Manche)Protection :

     

         « Le manoir et le pigeonnier sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1982. » [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Manoir_de_Dur-%C3%89cu

    [2] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-manche-manoir-a-urville-nacqueville-manoir-dur-ecu.html

    [3] Extrait d'un article du 18/09/2014 https://www.batiactu.com/edito/la-legende-de-guillaume-le-conquerant-au-manoir-du-dur-ecu-manche-39135.php

     

     

    Bonnes pages : 

     

    Site officiel : https://durecuf.wordpress.com/

     

    O https://durecuf.wordpress.com/plus-dinfos-historiques-pour-qui-les-souhaitent/notice-historique-par-lamiral-alexis-de-lacroix-de-lavalette/

    O https://www.revedechateaux.com/fr/annonce/location-du-manoir-de-dur-ecu-1256269359/voir

    O http://nanienormandie.canalblog.com/archives/2012/04/13/24002957.html

    O http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-manche-manoir-a-urville-nacqueville-manoir-dur-ecu.htmlhttps://durecuf.wordpress.com/

     

     

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  • LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados) LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados) LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)

     

    Au centre une photo extraite du site Google Map.

     

         Le château du Mont-à-la-Vigne ou du Mont-de-la-Vigne est situé sur l’ancienne commune de Monteille dans le département français du Calvados. (NDB)

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)« Château de Mont-à-la-Vigne.

         Ce château s'élève sur une éminence arrondie, au milieu des prairies qui occupent la vallée de la Vie. Il n'a plus sa sévérité d'autrefois. Une tourelle et quelques détails montrent seulement ce qu'il fut, et les annales des guerres de religion attestent qu'il a joué un rôle au 16e siècle. Le plan ci-joint montre la disposition des bâtiments autour de la cour actuelle, les fossés, les tours qui défendaient l'enceinte ; la plupart doivent dater du 16e siècle ou du 15e. Ce château appartient, depuis longtemps déja, à la famille de Tesson. » [1]

     

    Plan ci-dessus extrait de ce même site : la Statistique Monumentale du Calvados. 

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)   LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)

     

     Plan de situation du château du Mont-de-la-Vigne à Monteille ; blason de la famille de Mannoury par Gilloudifs.

     

    Histoire

     

         « Le château se situe sur une éminence dans la vallée de la Vie (rivière). Le château date du 15e siècle-16e siècle-17e siècle. L’édifice a joué un rôle notable dans la région au moment des guerres de religion du 16e siècle.

         L’édifice est indiqué appartenir à la famille de Tesson par Arcisse de Caumont. » [2]

     

    La famille de Mannoury

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)     « La branche principale des Mannoury est celle du Mont-de-la-Vigne. Leur devise était : Regi fidelis (fidèle au roi). » [6]

     

         « On trouve déjà un Guillaume de Malnorry comme tenant de deux vavassories dépendant du Mesnil Mauger dans le registre de Pierre de Thillaye, bailli de Philippe Auguste 1205/1225 » [3]

     

         « En 1395, apparait un Etienne (ou Guillaume ?) de Mannoury appelé le chevalier de Tremblay est seigneur du Mont-de-la-Vigne, une terre située proche de Lisieux, Monteille et Fribois. Il est aussi capitaine des villes et châteaux de Lisieux, Évreux et Exmes.

         Il a épousé en 1373, Austreberte de Dreux, une haute et puissante princesse, fille de Robert de Dreux, prince et seigneur de Beaussart, baron et capitaine de Rouen et de Dame Guillemette de Ségrie. 

         De ce mariage est né 3 enfants :
    1 - Jean de Mannoury, » [6]

         « En 1419 Jean Mannoury et Perette de Mailloc, sa femme, furent maintenus dans leurs biens par le Roi d’Angleterre (Vautier – Registre des Dons p.51) » [3]

    2 - Robert de Mannoury, seigneur de Fribois
    3 - N. de Mannoury, ce dernier deviendra le chef de la branche des Mannoury de Croisilles.

