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         « Le Perche qui n'a jamais fait partie de la Normandie. Ce pays, du temps des ducs de Normandie et des anciens seigneurs d'Alençon, était hérissé de forteresses dont les principales étaient Bonmoulins, Moulins-la-Marche, Sainte-Scolasse, le Mêle-sur-Sarthe. » [1]

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Un premier château en bois est construit au Mêle-sur-Sarthe au 10e siècle près du pont, point de passage stratégique sur la Sarthe. Au 12e siècle, un nouveau château en matériaux plus solides est élevé un peu plus haut vers l’ouest.

         Ce château est reconstruit au même emplacement après la guerre de Cent Ans et adapté par la suite à chacune des époques. Au 18e siècle se dresse une demeure seigneuriale avec deux corps de bâtiment perpendiculaires à la Grande Rue (un troisième se trouvait au niveau de l'ancien presbytère, près de l'église construite à l'emplacement de l'ancien parc du château.) Ils sont alors en très mauvais état. 

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Ne subsiste plus de ce château aujourd’hui, que quelques vestiges : un pavillon d'angle servant actuellement de cantine à l’école privée Saint-Joseph et des caves des bâtiments construits autour de la « Cour du Château ». [NdB]

     

         « Cette porte du Perche, en venant d’Alençon, possédait des attributs non négligeables : un château avec son parc, une halle au blé, un moulin, la traversée de la voie royale, une poste aux chevaux, etc… » [2]

     

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    Plan de situation du château du Mêle-sur-Sarthe en rose clair, les emplacements des anciens bâtiments du château ; en rose foncé, les vestiges encore existants : un ancien pavillon d'angle ; blason du Mêle-sur-Sarthe https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_M%C3%AAle-sur-Sarthe#/media/Fichier%3ABlason_ville_fr_Le_M%C3%AAle-sur-Sarthe_61.svg

     

    Historique

     

         « ... Si Le Mêle s’appelle ainsi, c'est parce qu’il y a un merle sur le blason avec le temps le nom s’est déformé pour obtenir la toponymie d’aujourd’hui.

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Au-dessus du blason, on observe des créneaux, signe de la présence d’un château autrefois. L’histoire du Mêle débute par cela : la construction du château par le seigneur de Bellême et d’Alençon (Guillaume Ier Talvas) au 10e. La famille de Talvas se succède jusqu’au 11e où la commune passe sous le giron des Montgomery (ami de Guillaume le Conquérant) car les Talvas n’avait plus de descendance masculine. Cette famille règnera sur Le Mêle jusqu’en 1786. Elle fut une bienfaitrice du Mêle avec une série d’ornementations (château, jardins, chapelle…). Enfin la famille qui succèdera à la famille Montgomery sera les Béthune-Sully. Après la révolution, ce fut le déplacement de la ville du bas vers la ville du haut. De ce fait, on doit reconstruire une église pour l’occasion, car l’ancienne est en triste état. L’église sera néoclassique. » [3]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Bellême par Thomas Lebée — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2174102

     

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    Ci-dessus, à gauche, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1825, archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/ sur lequel ont été figurés les anciens bâtiments du château et le site de l'ancienne église aujourd'hui disparue ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail : le cercle indique l'emplacement du château disparu.

     

         « Guillaume Ier, duc de Normandie (910-942, dit Guillaume Longue-Épée) fait élever au Mêle un château destiné à défendre le pont de bois sur la Sarthe. Dès le 10e siècle, le Mêle appartient à la puissante famille des Bellême. Guillaume Ier de Bellême (mort vers 1030) contrôle la forêt de Bourse vers 1025.

         Sigefroy, fils bâtard de Guillaume Ier, est cité comme premier seigneur du Mêle. À cette époque, le Mêle est un bourg, centre économique, de production et d’échanges avec des marchands et des artisans.

         La Sarthe était une zone marécageuse avec peu de points de passage ; des gués à Alençon, à Saint-Léger et à Saint-Paul, des ponts en bois au Mêle et à Alençon.

         Le défrichement de la forêt de Bourse était en plein essor en 1060. Olivier du Mêle (de Merula), neveu de Sigefroy, fils bâtard de Guillaume II de Bellême (mort avant 1109) est le second seigneur connu, vers 1050.

     

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    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Ensuite on trouve Roger de Montgommery, époux de Mabile de Bellême, vers 1080.

         Le château du Mêle a été remis en état entre 1087 et 1113. » [4]

     

    Blason de la famille de Montgommery dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Montgommery_Normandie

     

         1113 : « Le roi (Henri Beauclerc) s'empara du château de Sées, d'Argentan, d'Exmes, d'Almenêches, de Vignats, du Mêle-sur-Sarthe, de la Motte-Gautier-de-Clinchamp et de toutes les autres places que Bellême avait possédées en Normandie et dans le Perche... » [1]

     

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    Ci-dessus, à droite, une photo du parvis de la "nouvelle" église extraite du site Google Map.

     

         « Suite à la défaite des Bellême, Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, s’empare du Mêle en 1113. Il la donne à son neveu Thibault IV, comte de Champagne, qui fait renforcer les défenses du Mêle et impose de lourdes corvées et de lourdes taxes aux habitants.

          Guillaume III de Montgommery Bellême (mort en 1172), rentre en possession en 1128 du Mêle. Il fait élever un nouveau château en matériaux plus solides que le château primitif en bois, non plus près du pont, mais un peu plus haut vers l’ouest, à l’emplacement de l’école Saint-Joseph.

