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LES REMPARTS DU MONT-SAINT-MICHEL (Manche)
Photo 1 : http://www.eve-basse-normandie.fr/fr/eve/le-mont-saint-michel--de-nouveau-une-ile-598.html ; photo 2 :https://urbabillard.wordpress.com/2015/02/21/le-mont-saint-michel-vu-du-ciel/ ; photo 3 : http://www.ouest-france.fr/galeries-videos/mont-saint-michel-la-video-depuis-un-drone-vue-voir-ou-revoir-3284056
« L'ensemble est situé sur la commune du Mont-Saint-Michel, dans le département français de la Manche, c'est l’une des rares villes françaises à avoir conservé l’ensemble de ses fortifications médiévales. Les fortifications du Mont-Saint-Michel sont un ouvrage défensif situé sur la commune du Mont-Saint-Michel, en France destiné à protéger le mont et son abbaye essentiellement lors de la guerre de Cent Ans. Les remparts sont situés au sud et à l'est de l'îlot du mont, quelques ouvrages défensifs sont répartis dans le reste du rocher.
Cette enceinte urbaine date des 13e et 15e siècles. Elle est entièrement classée au titre des monuments historiques en 1875 et également inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La muraille se compose de courtines flanquée de tours semi-circulaires et d’une tour bastionnée : la tour Claudine, la tour du Nord, la tour de la Liberté, la tour de l’Arcade, la tour du Roi, la tour Boucle (bastionnée).
Le chemin de ronde et les parapets sont du 15e siècle ainsi que divers ouvrages de défense comme : la porte du Roi, l’Avancée et sa porte, le Boulevard et sa porte, le corps de garde des Bourgeois (16e siècle).
Ci-contre, enluminure montrant le Mont Saint-Michel extrait des Très riches heures du duc de Berry, 14e siècle.
L’enceinte des Fanils, qui continue les murs du Monteux, de Cantilly et de la Pillette, date du 16e siècle. Avec la tour Gabriel, elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques et est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. » [1]
Plan hypothétique des remparts du Mont Saint-Michel ; Blason (en haut) de l'abbaye du Mont-Saint-Michel par Bruno Vallette Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno Vallette., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6891047 ; blason (en bas) du Mont-Saint-Michel par SSire (version "saumons") Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par SSire (version "saumons")., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1161005
« La fontaine Saint-Aubert : Sur la face nord du Mont Saint-Michel, posée sur les rochers au milieu des ruines de la tour qui la défendait, s'élève la fontaine Saint-Aubert. Cette source d'eau douce qui alimenta l'abbaye et le Mont Saint-Michel jusqu'au 15ème siècle était accessible par un escalier protégé par de hauts murs descendant du monastère. » [2]
« Le Mont Saint-Michel, au milieu de la baie, accueille chaque année près de 2,5 millions de visiteurs, pèlerins ou simples touristes.
A l’entrée de cette cité médiévale, l’ancien corps de garde des Bourgeois, face aux canons, abrite l’office de tourisme. En passant la porte du Boulevard, puis celle du Roi munie d’un pont-levis, vous rencontrez la Grande Rue avec ses musées, ses commerces et ses maisons du 15e et 16e siècles (le passage du pont-levis conduit également sur votre droite, au chemin des remparts).
L’église paroissiale, petit édifice du 15e et 16e siècles est dédiée à Saint-Pierre, patron des pêcheurs.
Enfin, l’ascension du Grand Degré est un prélude à la Merveille et à la visite de l’Abbaye.
Après avoir admiré l’Abbaye, vous pourrez contempler la beauté incomparable de la baie en descendant le chemin des remparts, ou en choisissant le chemin de ronde, sur votre gauche, jalonné de petits jardins, auquel vous avez également accès par le porche des Fanils. » [3]Remparts, enceinte de la ville et ses dépendances au Mont-Saint-Michel
Extrait du Mont Saint-Michel, monumental et historique par Édouard Le Héricher (1846).
