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Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://monumentum.fr/manoir-cour-pa61000061.html ; au centre, une photo extraite de https://twitter.com/flanerie_art/status/1235641046303944705 ; à droite, une photo extraite de https://twitter.com/flanerie_art/status/1235641046303944705
" Le manoir de la Cour est une demeure du 15e siècle et 17e siècle du département de l'Orne, inscrite au titre des monuments historiques en 2011. Réputé dans la région du Houlme, le manoir est un exemple intéressant de manoir du 15e siècle. " [1]
Localisation
" Le manoir de la Cour est situé sur le territoire de l'ancienne commune de Sainte-Croix-sur-Orne, dans le département de l'Orne, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Putanges-le-Lac. Il est situé au lieu-dit la Cour de Sainte-Croix, à proximité de l'église. " [1]
Plan de situation du manoir de la Cour de Sainte-Croix-sur-Orne ; blason de la famille Osmont de Bray extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=7428515&desc=osmont_sainte_croix_sur_orne_d_apres_l_armorial
Histoire
" L'édifice dans sa forme actuelle est daté de la deuxième moitié du 15e siècle et du 17e siècle. Les bâtisseurs de l'édifice sont la famille Osmont de Bray, et le bien passe dans les possessions de deux familles seigneurs de Putanges.
Le manoir est agrandi vers 1660-1690. Au début du 19e siècle, la propriété est scindée en deux et des modifications ont eu lieu dans le même siècle. " [1]
Ci-dessus, de gauche à droite, blason de la famille Osmont extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=7428515&desc=osmont_sainte_croix_sur_orne_d_apres_l_armorial ; blason de la famille des Rotours dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Rotours ; blason de la famille de Morel (?) par Gilloudifs.
" Situé à proximité immédiate de l’église paroissiale du village, sur les anciennes terres des Sainte Croix, le manoir actuel a été construit au 15e siècle par les Osmont de Bray ; en atteste la présence des armes de cette famille dans un cartouche de granit sculpté au-dessus de la porte d’entrée du manoir. Passé au fil du temps et des mariages entre les mains de plusieurs familles, notamment les Rotours et les Morrel, seigneurs de Putanges, le manoir est agrandi dans la seconde moitié du 17e siècle, vers 1660-1690 si l’on en croit les dates portées sur certains linteaux. La propriété est par la suite divisée en deux. La date n’est pas connue avec exactitude, mais cette partition est réalisée au moins depuis les premières décennies du 19e siècle puisqu’elle apparait sur le cadastre napoléonien. Quelques années plus tard, un retour en équerre le long des douves donne au manoir sa physionomie définitive. " [2]
Description
" Le matériau de construction utilisé dans l'édifice est le granit.
La façade sud de l'édifice, qui possède deux niveaux, comporte deux poivrières et les douves. Les tours sont peut-être le résultat d'un archaïsme volontaire, car les charpentes n'ont pas été étudiées par dendrochronologie.
Les communs sont bâtis de façon soignée.
Un cartouche au-dessus de la porte d'entrée porte le blason de la famille Osmont de Bray. La porte principale et le fronton de la lucarne centrale sont très finement sculptés. L'aile ouest comporte une fenêtre à croisée. " [1]
Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de http://tourisme.aidewindows.net/orne/sainte-croix-sur-orne.htm#eglise ; au centre, « Le logis de la Cour » à Sainte-Croix-sur-Orne (Photo Jeannine Rouch © Patrimoine Normand) https://www.patrimoine-normand.com/article-144626-manoir-de-la-cour-sainte-croix-.html
" Organisé autour d’une cour de ferme séparée en deux par une haie, l’ensemble comprend le logis et des communs anciens de belle facture. Bordé sur la façade méridionale par une partie des douves originelles et flanqué de deux poivrières, le logis se présente comme un bâtiment rectangulaire à deux niveaux coiffé d’une couverture en tuile à quatre pans. Les deux souches de cheminées monumentales qui surgissent de la toiture permettent de délimiter le volume du manoir du 15e siècle, celle qui est décorée de boules de noblesse indiquant l’ancien mur pignon. Le manoir est agrandi au 17e siècle et les circulations intérieures entièrement revues. Certains éléments de décoration du manoir, notamment la porte principale et le fronton de la lucarne centrale daté du 17e siècle, possède une finesse rare. " [2]
" Le logis actuel du manoir de la Cour a été élevé au 15e siècle et remanié au 17e siècle avec l'agrandissement à l'ouest du logis et la restructuration des circulations intérieures (escalier). Le corps principal est implanté entre cour d'exploitation au nord et douve en forme de L. L'élévation sur douve montre deux tourelles à toit en poivrière bornant probablement la construction originelle du 15e siècle. Le logis a conservé la plupart de ses anciennes cheminées. " [3]
" Le manoir de la Cour conserve deux vestiges de ses châssis de fenêtres du 17e siècle. Le premier est très lacunaire et ne comporte qu'un montant de bâti dormant, un vantail vitré et un volet. Il conserve cependant en grande partie sa serrurerie d'origine et ses éléments, sans doute peu exposés aux intempéries, sont encore bien lisibles. Le second est une grande croisée quelque peu remaniée et plus altérée. Elle a perdu ses volets du bas et la totalité de sa serrurerie. En outre, ses vantaux vitrés inférieurs ont été refaits ainsi qu'une partie de son bâti dormant. Il faut également préciser que nous n'avons pas pu l'ouvrir pour en faire un relevé précis, ses différents bâtis ayant été vissés les uns sur les autres après l'élimination de sa serrurerie. L'ensemble de ces ouvrages nous permettra cependant d'avoir une vision assez précise des châssis de cette campagne de travaux et d'approcher sa période de réalisation. " [4]
Ci-dessus : à gauche, http://tourisme.aidewindows.net/orne/sainte-croix-sur-orne.htm#eglise ; au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1828, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.
Protection
" Les façades et toitures du logis, ainsi que l'ensemble des cheminées et les deux pièces à feu du rez-de-chaussée, la grange en totalité, le système hydraulique en totalité, y compris le fossé en eau avec ses rives et le pont qui le franchit (cad. A 134, lieudit La Douve, 135, lieudit la Cour de Sainte-Croix) : inscription par arrêté du 28 décembre 2011. " [3]
À proximité :
" L’église cernée par son petit cimetière a connu différentes transformations au fil des ans. L’une d’elle fut malencontreuse, car elle a compromis la solidité de l’édifice. Après une interdiction provisoire, l’église fut rebâtie au 19e siècle. Le maître-autel daté de 1745 a été repeint en 1920. On remarque quelques belles statues, en particulier une Vierge couronnée de lys, un grand manteau à plis ramené devant elle. " [5]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-orne-manoir-a-sainte-croix-manoir-de-la-cour.html
[3] Extrait de https://monumentum.fr/manoir-cour-pa61000061.html
[4] Extrait de http://www.chassis-fenetres.info/ste-croix-sur-orne_1.html
[5] Extrait de http://www.cc-valdorne.fr/communes/ste-croix-sur-orne.html
Bonnes pages :
O file:///C:/Users/Gilles/AppData/Local/Temp/MH2011web.pdf
O Ci-dessous, pages extraites du PDF « Monuments historiques protégés en Basse-Normandie en 2011 et 2012 », une publication électronique de la direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie - DRAC de Basse-Normandie, 13 bis rue Saint-Ouen 14052 Caen cedex 4 www.basse-normandie.culture.gouv.fr
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Ci-dessus, une photo extraite du site Google Earth.
Le manoir de La Feuillie-en-Lyons
" Il provient du nom latin " Foliosa, folegi " en 1290, puis de " La Feuilliée ", utilisé jusqu'au 18e siècle, qui signifiait " habitation sous les feuilles ", donc faisant référence aux hêtres et aux chênes.
