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LES REMPARTS DE BAUDEMONT (Eure)
« A huit kilomètres au sud de Château-sur-Epte, toujours sur la même rive normande de la rivière frontière, se voient encore les restes assez importants du château de Baudemont, perchés en face de Bray et Lû. » [6]
Situé à 124 mètres d’altitude, dominant Bray-et-Lû et la vallée de l’Epte, les vestiges du château-fort de Baudemont, probablement du 12e siècle et recensés à l'inventaire général du patrimoine culturel, se trouvent sur la commune de Bus-Saint-Rémy dans l'Eure. [NDB]
« Au Moyen-Age, Baudemont possédait un château-fort qui participait à la défense de la Normandie, avec les donjons de Château-sur-Epte, Dangu, Neaufles et Gisors... » [3]
« De son donjon, on pouvait surveiller tout le pays : la vallée de l’Epte, la plaine d’Ecos en Vexin normand, une partie du Vexin Français. » [4]
« Baudemont était à la fois le siège d’un doyenné sur le plan ecclésiastique et d’une baronnie sur le plan civil... Le Baron de Baudemont était membre de l’Échiquier de Normandie. » [3]
« Le château-fort de Baudemont contenait une chapelle placée sous le patronage de saint Jean. » [2]
L’église Saint-Martin de Baudemont a été vendue en 1809, puis détruite. La commune de Baudemont a été annexée à celle de Bus-Saint-Rémy en 1842.) [NdB]
Plan hypothétique du château de Baudemont ; Blason de la famille de Garencières par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27926786 et blason de la famille de Montenay https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ABlason_famille_fr_de_Montenay.svg
« Baudemont, siège d'un doyenné, était propriété d'une famille portant le nom du lieu. Le château suivit les mêmes vicissitudes que ses voisins, passant alternativement du camp normand au camp royal. » [6]
« En 1132, vivait un chevalier nommé Godefroy de Baudemont qui connaissait le frère de Saint Adjutor. Vers 1145, la seigneurie de Baudemont passa à Goël de Baudemont qui sut conquérir la confiance des rois de France et d’Angleterre. » [2]
« Après la conquête de la Normandie le château-fort échut à la famille de Longchamp jusqu'au milieu du 13e siècle, puis passa dans le domaine royal. » [1]
« En 1317, le roi Philippe V le Long (1293-1322) réunit la baronnie de Baudemont et la baronnie de Garencières créée au profit de Pierre de Garencières.
En 1412, les domaines de Garencières et de Baudemont passèrent à Guillaume III de Montenay suite à son mariage avec la fille d’Yon (ou Yvon) de Garencières. » [2]
« Du début du 15e siècle au milieu du 17e siècle, il fut détenu par la famille de Montenay. » [1]
« La famille de Montenay conserva la baronnie pendant 278 ans. » [2]
« Les anglais s'en étant emparés pendant la guerre de Cent Ans, il fut attribué à Walter Hungerford, mais fut démantelé dès 1437 sur l'ordre du bailli anglais de Gisors. » [1]
« En 1638, César de Montenay épousa Jeanne Le Masson, qui fît déplacer le marché de Bray à Ecos en 1651. De cette union naquit Marie Césarine de Montenay qui épousa en 1656 Pierre Tanneguy de la Luzerne, seigneur de Beuzeville.
En 1690, Guy César de la Luzerne, leur fils, vendit la baronnie de Baudemont à Jacques d’Anviray, seigneur de Grumesnil et de Machonville, président de la chambre des comptes de Normandie.
Désunie, la baronnie de Garencières fut vendue à son tour en 1693. À la mort de son père, Pierre d’Anviray hérita de la baronnie de Baudemont. Une de ses deux filles épousa le marquis de la Rivière, qui fut assassiné à Ecos en 1751.
