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LES REMPARTS DE MALMAINS (Calvados)
" La motte castrale du château de Malmain dit aussi château de Malmain ou aussi château de Malesmains est un ancien château à motte situé sur la commune de Saint-Benoît-d'Hébertot, dans le département du Calvados, région Normandie.
Le château est situé dans la commune de Saint-Benoît-d'Hébertot, lieu-dit les Murailles. " [1]
Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1927 : tableau d'assemblage de la commune de Saint-Benoît-d'Hébertot, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/
" Motte castrale des Murailles, dite de Malmains. Les ruines de cette motte féodale sont situées entre la ferme de Grieux et Trianon, dans la forêt de Touques. Cette édifice médiévale est située dans la propriété d'une société privée. " [2]
" Trois fiefs se trouvaient sur le territoire actuel de la commune. Jean sans Terre est peut-être venu dans le château lors de déplacements vers sa résidence de Bonneville-sur-Touques. " [1]
Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail : l'emplacement de la motte se trouve en bas à gauche (cad. A 260)
" Il y a sur le territoire de Vieux-Bourg des ruines féodales que l’on dit importantes. On parle même de souterrains. Selon Monsieur Labutte, elles furent la résidence des seigneurs de la famille Malmanis. " [3]
Plan de situation des ruines du château de Malmains ou Malesmains ; blason (supposé) de la famille de Malesmains extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6000464&desc=de_malesmains_normandie
La famille de Malesmains :
" Malesmains. Une famille de Malesmains figure avec distinction dans les annales de la Normandie. Elle paraît originaire du château de Malesmains, arrondissement de Pont-l'Evêque. Il est probable qu'elle donna son nom au fief qui nous occupe et qu'elle posséda. On voit, par d'anciens titres, que renouvellent des lettres données en 1452 par Guillaume d'Harcourt, souverain maître et général réformateur des eaux et forêts du roi, que Nicolas de Malesmains avait droit de prendre, chacun an, quatre cerfs et quatre porcs ou truies dans la forêt de Brotonne... Il est bien présumable que c'était au droit de son fief de Malesmains. Ce Nicolas de Malesmains vivait vers 1295. Il avait épousé Yolette de Fréauville. Sa deuxième fille, Jeanne, se maria à Georges de Clère, seigneur de Bosgouet, veuf de Marguerite de la Heuze. Elle lui porta sans doute le fief de Malesmains, sa sœur Isabelle ayant transmis la terre de Berreville en Caux à la maison d'Esneval. Au commencement du dix-septième siècle,Gaspard du Fay acquit le fief de Malesmains, possédé par M. Charles lors de la révolution. " [4]
" Le nom de Malesmains semble dériver de l’expression ambigüe Maliis manibus. Le sens du nom reste encore équivoque. Il pouvait originellement souligner l’efficacité et la dangerosité des coups portés par le seigneur au combat. Certains auteurs ont aussi proposé que le fondateur de la maison ait pu être gaucher. (...)
Blason (supposé) de la famille de Malesmains extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6000464&desc=de_malesmains_normandie
La famille de Malesmains se distingue clairement dès le 11e siècle dans les sources écrites. Il est certain qu’un Jean de Malesmains a suivi le duc Guillaume lors de sa conquête de l’Angleterre, dès 1066, donnant ainsi naissance à la branche anglaise de la famille. Certains de ses membres portent également trois mains gauches posées 2 et 1 en pal, mais leurs activités sont exclusivement centrées dans les îles anglo-saxonnes et notamment dans le Kent, où plusieurs lieux situés dans leurs fiefs portent encore leur nom. Un « John » et un « Henry Malmains » furent shérifs du Kent au cours des 13e et 14e siècles.
La présence des Malesmains de Normandie est encore visible de nos jours. Leur branche reste essentiellement connue pour son château, aujourd’hui en ruines, situé sur la commune de Saint-Benoît-d’Hébertot (Calvados, canton de Pont-l’Évêque). Ce bâtiment fut fortifié par le roi d’Angleterre Jean sans Terre en 1203, lors de son dernier séjour en Normandie. Une autre ligne fortifiée est située près du château, et comprend une chapelle qui était encore appelée « Malmain » au 18e siècle. Cette chapelle du 13e siècle fut (entre autres) échangée au roi Philippe III le Hardi en juillet 1281 par un Nicolas de Malesmains (sans doute le père du possesseur de la matrice équestre) contre plusieurs autres terres. Parmi ces biens reçus par les Malesmains en 1281 figurent des terres situées à Bosgouet (Eure, canton de Routot), commune comprenant un bois dans lequel une table préhistorique est encore de nos jours appelée « pierre Malemain ».
La renommée de ce nom tient également au fait que selon beaucoup d’auteurs, la mère de Bertrand du Guesclin se nommait Jeanne de Malesmains. " [5]
Description :
Arcisse de Caumont, 1862 :
Ci-dessus, dessin de Bouet extrait de la Statistique monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont : illustrant l'article ci-dessous.
