• LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)

     

         " Le château d'Ivry-la-Bataille, édifié sur la commune d'Ivry-la-Bataille, dans le sud-est du département de l'Eure, fut une forteresse militaire et d'habitation dont la construction commence à la fin du 10e siècle. Il est entièrement détruit en 1424. Ses ruines ont fait l'objet de fouilles et sont désormais visitables.

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      Le château occupe une colline, au bord du plateau, qui domine la rivière d'Eure et le bourg d'Ivry-la-Bataille. Cette commune tient son nom de la célèbre bataille qui opposa le futur Henri IV aux troupes de la Ligue, le 14 mars 1590, avant cela, elle s'appelait Ivry-la-Chaussée. Trois fossés isolaient le site du château du plateau ainsi qu'un profond fossé taillé à même la roche sur le flanc ouest, le tout constituant une position défensive en éperon barré. Coté Est, le site domine la ville d'une hauteur de cinquante mètres environ.

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      De par sa localisation, cette forteresse devait défendre les frontières du duché de Normandie, enjeu stratégique entre la couronne de France et celle d'Angleterre. Ce verrou sur la vallée de l'Eure, s'inscrivait dans la ligne de défense où l'on retrouve le château de Saint-Clair-sur-Epte, celui de Gisors, etc » [1]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)  LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)

     

    Plan des fortifications d'Ivry-la-Bataille d'après les travaux de Jean Mesqui ; blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2819002

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure) LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)

     

    Histoire

     

    " La création du castellum normand d’Ivry-la-Bataille

     

         Dès la seconde moitié du 10e siècle, les ducs de Normandie eurent à coeur de contrôler les marges des territoires dont ils furent amenés à prendre le contrôle de façon progressive. La région située à l‟est de l‟Eure, en face du territoire boisé et peu peuplé qui vient d‟être évoqué, fut l'une des premières à être mise sous contrôle direct de la famille comtale : Richard Ier (v. 930-996) confia une vaste étendue de territoire allant de Pacy au nord jusqu‟au Drouais au sud, à son demi-frère Raoul (La dernière étude en date sur Ivry est la synthèse donnée par Pierre Bauduin : voir Bauduin, 2006, p. 194-216. Elle renouvelle totalement la connaissance des seigneurs d‟Ivry durant les 11e et 12e siècles, rendant caduque la partie correspondante de Mauduit, 1899) ; le chef-lieu de ce territoire était Ivry-la-Bataille, qui offrait les conditions nécessaires à l‟installation d‟une fortification interceptant un passage de l'Eure, contrôlant un ensemble d‟itinéraires ouest-est dont l'origine antique est souvent avancée ; mais il est probable que la région donnée par Richard à Raoul comprenait également, dès cette époque, la zone de Pacy. Celle-ci contrôlait la voie romaine de Paris à Évreux passant au voisinage sud immédiat, ainsi que le grand chemin dit plus tard « Grand chemin de Bretagne », de direction nord-ouest/sud-est et menant en direct vers Paris. Ainsi Richard I mettait-il sous contrôle d'un de ses plus proches familiers la frontière sud-est du duché ; la création de la forteresse d'Ivry constituait évidemment également un point d‟ancrage face aux ambitions chartraines et drouaises du sud.

         Raoul, dit le comte Raoul par les chroniqueurs, puis Raoul d'Ivry à partir du 12e siècle seulement, avait pour seconde épouse une certaine Auberée, à qui l‟on attribue, depuis le récit semi-légendaire rapporté par Orderic Vital, la maîtrise d‟ouvrage de la « tour » d'Ivry avant l'an Mil, ainsi que l'exécution de son architecte Lanfroy ou Lanfred, également maître d'œuvre de la tour de Pithiviers.

         Pierre Bauduin attribue son titre de comte à la fonction militaire qu‟il aurait reçu des ducs dans cette région de frontière.

