« Les fortifications de Rouen se sont développées avec le temps. Trois enceintes successives ont protégé la ville, dont la dernière suit le tracé des boulevards. » [1]
« La première enceinte fut construite vers l'an 300, entourant 23 hectares. Elle a été étendue, vraisemblablement à l'ouest jusqu'à 50 hectares par Guillaume le Conquérant vers 1070. Vers 1160, sous le roi Henri II, elle est étendue vers le nord protégeant 85 hectares. La dernière extension, décidée en 1346 devant la menace anglaise, couvre 173 hectares. Suite à la prise de la ville par les huguenots, en 1562, l'enceinte sera remodelée par l'ajout de bastions. Les plans historiques montrent une enceinte fermée en 1724, avec le tracé des boulevards et des démolitions très partielles en 1784. En effet, les boulevards sont construits en avant des remparts sur les fossés totalement ou partiellement remblayés. Il n'y a plus de traces des remparts sur le plan de 1817. » [2]
Plan ci- dessus montrant l’enceinte gallo-romaine de Rouen. Elle a souvent été représentée comme un carré d’environ 500 mètres de côté par les archéologues de la fin du 20e siècle. Or, les découvertes archéologiques font défaut au sud d’une ligne longeant les rues des Bonnetiers et aux Ours (en pointillés sur le plan). [dessin D. Pitte] Apports récents de l’archéologie à la connaissance des villes de Haute-Normandie au Moyen Âge (1975-2000) Dominique Pitte http://books.openedition.org/puc/9453
Cette reproduction à droite extraite du "Livre des fontaines" de Jacques Lelieur représente la ville de Rouen au 16e siècle, enserrée dans ses remparts.
Le front de la fortification du côté de la Seine comportait 13 portes à l'époque de Jacques Le Lieur (1525). Elles ont subsisté, en changeant parfois de nom, jusqu'au 19e siècle extrait de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Portes.htm
Une très belle représentation de la ville de Rouen au temps de ses remparts par J-C Golvin extrait de https://www.reddit.com/r/france/comments/59tf7k/rouen_au_17e_si%C3%A8cle_par_jc_golvin_xpost/
Plan hypothétique des remparts de Rouen ; blason par SanchoPanzaXXI — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2306429
Plans historiques de Rouen extraits de http://www.hellenicaworld.com/France/Literature/TheodoreAndreaCook/en/images/mapelg.png
Pour avoir des informations sur la première enceinte de Rouen, on peut se rendre sur l'article sur Rouen (plan ci-joint extrait de ce même document) extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.484 à 490 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22
Première enceinte (4e-11e s.) :
1. porte Orientale puis du Robec ; 2. porte Sainte-Apolline ; 3. porte Cauchoise ? puis Massacre
4. château de Rollon ; 5. palais ducal
Seconde enceinte (12e siècle) :
6. porte Cauchoise ; 7. la casemate de la porte d'Arras ; 8. porte Bouvreuil ; 9. porte Saint-Vivien ; 10. porte du Pont-Honfroy ; 11. porte Guillaume Lion ; 12. porte Jehan Lequeu ou Jean Lecoeur ; 13. porte de Paris ou de la Halle au Blé ou d’Elbeuf ; 14. porte de la Vieille Tour ou porte Dorée ou porte du Vent d’Aval ; 15. porte de la Tuile ou de Saint-Candé puis porte du Bac ; 16. porte des Boutiques ; 17. porte Grand Pont ; 18. porte des Charrettes ou de la Poissonnerie ou de la Petite Boucherie ; 19. porte du Crucifix ; 20. porte des Consuls ou de la Bourse ou de l’Estrade ou des Cordeliers ; 21. porte de la Harenguerie ou Haranguerie ; 22. porte de la Vicomté ; 23. porte Saint-Eloi ; 24. porte du pré
25. emplacement de la Barbacane ; 26. Clos des Galées
27. Château de Bouvreuil (13e siècle)
Troisième enceinte (14e-15e s.) :
28. porte Beauvoisine ; 29. porte des Champs ; 30. porte Saint-Hilaire ; 31. tour du Colombier ; 32. porte Martainville
33. Vieux-Palais
34. Gros-Horloge et beffroi
A gauche ci-dessus : Veuë de la Porte du Bac a Rouen. Israël Silvestre fecit. cum priuil. Regis. L : 200 H : 117 crédit : Alain Beylot ; http://israel.silvestre.fr/israel-silvestre/gravure-65-8-/veue-de-la-porte-du-bac-a-rouen ; A droite une représentation de la porte Saint-Hilaire extraite de https://croix2pierre.com/patrimoine/porte-saint-hilaire/
Au sujet de la porte Saint-Hilaire
« La porte Saint-Hilaire, démolie en 1773 et reconstituée pour les fêtes historiques de juin 1880, était la plus ancienne sortie de Rouen en direction de Paris. Elle se trouvait sur l’un des grands axes historiques est-ouest de la cité, axe remontant à l’époque gallo-romaine et dans lequel on trouvait aussi les rues des Faulx, de l’Hôpital et des Bons-enfants, ce qui rejoignait l’actuelle rue Cauchoise et la voie romaine vers Caudebec-en-Caux, Lillebonne et Harfleur. Construite au 12ème siècle, la porte avait été fermée pendant l’occupation anglaise et beaucoup souffert des guerres de Religion. Partiellement détruite, elle avait été reconstruite à la fin du 16e siècle. Sa démolition, en 1773, avait été ordonnée par un intendant de la province, dont une rue de Rouen porte aussi aujourd’hui le nom: M. de Crosne.
