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LES REMPARTS DE LIMAIE (Eure)
Ci-dessus, à gauche, le pont de Pont-de-l'Arche vu depuis la rive gauche ; au centre, le nouveau pont : le fort de Limaie se trouvait à son extrémité à gauche ; à droite, "Pont-de-l'Arche, à la fois barrage et passage sur la Seine, était une importante cité-étape entre Paris et Rouen. Ici la vue de Claude Chastillon à des fins de présentation militaire (18e siècle)." Document et légende extraits de http://pontdelarche.over-blog.com/tag/ancien%20regime/
Il y avait deux systèmes défensifs à Pont-de-l’Arche : la ville fortifiée, au sud du pont, et, sur la rive droite de la Seine, le château-fort de Limaie qui était un bastion barrant l’accès nord du pont en venant de Rouen. Connu aussi sous le nom de fort de Limaye, il a succédé aux fortifications en bois construites au 9e siècle sur ordre de Charles le Chauve pour empêcher les raids des Vikings remontant la Seine. [NDB]
Ci-contre, plan extrait de https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4759-le-pont-fortifie-de-charles-le-chauve-pont-de-larche.html
Le site de référence sur la commune de Pont-de-l'Arche de Armand Launay dont l'essentiel des informations est emprunté ici est à découvrir sur : http://pontdelarche.over-blog.com/
Un article de ce blog est également consacré aux " Remparts de Pont de l'Arche " à cette adresse :
http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts-de-pont-de-l-arche-eure-a126137004
" Le château fort de Limaie, qui constitue militairement un châtelet, est situé dans le département français de l'Eure sur la commune d'Igoville. Par son rôle, il est situé sur la rive opposée à la ville de Pont-de-l'Arche dont il est censé défendre l'accès au-delà de la Seine et de l'Eure par le pont médiéval. (...)
Le fort de Limaie était un château bâti sous le commandement du roi de France Philippe II, dit Philippe Auguste. (...)
Situé sur la paroisse d'Igoville (Eure), il défendait l'accès rive droite du pont de Pont-de-l'Arche. Ce fort remplaça, au 13e siècle, les restes de premières fortifications qui ont été érigées du temps de Charles le Chauve afin de contrecarrer les incursions récurrentes des Normands à partir de l'embouchure de la Seine jusqu'à Paris. (...)
Limaie fut, le plus souvent, du nombre des Ligueurs et autres nobles en lutte contre le pouvoir royal, mais aussi contre la ville de Pont-de-l'Arche, toujours fidèle au monarque.
Le château fut désaffecté dans les années 1780 et servit de carrière de pierres aux habitants des alentours.
Les fondations de Limaie ont servi d'assise partielle à la culée de la rive droite du pont de Pont-de-l'Arche.
Léon Coutil s'est intéressé au lieu. " [4]
Ci-dessus, gravure extraite de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853
Plan de situation du château ou fort de Limaie à Pont-de-l'Arche : blason de la commune de Pont-de-l'Arche par Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4662361
« La ville de Pont de l’Arche est née après la construction de fortifications militaires bâties sur le territoire du village des Damps. Un pont de bois fut jeté sur la Seine, à partir de 862, et protégé par deux forts, de par et d’autre du fleuve. Le chantier de ces défenses, qui marqua le règne de Charles II, dit le Chauve, fut décidé et officialisé lors des plaids de Pîtres. Vers 869, le pont et les deux forts semblent avoir été achevés. » [1]
" Le pont fut renforcé vers 870 par Charles le Chauve pour essayer de contrer l'avancée des Vikings sur la Seine.
Ils ont servi notamment en 885 à l'occasion d'une offensive des Vikings lors du siège de Paris. Le pont « de l'Arche » (c'est-à-dire « de la forteresse ») a retardé l'avancée des Vikings qui ont mis quatre mois pour atteindre Paris à partir de l'embouchure de la Seine. (...)
Pont-de-l'Arche apparaît dans les archives des luttes entre Richard Cœur de Lion, duc de Normandie et roi d'Angleterre et Philippe II dit Philippe Auguste, roi de France.
