Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

 

A droite, photo aérienne du Vieux Trait extraite du site Géoportail.

 

     Le Trait possédait un château fort au Moyen Âge. Cette place forte surplombant la Seine a été délaissée par ses propriétaires, les comtes de Maulévrier (titre alors appartenant à la famille du Fay), au profit d'une nouvelle demeure, le château du Taillis, à la Renaissance situé sur la commune voisine de Duclair. [NdB]

 

Le Trait :

 

       " Période normande. — En face de l'église du Trait, au delà de la route départementale et au bord de l’ancienne rive de la Seine, on voit les ruines d’un vieux château qui fut construit sur un tertre, et dont les murs ont encore de trois à quatre mètres de hauteur.
       On y a trouvé récemment une cave voûtée en petit appareil, qui paraît fort ancienne.
       Ce qui nous autorise à reporter le manoir du Trait à l’époque normande, c’est qu’il est mentionné dans une charte de Guillaume Longue-Epée, délivrée en 930. "
[4]  

 

« Le Trait. Le château fort a façonné le quartier de l’église appelé le Vieux Trait.

     Si ses ruines sont discrètes, le château fort a façonné la commune, notamment le quartier de l’église actuelle, dénommé le Vieux Trait. Le sanctuaire se trouvant inclus dans le périmètre des remparts.

     L’église primitive du Moyen-Âge se dressait à l’emplacement de la station de lavage et la route nationale reliant Duclair à Caudebec-en-Caux qui traverse le site, a contribué à en faire oublier jusqu’à l’existence, tandis que, vers la Seine, demeurent les itinéraires anciens et escarpés.

 

« Manoir du Trait » en l’an 930

     Près de l’endroit qui conduit aux ruines, existe une « sente du Château ». Les vestiges se limitaient déjà, au milieu du 19e siècle, à quelques murs hauts de trois à quatre mètres et sous lesquels une ancienne cave voûtée a été découverte. Pour certains, ces restes d’un édifice surveillant le cours de la Seine semblent dater du 12e siècle.

     En 1418, ce château était entre les mains des Bourguignons et, l’année suivante, entre celles des Anglais. Le seigneur du Trait a trouvé la mort en 1415, à la bataille d’Azincourt.

     Le site fortifié remontrait beaucoup plus loin, car sous le nom de « manoir du Trait », il en est fait mention dans une charte de Guillaume Longue-Epée, datant de l’an 930. » [1]

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

 

Plan de situation possible du château disparu du Trait ; blason de la commune du Trait par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10287337

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)

 

Ci-dessus, à droite, plan extrait du cadastre napoléonien de 1826, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/ 

 

     Le texte évoquant le château-fort du Trait ci-après est extrait de l'excellent site du Canard de Duclair, supplément du Journal de Duclair fondé en 1887 (NdB) :

 

 http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html 

http://jumieges.free.fr/ 

 

     « C'est au 9e siècle qu'aurait été construit le château du Trait. Une forteresse destinée à résister aux incursions scandinaves sur la Seine. Elle sera détruite une première fois.

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Sous la domination des moines de Jumièges, l'habitat du Trait s'est d'abord développé autour d'une chapelle, attestée au 11e siècle, sous le vocable de Saint-Martin. Elle se situait à l'emplacement de l'actuelle route départementale et fut peu à peu délaissée. Mais une autre chapelle s'élevait au Trait, celle de Saint-Nicolas qui, bien plus tard, après plusieurs restaurations, deviendra l'église paroissiale (voir ci-dessus).

 

Le premier château du Trait

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Dès 930, une charte de Guillaume Longue-Epée fait état du « manoir du Trait d'Avilette ». A l'évidence, ce document fait allusion au manoir primitif du Taillis, situé à Saint-Paul. 

     C'est en 1024 que les comtes d’Évreux mirent le pied au Trait. En force ; Fondateur de la lignée, fils et frère de duc, archevêque... et marié, Robert le Danois arracha la forêt aux moines de Jumièges et une belle étendue des terres allant d'Yainville à ce que l'on appela la Croix du Comte. L'abbaye conservait le reste du territoire. (…)

 

Blason de la famille des Rollonides comtes d'Evreux par Rs-nourse — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42358187

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Au 12e siècle, le château du Trait, dévasté depuis les Vikings, est reconstruit. En 1150, Simon III de Montfort, comte d’Évreux et son épouse Mathilde offrent la chapelle Saint-Martin à l'abbaye de Jumièges à condition de la faire desservir par le chapelain de Saint-Nicolas. (…)

 

 

Blason de la famille de Montfort-l'Amaury par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4448235
 

Une sentinelle sur la Seine

 

     « Une forteresse dont les ruines paraissent remonter au 12e siècle, estimera l'abbé Tougard, fut élevée pour commander le cours de la Seine. » Autour d'elle s'est développé le Vieux-Trait. 

