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LES REMPARTS DE MOULINEAUX (Seine-Maritime)
« Le château de Robert le Diable, château féodal remontant à la période des ducs de Normandie, est situé à Moulineaux, près de Rouen, en bordure de l'autoroute A13. » [1]
« L’occupation du site est vraisemblablement très ancienne. Un puits datant de l’époque gallo-romaine est situé dans l’enceinte. Au lieu dit la Maredotte, dans les bois des Moulineaux, à quelques centaines de mètres du château, les substructions d’une villa gallo-romaine ont été mises en évidence. Cette villa a probablement été détruite par un incendie au 3e siècle. Le château a été édifié vers les 11e-12e siècles. Contrairement à beaucoup de forteresses normandes, le matériau utilisé n’est pas de la pierre de Caen, mais du silex. » [2]
Moulineaux :
" Moulineaux possède une forteresse célèbre sous le nom de château de Robert-le-Diable. Nous avons connu les ruines de ce vieux castel, qui affectait la forme d'un carré long, flanqué d'une tour ronde à chacun de ses angles. Toutes les maçonneries que nous y avons connues avaient la physionomie du moyen-âge. Des fossés profonds entouraient ce fort quadrangulaire. Ils sont en grande partie comblés depuis 1855.
Des légendes, des traditions, des histoires, se rattachent à ce château posé sur le haut de la colline, adossé à une forêt et dominant le cours de la Seine. Les historiens d'aujourd'hui l'attribuent au fils dénaturé de Guillaume-le-Conquérant, Robert-Courte-Heuse, qui fut duc de Normandie, de 1087 à 1096, et qui mourut en 1134.
Ce qui est certain, c'est que le duc-roi Jean-Sans-Terre créa ou agrandit cette forteresse, de 1200 à 1203. C'est de Moulineaux qu'il partit pour assassiner, dans la tour de Rouen, son neveu Arthur de Bretagne. On sait aussi qu'il renversa cette citadelle plutôt que de la laisser prendre par Philippe-Auguste. " [7]« Du haut de sa colline, à côté de la forêt de la Londe, le château domine les villages de Moulineaux, de la Bouille et la Seine. Son accès est très difficile pour l’ennemi. Il sert ainsi à contrôler le cours du fleuve en aval de Rouen, la capitale normande. C'est une position militaire stratégique. » [3]
Plan hypothétique du château de Robert le Diable à Moulineaux ; Blason par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45580888
« Il tire son nom de Robert le Diable qui, selon les auteurs, désigne soit Robert de Montgommery, soit Robert le Magnifique, duc de Normandie et père de Guillaume le Conquérant, sans que des preuves de sa construction par ce personnage n'existent.
Il est situé sur une colline qui domine la Seine de très haut, et la vue s'y étend sur toute la région rouennaise, ce qui en faisait une situation particulièrement stratégique. » [1]
"La forteresse élevée au 11e avec les pierres tirées des carrières de Caumont, toutes proches, domine la Seine permettant ainsi de contrôler l’accès de Rouen. On sait que Richard Cœur de Lion, duc de Normandie de 1189 et1199, y fit faire d'importants travaux notamment autour de l’aménagement du puits d’une centaine de mètres de profondeur qui alimente en eau la forteresse. Son successeur Jean sans Terre, y séjourna à plusieurs reprises et poursuivit son aménagement entre 1200 et 1203. Mais lors de la conquête de la Normandie par le roi de France Philippe Auguste en 1204, le duc Jean ordonne avant son départ en Angleterre que le château soit détruit. Philippe Auguste mesurant tout l'intérêt stratégique que la forteresse représente commande alors que celle-ci soit remise en état. » [3]
Plan ci-dessus extrait de la plaquette écrite par R. Parment de la visite du château extrait du site http://www.forum-normand.org/t431-chateau-de-robert-le-diable
« C'est que la petite place forte contrôlait l'entrée de Rouen (…) On possède la liste des capitaines qui gardèrent au nom du roi de France, le bastion de Moulineaux. » [4]
« Au cours de la seconde moitié du 14e siècle, la charge de capitaine de ce château a été confiée au chevalier Guillaume Aux-Épaules, bailli de Cotentin, afin de protéger le territoire contre les invasions anglaises. » [1]
Photo extraite de http://pasniprobleme.canalblog.com/archives/2013/09/03/27924499.html
« (…) lorsque le Château de Robert le Diable fut pris par les anglais en 1365, la plupart des maisons du village furent pillées et incendiées. » [5]
« Le château est détruit une nouvelle fois en 1418 par les Rouennais afin qu'il ne tombe pas entre les mains des Anglais qui s’apprêtent à faire le siège de la capitale normande. » [3]
« Les Anglais demeurèrent à Rouen de 1418 à 1449. » [4]
« À partir du 15e siècle, le château appartint au domaine royal sans qu’il ne soit possible de déterminer à quelle époque il en sortit. Il fut ensuite possédé par les barons de Mauny qui le portèrent au 17e siècle à la famille d’Etampes qui le conserva jusqu’en 1832. » [5]
« Dès lors, les ruines furent la proie des pillards, des brigands, des réprouvés, des chouettes, des grands ducs, des fantômes. Pendant des siècles personne n'osa plus vivre sur la colline.
