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LES REMPARTS DE COLOMBIERES (Calvados)
« La Vigie des Marais »
Photo 1 extraite de http://www.chateau-colombieres.fr/colombieres-aujourdhui.php ; photo 2 extraite de http://www.jmjphoto.fr/ ; photo 3 extraite de http://www.bienvenueauchateau.com/chateau-de-colombieres/
« Le château de Colombières est une forteresse médiévale du 14e siècle, située sur la commune de Colombières. » [1]
« Situé en bordure des marais de la baie d’Isigny, le château de Colombières occupe un emplacement stratégique qui lui valut à juste titre l’élégant surnom de « Vigie des marais ». Autrefois, à marée montante, la mer refluait dans les terres jusqu’au pied de la forteresse, favorisant pendant des siècles, l’invasion répétée de l’arrière-pays par voie « maritime ». La Vigie des marais, puissant et redoutable bastion armé, contrôlait et verrouillait l’accès au pays du Bessin. » [2]
« Inscrit dans un carré presque parfait, le château de Colombières prend sa forme actuelle à partir du 15e siècle. Ses courtines sud et est sont abattues au 17e siècle pour ouvrir les logis sur l'extérieur. Les tours du front nord sont massives et adoptent un couronnement inhabituel tentant d'adapter le classique parapet sur mâchicoulis aux armes à feux. » [3]
Plan hypothétique du château de Colombières (en attendant mieux...)
Blasons successifs des familles ayant possédé le château de Colombières.
1. Blason de la famille de Colombières par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43670974 ; 2. Blason de la famille Bacon du Molay CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9852462 ; 3. Blason de la famille de Bricqueville par I, Manassas, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2470467 ; 4. Blason de la famille Hatte par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43732270 ; 5. Blason de la famille de Girardin par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43945236 ; 6. Blason de la famille Berthelot de Baye par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43859993 ; 7. Blason de la famille de Briey par CaranornCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn., GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4048138 ; 8. Blason de la famille de Ludre par ManassasCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Manassas., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2747060 ; 9. Blason de la famille de Cossé-Brissac par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2705110 ; 10. Blason de la famille de Maupéou par Ster3oPro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43094641
« Le château de Colombières est l'une des constructions militaires les plus importantes de Basse-Normandie au temps de la féodalité ; cette forteresse moyen-âgeuse (sic : médiévale !) reste de par son architecture, son histoire et son emplacement géographique, un important témoin de tout ce qui s'est vécu dans cette région naturelle du Bessin, depuis presque un millénaire. Le château occupe une place stratégique en bordure de ce qui était autrefois la baie d'Isigny.
Jusque vers 1700 époque ou furent construites les portes à flot d'Isigny, il était possible de naviguer jusqu'aux alentours du château et de pénétrer dans les terres. Voies d'invasion depuis des siècles, il était normal qu'une puissante forteresse en garde l'accès et protège l'arrière pays. Le château de Colombières justement et joliement dénommé : « la Vigie des marais » est toujours là pour nous remémorer par son architecture et son histoire, les grands moments de la France. » [4]Les Colombières et Bacon du Molay
« Les premières mentions du château datent du début du 11e siècle. À l'époque la bâtisse était probablement une motte castrale occupée par la famille de Colombières : Guillaume, Raoul et Baudouin, compagnons de Guillaume le Conquérant lors de l’invasion de l’Angleterre en 1066 à Hastings. Selon le Domesday Book, Raoul se serait ensuite installé dans le comté de Kent, où il possédait plusieurs terres. » [1]
« En 1147, le nom de Philippe de Colombières, membre de la puissante famille Bacon du Molay, est mentionné comme seigneur châtelain du fief de Colombières. Mais les parties les plus anciennes du château actuel datent de la fin du 14e siècle. » [2]
« À cette époque, le complexe a une forme de quadrilatère entouré de douves et composé d'un mur d'enceinte de 3 mètres d'épaisseur flanqué de quatre tours rondes et d'une porte fortifiée précédée d'un pont-levis. Les bâtiments sont disposés autour d'une cour unique et adossés à la courtine. » [1]
« Les riches Bacon du Molay édifient la forteresse selon l’architecture de défense typique des constructions féodales : un quadrilatère flanqué de quatre tours massives percées de meurtrières, un mur d’enceinte de 2,70 mètres d’épaisseur et de 11 mètres de hauteur couronné d’un étage sur mâchicoulis, des douves en eau et un pont-levis.
