• LES REMPARTS DU SAP (Orne)

    LES REMPARTS DU SAP (Orne) LES REMPARTS DU SAP (Orne) LES REMPARTS DU SAP (Orne)

     

    LES REMPARTS DU SAP (Orne)     « Au temps du duché de Normandie, le Sap était une place fortifiée, qui plus tard prend le nom de Fort Montpellier.

         Il subsiste encore les traces du grand fossé qui suit le tracé d’une partie des douves, un reliquat du mur d’enceinte et deux lieux dits. » [1]

     

         Le nom de la localité est attesté sous les formes Sappo en 1050. Le toponyme est issu de l'ancien français sap, « sapin ». [2]

     

         « Le Sap a aussi son histoire. C'était, au moyen âge, une des principales baronnies de la province. Le seigneur du Sap engagea ses biens pour suivre, en Angleterre, Guillaume le Conquérant, et obtint une large part dans les bénéfices de l'entreprise. En 1136, Geoffroi Plantagenet s'empara du château sur son compétiteur Etienne de Boulogne, après un siège mémorable. Le bourg du Sap, comme tant d'autres localités, eut, pendant la Révolution, ses jours d'effervescence et d'anarchie. » [3]

     

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     Plan (à améliorer...) du bourg du Sap ; le château-fort du Sap devait se trouver sur l'emplacement de la place du Marché. On trouve des vestiges de fortifications au sud de cette place au niveau du "fort Montpellier". Je suppose que le ruisseau du Grand Fossé correspondait aux fossés du bourg du Sap et que ceux-ci se prolongeaient à l'Est par des fossés de terre et de palissades (à vérifier...). Le tracé des rues du bourg témoigne sans doute des limites initiales du village du Sap... ; blason de la commune du Sap par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3292696

     

    Histoire

     

         « Ce bourg appartenait dans le onzième siècle à Gilbert Crespin, comte d'Eu et de Brionne. Les Giroie s'en emparèrent sur lui. » [4]

     

         « Giroie étant mort, ses fils se trouvaient presque tous en bas âge deux seulement, Ernauld et Guillaume portaient les armes. Cependant Gislebert, comte de Brionne, se fiant sur sa valeur, et voulant étendre les limites de ses possessions, eut l'audace de se jeter avec une vaillante armée sur ces jeunes orphelins, et tenta de leur enlever Montreuil de vive force. Ils s'empressèrent de réunir leurs parents, et leurs soldats, se présentèrent courageusement en rase campagne, battirent Gislebert, firent un grand carnage de ses troupes et les mirent en déroute. Dans l'ardeur de leur vengeance ils lui enlevèrent de vive force le bourg que l'on appelle Le Sap. Cependant le duc Robert réconcilia les seigneurs, s'intéressa aux orphelins, les félicita de leur valeur, et, pour rendre la paix durable, leur fit céder ce bourg par le comte Gisiebert. Quelques années après, le comte chercha à nuire aux fils de Giroie il tenta de leur reprendre Le Sap qu'il leur avait cédé, d'après les conseils du duc Robert ; mais, quoiqu'il fut suivi d'une nombreuse armée, il trouva la mort, grâce à leur courage et a Ieurs forces. » [5] 

     