Haut lieu de chasse au temps des ducs de Normandie. Au 13e siècle, le hameau naissant ne comptait sans doute que de tels abris destinés aux chasseurs de la Forêt de Lyons. (...) "
" Richard sans Peur chassait à Richebourg, il vit un jour un sanglier blanc comme neige. Ainsi, Philippe Le Bel aurait édifié La Feuillie comme un grand rendez-vous de chasse sous le nom de Malte Brune. " [1]
Ci-dessus, une photo extraite de https://lafeuillie76.pagesperso-orange.fr/tourisme.html
La Feuillie :
" Période normande. — Duplessis et M. Guilmeth placent dans un hameau voisin de La Feuillie, et appelé Matebrune, le célèbre château de Mateputeriam, construit en 1119 par le roi Henri-Beauclerc. M. de la Mairie et plusieurs autres contestent cette application, et croient avec raison que le fameux château a été construit au Vieux-Rouen, dans le voisinage d’Aumale. La raison qu’ils en donnent, c’est que cette forteresse était surtout dirigée contre Havoise, épouse d’Etienne, comte d’Aumale, partisan ou ami de Guillaume Cliton. Cette raison paraît fondée. "
Ilad. Vales.,« NotitiaGalliarum, » verbo « Mateputenara. »
Duplessis, « Desc. géogr. et hist. de la llaute-Norm., »
t. h, p. 212, 541 et 641.
Guilmeth, « Desc. géogr., etc., des arr., » t. m, p. 239.
P. de la Mairie, « Recherch. hist., archéol. et biogr. sur
le Bray normand et le Bray picard, » t. il, p. 25, 170. " [3]Ci-dessus, plan de situation des vestiges du château de Richebourg à La Feuillie. Séjour de Philippe le Bel : blason de la famille royale de France par Gilloudifs
" Les rois capétiens qui réinvestissent la forêt de Lyons dès 1202 ne chercheront pas à reconstruire le château (de Beauvoir). S'ils séjournent régulièrement en forêt de Lyons pour chasser, ils préfèrent disposer dans ce secteur de la forêt de résidences plus modernes et confortables en faisant édifier dans le courant du 13e siècle deux manoirs royaux destinés à remplacer Beauvoir : La Feuillie et Bellozanne à proximité immédiate de l'abbaye (de Bellozane). (...)
1289 : première mention du manoir royal de La Feuillie-en-Lyons fréquemment utilisé par Philippe le Bel et ses enfants... " [2]
" Philippe le Bel construit, en 1293, un manoir royal et une chapelle. Le manoir fut fréquenté par Henri Ier d'Angleterre, Philippe le Bel, Louis X et Philippe V le Long. " [1]
Plan ci-dessus extrait de http://beauvoir.avenir.free.fr/FR/Beauvoir_en_Lyons.php
" ... (Philippe le Bel) Il y séjourna 27 fois (séjours attestés) pendant son règne (1286-1314). Il y a fait installer l'un des tout premiers haras du royaume. Il était déjà détruit en 1541.
Ci-dessus, de gauche à droite : blason de la famille royale de France par Gilloudifs ; blason de la Seine Maritime extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_d%C3%A9partement_fr_Seine-Maritime.svg ; blason de la commune de La Feuillie, d'azur à la silhouette de village d’argent planté d’arbre de sinople, l’église au centre avec un long clocher accosté à dextre d’une tête de cerf contournée et à senestre d’un casque à nasal, taré de profil, soutenu d’une épée basse, le tout d’argent au chef aussi de sinople soutenu d’un filet d’or extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_ville_fr_Feuillie_(76).svg
1560 : Charles IX remplace le manoir et le remplace par le château de Richebourg, dont le pavillon de chasse est démoli en 1826. Il en reste aujourd'hui le porche d'entrée, une tour de guet et un bâtiment de ferme. " [2]
... d'où je suppose que le manoir de Philippe le Bel se trouvait sur le même emplacement que le château de Richebourg également disparu ?... [NdB]
Ci-dessus : à gauche plan extrait du cadastre napoléonien du début du 19ème siècle, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/ ; au centre, une photo extraite du site Géoportail ; à droite, une photo extraite de Google Earth.
À proximité
" Église : La première chapelle construite par Philippe le Bel, fut remplacée par l'église Saint-Eustache. Érigée en église paroissiale par la reine Blanche d'Évreux aux 14e siècle. Deux chapelles furent ajoutées à la Renaissance, donnant une structure particulière à l'église : une croix à double traverse.
Sur des arcs romans, les plus anciens et les plus grands, des moulures sculptées de marguerite à droite et de coquille Saint-Jacques à gauche. Elle renferme aussi des boiseries sculptées : stalles, lambris, confessionnaux, chaire, fonts baptismaux et bancs à coulisse et de magnifiques vitraux.
Construit en 1560, le clocher est considéré comme le clocher d'église couvert en ardoises le plus haut de France avec ses 54 m de hauteur. Aujourd'hui dans la nef, un platelage a dû être édifié à cause des malheurs du clocher (inclinaison, effondrement...). " [1]
Sources :
[1] Extrait de https://www.tourismedes4rivieresenbray.com/nos-communes/la-feuillie/
[2] Extrait de Wikipédia
[3] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.387 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22
Bonnes pages
O Supplément aux recherches historiques sur la ville de Gournay-en-Bray par N.-R. Potin de la mairie - Vve Folloppe, 1844 - 534 pages https://books.google.fr/books?pg=RA1-PA28&lpg=RA1-PA28&dq=%22Mateputain%22&sig=ACfU3U1_bHSJyWedvaqhU9j03TvOHziBIg&id=6ez-bWaHpFQC&hl=fr&ots=9glrC4aGnk&output=text
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On trouve à Mainneville le " château d'Enguerrand de Marigny ; château du 14e siècle remanié au 16e - 17e siècle et au 18e siècle. Il a conservé son parc à gibier. " [1]
Les sept villes de Bleu
" Depuis le 12ème siècle, et, par un acte officiel, depuis 1302, sous le règne de Philippe le Bel, les habitants de sept villages (Mainneville, Hébécourt, Sancourt, Heudicourt, St-Denis-le-Ferment, Thierceville et Amécourt) avaient, moyennant une rente, la jouissance des forêts et des pâturages de leur territoire. Jusqu’à la révolution ce privilège fut à l’origine de nombreux conflits avec les seigneurs, l’administration des Eaux et Forêts et même avec la royauté. Pourquoi ce territoire porte-t-il la qualification de bleu ? La réponse la plus souvent admise ferait intervenir une origine latine, et bleu serait dérivé du mot latin ablutus qui signifie humide. Autres hypothèses : le mot blau signifiant maraudeurs en langage local, la teinture bleue au pastel, teinture de guerre qui enduisait le corps des anciens habitants du Vexin, ou, plus simplement, un renvoi à la couleur bleue du blason du roi pour une forêt royale. Quoiqu’il en soit, les Sept-Villes-de-Bleu jouissaient dans le royaume d’un statut tout à fait particulier. " [2]
" Mainneville est la capitale des villes de Bleu. Son premier seigneur, le sieur Geoffroy, compagnon de Guillaume le Bâtard, embarque pour l'Angleterre. Après la conquête, il reçoit pour prix de sa bravoure, la charge de connétable (chef des forces armées) et le fief de Mainneville. " [3]
" Il existait à Mainneville, où la famille de Marigny possédait des terres, un manoir construit par Philippe Auguste. Sur cet emplacement Enguerrand de Marigny, seigneur de Mainneville, fit construire un château où Philippe le Bel séjourna vraisemblablement lorsqu’il vint à Mainneville pour chasser dans le Vexin en août et septembre 1314. " [2]
Plan de situation du château de Mainneville ; blason d'Enguerrand de Marigny, de gueules a 2 fasces d'or, extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6896424&desc=marigny_enguerrand_fieffee_a_lyons_e
" Parvenu au pouvoir, Enguerrand avait, avec l'aide du roi, acquis dans le Vexin normand, son pays d'origine, de vastes domaines et construit les deux manoirs de Mainneville et du Plessis et l'église d'Écouis. Ces constructions se placent entre 1306 et 1313. Un acte de mars 1306 le désigne comme seigneur de Mainneville. En 1307, le roi l'autorise à clore de murs son parc de Mainneville. C'est alors qu'il dut construire ou renouveler le manoir de Mainneville dont la chapelle fut consacrée à saint Louis. Il semble que Philippe le Bel vint séjourner chez son ministre en août 1308. En cette même année, le roi lui fit une donation pour l'aider aux travaux qu'il effectuait au manoir du Plessis. " [4]
" La seigneurie, au milieu des bois, traversée par la Levrière, est attribuée plus tard au ministre de Philippe le Bel, Enguerran de Marigny qui remplace le manoir par un château.