     

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    Ci-dessus, à droite, une photo de la Cour du Château actuellement, extraite du site Google Map.

     

         Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc de Normandie, fait ériger, entre 1158 et 1168, « les fossés le Roi », ligne de défense d’une centaine de kilomètres du Mêle jusqu’à Verneuil-sur-Avre, vis-à-vis du royaume de France.

         Le moulin du Mêle est cité en 1159, la dîme était à l’abbaye Saint-Martin de Séez.

         Lors de la conquête de la Normandie en 1204 par Philippe Auguste, roi de France, le comté d’Alençon est réuni à la couronne.

         Le château du Mêle, détruit pendant la guerre de Cent Ans, est reconstruit par les Montgommery.

         Comme personnage tristement connu de cette famille : Gabriel Ier de Montgommery, capitaine de la garde écossaise du roi, seigneur du Mêle qui blessa mortellement le roi de France Henri II lors d’un tournoi en 1559. Ses deux enfants aînés se réfugient au château du Mêle. » [4]

     

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     Ci-dessus, plusieurs cartes postales de la Grande Rue

     

         « François de Montgommery, baron du Mesle-sur-Sarthe est aussi présentateur de 1662 à 1665. Il décéda au château du Mesle-sur-Sarthe le 30 mai 1676. Il fut inhumé dans la vieille église qui se trouvait jadis à l'emplacement de l'actuelle mairie et des maisons voisines. (...)

         « Les Montgommery-Lorges possédèrent Le Mesle-sur-Sarthe jusqu'au mariage, au 18e siècle, de Marie-Rose de Montgommery avec Louis-François, Marquis de Thiboutot. » [5]

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     « En 1760, la baronnie du Mêle est vendue à Clément de Barville qui l’échange avec le roi en 1773.

         En 1774, Louis XVI fit don à son frère Louis Stanislas (Louis XVIII) de la baronnie du Mêle. En 1784, la baronnie est cédée à Maximilien Antoine Armand de Béthune, duc de Sully. (…)

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Barville d'après Tancrede de Lentaigne — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50127068

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Au 18e siècle, le château était composé de trois corps de bâtiments perpendiculaires à la route (grande rue) et encadrant la cour d’honneur. Les jardins ont fait place à l’église, à la poste, au château d’eau. Le manoir seigneurial avec sa chapelle, occupait la partie sud de la cour (actuellement école Saint-Joseph).

         Inhabité pendant longtemps après la mort de la comtesse Nicolas François de Montgommery (en 1732), ses murs et ses toits se dégradant faute de réparations, le dernier seigneur du lieu, Maximilien de Béthune, le vendit deux ans avant la Révolution.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Béthune par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2992464p

     

          Mademoiselle Victorine Chevallier (morte en 1928), dernière propriétaire du château, bienfaitrice de plusieurs églises de la région, désigne l’abbé Victor Dubois, secrétaire général de l’évêché, comme légataire universel. L’école Saint-Joseph est ouverte en 1935. (…)

     

    LES REMPARTS DU MÊLE-SUR-SARTHE (Orne)     Dès 1836, le conseil de fabrique s’entendit avec la municipalité pour faire construire une nouvelle église. Le conseil municipal acquiert une partie des anciens jardins du château. Les travaux commencent en 1843 ; la nouvelle église est bénite le 21 mai 1849. » [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Mémoires historiques sur la ville d'Alençon et sur ses seigneurs ; précédés d'Une dissertation sur les peuples qui ont habité anciennement le duché d'Alençon et le comté du Perche, et sur l'état ancien de ces pays (2e édition publiée d'après les corrections et les additions manuscrites de l'auteur) par Odolant Desnos, Pierre Joseph (1722-1801) ; éditeur : Poulet-Malassis et de Broise (Alençon) ; 1858

    [2] Extrait de https://www.amisduperche.fr/flash-informations/samedi-2-aout-2014-visite-de-bourg-des-amis-du-perche-de-lorne-le-mele-sur-sarthe-saint-julien-sur-sarthe-entre-normandie-et-perche/

    [3] Extrait de http://36000communes.canalblog.com/archives/2013/04/11/26905974.html

    [4] Extrait de Wikipédia

    [5] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne (Alençon), 1945.

     

    Bonnes pages :

     

    O Recherche sur le château du Mêle-sur-Sarthe par Fabrice Morand avec l'aide de Stéphane Brière in Cahiers Percherons n°189 1er semestre 2012

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    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime) 

    Photo ci-dessus extraite de http://www.grainville-la-teinturiere.fr/

     

         Située au centre de la commune, l’ancienne motte féodale de Gainville-la-Teinturière appartenait à l’ancien château de Grainville détruit vers 1580. Sur celle-ci, un colombier a été construit vers la fin du 17e siècle – début 18e siècle. [NdB]

     

     

    Grainville-la-Teinturière :

          " Époque incertaine. — Au centre du village et assez près de l’église, on voit un tertre couvert de murs, de lierres et de broussailles, que l’on considère comme la base de l’ancien château de Grainville, possédé et occupé au 15e siècle par Jehan de Béthencourt, le roi des Canaries.
         Il y a à Grainville tradition d’anciennes teintureries, d’où ce village a pris le surnom de Teinturière ou de Tinctuaria. Ce surnom, il le portait dès 1292 ; il est probable qu’il remonte à l’époque franque. "
    [5]

     

     

    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)

     

     Plan de situation de la motte de Grainville-la-Teinturière ; blason de la famille de Béthencourt par Groteddy — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3737007