         « L'histoire nous rapporte qu'en l'année 1030, Robert Ier, père de Guillaume-le-Conquérant, céda Orbec avec ses dépendances à Gislebert, fils de Godefroy, enfant naturel de Richard-sans-Peur. A cette époque, le Sap, Bienfaite et Meulles faisaient partie de la terre d'Orbec. Gislebert, voulant agrandir ses vastes domaines aux dépens des enfants de Guillaume Giroie, seigneurs d'Echaufour et de Montreuil-l'Argillé, vint à la tête de ses vassaux pour s'emparer des châteaux d'Echaufour et de Montreuil ; mais Guillaume et Ernault, fils de Giroie, arment leurs gens, mettent en déroute la troupe des soldats de Gislebert, en massacrent un grand nombre et parviennent à s'emparer du Sap. Le duc Robert, en 1034, établit la paix entre eux et força Gislebert à leur céder à perpétuité le bourg du Sap. Le 2 juillet de l'année suivante, à son retour d'un pèlerinage en Terre sainte, Robert Ier mourut à Nicée en Bithynie. Gislebert voulut alors reprendre le Sap et faire de nouveau le siége de Montreuil-l'Argillé ; mais, au moment où Raoul Giroie et Eudes-le-Gros se présentèrent à lui sous prétexte de lui proposer des conditions de paix, ils lui plongent chacun un coup de poignard dans le cœur. Cet assassinat fut commis par les conseils de Raoul de Gacé, dit Tête-d'Ane, jaloux de l'ascendant que Gislebert avait pris sur Guillaume, fils de Robert. Après la mort de Gislebert, Ariette, son épouse, que Robert avait eu pour maîtresse, se maria à Herluin, comte de Conteville, et eut de cette union trois enfants, dont l'un, appelé Odon, occupa le siége épiscopal de Bayeux. Gislebert, en mourant, laissa deux fils, Richard et Baudouin. Robert de Guitot, leur gouverneur, qui passa pour avoir tramé la mort de Gislebert de Crespin, s'enfuit avec ses orphelins chez Baudouin, comte de Flandre, et passa douze années en exil. Guillaume le Bâtard, ayant épousé Mathilde, fille de Baudouin V, ce dernier obtint de son gendre qu'il reprit en grâce les enfants de Gislebert et leur gouverneur ; ils revinrent alors en Normandie en 1054. Guillaume le Bâtard qui, peu de temps après, devait porter le nom de Conquérant, rendit à Baudouin Meulles et le Sap, et à Richard Orbec et Bienfaite. » [6] 

     

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    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1827, Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/ ; au centre, carte d'Etat-Major extraite du site Géoportail ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DU SAP (Orne)     « En 1124, le descendant de Gilbert, rentré en possession de son château du Sap, se souleva avec quelques châtelains du voisinage contre Henri Ier, en faveur de Guillaume Cliton. Plus tard, en 1136, il se déclara pour Etienne de Blois contre Geoffroi Plantagenet, comte d'Anjou et gendre du feu roi. Geoffroi vint assiéger le Sap en personne. Les habitants se défendirent. Pendant qu'ils combattaient vigoureusement, le feu fut mis aux maisons par les gens du pays et par les étrangers ; L'église Saint-Pierre et presque toute la ville furent brûlées ; Gautier de Clairai et Raoul de Coldum, son beau-frère, s'étaient réfugiés avec trente chevaliers dans une tour où ils résistèrent longtemps ; mais 3 000 archers et beaucoup de frondeurs les entouraient ; ils furent forcés de se rendre. Geoffroi avait été blessé grièvement au pied droit dans la mêlée. Ses efforts pour comprimer les excès de ses soldats angevins furent inutiles : les populations normandes se soulevaient ; tout à coup il abandonna sa conquête pour regagner l'Anjou, et sa retraite, harcelée par l'ennemi, expia d'une manière sanglante son triomphe momentané.

         La terre du Sap passa à Mahaud de Courtenai, laquelle pour le repos de l’âme de son mari et de la sienne, donna à l’abbaye du Bec 100 sols de rente à prendre sur la prévôté du Sap. Elle fut maintenue dans la garde noble de son fils, par l'échiquier tenu à Falaise, en 1207. Plus tard le Sap entra dans le domaine du roi. » [4]

     

         « Durant la Guerre de Cent Ans, Le Sap, tour à tour française et anglaise, continua de prospérer.

         A partir de 1450, le roi de France Charles VII ordonne la disparition des vestiges des plateformes anglaises, et l’on construisit sur les ruines de la tour du Gouverneur la « Maison forte du Montpellier », qui devint au 16e siècle siège de la vicomté du Sap. Pendant les Guerres de Religion, la ville fut incendiée par les Huguenots (1562). » [1]

     

    LES REMPARTS DU SAP (Orne)     « Le Fort Montpellier est le nom porté par l'ancien château féodal du Sap. Démolie en 1378, la forteresse a été remplacée par un corps de logis à toit élevé. Manoir autrefois entouré par le ruisseau dit le grand fossé, d'après le plan cadastral de 1827, parcelle encore bordée de murs sur deux côtés ; le logis parait dater du 16e siècle ; restaurations, construction du logement et aménagement du jardin à la fin du 19e siècle. Manoir à un étage carré et étage de comble, en pan de bois, élévation ouest essentées de planches au rez-de-chaussée et d'ardoise à l'étage, couvert d'un toit à longs pans; logement en brique, couvert d'un toit en croupe ; mur de clôture en pierre. » [7] 

     

    Description

     

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    Ci-dessus, deux photographies, rue du Bois Bénard extraites du site Google Map.