Pour la chapelle, comme pour sa collégiale d'Ecouis, il commande des statues aux meilleurs sculpteurs de son temps. Deux, très belles, sont encore dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul. (La vierge à l'enfant du 14e siècle et la représentation du roi Louis lX de la même époque). " [Voir ci-après] [3]
Enguerrand de Marigny
" Ce Normand de très modeste origine naquit en 1260 tout près de là, à Lyons-la-Forêt. Écuyer d'Hugues de Bouville, l'un des conseillers de Philippe le Bel, Enguerrand était en 1298 pannetier dans la maison de la reine Jeanne à laquelle il dut sa prodigieuse élévation. Dans les dernières années du règne, il jouissait d'une autorité sans limite, était maître absolu du gouvernement des finances et possédait « tous les secrets du royaume ». On sait sa fin tragique après la mort de Philippe le Bel : un parti de grands personnages, à la tête duquel était Charles de Valois, frère du défunt roi, le mit en accusation. Jugé sans pouvoir présenter sa défense, il fut pendu au gibet de Montfaucon le 30 avril 1315. Plus tard, sa mémoire fut réhabilitée et son corps fut inhumé dans la collégiale d'Écouis qu'il avait édifiée et ornée de belles statues. " [4]
Ci-dessus, blason d'Enguerrand de Marigny, de gueules a 2 fasces d'or, extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6896424&desc=marigny_enguerrand_fieffee_a_lyons_e
" Ce fut du château de Mainneville, que partit le roi Jean, lorsqu'en 1356, il alla à Rouen surprendre et saisir Charles le Mauvais. Ce château fut rendu au roi d'Angleterre, en 1419, après la prise de Gisors. Celui qui existe est un bel édifice à tourelles, de la fin du 15e ou du commencement du 16e siècle. " [5]
" Le château fut partiellement détruit en 1419 par les Anglais qui occupèrent Gisors jusqu’en 1449, remanié en 1525 et ravagé par un incendie en 1535. De ce château ne restent actuellement que les tourelles du portail d’entrée car il fut encore agrandi et remanié aux 17e et 18e siècle. " [2]
" Ce domaine était au nombre de ceux que possédait Enguerrand de Marigny dans le Vexin, puis il passa dans la maison des Roncherolles*, ensuite dans celle des Dauvet : Pierre de Roncherolles, au 15e siècle, donna aux pauvres des communes de Mainneville, Longchamps et Mesnil-sous-Vienne, les rentes qui forment encore la dotation de leurs bureaux de bienfaisance. " [5]
* Les fiefs de Marigny à Dampierre-en-Bray, Écouis, Le Plessis à Touffreville, Mainneville, sont passés d'Enguerrand, légiste de Philippe IV le Bel, à sa fille Alix qui épouse Pierre de Fécamp = leur fille, Marie qui épouse Guillaume Ier de Gamaches = Guillaume II = Blanche de Gamaches qui épouse Jean sire de Châtillon-sur-Marne = Marguerite qui épouse Pierre III de Roncherolles. [NdB]
1. blason de la famille de Fécamp extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&desc=fecamp_blason&id=6305177&rubrique=blasons ; 2. blason de la famille de Gamaches par Gilloudifs ; 3. blason de la famille de Châtillon (sur-Marne) par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3744535 ; 4. blason de la famille de Rocherolles, d’argent, à deux faces de gueules, par Tretinville — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16406895 ; 5. blason de la famille d'Auvet ou Dauvet (?) par Twocats — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21164900
" Le 16 février 1711, le marquis Louis-Benoît Dauvet signa l'acte d'achat du château. Il avait épousé, le 1er octobre 1710, Marie Magon de La Gervesais, fille de Nicolas Magon, connétable de Saint-Malo. " [1]
Description
" En ce qui concerne le château, sur la façade du châtelet d'entrée, les deux tourelles engagées datent du 12e siècle. L'aile droite est en grande partie Renaissance. La Lévrière passe dans la propriété. " [3]
" Classé et privé, il séduit par ses tourelles, ses façades où le rouge des briques tranche en différents motifs sur un fond clair, sa galerie à arcades, ses jardins à la française et ses douves alimentées par la Lévrière. " [2]
" L'aspect de ce qui subsiste est agréable et pittoresque, et, dans l'étroite et fraîche vallée, au pied du coteau boisé, ces vieilles constructions complètent de la façon la plus heureuse un site enchanteur. Le manoir d'Enguerrand de Marigny avait, d'ailleurs, été reconstruit ou remanié plusieurs fois, et il n'en reste guère aujourd'hui que deux fragments : l'ancien portail d'entrée, encore flanqué de ses deux tours, et, dans la basse cour, une cave fort bien conservée.
Vers 1525, Louis de Roncherolles, héritier d'Ide de Marigny par les Fécamp, les Gamaches et les Châtillon*, avait fait bâtir un grand corps de logis en pierre de taille, de dix-sept toises de long sur cinq de profondeur (31 m 70 sur 9 m 75), aux angles duquel s'élançaient quatre tourelles, et dans ce nouvel édifice, qui en remplaçait vraisemblablement un autre, le constructeur avait établi « sa résidence et cubiculle, pour ce que l'outre plus des lieux et demeurances du dit chasteau estoient antiens, caducs et remuerez. » Malheureusement, peu d'années après, le 19 mai 1535, cette partie du château fut détruite par un incendie qui dévora en même temps les archives renfermées dans l'une des tourelles et, notamment, un cartulaire d'Enguerrand de Marigny. Cette circonstance donna lieu, le 12 janvier 1535 (1536, n.s.) et les jours suivants, à une enquête dont le procès-verbal, outre les renseignements qui précèdent, contient quelques détails intéressants pour la topographie du château.
Le seul ancien logis qui restât était situé au nord, parallèlement à celui brûlé. Contre ce logis du nord s'appuyait la chapelle, qui bordait la cour à l'ouest et dont le chevet était relié au logis neuf par un pressoir. Une galerie de bois, remplacée sous Henri III par une autre en pierre et brique, régnait à l'est, le long dun mur encore existant et qui remonte certainement à la construction primitive. On pénétrait dans la cour par un portail ouvert à l'extrémité orientale du logis du nord et dont les deux tours constituent aujourd'hui le vestige extérieur le plus apparent du château bâti par Enguerrand de Marigny.Ci-dessus, plan extrait de ce même document [6].
Ni Louis de Roncherolles, mort deux ou trois ans après, ni son fils aîné, Philippe, qui fut son successeur à Mainneville, ne reconstruisirent le logis incendié. On en fit, au contraire, disparaître les débris, et ce côté de la cour demeura ouvert. Philippe de Roncherolles ne laissa pas de résider dans le château ainsi diminué, et c'est là que vinrent au monde les trois fils issus de son premier mariage avec Suzanne de Guisenourt : Pierre,le 13 mai 1547 ; Jacques,le 7avril 1548, et François, le 3 février 1551.
Ce dernier, devenu seigneur de Maineville en 1570, après la mort de son père, est connu dans l'histoire comme un des plus déterminés partisans de la Ligue. C'est à lui que nous attribuons la construction, sous le régne de Henri III, de la galerie d'arcades adossée à la courtine de l'est. Cette galerie, dont le style, à la fois très étudié et très original, rappelle celui de la Renaissance flamande, reçut, vers la fin du règne de Henri IV, un étage à lucarnes lui-même intéressant, mais d'une valeur architectonique plutôt inférieure à celle du rez-de-chaussée. Nous ne voyons malheureusement pas intacte la façade ainsi composée ; la partie centrale a été modifiée il y a quarante ans pour créer de nouveaux appartements, non sans goût, d'ailleurs, et dans un style heureusement inspiré de l'oeuvre originale, dont l'ordonnance extérieure demeure sans retouches à l'extrémité sud.
Ce fut sous Louis XIII - de 1624 à 1630, suivant la tradition locale - que disparut le logis du nord, celui d'Enguerrand de Marigny. La nouvelle construction élevée aussitôt sur le même emplacement ne manque pas de caractère, avec ses grandes fenêtres de brique et pierre et sa haute toiture d'ardoise, En la bâtissant, on a, par bonheur, respecté l'ancien portail et ses deux tours, seule partie aujourd'hui subsistante, avec le mur oriental et la cave dont nous parlerons plus loin, du manoir élevé sous Philippe le Bel.
La porte et son encadrement ont été refaits à la fin du 17e siècle ou dans le courant du 18e, mais les deux tours rondes n'ont subi, à l'extérieur, d'autre altération que le percement de nouvelles fenêtres.