A l’intérieur du château fort, le four à pain, le puits et la cheminée, nécessaires pour assurer la survie des habitants lors d’un siège, sont encore visibles dans la grande cuisine.« Forteresse imprenable » relate la chronique de l’époque ! Le roi de France, Charles V le Sage, constate lors d’une visite en 1371 que la place forte de Colombières est en état de soutenir attaque et siège. » [2]
« La conquête des places fortes normandes par Henri V entraîne vengeances et expropriations : des lettres patentes du roi d'Angleterre datant du 12 février 1418, dépouille Olivier de Colombières de ses biens et de sa forteresse en la faveur de Richard Drayton parce qu'il était resté fidèle à son suzerain : « Qui adhuc contra nos se tenet rebellem… »
Ruinée par la guerre de Cent Ans, la forteresse ne retourna que peu de temps entre les mains de Jean de Colombières qui la vend à Roger de Briqueville, son oncle, le 25 mai 1457. » [1]
Les Bricqueville
« A la fin de la guerre de Cent Ans (1328 à 1453), la bataille de Formigny en 1450 inaugure une ère de paix.
Deux élégantes tours « Renaissance » sont ajoutées au château fort par la famille de Bricqueville, devenue propriétaire de l’important fief de Colombières pour trois siècles.Avec les guerres de Religion (1562 à 1598), les luttes reprennent. En 1562, le sieur de Colombières, François de Bricqueville, un des chefs protestants les plus redoutables de Basse-Normandie, s’illustre tristement : il pille le trésor de la cathédrale de Bayeux, brûle une quantité énorme de pièces et livres précieux, il met le siège à la ville de Saint-Lô, fait prisonnier l’évêque de Coutances, monseigneur de Cossé Brissac (ancêtre des propriétaires actuels) et profane la chapelle Notre-Dame de Rouge Brèque située dans son château de Colombières. » [2]
Sur François de Bricqueville de Colombières, voir ici ou ici.
« Aux 17e et 18e siècles, la forteresse subit diverses transformations architecturales destinées à rendre le logis plus confortable et moins sévère : le mur d’enceinte est démoli sur le côté sud, une des tours partiellement détruite est reconstruite sous forme de donjon carré, les fenêtres sont agrandies, et la chapelle profanée par François de Bricqueville, est rétablie à l’emplacement de la caserne par son arrière-petit-fils, Cyrus-Antoine, converti au catholicisme en 1678. Celui-ci y apposa au-dessus de l'entrée, le linteau de la porte d'entrée de l'ancien lieu protestant. Ce linteau comporte des passages des versets 6 et 7 du chapitre 55 d'Isaïe encore visible de nos jours.