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Cette châtellenie passa des comtes d'Evreux à ceux de Tancarville à qui l'on devait déjà la fondation de l'abbaye de Boscherville, paroisse dont ils étaient originaires. Le Trait ne sera pour eux que l'un des quelque 90 fiefs possédés par la famille en Normandie. Une famille où l'on est chambellan du duc de père en fils.

 

Blason de la famille de Tancarville Par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5914917

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)      Deux siècles plus tard, Jeanne de Tancarville, dernière héritière du nom apporte, par mariage en 1316, ses terres et titres au vicomte Jehan de Melun. (…)

 

Blason de la famille des comtes de Melun par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14627804
 

Tournée d'inspection

 

     Un document conservé aux archives nationales nous apprend qu'en mars 1369, une trêve avec les Anglais ayant expiré, Guillaume Auxeau, bailli de Rouen et de Gisors accompagné de Baudrain de La Heuse, entreprit une tournée d'inspection « des fortifications de Jumièges, de Saint-Wandrille, de Vatteville et du Trait ». Voilà qui confirme la présence d'une construction défensive dans cette dernière paroisse. Mais on ne nous parle pas de château. On sait que l'abbaye de Jumièges était entourée de remparts. Ceux du Trait, avance Jacques Derouard, encerclaient un vaste périmètre ovoïde ayant pour point central la chapelle Saint-Nicolas. (…)

 

La destruction du château

 

     Attestée en 1413, une simple pierre, appelée borne Marigault, marquait la limite entre la baronnie de Jumièges et la seigneurie du Trait. Au pied du château, quelques maisons constituaient alors le village (...) 

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Capitaine de Rouen et de Cherbourg, Guillaume de Melun, comte de Tancarville et châtelain du Trait trouva la mort en 1415 à Azincourt. Deux ans plus tard, Marguerite, son unique héritière, trouve pour mari Jacques de Harcourt qui, du coup, reprend les titres de sa belle-famille, dont celui de seigneur du Trait et de Sainte-Marguerite.

 

Blason de la famille d'Harcourt par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928

 

     En 1418, le château du Trait est disputé par les Armagnacs et les Bourguignons. L'année suivante, lors de la prise de Rouen, il est enlevé par les troupes anglaises d'Henri V. Elles l'occupaient encore lors de leur capitulation en 1449. Charles VII allait alors achever sa reconquête de la Normandie. Le démantèlement du château s'est manifestement opéré à cette époque. D'importants travaux sont signalés pour y récupérer des pierres destinées au palais royal de Rouen. Un document des archives nationales en parle. Le consulter nous en dirait plus. Mais Paris, c'est loin... (Cote : ms. fr. 26061, n° 2940) Le château du Trait s'est donc dressé dans le paysage durant six siècles.

 

Châtellenie sans château

 

      Dès lors, le château du Trait n'est donc plus que ruines mais la seigneurie du Trait demeure avec ses juteux revenus fédodaux. (…)

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Jeanne, la fille du comte de Tancarville, répudiée par son mari, mourut nous dit-on de chagrin en 1488 et légua tous ses biens à son cousin, le comte de Dunois, duc de Longueville. (…) Dunois trépassa en 1491 et la seigneurie fut placée sous séquestre. (…)

 

Blason de Dunois par BiplanjauneCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51119013

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     Après quoi, comme châtelain du Trait, on voit apparaître le comte de Laval en 1503.  (…)

 

 

Blason de la famille de Laval dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Laval

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     En 1544, le nouveau seigneur du Trait est le gendre de Laval, Loys de Silly, époux d'Anne de Laval, première dame d'honneur de Marie de Médicis.

 

 

Blason de la famille de Silly dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Silly  

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)     La seigneurie du Trait passa par la suite entre les mains du duc de Longueville. (…) En 1603, Catherine d'Orléans de Longueville vend la seigneurie à Georges Delaporte, premier président du parlement de Rouen.