Les parements présentent l'appareil alterné de silex taillé et de pierre de taille, dont nous avons ici un exemple assez précoce. Il n'y a pas de talus à la base des murailles, qui plongent directement dans l'eau du fossé. Ces deux tours sont peu élevées et n'ont rien d'orgueilleux. A mi-hauteur, un cordon formant larmier marque pour l'oeil la division en deux étages, avec un coupe-larmes exactement profilé comme ceux de la chapelle du Plessis. Au sommet, une corniche en quart de rond sert d'appui à la toiture conique d'ardoise, encore couronnée d'un épi en plomb qui parait bien dater du Moyen Age. Les fenêtres primitives restent visibles : elles sont petites, rectangulaires, entourées simplement d'un biseau et très analogues à celles qui éclairent, à Écouis, le bâtiment de la salle capitulaire et les étages inférieurs des tours. Il n'y a plus d'autre appareil de défense qu'une archère qui commande le passage de chaque côté, à hauteur d'homme. On trouve encore une meurtrière du même genre dans le mur auquel est adossée la galerie Henri III. A l'extrémité nord de ce mur, primitivement construit eu silex taillé, avec des bandes horizontales de pierre, on voit une tourelle ronde, encorbellée sur deux quarts de rond successifs Cette tourelle, qui a toujours servi de cage d'escalier est construite en pierre, et le silex n'y a pas été employé, en raison sans doute de la courbe très prononcée du parement. Mur et tourelle sont aussi des débris du château d'Enguerrand, et la tourelle porte sa corniche en quart de rond exactement à la hauteur de celle des deux tours voisines.
Il existe encore, au rez-de-chaussée de l'une des deux tours, celle de l'est, une voûte à nervures convergentes sur culots, contemporaine de la construction. Les nervures sont simplement élégies par de larges biseaux, et les culots, de plan polygonal, ont le profil fuyant ordinaire aux supports de ce genre que n'enrichit aucune figure. Il faut signaler l'analogie complète qui existe entre la porte de cet étage inférieur et celles que nous avons décrites au mur nord de la chapelle du Plessis. (...)La basse cour, les dépendances, s'étendaient au nord et à l'est du manoir, resserrées entre les jardins, convertis depuis en prairie, et le coteau, toujours couvert des belles frondaisons du parc. L'accès avait lieu par une chaussée construite en travers de la vallée et qui, longeant le fossé, desservait en passant la porte que nous avons décrite. Cette chaussée existe encore. L'entrée vers le bourg consistait en un gros pavillon flanqué de deux hautes tours rondes qui fut démoli en 1839, en même temps que la chapelle et la partie occidentale du château, et dont il ne reste qu'un fragment : les pieds-droits de la porte principale et l'un de ceux de la porte secondaire. Ces pieds-droits, en pierre, conservent des moulures qui annoncent l'époque de la Renaissance et, autant qu'on en peut juger, celle de la première Renaissance. Toutefois, une lithographie représentant la façade postérieure du pavillon y montre une lucarne et une fenêtre dont l'aspect indiquerait plutôt le milieu ou le troisième quart du 16e siècle. Il est possible que Philippe de Roncherolles, qui mourut en 1570, ait augmenté la profondeur du portail construit par son père. (...) " [6]
Ci-dessus : à gauche, une vue aérienne extraite du site Géoportail ; au centre, plan extrait du cadastre napoléonien de 1840, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr/
Protection
" Site classé en 1948. " [1]
A proximité
O " Eglise St-Pierre-St-Paul dont l’imposante masse reflète la prépondérance de Mainneville dans les Sept-Villes-de-Bleu. Sa nef est romane (12e siècle), le transept et le chœur sont du 16e. Son architecture compliquée et souvent remaniée s’inspirerait de la collégiale d’Ecouis. Elle est très connue pour les trésors artistiques qu’elle renferme, en particulier des tableaux du 17e (Adoration des mages, Ascension), du 18e (St Bruno), du 19e (Immaculée Conception, Remise des clefs à St Pierre, Adoration des bergers) et, surtout, trois statues de pierre du 14e : Notre-Dame de Mainneville, Vierge à l’Enfant , et, provenant de la chapelle Saint-Louis du château qui fut démolie au 19e siècle, une autre Vierge à l’enfant, mais bien plus connue, Notre-Dame la Royale, où, en un geste mutin, l’Enfant Jésus caresse la joue de sa mère. La troisième statue, provenant également de la chapelle du château, est célébrissime. Il s’agit de la représentation de Saint Louis (Louis IX) dont le visage réaliste, sobre et expressif pourrait s’inspirer des traits réels du roi mort depuis une cinquantaine d’années ou de ceux de Philippe le Bel. " [2]
O " Buste du roi Louis IX (Saint Louis) ; jugé vraisemblable, du début du 14e siècle, il se trouve dans l'église de Mainneville. " [1]
" Elle fut exécutée grâce à la munificence d'Enguerrand de Marigny, premier ministre de Philippe le Bel. (...) C'est assurément l'une des plus anciennes statues du saint roi, puisqu'elle dut être exécutée vers 1307. Elle est en pierre de Vernon, sa hauteur est de 1 m 53. Le roi debout est couronné. Les avant-bras sont légèrement abaissés dans la même position parallèle, les deux mains devant se trouver disposées de même et à la même hauteur. Ces mains ont disparu, mais les deux os de mouton qui rattachaient les mains à la statue sont encore fichés dans les deux avant-bras. Outre ces deux mutilations, les pieds ont été aussi brisés ainsi que les fleurons de la couronne dont il ne reste plus que le cercle. " [4]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://promenadesenlevriere.fr/index.php/mainneville/de-mesnil-sous-vienne-a-mainneville-2
[3] Extrait de http://zabethdepompignan.over-blog.com/2014/09/mainneville-mon-village.html
[4] Extrait de La statue de saint Louis à Mainneville (Eure) par Paul Deschamps. In : Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 37, 1940. pp. 120-133 ; doi : https://doi.org/10.3406/piot.1940.1941https://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1940_num_37_1_1941
[5] Extrait du Dictionnaire topographique, statistique et historique du département de l'Eure par Louis-Léon Gadebled - Canu, 1840 - 540 pages https://books.google.fr/books?id=co6nauiheq8C&dq=Ch%C3%A2teau+de+Mainneville&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s ou du Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et de plus de 20,000 hameaux en dépendant, volume 2 par Eusèbe Girault de Saint-Fargeau (1799-1855) - Éditeur F. Didot (Paris) 1844-1846 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5549886c/f482.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mainneville%22?rk=64378;0
[6] Extrait de L'église Notre-Dame d'Ecouis, autrefois collégiale : l'édifice, le mobilier, la statuaire, les tombeaux, le trésor, la chapelle du Plessis, le château et les statues de Mainneville par Louis Régnier (1865-1923). Editeur (Paris) 1913. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118788k/f458.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mainneville%22
Bonnes pages :
O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118788k/f443.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mainneville%22
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Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/48/Coigny_-_Vieux_ch%C3%A2teau.JPG ; au centre, une photo extraite de https://chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/01-systeme/structuration/histoire-enseignement-agricole/temoignages/MFR_SSauveur_L_150e_ecoleCOIGNY.pdf ; à droite, une photo extraite de https://www.charme-traditions.com/fr/chambres-d-hotes/org/16424/chateau-de-coigny
Le " Vieux château " de Coigny
" La paroisse de Coigny relevait du domaine et de la vicomté de Carentan. Elle doit son illustration à la famille Franquetot de Coigny qui originairement s'appelait Guillotte, et elle appartenait à la sergenterie et à l'élection de Carentan. " [1]
" Une longue et belle allée ombragée, au loin des moutons paisiblement occupés à paître, et tout au bout, non pas un, mais bien deux châteaux - appartenant à des personnes distinctes - qui se font face. Telle est la vision pour le moins idyllique que nous réserve le site du " vieux château ", à Coigny.
À gauche, la première construction : un superbe bâtiment composé d’un pavillon Henri IV et de deux tours d’angle.
À droite, de l’autre côté d’un joli portail blanc, la seconde : un ravissant logis de style Renaissance, ses fenêtres à meneaux et sa tourelle, ajoutée au 19e siècle. " [2]
Ci-dessus, à droite, plan extrait du cadastre napoléonien de 1811, Archives de la Manche, https://www.archives-manche.fr/
Plan de situation du Vieux Château de Coigny ; blason de la famille de Franquetot par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4545968
" Le château de Coigny, dit « le Vieux château », est une demeure, des 16e – 17e siècle, qui se dresse sur la commune déléguée de Coigny au sein de la commune nouvelle de Montsenelle dans le département de la Manche, en région Normandie. (...)