« L'enceinte militaire du Mont Saint-Michel fut faite, dans sa plus grande partie, au commencement du 15e siècle, par l'abbé Jolivet. Toutefois, il est naturel de présumer qu'avant cette époque, une place, comme le Mont Saint-Michel, n'était pas dépourvue de fortifications. Ensuite l'histoire et les monuments confirment cette hypothèse. En effet, par exemple, Gui de Thouars, assiégeant le Mont Saint-Michel, fut arrêté par des tours et des bastilles de bois, et D. Huynes parle aussi des « pallis de bois » qui précédaient les remparts de pierres. Le Gallia cite les spatiosa mœnia de Richard. Ensuite, l'examen même des fortifications y fait reconnaître des parties antérieures au 15e siècle. Cette enceinte suit les caprices du rocher, se projette ou s'enfonce, monte ou descend, selon les mouvements de la montagne. Le caprice des lignes et la diversité des formes offrent des détails imprévus et variés que n'ont pas les places-fortes régulières.
Ci-dessus plan du Mont-Saint-Michel par Edouard Corroyer extrait du site https://www.histoire-image.org/etudes/restauration-mont-saint-michel?language=fr
Cette enceinte de remparts n'est pas continue : elle ne se développe que sur les points accessibles et elle s'arrête la où la défense naturelle est suffisante. Son aspect général se compose de trois points de vue :
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une base en talus, reprise en sous-œuvre, peu ancienne, largement dallée
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une bande intermédiaire en moyen appareil, comprimée dans les tours
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le couronnement formé de mâchicoulis, de créneaux et de bastillons
Cette ligne de mâchicoulis qui brode le haut des murs et des tours, et en égaie la sévérité, se compose de trois modillons en retrait qui portent une saillie ; elle se développe d'abord horizontalement, puis elle escalade le rocher sous la forme d'un immense escalier renversé."
La tour Gabrielle (ou Gabriel) [n°16 du plan]
" La plus occidentale des parties de cette enceinte, la première pour l'observateur qui arrive a l'entrée du Mont, est cette tour large, écrasée, percée de meurtrières horizontales, tour vigoureuse et solidement assise, mais dénuée du fier élan des tours du Moyen-Age : c'est la tour Gabrielle, bâtie par un gouverneur qui lui donna son nom, Gabriel du Puys. On l'appelle encore la tour du Moulin, parce qu'elle était couronnée d'un objet regrettable pour le pittoresque, d'un moulin a vent, bâti en 1637, dont on voit encore la culée, et qu'on remarque dans les anciennes gravures. L'encadrement prismatique qu'on y remarque renfermait sans doute l'écusson de l'abbaye ou celui du fondateur. Cette tour est curieuse dans ses détails. Ses meurtrières sont d'une forme remarquable : les unes n'admettent qu'une gueule de canon ; les autres, divisées en deux par une pierre en coin, forment une double trémie qui donne au pointeur la liberté de changer son point de mire. A l'évasement intérieur des meurtrières avait succédé l'évasement au-dehors. Les meurtrières de la première zone devaient se fermer comme des sabords pendant les grandes mers. Cette tour est remarquable par sa solidité : les murs ont plus de deux mètres de profondeur : les voûtes massives de ces trois étages et les degrés de son escalier s'appuient sur un énorme pilier hexagonal qui s'élève du sol pour porter la plate-forme du moulin. Ce pilier a quelque chose de remarquable : il est creux et percé on plusieurs endroits, et semble être un énorme porte-voix destiné a établir des communications entre les divers étages." [4]