     

    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)     « En 1024, on trouve Greinville, Grainvilla  puis Gairinus ou Grimr, éventuellement latinisé en Grinius.  Le nom de Grainville a une origine viking et signifie le domaine de Grim ; le premier document qui le mentionne date des environs de 1060. Par la suite, Graueville, Grinville, Grenville-en-Caux, ainsi que Grainvilla sur la Durden.
         C’est en 1283 que la mention de Tinctuaria (la Teinturière) apparaît pour la première fois, allusion à une manufacture de teinte des laines et étoffes sur les bords de la Durdent dont rien ne subsiste. Le village de Grainville se développe beaucoup avant la fondation du château féodal vers le 11ème siècle. Facteur d’activité économique et de sécurité, il draine toute une population à proximité de son enceinte.
    Les brasseries de Grainville ont eues une certaine importance puisqu’en 1364 la bière de Grainville se vend jusqu’à Eu. (…)

         Avant 911, date de création du duché de Normandie, l’ensemble des terres appartiennent à l’abbaye de Fontenelle (actuellement Saint-Wandrille). Les ducs Richard Ier en 958 et Richard II en 1024, confirmèrent ces droits.
         En 1070, l’église de Grainville est donnée à l’abbaye de Saint Wandrille par un seigneur nommé Robert père de Grimold.
         Le chevalier Jean de Grainville, qui prend part à la première croisade en 1098, est probablement à l’origine du château de Grainville.
    En 1132, les seigneurs laïcs de la région, très puissants, confisquent le pouvoir aux religieux.
         Eustache de Grainville rend l’église à l’archevêque de Rouen, Hugues d’Amiens, quelques années plus tard pour le salut de son âme. Ce dernier en 1140 la rend à l’abbaye. Elle s’appelle alors Notre-Dame ou Saint-Sauveur-de-Grainville.

     

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    1. Blason de la famille de Béthencourt par Groteddy — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3737007 2. Blason de la famille de Bracquemont extrait de https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=1347 3. Blason de la famille d'Angerville d'Auvrecher https://www.armorialgeneral.fr/armorial/a/an/angerville-dauvrecher/ 4. Blason de la famille de Bec-de-Lièvre par I, Jimmy44, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2515067 5. Blason de la famille de Montmorency-Luxembourg extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Fran%C3%A7ois-Henri_de_Montmorency-Luxembourg.svg

     

    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)     Jean de Béthencourt, 1362-1425, est seigneur de Grainville avant de partir à la découverte des îles Canaries en 1402.
         Robert de Bracquemont est seigneur de Grainville-la-Teinturière en 1411.
         La famille d’Angerville d’Auvrecher prend possession de la seigneurie de Grainville puis la famille de Rouville.
         A la fin  du 17e siècle, le domaine est cédé à la famille de Bec-de-Lièvre.
         Au 19e siècle, le prince Anne-Christian de Montmorency-Luxembourg, duc de Beaumont, 1767/1821, époux d’Armande de Bec-de-Lièvre, est un personnage important, très grand propriétaire terrien, qui possède à Grainville trois moulins. (…)

     

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           Le château du 11e siècle est détruit pendant les Guerres de Religion en 1580. Ses remparts sont détruits en 1365, sur ordre du roi de France, ceci afin qu’il  ne puisse pas être utilisé par les ennemis. (Jean de Béthencourt a alors trois ans et n’est pas en mesure de défendre le château). Un château en pierre le remplace, probablement vers 1250-1300. Il en reste la motte féodale d’origine, sur laquelle se trouve un colombier construit probablement au 18e siècle en même temps que les bâtiments ruraux qui occupent le site. (…)

     

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    01 extraite de http://www.grainville-la-teinturiere.fr/bienvenue-a-grainville/un-peu-dhistoire/ ; 02 extraite de http://trip-suggest.com/france/haute-normandie/petit-torcy/ ; 03 extraite de http://seine76.fr/communes/popup_img.php?var_commune=GRAINVILLE_LA_TEINTURIERE%20&%20var_img=img4 ; 04 extraite de http://www.auxpaysdemesancetres.com/album-photos/grainville-la-teinturiere-76-1/grainville-la-teinturiere-seine-maritime-colombier-de-la-motte.html ; 05 extraite de http://voyagesfilippiens.over-blog.com/article-grainville-la-teinturiere-en-pays-de-caux-74069530.html ; 06 extraite de http://arlette.collections.free.fr/pigeonniers/pigeonniers.htm ; 07 extraite de https://www.gites-de-france-normandie.com/location-vacances-Gite-a-Grainville-la-teinturiere-Seine-maritime-76G2291.html; 08 extraite de http://www.flickriver.com/places/France/Upper+Normandy/Grainville-la-Teinturi%C3%A8re/search/ ; 09 extraite de http://anetcha-buissonniere.blogspot.com/2011/10/silex-brique-et-pierre-pays-de-caux.html

     

          Le colombier de la motte féodale, situé au centre de la commune, est bâti sur l’ancienne motte féodale à l’emplacement de l’ancien château de Grainville. Sa construction remonte vers la fin du 17e siècle ou début du 18e siècle, comme le corps de ferme et les bâtiments qui l’entourent. Il est construit sur une base de grès, le mur est en briques puis alternativement en silex. Il est couvert d’un toit à 8 pans. » [1]

     

    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/ , à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

          Grainville-la-Teinturière, cant. Ourville-en-Caux. — Lieu-dit : le-Vieux-Château. — Coord. Lambert : 229,08 — 477,90. — Fief : Giffard, 44

          Le château des sires de Grainville occupait le centre du village, au fond de la vallée de la Durdent. On en voit encore l'imposante motte à 50 mètres au nord de l'église paroissiale. C'est une masse de terres rapportées de profil trapu, qui domine de cinq à six mètres les terrains environnants ; elle présente un contour nettement elliptique : au sommet, ses axes respectifs mesurent 23 à 30 mètres. Un colombier circulaire, construit en silex et en brique, la couronne. A sa base elle est cernée par un large fossé à fond de cuve qui était jadis alimenté par une dérivation de la Durdent, aujourd'hui canalisée, le « Tourterou » ; un bras d'eau délaissé subsistait au 19e siècle dans la douve ouest de la motte.