Non loin de la porte Saint-Hilaire se trouvait la Croix de Pierre. La Croix de Pierre était le quartier des drapiers, en allant vers la porte Saint-Hilaire, on trouvait surtout, de part et d’autre de la rue, des couvents. Existaient par là aussi un cimetière huguenot et un hôpital.
Le nom Saint-Hilaire est celui d’un des premiers évêques au nombre desquels on compte aussi Saint-Gervais, qui, après Saint Mellon, avait poursuivi l’évangélisation de la Gaule. Hilaire était né en 303 après J.C; il est mort en Phrygie en 367. Comme on s’en doute aisément, la porte Saint-Hilaire, située en un point aussi important que la route de Paris, a vu passer nombre de personnages importants.
Deux faits anecdotiques s’y sont déroulés mettant en cause deux rois, père et fils, de la famille de Navarre: Antoine de Bourbon, père d’Henry IV, y fut mortellement blessé alors qu’il se déculottait face aux remparts pour exprimer son mépris aux défenseurs de la ville. Quant au bon roi Henri, il manqua, quelques années plus tard, d’y périr noyé dans l’Aubette. Dans ce quartier aussi, un blessé pris pour mort et sitôt inhumé fut à temps retiré de la tombe; son nom: François de Civille, a été donné à une rue.
Le « Pas de mule », c’était une borne pouvant être utilisée pour monter à cheval et qui resta longtemps visible dans la cour du N°22, prés du bureau de l’armée de l’air. Ce vestige a peut-être d’ailleurs inspiré le colonel Froment, un commandant du service précité, qui s’est un jour penché sur l’histoire du quartier pour les besoins d’une publication illustrant sa une avec une photo de la Croix de Pierre. » [3]
La première enceinte
« Dans le choc des premières invasions de la fin du 4e siècle, la ville a été brûlée. Les habitants se résolurent à construire à la hâte une fortification, le Castrum. Il était impossible de défendre l'immense surface de la ville de la période de paix. On se contenta d'une faible surface de moins de 15 hectares.
Si on peut assez facilement délimiter les limites ouest, nord et est, il n'en est pas de même du la limite sud.
La limite ouest se trouvait au niveau du Gros-Horloge actuel. On peut présumer que la tour de l'horloge est construite sur le reste d'une tour de défense du Castrum.
La limite nord se trouvait au sud de l'actuelle rue des Fossés Louis VIII qui rappelle la présence de cette défense.
La limite est se trouvait entre les actuelles rues Damiette et de la République.
Nous ne savons pas exactement où se situait la rive droite de la Seine à cette époque. Une étude minutieuse du terrain laisse supposer qu'elle se trouvait légèrement en dessous de l'actuelle rue aux Ours. Le reste était formé d'îles enserrées entre des bras du fleuve et des marais (la rue Malpalu en a gardé le souvenir). La ville est restée ainsi jusqu'à la période ducale. (...)
Les terrains bordant la Seine étaient à l'époque marécageux et comportaient plusieurs îlots séparés par des bras du fleuve. Ce n'est qu'à l'époque des Normands que cette région sera assainie et drainée. C'est là que les premiers ducs élevèrent leur résidences fortifiées. (...)
La rue des Fossés Louis VIII perpétue le souvenir des fossés bordant la muraille nord du Castrum. Avant 1818, cette rue s'appelait Rue de l'Aumône car c'est ce souverain qui en fit don à la ville en 1224 pour y construire des maisons destinées aux pauvres. " [4]
« Le château ducal s'est déporté vers l'est. c'est la Tour de Rouen qi occupait les actuelles places de la Haute et de la Basse Veille-Tour. » [4]
« Le palais ducal, construit par Richard Ier de Normandie, était situé à l'angle sud-est de la ville médiévale, au confluent du Robec et de la Seine (site de l'actuelle Halle aux Toiles). La Vieille Tour était l'un des premiers grands donjons de pierre connus en France. Guillaume le Conquérant y reçut en 1064 Harold. Ce palais avait été ruiné par un incendie en 1200. [1]
A gauche : scène 12 de la Tapisserie de Bayeux, "Hic venit nuntius ad Wilgelmum ducum". On voit sur cette scène la tour de Rouen ; à droite : scène 14 de la Tapisserie de Bayeux, "Hic dux Wilgelm cum Haroldo venit ad palatium suum" ; on découvre la aula du palais rouennais des ducs de Normandie.
