• LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados) LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados) LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados) 

     

    Ci-dessus : à gauche, carte d'état-major du 19e siècle montrant l'emplacement de l'ancien château ; au centre, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite une photo extraite du site Google Map montrant le site depuis l'A84.

     

         Le château actuel de Villers-Bocage n'occupe pas l'emplacement du château primitif [NdB], Arcisse de Caumont précise : « celui-ci que j'ai décrit dans le 5e volume de mon Cours d'antiquités monumentales, était à quelque distance à l'est : il se composait, d'après ce que j'ai pu conclure par ce qui reste, d'une motte ronde entourée de fossés. Cette éminence maintenant couverte de bois se trouvait à l'un des angles d'une place à peu près carrée, dont le tracé du Vallum est encore indiqué par une dépression au milieu des terres labourées. » [4] Extrait de la Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont

     

         « Les « de Villers » seront les seigneurs de nos paroisses jusqu’au 14ème siècle. En 1096, le sire de Villers accompagna Robert II Courteheuse (fils de Guillaume le Conquérant), duc de Normandie en Terre Sainte. Notons qu’à cette époque, il est souvent fait mention de Villers-en-Bocage ou Villers-en-Boscage. En 1276, un Gautier de Villers est signalé comme bailli de Caen.

     

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     Pour assujettir les populations locales et contrôler l’importante voie de passage conduisant de Caen à la Bretagne, à environ un kilomètre au sud du bourg actuel, ces seigneurs possédaient un château constitué d’une motte et d’une basse-cour dont plusieurs bâtiments résidentiels et de service ont été reconnus à l’occasion d’un diagnostic archéologique réalisé sur l’emprise de la déviation de Villers-Bocage en octobre 1989.

     

    Photo ci-dessus extraite de ce même site : http://www.villers-bocage.info/histoire.aspx

     

     

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    Plan de situation de la motte de Villers-Bocage ; blason de la commune de Villers-Bocage et de la famille Bacon CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9852462

     

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     Au Moyen-Age, le marché de Villers-Bocage était devenu suffisamment important pour que de nombreuses chartes d’affranchissement soient signées entre la seigneurie de Villers-Bocage et les abbayes d’Aunay-sur-Odon et d’Ardennes, accordant à chacune d’entre elles des concessions avantageuses (dîme, emplacement, rentes…). En 1303, il est même fait état des « coutumes du marché de Villers-en-Bocage »

     

    Ci-dessus, la motte dans les taillis, photo de Gilloudifs

     

         Les Bacon étaient de puissants seigneurs. Roger le cinquième du nom épouse l’unique héritière des de Villers : Jéhenne. De leur union naîtra une fille unique prénommée Jéhenne, comme sa mère. C’est notre Jeanne Bacon, châtelaine de Lisle et dame du Molay et de Villers.
    Indépendamment de sa volonté, Jeanne Bacon sera impliquée dans certains événements de la guerre de Cent Ans. Elle a deux qualités : sa beauté (on ira jusqu’à l’appeler « l’Hélène Normande ») et sa fortune.

          Lorsqu’il fut question de son mariage, deux prétendants se présentèrent. C’était Robert VI Bertrand de Bricquebec, seigneur de Roncheville, maréchal de France, qui réclamait cette riche héritière pour son fils Guillaume, et Geoffroy d’Harcourt, dit le Boiteux, baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte qui la demandait pour son propre neveu. Robert Bertrand l’ayant obtenue, Geoffroy se considéra comme offensé par un tel refus et résolut de se venger. Au-delà de cette offense, Geoffroy se compromit dans un complot contre le roi Philippe le Valois. La conspiration s’était organisée à Saint-Lô entre le baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Jean, sire de la Roche-Taison, Richard de Percy et Guillaume Bacon et quelques autres seigneurs du Cotentin et du Bessin. Geoffroy promettait d’aider ses amis à reconquérir leurs libertés provinciales, moyennant une vague promesse qu’ils le reconnaîtraient ensuite comme duc de Normandie. Le complot fut éventé. Banni du royaume, privé de ses biens confisqués, Geoffroy d’Harcourt se réfugia auprès d’Edouard III, roi d’Angleterre.