         Jean, fils d’Etienne, épousa Catherine du Tremblay avec laquelle il eut 4 enfants :
    1 - Antoinette qui se mariera avec Jean de Bréauté, capitaine et gouverneur de la ville de Dieppe.
    2 - Anne qui épousera « successivement le sieur de la Bretonnière d’Ecajeul et le sieur des Varinières. » [3]
    3 - Henri, qui devint seigneur du Mont-de-la-Vigne et épousa Marguerite Le Veneur de Tillières. De leur mariage naquit Louis de Mannoury,  seigneur du Mont-de-la-Vigne, de Monteille et Chaumont. Il devint gouverneur de Bayeux mais mourut sans postérité laissant sa succession à ses trois tantes.
    4 - Suzanne qui épousera Nicolas, seigneur et baron de Mailloc. » [6]

     

         « Dans les Echiquiers de 1463 et 1464, Guillaume Mannoury du Tremblay, bâtard du Mont de la Vigne, ayant été approché en 1450 par le Général des Finances de la Province et par les Elus de Lisieux il fut déclaré noble en présence du procureur du Roy. (Houard – Dictionnaire de Droit normand III p.350) » [3]

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados) LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche plan extrait du cadastre napoléonien de 1810, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail. 

     

    Guillaume de Mannoury

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)     « Mais revenons à la branche des « Mont-de-la-Vigne ». Louis F. du Bois dans son livre l’Histoire de Lisieux, rapporte quelques détails sur la famille de Mannoury, dont l’évêque de Lisieux, Thomas Basin (1447-1474) aurait eu à se plaindre.

         Or il est question d’un Guillaume, père de Robert et Jean, au 15e siècle, il ne peut donc s’agir que des fils d’Etienne, rapporté par Victor des Diguères dans son livre sur la recherche de la noblesse en 1666 dans les élections d’Argentan et de Falaise (Sévigni ou une paroisse rurale en Normandie pendant les trois derniers siècles).

         Voici donc cette histoire :

         Guillaume (ou Etienne ?) de Mannoury, fut un chevalier de mauvaise réputation et n’ayant qu’une modique fortune à partager entre sa progéniture, il instruisit ses fils dans l’art de s’enrichir aux dépens des autres. Il fit entrer ses deux fils Robert et Jean dans le corps des Gens d’Armes, tandis qu’il destinait un 3e enfant à l’état écclesiastique.

         Jean et Robert étaient de ces plaisants dont Le roi Louis XI (1423-1483) faisait les délices : débauchés, mal vus de tout le monde, mais toujours prêts à se tirer de peine par quelques réparties bouffonne. Leur talent à faire rire les mis en haute faveur.

         Louis XI nomma Robert, capitaine de Lisieux après la guerre du Bien-Public [révolte des nobles menés par le comte de Charolais, contre l’accroissement du pouvoirs du roi de France Louis XI. Elle fut de mars à octobre 1465.] (1465). Robert exerca dans cette ville une autorité absolue et se mit en goût de perpétuer un état de choses dont s’accomodait sa vie désordonnée, puis il résolut donc de mettre la mitre épiscopale de Thomas Basin sur la tête de son frère. Et pour cela il fallait que la place devint vacante, ce qu’il se mit donc en tête de résoudre.

         Il s’empressa auprès du roi Louis XI à qui il donna l’idée de l’ambassade de Barcelone pour Thomas Basin, imagina des prétendues conspirations du prélat, effectua à son profit la saisie du temporel de Lisieux. La retraite du prélat lui parut une bonne occasion pour faire courir le bruit de sa mort, il produisit de faux témoins pour appuyer ce mensonge. Lui et les siens se mirent donc en campagne pour appuyer la candidature de leur frère.

         Le roi leur donna des lettres de recommandations pour le chapitre de Lisieux, il intrigua en Normandie, il envoya à Rome, il importuna si fort le Pape Paul IV qu’il obtint une bulle de grâce expectative [rescrit du pape qui ordonne au collateur de donner le premier bénéfice vacant de sa collation à une personne que ce rescrit désigne].

         Pendant ce temps, arriva auprès du roi, un secrétaire du duc de Bourgogne pour présenter une requête en faveur de Thomas Basin, ce dernier était alors à Gand, ayant jugé convenable de reparaître afin de démentir les faux bruits répandus sur son compte, affligé qu’il était des déprédations commises dans son diocèse. Louis XI se montra maussade et dur et refusa de s’engager à quoi que ce soit.