Le roi Richard avait fait rénover le pont et donner des moyens pour fonder l'abbaye Notre-Dame de Bonport (deux kilomètres en aval de Pont-de-l'Arche) peu avant de faire bâtir Château-Gaillard. Dans ce contexte de lutte entre rois, le château du Vaudreuil a été détruit ainsi que le pont originel, également détruit en 1203, par Jean sans Terre alors en guerre contre Philippe Auguste.
En 1204, lorsque le roi de France a repris possession de la Normandie, ces destructions ont facilité le choix de Pont-de-l'Arche comme chef-lieu militaire.Philippe Auguste établit à Pont-de-l’Arche son principal lieu de résidence en Normandie. Il fortifia la ville avec des remparts en pierre de taille de Vernon. Il fit de même pour le fort de Limaie de l’autre côté du pont, rive droite, dont il bloquait l’accès, telle une barbacane. Ce fort avait une tour philippienne constituant un observatoire idéal sur le fleuve et le halage des bateaux. [4]
Ci-dessus, "Le site de Pont-de-l’Arche. En (A), emplacement présumé du castellum de la rive gauche ; en (B), emplacement présumé du castellum de la rive droite ; en (C), axe présumé du pont carolingien ; en (D), pont du 13e siècle ; en (E), pont actuel." Document et légendes extraits de https://books.openedition.org/purh/9981
" Notre ville doit son nom aux multiples ponts bâtis par les rois depuis 862 sur la Seine. Ces ponts ont eu une fonction militaire (contre les Vikings et les Anglais) et de police intérieure au royaume (navigation sur la Seine, émeutes populaires, Ligues…).
Il fallait donc fortifier ces ponts. Ainsi, la ville royale de Pont-de-l’Arche fut entourée de remparts et un châtelet fut érigé sur la rive droite de la Seine, sur la paroisse d’Igoville : le fort de Limaie. Entièrement disparu mais souvent cité lorsqu’on tourne les pages de l’histoire locale, nous avons résumé l’histoire de cet ouvrage qui a laissé son nom à un hameau d’Igoville : “ le Fort ”…
Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite, "Pour localiser plus précisément ce châtelet disparu, nous avons dessiné sur la vue satellitaire de Google earth quelques tours, les remparts et le corps de garde contrôlant l’accès nord du pont." Photo et légende extraites de : http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html
Où était ce fort précisément ?
Imaginez-vous du côté de l’ancienne poste de Pont-de-l’Arche, c’est-à-dire au niveau d’Arche immobilier de nos jours. Allez un peu plus vers Les Damps (il n’y avait alors pas autant de maisons en ce lieu). Imaginez-vous à cet endroit en 1782. Vous regardez de l’autre côté de la Seine et vous avez cette vue : le château fort de Pont-de-l’Arche, c’est-à-dire Limaie, vue depuis la coste d'amour. Le pont que vous connaissez de nos jours toucherait sur ce dessin la berge d'Igoville presque à l'endroit de la tour d'angle la plus proche de nous. Ce dessin est une reproduction d’une illustration parue dans un article de Léon Coutil intitulé " Le vieux château de Limaie et le vieux pont de Pont-de-l'Arche (Eure) "
Ci-dessus, "Découvertes de vestiges de fondations du fort de Limaie par les équipes travaillant à la construction du pont actuel de Pont-de-l'Arche (de 1951 à 1954). Il semble que l'arc de cercle en bas de cliché (studio Henry, Louviers, page 15 de la référence ci-dessous) montre une partie de la tour maitresse. Le reste est plutôt méconnaissable." Photo et légende extraites de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html
" Ce dessin de 1782 montre que le châtelet de Limaie était en bel état de conservation. Cette vue fut reproduite dans l'article de Léon Coutil intitulé " Le vieux château de Limaie et le vieux pont de Pont-de-l'Arche (Eure) " publié dans le Bulletin de la Société d'études diverses de Louviers, tome XVI, 1921-1922. Document et légende extraite de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html
Description d’ensemble
Le châtelet est protégé par deux fossés en eau. S’il n’est pas sûr que les ingénieurs aient utilisé une ancienne île alluviale pour bâtir le châtelet, il est évident qu’ils ont profité du fond de la vallée de la Seine pour aménager ces deux protections naturelles.