         Le fils de Raoul, Hugues, évêque de Bayeux, lui succéda après 1015 ; selon les chroniqueurs, il fit rébellion vers 1030 contre le duc Robert le Magnifique, fortifiant le château et tentant d‟enrôler des mercenaires français, mais le duc prit le château, en expulsa la garnison (custodes), et, selon Robert de Torigni, conserva dans sa main Ivry et le terroir qui en dépendait (Gesta Normannorum Ducum, t. II, p. 52).

         Le reste des vastes possessions de Hugues de Bayeux dans la région passa, semble-t-il, au fils de son beau-frère Osbern, époux de sa sœur Emma ; ce fut Guillaume fitz Osbern, proche de Guillaume le Conquérant dont il fut le sénéchal, qui reconstitua ce que les historiens appellent l'« honneur de Breteuil », comprenant des possessions depuis Breteuil-sur-Iton (Eure) jusqu'à Pacy, incluant cette dernière localité. (Guillaume de Breteuil, fils de Guillaume fitz-Osbern, lui-même fils d'Osbern de Conteville et d‟Emma soeur de l'évêque Hugues de Bayeux et fille de Raoul. Sur l'honneur de Breteuil, voir l'étude exhaustive de Bauduin, 2006, p. 219-231) " [5]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     Fin du 10e siècle : « Le château d'Ivry fut fondé par Raoul d'Ivry, comte de Bayeux, demi-frère du duc de Normandie Richard Ier, dans la seconde moitié du 10e siècle ; la chronique attribue à son épouse Alberède (ou Aubrée) et à l'architecte Lanfroy, auteur de la tour de Pithiviers, la construction du château de pierre à l'extrême fin du 10e siècle. » [2]

     

         « Lanfred (ou lanfroi) aurait ensuite été exécuté par Alberède, la première femme du comte Raoul." [1]

     

    Ci-dessus, deux dessins : Ivry la Bataille , essai de reconstitution de la tour résidence d’origine. Dessin de JL Bisson http://www.chateaudivry.fr/02_architecture/22_T.html 

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      « On connaît que très peu de choses sur Auberée plus communément nommée Alberède. On sait :

         - qu'elle fut la première épouse de Raoul d'Ivry dont elle eut quatre enfants : Hugues qui fut évêque de Bayeux , Emma qui devint l'épouse d'Osbern de Crépon puis à la fin de sa vie abbesse de Saint-Amand de Rouen, Raoul et une fille dont le nom est resté inconnu mais qui fut mariée à Richard de Beaufou

         - qu'elle fait partie de l'histoire d'Ivry parce son existence reste indéniablement liée aux origines de la tour d'Ivry.

     

    Photo ci-dessus extraite du site géoportail.

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     Les rares écrits que l'on possèdent sur Alberède sont ceux de Oderic Vital (1075-1143) moine anglo-normand connu comme l'un des plus importants historiens du Moyen-Age central par son œuvre principale " Historia ecclesiastica " qui retrace l'histoire du duché de Normandie et du royaume d'Angleterre au 11e et 12e siècle. Il y précise : que l'épouse du comte de Bayeux, Raoul, demi-frère du duc de Normandie Richard Ier aurait commandé la construction de la tour d'Ivry vers la fin 10e ou au tout début du 11e siècle. D'où le fait que les historiens sont partagés : le château aurait été bâti, pour certain, à l'initiative de Alberède dans les années 970 à 1100 et pour d'autre réalisé sous l'impulsion de son époux Raoul d'Ivry entre 960 et 1020.