Le château est situé à 300 mètres au sud de l'église Saint-Pierre de Coigny, dans le département français de la Manche. (...) (ancienne ferme-école du Cotentin) : douves, restes du corps central, cheminée Renaissance 17e au 1er étage, classée Monument historique ; vastes communs 17e. (...)
François de Franquetot de Coigny y nait le 16 mars 1670 " [3]
De 1886 à 1920, une école pratique d'agriculture et une école pratique de laiterie fonctionne au " Vieux Château " de Coigny.
A l'époque de l'école d'agriculture, le château est constitué :
- d’un vaste corps de ferme, autrefois château, datant du 16ème abritant les salles de classe, d’étude, laboratoire, réfectoire, dortoirs des élèves, mais aussi en logement pour le directeur et sa famille, pour les enseignants et personnels de service.
- d’un ancien château du 17ème qui abrita une école de laiterie.
Après la fermeture de l'école en 1920, la propriété est acquise par le comte de Bonvouloir. [NdB]
Ci-dessus, un document extrait de Les débuts de l’enseignement agricole dans la Manche, de 1840 à 1920, Ecole Départementale d’Agriculture et de Laiterie de Coigny - Maison familiale rurale de Saint Sauveur Lendelin, 1999. Document PDF https://chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/01-systeme/structuration/histoire-enseignement-agricole/temoignages/MFR_SSauveur_L_150e_ecoleCOIGNY.pdf
" En 1937, les bâtiments de l’Ecole d’Agriculture et les terres, deviennent la propriété de la famille Dorléans dont un descendant, Félix Dorléans entretient et restaure l’ensemble des terres et des bâtiments.
L’école de Laiterie, connue sous le nom de Petit Musée, deviendra une fromagerie dont le propriétaire monsieur Sauget, fabriquera des camemberts sous ce nom, jusqu’aux années 1950, date à laquelle elle disparut pour cause de faillite. En 1971, le bâtiment est racheté par monsieur et madame Ionckeere qui le restaure et lui donne son aspect actuel, aujourd’hui, madame Ionckeere s’est orientée vers le tourisme et propose des chambres d’hôtes dans ce qu’on appelle le château. " [4]
Description
" Ancien château de Coigny. - Ce château se voit à peu de distance de l'église.
Les bâtiments existant dans une vaste cour, à gauche de l'entrée de celle du vieux manoir, leurs portes cintrées, plusieurs de leurs toils élevés et à pente rapide, leurs cheminées et tous les autres caractères qu'ils présentent, annoncent la première moitié du 17e siècle.
La cour d'honneur, où l'on arrivait par un pont, était entourée de fossés pleins d'eau, cette sentinelle avancée de toutes les anciennes demeures seigneuriales. Elle était défendue par une enceinte carrée à murailles très épaisses, et à chaque angle s'élevait une petite tourelle où vigie dont la partie inférieure était carrée.
La façade du château est au midi ; une partie de ses murs est en pierres d'appareil ; il était flanqué, à chaque angle, d'une tourelle dont on reconnait encore l'entrée. Plusieurs de ses fenêtres sont divisées par des croix en pierre ; celles du rez-de-chaussée sont de forme elliptique, et la lumière arrive par voie oblique. Au centre du château qui se composait de deux pavillons principaux dont l'un a été détruit, se développait un escalier en forme de fer à cheval. Les appartements auxquels il conduisait s'accèdent par des portes dont le cintre est construit en pierres carrées et cannelées, et dont la clef de voûte est couverte de fleurs ou présente une figure chevelue.
On voit, au rez-de-chaussée, une salle dans laquelle se. trouve une piscine ornée d'une tête d'ange. On remarque deux cheminées dont l'une à pilastres cannelés et l'autre couverte de figures qui, de leur bouche, laissent tomber des fruits et des raisins grappés. Il en est une troisième, dans une salle au premier, qui est très-remarquable par les sculptures qui la couvrent ; son genre d'ornementation, et tous ses autres accessoires, annoncent les derniers temps de l'époque de la renaissance.
Aux abords de deux anciens étangs, il existe des arbres qui ont vu plusieurs siècles peut-être, et présentent une circonférence de vingt-cing pieds environ. " [1]
Ci-dessus, à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.
Une cheminée classée
" Du temps de la laiterie, c’est ici que l’on faisait cailler le lait ", indique la propriétaire. Difficile d’imaginer la grande baignoire d’alors, aujourd’hui remplacée par de magnifiques boiseries en chêne, réalisées sur mesure et sculptées à la main par son mari. (...) La visite se poursuit à l’étage, où se situe " la grande salle ", 90 mètres carrés, et son impressionnante cheminée classée, la merveille de la propriété. " [2]
Ci-dessus, une photo extraite de https://www.charme-traditions.com/fr/chambres-d-hotes/org/16424/chateau-de-coigny
Protection
" Le château fait l’objet d’un classement partiel au titre des monuments historiques par arrêté du 30 mars 1978. Seule la cheminée Renaissance du premier étage est protégée. " [3]
La famille Guillotte de Franquetot
" Henri II anoblit la famille Guillotte par une charte donnée à Saint-Menehould, dans le mois de septembre 1543. Cette famille se divisa en plusieurs branches : ainsi, outre la branche de Franquetot de Coigny, les seigneurs de Carquebut, de Tourlaville et d'Auxais qui portaient le nom de Franquetot lui appartenaient. (...)
On trouve, dans la seconde moitié du 16e siècle, comme vicomtes de Carentan, Robert Guillotte, seigneur de Saint-Jores et de Franquetot ; - Thomas Guillotte de Franquetot, seigneur et patron de Cretteville, qui épousa Françoise de la Luthumière et Antoine de Franquetot, fils du précédent.
Ci-dessus, blason de la famille de Franquetot par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4545968
Louis Guillotte de Franquetot, fils de Robert, et marié, en 1591, à Diane de Montmorency, obtint de Henri IV des lettres patentes de l'an 1603, qui lui permirent, à lui et à ceux de sa famille, de substituer au nom de Guillotte celui de Franquetot, qui était le nom d'une terre noble et seigneuriale appartenant à sa famille. Il fut gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et mourut en 1604. Il repose, avec Diane de Montmorency, dans l'église d'Auxais. " [1]
" En 1577, la famille Guillotte de Franquetot, acquit le fief et la prévôté de Coigny, nous les retrouvons au siècle suivant avec le titre de comte de Coigny.
En 1748, François de Franquetot (1670-1759), maréchal de France devint le premier duc de Coigny.
Plus tard, Marie François Henri de Franquetot (1737-1821), petit-fils de François de Franquetot deuxième duc de Coigny et pair de France, obtint en 1785 la réunion de Pretot à son duché de Coigny, il fut aussi grand bailli de Caen, gouverneur des Invalides, député de la noblesse en 1789, émigra durant la Révolution en Angleterre.
Gustave de Franquetot (1768-1865), petit-fils de Marie François Henri de Franquetot, troisième et dernier duc de Coigny, pair de France, eut un bras emporté à Smolensk, maréchal de camp, « l’homme au petit pot » se marie en 1822 avec une anglaise Henriette Dalrymple-Hamilton de cette union naquirent 4 filles, parmi lesquelles :
Jeanne Louise de Coigny (1824-1896), épouse en 1846 John Dalrymple (1819-1903), comte de Stair.
Fanny de Coigny (1826-1900), épouse en 1852 Sydney Pierrepont (1825-1900), comte Manvers.
Ce sont ces deux lords anglais qui proposèrent d’une façon désintéressée au Conseil Général de la Manche de fonder une école d’Agriculture et de Laiterie à Coigny, proposition que le Conseil Général de la Manche accepta lors de sa session d’Avril 1886. (...) [4]
Les Franquetot permettent " l’installation de l’Ecole d’agriculture au Vieux Château de Coigny et accueilleront le séminaire de Coutances chassé par la séparation de l’église et de l’état en 1910 au château de Franquetot. (jusqu'en 1923). " [4]
Pour la famille de Franquetot voir ici.
" Au 19e siècle, il abrite une école d'agriculture, fréquentée, entre autres, par Jean Seguin (1893-1954). " [5]
Voir Jean Seguin ici.