"Reprenant un projet initié en 1479, le lieutenant du roi, Gabriel du Puy, fait construire en 1529 une grosse tour circulaire dans l’angle sud-ouest des Fanils pour défendre les escarpements ouest du rocher et le Couesnon. Cette tour est dotée de canonnières réparties sur trois niveaux. En dépit de l’ajout d’un moulin à vent au cours du 17e s. par les moines mauristes, puis les restaurations engagées par Édouard Corroyer et Paul Gout dans sa partie sommitale, l’édifice est remarquablement bien conservé et la lecture des élévations démontre que l’ouvrage a été identifié en une seule campagne et n’a pas fait l’objet de modification. En outre, aucune trace d’une précédente tour qui aurait été construite en 1479 n’a été mise en évidence. » [7]
« La tour Gabriel : Construite au 16ème siècle sur ordre de Gabriel du Puy, la tour Gabriel défendait le côté ouest du Mont. A l'intérieur, à l'abri de murs épais, des canons, disposés sur trois étages, pouvaient au travers de meurtrières évasées vers l'extérieur, tirer dans toutes les directions. Ce gros bastion aurait pu à lui seul tenir un siège. Au 17e siècle, un moulin à vent fut construit sur la plate forme, puis vers la fin du 19e siècle, c'est un sémaphore qui y sera installé. La non navigabilité du Couesnon rendant ce sémaphore inutile, il fut démonté en 1902. » [2]
Tour dite Stéphanie et des Pêcheurs [n°17 du plan]
" Sous les murs de la Caserne, où étaient jadis les Fenils, sous cet édifice rectangulaire qui brise les lignes onduleuses de cette architecture militaire, on reconnaît des restes tenaces, d'un plan circulaire : ce sont les bases d'une tour dite Stéphanie et des Pêcheurs. C'était là que les pêcheurs, les coquetières faisaient les marchés de leurs poissons ou de leurs coques, ce petit bivalve des grèves qui est, comme l'a dit Nodier, la manne de ce désert. C'était un curieux spectacle de voir ces groupes de pêcheurs vêtus comme les Arabes du désert, avec leur teint hâlé et leurs jambes rouges, avec leurs mantelets rattachés a leur bonnet ou carapouce, avec leur panier ou dossier, le havenet sur l'épaule, et les grandes bottes aux pieds, et les coquetières prestes et babillardes, aux jambes nues, au jupon court, avec la devantière attachée sur la tête, avec la sabrette ou résille de coques sur l'épaule, et le petit panier sous le bras.
« La courtine sud des Fanils [n°18 du plan]
La courtine sud conserve des éléments de la fortification primitive des Fanils (13e s.). Il s’agit, entre autres, de l’angle sud-ouest de la première enceinte parfaitement identifiable au droit de la Tour Gabriel et situé dans le prolongement de la courtine occidentale montant vers l’abbaye. Plusieurs dispositifs de défense (archères) ont été identifiés, partiellement masqués par des épaississements de parement modernes. À l’est, l’ancienne tour des Pêcheurs assurait la défense de l’entrée des Fanils aménagée dans la courtine est de l’enceinte. Bien que détruite en 1828, une partie de son élévation est conservée dans l’espace compris entre l’Avancée des Fanils et le bâtiment de la Caserne. On y remarque les traces d’une archère dont la fente a été partiellement condamnée lors de la construction de l’avancée au début du 16e s. » [7]
La Pillette [n°19 du plan]
Une tourelle encorbellée , coiffée d'un toit, a la hauteur de la Caserne, entre l’enceinte et l'abbaye, porte le nom de la Pillette, et auprès se dresse une pyramide élevée en 1819, par un préfet de la Manche, M. de Vanssey, en souvenir d'un chemin creusé sur l'ados du roc.
Le corps-de-garde des bourgeois [n°1 du plan]
Le corps-de-garde des bourgeois se montre au-dessus du rempart avec son toit en pignon et son gâble fleuri, avec sa fenêtre d'observation ou judas. C'est la que les bourgeois du Mont « de la place la plus forte et la plus renommée du duché de Normandie » veillaient à la garde « et tuition de ladite ville. » Les étrangers, pèlerins ou curieux étaient fouillés a cette porte, y déposaient leurs armes ou leurs bâtons ferrés. a moins que comme l'abbé de Savigny ou Henri de Sourdis, archevêque de Bordeaux, trop gentilshommes pour se laisser désarmer , ils n'aimassent mieux s'en retourner sans prier ou sans voir.