Philippe Auguste fait araser les restes du palais ducal. De sa tour de Rouen, dite Vieille Tour, il ne reste qu'une sorte de chapelle ouverte par les quatre côtés, qui pourrait être un reste de la chapelle Saint-Romain. C'est également Philippe Auguste qui fait araser cette chapelle Saint-Romain, sinon entièrement du moins dans son principal, ainsi que l'aula turris dite Grande Salle, la chapelle Saint-Cande, un mur d'enceinte « haut et épais », etc. [1]
A gauche : plan général de Rouen vers l’An Mil. La cité est enclose dans son enceinte remontant au Bas Empire romain et protégeant une surface de dix-huit hectares. La cathédrale, bordée au nord par la vieille collégiale Saint-Étienne, est le cœur de la cité. Tout le quart nord-est de la cité, au nord de la cathédrale était alors un quartier canonial présentant des maisons de pierre, les vestiges de l’une d’elles ayant été révélés par l’archéologie, entourées de jardins. Les autres quartiers présentent des parcelles en lanières avec des maisons sans étage. L’ancien palais est au sud-ouest et la « Grosse Tour » au sud-est. Le Robec, dont le nom scandinave signifie, « ruisseau de Rouen » ou « ruisseau rouge », coule à l’est de la ville. Il est canalisé au début du 11e siècle et des moulins à eau sont alors établis sur son cours. Le port est établi au pied des remparts et un faubourg, avec des rues nord-sud, est établi à l’ouest de la cité. Une place du marché (actuelle place du vieux marché) accueille les échanges commerciaux à l’entrée de ce faubourg. (Heimdal.) [5]
A droite : " Cette illustration de Woehrel extraite de l’album Les Fils de Guillaume 1er - L’Héritage, présente Rouen en 1123 depuis le Grand Pont. La tour édifiée par Richard Ier ne se trouvait pas à l’angle sud-est. Cette erreur est due à une confusion avec l’ancien palais carolingien, qui fut ensuite le palais de Rollon et de ses successeurs, édifié effectivement au sud-ouest. Cependant, cette illustration nous donne une bonne idée de l’allure de la cité depuis la Seine. (Assor BD.) [5]
La deuxième enceinte
" Au 13e siècle, la prospérité générée par le rôle de capitale que Rouen jouait dans le royaume Anglo-normand permit une extension considérable, la superficie étant multipliée par six pour atteindre environ 80 hectares. (...)
La prospérité de la ville devenue après 1066 l'une des capitales du royaume Anglo-normand permit un essor considérable de la ville. Il a été proposé que, dès la fin du 11e siècle, les faubourgs marchands de l'ouest aient pu être enclos. La recherche archéologique n'a pas permis de vérifier cette hypothèse.
Il est certain qu'a l'époque des Plantagenêt, la ville avait atteint à l'ouest et au nord ouest la limite des boulevards actuels. La zone marécageuse au bord de la Seine a du être assainie et les bras du fleuve entre les îles comblés dès avant le règne de Guillaume le Conquérant. Les murs nord et est ont englobé le territoire de la très riche abbaye de Saint-Ouen et le quartier de l'église Saint-Maclou.
A gauche la porte Cauchoise donnait accès à l'importante route qui, par le Pays de Caux (d'où son nom), menait vers Dieppe et la mer. Cette porte avait été refaite au début du 16e siècle. Extrait de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Portes.htm ; A droite la porte Bouvreuil jouxtait le Château de Philippe-Auguste. On voit sur le dessin à droite ci-dessus la base du donjon, à droite. Extrait de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Portes.htm
Un pont de pierre est assuré depuis au moins 1160. C'est le pont de l'Emperesse Mathilde. Il a pu remplacer un pont de bois antérieur. Le pont Mathilde présentait un point faible. Il est vraisemblable que sa tête sud, sur la rive gauche, devait être défendue par une fortification, la Barbacane. (...)
L'aménagement des jardins de l'Hôtel de Ville (anciens jardins de l'abbaye de Saint-Ouen) ont permis la découverte de la base de la muraille du 12e siècle. Un morceau en a été conservé avec une reconstitution du fossé. " [4]
Plusieurs gravures montrant le château de Bouvreuil ; à gauche, vue du château de Rouen, détruit en 1590, gravure par E. Langlois (ADSM, 6 Fi 1 16)
Le château de Bouvreuil
« La conquête Capétienne (1204) entraîna la construction d'une forteresse au nord de la ville : le Château.
Les progrès de l'artillerie rendait le contrôle des fortifications élevées autour du monastère de la Trinité du Mont de Rouen (Côte Sainte-Catherine) essentiel pour la sécurité.
Cette forteresse joua un rôle important jusqu'à la fin du 16e siècle. (…) Construit de 1204 à 1210 sur la colline Bouvreuil, par Philippe Auguste, roi de France, à la suite de la conquête en 1204 du duché de Normandie. Il est démantelé par Henri IV en 1591. Seul subsiste aujourd'hui le donjon dit tour Jeanne d'Arc. C'est au château de Rouen que Jeanne d'Arc est emprisonnée en décembre 1430 et jugée. » [4]
« Le château de Rouen est construit de 1204 à 1210 sur la colline Bouvreuil à Rouen, capitale du duché de Normandie, par Philippe Auguste, roi de France, à la suite de la conquête en 1204 du duché sur Jean sans Terre, duc de Normandie et roi d'Angleterre, et en remplacement du palais ducal de Rouen érigé par le duc Richard Ier. Ce sera désormais la résidence des officiers royaux et celle du roi lorsqu'il séjournera à Rouen.