Le premier fossé n'est pas protégé. Il barre d'accès au premier rempart, une palissade dans le document de 1640 signé P. Petit, ci-dessous, qui est accessible par un pont-levis au bout d'un petit pont de pierre.
Le second fossé protège le rempart principal. Un pont en pierre constitue le principal accès au châtelet. La vue de P. Petit montre un petit pont-levis contrôlé par un corps de garde. Un second pont, en bois celui-ci, offre accès à une poterne, peut-être pour un meilleur déploiement de la garnison durant un assaut, voire pour une contre-attaque.
Ci-dessus, " Plan du chasteau du " Pont de l'Arche " par P. Petit, 1640, cabinet des estampes, Bibliothèque nationale de France. Le châtelet par Viollet Le Duc — Encyclopédie Médiévale - T1, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6031906
Le second et principal rempart est flanqué de tours cylindriques. Deux possèdent une terrasse, une autre est couverte d'un toit conique. Un angle est étonnant ; celui du Sud-Est, donnant sur la Seine. Il est constitué d'un angle droit dans le rempart et semble ne servir que de poste de guet. C'est la tour maîtresse, la tour philipienne, qui devait assurer le gros de la défense de ce côté-ci du châtelet, ainsi que des engins de tir sur une sorte de chemin de ronde plus élargi le long du flanc Est. Dans la cour intérieure, se trouvent des potagers, des jardins, quelques maisons blotties contre les remparts. Une chapelle (placée sous le vocable de Saint-Étienne) est visible côté nord et reconnaissable à une croix surplombant le pignon Est situé près de la poterne. Une longue maison semble tenir lieu de caserne devant la tour maîtresse. Selon le plan de 1640, quelques demeures longent le chemin central reliant les deux garde-corps. Selon la vue de Gomboust, c'est bien plutôt un rempart intérieur qui interdit l'accès vers la caserne et la tour maîtresse. Les deux ont très bien pu se compléter comme le montre un plan de 1754 plus bas dans cet article.
Nous voyons donc ici une suite impressionnante d'obstacles visant à garder le contrôle de l'entrée nord du pont. Avec une faible garnison, le châtelet de Limaie était en mesure de résister à plusieurs semaines d'assaut avant l'arrivée de renforts. Sans compter que, tant que la ville de Pont-de-l'Arche n'était pas prise, elle pouvait ravitailler Limaie. " [2]
" Sur la rive opposée, une vue cavalière de 1782 conservée à la bibliothèque nationale montre, au débouché du pont, le fort de Limaye vu du nord (fig. 2). Autour de la grosse tour ronde construite par Philippe Auguste aux environs de 1209, on distingue nettement une levée de terre artificielle en forme d'arc de cercle implantée en cavalier sur la rive. D'autres documents iconographiques, notamment un plan levé au début du 17e siècle par Jacques Gomboust, ingénieur du roi, permettent d`évaluer le diamètre de cette enceinte à environ 170 m, et de constater que l'angle formé par les branches de l'arc du côté Seine est le même que celui du rempart de la rive gauche ". A priori, on peut penser que la tour du 13e siècle remplaçait une tour-porche située à l`entrée nord du pont carolingien. Étant donné qu'à la tour du 13e siècle était associée une chapelle Saint-Étienne, les dispositions de ce châtelet auraient donc été similaires à celles du castellum de la rive gauche : une tour-porche au débouché du pont, un oratoire contigu à la tour, une enceinte palissadée et fossoyée en demi-cercle ; comme à Pont-de-l'Arche, l'entrée pourrait avoir été latérale et non axiale. " [5]
Qui a bâti Limaie ?
Le choix de l’emplacement du fort ne fait aucun mystère : protéger l’entrée du pont à la place de fortifications antérieures dont les plus anciennes datent de Charles le Chauve. Mais qui a fait bâtir les fortifications que nous voyons dans les vues du 18e siècle ?