         Entre la motte et le coteau voisin s'insérait la basse-cour du château. Elle affectait la forme classique d'un arc-de-cercle accolé à la motte, terminé par deux extrémités légèrement plus étroites que l'espace médian ; sa largeur maximale est environ de 30 mètres. Sur le terrain, seule subsiste en bon état son aile nord, incluse dans la cour d'une ferme ; elle y présente un fossé profond d'environ deux mètres. L'autre partie de la cour a été entièrement lotie, de sorte que le tracé n'en est plus discernable que dans le plan parcellaire. Son enceinte y est longée par le Tourterou et on peut imaginer que le ruisseau actionnait un moulin construit, comme à Ganzeville (Cf. p.) tangentiellement à la clôture du baile. Il convient enfin de remarquer que la basse-cour, ainsi placée, laisse l'église paroissiale en dehors de l'enceinte castrale.

         Le château conserva une destination résidentielle jusque dans les derniers siècles du Moyen-Age. Il fut reconstruit en 1338 (Cochet, E.A.Y., t. I, pp. 151-153). De là le fait qu'il semble avoir comporté d'importantes structures de pierre, comme cette « tour » dont l'abbé Cochet vit les ruines au sommet de la motte et la porte monumentale qu'il mentionne encore (Excursions romantiques sur les bords de la Durdent et la rivière de Fécamp, Rouen, 1887, p. 19.). Il put voir aussi à la surface du sol de la cour de nombreux affleurements de murs (Cf. note précédente). Ces aménagements tardifs sont peut-être responsables de ce que la partie conservée de la cour ne comporte pas, de nos jours, de rempart en terre, hormis un très léger relief visible sur la bordure du chemin contournant vers l'ouest l'enceinte castrale. » [4]  

     

    Le souvenir de Jean de Bethencourt

     

         « Jean de Béthencourt, né en 1360 ou 1362 au château de Grainville-la-Teinturière, en Normandie, où il est mort en 1425, est un explorateur et conquérant français qui mena en 1402 une expédition aux îles Canaries, débarquant à Lanzarote puis conquérant les îles de Fuerteventura (1405) et de Hierro, chassant les chefs locaux des Guanches, le peuple natif des îles Canaries. Béthencourt reçut le titre de seigneur des îles Canaries mais reconnut comme son suzerain le roi Henri III de Castille, qui lui avait fourni une aide durant la conquête. (…)

         Il est enterré dans l'église de Grainville-la-Teinturière, devant le maître-autel. » [2]

         Pour plus d'informations voir ici

     

    LES REMPARTS DE GRAINVILLE-LA-TEINTURIERE (Seine-Maritime)     « Il est écrit dans la chronique du  « Canarien  » que Jean de Béthencourt est enterré à Grainville-la-Teinturière « dedans l’esglise de ladite ville, tout deuvant le grand austel ». Cette indication se réfère à l’église gothique qui a fait place à l’église reconstruite en 1700. La grande dalle de pierre, devant l’entrée du choeur, est dénuée de toute inscription. Elle a néanmoins acquis une valeur de symbole, car si le tombeau du conquérant des Canaries n’est pas sous celle-ci, il doit être très proche, près du chœur, sous le dallage de l’église.

         Lors de la journée des Béthencourt, en novembre 2007, a été inauguré le buste en bronze de Jean de Béthencourt, réalisé par Jean Marc de Pas, sculpteur à Bois-Guilbert, présenté sur un socle à droite en entrant dans l’église. » [3] 

     

    Photo ci-dessus du bronze de Jean de Béthencourt extraite de http://anetcha-buissonniere.blogspot.com/2011/10/silex-brique-et-pierre-pays-de-caux.html

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/seine-maritime-76/grainville-la-teinturiere.html http://www.grainville-la-teinturiere.fr/bienvenue-a-grainville/un-peu-dhistoire/

    [2] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_B%C3%A9thencourt

    [3] Extrait de http://www.grainville-la-teinturiere.fr/leglise/

    [4] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [5] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.277 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article2928

     

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  • LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure) LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure) LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)

     

    Ci-dessus : au centre, une photo extraite de http://www.amse.asso.fr/article/j-a-r-2015 ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         Le château de Vieux-Conches (commune de Conches-en-Ouche) :

     

         « Les éléments de cet article sont extraits de « Vieux-Conches (Eure), un site castral et son environnement (11e-18e siècle)  Vieux-Conches (Eure), a castle site and its environment (11th-18th centuries) Vieux-Conches (Eure, Ost-Normandie), eine Burganlage und ihre Umwelt (11.-18. Jh.» de Tanguy Debaene, document scientifique très complet avec ses références et ses notes que vous pouvez retrouver sur :

    https://journals.openedition.org/archeomed/11340

     