         Quant aux Mannoury, la haine se changea en fureur, pris dans leur propre piège et forcés de subir la risée publique, Robert se résignait à lâcher l’affaire quand un événement vint à son secours : la découverte de la conspiration du Cardinal Jean de la Balue, secrétaire du roi qui avait comploté contre ce dernier.

         Le père, Guillaume de Mannoury s’empressa d’écrire au capitaine de Lisieux (et donc à son fils Robert) pour y impliquer Thomas Basin. Mais quelques mois plus tard, en 1469, alors qu’il voyageait avec le roi, Robert de Mannoury fut pris d’un accès de fièvre chaude et expira la bouche écumante.

         A la même période, à Lisieux, le plus jeune des fils de Mannoury fut tué d’un coup de poignard lors d’une rixe de cabaret. Ses parents, arrivés trop tard pour lui prêter main forte, se vengèrent en massacrant sur la place, le fils de son meurtrier. Or, ce dernier se trouvait sous la sauvegarde du roi.

         Guillaume de Mannoury fut donc poursuivi par les tribunaux, son fils Jean se fit enlever l’administration temporelle du diocèse de Lisieux qu’il avait reçu à la mort de son frère Robert. Quand à celui qui avait brigué l’épiscopat, privé de ses suppôts, tombé dans la misère et l’abrutissement, excommunié, il se donna la mort en se jetant dans un puits.

         Le fils Jean resta cependant attaché à la personne du roi, et conserva le grade de capitaine général des francs, archers du bailliage de Rouen qu’il avait avant ce procès. L’administration du diocèse fut reprise par Richard de Tiéville, seigneur de Gonneville-sur-Honfleur, maître de l’hôtel du roi. » [6]

     

         « Messire Jehan Mannoury, chevalier, capitaine de Lisieux, seigneur du Mont de la Vigne, figure dans les registres de l’Hôtel de Ville à la date du 11 février 1493. » [3]

     

         « Le Mont-de-la-Vigne, quand à lui, passa à la famille des de La Roque au 18e siècle. » [6] 

     

         La seigneurie, fieffée en 1708, à Monsieur de Bonneval et le domaine utile vendu à Monsieur de la Roque-Desnoyers, qui bientôt en fit la réunion. Il mourut en 1730 et ses enfants la vendirent en 1769 à Mademoiselle Harel qui épousa Monsieur Tesson. (…)

         Messire Jean Julien Tesson chevalier, seigneur de la Vieville, Boishébert et la Taillaye, seigneur et patron de Monteille et châtelain du Mont de la Vigne ayant épousé feue Damoiselle Marguerite Françoise Harel, adjudicataire de la terre et seigneurie de Monteille et du Mont de la Ville, contre Monsieur Fergant seigneur et patron de Querville et seigneur suzerain du fief et châtellenie de Montfort dit le Mont de la Vigne.(19 avril 1773) » [3] 

     

    Architecture

     

         « Arcisse de Caumont indique que les bâtiments s’organisent autour d’une cour, avec des tourelles et des fossés. Le même auteur date les bâtiments du 15e et du 16e. » [2]

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)     « Mont à la Vigne – L’éminence que nous apercevons devant nous est celle du Mont à la Vigne ; dirigeons nous de ce côté. Le château du Mont-à-la-Vigne n’a plus sa sévérité d’autrefois. Une tourelle et quelques détails montrent seulement ce qu’il fut et les annales des guerres de religion attestent qu’il a joué un rôle au 16e siècle.
    J’ai lu quelque part que le seigneur auquel il appartenait alors faisait des prisonniers pour les rendre, moyennant rançon, à leurs familles. Ce petit commerce était malheureusement trop usité à cette époque et les guerres de religion n’avaient rien de religieux dans leurs procédés.
         Aujourd’hui, le château du Mont-à-la Vigne est habité par des hôtes les plus aimables et dont chacun voudrait être le prisonnier. Notre temps vaut un peu mieux que 16e siècle comme vous le voyez.

         Mais avant de quitter le Mont-à-la-Vigne, observons le panorama et recueillons-nous ; Quand on veut voyager avec fruit, il faut se recueillir de temps en temps afin de se rendre compte de ce qu'on a vu. Ces points d'arrêt sont nécessaires dans les voyages comme les alinéas dans un livre. Mais reprenons notre route... » [4]

     

    Dessin ci-dessus extrait de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont.

