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LES REMPARTS DE CHAILLOUE (Orne)
« Le château de Chailloué est un édifice situé à Chailloué, en France. » [1]
« Cette « maison forte » demeure dans la famille de Vieupont (ou de Vieux-Pont) au cours du 17ème siècle. Elle se présente comme une demeure entourée par des douves, un pont-levis et quatre tourelles de défense. On retrouve des références médiévales dans les soubassements du château, même si le 17ème siècle s'impose nettement par la présence dominante de la grande tour nord-ouest surmontée de son lanternon ainsi que des deux pavillons d'entrée. Le château a fait l'objet de nombreux remaniements. » [2]
Plan de situation du château de Chailloué ; blason de la famille de Vieux-Pont (et de la commune de Courville-sur-Eure) extrait de https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=6180
Historique
« Le premier château, une maison forte, date peut-être du 11e. » [1]
« Dans le cadre de la succession de Guillaume le Conquérant, en 1102, une bataille s’est déroulée à Chailloué entre le puissant seigneur de Bellême et les guerriers de Robert II nouveau duc Normandie, cette bataille fut une victoire pour le comte de Bellême. La contrée aurait subit pillages et incendies, aggravant ainsi les conditions de vie déjà bien difficiles de la population. (...)
Les seigneurs « de Vieux Pont » arrivés à Chailloué sont originaire du pays Chartrain, Pendant une longue période, ils furent attaché au lieu de « Courville » situé aujourd’hui dans l’Eure et Loir. Il y aurait une ancienne branche dans le Calvados, mais il manque des éléments. Un seigneur « de Vieux Pont à donné son nom à une commune de l’Orne près d’Ecouché « Vieux Pont ». [3]
A gauche plan extrait du cadastre napoléonien de 1810 ; à droite photo aérienne extraite du site Géoportail.
« Pendant la guerre de Cent Ans, l'édifice est une place-forte disputée entre Français et Anglais, comme le montre le vote en 1431 par les états de Normandie d'une aide de 20 000 livres pour entretenir 300 lances et 900 archers à cheval destinés à reprendre la forteresse. » [4]
« Lors de la guerre de 100 ans, un seigneur dénommé « de Vieux-Pont » alors guerrier, fut tué à la célèbre bataille d’Azincourt ou les Français ont subi une grave défaite devant les Anglais.
En fin de cette période, une bataille a eu lieu à Chailloué entre les Français et les Anglais. Cette bataille était conduite par le duc d’Alençon et ses vassaux (y compris les seigneurs de Chailloué), leur épopée se termina par la prise de la place de Verneuil. Célèbre château fort ou il subsiste aujourd’hui la tour grise, l’ancien donjon. » [3]
« En 1333, la terre de Chailloué est aux mains de Jean de Vieux-Pont. » [2]
« Yves de Vieupont avait acquis, en 1392, la terre de Chailloué de Jean de Vieupont, chevalier, seigneur de Thoury en Sologne, auquel il céda en échange la seigneurie de la Motte, sise en la paroisse de Frousse, tenue de l'évêque de Chartres. En concluant cet accord, Jean de Vieupont se réserva l'usufruit de Chailloué et le droit de nommer à la chapelle qui en dépendait. Mais il autorisa dès lors Yves de Vieupont à placer à Chailloué des officiers de guerre et de justice, un capitaine et un sénéchal et à prendre toutes les mesures nécessaires pour la garde du château. (Contrat passé à Beaugency sous le grand sceau de la prévôté le 8 mars 1393). Dès le 13 avril suivant, Yves de Vieupont prit possession de Chailloué, et peu de temps après Jean de Vieupont mourut. Marie dela Ferrière, femme de Louis Dupont, écuyer, sieur de Hauterive, prétendit alors à la terre de Chailloué, en qualité de plus prochaine héritière de Jean de Vieupont. S'étant rendue sur les lieux afin de prendre possession, elle trouva le château occupé par les gens d'Yves de Vieupont, qui refusèrent de lui ouvrir les portes et lui opposèrent l'acte d'échange du 8 mars. Il s'en suivit un procès qui fut porté aux assises d'Essay, en 1394, et terminé par un arrêt de l'échiquier d'Alençon qui donna gain de cause à Yves de Vieupont le 17 septembre 1397. Il est à remarquer qu'aucune des pièces auxquelles nous empruntons ces renseignements ne fait connaître le degré de parenté qui existait entre Yves de Vieupont et Jean de Vieupont, et entre ce dernier et Marie de la Ferrière. » [5]