Jusqu’à plus ample informé, la plus ancienne mention du nom de Limaie date de 1198, encore sous le règne de Richard Cœur de Lion donc. On la retrouve dans les Grands rôles de l’Échiquier de Normandie : “ Limai de Capite Pontis Arche ” c’est-à-dire Limai à la tête du pont de Pont-de-l’Arche.
Ci-dessus, le "Chasteau du Pont de l'Arche" par Jacques Gomboust, extrait de l'ouvrage du cartographe Matthäus Merian (vers 1593-1650) intitulé Topographiae Galliae et publié en 1657. Une comparaison entre les vues précédentes montre qu'Eugène Viollet-le-Duc a reposé son travail sur celui de Jacques Gomboust. Matthäus Merian, Chasteau du Pont de L'Arche, 1657 par Martin Zeiller. Pour le versement, les modifications ː G.Garitan — BM de reims, Domaine public, extrait de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59923117
Nous avons consacré un article aux fortifications de Pont-de-l’Arche, la ville et aussi, un peu, de Limaie. Nous avons vu que Richard Cœur de Lion avait consacré presque 1000 livres à des travaux sur le pont et les fortifications de Pont-de-l’Arche, soit le vingtième d’un budget annuel. Pas étonnant que le nom de Limaie ait été associé à ces importants travaux. Dans cet article, nous avons aussi vu que son rival, Philippe Auguste, avait fait de Pont-de-l’Arche sa résidence après qu’il a pris possession de la Normandie. Il fit faire des travaux sur le pont et les remparts. Il installa son administration et signa en ce lieu beaucoup d’actes royaux. Notre analyse fait ressortir que les fortifications archépontaines s’inscrivent nettement dans l’architecture militaire de Philippe Auguste. Une tour philippienne en est l’élément le plus clair dans l’enceinte de Limaie.
Nous concluons que Limaie a été bâti par Philippe Auguste sur les bases édifiées par Richard Cœur-de-Lion. Le châtelet que nous voyons sur les vues du du 18e siècle est donc un jeune homme de presque 500 ans qui a eu l’air de bénéficier de restaurations régulières. " [2]
Ci-dessus : à gauche et au centre, "Le corps de garde contrôlant l'accès nord du pont de Pont-de-l'Arche. Détail d'un vitrail de l'église Notre-Dame-des-arts (cliché Armand Launay, 2007) - " Documents et légende extraits de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html " La représentation la plus étonnante est celle du vitrail du montage des bateaux. Ce vitrail se trouve dans l’église Notre-Dame-des-arts, autrefois Saint-Vigor, et date de 1606. Comme nous l’avons décrit dans un article, ce vitrail a constitué une revendication de la paroisse sur certaines taxes perçues sur les commerçants passant sous le pont. Or, ces taxes furent détournées par la garnison de Limaie.En attendant la représentation est belle, surtout en ce qui concerne les monteurs de bateaux. Le fort de Limaie est bien mis en valeur, pour ne pas dire montré du doigt, au centre de la perspective qui se trouve dans l'axe de la route reliant les deux garde-corps du châtelet. La représentation n'est toutefois fidèle à la réalité. Ceci particulièrement net dans le nombre de tours, volontairement limité ici, et la grandeur du petit pont donnant accès au châtelet." [2] ; à droite, un très beau dessin du château de Limaye à Pont-de-l'Arche vers 1782 démoli à partir de 1782. Dessin extrait du site de http://christianbenilan.wifeo.com/assez-proche-ile-de-france-5.php http://christianbenilan.wifeo.com/
Le château de Limaie
« Le château de Limaie, démantelé à partir de 1782, était un bastion protégeant l’entrée nord du pont. Ses courtines étaient bâties selon un plan presque rectangulaire, resserré sur sa partie Est. Une tour maîtresse se trouvait à l’intérieur du corps de place du côté du Sud-Ouest. Les courtines étaient renforcées par trois tours d’angles cylindriques. La porte donnant sur le pont était renforcée de deux tourelles. Celle donnant vers le Nord était défendue par une tourelle et était munie d’un pont-levis. Une poterne se trouvait au nord-ouest du corps de place. Deux fossés en eau, séparés par une palissade de bois, séparaient ce bastion de la plaine alluviale.» [3]
Ci-dessus : à gauche, «Plan du château du Pont de l'Arche pour servir au projet de l'année 1754». Ce plan aquarellé (41 x 54 cm), est conservé à la Bibliothèque nationale de France, département Arsenal, et accessible sur Internet : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421591410. Il confirme plutôt les vues de P. Petit et Jacques Gomboust. Cocument et légende extraits de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html ; à droite, vue d'élévation et plan du château de Limaie. Avant 1782. Un feuillet de papier (210 x 125 mm), lavis, aquarelle et encre. La garnison de ce fort posa bien des soucis aux marchands et à la paroisse Saint-Vigor de Pont-de-l'Arche.Document et légende extraits de Extrait de http://pontdelarche.over-blog.com/tag/ecluse/
Quelles furent ses activités ?
