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LES REMPARTS DE BAYEUX (Calvados)
La cité antique de Bayeux connue sous le nom d'Augustodurum est le chef lieu de la « Civitas des Bajocasses ». Une enceinte romaine est élevée à la fin du 3e siècle pour se protéger des raids saxons.
Derrière la cathédrale, sous une verrière, une partie du mur d'enceinte gallo-romain aujourd'hui déblayé est visible.
Photo de Gilloudifs ci-contre à droite du mur d'enceinte gallo-romain.
Des comtes particuliers gouvernent la ville jusqu'à l'époque des invasions des Vikings. Pillée en 884, elle est prise en 890 par Rollon. Bayeux devient l'une des résidences des ducs de Normandie ; l'un d'eux, Richard Ier, y construit, vers 960, au nord de la cité, près de la porte Saint-André, un château qui sera détruit au 18e siècle. La chapelle Saint-Ouen était comprise dans son enceinte. Un incendie détruit en partie la ville en 1046. En 1106, disputée par les fils de Guillaume le Conquérant, elle est encore saccagée et incendiée par l'un d'eux, Henri Ier. A la fin du 12e siècle, une commune y est établie, probablement par le roi Jean Sans Terre.
Ci-dessus, le château de Bayeux : dessin tiré des Notes Manuscrites du chanoine Le Mâle, "Extraits Le paulmier", Volume XXIX, archives départementales du Calvados.
Ci-dessus, une maquette du château de Bayeux au 1/72 présentée par le club ART6 aux médiévales de Bayeux en 2022. La partie nord n’est pas encore été réalisée.
Bayeux souffre de la guerre de Cent Ans : elle est dévastée par les troupes d'Édouard III en 1346, puis en 1356 par celles de Philippe, frère du roi de Navarre, Charles le Mauvais. Relevée de ses ruines par le roi de France, elle retombe, en 1414, aux mains des Anglais qui la gardent jusqu'à l'époque de la bataille de Formigny. En 1562 et en 1569, les Calvinistes la saccagent ; en 1589, c'est le tour des Ligueurs et, en 1590, le duc de Montpensier s'en empare. Au 17e siècle enfin, lors de l'insurrection des Va-nu-pieds, elle est encore pillée par les troupes royales.
Au 18e siècle, le rempart est en grande partie arasé.
L'hôtel de Castilly qui date de la première moitié du 18e siècle est adossé sur les anciens remparts de la ville.
Photo ci-contre extraite du site : http://www.monumentum.fr/hotel-castilly-pa00111047.html]
La tour d'angle au nord de la cité est le seul vestige encore en place de nos jours. Le mur qui se développe sur près de 200 m à partir de cette tour est une partie du rempart nord de la ville sur lequel se sont appuyées de nombreuses maisons à l'intérieur de l'enceinte. Le parking correspond au tracé des fossés extérieurs. " [1]
Ci-dessus, la tour Nord est une propriété privée et abrite un gîte ; photo extraite de https://www.airbnb.fr/rooms/2916203]
Plan hypothétique des remparts de Bayeux ; Blason par Anno16Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1331418
Un autre plan des remparts de la ville et du château-fort de Bayeux à la fin du 14e siècle. On remarque quelques différences par rapport au plan ci-dessus.
" En 1378, Bayeux relève ses fortifications. Cette enceinte formait un quadrilatère de 1 050 pieds de longueur sur 900 pieds de largeur. Les murailles avaient 6 pieds d'épaisseur sur 15 pieds de hauteur à l'ouest et 20 pieds à l'est de la cité. Aux quatre coins se dressaient quatre tours rondes et huit tours carrées placées de distance en distance. Douze portes permettaient de sortir de la ville en y incluant les portes dites « des fers à cheval » et celles du château. La plupart subsistèrent jusqu'au 18e siècle : la porte Saint-André est détruite en 1752, la porte Saint-Vigor en 1760 et la porte Saint-Martin en 1760. La porte Arborée ou Aubraye qui devait son nom aux bois qui s'étendaient autrefois aux abords de Bayeux existait encore lors du passage de Louis XVI en 1786. Cette porte formait un étranglement délicat pour la circulation au bout de la rue des Chanoines. Le roi accédant à la requête des édiles de la cité en ordonna la démolition.
On pouvait voir, gravé en relief sur la porte, les armes des anciens seigneurs de Campigny qui devaient en assurer la garde à leurs propres frais en temps de guerre. C'est pour cela qu'ils avaient ajouté à leur titre celui de " maréchal hérédital de la ville et cité de Bayeux, suzerain et propriétaire de ladite porte ". En 1789, peu avant la démolition de la porte, la marquise de Campigny fit une réclamation rappelant ses droits mais elle fut déboutée. " [NdB]
Ci-dessus à gauche, plan de Bayeux en 1780.
Ce dessin à gauche date de 1624 : il représente une zone à l'intérieur des remparts, entre la cathédrale Notre-Dame et la porte St-Vigor. Il y est écrit : « Rue du Chasteau allant à St Vigoret » « Porte de Saint Vigor » Copie d'un dessin original tiré des Notes Manuscrites du Chanoine Le Mâle. Volume CCXVI. "Cathédrale de Bayeux". Archives départementales du Calvados. La destruction de la porte est datée de 1757. http://saintvigor.free.fr/cultes/bx/svlp.htm
Sources :
[1] Texte établi d'après http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_bayeux-02.html
Bonnes pages :
O http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/14_bayeux-02.html
O Histoire sommaire de la ville de Bayeux: Précédée d'un discours préliminaire..., 1773, par Michel Béziers : https://books.google.fr/books? id=Iu9AAAAAcAAJ&pg=PA22&lpg=PA22&dq=Enceinte+de+Bayeux&source=bl&ots=E_rtbdyZnG&sig=JQfgwiqIzZibY_rsWpCjLN_VTr0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi4qI3P7YzSAhULWRQKHThTAL84ChDoAQgvMAU#v=onepage&q=Enceinte%20de%20Bayeux&f=false
O Essai historique sur la ville de Bayeux et son arrondissement par Frédéric Pluquet, 1829, depuis la page 90 à la page 99 : https://books.google.fr/books?id=RtBlGbUyS38C&pg=PA45&lpg=PA45&dq=Enceinte+de+Bayeux&source=bl&ots=PAAbOFyFoE&sig=qrSbMNCihgAKS_VJPUfxfaWr2Sc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjvpYSq64zSAhXGxxQKHYlXA78Q6AEIVTAJ#v=onepage&q=Enceinte%20de%20Bayeux&f=false
O 21 fiches sur la ville de Bayeux mises en ligne par la ville de Bayeux : https://www.bayeux.fr/sites/default/files/Documents/document1.pdf
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