La porte d'entrée se compose de deux ouvertures. Attenant au corps-de-garde est une porte autrefois ronde ; c'était celle des piétons. L'entrée principale était celle des chevaux et des voitures. Elle avait été fermée par une grille de fer et plus tard par une porte à bascule, qui sans doute lui donna son nom de Bavolle. Son couronnement n'est plus qu'un massif nu : autrefois il était orné de deux pinacles en bas-reliefs et portait l'écusson abbatial. Devant cette porte était plantée la potence de l'abbé. Une chaussée en talus se perd sous le sable. Auprès est aujourd'hui un des bateaux de sauvetage et, il y a quelque temps, gisaient là dans le sable les énormes canons appelés les Michelettes.
Après la Bavolle, règne un mur, aujourd'hui déchiqueté par le temps, appuyant une plate-forme intérieure a son sommet percé d'embrasures. Il était autrefois couronné d'un petit toit." [4]
A droite gravure représentant le Mont en 1706
La tour du Roi [n°4 du plan]
A droite, Le village et les remparts médiévaux du Mont St Michel vu du Sud. Vue aérienne réalisée depuis un ballon captif. Cette photo peut être commandée sur le site http://www.stephanecompoint.com/41,,,13450,fr_FR.html
La tour du Roi, la plus voisine, est la première dans l'ordre militaire, parce qu'elle flanque la porte principale de la ville et se complète d'une tourelle, dite tour du Guet. Elle est d'ailleurs une des plus élevées. Ronde, nue, évasée à la base en une forte assiette, elle est ceinte d'un ourlet arrondi vers la hauteur de son esplanade. Trois gouttières, semblables a des canons, hérissent son sommet. C'est a partir d'elle que se déroule la ligne de mâchicoulis qui brode le haut des remparts: cette corniche, posée sur un triple modillon, est rongée par le vent marin ou meurtrie par les projectiles de l'ennemi. La tour du Roi s'ouvre sous la voûte de la porte du Mont : elle n'offre qu'un étage avec une voûte en berceau ; elle a des murs de trois mètres. Éclairée seulement par les meurtrières et la porte, elle a cette lumière chaude et ce clair-obscur des corps-de-garde de Salvator-Rosa, où brillent d'un éclat terne et sinistre les armures des soldats." [4]
« Au 15e siècle, la construction du système défensif de l'abbaye étant achevée, la protection de la ville devint nécessaire. La porte du Roi, porte la plus défensive de le ville, protégée par les tours de l'Arcade et du roi pouvait difficilement être franchie car un pont-levis, un fossé et une herse en barraient le passage. La porte du Boulevard quand à elle était défendue par une redoute et une demi-lune. Le système défensif de l'entrée fut achevé au 15e siècle par la construction du corps de garde des Bourgeois (habitants de la ville) accolé à la porte de l'Avancée. » [2]
La tour de l'Escadre ou de l'Arcade [n°5 du plan]
A quelques pieds est la tour de l'Arcade, ou, selon les Montois, de l'Escadre, tour simple, caractérisée entre toutes par un toit conique, et dont l'embrasure a été bouchée. C'est a elle que se rattache intimement une jolie tour intérieure, dont le pied s'enfonce dans la rue, et dont la tête fine et curieuse se dresse au-dessus du rempart : c'est la tour du Guet, élégante construction cerclée et sillonnée des prismes du 15e siècle. Ces trois dernières tours forment un massif de pièces de défense qui annonce l'entrée de la place." [4]
« Tour de l'Arcade : A l'origine, toutes les tours du Mont Saint-Michel étaient coiffées d'une charpente et couvertes comme l'est encore la tour de l'Arcade." [2]
La tour Denis (disparue) [n°6 du plan]
Photo ci-dessus : Le mur de fortification tourné vers la grève du Mont-Saint-Michel (Manche), et document INRAP 2011.