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)     « Du haut des collines de Saint-Pair-du-Mont on aperçoit, à quelques kilomètres, au midi, un monticule isolé et qui paraît émerger dans la plaine : c'est le Mont de la Vigne. C'est un lieu de promenade des gens du pays qui vont là, le dimanche, goûter l'ombre et le frais. On voit, ça et là, quelques vieux arbres séculaires, qui font un bel effet au milieu de jeunes plantations ; car là, comme ailleurs les vieilles avenues d'autrefois sont tombées sous la hache des bûcherons. Le vieux manoir féodal est situé sur le penchant du monticule au midi ; il a subi bien des modifications pendant le cours des siècles et on voit encore, dans l'église de Monteille, les armes des divers seigneurs qui ont tenu ce fief. Ce château est très ancien ; on prétend même qu'il fut construit sur les restes d'une forteresse Gallo-Romaine, et qu'il est contemporain des invasions des Northmans. Il y a certaines parties de l'édifice qui paraissent du quatorzième et du quinzième siècle, d'autres qui sont modernes. (...)

         Dans le principe il avait la forme d'un carré long, dont la face principale était tournée au midi : cette partie existe encore, avec quelques modifications.
         Plus tard, on construisit vers le milieu, du côté du nord, une aile terminée par une tour qui est encore debout, mais qui est maintenant séparée de l'édifice. Il avait à peu près la forme du taut ; mais on a conservé de cette aile du nord que la partie supérieure, de sorte que la vieille tour, bien conservée d'ailleurs, est isolée de l'édifice principal. Les fondations sont faites avec de grosses pierres très dures qui forment des caves très vastes et d'une solidité parfaite. Sur ces caves à une hauteur de quatre ou cinq mètres, on a placé d'énormes madriers en cœur de chêne dont les interstices sont remplis avec des briques. Tous les vieux châteaux et les vieux manoirs sont construits de cette manière.
    On voit que les petites croisées étroites et cintrées du moyen-âge ont été remplacées par de larges fenêtres modernes. A l'est sur le haut de l'entrée principale du château, on voit un ancien cadran surmonté d'un timbre et qui fait penser à la romance de Chateaubriand « où l'airain sonnait le retour du jour ! Non loin de la vieille tour, on voit la petite chapelle du château qui est toute moderne et qui n'a rien de remarquable. A droite et à gauche de l'entrée se trouvent des bâtiments très anciens qui servaient à l'usage du château. Tout respire maintenant la tristesse d'une demeure abandonnée ; il n'y a plus que le charme mélancolique et indéfinissable d'une grande solitude. Madame la comtesse de Tesson, qui est morte il y a une dizaine d'années a laissé un grand souvenir de bonté et de bienfaisance parmi les pauvres et les ouvriers du pays. Depuis sa mort, le château est resté meublé, mais les portes et les fenêtres en sont fermées.
     » [5]
     

     

    Protection :

     

         « Le château est inscrit monument historique depuis le 24 septembre 1932. » [2]

    Ce château est une propriété privée.

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DU MONT-DE-LA-VIGNE (Calvados)     « Le Manoir (16e siècle) Curieux manoir avec un corps central d’allure 18e siècle, ouvertures à entourage de brique. Aux extrémités, 3 pavillons carrés avec toitures mansardées surmontées d’épis de faîtage, dont l’un avec girouette. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 5 par Arcisse Caumont ; F. Le Blanc-Hardel, 1867.

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6419

    [4] Extrait de Description du Mont-à-la-Vigne par Arcisse de Caumont – De Caen à Bernay par monts et par vaux (Annuaire Normand 1864 p.113) http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6419

    [5] M Lemonnier, Extrait de la Revue de l'Avranchin : bulletin de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches et de Mortain ; Éditeur : J. Durand (Avranches) ; Date d'édition : 1890 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6522092t/f369.item.r=%22Mont%20de%20la%20Vigne%22.texteImage

    [6] Extrait de http://mezidonhistoire.canalblog.com/archives/2008/09/16/10605161.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://tourisme.aidewindows.net/monteille.htm

    O http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6419

    O http://mezidonhistoire.canalblog.com/archives/2008/09/16/10605161.html

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