Situé à l'extérieur de la ville médiévale, en position dominante, le château de Rouen est une puissante forteresse de type château fort qui joue un rôle militaire pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453) et pendant les guerres de religion (1562-1598). [1]
A gauche plan du château de Rouen extrait de http://www.jeannedomremy.fr/S_RouenClery/chateau_rouen.htm ; A droite, maquette du château de Rouen extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/76rouen-general.htm
A gauche : Le château et le donjon de Philippe Auguste en 1525. Plan de Gaalor – Livre des Fontaines de Rouen de Jacques Le Lieur © Collection Bibliothèque de la Ville de Rouen, cliché T. Ascencio-Parvy, A. Delamare http://books.openedition.org/puc/7794 ; à droite : Maquette du château de Rouen (Musée Jeanne d’Arc de Rouen) http://books.openedition.org/puc/7794
Pendant près de quatre cents ans, le château de Rouen est surtout le siège d'une importante fonction administrative et politique : bailliage et vicomté du roi de France, gouvernement du roi d'Angleterre pendant la domination anglaise (1418-1449), échiquier de Normandie (qui deviendra le Parlement de Normandie). C'est aussi au château de Rouen que Jeanne d'Arc est emprisonnée en décembre 1430 et jugée du 21 février au 23 mai 1431.
Vulnérable aux tirs d'artillerie comme les autres forteresses médiévales, le château de Rouen est démantelé par Henri IV en 1591, à l'exception du donjon (dit " tour Jeanne d'Arc ") [1].
Les récentes fouilles archéologiques et les nouveaux travaux des historiens montrent l'importance du château, exemple de l'architecture militaire médiévale, et particulièrement de l'architecture philippienne.
« L'édification de cette puissante forteresse est liée à la conquête de Rouen et de la Normandie par le roi de France au 13e siècle. Acte symbolique destiné à affirmer son autorité sur une ville nouvellement soumise, cette construction fait suite à un geste lui-même chargé de signification : l'arasement du château ducal (« la Vieille Tour »). La construction du nouveau château est accompagnée de la création d'une nouvelle enceinte urbaine, montrant la volonté royale de former une entité englobant deux éléments jusqu'à présent juxtaposés : le Bourg et le Cité. (...) Cette forteresse constitue cependant un témoignage tout à fait intéressant de l'architecture militaire du début du 12e siècle. »
Sans doute l'un des plus grands bâtis sous Philippe Auguste, le château de Rouen est aussi remarquable pour son histoire tout au long de la guerre de Cent Ans. La tour Jeanne d'Arc, qui en constitue l'ancien donjon, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840. La tour de la Pucelle (substructions) où fut enfermée Jeanne d'Arc fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques depuis le 13 juillet 1926. [1]
La conquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1204 est d'une certaine façon la reconquête de territoires perdus par les rois de France depuis 911 à l'occasion des concessions effectuées aux envahisseurs Vikings commandés par Rollon. Situés à proximité de la capitale des Capétiens, les riches territoires normands et la possibilité d'accès à la mer par la Seine attirent leur convoitise. Ce puissant voisin constitue une menace permanente. La conquête du royaume d'Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant, gendre du comte de Flandres par son mariage, déséquilibre durablement le rapport de force en faveur du duc-roi.
À la mort de Richard Cœur de Lion survenue en 1199, son successeur, Jean sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen le 25 avril 1199. Par le traité du Goulet signé le 22 mai 1200, il fait la paix avec le roi de France et accepte de lui rendre hommage. Mais Jean sans Terre commet d'importantes erreurs politiques. Il divorce de sa récente épouse, Havise de Gloucester, puis enlève et épouse Isabelle Taillefer pourtant promise à Hugues IX de Lusignan, vassal du roi de France. Ce dernier fait appel à la justice de son suzerain Philippe Auguste, qui prononce la commise des fiefs de Jean sans Terre (absent au procès) et donne les fiefs au neveu du Plantagenêt Arthur Ier de Bretagne, à l'exception de la Normandie qu’il se réserve.
Au cours de l’été 1202, Philippe Auguste s’empare du pays de Bray. Après l'abandon de Jean sans Terre par ses barons normands qui le soupçonnent d'avoir fait assassiner en 1203 son neveu Arthur de Bretagne, la conquête militaire de Philippe Auguste devient plus facile. Château-Gaillard tombe le 6 mars 1204, suivi de Caen le 21 mai 1204, puis de Rouen le 24 juin 1204 (après 40 jours de siège). D'après les historiens, le rattachement du duché de Normandie au royaume de France marque le début du déclin de l'« Empire Plantagenêt », dont la fin interviendra en 1399 avec l'usurpation de la maison de Lancastre.
En 1207, Philippe Auguste maintient les privilèges communaux dits « Établissements de Rouen » et la Coutume de Normandie. Ultérieurement, le 15 juillet 1315, le roi de France Louis X le Hutin concède la Charte aux Normands, confirmée à nouveau par Philippe VI de Valois en mars 1339.
Simultanément, Philippe Auguste fait araser une partie des remparts de la ville ainsi que l'ancien palais des ducs de Normandie et fait construire le château de Rouen, symbole de l'autorité royale. L'ouvrage, commencé en 1204, fait partie du vaste programme de construction lancé par Philippe Auguste sur l'ensemble du domaine royal.