Cette courtine reliant les tours de l'Arcade (à gauche) et de la Liberté (à droite ; la tour de la Liberté est l'unique ouvrage à avoir été pris par les Anglais lors du siège du Mont-Saint-Michel pendant la Guerre de Cent Ans.) a été érigée vers 1441. La tour Denis (dont les vestiges sont visibles au centre de la photo) est construite sur le tracé de la courtine vers 1479. En 1732, la tour Denis, déjà endommagée par l'action des courants marins, est définitivement détruite : la courtine est alors consolidée par la pose de plusieurs assises de pierres de taille. » [5]La tour de la Liberté [n°7 du plan]
Photo à droite : la Tour de l'Escadre généralement appelé tour de l'Arcade aujourd'hui. En arrière plan, la tour de la Liberté ; photo extraite de http://www.le-mont-saint-michel.org/mont-1898-28.htm
"La tour suivante, dite de la Liberté, « qui a été prostituée par une destination qu'on lui a donnée, j'aime a le croire, sans prendre garde au nom dont l'avait baptisée la Révolution de 1789 », tire son nom de son usage sous la République. C'était là qu'était arboré le bonnet de la Liberté au bout d'une pique, et que les Montois exécutaient des danses aux chants patriotiques. Elle porte populairement un nom difficile a dire, impossible a écrire." [4]
" Tour Béatrix : Béatrix est l'ancien nom de cette tour qui depuis la révolution s'appelle tour de la Liberté." [2]
La tour Cholet (disparue) [n°8 du plan]
« Le Mont Saint-Michel n’a pas révélé tous ses secrets ! En charge des travaux visant à désensabler le Mont-Saint-Michel sous maîtrise d’ouvrage de la DRAC de Basse-Normandie, les équipes de DTP, accompagnées par les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), ont mis à jour des éléments archéologiques de première importance au pied du rempart du site. Des éléments majeurs sur l’histoire du Mont Saint-Michel ont ainsi été découverts :
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Les fondations d’un bastion édifié en 1493 situé sous la tour Basse,
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Les vestiges de la Tour Cholet qui appartient manifestement aux premiers ouvrages construits sur les remparts vers 1420,
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Des vestiges médiévaux vraisemblablement antérieurs à l’édification du premier rempart ont également été mis à jour témoignant de l’importance de ce lieu de pèlerinage.
Les restes du bastion de la tour Basse ainsi que les éléments médiévaux civils seront préservés et recouverts par la réalisation des ouvrages de consolidation des remparts. En revanche, la Tour Cholet fera l’objet d’une attention particulière. Ses maçonneries seront cristallisées pour compléter la lecture du rempart médiéval sur le site du Mont Saint-Michel. 2015 » [6]
La tour Basse [n°9 du plan]
" La tour Basse est moins ancienne que les précédentes. Elle s'éloigne beaucoup du type du Moyen-Age : elle est arrondie seulement sur sa face antérieure, et ses flancs se rattachent au rempart par une ligne droite. Elle ressemble au musoir d'un môle; elle est appliquée sur le mur et non mariée avec lui. Cette tour est ainsi appelée parce qu'elle est au-dessous du niveau des remparts. Elle est découpée de six créneaux, peut-être plus modernes que le reste, et hérissée de trois gouttières. Dans ses interstices et dans les mâchicoulis croissent des touffes de pariétaire, de sabline maritime, de ravenelle, d'orpin qui parent et égaient la monotonie de ces murailles. Cette tour fut aussi un jour celle de la liberté. Un détenu politique, Colombat, ayant percé le sol de sa prison avec un clou, trouvé dans l'incendie du château, après mille périls, parvint jusqu'aux remparts, descendit par cette tour basse, en fixant une corde a la poulie qui servait à hisser des fardeaux, et passa à l'étranger.
