Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

 

À gauche représentation du château Ganne aux 11-12es siècles extrait du site http://www.lafabuleuseepopee.com/chateau-ganne/ ; à droite photo montrant l'entrée actuelle du château (cliché : Gilloudifs)

 

     « Le château Ganne est un ancien château dont les vestiges (des 11e et 12e siècles) sont situées sur les anciennes terres du château actuel de La Pommeraye, dans le département français du Calvados. Il est localisé au sein d'une région accidentée surnommée la Suisse normande.

     Il a été acquis par le conseil général du Calvados en 2003. Le château Ganne fait l'objet de fouilles archéologiques. En effet, il fait partie d'un projet d'étude pluridisciplinaire mené par le conseil général du Calvados.  " [2]

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)  LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

 

 À gauche, cartes postales du château Ganne ; à droite, plan hypothétique du Château Ganne

 

 

Arcisse de Caumont, 1853 :

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)    " Le château de la Pommeraye, placé sur la crête d'une petite chaîne de grès intermédiaire, se trouve d'un côté défendu par la pente rapide d'un vallon assez profond, dans lequel coule un ruisseau. De l'autre, le terrain présente une déclivité qui détache l'éminence de la plaine voisine. Mais des travaux considérables ont été exécutés pour établir un château dans cette position naturellement très favorable.
     La place était divisée en trois parties, dont les diverses circonscriptions sont encore parfaitement marquées.
     La motte qui supportait le donjon est rude, entourée de fossés profonds ; on y accédait au moyen d'un pont de pierre. Elle se trouvait couverte de constructions dont les ruines perçant au milieu des arbres qui les entourent attirent encore l'attention du voyageur. On reconnait dans ces murailles la tour du donjon placée en face du pont dont je viens de parler; elle offrait une profondeur assez considérable et une largeur beaucoup moindre. Cette tour était percée d'un portique assez élevé par lequel on pénétrait jusqu'au centre de la motte. Au-dessus de
ce passage solidement voûté à plein-cintre, se trouvaient des appartements. Des restes de murs entourent encore l'éminence circulaire placée élevé par lequel on pénétrait jusqu'au centre de la motte. Au-dessus de ce passage solidement voûté à plein-cintre, se trouvaient des appartements. Des restes de murs entourent encore l'éminence circulaire placée en arrière de ce donjon ; mais ils sont dans un tel état de délabrement qu'il est difficile de décider à quelle hauteur ils pouvaient s'élever.
     Tout porte à croire qu'ils ont supporté des toits qui couvraient des logements ou des magasins.
     La cour carrée-longue par laquelle on passait pour accéder au donjon était entourée de murailles épaisses qui se trouvaient, ainsi que les autres murs d'enceinte, revêtues à l'extérieur de terres rejetées des fossés et appliquées contre la maçonnerie pour en fortifier les parties extérieures.
     La troisième enceinte était probablement aussi entourée de murailles, mais ellès y sont à présent totalement détruites ; elle était plus étendue que la seconde enceinte, et sa forme suivait celle du plateau à l'extrémité duquel elle se trouve placée.

     (Les habitants du village de la Pommeraye rapportent mille contes sur le propriétaire de ce château qu'ils appellent Gannc. Ils disent qu'un souterrain, partant de la motte dont je viens de parler , conduit jusqu'à la rivière d'Orne, à 314 de lieue de distance, et que Ganne, seigneur de la Pommeraye, dont ils font un guerrier puissant et rusé, abreuvait ses chevaux dans cette rivière par ce passage souterrain. Ils ajoutent que les chevaux étaient toujours ferrés à rebours, afin que l'on ne pût reconnaître de quel côté leur maître dirigeait ses pas.)." [1]

 

Dessin ci-dessus extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

 

     " Le nom de château Ganne lui a été attribué au 18e siècle. Il portait auparavant le nom de château de la Pommeraye. De nombreux châteaux, notamment en Normandie, portent le nom de Ganne. Ce serait le surnom du père de Ganelon qui causa la mort de Roland à Roncevaux en trahissant Charlemagne. " [2]
 

 

Historique

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château est possession des seigneurs de La Pommeraye jusqu'au milieu du 12e siècle. En 1167, les chanoines de l'abbaye du Val se voient confier la chapelle castrale par Henri II de la Pommeraye. En 1180, le château lui est confisqué pour des raisons inconnues par le roi d'Angleterre. La famille en reprend possession au début du 13e siècle ayant choisi le parti anglais. À la mort de Goscelin III de La Pommeraye en 1219, le château est transmis à un neveu, de la famille de Fontaine, et non à son fils Henri. La famille de Fontaine en est encore détentrice au début du 14e siècle. Le château change par la suite, à de nombreuses reprises, de propriétaire.

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château est aménagé en parc romantique à la fin du 19e siècle.

 

     À gauche : château "moderne" de la Pommeraye situé en contrebas du château Ganne ; photo de Gilloudifs.

 

     La tempête de fin décembre 1999 a dévasté les bois qui entouraient les ruines du château.

      Les vestiges du château, visibles et non visibles, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 septembre 2000. 

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

 

Différentes représentations de la tour porche du château Ganne au 19e siècle. Extrait du document PDF " Les représentations du château Ganne au 19e siècle : légendes et réalité " par Anne-Marie Flambard Hericher : association les Annales de Normandie 2006 : http://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-291.htm

 

Architecture

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château se compose de trois enclos successifs de plus en plus défendus : une première basse-cour, une deuxième basse-cour, la haute-cour. L'ensemble du dispositif défensif, constitué dans son premier état de la pente naturelle, de fossés et de remparts de terre élevés avec les terres extraites et couronnés de palissades de bois, s'étend sur 350 m de long et 80 à 100 m de large.

