• LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)

         On trouve sur la commune de Notre-Dame-de-Gravenchon les vestiges de l'enceinte fortifiée de la Fontaine Saint-Denis ou de Fontaineval et, non loin de là, la motte féodale du Bois du Parc du 11e siècle. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)    « La paroisse Saint-Georges-de-Gravenchon et sa succursale Notre-Dame faisaient partie du domaine royal en relevant du domaine de Lillebonne. Les comtes d'Évreux y ont fait construire au Moyen Âge le château-fort de la Fontaine-Saint-Denis (ou de Fontaineval). Les deux communes sont réunies en 1823 sous le nom de Notre-Dame-de-Gravenchon. » [4] 

     

    Image à gauche extraite du site Géoportail.

     

     

     

    Le château de la Fontaine-Saint-Denis :

     

         « Au Moyen-Age, les comtes d’Évreux sont installés dans un château ou, plus précisément, une forteresse en bois qui brûle en 1204. Reconstruit en pierre, ce château brûle à nouveau au 15e siècle. Il en subsiste encore quelques vestiges restaurés et ouverts au public, route de Fontaineval. La « motte » du Bois du Parc date aussi de cette époque. » [5]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)     « Le château fort de la Fontaine-Saint-Denis a été construit au 11e siècle par les comtes d'Evreux comprenant une motte et une basse-cour avec des bâtiments de bois. De nouveaux bâtiments de bois ont été construits au 12e siècle

    (voir plan ci-contre).

         Au début du 13e siècle ont été édifiés des bâtiments de pierre : le mur d'enceinte, la chapelle Saint-Denis, le donjon. » [7]

     

         « ll y a encore peu de temps, dans le site agreste et boisé du vieux Gravenchon, aucune trace humaine n’était visible. Juste une motte recouverte d’une végétation luxuriante. Qui aurait pu se douter, non loin des torchères fumantes du vaste complexe pétro-chimique de la Basse Seine, qu’existait là une enceinte féodale du 11e siècle, témoin des grandes heures de l’Histoire de la Normandie ? Il fallait tout le flair et la compétence de l’archéologue réputé Jacques Le Maho pour, dès 1979, mettre au jour ces vestiges incroyables qui ont nécessité un chantier de fouilles de plus de vingt années. » [2]

     

    LES REMPARTS DE FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)     LES REMPARTS DE FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)

     

     Plan hypothétique du château de Fontaine-Saint-Denis ; Blason de Notre-Dame de Gravenchon par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52031438

     

         « Le site doit son nom à l’une des sources qui alimentent le Télhuet, petit ruisseau arrosant le territoire des deux anciennes paroisses autour desquelles s’est formée la ville actuelle de Gravenchon, Notre-Dame et Saint-Georges.

         Située sur la lisière nord de l’agglomération, au fond du vallon de Fontaineval, la fontaine Saint-Denis s’écoule au pied d’une terrasse formant la base du coteau oriental et se terminant par un versant abrupt de 5 à 6 m de dénivelé. C’est sur la pente de la terrasse, au-dessus de la source,que s’étendent les vestiges de l’enceinte fortifiée. » [3]

     

         « Vestiges d’une fortification du 11e siècle, appartenant à un château-fort bâti par les comtes d’Évreux, le site de Notre-Dame-de- Gravenchon conserve d’innombrables traces de construction de bois, les restes d’un donjon du 13e siècle, les fondations d’une curieuse chapelle double. » [1]

     

    LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)     « Après le départ des comtes d’Évreux, le château de la Fontaine Saint Denis a été peu à peu délaissé. C’est vraisemblablement la guerre de Cent ans qui fut fatale à l’édifice. Il semblerait d’ailleurs que les Anglais se soient emparés de Lillebonne et de Gravenchon vers 1415. De plus, les fouilles ont permis de découvrir un vaste incendie dans le logis seigneurial datant de cette époque. En 1684, un archevêque consigne, au sujet de la Fontaine-Saint-Denis, dans son registre de visites pastorales qu’il « ne reste que quelques murailles debout.