Entre cette tour et la suivante, on voit, dans le mur, une niche cintrée, aux rebords saillants, d'une physionomie ancienne. La était ce symbole hardi qu'on trouve aujourd'hui dans la première cour d'entrée, près des canons, un lion en granit posant fièrement sa griffe sur un écusson." [4]
" Tour Basse : La tour Basse fut jusqu'au 15e siècle l'une des défenses principales (avec la tour Cholet) de la porte proche donnant accès à la ville. Connue également sous le nom de tour Barbette, elle fut reconstruite au 17e siècle. » [2]
« La tour Basse et l’ancien bastion
La tour Basse a été construite en 1732 à l’emplacement d’un ancien bastion édifié en 1493 et détruit par l’action des courants marins à la fin du 17e s. Cependant, des vestiges de cet ancien ouvrage sont conservés sur la tour Basse : portion du mur de refend du bastion réemployé dans l’élévation sud de la tour ; mur gouttereau nord du bastion conservé derrière le mur de la tour. L’emplacement de l’ancien mur gouttereau sud est également identifiable sur l’élévation de la courtine reliant la tour Basse à la tour de la Liberté, grâce aux reprises de parement. Ces observations associées aux traces de maçonnerie relevées au niveau de la grève permettent de restituer une tour bastionnée à deux nefs dont les dimensions sont assez proches de celles du Bastillon de la tour Boucle construite en 1481. » [7]
La tour dite Demi-Lune [n°10 du plan]
"La tour dite Demi-Lune, ou tour de la Reine, ou, selon Max. Raoul, tour Battillon de l'est, est la moins saillante de toutes ; mais elle se développe à l'intérieur où elle est vide, et forme une large esplanade sur un arc plat très-hardi. Elle se distingue encore par l'absence de créneaux et de meurtrières. Une poterne, dite de l'est, avait été ménagée dans son flanc. Un de ses noms, son peu de saillie, l'absence de créneaux et de visées, son petit diamètre autorisent a croire que cette tour n'est pas ancienne. Toutefois, dans ces remparts, le vieux et le neuf se marient comme dans une armure plusieurs fois forgée." [4]
La tour Boucle [n°11 du plan]
La tour Boucle tire, dit-on, son nom des anneaux de fer scellés dans ses pierres, qui servaient à amarrer des barques, anneaux dont on voit encore les traces. Elle a une physionomie toute a elle : c'est la forme angulaire du bastion moderne. Son appareil et ses dimensions servent encore à la caractériser. Son coin effilé semble destiné a fendre les vagues de la mer ou les vagues des assaillants. Vauban a bâti cette défense avancée, sur laquelle semble veiller une guérite polygonale, qui regarde du côté de l'est. Elle mérite d'autant plus le nom de sentinelle avancée qu'outre sa saillie considérable, elle laisse derrière elle les anciens remparts. Une nouvelle ligne d'enceinte s'est raccordée a son flanc, en avant de l'ancienne, qu'on reconnaît encore, robuste, quoique meurtrie, et elle s'est raccordée avec l'autre au-dessus de la fontaine Saint-Symphorien, à l'aide de vieilles pierres et de vieux encorbellements. Les mâchicoulis portent une couronne de larges créneaux qui domine la vigie polygonale. C'est sur la tour Boucle que se dirigeait la ligne du canal du Couesnon. et ce fleuve devait s'unir là aux deux autres rivières, la Sélune et la Sée.
Dans une de ces tours s'ouvrait a l'extérieur une porte, dite Porte-Robert, peut-être de Robert du Mont, le plus grand de tous les abbés de ce monastère. Elle conduisait, dit on, à une avenue de la légendaire forêt de Sciscy on Quokelunde :
" Dessous Avranches vers Bretaigne
Qui tous tems fu terre grifaine
Ert la forest de Quokelunde
Dunt grant parole est par le munde
Ceu qui or est mer et areine
En icels tems ert forest pleine "Au-delà de la tour Boucle est la fontaine de Saint-Symphorien , " très-guérissable aux yeux. " C'est sans doute auprès qu'était cette antique chapelle de Saint-Symphorien, dont parle D. Le Roy en même temps que de la chapelle Saint-Étienne : " Deux dévots hermites avoient en icelle forêt fait et construit deux petites oratoires, l'une en l'honneur de Saint Estienne, p. martyre, et l'autre en l'honneur de Saint Symphorien, lesquelles ont été long-temps debout. " A partir de cette source, qui suinte dans le rempart, le mur suit le mouvement d'ascension du roc, dont les anfractuosités abritent une fraîche crucifère, le cranson danois, et la ligne brisée des mâchicoulis court et monte par saccades, comme un gigantesque escalier renversé, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au tournant du roc où elle saisit la tour la plus rapprochée du monastère." [4]
« Tour Boucle : La tour Boucle est un gros ouvrage à quatre pans s'avançant tel un éperon sur le sable des grèves. Vauban aurait pu en être le concepteur, car par sa forme, elle ressemble aux constructions que le génial architecte fera bâtir un siècle plus tard. Cette tour qui menaçait ruine de toutes parts à été entièrement restaurée en 1996. » [2]
Tour du Nord ou tour Marilland [n°12 du plan]
"Cette tour, d'une noble simplicité, hardiment posée sur son promontoire d'âpres rochers, d'une couleur et d'un caractère antiques, est la plus belle et la plus vieille pièce de l'enceinte extérieure.