Pour la construction du château de Rouen, Philippe Auguste choisit avec soin le site d'une colline sur le fief de Bouvreuil, où se dressent les ruines de l'amphithéâtre gallo-romain de Rotomagus. C'était une construction colossale, comparable aux plus grands amphithéâtres du monde romain. Le grand axe aurait dépassé 140 mètres. L'aqueduc de la source Gaalor, construit entre le 11e siècle et la fin du 12e siècle, passe au pied de la tour maîtresse. [1]
L'utilisation par Philippe Auguste de l'embase de l'amphithéâtre gallo-romain comme fondations de la forteresse (enceinte et basse-cour) est remarquable par la conception de l'ouvrage, par la dimension colossale de la réalisation et par sa symbolique.
L'emprise elliptique de l'amphithéâtre supporte au nord-est l'enceinte castrale du château (de forme polygonale) et au sud-ouest la basse-cour du château (en forme d'arc de secteur). » [1]
« Après la conquête par Philippe Auguste (1204), une nouvelle forteresse fut construite au nord de la ville. Alors que les Normands avaient installé le centre de leur pouvoir de côté de la Seine, c'est résolument du côté des terres que la Capétien fit construire son Château, à la fois défense de la ville et aussi menace permanente pour ses habitants.
Conséquence du traité de capitulation, les murailles furent abattues. Elle furent toutefois relevées assez rapidement, dans le cours du 13e siècle.
Les périls montant du fait des débuts de la guerre de Cent Ans, il y avait urgence à restaurer les murailles, ce qui fut fait à l'injonction de Philippe de Valois. On en profita aussi pour enclore les quartiers de l'est de la ville, de part et d'autre du Robec.
A la fin du moyen âge, devant les menaces anglo-bourguignonnes, les murailles furent complétées et les quartiers drapiers de l'est inclus dans l'enceinte. » [4]
La porte Beauvoisine était située sur l'ancien chemin menant vers le Nord. Nous n'en avons que très peu de représentation. Celle-ci est extraite de la gravure d'Israël Sylvestre. Extrait de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Portes.htm
« Pendant l'occupation anglo-bourguignonne, le roi Henri V fit édifier une nouvelle forteresse au sud ouest de la ville : le Vieux-Palais. » [4]
« Construit à partir de 1419 par Henri V, roi d'Angleterre, il marque l'emprise de l'Angleterre à la suite de leur conquête de la ville de Rouen. Il était situé à l'angle sud-ouest afin de surveiller le trafic fluvial. Il ne reste rien aujourd'hui de ce château. » [1]
Document ci-dessus : « Château du Vieux Palais at Rouen in Normandy », gravure de James Basire d’après un dessin de Louis-Jean Allais ; Date fin 18e s. Institution France - Rouen - Archives départementales de Seine-Maritime; Rappel historique: Aussitôt entré dans Rouen, Henri V entreprit la construction d’une nouvelle forteresse à l’angle de la Seine et de l’enceinte ouest (actuel boulevard des Belges). Connue ensuite sous le nom de « Vieux Palais », elle fut détruite pendant la Révolution. Le roi d’Angleterre fit aussi renforcer le château construit par Philippe Auguste après la conquête de 1204, au nord de la ville. Cette gravure anglaise nous montre à gauche le Vieux Palais tel qu’il se présentait au 18e siècle (le plan est figuré dans le bas) et à droite le donjon du château de Philippe-Auguste, connu maintenant sous le nom de Tour Jeanne d’Arc. C’est en effet dans une des tours de ce château qu’elle a été enfermée, le temps de son procès. http://archexpo.net/fr/contenu/chateau-du-vieux-palais-rouen-normandy-gravure-de-james-basire-dapres-un-dessin-de-louis
« Le plan signé par Tassin (première moitié du 17e siècle) montre que la circonvallation est encore intacte. Le Vieux-palais a été modifié. Sa tour sud-ouest a été remplacé par un bastion à la Vauban. » [4]
Ci-dessus Plan du château de Rouen dit vulgairement le vieux Palais pour servir au projet de l'année 1754.
Ci-dessus : cette carte de Georg Braun et Frans Hogenberg est extraite de leur atlas urbain Civitates Orbis Terrarum publié entre 1572 et 1617. Dans une précédente édition (analysée en cours), la vue de Rouen est donnée depuis la colline Sainte-Catherine (de l’Est) selon un dessin réalisé en 1561 par Joris Hoefnagel sur place. Ici la carte représente Rouen vue du sud depuis la rive gauche.Document extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30334.html
Le 2 août 1589, le roi Henri III ayant été assassiné, le protestant Henri de Navarre accède au trône. Mais les ligueurs refusent de le reconnaître. Chassé de Paris, il concentre ses troupes et son attention en Normandie au plus près de ses alliés Anglais. Cette gravure extraite du site, http://www.rouen-histoire.com/HenriIV/index.htm est d'origine allemande.
A gauche, 10 novembre 1591, Henri IV met le siège devant la ville de Rouen avec une armée de 40.000 hommes. Des travaux de retranchements sont entrepris autour de la ville pendant qu'une flotte hollandaise tient la Seine. Le Navarrais a établi son quartier général à Darnétal. Les combats se déroulent autour de la forteresse de Sainte-Catherine. Henri IV y fait preuve de beaucoup de courage sans pouvoir emporter la place.