          Son histoire est également liée à celle de l'architecte Lanfred réalisateur de la construction du château. En effet la légende rapporte que ne voulant pas qu'il construise ailleurs une tour semblable à celle d'Ivry, Alberède l'aurait fait assassiner pour qu'il emporte avec lui ses secrets techniques. Son destin semblait être irrémédiablement lié à celui du château puisque plus tard, vers 1011 toujours d'après les propos de Orderic Vital rapportés par J-F Mauduit, le comte Raoul aurait tué sa femme pour garder le contrôle de la forteresse. » [3]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     « Les restes du donjon d'Ivry (...) aux alentours de l'an 1000, ne laisse rien entrevoir des termes " famosa, ingens et munitissima " (" fameux, énorme et le plus fortifié ") utilisés par Orderic Vital pour le décrire au 12e siècle. Pour imaginer ce qu'il était, il faut se rendre à la tour Blanche de Londres, copie quasi conforme d'Ivry, bâtie par Guillaume le Conquérant pendant sa conquête de l'Angleterre. » [4]

     

     

     

     

    Ci contre : Le château au début du 11e siècle, reconstitution 3D fruit du travail d'Eric Follain, docteur en archéologie. Elles sont tirées de Archéologia n°503, octobre 2012 et Arkéo junior n°197, juin 2012 http://1.bp.blogspot.com/--SCcKcGXW6o/VEN3FBoAcSI/AAAAAAAAADE/jvSFQwp-Opo/s1600/chat%2Bivry%2B1000%2B3d.jpg

     

          « Hugues d'Ivry est le fils de Raoul, comte d'Ivry et d'Éremburge. Sa sœur Emma, qui épouse Osbern de Crépon, sénéchal de Normandie, devient à la mort de son mari abbesse de Saint-Amand de Rouen. Son demi-frère est Jean, évêque d'Avranches puis archevêque de Rouen. Hugues succède à son père Raoul en 1011 avec peut être le titre de comte d'Ivry et devient évêque de Bayeux vers 1015. Il tient, selon Orderic Vital, le château d'Ivry contre les ducs de Normandie. Guillaume de Jumièges rapporte sa révolte contre Robert le Magnifique. Tenu à l'écart du conseil du roi, il arme Ivry et part en France renforcer la garnison. Robert en profite pour assiéger le château, qui semble rester dans le domaine ducal jusqu'à la fin du règne de Guillaume le Conquérant. Longtemps en exil, il rentre en grâce en novembre 1032 et souscrit à cette occasion l'acte de fondation de l'abbaye de Cerisy. » d'après Wikipédia.

          " Le château est confisqué par le duc de Normandie, qui le conservera jusqu'en 1087. » [1]

     

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    Photo 1 : http://maintenance-et-batiment.blogspot.fr/2015_12_01_archive.html ; Photo 2 : https://www.flickr.com/photos/fredhuile/14762712849/ ; Photo 3 : https://www.eure-tourisme.fr/Fiche/Detail/Activite/IVRY-LA-BATAILLE/Vestiges-du-Chateau-d-Ivry-la-Bataille/PCU-PCUNOR0271000133 ; Photos 4-5-6 extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         " C'est en 1087-1088 seulement que Guillaume de Breteuil, fils de Guillaume fitz Osbern, détenteur de l'honneur de Breteuil et seigneur de Pacy, fut remis en possession du château d‟Ivry par Robert Courteheuse. " [5]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     « Dès que le château passe entre les mains de Guillaume de Breteuil (en 1088), il est convoité par son voisin, le seigneur de Bréval. Cette lutte va durer plus de vingt ans et un certain Ascelin Goël parviendra même à s’y installer de 1090 à 1094. » [4]

     

     

    Dessin ci-dessus : le château à la fin du 11e siècle reconstitutions 3D sont le fruit d'Eric Follain, docteur en archéologie. Elles sont tirées de Archéologia n°503, octobre 2012 et Arkéo junior n°197, juin 2012 http://3.bp.blogspot.com/-I2hzE8WJxXk/VEN3MM5LMnI/AAAAAAAAADM/-_iJYU8wQTw/s1600/chat%2Bivry%2B1110%2B3d.jpg

     

          " Les équilibres toujours fragiles qu'avait maintenus Guillaume le Conquérant volèrent en éclats dès après sa mort. Sur fond de guerres tournantes que se menèrent alors les barons de l'Évrecin, qu'il s'agisse du comte d'Évreux Guillaume, du seigneur de Conches Raoul II de Tosny, et de leurs alliés, la garde du château ducal d'Ivry passa aux mains de Guillaume de Breteuil, seigneur de Pacy-sur-Eure et de l‟honneur de Breteuil, après des tractations qui impliquèrent le duc Robert Courteheuse, le comte de Beaumont Roger et son fils Robert I, comte de Meulan (Histoire Orderic Vital, t. III, p. 348 et suiv. Une utile synthèse est donnée par Bauduin, 2006, p. 335 et suiv.).