Elle s'appelle tour du Nord ou tour Marilland : elle est évidemment antérieure aux fortifications de Robert Jolivet, et semble appartenir au 13e siècle. Elle est ronde, élancée, évasée a la base, avec des balistaires rondes surmontées d'une fente, le trou du projectile et la visée du tireur. C'est sans doute un reste de ces fortifications dont l'abbé Jourdain borda le pied du roc en 1210. Derrière ces remparts, assez modernes, est la ligne ancienne, sur laquelle on voit des mâchicoulis mutilés et la maison du gouverneur, placée a l'avant-poste du péril.
Il nous semble que c'est là, à la porte du château, que durent se porter les flots des assaillants dans les sièges du Mont Saint-Michel, et la vue de cette belle tour nous fait rêver à tous les ennemis et à tous les assauts qui sont venus se briser à ses pieds. C'est la surtout que nous voyons se ruer les vingt mille Anglais de lord Scale, dans le grand assaut de 1427 ; un monde d'ennemis en bas, et quelques centaines de défenseurs en haut. Parmi eux est un moine qui observe avec anxiété la bataille. prie, et s'écrie : " Quel spectacle! voilà que sur la brèche on combat corps a corps. dieu des aimées, défendez vos pauvres serviteurs. Notre gouverneur est entouré d'ennemis ; il se dégage et monte sur le troisième bastion ; il renverse tout ce qui lui résiste, et arrache les enseignes ennemies. L'épée de G. de Verdun vole en éclats ; il s'arme d'une hache et porte des coups terribles. Avec quel courage aussi cet homme, couvert d'armes rouges, fait ranger au pied des murailles les troupes anglaises ! L'épée haute et le visage découvert, il les anime et les ramène au combat. On précipite sur eux des pierres, des poutres, des rochers. Saint-Michel combat pour nous. Les ennemis sont repoussés ! " [4]
« Tour du Nord : Datant du 13e siècle, cette tour élevée sur un éperon rocheux, est très représentative du style défensif en vigueur lors de sa construction : le plus haut possible, tel semblait être le mot d'ordre. L'utilisation du canon rendra ce genre de défense dangereux et par la suite au Mont ne seront plus construites que des tours basses et trapues. » [2]
"Le rempart monte encore et dessinant de larges paliers, et laissant dans un angle un tourillon encorbellé, saisit la Merveille a l'aide d'une dernière tour, appelée Liaudine ou Claudine, [n°14 du plan] dont les brèches, faites peut-être par les boulets, ressemblent a des trèfles ou des quatrefeuilles qui ajourent sa couronne. Cette tour, plus apparente à l'intérieur, bosselle légèrement le mur de l'escalier qui conduit au château. Devant elle sont la place Claudine et le jardin de la Claudine. « situés , dit le Terrier, dans l'ancien degré à monter de la ville au chasteau. » Sous la Claudine se trouve une allée qui conduit à une porte ouverte sur les rochers.
