• LES REMPARTS DE QUILLEBEUF-SUR-SEINE (Eure)

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          Quillebeuf-sur-Seine n'a pas connu véritablement de ligne de remparts mais des fortifications éphémères ont cependant été élevées aux 16e et 17e siècles.

     

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    A gauche carte de Cassini 18e siècle ; à droite : France. Original steel engraving drawn by Morel Fatio, engraved by Outhewaite. 1844.

     

          La ville est située dans le dernier méandre de la Seine, à l’embouchure de l’estuaire à l'extrémité d'une langue de terre fort étroite et très allongée dont le mouillage offre un abri aux navires.

         Aujourd'hui, suite aux travaux d'aménagement de l'estuaire de la Seine, le flanc sud du promontoire n'est plus baigné par le fleuve et la Seine ne coule plus au pied de l'église de Quillebeuf. Elle pénètre dans le Marais-Vernier jusqu'à la digue des Hollandais à marée haute.

     

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    Ci-dessus, à gauche dessin de Tassin de 1634.

     

         Autrefois, tous les bateaux qui naviguaient sur la Seine étaient obligés de passer à Quillebeuf et d'y séjourner plus ou moins longtemps. On a vu souvent jusqu'à cent navires aux pieux attendre le concours favorable des vents et des grandes marées pour continuer leur route car passer Quillebeuf n'etait pas aisé car le flot s'y faisaitt sentir même si en amont et aval le fleuve était paisible. Jusqu'à l'endiguement du fleuve, Quillebeuf est la passe la plus dangereuse et cet endroit était surnommé le " cimetière de bateaux. "

     

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    Ci dessous l'état du marais au milieu du 19e siècle, tel qu'il apparaît sur cette carte d'état major. La Seine est beaucoup plus large qu'aujourd'hui et l'estuaire large commençait à la pointe de Quillebeuf. Les travaux de canalisation menés à l'initiative de Freycinet, avant 1914,et poursuivis jusqu'à nos jours, aboutiront à donner à la Seine son chenal actuel. En face de la pointe de Quillebeuf, Lillebonne.- Blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2982158

     

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          Quelques fortifications ont été édifiées peu avant 1592.

         Au 16e siècle, la ville est une des premières de Normandie à se rallier aux Protestants, ce qui lui vaut de résister en 1592, aux troupes catholiques du duc de Mayenne. Ce brillant fait d'armes lui apporte la protection d'Henri IV, qui décide d'en faire une place forte. (La partie haute et la partie basse de la ville semble avoir chacune une enceinte).

    LES REMPARTS DE QUILLEBEUF (Eure)      Henri IV par charte royale datée de 1596 confirme le fameux privilège du pilotage en Seine en autorisant les Quillebois à désigner 99 d’entre eux comme pilotes, le 100ème étant le roi (ces pilotes devaient avoir été baptisés avec l'eau du puits du Gar), et décide de faire de Quillebeuf une place forte au moyen de trois maisons fortifiées. L’une d’elles, dont on voit encore de nos jours les ruines incendiées, portait le nom de « Maison royale ». Datant du 17e siècle, elle est l’une des plus belles maisons de la ville.

     

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    Ci-dessus, plans de Quillebeuf (1714) par Nicolas (1663-1742) et Jean (1669-1741) Mangin, ingénieurs du roi.

     

         Rasées en 1612 par ordre de Marie de Médicis, les fortifications sont rétablies en 1616 par Concini, Maréchal d’Ancre. A sa mort, elles sont à nouveau abattues :

     

          « Doublons la pointe de la Roque ; évitons, s'il se peut, les écueils mobiles qui nous attendent à la passe de Quillebeuf, et jetons de loin, cependant, un coup d'œil sur ce bourg, autrefois ville fortifiée. Henri IV attachait de l'importance à cette position ; il y fit faire des travaux considérables. Quillebeuf changea même quelque temps son nom pour celui de Henricarville [ou Henriqueville] ; mais ici, comme au Havre, l'ancienne dénomination a prévalu. Deux ans après la mort de Henri IV, la reine Marie de Médicis fit raser les fortifications de Quillebeuf. En 1616, le maréchal d'Ancre commençait à les relever : le parlement réclama ; tout ce qui avait été fait fut démoli en 1622. » [1]  

     