         Vraisemblablement ceci ne faisait-il pas l'affaire d'Ascelin Goël ; Ascelin s'empara par ruse du château d'Ivry, qu‟il remit au duc Robert Courteheuse (Guillaume aurait fait injure à une femme de Pacy, et Guillaume de Breteuil l'aurait convoqué publiquement en plaid de justice.). Selon Orderic Vital (143), un incident mettant en cause son jeune frère Guillaume avait mis le feu aux poudres ; mais il est probable que ce ne fut ici qu'un déclencheur. Sans doute Ascelin estimait-il ses droits héréditaires supérieurs à ceux de Guillaume de Breteuil : il était, en effet, l'arrière-petit-fils de Hugues de Bayeux du fait de sa grand-mère Auberée, fille illégitime de ce dernier, alors que Guillaume était, lui, son petit neveu du fait d'Emma, la sœur de Hugues de Bayeux. Peut-être profita-t-il également de la situation difficile dans laquelle se trouvait alors Guillaume de Breteuil, impliqué dans la guerre de l'Évrecin, et fait prisonnier par Raoul II de Tosny.

         Guillaume de Breteuil ne put récupérer le château que contre une rançon substantielle versée au duc. Il semble qu‟il ait alors chassé d‟Ivry Ascelin Goël, et qu'il lui ait retiré le commandement de la place (presidatum Ibreii).

        Celui-ci parvint à rallier à sa cause Amaury II de Montfort et son demi-frère Richard, ainsi que nombre de chevaliers français ; dans une bataille ouverte, Guillaume de Breteuil fut à nouveau fait prisonnier, ainsi que beaucoup d'autres ; Amaury II y trouva la mort. Guillaume fut alors mis aux fers sans ménagement, habillé de chemises mouillées en plein hiver ; au bout de quelques semaines, une paix fut négociée, par laquelle Guillaume s'engageait à verser une rançon à Ascelin (de 1 000 à 1 500 livres drouaises), à lui donner sa fille illégitime Isabelle en mariage, et enfin à lui remettre la tour d'Ivry.

         Guillaume ne pouvant se satisfaire d'une telle humiliation, reprit la guerre l'année suivante, investit l'abbaye d'Ivry pour faire le siège du château ; mais Ascelin incendia l‟abbaye, forçant les assiégeants à décamper. Guillaume put prendre la fuite, mais pas ses compagnons qui durent verser rançon – nouvelle source d'enrichissement pour Ascelin. Enfin, en désespoir de cause, Guillaume de Breteuil fit appel au roi Philippe Ier et au duc de Normandie Robert, contre rémunération selon Orderic Vital ; à la fin de l'hiver 1092144, le siège fut mis devant le château de Bréval, avec le déploiement de machines de guerre conçues par un ingénieur qui participa quelques années plus tard à la prise de Jérusalem.

         En définitive, Ascelin finit par composer devant une telle force, et consentit à rendre Ivry à Guillaume de Breteuil, qui conserva le château en sa main jusqu'à sa mort en 1103. " [5]

     

          « Suite au décès de Hugues d'Ivry (1049) il est difficile de déterminer avec précision la succession ainsi que les droits et prérogatives de trois familles prétendantes. Nous avons en présence :

          - La maison de Beaumont avec Roger de Beaumont qui sera très vite remplacé par la maison de Breteuil avec Guillaume de Crépon. Roger de Beaumont détient, au nom du duc de Normandie la garde du château avec le titre de vicomte d'Ivry. (...) 