« Cherchez l'Éternel pendant qu'il se trouve ; Invoquez-le, tandis qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées ; Qu'il retourne à l`Éternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. » [1]
Au centre, photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite une représentation du château extraite du site officiel du château de Colombières : http://www.chateau-colombieres.fr/
Les Girardin, les Ludre et Maupeou d'Ableiges
« En 1755, René Hatte, fermier-général du roi, achète les seigneuries de Bricqueville, Bernesq et Colombières. Le château restera dès lors, toujours propriété de ses descendants. » [1]
« En 1759, le château fort devient une propriété Girardin, (l'un d'eux René, également propriétaire du château d'Ermenonville n'est autre que le protecteur de Jean-Jacques Rousseau) famille apparentée aux actuels propriétaires, les Maupeou d’Ableiges, par une alliance Ludre-Girardin. » [2]
« Progressivement, la forteresse se transforme en un logis à l’ordonnance plus classique. Au 19e siècle, l’aile abritant les communs est aménagée pour accueillir famille et amis, et des jardins viennent agrémenter le pourtour intérieur des douves médiévales. » [1]
La Seconde Guerre Mondiale, Juin 1944
" Durant la seconde guerre mondiale, bien que situé en plein cœur des opérations militaires, le château de Colombières fut épargné. Au matin du 6 juin 1944, un groupe allemand de canons automoteurs - quatorze Marders - camouflé depuis plusieurs mois sous les ormes de l’avenue du château, partit subitement pour se diriger vers Colleville. De même, l’état-major du 1/352e Jagt Panzer Abteilung quitta le château en hâte. Les américains décidèrent de traverser à pieds le marais que les allemands maintenaient inondé pour le rendre infranchissable. C’est ainsi que Colombières vit le passage, dans la soirée du 8 juin 1944, du lieutenant Kermit C. Miller du 115e Régiment d’Infanterie de la 29e Division U.S. Profitant d’un effet de surprise, il fit une douzaine de prisonniers parmi les allemands désorganisés.
Le 9 juin 1944, le village de Colombières était libéré. Le château devint aussitôt « le centre de toute la presse et radio américaines, quartier général du 12e groupe d’armée, général Omar Bradley » Extrait du livre « Histoire du 302ème Signal Operation Battalion ». » [2]Arcisse de Caumont, 1853 :
" Château de Colombières. Le château de Colombières (Calvados) a été retouché dans beaucoup de parties : les fenêtres surtout ont été défigurées ; mais le corps des tours appartient probablement à la fin du 14e siècle ou à la 1ère moitié du 15e. Son enceinte de forme carrée régulière, est entourée de fossés pleins d'eau. Le principal corps-de-logis occupe le côté du Nord ; le rez-de-chaussée est voûté et n'a point été défiguré ; les appartements des étages supérieurs ont au contraire été retouchés vers le règne de Louis XIV, et même depuis cette époque. Aux deux extrémités de ce bâtiment allongé, sont deux tours rondes qui protègent les angles de la place ; celle du Nord-Ouest renferme un appartement dont les décorations sont encore du 15e siècle. Sur le manteau de la cheminée, on voit une guirlande de feuilles de choux frisés, dessinant une ogive en forme d'accolade.
La porte d'entrée se trouvait dans le côté Est du carré.
Près de cette dernière tour, on voit sous la porte des bancs en pierre pratiqués dans l'épaisseur du mur, pour les soldats de garde, et une visière pour regarder ce qui se passait au-dehors.
Les sculptures les plus remarquables qui restent à Colombières paraissent de la 2e moitié du 15e siècle, mais il est possible que les tours et quelques parties des courtines soient plus anciennes : c'est l'opinion de M. Victor Petit dont je présente le dessin. Je le range donc parmi les monuments de la fin du 14e siècle ou du commencement
du 15e, sans être pourtant bien certain qu'il n'ait pas été presqu'entièrement reconstruit plus tard. " [5]Ci-dessus, une gravure extraite de ce même document [5].
Protection
« Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 juillet 1927. L’ensemble des façades et toitures, ainsi qu’une cheminée dans la tour est, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1968. Enfin, l’ensemble incluant le système hydraulique et le potager fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 octobre 2006. » [1]
Le château de Colombières a été le sujet de nombreuses cartes postales.
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://www.chateau-colombieres.fr/colombieres-1000ans.php
[3] Extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/14colombieres-general.htm
[4] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-calvados-chateau-a-colombieres-chateau-colombieres.html
[5] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f433.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont
Site officiel : http://www.chateau-colombieres.fr/
Bonnes pages :
O https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Colombi%C3%A8res
O http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_colombieres.html
O https://books.google.fr/books?id=F1tmjaOJEZ0C&pg=PA352&dq=ch%C3%A2teau+de+Colombi%C3%A8res&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjb2rDgrJjVAhWsJMAKHfwIBNQQ6AEILjAC#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Colombi%C3%A8res&f=false
Vidéos sur le château de Colombières :
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