A droite : 22 avril 1592, malgré ses efforts, Henri IV ne peut s'emparer de Sainte-Catherine et la ville lui résiste. Les troupes espagnoles du duc de Parme arrivent par le nord, obligeant le Navarrais à abandonner le siège. Parme se dirige vers le Havre. Henri lui mène une véritable guerre d'escarmouche.
Le déclin des remparts de Rouen
" La ville resta ainsi jusqu'au 18e siècle. Elle avait alors perdu une grande partie de son intérêt militaire. On commença à démolir les portes et les murailles, en particulier à l'ouest. Le 19e siècle vit l'accélération de ces démolitions et faisant de Rouen une ville ouverte. (...)
Au début du 18e siècle, les murailles ont perdu toutes leur valeurs défensives. Les portes, trop étroites commencent à être détruites, remplacées quelquefois par des portes sans valeur militaire. A l'ouest, on commence à démanteler le mur pour étendre la ville de ce côté. La barbacane est vendue. Sur les terrains adossés à la murailles, les plus influents peuvent se faire construire des hôtels particuliers, comme ceux de la rue Saint-Patrice.
Toutefois, l'essentiel de l'appareil défensif est toujours présent.
Sur le plan dit " de Crosne " (1714), on voit que la muraille ouest commence à être démantelée. Les fossés ont été remplacés par de larges boulevards plantés d'arbres. Le projet d'un nouvel Hôtel de Ville sur la place du Vieux-Marché (qui n'aboutira pas) va accélérer ce démantèlement. [4]
Ci-contre : « De nombreuses tours renforçaient la muraille. La tour Guillaume Lion verrouillait les accès à l'extrémité est du front de Seine. Elle a été remplacé au 18e siècle par une porte de style classique qui est la dernière conservée. » http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Tours.htm
… « La Porte Guillaume Lion, dernière porte encore debout , refaite entre 1747 et 1749. Elle fut le seule construction du quartier à échapper aux bombardement de 1944. Ce qui lui vaudra d’être classée monument historique. En 1950 il faudra la déplacer de 3 mètres du fait de l’exhaussement des quais. »
La porte Guillaume Lion est à la fois le dernier témoignage des portes qui entouraient la ville et l'illustration des portes de l'âge classique, sans grande valeur militaire, mais parfaitement décoratives. Elle a échappé aux destructions du 19e siècle et de la seconde guerre mondiale et est toujours campée sur les quais actuels. La porte Guillaume Lion est la seule porte de la ville forte conservée. Elle se trouve sur les quais. Toutefois, elle n'est pas à sa place d'origine. Elle était une cinquantaine de mètre plus à l'est, au bout de la rue des Arpents. L'élévation des quais après la seconde guerre mondiale a imposé son déplacement à l'entrée d'un charmant square. » [4]
« A la fin du 18e siècle la muraille commence à disparaître. A l'ouest, en particulier, les projets de l'Intendant de Crosne ont amené la disparition des murs. Sur les quais, il ne reste que des lambeaux qui vont peu à peu disparaître. Partout ailleurs, les portes ont disparu (sauf la porte Guillaume-Lion). Le pont Mathilde est arasé, il ne reste que la base de ses piles. La Barbacane a donc été détruite. De larges pans de murailles ont été démantelés. Ce qui en reste est en passe de disparaître sous les constructions parasites.
Gravures ci-dessus : à gauche, la salle basse de la tour Bigot ; « La Tour Bigot se trouvait sur la muraille au nord-ouest de la ville. Elle a été conservée longtemps ce qui permet d'avoir d'elle des gravures comme celle-ci. », à droite, gravure extraite de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Tours.htm
Le Vieux-Palais subsiste, au bord de la Seine, à l'ouest de la ville.
A la fin du 18e siècle, la démolition des fortifications s'est accélérée. La première moitié du 19e siècle vit la disparition de la plus grande partie des vestiges militaires. Des fragments subsistèrent toutefois. Ils sont encore visibles de nos jours pour ceux qui font l'effort de les rechercher.