Au début du 19e siècle, les romantiques rodèrent à Moulineaux. Des gravures allemandes représentent les ruines s'élançant par-dessus les broussailles, les ronces, les mûriers sauvages. » [4]
Illustration ci-dessus à gauche, les ruines du Château de Robert le Diable près le Village des Moulineaux (Eure) dessin Watelet ft - Gallica ; http://gallica.bnf.fr/
« Ses fossés ont été en grande partie comblés en 1855. » [1]
« En 1870, le château rentre à nouveau dans l’histoire. Lors de la guerre qui oppose les soldats français aux Prussiens, les deux troupes se combattent sur les ruines du château entre le 30 décembre 1870 au 4 janvier 1871. Un monument commémoratif fut édifié en 1901. Il représente un mobile dressé devant une évocation du château. Il rend hommage à la mémoire des soldats morts durant le combat. » [3]
Carte postale ci-dessus : « Le monument aux soldats morts en 1870-1871 “ Qui-vive ” fut élevé en 1901 à la mémoire des combats héroïques qui eurent lieu à cet endroit en décembre et janvier 1870-1871, le monument du Qui-Vive représentant le château défendu, est l'œuvre de Messieurs Foucher père et fils, avec l'aide d'Albert Lambert père. Il a été inauguré par l'historien normand Jean Revel. » [6]
« L'histoire moderne du Château Robert le Diable ne commence vraiment qu'en 1903. Le propriétaire de la colline M. Oscar Cosserat fit défricher les vestiges du château, relevé par Philippe Auguste. » [4]
« En véritable mécène, O. Cosserat entreprenait entre 1900 et 1905 de relever les ruines du château de Robert le Diable. Il fit reconstruire sous la direction de Lucien Lefort, architecte des Monuments Historiques, les tours de Bourgtheroulde et de Rouen. » [5]
« Audacieusement, il rêva de restituer au paysage l'ancienne forteresse. Il (…) consolida les souterrains. » [4]
« Le château a été classé au titre des sites en 1935. » [1]
Dessin ci-dessus : Souterrains du château de Robert le diable estampe J. T. lith. de G. Engelmann ; http://gallica.bnf.fr/
« Les Rouennais le dimanche visitaient parfois le château. Un petit musée dans lequel étaient exposés des souvenirs ramassés lors des fouilles en 1903, avait été aménagé en 1907 dans la grande tour. En quatre années de 1940 à 1944 tout cela disparut, volé, dispersé, anéanti, saccagé. » [4]
« Encore à moitié ruiné, il a été racheté, restauré et aménagé dans les années 1950 par Roger Parment, alors maire de Moulineaux, avec des souvenirs divers ainsi que des scènes reconstituées de l'histoire locale et de la vie au Moyen Âge avec des personnages grandeur nature. » [1]
« Le 12 avril 1954, le château de Robert le Diable était rendu aux Rouennais sur la colline de Moulineaux. » [4]
« Afin de renforcer l'intérêt de la visite du château celui-ci est complété par l’aménagement d'un musée historique, la présentation de la réplique du drakkar d’Oseberg. » [3]
« Il était visitable jusqu'en 2003 et accueillait dans les années 1980 près de 50 000 visiteurs par an. Depuis peu son accès est fermé par un panneau « propriété privée ». Les propriétaires y ont enlevé le drapeau normand situé sur la tour principale.
Le 26 mai 2007, un incendie a détruit les planchers de la tour Nord dite « de Rouen ». Le château est racheté par la Communauté de l'agglomération rouennaise [CREA = Communauté d'Agglomération de Rouen-Elbeuf-Austreberthe].
Un programme d'aménagement de 700 000 euros a été lancé par l'Agglomération de Rouen. pour rouvrir au public les abords du château. Les douves et la cour restent cependant fermées au public, hormis lors des journées du patrimoine. » [1]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://montville-col.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article375
[3] Extrait de http://36000communes.canalblog.com/archives/2013/04/16/26940158.html
[4] Extrait de http://www.casteland.com/pfr/chateau/hnormand/seinem/moulineaux/moulin_hist.htm
[5] Extrait de http://moulineauxetenvirons.free.fr/
[6] Extrait de http://www.labouille.fr/decouvrir-la-bouille/aux-alentours
[7] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.460-461 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22
Bonnes pages :
O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/moulineaux.html
Sur la légende de Robert le Diable :
O http://histoiresetlegendesnormandes.unblog.fr/2015/03/26/robert-le-diable/
O https://gavroche60.com/2015/02/14/la-legende-de-robert-le-diable-a-moulineaux/
O http://la.piterne.free.fr/textes/rld.html
Document PDF ci-dessous de la métropole de Rouen :
Document PDF ci-dessous : "Les capitaines et les garnisons du château de Moulineaux au Moyen Âge" par Chrisitian Delabos
Vidéos sur le château de Robert le Diable :
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