          « Un relevé topographique du site fossoyé de Vieux-Conches, mené dans le cadre d’un master et d’un projet collectif de recherche sur les fortifications de terre de Haute-Normandie, a mis en lumière la grande richesse du site. Les données de prospection ont conduit à élargir l’étude au paysage, au village, à l’église et à l’examen des activités artisanales et agricoles dont des témoignages subsistent sur le terrain. Le relevé topographique a mis en évidence une structuration autour de trois ensembles distincts : un pôle castral, un enclos paroissial et une zone de labours/culture. Il a été complété par des nettoyages de surfaces ciblés qui ont permis, entre autre, de dresser le plan de l’église Saint-Ouen. L’étude du site prouve sa longue occupation (11e-18e siècle) et amène à une relecture des sources historiques disponibles. »

     

         Ce sont les éléments du pôle castral qui sont repris ici. Pour les autres éléments, enclos paroissial et zone de labours/culture, se référer à ce site : https://journals.openedition.org/archeomed/11340

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)

     

    Proposition de plan de situation du château de Vieux-Conches ; blason de la famille de Tosny extrait de http://www.wikiwand.com/fr/Famille_de_Tosny

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)     « Le château de Vieux-Conches, situé dans la commune de Conches-en-Ouche (Eure), au lieu-dit du Petit Couloir, s’inscrit dans un paysage archéologique exceptionnellement préservé. Excentré à l’ouest de la vallée du Rouloir où s’est développé le village de Conches-en-Ouche, le site est localisé en rebord du plateau boisé occupé par la forêt de Conches et domine un coteau occidental en contrebas duquel se trouve l’étang du Vieux-Conches. (...) Or même s’il a suscité l’intérêt d’érudits locaux du 19e siècle, ce site reste très mal connu : bien que recensé par la carte archéologique et abordé dans un DEA sur les seigneuries châtelaines en pays d’Ouche en 1997, aucun relevé ni analyse précise n’avait été entrepris jusqu’à aujourd’hui.

     

    Ci-dessus : plan de situation du château de Vieux-Conches, document extrait de ce même article : https://journals.openedition.org/archeomed/11340

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)     Les premières recherches sur le château de Vieux-Conches apparaissent vers 1830. En 1834, un érudit local, François Laumonier, dresse un plan du château. Arcisse de Caumont donne, dans un texte de 1836, une description des châteaux des 10e et 11e siècles parmi lesquels figure le château de Vieux-Conches. La version « officielle » paraît assez vite établie au 19e siècle : pour L.-É. Charpillon et A. Caresme, L.-L. Gadebled et A. Gardin, le château de Vieux-Conches passe pour être le premier établissement, à Conches-en-Ouche, des seigneurs de Tosny, qui auraient par la suite transféré leur résidence au donjon de Conches-en-Ouche lors de la construction de l’abbaye vers 1035. (...) L’évolution de la castellologie amène aujourd’hui à reconsidérer les fortifications de terre, une structure sans pierre n’étant pas nécessairement plus ancienne qu’une structure maçonnée. Qui plus est, un simple nettoyage de surface a mis au jour des vestiges maçonnés bien conservés sur l’ensemble du site, notamment ceux de l’église Saint-Ouen, en élévation jusqu’à la fin du 18e siècle. (…)

     

    Ci-dessus : plan de la forteresse du Vieux-Conches par François Laumonier (1834). Document extrait de ce même article : https://journals.openedition.org/archeomed/11340.

     

         L’étude du site a été réalisée à la fois dans le cadre d’un master et dans celui d’un PCR sur les fortifications de terre de Haute-Normandie conduit, depuis 2004, par A.-M. Flambard Héricher et mis en œuvre par les étudiants de l’université de Rouen. Le site très vaste et complexe de Vieux-Conches a été traité en 2008 et 2009 (...)

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)     Le relevé topographique du site de Vieux-Conches met en évidence plusieurs aménagements de l’espace et montre son organisation autour de trois ensembles bien distincts : un pôle castral, un enclos paroissial où se trouvent les restes de l’église Saint-Ouen voire une zone d’habitat et enfin une zone d’activités économiques. (...)

     

         L’ensemble fortifié se compose d’une motte et d’une basse cour orientées sud-ouest nord-est. Elles sont séparées l’une de l’autre par un fossé intérieur contenu à l’ouest et à l’est par deux talus. La présence de ces talus reliant la motte à la basse cour confère à l’ensemble la forme d’une enceinte losangique délimitée par un fossé commun. Une contrescarpe est présente à l’ouest et au sud de la fortification, tandis qu’à l’est et au nord la défense de la basse cour est assurée par l’association de l’escarpe et du dénivelé naturel du terrain. Un fossé parcellaire longe le sud-est du fossé de la forteresse, puis coupe ce dernier à l’est avant de rejoindre un étang. (...)

     

    Ci-dessus : " Vieux-Conches (Eure), plan topographique. Toutes les coordonnées cartographiques sont données en projection Lambert I Carto. Altitude en mètres NGF. " Document extrait de https://journals.openedition.org/archeomed/11340.

     

         Un enclos de plan trapézoïdal, orienté nord-sud, est accolé au château, au sud. Il est limité à l’ouest par un talus rectiligne percé en trois endroits et précédé d’un fossé large mais peu profond qui rejoint celui du château. À l’est, l’enceinte est délimitée par l’escarpement naturel. Le sud de cet espace a été décaissé pour installer l’église Saint-Ouen sur une surface plane tandis que la partie nord est légèrement inclinée. Le sud de cette seconde enceinte, à l’instar de la limite sud-est du château, est bordé par un fossé parcellaire. (...)