 

 

Blason de la famille de Longueville-Orléans par Luigi Chiesa — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9763887

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)Trois ans plus tard, il la revend à Jean du Fay, seigneur du Taillis. (…)

     Débuté en 1024, le règne de la seigneurie du Trait prit fin avec la Révolution. (…)

 

Blason scupté de la famille du Fay du Taillis au château du Taillis extrait de http://www.patrimoine-prive.fr/2013WP/wp-content/uploads/2016/03/Taillis-8.jpg

 

Les derniers vestiges

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)      Dans sa séance du 20 décembre 1860, la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure nous apprend que l'infatigable archéologue « M. Cochet a visité les ruines du vieux château du Trait qui défendait autrefois le passage de la Seine. Ce château, qui est peu connu, était très fort et très important. »

 

Ci-dessus, plan terrier dressé sous l'ancien régime et montrant les vestiges du château. Les autres constructions sont le calvaire, le presbytère et l'église. http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html

 

     L'abbé Cochet reviendra manifestement effectuer des fouilles car, sous le mandat du maire Jean-Baptiste Doucet, voici ce qu'écrit Cochet : « En face de l'église du Trait, au delà de la route départementale et au bord de l'ancienne rive de la Seine, on voit les ruines d'un vieux château qui fut construit sur un tertre et dont les murs ont encore de trois à quatre mètres de hauteur. On y a trouvé récemment une cave voûtée en petit appareil qui paraît fort ancienne. » Mais le Guide des environs de Caudebec rédigé par Rondel, met en garde les curieux quant à la modestie de ces ruines : « elles sont si peu apparentes que vous pouvez vous dispenser d'aller les voir. » En 1913, la Commission des Antiquités constate leur complète disparition. 

     A défaut de gravures, a-t-on seulement pris une seule photo de ces vestiges. Non ? Reste donc l'imagination. Dans les aventures d'Arsène Lupin gentleman cambrioleur, Maurice Leblanc fera un clin d'œil à la forteresse du Trait : « Il n'est pas de touriste digne de ce nom qui ne connaisse les bords de la Seine, et qui n'ait remarqué, en allant des ruines de Jumièges aux ruines de Saint-Wandrille, l'étrange petit château féodal du Malaquis... » Edifice imaginaire. Mais lieu-dit bien réel au Trait.

     En 1906, L'Atlas pittoresque de la France, de Reclus, signale encore les ruines du château du Trait.

     La toponymie locale a gardé le souvenir du bastion avec une sente du Château qui descend du calvaire vers la Seine. De vieux pans de mur y étaient encore observés. dans les années 80. Le cadastre du 19e siècle nous montre aussi une rue et une plaine Saint-Martin, derniers échos des cloches de la chapelle du même nom disparue au moyen-âge. Là, lors de travaux effectués en 1918 pour édifier une cité ouvrière, deux sarcophages en pierre de l'époque franque furent mis au jour, contenant chacun les restes de plusieurs sujets. Sujets riches, assurément, pour bénéficier d'un tel linceul.

     Quand en 2012 on détruisit un pâté de maisons situé près de l'église, on découvrit de belles pierres d'appareil. Provenaient-elles de l'ancien château ? La question fut posée. Une de plus. » [2]

 

A proximité :

 

LES REMPARTS DU TRAIT (Seine-Maritime)          « Le château du Taillis est situé dans le hameau Saint-Paul à Duclair (Seine-Maritime), dans un site classé depuis le 14 juin 1952, partie du parc naturel régional des Boucles de la Seine normande.

     Bâti sur les fondations d’une maison forte du 13e siècle, il a été édifié vers 1530 par Jehan du Fay du Tailly. Après une construction inachevée, le corps central fut agrandi par l’adjonction de deux pavillons au 17e siècle et finalisé par de nouvelles ailes au 18e siècle. Ce sont ainsi 300 ans d’architecture qui se côtoient et se respectent par une même symétrie unique en France.

     La façade sculptée présente des blasons seigneuriaux, ainsi que des niches et des pilastres.

     Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 avril 1996. » [3]

 

 

Sources :

 

[1] Extrait de l'article de Paris-Normandie.fr du 31/07/2015 https://www.paris-normandie.fr/region/le-chateau-fort-a-faconne-le-quartier-de-l-eglise-appele-le-vieux-trait-DX3752647

[2] Texte extrait du Canard de Duclair, supplément  du Journal de Duclair fondé en 1887 http://jumieges.free.fr/Le_Trait_chateau.html http://jumieges.free.fr/

[3] Extrait de Wikipédia

[4] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.450 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article