« La famille de Vieupont, dont le membre le plus illustre fut Gabriel de Vieupont, ligueur intrépide qui commanda la place d'Argentan vers 1585, reste en possession du château jusque dans la seconde moitié du 17e siècle. » [4]
« Plus tard Gabriel de Vieux-Pont s’est illustré à Argentan (probablement en 1589) accompagnant le roi Henri IV dans le cadre de la guerre des religions (opposant les protestants et catholiques) pour la prise de la ville, tenue alors par les catholiques. » [3]
Un Jean de Vieux-Pont (1559-1623), fils cadet de Guillaume de Vieux-Pont fut évêque de Meaux de 1602 à 1623 (NDB) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Vieuxpont
« Un seigneur de Vieux-Pont a eu des démêlés avec le conseil d’état du roi, en effet, celui-ci prenait un droit de péage de façon abusive pour le passage d’un pont, probablement, ce pont était celui de l’ancienne route romaine sur le Don. (route du vieux Bourg) Il a du se soumettre et prêter allégeance au roi à la suite de la décision du conseil d’état qui lui retirait ce droit de péage que le dit seigneur s’était attribué. » [3]
« Le fief semble être alors divisé et n'est reconstitué qu'au 18e par Claude-Pierre Sabrevois puis en 1748 par Pierre-Louis Le Carpentier de Chailloué, conseiller au Parlement de Rouen, élu en 1789 à la Constituante. » [4]
« Ce dernier démissionna de son mandat environ un an après. Au regard de ses arguments, il semblait « plutôt gêné » peut-être ne partageait-il pas la remise en cause des privilèges. (…)
Le château fut acquis par Mr (de) Grimoult, ensuite par Mr Huet puis par Mr Billaudot.
La transmission orale et la mémoire de Anne Marie Cercueil permet de savoir que le Maréchal Lyautey est venu au château dans la période autour de 1914-1918.
Pendant la guerre 39-45, le château fut réquisitionné et occupé par les troupes Allemandes, puis en 1944 occupé par des troupes Afro-Américaines. Outre Leur rôle d’occupant, ces troupes avaient en charge le désarmement, le dégagement des voies de circulation, le maintient de l’ordre, mais surtout l'intendance générale destinée à venir en appui logistique, au profit des troupes avancées. Il est possible que ces mêmes troupes aient été utilisées pour la gestion et la garde du camp de prisonniers de Nonant le Pin, devenu terrain de l’entreprise GDE. ( prisonniers provenant essentiellement de la poche de Chambois)
Après la guerre 39-45 la propriété fut acquise (peut-être par donation ?) par l’association des prisonniers de guerre de l’Orne. Le témoignage de Monique et Anne Marie, alors demoiselles Pichonnier précisent que le domaine fut utilisé en colonie de vacances. Le président de l'association des prisonniers de guerre était M Tasse, M Loing, était responsable , le directeur de la colonie était M René Hamel (29 ans). La colonie était d’environ 100 enfants en 1955.
Parmi le personnel d’intendance, (en plus d’Anne Marie et Monique) il y avait Raymonde et Andrée Boutteville (leurs parents étaient fermiers au ridera tout près du vieux Bourg)
Par la suite, la grande salle et les cuisines étaient louées pour des banquets et noces. Il avait peut-être été envisagé de réaliser une maison de retraite et de repos ; ce projet n’ayant abouti, le château fut revendu autour des années 1970. Ce château est aujourd’hui dans le domaine privé. (…)
Dans la période d’avant la révolution française, Chailloué était un vicomté leur seigneur suzerain était le duc d’Alençon, puis plus tard, le duché devenu baillage, le seigneur était nommé par l’administration royale. Les seigneurs locaux étaient les vassaux du seigneur dirigeant et prêtaient allégeance au seigneur du duché. » [3]
Description
« L'édifice connait des transformations profondes au 17e et 19e. Le logis central est refait au 17e.