     

         Le troisième espace, concentré au nord du château, témoigne d’activités économiques variées. (…)

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)

     

    Document ci-dessus extrait de : http://www.culture.gouv.fr/Media/Regions/Drac-Normandie/Archives-Drac-Haute-Normandie/Files/Forets-et-patrimoine-archeologique-Des-vestiges-sous-le-couvert-vegetal

     

    Le pôle castral : motte et basse cour

     

         « Les volumes du château, très bien conservés, se composent, dans son état actuel, d’un ensemble motte/basse cour prenant la forme d’une enceinte losangique orientée sud-ouest/nord-est. (…) Cette enceinte est cernée par un profond fossé creusé au sud et à l’ouest, qui rejoint au nord et à l’est la pente naturelle vers l’étang.

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)     La motte tronconique s’intègre parfaitement dans la forme losangique de l’enclos, occupant son angle ouest. Sa plateforme suit une légère pente vers le nord-est (c’est-à-dire vers la basse cour) et mesure 17 m de diamètre à son sommet, aucune pierre de surface n’y est observable. Deux talus d’escarpe sont placés de part et d’autre de la motte et se jettent en pente douce dans la basse cour, constituant ainsi des « bras » qui l’encadrent au nord-ouest et au sud-est et la relient à la basse cour. Un fossé intérieur peu profond et large de 3 m, creusé en avant de la motte, l’isole du reste de la basse cour. Il semble couper les deux talus au nord et au sud et suivre parfaitement la forme de la pente naturelle du terrain, observable au nord, semble prouver que le sol de la basse cour (qui est plat et légèrement en cuvette) a été remblayé sur sa partie est de manière à créer un espace plan. Le niveau de sol de la basse cour aurait eu dans le cas contraire un aspect plus pentu, condition moins propice aux constructions. La découverte des vestiges maçonnés au nord-est de la basse cour prouve que cette partie de l’enclos a connu des aménagements anthropiques. Le nettoyage de surface du parement qui affleurait a permis de mesurer une épaisseur de mur de 1,50 m. Il s’étend par intermittence sur tout le côté est de la basse cour. Il pourrait s’agir soit d’une courtine, soit, si l’on considère la quantité de terre rapportée à cet endroit pour établir un terrain plat, d’un mur de soutènement visant à maintenir le remblai ; son épaisseur imposante serait alors justifiée. Cette maçonnerie est composée de couches successives de moellons de silex et de mortier. Deux notes des frères Laumonier nous apprennent que les pierres du château auraient été réemployées dans des constructions alentours notamment au manoir des Coudray.

     

    Ci-dessus : vestiges maçonnés présents au nord-est de la basse cour, vue depuis l’est. Document extrait de https://journals.openedition.org/archeomed/11340.

     

         Au sud-est de la motte, une rampe d’accès au site a été aménagée ; elle coupe une partie de la pente d’escarpe de la basse cour ainsi que le talus d’escarpe est. Elle est assez récente puisque liée à l’exploitation de la parcelle par les agents forestiers (témoignage oral de Pascal Pelé, garde forestier travaillant pour le propriétaire du site). (...)

         La contrescarpe est plus marquée au sud et à l’ouest du château, ce qui permet de protéger l’enclos principal par un profond fossé. Cette contrescarpe forme un croissant qui est à mettre en parallèle avec les talus qui encadrent la motte et semblent eux aussi former un croissant. Enfin, on peut expliquer l’absence de contrescarpe au nord et à l’est par le fait que le château de Vieux-Conches a été implanté dans un endroit où le versant de la vallée forme un coude. La création d’une contrescarpe au nord et à l’est aurait nécessité un apport de terre trop conséquent puisqu’à l’encontre de la dénivellation naturelle du terrain. Les constructeurs auraient donc fait preuve de pragmatisme en profitant de la pente du versant de la vallée pour bâtir le château.

         Un petit fossé au sud-est et au sud-ouest, large d’environ un mètre, vient longer celui de l’enceinte castrale sur sa partie haute puis le recoupe en contrebas : il lui est donc postérieur mais sa fonction reste difficile à saisir. Plusieurs hypothèses peuvent cependant être formulées : il peut s’agir d’un drain d’écoulement visant à éviter que les eaux pluviales n’amenuisent l’escarpement ou d’un dispositif de défense, du type clôture en bois. Cependant, dans ces deux hypothèses, le petit fossé n’aurait pas de raison de se prolonger dans celui de l’enceinte castrale. Dernière hypothèse : il pourrait s’agir d’une limite parcellaire. Qui plus est, la superposition du relevé topographique et des plans cadastraux montre que ce petit fossé se cale parfaitement sur une limite parcellaire existante (raison pour laquelle nous l’avons nommé « fossé parcellaire »). Toutefois, cette limite aurait pu se fonder sur un aménagement préexistant. (...)

         Plusieurs éléments corroborent l’idée de l’existence d’au moins deux phases de construction successives. En effet, la motte et son fossé intérieur semblent couper un aménagement antérieur composé de la basse cour et des deux talus d’escarpe. L’agencement de la motte confirme cette hypothèse : sa plateforme ne penche pas dans le sens de la pente naturelle mais vers l’intérieur de la basse cour. On peut alors supposer que sa construction s’appuie sur un talus préexistant que les terres du creusement du fossé intérieur viendraient élargir et arrondir pour lui donner une forme tronconique. Les deux talus d’escarpe actuellement visibles sur les côtés de la motte ne formeraient alors que les extrémités d’un ancien talus unique bordant toute la partie sud-ouest de l’enclos. L’existence de la contrescarpe au sud et à l’ouest et formant un croissant parallèle à ce talus primitif semble confirmer cette hypothèse. La motte aurait donc été créée par un apport de terres issues du creusement du fossé intérieur et appliquées contre l’angle sud-ouest de ce talus unique. (...)