Le roc inaccessible interrompt l'enceinte extérieure, ou plutôt elle se relie aux murs du château-abbaye, qui est tout art au-dedans, toute force au-dehors. Mais la Merveille associe ces deux caractères. C'est une muraille de deux cent trente pieds de longueur, de plus de cent de hauteur absolue, et de deux cents d'élévation sur la grève, flanquée de vingt contreforts, ajourée de baies variées, et sobrement fleurie à son sommet d'une ligne d'arcades à tête moresque. C'est un mur d'un essor prodigieux qui s'élance de sa base de rocs et d'arbustes, posés sur la grève blanche, vert et sombre dans les angles de ses reliefs, doré de lichens sur leur dos : ce qu'un observateur artiste a appelé : " un gigantesque autel de bronze et d'or sur un parvis d'argent, " image splendide et vraie, qui serait complète s'il n'eût oublié les degrés d'émeraude.
La tour des Corbeaux ou tour du Réfectoire
A l'angle du pignon oriental de la Merveille, se dresse avec grâce et hardiesse une tourelle au fût brodé, au toit élancé, la plus fine et la plus svelte des tourelles du Mont Saint-Michel, semblable a une grande lanterne des morts ou a une énorme bélemnite. Cette tourelle, dont le fût est uni au tourillon par une arcature, sert d'escalier et d'observatoire ; elle reçoit dans les manuscrits du Mont le nom de Tour-des-Corbeaux ou de Tour-du-Réfectoire. La base a été grossièrement refaite par des mains modernes ; le haut est l'œuvre de l'abbé Pierre Le Roy, et date de 1391." [4]
« Tour des Corbins : Située à l'angle sud-est de la Merveille, la tour des Corbins, de forme octogonale, renferme un escalier faisant communiquer entre elles la salle de l'aumônerie, réservée aux pauvres, la salle des Hôtes, réservée aux seigneurs et autres hôtes de marque, enfin le réfectoire réservé aux religieux. » [2]
« Le Châtelet [n°15 du plan] :
L'unique entrée de l'abbaye et défendue par le châtelet construit durant l'abbatiat de Pierre Le Roy vers la fin du 14e siècle. Entre les deux tours cylindrique du châtelet, un passage cintré permet de s'engager dans un sombre escalier portant, non sans raison, le surnom de "Gouffre".
La Barbacane du Châtelet :
La porte de la Barbacane surmonté d'un chemin de ronde crénelé dominant l'escalier, la tour Claudine, les deux tours rondes du Châtelet posées en encorbellement composent le système défensif de l'entrée de l'abbaye. système défensif si ingénieux que durant toutes les guerres que connut le Mont Saint-Michel il ne fut jamais franchi par aucun assaillant. » [2]
Sources :
[1] D'après Wikimédia.
[2] extrait de http://www.le-mont-saint-michel.org/
[3] extrait de http://www.ot-montsaintmichel.com/fr/visite-mont-saint-michel.htm
[4] extrait de : Mont Saint-Michel, monumental et historique par Édouard Le Héricher 1846. » http://patrimoine-de-france.com/manche/le-mont-st-michel/remparts-enceinte-de-la-ville-et-ses-dependances-54.php
[5] extrait de http://www.images-archeologie.fr/Accueil/Recherche/p-13-lg0-notice-REPORTAGE-L-Inrap-degage-la-tour-Denis-au-pied-des-remparts-du-Mont-Saint-Michel-.htm?¬ice_id=4915 Auteur du document © Denis Gliksman, Inrap Archéologue responsable d'opération : François Delahaye ; Année de création 2011
[6] extrait de http://blog.bouygues-construction.com/en-direct-des-chantiers/decouvertes-archeologiques-au-mont-saint-michel/
[7] extrait de https://adlfi.revues.org/16746
Bonnes pages :
http://www.infobretagne.com/mont-saint-michel.htm
http://www.le-mont-saint-michel.org/somm.htm
Plans ci-dessus extraits du site : http://www.infobretagne.com/mont-saint-michel.htm
Ci-dessus, le Mont-St-Michel par C. Merian, Frankfurt, 1657
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