La fonction du fort de Limaie était avant tout d'assurer la police intérieure : le contrôle de la circulation sur le pont et sous ce pont. Ces passages étaient taxés. Le châtelet constituait de plus une caserne, non loin de Rouen, prête à intervenir en cas de souci.
La suite de ce paragraphe provient des écrits de Léon Coutil. Nous préciserons nos recherches plus tard.
Cependant, Limaie a aussi été utile en matière militaire. C'est ainsi qu'en 1417, le châtelet fut réparé et complété afin de résister aux Anglais. L'effort fut vain car Pont-de-l'Arche, ville et fort compris, tomba sous la domination d'Henry V d'Angleterre. Le fort de Limaie ne fut repris par les Français qu'en 1449 que grâce à la ruse (par abus de confiance d'un soldat du corps de garde). " [2]
Ci-dessus, "plan du chasteau du Pont de l’arche par P. Petit vu comme si nous tournions le dos à Igoville (plan antérieur à 1782)." document et légende extraits de http://pontdelarche.over-blog.com/tag/limaie/
« En 1466, luttant contre la Ligue du Bien public, Louis XI a repris le fort de Limaie aux nobles de Louviers. " [4]
" Sous les guerres de religions, le château et la ville restèrent aux mains des catholiques. " [2]
" En 1589, les troupes d’Henri IV assiégeant Rouen étaient ravitaillées à partir de Pont-de-l’Arche. » [4]
" Mais Limaie trouva une autre utilité, contraire aux intérêts du roi ce coup-ci. En effet, après la reddition de Pont-de-l'Arche à Henri IV en 1589, le châtelet resta aux mains des Ligueurs.
Qui plus est, pendant la Fronde, le gouverneur était le marquis de Chamboy qui ne rendit le château que le 7 février 1650. " [2]
" En 1650, la Fronde s'est servie des fortifications, le duc de Longueville utilisant la garnison et le château contre le pouvoir royal. Le comte d'Harcourt, protégeant le voyage du roi en Normandie, reçut l’ordre d’attaquer. Il campa près des murs avec l’aide des habitants qui avaient pointé trois canons contre le château de l’autre côté de la Seine. " [4]
" Limaie pouvait très bien être une base hostile au roi.
Ci-dessus, à gauche, plan de Pont-de-l'Arche par Magin, vers 1702 ; à droite, site de Pont-de-l'Arche sur l'Atlas de Trudaine (seconde moitié du 18ème siècle)
Pourquoi et quand fut-il détruit ?
Le châtelet de Limaie avait perdu de son intérêt militaire. De plus, il avait été utilisé à plusieurs reprises contre le pouvoir royal. C'est ainsi que le projet de démolition de Limaie fut approuvée par Louis XIV peu après 1650. Cependant, une vue de 1782 montre que le châtelet avait encore fière allure et que, comme toute base militaire, le pouvoir ne trouvait pas sa destruction urgente. Limaie servait notamment de prison, notamment pour certains protestants.