         « Orderic Vital explique que Guillaume le Conquérant confia en 1050 le château d'Ivry à la garde de Roger de Beaumont mais que vers 1089, le nouveau duc, Robert II, céda la forteresse à Guillaume de Breteuil. En compensation, Roger reçut le château de Brionne. Tandis que Robert de Torigni, fournit une version légèrement différente : « le fils de Roger de Beaumont, Robert Ier de Meulan, aurait demandé au duc d'échanger Ivry contre Brionne, ce qu'il obtint ». (...)

          - Les seigneurs de Bréval avec (Robert de Bréval dit Robert II d'Ivry) qui n'auraient eu que des droits subalternes à Ivry et épousa Hildeburge avec qui il eut trois fils.

          - Roger d'Ivry échanson du duc  de Normandie Guillaume le Conquérant. Il fonda une abbaye d'hommes à Ivry-la-Bataille en 1071 : l'Abbaye Notre-Dame d'Ivry. » [3]

     

         " Roger d‟Ivry, mentionné à partir de 1055-66, est cité par Orderic Vital comme chargé de la garde de la tour de Rouen lorsque Robert Courteheuse vint l'assiéger lors de sa révolte contre son père
    Guillaume le Conquérant, en 1077-1078 (Actes ducs de Normandie, n° 191. Histoire Orderic Vital, t. II, p. 296). [5]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      1119, Louis VI le Gros incendie le château.

     

     

    Photo ci-contre extraite de https://www.eure-tourisme.fr/Fiche/Detail/Activite/IVRY-LA-BATAILLE/Vestiges-du-Chateau-d-Ivry-la-Bataille/PCU-PCUNOR0271000133

     

          « Après la mort de Guillaume de Breteuil en 1103 et les guerres de succession qui s'ensuivirent, le château fut repris directement sous la garde du duc-roi. Au plus tard en 1119, celui-ci en confia la garde à Robert Goël, fils d'Ascelin ; quelques mois plus tard, Louis VI, après une campagne désastreuse dans le Vexin, vint assiéger le « château extrêmement fort d'Ivry », et après un rude combat, s‟en empara et le livra aux flammes, mais on ignore évidemment l'impact réel de cet épisode relaté par Suger. » [5]

     

          1193, Philippe Auguste prend la forteresse.

          1196, le comté d'Ivry est rattaché au domaine royal.

     

          « En juillet 1200, le roi inféoda la seigneurie à Robert IV d'Ivry, fils de Galeran I, qui avait été retenu dans sa jeunesse à la cour du roi Henri II comme otage, garantie de la fidélité de son père au roi anglais. Sans doute Philippe Auguste avait-il quelque méfiance, puisque Robert IV dut présenter cinq seigneurs garants de sa fidélité au roi sur leurs biens propres. On ne s'attardera pas à démêler la succession compliquée des descendants de Robert IV, tentée mais non totalement élucidée par Mauduit et Prévost ; ils figuraient parmi les barons bien en cour auprès des rois de France, et le nom se perpétua jusqu'à la fin du 14e siècle » [5]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      « C’est sans doute à cette époque que la partie supérieure de la tour est totalement remaniée, après l’enfouissement de son rez-de-chaussée : destruction de l’abside de la chapelle et construction, à la place, d’une tour ronde avec galerie de circulation et chambres de tirs. Au 14e siècle, d’autres modifications sont effectuées au château : ajout de deux tours en forme de fer à cheval (mur oriental du donjon et courtine ouest) et d’un châtelet d’entrée sur la courtine nord (Dominique Pitte, archéologue normand, le daterait plutôt de Philippe Auguste). La grosse tour à l’angle nord-est de l’enceinte est (re)construite au tout début du 15e siècle « sur ordre de roi de France ». [4]

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     " 1418, guerre de Cent Ans, le château passe aux Anglais après un siège de 40 jours.