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)LES REMPARTS DE VIEUX-CONCHES (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, coupes et relevé topographique ; à droite, principaux éléments constitutifs du château de Vieux-Conches. Documents extraits de https://journals.openedition.org/archeomed/11340

     

         On peut donc envisager une première forteresse composée d’une enceinte losangique rehaussée et plane dont le remblai pourrait être maintenu par un mur à l’est et pourvue d’un talus en croissant au sud-ouest. Le fossé qui suit la forme losangique de l’enceinte castrale semble avoir été réalisé au moment de la construction de cette première forteresse. Le deuxième état de la fortification correspondrait à l’aménagement de l’espace motte/basse cour par le creusement du fossé intérieur. Les terres engendrées par ce creusement auraient été ainsi appliquées dans l’angle interne du talus primitif en forme de croissant. (...)

     

          Les données récoltées sur le terrain confirment que le site castral de Vieux-Conches a connu un aménagement du paysage et une mise en valeur du sol indéniables. Le relevé topographique a permis de démontrer les nombreux aménagements anthropiques qu’a connus le site (château, enclos paroissial, planches de labours fossilisées, terrasses…). La découverte de scories et de laitier ainsi que de céramiques et de débris de parois de four démontre l’existence d’une occupation à proximité du château de même que l’importance du site, occupé du 11e au 18e siècle, dans le paysage médiéval. Cependant, il faut garder à l’esprit que la longue occupation du site est en partie due à l’église Saint-Ouen qui fonctionne jusqu’à la Révolution ; les occupations castrales et villageoises sont, quant à elles, plus délicates à cerner chronologiquement. Même si l’analyse d’un plan du 18e siècle ainsi que l’étude de la coupe d’un chablis à l’intérieur de l’enclos paroissial témoignent d’une occupation à proximité du château, aucune source textuelle médiévale ou moderne ne fait mention d’un foyer de peuplement au Moyen Âge. Les actes du cartulaire de l’abbaye de Conches permettent de penser que le site continue d’être occupé après le 11e siècle et attestent une diminution de l’importance de Vieux-Conches au profit du village actuel vers le milieu du 13e siècle, voire vers la fin du 12e siècle. Les raisons de l’abandon du site seraient moins à chercher dans un transfert de pôle castral des Tosny que dans une conjonction de causes (attraction de l’abbaye, changement de politique seigneuriale avec l’arrivée des seigneurs français). Dans cette logique, les sources narratives qui mentionnent le château de Conches du 11e siècle ne se rapporteraient pas au site castral de Conches-en-Ouche mais à celui de Vieux-Conches. Cette constatation amène donc à une relecture des sources écrites, notamment d’Orderic Vital. Ainsi, même s’il faut rester extrêmement prudent, le château qui est évoqué vers 1091-1092 lors du siège de Conches par le comte d’Évreux pourrait bien être celui de Vieux-Conches. » [1]

     

          Alexandre Gardin, 1865 : « Ce fut à l'endroit porté aujourd'hui sur le plan cadastral sous le nom de la Balivière, que Raoul Ier avait jeté, vers 1004, les premiers fondements de sa nouvelle résidence. C'est un retranchement élevé, à l'extrémité duquel on voit encore un monticule ou donjon entouré de murailles et de fossés très-profonds, d'où la vue domine au loin sur la forêt et les étangs qui baignent le pied de la colline. Une église ne tarda pas à s'élever près de ce château ; elle reçut le nom de Saint-Ouen ainsi que le village voisin, mais cet établissement devait être de courte durée. A la mort de son père, Roger abandonnant cette résidence qui fut depuis cette époque appelée le Vieux-Conches, fonda en 1035, à l'endroit appelé Castillon, une abbaye de l'ordre de Saint-Benoit et vint s'établir lui-même sur l'emplacement actuel de la ville. » [2] 

     

         Arcisse de Caumont, 1830-1843 :

     

         « Château du Vieux-Conches. Je crois devoir rapporter à ce type de châteaux celui du Vieux-Conches, département de l'Eure, situé à deux kilomètres de la ville actuelle, au bord de la rivière qui sort de la forêt.   Ce château appartenait à la famille de Touesny et avait été construit par Roger de Touesny dans la première moitié du 11e siècle.
         Ce Roger de Touesny s'était, ainsi que d'autres seigneurs normands, réuni aux Français que Henry Ier, roi de France, avait envoyés comme auxiliaires à Ferdinand, roi de Castille et de Léon, ce qui lui avait fait donner le surnom de Conchois d'Espagne (
    V. Dumoulin, Ilist. de Normandie, liv. VII, p. 127 ). Il se révolta contre Guillaume et fut tué dans un combat qu'il engagea avec les fils de Onfroy de Veilles, comte de Pont-Audemer vers l'an 1039 (Roger de Conches prétendait descendre de Mahoul, oncle de Rollon, et élevait des prétentions au duché de Normandie. Rogier de Tholny desprisait moult et avait en desdaing le due Guillaume, parce qu'ii estait bastart. Chronique de Normandie de M. le marquis d'Averties. Collecte de Bouquet, t. XI, p. 329. Le manuscrit de cette chronique appartient aujourd'hui à M. le baron de Vauquelin d'Ailly.).