A proximité :
" Château de Franquetot 17e/18e inscrit aux Monuments historiques : logis rectangulaire, avant-corps central à fronton, deux ailes en retour d'équerre, combles à lucarnes ; plan en fer à cheval : les deux bâtiments en équerre sont des 16e et 17e, les deux de droite datent du milieu 18e, construits dans le style des précédents ; mobilier ; chapelle ornée de boiseries 18e ; vestiges (murs) des écuries 18e ; vaste parc. " [3]
Voir aussi ici.
" Le château actuel de Coigny était autrefois le château de Franquetot, sur la paroisse de Cretteville ; mais, depuis plusieurs années, cette partie de la paroisse de Cretteville a été réunie à celle de Coigny. Ce château, où l'on arrive par de belles et longues avenues, n'offre rien de très intéressant. Il doit être de la fin du règne de Louis XIV ou du commencement de celui de Louis XV. Il se compose d'un rez-de-chaussée et d'un seul étage, compris dans un corps principal et deux autres corps avancés formant pavillon. Les fenêtres sont garnies de pilastres cannelés qui supportent un entablement. On remarque, dans la salle à manger, une vaste et belle cheminée en marbre... " [4]
Sources :
[1] Extrait de l'Annuaire du Département de la Manche, Volume 30 -Julien Gilles Travers - J. Elie, 1858 http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article7017
[2] Extrait de https://www.lamanchelibre.fr/actualite-37293-visitez-avec-nous-le-chateau-de-coigny
[3] Extrait de Wikipédia
[4] Extrait de Les débuts de l’enseignement agricole dans la Manche, de 1840 à 1920, Ecole départementale d’agriculture et de laiterie de Coigny - Maison familiale rurale de Saint-Sauveur Lendelin, 1999. Document PDF https://chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/01-systeme/structuration/histoire-enseignement-agricole/temoignages/MFR_SSauveur_L_150e_ecoleCOIGNY.pdf
[5] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_Coigny
Bonnes pages :
O Les débuts de l’enseignement agricole dans la Manche, de 1840 à 1920, Ecole Départementale d’Agriculture et de Laiterie de Coigny - Maison familiale rurale de Saint Sauveur Lendelin, 1999. Document PDF https://chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/01-systeme/structuration/histoire-enseignement-agricole/temoignages/MFR_SSauveur_L_150e_ecoleCOIGNY.pdf
O https://sites.google.com/site/olimguillotte/chateaux-et-hotels
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La forteresse de Tilly-sur-Seulles
" A cause de la guerre de Cent Ans, de 1337 à 1453, toutes les villes et bourgades devaient être fortifiées pour se protéger de l'invasion anglaise. En Normandie de violentes batailles ont lieu.
A Tilly, qui n'était, alors, qu'un modeste village, on construit des fortifications sommaires et peu efficaces.
L'emplacement de cette construction reste encore un mystère. Deux endroits sont supposés être exacts mais nullement confirmés.
Aujourd’hui, il n'en reste aucun vestige, celle-ci ayant été totalement rasée en 1422 sur l'ordre du roi Henry V d'Angleterre.
Monsieur le comte de Blangy suppose que le fort se situait sur les bords de la Seulles, là où se trouve une motte. Ainsi, la forteresse se trouverait à proximité de l’église Saint-Pierre, d’une part, et sur une position défensive importante d’autre part. Le château fort ainsi situé défendrait le passage de la rivière.
Ci-dessus : la motte vue depuis le pont sur la Seulles, photo extraite du site Google Earth.
L’autre hypothèse avancée par monsieur le Hardy semble plus difficile à prouver. La forteresse aurait été située sur les hauteurs de la bourgade. L’emplacement approximatif serait l’actuelle place de la Mairie. De cette façon, comme nous l’expliquent un historien du 19ème siècle, le château engloberait l’ancienne chapelle Notre-Dame du Val.
René Le Coustellier, Jehan du Bois et Robert Le Massier, trois chevaliers nommés par le roi Charles V, organisent une tournée d’inspection des zones fortifiées de la région de Caen.
Le 8 mars 1371, les trois hommes inscrivent dans leur rapport que la forteresse de Tilly est en aucun point conçue de manière suffisante pour éviter sa chute. C’est alors qu’il est ordonné au capitaine Pierre de Juvigny, responsable de la garde du château, d’assurer pour la quinzaine de Pâques les fortifications et le ravitaillement nécessaire.
Mais cela n'empêche pas la forteresse d'être rendue aux Anglais le 15 septembre 1417. Les biens qui appartenaient aux seigneurs de Tilly, dont le château fort, sont alors confiés à Sir Gray.
Le 8 février 1422, par crainte de voir la forteresse servir de bastion aux hommes hostiles aux Anglais, le roi Henri V d’Angleterre ordonne à son bailli de Caen, Jean Popham, chevalier anglais, que le château soit rasé. D’après certaines recherches l’ensemble de la forteresse n’aurait pas été totalement détruit à ce moment, mais plus certainement vers 1450, après la bataille de Formigny. " [1]
" Lorsque, après la bataille de Formigny, les Anglais eurent quitté le sol de la Normandie et que Jean d'Harcourt et Jacques, son frère, furent rentrés en possession des biens qui leur avaient été enlevés, ils voulurent exiger des habitants d'Audrieu la garde et le guet du château de Tilly, disant que leurs prédécesseurs y avaient été sujets jusqu'à la venue des Anglais. Jean d'Harcourt reconnut qu'il était dans l'erreur et ne maintint pas sa prétention, mais il n'en est pas moins certain qu'à cette époque le château de Tilly existait encore, en tout ou partie, puisqu'il s'agissait d'assujettir à sa garde les habitants d'Audrieu, qu'il eût été reconstruit ou simplement réparé.
En tout cas, il fut plus tard entièrement rasé, si bien qu'il n'en reste aucune trace et que l'on disserte actuellement sur l'emplacement qu'il occupait.Que le château de Tilly fût l'ancien, non abattu et réparé, ou que ce fût un bâtiment nouvellement construit, il était occupé, en 1487, par Catherine d'Arpajon, veuve de Jean d'Harcourt, qui y fit son testament, dit Beziers. Cependant, en 1463, Montfaut ne trouvait aucun noble habitant Tilly. Il y a là une contradiction absolue, à moins que le château n'ait été rebâti après 1463, date de la recherche de Montfaut, et avant 1487. " [2]
Plan de situation de la motte supposée et des vestiges du château de Tilly-sur-Seulles : la motte se situait à proximité de la Seulles (pont ou gué) et de l'église Saint-Pierre. Du château, construit par l'intendant d'Orceau de Fontette, il ne reste plus qu'une partie de l'aile nord : blason de la famille de Tilly (et de la commune de Tilly-sur-Seulles), d'or à la fleur de lys de gueules, par Travail personnel Cette image vectorielle contient des éléments, év entuellement modifiés, qui ont été extraits de : Meuble héraldique Fleur de lys.svg.iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4228353
Les seigneurs de Tilly
La famille de Tilly
" La famille de Tilly originaire de Tilly-sur-Seulles (Calvados) était une famille de la noblesse française normande d'extraction chevaleresque. Elle est mentionnée dès le 12e siècle et a possédé principalement des terres dans le Bessin, l'Hiémois, le Cotentin, la Beauce ou les Yvelines mais ses branches ne survécurent pas au-delà du 20e siècle. (...)
La famille de Tilly possédait la seigneurie de Tilly-sur-Seulles, dans le Bessin (Calvados). Cette seigneurie dépendait de l'honneur de Roncheville-la-Bertran, dans le pays d'Auge, et son château était tenu directement du roi. " [3]
Ci-dessus, blason de la famille de Tilly, d'or à la fleur de lys de gueules, par Travail personnel Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Meuble héraldique Fleur de lys.svg.iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4228353
" Elle est à cette époque, une grande famille de chevaliers et d'hommes d'église important dans l'histoire de la Basse Normandie et de France. Ils sont présents lors de grandes batailles.
En effet, le premier personnage de cette dynastie qui semble prendre part à un conflit historique est Ernaud Sire de Tilly qui accompagne le duc de Normandie, Guillaume le bâtard, appelé ensuite, le Conquérant, lors de la conquête d'Angleterre, en 1066. " [1]
" Guillaume Ier de Tilly, fils de Jean, donna des terres du château de Tilly (castrum Tillei) à la cathédrale de Bayeux avant 1153 ; il était le père d'Henri de Tilly. Possessionné en Angleterre et nommé William Fitz John of Harptree, il épousa Denise de Mandeville (de Marshwood) et possédait le château de Richmont (East Harptree). " [3]
" Lors de la troisième croisade (1191), un autre Tilly prend part à la bataille, auprès de Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre et de Philippe Auguste, roi des Français : c'est Jean de Tilly. " [1]
" Dès le 12e siècle le château et le fief de Tilly-sur-Seulles se transmettent entre membres de la famille de Tilly jusqu'en 1375. " [3]
" En fait, cette dynastie possède de nombreuses ramifications qui n’ont pas toutes une relation avec l’histoire de notre village. Seule une branche de la famille nous intéresse.