         Si l’on parle aujourd’hui encore de la Fontaine-Saint-Denis, c’est parce qu’à la fin des années 70, Jacques Le Maho, chercheur au Centre de Recherches Archéologiques et historiques médiévales de l’Université de Rouen, a souhaité réaliser des fouilles sur le site. » [6] 

     

         « L'ensemble a été fouillé de 1979 à 1986 par Jacques Le Maho. La basse-cour n'a pas été fouillée. » [7]

     

    Ci-dessus, Notre-Dame-de-Gravenchon, enceinte de la fontaine Saint-Denis, d'après le plan cadastral du 19e s., les photographies aériennes de l'I.G.N et des relevés effectués sur le terrain – Extraiit de Le Maho Jacques. L'apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale. In : Archéologie médiévale, tome 6, 1976. pp. 5-148 ; doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1976.1307 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

     

         « Avec le soutien de la Ville, du Ministère de la Culture, de nombreuses associations et de bénévoles, les vestiges ont pu révéler leurs secrets en près de 20 ans de fouilles. La restauration du patrimoine archéologique a quant à elle débuté en 1996 pour se terminer en 2001, sous la houlette de l’architecte Michel Ratier et du service des Monuments Historiques. » [6] 

     

         « Les fouilles de la Fontaine-Saint-Denis portent témoignage de l’importance de Gravenchon dans l’histoire de la basse vallée de la Seine depuis les environs de l’an Mille. Elles nous mettent en présence d’un des rares exemples en France de fortifications du “ premier âge féodal ”, fouillées dans leur quasi-totalité. » [1]

     

         « De la plate-forme supérieure de la tour, une vue dégagée s’offre sur le plan d’eau du parc, sur le vieux village de Notre-Dame, et dans le lointain, sur la vallée de la Seine.

         En dépit de la création récente d’un étang au pied des ruines, les environs immédiats du site n’ont pas subi de transformations majeures depuis le Moyen-Age. » [3]

     

         « La digue médiévale du vivier attesté au 14e siècle a été conservée et le vivier transformé en étang de pêche en 1985. Un parc de 60 hectares est attesté au 13e siècle comprenant un ouvrage de terre du 11e siècle. Les vestiges de la chapelle sont en pierre de taille calcaire, la tour et les murs sont en blocage de silex. Les bâtiments en pan de bois ont laissé des trous de poteaux. » [7] 

     

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    Photo 1 : http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30160.html ; Photo 2 : http://www.normandie-caux-seine-tourisme.com/patrimoine-culturel/les-vestiges-de-la-fontaine-saint-denis/ ; Photo 3 : http://colleges.ac-rouen.fr/mendes/historique/gravenchon/gravenchon_monuments.htm ; Photo 4 : http://83.206.124.10/patrimoine/photos/579/100_1519.JPG ; Photo 5 : http://83.206.124.10/patrimoine/photos/579/01.JPG ; Photo 6 ; http://83.206.124.10/patrimoine/photos/579/0.JPG

     

         « Notre-Dame-de-Gravenchon, cant. Lillebonne. — Lieu-dit : la Fontaine-Saint-Denis (I.G.N.) ; Les Fontaines, 1860 (Somménil). — Parcelle cadastrale : A 187, A 197. — Coord. Lambert : 201,60 X 473,08. — Fief : Évreux, 1

         Le vaste château des comtes d'Évreux a pour site naturel une terrasse bordant les marécages du Théluet, au fond de la petite vallée de Gravenchon. Il comporte en premier lieu une enceinte délimitée par un rempart en terre de forme elliptique, qui circonscrit un espace non remblayé dont la largeur varie de 35 à 65 mètres. La hauteur du rempart décroît au fur et à mesure qu'il se replie vers le bord de la terrasse : face au coteau, elle est de 7 à 8 mètres, mais elle est pratiquement nulle dans la partie qui domine le marécage. Sa crête est couronnée par un rempart en pierre qui a conservé sur la quasi-totalité de son périmètre une élévation de 0,50 mètre à 1 mètre.

         On accède à l'intérieur de l'enceinte par l'intermédiaire de deux longs couloirs maçonnés, larges de 3,50 mètres, qui ont été percés à travers le rempart en terre, l'un au sud, l'autre au nord de l'enceinte ; ils ont pu être surmontés de structures comparables à ces tours porches dont quelques exemples sont attestés dans l'architecture militaire en Normandie aux 11e et 12e siècles.

         A l'intérieur on distingue, outre un petit tertre adossé au rempart - serait-ce la base d'une tour ? - les derniers restes de la chapelle castrale dédiée à saint Denis ; celle-ci est mentionnée pour la première fois au 14e siècle, mais il ne fait pas de doute que son origine soit beaucoup plus ancienne ; dans son état actuel, sa maçonnerie est revêtue des dés de calcaire soigneusement appareillés qui ne sont sans doute pas antérieurs aux derniers siècles du Moyen Age.