         Quelque temps avant sa mort, il avait, à ce qu'il paraît, transféré le siège de son comté dans l'emplacement où se trouve la ville actuelle de Conches. Mais ce fut son fils, Raoul Touesny, second comte de Conches, bien connu pour avoir été le porte-étendard de l'armée normande à Hastings, qui termina l'établissement commencé par son père, notamment les forlifications de la ville.

          Le château du Vieux-Conches est donc de la première moitié du 11e siècle, et dut être abandonné vers 1040. Cette forteresse, dont je n'ai pu lever le plan présente une enceinte presque ronde d'environ 300 pieds de diamètre entourée de fossés très profonds et de remparts en terre considérables, qui s'élèvent assez haut au-dessus du niveau du sol intérieur, afin de garantir les édifices qui s'y trouvaient sans doute adossés dans l'origine. Du côté opposé à la vallée, où les terres environnantes sont le plus élevées on voit deux mottes accolées au rempart à l'intérieur l'une de ces éminences, un peu plus considérable que l'autre, supportait peut-être une tour en bois d'où l'on pouvait plus facilement découvrir le pays.
         On ne voit à l'intérieur de la place aucun débris de maçonnerie, et les constructions devaient être en bois au moins pour la plupart. Les remparts ne présentent point d'ouverture, et l'on ne saurait dire par où était l'entrée de la place ; je suppose cependant qu'elle se trouvait du côté de la vallée, où l'on voit encore un chemin au pied des remparts et une éminence en terre qui pouvait supporter l'extrémité d'un pont de bois. 

          L'ancienne église de Saint-Ouen, dont on voit encore les fondements, était au Midi du château , sur un terrain fermé par un rempart en terre. » [3]

     

    La famille de Tosny :

     

         « Venus certainement d'Île-de-France, les Tosny se sont installés en Normandie au 10e siècle pour collaborer avec les descendants des Vikings. Ils font partie de cette nouvelle élite qui apparaît autour des ducs Richard Ier et Richard II à la charnière du 10e et du 11e siècle. En 991, Raoul Ier de Tosny est le témoin du premier traité international qu'ait conservé l'histoire normande (accord entre le duc Richard Ier et le roi anglo-saxon Æthelred II). Parmi les premiers Normands, il part combattre en Italie du Sud. Son petit-fils Raoul II fait partie des plus grands barons autour de Guillaume le Conquérant (1035-1087). Il est le porte-étendard des Normands en 1054. » [4]

         Voir au sujet de la famille de Tosny : http://www.wikiwand.com/fr/Famille_de_Tosny

     

    " Vieux-conches (Eure). Le Petit Couloir

     

          Le site fossoyé de Vieux-Conches domine un coteau occidental en contrebas duquel se situe un étang ceinturé, sur la rive opposée, par un versant moins prononcé. Le site, excentré à l’ouest de la vallée du Rouloir qui a vu le développement du chef-lieu de commune de Conches-en-Ouche, occupe une position haute, sur un plateau boisé. Il est composé, dans son état actuel, d’un ensemble motte/basse cour auquel vient se rattacher, au sud, un second enclos qui accueille les restes de l’église Saint-Ouen. Un troisième ensemble, localisé au nord du pôle castral, est constitué de microreliefs et correspond à des planches de labours.

         Même s’il est difficile de faire le lien entre chacun de ces ensembles et de cerner au plus près l’occupation du pôle castral, le nettoyage de surface de l’église Saint-Ouen ainsi que la découverte de déchets de forge et celle, en grande quantité, de fragments de céramique des 11e-12e s. attestent d’un dynamisme économique et de la longue période d’occupation du site (11e-18e s.). Les indices de terrain, comme la découverte de vestiges maçonnés et l’analyse topographique, démontrent de nombreux aménagements anthropiques et amènent à une réinterprétation des sources des érudits du 19e s. qui voyaient dans ce site le premier pôle castral des Tosny, rapidement abandonné vers 1035 au profit d’un donjon se situant dans le bourg actuel. (Responsables de l’étude et du relevé : Tanguy Debaene et Aude Painchault.) " [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Vieux-Conches (Eure), un site castral et son environnement (11e-18e siècle)  Vieux-Conches (Eure), a castle site and its environment (11th-18th centuries) Vieux-Conches (Eure, Ost-Normandie), eine Burganlage und ihre Umwelt (11.-18. Jh.» de Tanguy Debaene, document scientifique très complet avec ses références et ses notes que vous pouvez retrouver sur : https://journals.openedition.org/archeomed/11340

    [2] Extrait de Notice historique sur la ville de Conches par Gardin, Alexandre (1832-19..). Éditeur : Leclerc (Évreux) ; Date d'édition : 1865 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5471566p/f20.item.r=%22Vieux-Conches%22.texteImage

    [3] Extrait du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle. professé à Caen par M. Arcisse de Caumont, (1801-1873). Partie 5 ; Éditeurs : Lance (Paris)/T. Chalopin (Caen)/Edouard frère (Rouen) ; Date d'édition : 1830-1843 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114693m/f118.item.r=%22Vieux%20Conches%22.texteImage

    [4] Extrait de http://www.wikiwand.com/fr/Famille_de_Tosny

    [5] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors: Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation : 2010 https://doi.org/10.4000/archeomed.12795

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