On peut commencer la recherche généalogique des Tilly à partir de Jean de Tilly qui vivait vers 1130 ou 1150. Il donne naissance à Guillaume de Tilly, grand Sénéchal de Normandie sous le règne de Henri II. Là, rien ne nous atteste que ce personnage a un rapport direct avec le village. Pourtant de source plus concrète, vers 1200, on connaît le premier seigneur de la Terre de Tilly. C’est Henri de Tilly, seigneur de Tilly et de Fontaine le Henry, le fils de Guillaume. " [1]
" Henry de Tilly, seigneur de Tilly et de Fontaine-Henry. En 1172, Henri de Tilly tenait du roi le château de Tilly et 10 acres de terres dans le village. C'est certainement en son honneur que ce fief fut connu sous le nom de Fontaines-le-Henry puis par la suite de Fontaine-Henry. Il aurait épousé vers 1190 Gondrede de Montbray, qui lui aurait apporté en dot les seigneuries d'Ecouché et de Cui. Il fut inhumé à l'abbaye d'Ardenne, abbaye à laquelle lui et ses descendants étaient très attachés et qu'ils avaient avantagée de nombreux dons. " [3]
" Il donne naissance à un autre Guillaume qui décédera en 1259.
A cette époque on différencie le fief de Tilly et celui de Auvrecher, ancien nom de Vérrolles. Avant 1235, Verrolles appartient encore à Philippe, comte de Boulogne. A la mort de celui-ci, la terre revient au roi. Ceci donne lieu, en 1356, à un procès entre la famille Tilly et les héritiers du fief d’Auvrecher. Ces derniers revendiquent le patronage de la paroisse alors que le roi a attribué, en 1303, la terre aux Tilly qui ont alors en leur possession, Tilly, Verrolles, Fontaine Henri, Fontenay le Pesnel et quelques autres fiefs plus éloignés.
Guillaume de Tilly et Julienne de Fontaines ont un fils : Jean, Sieur de Tilly et Fontaine. " [1]
" Jean de Tilly, châtelain de Tilly, épousa en 1264 Jeanne de Beaumont, dame de Luzarches. Son père, Jean de Tilly, avait participé, avec une trentaine d'autres chevaliers normands, au tournoi de Compiègne de 1238 organisé par Saint-Louis à l'occasion du mariage de son frère Robert d'Artois. " [3]
" Entre 1360 et 1371, le fils du dernier des trois Jean de Tilly, Guillaume, se marie à une certaine Guillemette de Tournebu et le fief s’agrandit encore. " [1]
" La branche ainée transmit ses terres à la famille d'Harcourt par Jeanne de Tilly, fille de Guillaume de Tilly et de Guillemette de Tournebu, qui épousa Philippe d'Harcourt... " [3]
La famille d'Harcourt
" Guillaume et Guillemette n’ont pas de fils mais une fille, Jeanne de Tilly, née vers 1366. Celle-ci se marie en 1374 avec Philippe d’Harcourt, fils de Jean d’Harcourt, comte d’Harcourt. Jeanne étant la seule héritière à la mort de son père se voit attribuer le fief (Tilly-sur-Seulles, Fontaine-Henry, Cui, Ecouché, Beaufou, Beuvron-en-Auge et La Motte-Cesny.).
Par le biais de cette union, la Terre de Tilly-Vérrolles revient à cette autre grande famille normande, entre 1386 et 1403.
Les d’Harcourt régneront sur Tilly jusqu’en 1518. " [1]
Ci-dessus, blason de la famille d'harcourt par Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928
" Le fief d'Orcher ou d'Auvricher, à Tilly, désigné depuis sous le nom d'Auvrecy, avait été acheté du seigneur d'Orcher par Philippe de Harcourt en 1387. " [4]
L'occupation anglaise
" Le 11 mai 1418, le roi Henri V d’Angleterre propose à John Gray de régner sur la châtellenie de Tilly. Après réflexion et confirmation par une charte signée au château de Rouen le nouveau seigneur prend possession du fief le 20 janvier 1418.
Jean Gray ne garde pas longtemps la Terre de Tilly puisque le 24 novembre 1418, c’est son fils, Harie Gray, qui devient seigneur et patron de Tilly.
En 1450, le village de Tilly/Vérolles est restitué à la famille d'Harcourt et plus précisément à Jean puis à François d’Harcourt. " [1]
La famille de Couësme
" A partir de 1518 la châtellenie change de propriétaire et passe alors dans les mains de plusieurs familles. En effet, François d’Harcourt décédé en 1518 et ne laisse que deux héritières, ses filles, Jeanne et Gabrielle.
Jeanne d’Harcourt épouse Charles de Couësme, baron de Lucé, mais meurt sans enfant. Le baron de Lucé obtient l’autorisation de se marier avec la sœur de Jeanne, Gabrielle d’Harcourt. Par ce mariage, Charles de Couësme obtient la châtellenie de Tilly. Ils ont un fils : Louis de Couësme. Celui-ci n’aura pas de descendance. " [1]
Ci-dessus, blason de la famille de Couësme par Gilloudifs.
" Louis de Coismes, baron de Lucé, était seigneur et châtelain de Tilly en 1550. " [4]
La famille de Bretagne
" Renée de Couësme, sa sœur, épouse Odet de Bretagne, comte de Vertus, baron d’Avaugour et d’Ingrandes. La châtellenie de Tilly passe donc entre les mains d’une autre famille.
Le 24 janvier 1556, les héritiers de Jacques d’Harcourt, le frère de Jean, obtiennent de nouveau par un partage des terres avec les autres prétendants, le fief de Auvrecher (Vérolles).
A partir de cette difficile succession, l’histoire de Tilly et celle de Auvrecher (anciennement Vérolles) se séparent jusqu’en 1759. " [1]
Ci-dessus, blason de la famille de Bretagne, comtes de Vertus, barons d’Avaugour et d’Ingrandes extrait de https://www.wikiwand.com/fr/Famille_d%27Avaugour
La famille Blondel
" En 1614, Claude de Bretagne, petit-fils de Odet, vend la châtellenie de Tilly à Jacques Blondel, écuyer, sire d’Ingy, conseiller du roy, lieutenant particulier civil et criminel au bailliage de Caen. Rappelons encore que Tilly et Auvrecher appartiennent alors à deux propriétaires différents. Jean Blondel, le petit-fils de Jacques, hérite de la seigneurie de Tilly. " [1]
La famille Le Fournier
Suzanne Blondel, la fille de Jean, vend Tilly en 1701 à Jacques Le Fournier, écuyer, sieur de Francheville. En 1705, il obtient de la chambre des comptes de Rouen l’union des fiefs d’Auvrecy, de Boussigny, d’Orbigny, de Grestain et de Courperon à celui de Tilly. Ce nouveau territoire correspond approximativement à celui que détenait la famille d’Harcourt. Suzanne et Jacques Le Fournier se marie le 12 février 1706. De leur union naissent Jacques Blondel, deuxième du nom et trois filles. Le fils se marie en 1735 avec Louise-Charlotte de Gaulthier mais meurt le 25 juin 1750, ne laissant pas de descendance.
En 1759, les sœurs de Jacques Le Fournier et sa mère vendent le fief à Jean François d'Orceau, baron de Fontette, intendant de la généralité de Caen. " [1]
Le Baron de Fontette : Jean François D'Orceau
" Jean François D’Orceau : baron de Fontette, marquis de Tilly d’Orceau, seigneur de Fontenay sur le Vey, seigneur de Saint Sauveur de Fontenay de Vauville, de Tourville et de Cardonville. " [1]
" Né en 1718, Jean François d'Orceau, baron de Fontette, est issu d'une riche famille de financiers parisiens.
En 1738, il est conseiller au Parlement de Paris (les membres de ce parlement ne sont en fait que des conseillers du roi et ne sont en aucun cas habilités à faire justice ou loi).
Ci-dessus, blason de la famille d'Orceau de Fontette par Gilloudifs.