Dans les jardins de l'Hôpital Charles-Nicolle, un large pan de muraille subsiste encore. Il s'appuie sur les vestiges de la tour du Colombier. (…)
« La Tour du Colombier se trouvait à l'est de la ville, près de la porte saint-Hilaire et de la fausse porte du Robec. Cette tour a été la cible de nombreuses attaques lors des sièges successifs. Au 19e siècle, elle a été arasée en partie et surmontée d'une construction en pan de bois qui abrite maintenant l'Internat de l'Hôpital. » http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Tours.htm
Au 17e siècle, la muraille reste pratiquement inchangée. Après le dernier siège (celui de Henri IV à la fin du 16e siècle), elle perd peu à peu son importance militaire. Les quartiers des faubourgs commencent à se développer et les habitations colonisent les espaces militaires de chaque côté des murs. La Barbacane a perdu son utilité du fait de la dégradation du pont Mathilde et son abandon. Le château de Philippe-Auguste a été détruit au tout début du siècle. il n'en reste que les tours et les courtines qui forment la continuité du mur urbain (dont le donjon). » [4]
La casemate de la Porte d’Arras :
Des travaux au collège Barbey-d’Aurevilly, ancien hôtel d’Arras, ont mis au jour un pan de muraille de 40 m de longueur à 1,50 m de profondeur. La casemate, ouvrage militaire de la fin du 15e siècle, est située au pied du rempart au fond du fossé (boulevard de la Marne). Elle assurait la défense entre la porte Cauchoise et le château Bouvreuil. Ses dimensions intérieures sont de 12 m sur 3 m pour une hauteur sous voûte de 4 m. L’accès se fait par un escalier de 37 marches, puis un souterrain de 25 m de long." [1]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fortifications_de_Rouen
Photo ci-dessus montrant la mise au jour d’une portion d’enceinte urbaine du milieu du 14e siècle, lors de travaux effectués en 1993 au collège Barbey d’Aurevilly de Rouen. Apports récents de l’archéologie à la connaissance des villes de Haute-Normandie au Moyen Âge (1975-2000) Dominique Pitte http://books.openedition.org/puc/9453
A gauche : la casemate de la porte dArras - Panoramique intérieur 360 de la casemate de la porte dArras ( Eric Follain). A droite : la casemate de la porte d'Arras - Écorché restitué de la casemate (© Eric Follain) Deux documents extraits de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30334.html
Plan ci-dessus extrait du site http://pour.pagesperso-orange.fr/rempart/remparts_rouen.htm
Voir aussi à ce sujet :
https://www.facebook.com/daniel.caillet/posts/10153918879744172
http://pour.pagesperso-orange.fr/rempart/rempart_barbey.htm
« ...Elle était destinée à protéger la communication entre la ville et la côte Sainte-Catherine, et à couper, au besoin, la route de Paris. » [1]
« Le premier pont connu par l'iconographie est le pont de Pierre ou pont Mathilde. Ce pont avait été donné à la ville par Mathilde l'Emperesse, petite fille de Guillaume le Conquérant (et non pas Mathilde de Flandres, son épouse). Construit vers 1160, il a eu un grande longévité puisqu'il ne disparut qu'au début du 17e siècle. Le pont Mathilde figure sur la grande vue de Rouen, frontispice du Livre des Fontaines de Jacques Le Lieur (1525). Ce pont de 12 arches était une remarquable réalisation.
Pour le défendre, une fortification avait été édifiée à son extrémité sud, la Barbacane. Ce double ilot était relié à la rive gauche par des pont-levis.
Lors des sièges (1204, 1418 en particulier) les nécessités militaires nécessitèrent plusieurs fois la coupure du pont, ce qui l'affaiblit. Son entretient devint de plus en plus difficile et les ruptures furent nombreuses. Au début du 17e siècle, il était devenu impraticable (en 1603, Henri IV dut traverser la Seine sur un bac). Des projet virent le jour, en particulier celui d'un pont double en hauteur ! Il ne furent pas réalisés. Un service de bacs fut établi un peu en amont (c'est de là que vient le nom de la rue du Bac). Le pont continua à se dégrader, les arches tombant en Seine les une après les autres. Il fut définitivement démantelé en 1661. On conserva toutefois la base des piles pour une éventuelle reconstruction. »
Texte et illustration ci-dessus extraits de http://www.rouen-histoire.com/Ponts/Mathilde.htm
« Sur le rebord du plateau qui avance à l'est vers le cœur de Rouen se trouvait cette importante abbaye qui s'appela l'abbaye de Sainte-Catherine-du-Mont avant de prendre le nom de Sainte-Catherine.
Sa fondation remonte au début du 11e siècle, en 1030. Goscelin d'Arques, vicomte de Rouen, et sa femme Emmeline la dotèrent richement.
Vers 1027 était passé à Rouen un moine nommé Syméon. Il venait du désert du Sinaï et transportait avec lui une relique : le doigt d'une jeune martyre : Sainte-Catherine. Il aurait laissé une parcelle de cette relique au monastère du Mont. Comme toutes les reliques elle possédait des vertus curatives. Elle guérissait les fièvres, les muets et même la stérilité ! Il est facile de comprendre comment elle a pu attirer les pèlerins qui prirent peu à peu l'habitude d'appeler le monastère par son nom : de la Trinité du Mont, il devint le monastère de Sainte-Catherine. La colline changea aussi son nom de Mont-de-Rouen en Colline-Sainte-Catherine.
Cette abbaye était riche. De puissants personnages vinrent y faire leurs dévotions : Philippe le Bel en 1314, Louis le Hutin , Charles V,... Ces visites complétaient l'apport des pèlerins ce qui permit d'étendre les domaines en terres et aussi en moulins, comme le moulin de Caquerel.
L'abbaye était connue aussi par sa culture. Son école était renommée aussi bien pour ses qualités littéraires que pour la musique.
Mais sa position dominant le centre de Rouen en faisait un enjeu stratégique, comme pour le prieuré Saint-Michel et elle fut fortifiée. On ne sait pas à quelle époque, mais au début du 16e siècle, Jacques Le Lieur la montre entourée de puissantes murailles.
A coté d'elle un fort fut élevé au 14e siècle.