         Sur l’insistance de Geffroy d’Harcourt qui n’avait nullement oublié ses rancunes personnelles, le 12 juillet 1346, Edouard descendait à la Hague de Saint-Vaast-la-Hougue, dans la presqu’île du Cotentin, avec son principal corps d’armée. Tandis qu’il remontait vers Caen par Torteval et Fontenay-le-Pesnel, ses troupes s’emparaient des différentes forteresses de la région. C’est ainsi que probablement le 25 juillet, le château de Villers-Bocage était pris. » [1]

     

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     « A la suite du traité de Brétigny (1360) et de celui de Calais qui le confirmait, le roi Edouard rendit la tour de Villers-Bocage, les forteresses de Saint-Vaast, Condé-sur-Noireau, Auvillars et autres, que ses troupes occupaient en Normandie (De La Rue, Nouveaux Essais, t. II, p. 225). » [2]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1836, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

         « Le nom de la localité est attesté sous la forme Villiers en Boscaige en 1365. » [3]


         « Une grande misère régnait à cette époque. Depuis 1348, sévissait une terrible peste. On comprend que le cœur généreux de Jeanne Bacon s’en soit ému. Elle fonde le 1er août 1366, un hôtel-Dieu où l’on recevra les pauvres, les passants, les femmes enceintes, les orphelins jusqu’à l’âge de sept ans. Jeanne Bacon mourait en 1376.

         Une seconde phase de la guerre embrasa la région de Villers-Bocage. Le roi d’Angleterre, Henri V, débarque en 1417 dans l’estuaire de la Touques. La tour de Villers fut obligée de se rendre à un détachement militaire envoyé de Caen. A cause de sa résistance à l’ennemi, la seigneurie de Villers fut donnée le 22 mai 1418 à un général anglais nommé Hortaud Vauclox, chevalier de l’ordre de la Jarretière. C’est la bataille de Formigny qui mit fin en 1450 à l’occupation anglaise de notre région.

     

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     Après la guerre de Cent Ans, plusieurs familles nobles vont se succéder à la seigneurie de Villers-Bocage : tout d’abord, les Goyon dans la seconde moitié du 15ème siècle, puis les Roncherolles au 16ème siècle. Dans le courant du 16ème siècle, les guerres de Religion eurent peu de retentissement à Villers-Bocage et dans ses environs proches.

     

    Ci-dessus, photo aérienne (1950-1965) extraite du site Géoportail.


    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     Au 17ème siècle, la famille de Morin réunit les terres des paroisses de Saint-Martin et de Saint-Germain de Villers. C’est à cette famille que nous devons la construction du château actuel aux environs de 1630. Ce dernier semble avoir eu quatre tourelles à l’origine. Deux auraient été détruites au moment de la construction de l’aile droite vers 1765-1769. » [1]

     

    Ci-dessous, la motte de Villers-Bocage, photo Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE VILLERS-BOCAGE (Calvados)     « Jeanne Bacon est la fille de Roger (V), est née du second mariage entre Roger V Bacon et Éléonore de Villiers (ou de Villers-Bocage). Elle eut un demi-frère Robert, mort en bas-âge, né du premier mariage de Roger avec Aelis d'Asnières, son autre frère Guillaume né du second mariage de Roger, est, lui aussi, mort en bas âge (la plaque funéraire des deux fils de Roger Bacon est d'ailleurs visible sur l'un des murs extérieurs de l'église du Breuil-en-Bessin). Elle est l'unique héritière du fief de la famille Molay Bacon. Deux grandes familles se disputent alors la main de Jeanne, les Bertran(d) de Bricquebec et les d'Harcourt.
    Jeanne épouse en premières noces en 1340, Guillaume Bertran(d), Vicomte de Rocheville, second fils de Robert VIII Bertrand de Bricquebec et de Laurence du Merle (sœur du maréchal Foulques du Merle). Son époux meurt au cours de la bataille de Mauron en Bretagne le 14 août 1352.
         En secondes noces, elle épouse Jean Ier de Luxembourg-Ligny († 1364), fils de Waléran II de Luxembourg-Ligny, seigneur de Ligny-en-Barrois, de Roussy et de La Roche.
         Jeanne fonde de son propre chef le 1er août 1366, le prieuré hospitalier de Sainte-Élisabeth à Villers-Bocage. Dans cet endroit seront reçus et soignés les pauvres, les passants, les femmes enceintes et les orphelins jusqu’à l’âge de sept ans. Pour commémorer cet acte de bienfaisance, une rue de la ville de Villers-Bocage porte encore son nom aujourd'hui.
         Jeanne décède en 1376 et est inhumée dans l'abbaye de Saint-Évroult dans l'actuel département de l'Orne. N'ayant point d'enfant, la branche ainée des Bacon s'éteint et l'héritage familial est dispersé entre les descendants indirects de la famille. » [3]

     

    Pour la famille Bacon voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Bacon_du_Molay

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.villers-bocage.info/histoire.aspx

    [2] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie ; Éditeurs : Derache (Paris)/Didron (Caen)/Hardel (Rouen)/Le Brument/Société des antiquaires de Normandie (Caen) ; 1932
    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de la Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont Tome 1, p. 188 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9659616c/f237.item.r=%22Statistique%20monumentale%20du%20Calvados%22

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