 

À gauche, dessin d'Auguste-Alexandre Guillaumot

 

     La première basse-cour, d'une superficie de 8 000 m2, est ceinturée d'un talus et d'un fossé. Plusieurs chemins se rejoignent dans cette zone avant d'arriver à la porte donnant sur la deuxième basse-cour. Celle-ci mesure 100 m de long sur 25 à 40 m de large. Un rempart de terre, mais aussi un fossé entre les deux basses-cours, en assurent la défense. Une courtine maçonnée fut construite lors de la dernière phase d'occupation. Dans cette partie du site, les fouilles archéologiques ont révélé la présence d'un puits, d'un bâtiment résidentiel, d'un bâtiment domestique, d'une chapelle. Le premier édifice fut construit au 12e siècle en grès schisteux, le calcaire étant réservé aux piédroits des portes. Une volonté ostentatoire se perçoit par la présence de colonnettes encadrant les ouvertures et, à l'étage, de fenêtres munies de vitres, une rareté à l'époque. Ces éléments indiquent qu'il pourrait s'agir d'une salle d'apparat servant à accueillir les hôtes. Un escalier de bois devait permettre l'accès à l'étage, lequel est séparé du rez-de-chaussée par un plancher de bois. Le bâtiment domestique est construit en grès schisteux à la fin du 10e siècle. Il contient un four à pain. Différentes activités domestiques semblent y avoir été menées. Dans un second temps, le puits, jusque-là d'accès libre, est couvert et rattaché à l'édifice par un couloir de pierre. Le bâtiment de pierre fut précédé au début du 10e siècle par une cabane en bois et par appentis à claire-voie abritant un foyer.

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     La première mention de la chapelle date de 1167. Comme pour le bâtiment résidentiel, le calcaire est employé pour souligner des lignes de force de l'architecture. Des vitrages étaient disposés aux fenêtres et les murs recouverts de peintures murales à figures géométriques et peut-être aussi figuratives très colorées. Des pierres sculptées réemployées d'un bâtiment du 11e siècle ornaient les murs. Des fonts baptismaux et des banquettes sont rajoutés à la fin du 13e siècle.

 

Vue aérienne ci-dessus extraite du site http://www.lafabuleuseepopee.com/chateau-ganne/

 

     La deuxième basse-cour est séparée de la haute-cour, dernier réduit du château par un fossé de 4,5 m de profondeur pour 12,5 m de large. Un pont avec une partie mobile devait le traverser devant la tour-porche. Cette tour présente des piédroits en calcaire et quelques maçonneries de grès schisteux en arête-de-poisson. Un large passage voûté à sa base permettait le passage de charrettes. La haute-cour, ovale, est longue de 65 m et large de 45 m. Un mur de pierre en faisait le tour. Cette partie du site n'avait pas encore fait l'objet de fouilles en 2008. » [2]  

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

 

Ci-dessus différentes vues prises à l'intérieur de la basse-cour en 2016 ; clichés Gilloudifs 

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     La légende du Château Ganne

 

     « De nombreux châteaux, en Normandie et au-delà, portent le nom de Ganne que la légende attribue au père de Ganelon dont la traitrise aurait causé la mort de Roland à Roncevaux. Le même récit, à quelques détails près, s’attache à tous les châteaux éponymes. Dans tous les cas un épisode légendaire relatant une trahison est attaché à la forteresse.

     Toutefois, le château de La Pommeraye a été qualifié, très tôt, dès le 15e siècle dude  nom de Ganne. La légende y fait intervenir Mellia, sœur de Ganelon et fille chérie de Ganne, dans un épisode guerrier qui se déroule après le désastre de Roncevaux : Charlemagne, voulant venger son neveu Roland, s’attaque au père du traître et l’assiège dans son château qui manque bientôt de ressources. Pour aller chercher du secours au dehors, Mellia, déguisée en homme, sort clandestinement, mais elle est interceptée par les assaillants qui découvrent sa supercherie. Soucieuse de porter secours aux siens, convaincue par les belles paroles de leur chef dont elle est éprise, Mellia accepte de retourner au château et d’ouvrir les portes à l’ennemi. Une fois dans la place, oubliant leurs promesses de clémence, les agresseurs s’emparent du vieux Ganne, l’enferment dans un tonneau garni de pointes de fer et le précipitent du haut de la falaise du Martret. Comprenant qu’elle a été trompée et se sentant responsable de la mort de son père, Mellia, de désespoir, met fin à ses jours.

     Soutenu par la présence des ruines monumentales et suggestives, le souvenir de la légende est toujours vivace dans la région. La malheureuse aventure de Mellia a été mise par écrit à plusieurs reprises, notamment par Octave Féré en 1836 et, presque un siècle plus tard, par l’abbé Delacotte qui en a tiré une pièce de théâtre. La présentation de celle-ci au public en 1935, au cœur des ruines, devant 3000 spectateurs, hante encore les mémoires. La renommée des comédiens et la diffusion du spectacle sur Radio Normandie ont contribué à fixer l’événement dans les esprits. » [3]

 

A proximité

 

O la motte disparue du Vey :

 

 

Sources :

 

[1] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f324.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.texteImage.zoom

[2]  Extrait de l'article Wikipédia

[3] Extrait de http://www.unicaen.fr/crahm/chateauganne/spip.php?article106  

 

Bonnes pages : 

 

O http://www.unicaen.fr/crahm/chateauganne/

 

LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)  Livre recommandé : "Le château Ganne, premiers résultats de la fouille archéologique" par Anne-Marie Flambard-Héricher, publications du CRAMH, 2008

  

 

O Ci-dessous document PDF " Les représentations du château Ganne au 19e siècle : légendes et réalité " par Anne-Marie Flambard Hericher : association les Annales de Normandie 2006 : http://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-291.htm

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article