La destruction du monastère fut causée par la proximité de ce fort. Henri IV fort rancunier, n'éprouvait que peu de sympathie pour une forteresse qui lui avait résisté et devant laquelle était mort son père. Il était résolu à sa perte. D'un autre côté Charles de Bourbon, archevêque de Rouen et oncle d'Henri IV avait fondé une chartreuse à Gaillon. Eprouvant des difficultés à la doter, il demanda et obtint l'autorisation d'adjoindre le temporel de Sainte-Catherine à celui de sa nouvelle fondation. C'en était fait de l'abbaye, fusionnée avec Gaillon en 1598. Dès 1594, la confusion "volontaire" de l'abbaye et du fort amena la destruction de la première à la place du second. Les derniers pans de murs s'effondrèrent vers 1870. »
Texte et illustration extraits de http://www.rouen-histoire.com/C_Ste_Cath/Monastere_Ste_Catherine.htm
Le Clos des Galées
" Le Clos des Galées : c’était au Moyen Age le chantier naval et l’arsenal de Rouen. De galée viendra « galère », désignant l’embarcation bien connue. Philippe le Bel l’installa en 1293 à peu près à l’emplacement de la cité administrative actuelle. " [1]
Image 3D du Clos des Galées extraite du site http://www.virtuhall.com/ : http://www.virtuhall.com/images/virtuel/martel/clos-1.htm
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Ci-dessous, un article et une photo extraits du site Paris-Normandie du 14 mars 2014 : http://www.paris-normandie.fr/hemerotheque/rouen-fortifiee-1165855-NUPN1165855
" Rouen fortifiée
Un passé si présent. Cécile-Anne Sibout, historienne à l'Université, raconte un épisode de l'histoire rouennaise.
« En mars 1993 le collège Barbey d'Aurevilly, boulevard de la Marne, est en pleins travaux : on démolit, on creuse… Le sous-sol rouennais, comme on sait, réserve bien des surprises. En l'occurrence, à cet endroit est alors découvert un long morceau de l'ancien rempart, épais de 3,50 m et dont la hauteur totale, sans compter les fondations, devait atteindre 10 m. Les tessons de céramique déterrés à proximité par les archéologues permettent de le dater : l'ouvrage remonte au 14e siècle, époque où Rouen agrandit et consolide ses murailles face au péril anglais (la fameuse guerre de Cent Ans, 1337-1453). Artillerie et guet Notre ville a été fortifiée (bois, puis moellons) depuis sa naissance il y a 2 000 ans, ceci jusqu'au 18e siècle.
Vers 1350 des charpentiers et des experts en maçonnerie s'activent, tandis que des pierres venues de Caumont ou d'ailleurs s'entassent sur le port. Les Anglais ont en effet débarqué en Normandie, il faut donc se protéger au mieux en cas de siège. Les archives médiévales montrent à quel point la question est cruciale pour la municipalité. Il s'agit non seulement de maçonner solidement les murailles, mais aussi la quinzaine de tours principales, en veillant à ce que les herses (grilles coulissantes) et ponts-levis de leurs portes fonctionnent bien. Important aussi : l'armement. Quand les Anglais assiégeront victorieusement la ville en 1419, ils seront frappés par l'importance de l'artillerie rouennaise, avec en particulier trois canons par tour pour pouvoir tirer de trois côtés différents, ainsi que des engins à ressort envoyant divers projectiles. Dernier problème récurrent enfin : l'organisation du guet, que dès 18 ans chaque Rouennais doit en principe assurer. Une mission qui peut être dangereuse, surtout la nuit et quand l'ennemi approche : les guetteurs doivent alors sortir et tendre l'oreille pour déceler d'éventuels bruits suspects, à la lumière tremblotante d'un falot. On a beau porter casque et cotte métalliques, la peur rode. À la place des remparts nous avons désormais des boulevards où nous craignons avant tout… les embouteillages. Un progrès, tout de même. »
Cécile-Anne Sibout http://www.paris-normandie.fr/hemerotheque/rouen-fortifiee-1165855-NUPN1165855
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://edgarmenguy.over-blog.com/article-1580950.html
[3] Extrait de https://croix2pierre.com/patrimoine/porte-saint-hilaire/
[4] Extrait de http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/
[5] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29680.html
Bonnes pages :
http://lucilline.blogspot.fr/2007/05/rouen-evolution-et-histoire.html
https://rouen-histoire.com/Vues/Plans.htm
http://www.rouen-histoire.com/Plan/test4.htm
http://www.patrimoines-rouen-normandie.fr/les-remparts-de-rouen-_-16-janvier-2016.html
http://www.jeannedomremy.fr/S_RouenClery/chateau_rouen.htm
http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/index.htm
http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Portes.htm
http://www.rouen-histoire.com/Fortifs/Histoire.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fortifications_de_Rouen
http://hist-geo.ac-rouen.fr/dkn/PUR/site/PUR_fiche_03.html
http://www.jeannedomremy.fr/S_RouenClery/souterrain.htm
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Rouen/Rouen-Tour-Jeanne-d-Arc.htm
http://books.openedition.org/puc/7794
http://www.montjoye.net/charles-vii-abandon-jeanne-darc-1430-1431
http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/366401