     

     

     

    Les deux dessins ci-contre montrent le château au début du 15e siècle ; ces reconstitutions 3D sont le fruit du travail d'Eric Follain, docteur en archéologie. Elles sont tirées de Archéologia n°503, octobre 2012 et Arkéo junior n°197, juin 2012 http://3.bp.blogspot.com/-i-8EJCn3V5Y/VEN3_HQ4EUI/AAAAAAAAAD0/IXBdK88MtZo/s1600/hist%2Bivry%2Bfinalb.jpg

     

     LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      1424, les Français le reprennent mais le reperdent aussitôt après le siège du duc de Bedford. Les Anglais organisent la destruction des parties supérieures.

          1449, le connétable Jean de Dunois se rend maître de la ville d'Ivry. À partir de cette date le château continue une activité exclusivement civile. Par la suite il servira de carrière de pierre jusqu'en 1943 et sera recouvert par la végétation.

          1547, Diane de Poitiers achète la baronnie d’Ivry. » [1]

     

          « (…) le 11 mars 1590, s'était déroulée dans la plaine d'Ivry et la vallée de l‟Eure la célèbre bataille d'où Ivry tire son surnom moderne, gagnée par Henri IV ; la ville d'Ivry, qui possédait encore une muraille, tenta de résister au roi, mais son armée s‟en empara de force, et la ville fut pillée. » [5]

     

          1968, les fouilles bénévoles commencent. 

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     « En 1968, Robert Baudet fonda le club archéologique d'Ivry-la-Bataille dans le but de retrouver les vestiges de la forteresse, presque totalement enfouie – seuls quelques moignons émergeaient alors des énormes masses de remblais de destruction et d'apport. De 1968 à 1982, un dégagement systématique fut mené, conduisant à exhumer les ruines visibles aujourd'hui ; selon Dominique Pitte, le dégagement fut effectué en respectant scrupuleusement le substrat archéologique, encore en place. Bien que non accompagné d'un suivi archéologique professionnel, dont les infrastructures n'existaient pas à l'époque, ce chantier a permis de révéler un site exceptionnel. Cependant, son importance au regard de l'architecture médiévale n'a été révélée que plus récemment ; enfin, en 2006 s'est ouverte une période de chantiers de fouille sous la direction de Dominique Pitte, ainsi que des travaux universitaires dont les résultats sont attendus. » [5]

     

         "1992, il est classé monument historique." [1]

     

    L'architecture du château d'Ivry-la-Bataille

     

     

         " La création du « palais-tour » d'Ivry, à la charnière entre le premier et le second millénaire constitue le premier geste architectural majeur connu du Moyen Âge dans notre région, mais sa portée dépasse largement celle-ci, au point d'être considéré comme un véritable prototype pour certaines grandes tours maîtresses « intégrées », bâties par les grands dignitaires de l‟époque..." [5]

     

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      « Le site forme un éperon barré par un fossé, dominé par une courtine originelle à contreforts en arêtes de poisson, pourvue d'une porterie à deux tours du 15e siècle. Jetée au-devant de l'enceinte, et d'une tour d'angle circulaire de la même époque. La courtine fait retour vers le Sud pour déterminer l'enceinte castrale polygonale ; elle est flanquée à l'Ouest ainsi qu'à l'Est d'une autre tour en U du 15e siècle. 

          Au revers de la courtine Nord barrant l'éperon s'élèvent les restes de la tour-résidence rectangulaire à contreforts, bâtie elle aussi en arêtes de poisson. Révélée par des dégagements des années 1970-1980, elle possédait au moins deux niveaux. Chacun d'eux était articulé en une grande salle, à l'Ouest et la succession d'espaces privatifs à l'Est débouchant sur une chapelle à l'abside débordante. Au 15e siècle, cette abside a été détruite pour faire place à une tourelle pourvue, à son revers, d'une gaine défensive ; à la même époque, une vis a été établie au Sud pour remplacer les escaliers muraux de la résidence. » [2]  

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      « Commencée vers 960 (cette date n'est pas confirmée à ce jour), la construction primitive était un quadrilatère de murailles à contreforts de 32 mètres sur 25. Ce logis-donjon, ou aula, s'élevait sur au moins deux niveaux et englobait une petite chapelle dite de Saint-Ursin. À la base des murs d'une épaisseur de 3 mètres, on remarque un appareil en arête-de-poisson caractéristique des constructions carolingiennes ainsi que l'emploi de chaînage en briques sur quelques éléments dont un contrefort. (...)