Après des péripéties concernant le fief aux 17e-18e, le domaine est vendu lors de la Révolution française. (...)
L'édifice, bien que fort remanié au cours des siècles, conserve les traits de sa vocation militaire primitive avec en particulier les douves, la tour nord-ouest et les traces du pont-levis et de l'enceinte. » [1]
« Malgré la restructuration des lieux au 17e siècle et les mutiples reprises du 19e, l'édifice conserve encore clairement, dans son dessin général, des traces de sa vocation militaire médiévale, avec ses douves, l'emplacement du pont-levis, la silhouette massive de la tour du nord-ouest et l'assiette de l'enceinte qui reste très lisible. Aujourd'hui, le visiteur qui pénètre par un pont dormant dans la cour d'honneur est accueilli par deux pavillons carrés. Ce dispositif pacifique est dû à des réaménagements tardifs, sans doute contemporains du logis principal.
Affectant un plan en U, le logis central a été recomposé au 17e siècle comme en témoigne la façade principale donnant sur la cour d'honneur, avec son avant-corps en légère saillie, son toit en pavillon doté de lucarnes à oculi. Des quatre tours qui commandaient la défense du château ne subsiste aujourd'hui que la grande tour déja évoquée qui domine les lieux. Bien qu'elle ait été fortement recomposée au début du 17e siècle, elle possède toujours à sa base des meurtrières ovales médiévales. La chapelle méridionale, dont l'emplacement était encore visible sur le cadastre napoléonien de 1810, a aujourd'hui disparu comme d'ailleurs le jardin d'agrément dont il ne reste que quelques sujets épars.
Si au premier coup d'oeil, l'absence de cohérence architecturale du château peut sembler dommageable, elle se révèle en fait être la richesse de ce site. En efet, les diférents corps de l'édifce, venus s'agréger les uns aux autres au cours des siècles, refètent fidèlement la longue histoire de cette ancienne maison forte médiévale. » [4]
Protection :
« L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 15 novembre 2010 en particulier les éléments suivants : les façades et les toitures du logis, la tour circulaire, les façades et les toitures des deux petits pavillons d'entrée, le pont dormant et les douves, le potager. » [1]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA61000058
[3] Extrait du Document PDF « Histoire de Chailloué » : https://www.chailloue.fr/mod_turbolead/upload//file/Historique/histoire-de-chaillou-et-du-chateau.pdf
[4] Extrait des « Monuments historiques protégés en Basse-Normandie en 2010 » Une publication électronique de la direction régionale des afaires culturelles de Basse-Normandie. Directeur de publication : Kléber Arhoul, directeur régional des afaires culturelles. [Page reproduite ci-contre] https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwj0qtaNg9rZAhVnKsAKHd2hCtEQFgguMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.culturecommunication.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F26678%2F223512%2Fversion%2F3%2Ffile%2FMH2010_14web.pdf&usg=AOvVaw1lcFAYWh7KBaYIeuFUTJU5
[5] Extrait des Publications, Volumes 8 à 10 ; 1866 https://books.google.fr/books?id=XThhkrSuObAC&pg=RA1-PR4&dq=ch%C3%A2teau+de+Chaillou%C3%A9&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjxko_xqtjZAhVDIsAKHdzRCK4Q6AEIUDAI#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Chaillou%C3%A9&f=false
Bonnes pages :
O http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k424438p
O Document PDF « Histoire de Chailloué » : https://www.chailloue.fr/mod_turbolead/upload//file/Historique/histoire-de-chaillou-et-du-chateau.pdf
O https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/sets/72157628500666591/
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