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         1592 : « « Quoique l'armée de la Ligue eût abandonné la Normandie, la guerre y continuait toujours, mais assez faiblement. Le roi avoir repris Caudebec ; et après avoir donné ses ordres pour fortifier Quillebeuf, il avait conduit le reste de ses troupes en Picardie, pour mettre ordre aux affaires de cette province. Le duc de Mayenne voulut profiter de son absence pour faire quelques progrès en Normandie. II donna à Villars un corps d'environ cinq mille hommes, avec ordre de faire le siège de Quillebeuf. Les fortifications que le roi y avait fait commencer , n'étaient pas encore en état de défense ; leur étendue, qui était de près d'une lieue, en rendait la prise fort facile : cependant Bellegarde, grand-écuyer de France, qui se trouva dans la place lorsqu'elle fut investie, voulut faire voir que Viliars ne savait pas aussi bien prendre les places qu'il les défendait. Bellegarde n'avait que quarante-cinq soldats, dix gentilshommes, et les habitants du lieu, qui étaient en assez petit nombre. Il s'y trouva du canon et de la poudre ; mais très-peu de munitions de bouche. Néanmoins il entreprit de défendre la place. Le sieur de la Garde, gouverneur de Caudebec, lui envoya par la Seine Flassac, son neveu, avec cinquante soldats, tout le pain et toute la farine qu'il avait, de la poudre et des armes, et se dénua de presque tout pour sauver Quillebeuf. Le comte de Thorigny s'y jeta avec six gentilshommes, un page et un valet de chambre ; le baron de Neufbourg y entra avec douze gentilshommes, et enfin le brave Crillon y arriva lui troisième, dans un bateau chargé de vivres, le septième jour du siège. Viliars avait fait sommer Bellegarde le quinzième jour de se rendre ; ce que celui-ci avait rejeté avec fierté. Le dix-septième, il soutint un assaut et repoussa les ennemis. Cette résistance donna le temps à Fervaques, au comte de Saint Pol et à d'O, de venir au secours de Bellegarde avec douze cents chevaux et quelqu'infanterie. Villars, averti de leur marche, et instruit en même-temps que le gouverneur de Dieppe envoyait encore du monde, leva le siège. Fervaques, Saint-Pol et d'O furent étonnés de la hardiesse, ou plutôt de la témérité avec laquelle Bellegarde & le peu de noblesse qui l'accompagnait, avaient osé tenir pendant dix-sept jours, non pas dans une ville, mais dans un village, dont le fossé, dans les endroits où l'on avait commencé de le creuser, n'avait pas plus de quatre pieds de profondeur & de largeur. Le grand-écuyer partit quelques jours après pour aller trouver le roi en Champagne, afin de se trouver au siège d’Épernay, que le maréchal de Biron avait déjà investi. » [2]  

     

          « Concini, être sans scrupules, complota beaucoup et avec l’aide de son épouse réussit à la mort d’Henri IV à  se faire nommer ministre de la régence de Louis XIII. Il avait de nombreux ennemis et comme d’autres seigneurs l’avaient fait avant lui il chercha à préparer une place forte où il pourrait se retrancher en cas de danger. S’il choisit Quillebeuf c’est que pendant les guerres de religion la ville avait été  fortifiée sous Henri II et qu’Henri IV dans sa reconquête de la France s’intéressa à Quillebeuf qui fut l’une des premières villes de Normandie à le reconnaître pour roi et à qui il accorda de nombreux privilèges tels que des exemptions d’impôts, privilège du pilotage (99 Quillebois, le centième étant le roi de France) et le droit d’appeler la ville Henricarville. Concini avec l’aide de la reine réussit à faire renvoyer le Maréchal de Fervaques, l’un des meilleurs compagnons d’Henri IV, gouverneur de Quillebeuf et à prendre sa place.

         Quillebeuf était un point stratégique par sa position à l’entrée de l’estuaire et sur la route maritime de Paris aussi avait-il fait le projet de faire creuser un fossé isolant la ville ce qui permettrait en l’inondant de faire de Quillebeuf une île imprenable car à l’époque la Seine venait jusqu’au pied de l’église. L'on peut voir des traces de ce fossé qui partait du chemin de la falaise, remontait jusqu’à la gendarmerie et continuait vers la rue du Moulin, le long de laquelle on voyait encore, il y a une quarantaine d’années, un énorme trou entre la rue et le bord de la falaise. 

         Mais le bon temps était fini pour Concini et ses excès dans son comportement firent que tous l’abandonnèrent et le 24 avril 1617 alors qu’il venait de rentrer de Quillebeuf et qu’il se rendait en visite au Louvre il fut assassiné avec l’accord du roi et, son épouse, condamnée à être brûlée vive.» [3] 


          1622, démolition des remparts de Quillebeuf : « Le roi [Louis XIII] avant son départ reçut une députation de la ville de Rouen, qui demandait que l'on rasât les fortifications de Quillebœuf, dont la vue alarmait les vaisseaux qui remontaient la Seine pour apporter des marchandises jusques à Rouen, ce qui faisait un tort considérable au commerce de cette grande ville.