         A l'extérieur de l'enceinte, au-delà d'un fossé très escarpé, profond de 8 à 10 mètres, s'étend un vaste baile en forme de fer à cheval, large de 30 à 50 mètres, qui protège l'ouvrage principal en direction du coteau qui le domine. Le fossé de ce baile a conservé au sud une profondeur de mètres — il y est emprunté par un chemin vicinal — mais son profil est beaucoup plus estompé vers le nord, où il traverse une pièce de labour. De son rempart, il ne reste qu'un talus discontinu, haut de 1 à 1,50 mètre, soulignant la bordure méridionale de la cour.

         Au nord, une deuxième cour de proportions plus amples encore que la précédente, offrant une longueur maximale de 200 mètres, se relie à l'ensemble. Un petit fossé de tracé arrondi précédé d'un talus en marquait initialement le contour ; il n'en reste que la partie sud qui se trouve conservée à l'intérieur du bois adjacent au château ; son tronçon nord a été détruit il y a quelques années, mais les plans cadastraux anciens ainsi que les photographies aériennes de l'I.G.N. permettent d'en restituer le tracé avec précision. Il réapparaît parfois sous la forme d'un ruban coloré au milieu des céréales.

         Face à l'entrée sud de l'enceinte principale, la dépression marécageuse du Théluet est barrée par un talus de terre percé d'une vanne ; il s'agit apparemment du barrage de « l'estang du vivier de Gravenchon », cité dans un compte du 14e siècle, et qu'alimentaient en partie les eaux de la « Fontaine-Saint-Denis » naissant sous le rempart du château. » [8]   

     

    La motte féodale du Bois du Parc :

     

    Notre-dame-de-Gravenchon :

     

          " Époque incertaine. — A Gravenchon, M. Fallue signale une motte couverte de buis. " [9]

     

     LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)LES REMPARTS DE LA FONTAINE-SAINT-DENIS (Seine Maritime)

     

    Ci-dessus : la motte du Bois du Parc. Document en haut à gauche extrait du site Géoportail montrant une carte des années 1950. Depuis cette date, par son extention, la ville de Notre-Dame de Gravenchon a atteint les abords de la motte. La photo en haut à droite et celles en-dessous sont extraites du site Google Earth.

     

     

    « Notre-Dame-de-Gravenchon, cant. Lillebonne. — Lieu-dit : le Bois-du-Parc (I.G.N.). — Parcelle cadastrale : A 178. — Coord. Lambert : 202,08 — 472,83

         L'enceinte occupe le sommet du versant ouest de la vallée de Gravenchon et se trouve au-dessus et en face du château des comtes d'Évreux. Elle est construite sur un sol pratiquement plat, à vingt mètres en retrait de la rupture de pente. Initialement elle se confondait avec la lisière du « Bois-du-Parc » bordant la « Plaine des Coutures », mais un lotissement a modifié depuis peu ce paysage.

         L'ouvrage est imposant ; il comporte un rempart en terre en forme de croissant, très élevé vers la plaine, où sa hauteur atteint huit mètres, et diminuant progressivement d'épaisseur en direction de la pente où son altitude n'est plus que de deux mètres. A l'intérieur de l'anneau ainsi formé se trouve enserré un minuscule terre-plein (17 x 13 m), de niveau avec le sol en place, comme encaissé au fond du cratère que délimite le rempart. L'ensemble est encerclé par un fossé aux pentes vives, dont la profondeur atteint 6,50 mètres vers l'ouest, en face du plateau. Il a pu exister des structures défensives annexes, si l'on interprète dans ce sens l'allusion que fait l'abbé Somménil à des terrassements encore visibles autour de l'enceinte vers 1860. » [8]     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.normandie-caux-seine-tourisme.com/patrimoine-culturel/les-vestiges-de-la-fontaine-saint-denis/

    [2] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30160.html

    [3] Extrait de http://www.notre-dame-de-gravenchon.fr/vallee-telhuet/ruines.pdf

    [4] Extrait de Wikipédia

    [5] Extrait de http://www.notre-dame-de-gravenchon.fr/historique-de-la-ville

    [6] Extrait de http://www.notre-dame-de-gravenchon.fr/vallee-telhuet/fontaine-saint-denis.pdf

    [7] Extrait de http://83.206.124.10/patrimoine/pages.asp?id=579

    [8] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [9] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.246 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.normandie-caux-seine-tourisme.com/patrimoine-culturel/les-vestiges-de-la-fontaine-saint-denis/

    https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1987_num_17_1_1197_t1_0247_0000_3

     

    Une vidéo visible sur Youtube :

     

    Ci-dessous, document PDF de la ville de Notre-Dame de Gravenchon :

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