          Le donjon s’élève vers l'an 1000 et représente pour l'époque un des premiers emplois de la pierre ; les châteaux féodaux étant jusque là en bois. De nos jours, ne subsiste plus que le premier niveau, c'est la plus ancienne construction médiévale de pierre de Normandie. Des études récentes avancent l'hypothèse que le château aurait servi de modèle pour la Tour de Londres (vers 1070). Une vaste enceinte, moins défendue, s'étend au sud du donjon, constituant la basse-cour.

          Dans les siècles suivants, une enceinte de défense, entourant le donjon, est ajoutée, flanquée de tours et d'un châtelet d'entrée.

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)     Après sa destruction et son arasement, les vestiges devenus carrière de pierres et comblés de terre, tombent peu à peu dans l'oubli. Vers 1960, seule une colline boisée, où quelques pans de murs émergent, marque encore l'emplacement de la forteresse. C'est en 1968 que Robert Baudet, ébéniste à Ivry, entreprend, avec un groupe de bénévoles, le dégagement des substructures. Après vingt ans de travaux titanesques, le sol d'origine réapparaît et les ruines du château ressortent de terre. Classés au titre des monuments historiques depuis 1990, les vestiges, redevenus imposants, appartiennent à la commune et sont en visite libre. » [1]  

     

    Ci-dessus : dessin de R. Baudet, le château au 10e siècle.

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)      Les murailles du bourg d'Ivry :

     

     

         " Le dernier élément présent à Ivry, celui du bourg villageois établi dans la vallée de l‟Eure, n'est pas non plus aisé à interpréter ; apparemment déconnecté du château, même si, sans doute, son enceinte fossoyée rejoignait au nord et au sud la falaise qui portait ce dernier, on ne sait rien de son évolution.

         L'église paroissiale y figure en position totalement excentrée, au point que l'on est en peine de restituer la façon dont elle était intégrée à la clôture du bourg villageois : ceci renforce la question, déjà posée ci-dessus, de la stabilité de son implantation dans le temps. Y-eut-il, à une époque que nous ne connaissons pas, un déplacement de cette église paroissiale depuis le bourg castral vers la vallée ? C'est une hypothèse qu'il convient d'envisager, car elle permettrait de mieux expliquer la topographie urbaine pour le moins étrange. " (...) [5]

     

          C'est « … par le terrier de 1300 publié par Mauduit que l'on peut avoir la certitude que l'essentiel de l'agglomération se situait alors dans la vallée, et qu'elle était enclose. Si la muraille en fut détruite pendant la guerre de Cent Ans, les murs, furent apparemment relevés par la suite, puisqu'ils sont mentionnés à plusieurs reprises dans le compte de 1477-1478 ; la clôture devait encore exister en 1590, puisqu'elle permit aux habitants d'Ivry de résister quelques heures à l'armée d'Henri IV, et que ceux-ci en remirent symboliquement les clefs au souverain. " [5]

     

    Dessin ci-dessus reconstitution depuis les bords de l'Eure au début du 15e siècle, sur le chemin allant à l'actuelle bourg de la  Chaussée d'Ivry. Cette reconstitution est le fruit du travail d'Eric Follain, docteur en archéologie. On aperçoit le château, ainsi que l'église et les fortifications d'Ivry. http://2.bp.blogspot.com/-Rbq9UTsdEwQ/VEN3WyKHIEI/AAAAAAAAADk/O7IsJPY_Oyc/s1600/hist%2Bivry%2Bfinal.jpg

     