     

    LES REMPARTS DU SAP (Orne)     « Fort Montpellier » est le nom porté par l'ancien château féodal du Sap. Il porta ce nom, à partir de 1153, en raison de la présence à cette époque du comte de Montpellier nommé gouverneur par Henri Il Plantagenet.

         L'ensemble défensif comprenait « l'étang du bourg » situé sur l'actuelle place du marché cerné sur trois côtés par un ensemble de constructions mi-défensives, mi-administratives qui formaient une galerie intérieure fermée au sud par le donjon.

         Cet ensemble était entouré par un fossé annulaire que l'on franchissait par des pont-levis. Le dernier vestige est encore visible dans la rue du Bois Bénard. De ce côté, il est protégé par une sorte d'éperon terminée par une tourelle découronnée.

     

    LES REMPARTS DU SAP (Orne)     Démolie en 1378, la forteresse a été remplacée au 15e siècle par un corps de logis à toit élevé dont seuls les pignons sont en pierre, l'un d'eux pouvant être un vestige du fort.

         Le reste de l'édifice est à colombage avec de petits encorbellements. Le côté occidental est protégé par des ardoises.

         Siège de la vicomté du Sap sous l'Ancien Régime, le Fort Montpellier est devenu, pendant la seconde guerre mondiale, le siège de la Kommandantur du Sap, puis a été occupé par un hôpital militaire. » [8]

     

    Ci-dessus, l'impasse du Fort au Sap une très belle photo que vous pouvez consulter avec d'autres sur https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/40854658611

     

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    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.petitescitesdecaractere.com/sites/default/files/user/122/uploads/72dpi_a5_petites_cites_de_caractere.pdf

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Annuaire des cinq départements de la Normandie publié par l'Association normande ; 1885 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5453312h/f288.item.r=%22Le%20Sap%22.texteImage

    [4] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par Léon de La Sicotière ; Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA183&dq=%22ch%C3%A2teau+du+Sap%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjA17_Z7NvcAhUFxhoKHXAlCB0Q6AEIJzAA#v=onepage&q=%22ch%C3%A2teau%20du%20Sap%22&f=false

     [5] Extrait de l'Histoire de Normandie.... 26 / 2 / [Orderic Vital (1075-1142?)] ; [traduction par Louis-François du Bois] ; Éditeur : J.-L.-J. Brière (Paris) Date d'édition : 1825-1827 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k94618h/f27.item.r=%22Le%20Sap%22.texteImage

    [6] Extrait de la Notice historique sur la ville et les environs d'Orbec depuis le 9e siècle par E. Lacour et E. Piel, 1867 - 198 pages https://books.google.fr/books?id=M9pfvqt5T1kC&pg=PA11&dq=%22Le+Sap%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjU4Kmq69vcAhXBy4UKHST1B5sQ6AEIQjAF#v=onepage&q=%22Le%20Sap%22&f=false

    [7] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-orne-manoir-a-le-sap-manoir-du-fort-montpellier.html

    [8] Source : Site internet de la communauté de communes ; saisie : Michel Bouzy, dernière modification : 20 Janvier 2013 http://www.perche-gouet.net/histoire/immeubles.php?immeuble=13687 

     

    Document PDF ci-dessous :

    http://www.cdc-camembert.fr/modules/communes/upload/fiche-lesap.pdf 

     

     

    A proximité

     

    O Sur le territoire de Ticheville, à l'ouest du Sap, se trouve une motte féodale au lieu-dit La Goupillière, près du Hêtre au loup. [NdB]

     

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    Ci-dessus, un extrait de la carte IGN et une vue aérienne extraites du site Géoportail.

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    Mercredi 6 Mai 2020 à 18:09
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