          Louis leur répondit que son dessein était de faire raser non-seulement les fortifications de Quillebœuf, mais encore celles de toutes les places situées dans l'intérieur du royaume, et de ne conserver que celles des places frontières. On expédia ensuite un arrêt du conseil, qui ordonnait au Parlement de Rouen de faire combler les fossés de démolir les fortifications de Quillebœuf.

         Le parlement donna aussi-tôt les ordres nécessaires pour l'exécution de ce projet : mais les habitants de Quilleboeuf représentèrent qu'ils allaient être exposés aux insultes des ennemis quand leur ville serait démantelée, que les fortifications que l'on voulait démolir avoient coûté plus de six cents mille écus, dépense disaient-ils , que l'on n'aurait pas faite si on ne l'avait crue absolument nécessaire. Et voyant que l'on ne paraissait pas fort touché de leurs remontrances, ils en vinrent aux menaces, & ils déclarèrent qu'ils feraient main-basse sur tous les ouvriers qui oseraient toucher à leurs remparts. Le duc de Longueville fut obligé de se rendre à Quillebœuf avec le premier président et six compagnies d'infanterie pour tenir les habitants en respect, et les fortifications furent démolies tans qu'ils pussent y mettre obstacle. On voit par-là qu'avant le ministère du cardinal de Richelieu, Louis XIII avait déjà conçu le projet de détruire les fortifications des places situées au dedans du Royaume, et que ce grand ministre eut feulement la gloire d'y mettre la dernière main. » [4]

     

    LES REMPARTS DE QUILLEBEUF (Eure)      Dans l’église Notre-Dame de Bon Port comptant parmi les plus beaux spécimens de l’architecture romane normande se trouvent des ex-votos, des maquettes de bateaux et de vitraux polychromes du 16e siècle.

          L'église, donnée vers 930 par Guillaume Longue-Epée à l'abbaye de Jumièges (Seine-Maritime), est reconstruite dans la première moitié 12e siècle. Le chœur est reconstruit (l'étage supérieur est inachevé) soit dans la première moitié du 16e siècle, soit peu après le siège de Quillebeuf de 1592. D'importants travaux sont réalisés vers 1785 : reconstruction des murs des collatéraux, couverture unique pour la nef et les collatéraux, aménagement du portail ouest et agrandissement des deux fenêtres de la façade ouest. La tour est restaurée en 1910 par Ruprich-Robert. Son patronage appartenait à l'abbaye de Jumièges.

     

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    LES REMPARTS DE QUILLEBEUF (Eure)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Embouchure de la Seine, Quillebeuf-sur-Seine peinture de Joseph Mallord William Turner par Yelkrokoyade — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40625968

     

    Sources :

    [1] Extrait de « Rouen, précis de son histoire, son commerce, son industrie, ses manufactures, ses monuments...page 332, par Théodore Licquet, 1830, https://books.google.fr/books?id=XwCxGuZs2TMC&pg=PA332&lpg=PA332&dq=fortifications+de+Quillebeuf&source=bl&ots=x9F44tpbck&sig=_UCRnGBC54QJZvj33CbDPiHP2So&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiY1MKimbLPAhXKSxoKHT5lAdYQ6AEILTAC#v=onepage&q=fortifications%20de%20Quillebeuf&f=false

    [2] Extrait de l'Histoire de la vie de Henri IV, roi de France et de Navarre … par Richard Girard de Bury, 1779 : https://books.google.fr/books?id=04yxeWhxq1YC&pg=PA121&lpg=PA121&dq=fortifications+de+Quillebeuf&source=bl&ots=x7exih8u5c&sig=ztQ6wH0p9vSlaw-OXivlHOo6A_E&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj_zMOpnLLPAhWMnRoKHSujAg04ChDoAQhLMAs#v=onepage&q=fortifications%20de%20Quillebeuf&f=false

     

    [3] Extrait de http://quillebeuf.fr/decouvrez-la-ville/mais-qui-etait-le-marquis-dancre/

    [4] Extrait de Histoire de France depuis l'établissement de la monarchie française dans les Gaules par Gabriel Daniel, 1756, p.334 : https://books.google.fr/books?id=Q203TeDyFqYC&pg=PA334&lpg=PA334&dq=fortifications+de+Quillebeuf&source=bl&ots=liL_RnXxnN&sig=8Rb990WVQWWZkgy0Bbe5r8bAgeA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj_zMOpnLLPAhWMnRoKHSujAg04ChDoAQg9MAg#v=onepage&q=fortifications%20de%20Quillebeuf&f=false

     

    Quillebeuf-sur-Seine est une commune qui possède un patrimoine intéressant. Vous trouverez ci-dessous un document présentant le circuit découverte de ce village, document envoyé par Céline Malbranche, conseillère en séjour à l'O.T. de la CDC de Qulllebeuf-sur-Seine.

     

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