Le coup de grâce a été donné à Limaie par Louis Thiroux de Crosne (1736-1794), intendant de la généralité de Rouen de 1768 à 1787. Cet homme, une sorte de Préfet de l’époque, fit appliquer certaines ordonnances royales traitant d’urbanisme. Il fit ainsi dresser les plans des boulevards de Rouen avant de combler les fossés médiévaux. Il en fit de même dans d’autres villes haut-normandes (Louviers) et donna son accord à la municipalité de Pont-de-l’Arche d’utiliser le déblai de la corvée pour aplanir la place des Champs (délibération du conseil municipal de Pont-de-l’Arche du 16 septembre 1779). Puis, il autorisa le conte de Pons, gouverneur de Pont-de-l’Arche, à faire démolir le châtelet de Limaie (1782). La somme récupérée de la vente des pierres permit de démolir deux portes de chaque côté de la ville, comme le souhaitent les habitants. En hommage, la municipalité décida de donner le nom de Crosne à la porte Saint-Jean et de Pons à la porte de Léry (rue Jean-Prieur) (délibération du 20 avril 1782).
Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1814, Archives de l'Eure, http://archives.eure.fr/
Ci-dessus : à gauche, « En 1789, le fort situé sur la rive droite est détruit. En 1790, Aubin-Louis Millin présenta à l’Assemblée constituante une œuvre recensant le patrimoine national. Dans le chapitre 43 de ses désormais célèbres Antiquités nationales l’auteur accorde quelques belles pages à Pont-de-l’Arche. Il aborde notamment « …le château de Pont-de-l’Arche, actuellement démoli, et que j’ai fait dessiner au moment de la destruction… ». Il s’agit d’une vue sur le châtelet de Limaie, alors en démantèlement. Reproduite ci-dessus, elle fut dessinée par Garneray et sculptée par Desmaisons. Document et légende extraits de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html ; à droite, "Le système défensif sur la Seine à Pont-de-l'Arche avec, au premier plan, le Fort de Limaie, puis le pont d'accès à la ville de Pont-de-l'Arche et, enfin, l'enceinte fortifiée de la même ville. Gravure par Eustache-Hyacinthe Langlois" - " L'artiste Eustache-Hyacinthe Langlois est l'héritier direct de la vicomté de Pont-de-l'Arche et donc du château de Limaie dirigé par ses aïeux au milieu du 17e siècle. Il n'était cependant que peu intéressé par ces titres. " - Estampe personnelle, Domaine public, extrait de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18500950
L’espace autrefois occupé par le fort de Limaie ne resta pas longtemps sans emploi. En effet, en 1813 Napoléon fit réaliser un canal et une écluse auxquels nous avons consacré un article. Pour cela, l’île fut transformée et un fossé du châtelet servit partiellement au percement du canal. Léon Coutil précisa qu'en 1918, on boucha l'écluse et après la démolition des derniers vestiges des vieux murs on construisit au-dessus des hangars. La photographie ci-dessous montre ces derniers vestiges. " [2]
Ci-dessus, document extrait de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.html
Sources :
[1] Extrait de : http://www.pontdelarche.fr/histoire
[2] Extrait de http://pontdelarche.over-blog.com/2016/01/le-fort-de-limaie-un-chatelet-sur-la-seine-a-pont-de-l-arche.htlm
[3] Extrait de : http://pontdelarche.over-blog.com/tag/remparts/
[4] Extrait de Wikipédia
[5] Extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Université Rouen Havre https://books.openedition.org/purh/9939?lang=fr
Bonnes pages :
O https://books.openedition.org/purh/9981
O http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-44383.html
O http://christophe.carre1.free.fr/pdl1/page2.html
Ouvrages :
- Coutil Léon, "Le vieux château de Limaie et le vieux pont de Pont-de-l'Arche (Eure)" publié dans le Bulletin de la Société d'études diverses de Louviers, tome XVI, 1921-1922 ;
- Le Maho Jacques, « Un grand ouvrage royal du IXe siècle : le pont fortifié dit « de Pîtres » à Pont-de-l’Arche (Eure) », pages 143-158, in Des Châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale : mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher, Publications des universités de Rouen et du Havre, 2008, 622 pages ;
- Ministère des travaux publics, Le nouveau pont-route de Pont-de-l’Arche : 1951-1954, imprimerie Logier et Cie, 32 pages.
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