    LES REMPARTS D'IVRY-LA-BATAILLE (Eure)Il est vraisemblable qu'elle fut détruite par la suite : on n'en voit plus aucune trace dans le plan de 1741, pas plus que dans le cadastre napoléonien. » [5] 

     

     

     Sources :

    [1] Extrait de Wikipedia

    [2] Extrait de  http://www.casteland.com/pfr/chateau/hnormand/eure/ivryb/ivrylab_hist.htm

    [3] Extrait de  http://www.ivry-lesvieillespierres.fr/?q=node/62

    [4] Extrait de Didier Faure. http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/27ivry-general.htm

    [5] Extrait de http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/LES-SEIGNEURIES-ivry-breval-anet.pdf

     

    Bonnes pages :

     

    O http://chateaudivrylabataille.eklablog.com/accueil-c32940396

    O " Pour une relecture du château d’Ivry-la-Bataille (Eure) - Revisiting Ivry-la-Bataille castle (Eure Department) " par Dominique Pitte - Journées archéologiques de Haute-Normandie. Rouen, 3-5 avril 2009 - François Erlenbach https://books.openedition.org/purh/6882

    O http://www.casteland.com/pfr/chateau/hnormand/eure/ivryb/ivrylab_diapo.htm

    O http://anet-ezy-ivry.blogspot.fr/2014/10/reconstitutions-3d-de-levolution-du.html

    O http://www.eure.gouv.fr/content/download/19504/133343/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Ivry%20la%20Bataille_Ch%C3%A2teau_ZFSP.pdf

    O http://maintenance-et-batiment.blogspot.fr/2015/10/fiche-historique-les-forteresses-ivry.html

    O http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/LES-SEIGNEURIES-ivry-breval-anet.pdf

    O http://www.ivry-lesvieillespierres.fr/ et/ou http://ivry-lesvieillespierres.fr/?q=journal

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/ivry.html

     

         Ci-dessous PDF IVRY PATRIMOINE Nouvelles et chroniques, Bulletin de l’association " Les Vieilles Pierres ", Décembre 2016 n°11 : http://ivry-lesvieillespierres.fr/?q=journal

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 29 Novembre 2018 à 13:05

    Bonjour,

    Tout d'abord félicitations pour votre site te le travail qui est mis à jour régulièrement.

    Je viens vous visiter régulièrement.

    Au travers de mon travail sur le personnage d'Hugues de Beauvais, j'ai pu faire quelques mise au point sur les châteaux de Pithiviers et par voie de conséquence sur l'architecte Lanfroy et sa fin tragique à Ivry. Je vous invite à lire l'article sur le lien Web laissé par ailleurs.

    Bien cordialement

    2
    Samedi 16 Mai 2020 à 15:38

    Bonjour, sur CF&FT, nous avons consacré une monographie sur le château d'Ivry. Si vous pensez que celle-ci peut figurer dans vos "bonnes pages" n'hésitez pas

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/ivry.html

     

    Bien cordialement -  Didier Faure

    3
    Eric FOLLAIN
    Mercredi 16 Novembre 2022 à 15:07

    Bonjour, merci de me donner mon véritable titre Eric Follain, docteur en archéologie et non archéologue graffiste ce qui ne veut rien dire. Merci aussi de m'attribuer la vue générale d'Ivry (bourg église et château) puisqu'il s'agit de mon travail également.  

      • Mercredi 16 Novembre 2022 à 16:04

        Bonjour,

        Veuillez m'excuser pour cette qualification dont je ne me souviens plus l'origine... J'ai rétabli les choses et j'en profite pour vous adresser mes félicitations pour la qualité de votre travail.

        Cordialement

        Gilles Pivard

      • Mercredi 16 Novembre 2022 à 16:05

        Bonjour,

        Veuillez m'excuser pour cette qualification dont je ne me souviens plus l'origine... J'ai rétabli les choses et j'en profite pour vous adresser mes félicitations pour la qualité de votre travail.

        Cordialement

        Gilles Pivard

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