Catherine Léonard de Beauprey, épouse de Jacques-René-Louis Le Doulcet de Pontécoulant (1731-1799) acheta la baronnie de Baudemont en 1773. Ruinée par la révolution, elle vendit séparément, lot par lot, tout son patrimoine entre 1795 et 1807. La ferme de Baudemont qui avait une contenance de 70 hectares a été vendue en 1806. » [2]
A gauche plan extrait de Châteaux forts et féodalité en Ile de France, du XIème au XIIIème siècle par André Châtelain EDITIONS CREER, 1983 - 507 pages ; au centre : image extraite du cadastre de 1836. https://books.google.fr/books?id=mnfKemAwhPwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
Description :
« Ce château se compose de deux parties nettement séparées par un profond fossé sec, large d'une dizaine de mètres. Au nord-est devait être le château proprement dit. Outre la ruine d'un probable donjon à son extrémité et sous lequel se voit une cavité maçonnée â laquelle on accède par un escalier droit, on ne distingue plus rien des dispositions primitives sinon des mouvements irréguliers de terrain s'élevant vers le nord et une forte protubérance saillant sur le rempart et qui peut avoir été une tour semi-circulaire ; son parement étant détruit il est difficile de se prononcer à son sujet mais son plan régulier étant seul de son genre ici, on peut supposer qu'il s'agit d'une adjonction postérieure au plan primitif.
La moitié sud-ouest de la place nettement en contrebas par rapport au reste devait être la basse-cour ; son sol est plat. Des habitations modernes ont été bâties le long des courtines.
Au milieu de la face regardant le plateau au nord-ouest et à l'angle de la basse-cour et du fossé intérieur, la porte moderne est percée; elle peut occuper l'emplacement primitif de la porte de cet ensemble. » [6]
« Le « Château de Baudemont » est juché sur un fort coteau, au-dessus du cours de l’Epte et face à l’Île-de-France. Le site est composé de trois enceintes imbriquées les unes dans les autres.
Une première, au nord-est, assise sur le rebord du plateau, est caractérisée par un fort talus décroissant qui domine de plus de 15 m le fond d’un fossé en forme de fer-à-cheval.
Au sud de cette première enceinte se développe une basse-cour, elle aussi située au niveau de la rupture de pente. Une arête rocheuse qui traverse nettement ces deux éléments, donne des indications sur le mode de construction de la fortification et les contraintes topographiques qui ont présidé, éventuellement au choix du site, sinon à la manière de l’aménager.
À l’ouest, se trouve une troisième enceinte, essentiellement caractérisée par son fossé formant un arc qui isole l’enceinte principale et une partie de la basse-cour du plateau.
Le site trouve son origine dans les débuts de la confrontation franco-normande vers le milieu du 11e s. avec l’installation d’une seigneurie par le duc Guillaume le Bâtard. Plusieurs ruines et bâtiments permettent ensuite de tracer les grands traits d’une occupation longue. D’abord une courtine est édifiée au sommet de l’enceinte principale, vient ensuite un important programme de construction avec une cave, un bâtiment aux fonctions résidentielles et un important mur de soutènement du côté de la vallée. Les caractéristiques architecturales de ces éléments et une étude des sources écrites permettent de situer cette deuxième phase de construction vers le début du 13e s. Une terrasse saillante, greffée sur le mur de soutènement, vient clore les aménagements militaires du site démantelé en 1437. Au niveau de la basse-cour, plusieurs bâtiments témoignent de la fonction agricole du lieu, du 16e s. au début du 20e s., lorsque le site devient résidentiel et que l’espace du château médiéval est aménagé en parc. » [5]
« Aujourd'hui propriété privée, son intérieur ne se visite pas. » [6]
« Le château de Baudemont est cité en 1131, quand Henri ler Beauclerc donne la place à Baudry de Bray. Le site est certainement plus ancien, ce type de fortification correspondant à un schéma de construction qui trouve des parallèles au milieu du 11 siècle. La fortification, assise sur le rebord d'un fort coteau qui domine la vallée de l'Epte, est composée de deux ensembles (fig. 7) : une enceinte définie par une forte levée de terre tournée vers le plateau, puis une basse-cour dont la puissance des défenses est moindre. Plusieurs éléments maçonnés sont les témoins de travaux qui s'étalent jusqu'à la fin du Moyen [Pour plus d'éléments sur ce site : B. Lepeuple, « Notes archéologiques sur quatre châteaux du Vexin normand : Baudemont, Longchamps, Cléry et Château Saussart » dans 1204. La Normandie entre Plantagenêt et Capétiens, A.-M. Flambard Héricher et Y. Gazeau (dir.), Caen, Publications du CRAHM, 2007, p. 113-136. p. 114-123.].