En 1745, il devient maître des requêtes au Parlement, ce qui lui confère un peu plus de prestige et d'appui à la cour royale.
Du mois d'août 1752 au 21 octobre 1775, il est intendant de la généralité de Caen.
A Caen, il fait ouvrir la rue Guillaume le Conquérant et crée la place qui porte maintenant son nom afin de dégager l’entrée de la ville. Son travail à la généralité est considérable et marqué de nombreux bienfaits.
En 1759, il achète la châtellenie de Tilly/Vérolles à madame Le Fournier.
On lui doit alors l'embellissement du village et de nombreuses réalisations. Il fait tout d'abord construire un somptueux château avec une partie centrale servant de lieu d'habitation et deux ailes dont l'une renferme une grande salle de spectacle ainsi qu'une petite chapelle. Ce dernier était alors entouré d'un vaste parc paysager avec massifs, pelouses et grandes allées (l'une desservant la grande route de Bayeux/Villers Bocage et l'autre, la route de Fontenay le Pesnel.
Ci-dessus, le chateau de Tilly érigé par le marquis d'Orceau de Fontette. Document extrait de [1]
Le 9 avril 1767, le Baron reçoit des mains du roi de France, l'accord de transformer la seigneurie en marquisat ; il devient donc le marquis d'Orceau et assure, ainsi, le " patronage " de la paroisse de Tilly d'Orceau (nom donné au marquisat).
A partir de là le marquis se lance dans de grandes réalisations pour le village.
Il fait ériger l'ancienne chapelle Notre Dame du Val en église paroissiale saint François. Du même coup, il fait construire un presbytère sur la colline, en face de la dite église et cède le terrain nécessaire à la réalisation d'un cimetière entre ces deux monuments religieux.
Il fait également construire à ses frais la voie reliant la grande route de Bayeux à celle de Torigny via Fontenay le Pesnel.
En 1787, il fait construire un lavoir public à côté du cimetière de l'église saint François. Celui-ci est alimenté d'une part, par une petite fontaine, donnant, selon les dire, la meilleure eau du " pays " et d'autre part par le ruisseau de Sagy passant par la fontaine Guéret (dans la rue d'Enfer).
En plus de ces bienfaits, le marquis fait instaurer la foire qui se tient tous les premiers lundis de chaque mois ; pour cela il a fait niveler la place devant la recevoir.
Enfin, il participe activement à la prospérité de son marquisat en y développant le commerce et l'industrie (pierres à chaux). Il aide les artisans et commerçants à s'installer en leur donnant les possibilités d’acquérir les terrains nécessaires pour une somme très faible.
Avant l’arrivée du baron Fontette, Tilly ne représentait guère plus de cinq ou six chaumières et une ferme. A sa mort Tilly d'Orceau jouis de dix neufs fermes et métairies, 900 âcres de terres représentant le fief, d'un bourg important, de deux fours à bans, de quatre moulins et de nouveaux édifices religieux. " [1]
Ci-dessus : à gauche, plan extrait du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de 1835. On y découvre l'importance du parc du château de Tilly, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; au centre, Gloriette dans le parc du Château de Tilly-sur-Seulles, photo extraite de https://www.tripadvisor.fr/VacationRentalReview-g1024158-d13949565-Chateau_de_Tilly_Authentique_et_chaleureux_XVIII-Audrieu_Calvados_Basse_Normandie_No.html
Les autres châtelains de Tilly
" A la mort de Jean François d'Orceau, plusieurs familles se succèdent au château de Tilly entraînant la destruction partielle de ce somptueux bâtiment.En 1807, le domaine est vendu à monsieur Rolin de la Hante (président du conseil supérieur de la Martinique). A sa mort c’est sa fille qui hérite de ses biens. Elle est mariée avec le comte Duval de Grenonville qui devient donc le possesseur de Tilly. Par la suite, un procès oppose les deux époux. Le comte de Grenonville est en effet accusé de ne non-paiement d’une somme importante à sa femme.
En 1848, le domaine est vendu, pour la somme de un million cent francs, à une compagnie de spéculateurs. La « Terre de Tilly » est morcelée. Du même coup, les deux ailes du château, sont détruites après 1900 et le prestigieux parc est également démoli. " [1]
Ci-dessus, à gauche et au centre, corps central du château de Tilly après la destruction des deux ailes au 19ème siècle. Ce bâtiment a disparu à son tour après les combats de la libération de la commune en 1944. On aperçoit sur la photo aérienne à droite, l'emplacement de ce corps central disparu et la partie subsistante de l'aile nord en haut à gauche sur la photo. A droite, dans le champ, on distingue l'emplacement de la motte féodale. Photo extraite du site Google Earth.
" Le comte de Grenonville refusa d'abord 1.400.000 francs du domaine de Tilly ; lui ou ses représentants furent forcés de vendre, en 1848, tout le marquisat pour un million, à une compagnie de spéculateurs qui morcelèrent définitivement la vieille châtellenie. Les arbres du parc furent abattus, et des herbages créés là où existaient autrefois des bosquets et des allées nombreuses ; les ailes du château furent démolies, du moins en partie ; il ne reste plus que la partie centrale et une extrémité de l'aile de gauche, qui permet de se rendre compte de l'importance de la construction primitive. " [2]
" Mars 1866 – Démolition. On travaille en ce moment à démolir en partie le château de Tilly-sur-Seulles, l'un des plus remarquables du département par ses vastes proportions et qui rappelait l'opulence de son illustre fondateur, M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen. Il n'en restera plus que la partie centrale, les deux ailes sont condamnées à disparaître.
Situé au centre d'une vaste et verdoyante prairie, adossé au pied d'une magnifique colline couronnée d'un bois d'agrément, entouré de belles avenues qui se déroulaient de part et d'autre, ce monument offrait un tableau des plus charmants.
Les avenues ont successivement disparu, les derniers arbres de la colline ont été rasés cette année, l'édifice lui-même va être réduit à des proportions relativement très modeste, c'est une perte pour le bourg de Tilly dont il faisait le principal ornement. " [5]
Ci-dessus : à gauche, dernier vestiges du château de Tilly-sur-Seulle, photo extraite de https://www.tripadvisor.fr/VacationRentalReview-g1024158-d13949565-Chateau_de_Tilly_Authentique_et_chaleureux_XVIII-Audrieu_Calvados_Basse_Normandie_No.html. Cette partie se trouve à gauche sur le plan ci-dessus, à droite ; plan extrait du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de 1835. Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/
A proximité
Ci-dessus, à gauche, la chapelle Notre-Dame du Val, photo prise après les combats de 1944, une photo extraite de Extrait de https://sites.google.com/site/tillysurseulles/les-seigneurs-de-tilly
O " Chapelle Notre-Dame-du-Val (musée de la bataille de la commune). Elle fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques depuis le 11 septembre 1963. " [3]
" Une chapelle, dont les restes subsistent encore s'appelle chapelle N.-D. du Val de Tilly ; elle est très ancienne et était desservie dans l'origine par un trésorier et quatre chapelains à la nomination du seigneur...
Cette chapelle se voit au milieu du bourg, près de la route qui tend vers Lingèvres ; elle doit appartenir à la seconde moitié du 12e siècle et présente assez d'intérêt pour être visitée..." [4]O " Eglise Saint-Pierre, 11e siècle, romane, fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le 24 janvier 1927. Deux tableaux sont classés à titre d'objets. " [3]
Sources :
[1] Extrait de https://sites.google.com/site/tillysurseulles/les-seigneurs-de-tilly
[2] Extrait de l'Annuaire des cinq départements de la Normandie publié par l'Association normande (Caen) 1908 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61030256/f606.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Tilly%22
[3] Extrait de Wikipédia
[4] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, tome 1 par Arcisse de Caumont, (1801-1873). Éditeurs Derache (Paris)/(Caen)/A. Hardel () 1846-1867 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9659616c/f296.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Tilly%22
[5] Extrait de http://villesducalvados.free.fr/01tILLY.htm
Bonnes pages :
O Recherches sur les sires de Tilly par Édouard de Bonnemains ; Éditeur (Thonon les Bains) 1891
O Maison de Clinchamp. Histoire généalogique , par J. Noulens (1828-1898). Éditeur Champion (Paris) 1884, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5558647j/f932.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Tilly%22?rk=150215;2
O Annuaire des cinq départements de la Normandie publié par l'Association normande (Caen) 1908 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61030256/f606.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Tilly%22
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