• LES REMPARTS DE LA FRESNAYE (Orne)

     

    Photo 1 extraite de http://www.parc-naturel-perche.fr/voir-faire/monuments-et-jardins#!/manoir-de-la-fresnaye-768791 ; photo 2 extraite de http://www.ornetourisme.com/tourisme/patrimoine/saint-germain-de-la-coudre_manoir-de-la-fresnaye_31__PCUNOR061FS0008L.htm#ad-image-0  ; photo 3 extraite de http://balbuzard.blogspot.fr/2012/03/entre-deux-rouleaux.html 

     

         « Le manoir de la Fresnaye, en St Germain-de-la-Coudre, se trouve à la corne sud-est du département de l’Orne. Historiquement, c’est encore le Grand Perche, mais le Haut-Maine (Sarthe actuelle) débute à quelques kilomètres. » [1]

     

         « L'élégant Manoir de la Fresnaye-au-Perche est situé sur une hauteur qui domine la vallée de la Même. Ses parties les plus anciennes (logis et donjon fortifiés) datent du début de la guerre de Cent Ans, première moitié du 14e siècle. C'est le plus ancien manoir du Perche : les Anglais ont probablement ruiné les autres manoirs pendant cette guerre de Cent Ans.
         Remanié, principalement sous Henri IV, puis longtemps laissé à l'abandon, le manoir a bénéficié depuis 1977 d'une très belle restauration (volontairement certaines parties, manquantes ou trop abîmées, n'ont pas été reconstruites). » [2]

     

      

     

    Plan hypothétique du manoir de La Fresnaye à Saint-Germain-de-la-Coudre ; blason moderne de la commune de Saint-Germain-de-la-Coudre par Pas d’auteur lisible par la machine identifié. « Travail personnel » supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=23065121

     

    Historique :

     

         « Au début du 14e siècle (règne de Philippe le Bel), la terre de la Fresnaye, alors nommée les Bergeries, appartient aux seigneurs de Blandé, des vassaux de ceux de Bellême. (...)

     

         Pour affirmer leur importance féodale, les seigneurs de Blandé, qui n’étaient pas fortifiés, construisent vers 1310 un  logis carré sur une hauteur d’où le regard embrasse la vallée de la Même. Cet ouvrage comprend des caves, un rez-de-chaussée, un étage. Il est pourvu de créneaux et de mâchicoulis. Il n’a pas de tours, car il est lui-même une tour. Mais peut-être un ou deux des quatre angles sont-ils défendus par des échauguettes.

     

     

     

     À gauche, plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, vue aérienne extraite du site Google Earth

     

         La guerre de Cent Ans est déclenchée en 1338. Elle commence mal pour la France. Aussi les seigneurs de Blandé flanquent-ils leur logis d’un donjon beaucoup plus important. Ils ne se doutent pas que l’épaisseur de leur muraille (1,25 m à la base) sera insuffisante contre l’artillerie. Le toit est en terrasse. L’angle ouest du logis est garni d’une échauguette (celle dont on voit encore le pied). (...)

     

          Les Saint-Berthevin sont devenus, par mariage, seigneurs de Saint-Germain de la Coudre et de la Fresnaye. À la fin de la guerre, ils récupèrent leur bien, font des réparations, ouvrent de grandes fenêtres Renaissance dans la maçonnerie du donjon. Celui-ci est couvert de l’actuel toit en forme de pavillon. De même sans doute pour le logis.

     

         Des partages ayant eu lieu, la Fresnaye échoit à des cadets. Leur héritière, Mathurine de Saint-Berthevin, possède la forteresse, mais n’a guère de terres autour. Elle épouse un cadet désargenté, Mathurin de Fontenay, vers 1577.

     

         Ayant soutenu Henri IV, la famille de Fontenay (plusieurs frères et cousins) devient la première du Perche. Mathurin et son fils se lancent dans de grandes dépenses :

     

         - Ils plaquent contre le donjon une galerie Renaissance richement sculptée, à deux niveaux (celui du haut, de style ionique, a été abattu parce qu’il menaçait de s’écrouler)

         - Ils remplacent les deux escaliers intérieurs

         - Ils mettent en place des cheminées monumentales 

         - Ils construisent, aux angles sud du logis, deux tours qui sont des pastiches du Moyen Age ; elles ne pourraient bien sûr résister aux canons.

         A cette époque, on peut dire que la Fresnaye est un château plus qu’un manoir. 

     

    Document ci-dessus extrait du site officiel du manoir de La Fresnaye http://www.fresnaye-perche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=1&Itemid=53

     

         Mais la situation financière des seigneurs est fragile. François II de Fontenay se querelle avec sa mère, à la fois pour des questions d’intérêt et pour des raisons religieuses : elle est bonne catholique, il est sympathisant protestant et a épousé une protestante. Un procès de trente-huit ans contre des religieuses en résulte. François II n’en voit pas la fin, il est assassiné et sa jeune veuve meurt de chagrin. Ruinés (1669), leurs enfants rachètent la Fresnaye à la barre du tribunal en s’endettant jusqu’au cou. Depuis le début du procès, aucun entretien n’a eu lieu. Le toit et les planchers du logis s’écroulent vers 1700 ; il sera transformé en basse-cour. En 1748, le dernier héritier vend le manoir à un nouveau riche qui se garde d’y résider et y met des fermiers, pour plus de deux cents ans. 

     

         Sous Louis-Philippe et Napoléon III, le donjon est sauvé de la ruine, mais décapité. Son pavillon est remonté plus bas et complété par le grand pan de toit qui remplace l’étage de la galerie Renaissance. La tour sud s’effondre. La Fresnaye reste une ferme jusque vers 1950 et sert ensuite à loger des ouvriers agricoles, dans des conditions difficiles.

     

         En 1977, la Fresnaye est vendue à un sociologue parisien, qui y travaille de ses mains. Le relais est pris en 1994 par le propriétaire actuel. Au total, la restauration aura duré trente ans. L’ancienne salle d’honneur du logis, tombée en ruine, restera un jardin, pour préserver le charme du lieu. » [3] Site Le manoir de La Fresnaye-au-Perche

     

     

         Le manoir conserve une partie de son logis et son donjon fortifié du 14e siècle, ses deux tours d'angle, son escalier, trois cheminées de la Seconde Renaissance et sa galerie Renaissance exceptionnelle dans le département de l'Orne. [NdB]


         « La visite des intérieurs et extérieurs, en partie guidée et en partie libre, donne accès au gros donjon défensif, aux deux tours, à une herse unique en son genre, qui fonctionne comme au Moyen-Age, et à des ornements Renaissance (deux escaliers, galerie, cheminées monumentales). » [4]

     

    Éléments protégés :


         Galerie Renaissance ainsi que la cheminée Renaissance du rez-de-chaussée de la grande tour (cad. A 127) : classement par arrêté du 8 septembre 1988 ; Manoir (à l'exception des parties classées) ainsi que les communs qui lui sont accolés (cad. A 127) : inscription par arrêté du 8 septembre 1988

     

    Sources :

     

     [1] http://www.perche-gouet.net/histoire/immeubles.php?immeuble=1695

    [2] https://www.campingdefrance.com/accesbase/fiche-activite-camping.php?id=2976

    [3] Sources : Site Le manoir de La Fresnaye-au-Perche (bref historique) http://www.fresnaye-perche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=52&Itemid=61

    [4] https://www.campingdefrance.com/accesbase/fiche-activite-camping.php?id=2976

     

    Bonnes pages :

     

    Site officiel : http://www.fresnaye-perche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=1&Itemid=53

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