L'agglomération qui s'étale sous le château apparaît relativement restreinte. Elle est pourtant le siège d'un doyenné du diocèse de Rouen et comportait une église Saint-Martin, aujourd'hui disparue, mais dont l'emplacement est indiqué par la permanence du cimetière. Quelques indices aident à la compréhension de la morphologie de l'agglomération. Au sud, légèrement en deçà de l'extremum du fossé de la basse-cour, un fort escarpement au-dessus duquel était juchée l'église marque une limite nette, accusant ensuite un angle qui coïncide avec un affleurement rocheux ou jaillit une source. Ce point d'eau correspond probablement à la mention d'une fontaine placée sous le château et qui, lors d'un siège mené par Guillaume le Queu en 1198 contre les Français retranchés dans la place, avait été contrôlé par les assiégeants [P. Meyer, L'Histoire de Guillaume le Maréchal Comte de Striguil et de Pembroke. Régent d'Angleterre de 1216 à 1219, Paris, Librairie de la Société de l'Histoire de France, 1894, 3 tomes, t. Il, p. 58, vers 117 35 à 11 738 : « Cil firent la justice pleine, Si k'il n'osoent la fonteine Dehors Baudemont venir prendre Quant cil lor voleint desfendre. »]. Au nord, la présence d'un ru, bordé par un léger talus du côté des habitations, se trouve dans l'alignement d'un fossé qui décrit un vaste arc au niveau du plateau et vient ainsi doubler la défense fossoyée du château de ce même côté. L'espace ainsi défini est, par rapport aux exemples précités, relativement restreint : une bande de 140 m de longueur pour 50 m de largeur, incluant l'église. Cela s'accorde pourtant avec le petit nombre de feux mentionnés au 13e siècle, seulement sept. [L. Delisle et al, « Polyptychum Rotomagensis Diocesis », dans Recueil des Historiens des Gaules et de la France, t. XXIII. Paris, Imprimerie Nationale. 1876, p. 228-329. p. 289 : « Ecclesia Sancti Martini de Baudemont. Dominus de Baudemont patronus. Habet VII parrochianos. Valet XII. Libras turonensium.»] » [7]
Sources :
[1] http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-eure-chateau-a-bus-st-remy-chateau-baudemont.html
[2] http://elyal-28.blogspot.fr/2012/08/la-derniere-baronne-de-baudemont.html
[3] http://www.ecos.fr/DetailElement.aspx?numStructure=38754&numElement=87305
[4] http://bus-saint-remy.a3w.fr/DetailElement.aspx?numStructure=38934&numElement=33316&print=ok
[5] https://adlfi.revues.org/8020
[7] Extrait de Château, ville et pouvoir au Moyen Age par Anne-Marie Flambard Héricher et Jacques Le Maho - Publications du CRAHM, 2012 - 289 pages https://www.google.fr/books/edition/Ch%C3%A2teau_ville_et_pouvoir_au_Moyen_%C3%82ge/BuDgl0iuhFoC?hl=fr&gbpv=1&dq=Ch%C3%A2teau,+ville+et+pouvoir+au+Moyen+Age&printsec=frontcover
Bonnes pages :
O http://chateau.over-blog.net/article-eure-chateau-de-baudemont-bus-saint-remy-88986717.html
O http://www.ecos.fr/DetailElement.aspx?numStructure=38754&numElement=87305
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