" Château de Malesmains. — Il y a, sur le territoire du Vieuxbourg, des ruines féodales importantes. Les murs de ce château, couverts de lierre, défendent une enceinte entourée de fossés : j'en donne une esquisse d'après un dessin de M. Bouet. Ces murs renfermaient des poutres couchées et incrustées dans la maçonnerie ; j'ai cité plusieurs faits de ce genre dans mon Histoire de l'architecture militaire, et j'ai dit que ces poutres avaient probablement pour but d'empêcher les dislocations, en reliant par de grandes traverses ces murs épais, pour la solidité et la durée desquels on n'avait à craindre que l'affaissement du sol et les fissures qui pouvaient en être la suite. " [6]
Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1927, A2, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/
Monographie de Marie Robert, 1885 :
" Le château de Malmains : arrivés sur la lisière de la futaie, nous apercevons au dessus du vallon, à un côté, les restes du château de Malmains ; ces ruines indiquent une ancienne forteresse ; la façade devait avoir de 30 à 40 mètres de longueur, les murs étaient d'une épaisseur considérable, il en reste encore un peu de 7 mètres d'élévation. Il n'a pas dû être employé beaucoup de pierres de taille à cette construction ; on s'est servi de petits cailloux qu'on a dû trouver à l'endroit même et l'on a composé une sorte de béton qui a acquis une solidité à l'épreuve des siècles. Au-delà du ruisseau qui coule au bas de l'imminence où se trouve la forteresse, on remarque, sur le côté opposé, et à l'entrée de la forêt, les traces d'un vaste retranchement ; on dit qu'autrefois, il y avait au centre de ce camp retranché une chapelle qu'on appelait la chapelle de Malmains. Les ruines de Malmains font partie de la propriété ayant appartenu à Monsieur Sandret de Trianon tandis que la chapelle aurait appartenu à la paroisse de Vieux-Bourg. Aujourd'hui, l'emplacement de la chapelle et du camp retranché font partie du domaine de la forêt de Touques (singulière manière de l'appeler, puisque ce territoire est sur la commune et paroisse de Saint-Gatien). Il paraît que dans son expédition d'Angleterre, le duc de Normandie était accompagné d'un seigneur de Malmains, et l'on dit qu'il existe encore des seigneurs de ce nom dans la Picardie. Une notice dont nous ne pouvons vérifier la valeur historique et dont nous ne connaissons point l'auteur dit que Jean sans Terre fit bâtir en 1202 un château à Trianon ; or la maison qu'on appelle aujourd'hui le château n'est point un château, mais un simple édifice en bois, sans cachet architectural ; la seule ruine qu'on remarque dans le propriété de Trianon est la ruine de Malmains.
N'est-il pas permis de conclure que le château de Jean sans Terre est le château de Malmains ; on aura pu d'abord l'appeler le château de Trianon, puis le château de Malmains, ou bien simultanément de ces deux noms ; il s'ensuivrait que dans ces trois métairies (car Trianon signifie trois métairies), possédées par Jean sans Terre, il y avait un endroit appelé Malmains, où il aurait fait construire son château de Trianon. Quoiqu'il en soit, ce mot de Malmains, qui est d'origine latine dénote une haute antiquité, et comme l'étymologie n'est pas fort honorable, il est à croire que l'on aurait répandu cette dénomination, quelque peu sauvage, de seigneur de Malmains, ce qui expliquerait pourquoi la famille de Sandret, qui a possédé cette ruine pendant des siècles, a préféré le nom mieux sonnant de Trianon.
Nous lisons dans un ouvrage inachevé, intitulé « Notices sur diverses localités du département du Calvados », par Monsieur Guilmeth, ouvrage imprimé à Rouen, chez Berdalle de Lapommeraye, que Jean sans Terre vint le 15 mars 1203 de Vire et La Lande Patry à Bonneville sur Touques et à Trianon, près de Saint-Benoît d'Hébertot, et le 12 septembre suivant, qu'il partit de Saint-Benoît pour se rendre à Falaise.
Certaines traditions locales affirment qu'il existe un souterrain, partant des ruines de Malmains et par lequel Jean sans Terre se rendait de là à son château de Bonneville sur Touques ; nous n'avons pu constater le fait. Toutefois, Madame de Carrière le disait également ; en avait-elle la preuve par ses archives qui étaient en sa possession ? Nous ne savons. Toutefois, les archives de Trianon, lors de la vente du château en 1882, sont devenues la propriété personnelle de Maître Lecourt, notaire à Deauville.
La propriété de Trianon a des sources en abondance ; leur réunion forme un ruisseau qui porte le nom de la propriété et s'unit en amont des ruines au ruisseau de Grieux, pour se déverser dans celui de la Vigne, que nous avons dit faire limite entre Saint-Benoît et Vieux-Bourg. " [7]Protection
" Motte féodale (cad. A 260) : classement par arrêté du 26 septembre 1979 " [8]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de https://fr.geneawiki.com/index.php/14563_-_Saint-Beno%C3%AEt-d%27H%C3%A9bertot
[3] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=8360
[4] Extrait de l'Essai historique, archéologique et statistique sur l'arrondissement de Pont-Audemer (Eure) par Alfred Canel chez Vimont, 1834 https://books.google.fr/books?id=-QlBAAAAYAAJ&dq=Malesmain+famille&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
[5] Extrait de Mauvaises mains, sinistres sires. La matrice du sceau équestre de Nicolas de Malesmains par Guilhem Dorandeu - Association Les Annales de Normandie 2015/2 65e année, pages 127 à 137 https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Malesmains
[6] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, Volume 4 par Arcisse de Caumont - Derache, 1862 https://books.google.fr/books?id=e8kDAAAAYAAJ&pg=PA353&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false
[7] Extrait d'une monographie communale par Marie Robert, institutrice à St-Benoit d'Hébertot, novembre 1885. Archives du Calvados https://archives.calvados.fr/ark:/52329/tm53dp7qzcx1/70effd5d-634e-4e6e-b5ef-f86faa593e9c ou https://fr.geneawiki.com/index.php/14563_-_Saint-Beno%C3%AEt-d%27H%C3%A9bertot ou http://st.benoit.free.fr/histoire/monographie.html
[8] Extrait de https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00111659
Bonnes pages :
Revue du Pays d'Auge - Histoire - IV – Ruines https://www.lepaysdauge.org/wiki/histoire/hebertot/iv-%e2%80%93-ruines.html
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