Le château dit " la Motte de Cesny " à Cesny-Bois-Halbout :
« Les plus vieilles chartes l’appelle Cidernium, Cieneium, Cerneium. Dans la langue populaire, jusqu’en 1950, elle a été longtemps désignée par les anciens, sans le nom de Ciesny ; nom qui vient peut-être de l’aspect du terrain incliné en pente de tous côtés : (Loci Cernui). La proximité de la forêt de Cinglais (3 km) à donné le nom de Cesny en Cinglais que la commune a longtemps porté. L’importance prise par le Bois Halbout, a donné lieu à une dénomination nouvelle.
Un château fut construit au 11e siècle par Erneis, fils de Raoul d’Anjou, dont les descendants fondèrent en 1165 la Maladrerie de Bois Halbout, (léproserie) aujourd’hui Hospice pour personnes âgées. Ce château est situé sur un promontoire surplombant le confluent de deux ruisseaux. » [1]
Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.
Par le jeu des alliances matrimoniales, le château de la Motte de Cesny a appartenu successivement aux plus hautes familles de la Normandie : les Tesson, les Crespin, les de Tournebu, les de Tilly et les d'Harcourt... [NdB]
Plan de situation du château de la Motte de Cesny ; blason de la famille Tesson par Bibar Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnelCette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Coa Illustration Ermine spots.svg (de Madboy74).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason personnel Charles de Brisard Tiville.svg (de Bibar).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason famille fr Clères.svg (de Bibar)., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61948041
Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados :
« Le château dit la Motte de Cesny que j'ai décrit ailleurs offre deux enceintes distinctes dont une renfermait le donjon : ces deux cours sont en forme de carré long, entourées d'un vallum en terre fort élevé. Ce château qui était une des places les plus importantes du pays, et qui appartenait à la puissante famille des Tesson, renfermait une chapelle dédiée à saint Georges, dont le chapelain avait, comme nous l'avons dit, un tiers de la dîme. Des fossés profonds entouraient le vallum et recevaient des eaux amenées de la campagne de Placy, et qui encore aujourd'hui s'y amassent dans la saison des pluies.
Ce château était en outre défendu, du côté de la vallée, par deux étangs formés par deux barrages qui retenaient l'eau de la petite rivière voisine.
Les fossés du château de la Motte sont bien conservés ; il ne reste plus à l'intérieur que quelques pans des murs anciens ; la première cour est occupée par les bâtiments modernes d'une ferme.
La motte de Cesny passa des Tesson dans la famille Crespin, par suite du mariage de Jeanne Tesson avec un Crespin, en 1256. Guy de Tournebu épousa Jeanne Crespin en 1280, et sa femme lui apporta la motte de Cesny. Mais en 1375 cette possession fut transportée des Tournebu aux d'Harcourt, par l'effet du double mariage de Guillemette de Tournebut avec Guillaume de Tilly, et de Jeanne de Tilly, leur fille unique, avec Philippe de Harcourt.
Le château de la motte de Cesny est célèbre dans notre histoire locale. Henry d'Esquay en était capitaine en 1417 et le rendit aux Anglais. » [2]
Ci-dessus, plan Extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie : architecture civile et militaire (3e édition) par Caumont, Arcisse de (1801-1873). Auteur du texte ; Éditeur : F. Le Blanc-Hardel (Caen) Date d'édition : 1869 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5664547g/f411.image.r=%22motte%20de%20Cesny%22 juxtaposé sur un plan actuel des lieux.
« La branche d'Harcourt-Beuvron n'a eu de possessions
dans le Cinglais qu'à la fin du 14e siècle, par suite du mariage de Philippe d'Harcourt, baron de Bonnétable, fils de Jean, vicomte d'Harcourt, avec Jeanne de Tilly, qui lui apporta en dot, l'an 1382, de riches domaines provenant des Taisson, des Tournebu et des de Tilly. Philippe d'Harcourt prit les titres des terres et seigneuries de Beuvron, Beaufour, Tilly, la Motte de Cesny, et les transmit à la branche dont il fut le chef, et qui devint dans la suite la branche principale de la maison Harcourt-Beuvron. » [3]
1. Blason de la famille Tesson par Bibar Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnelCette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Coa Illustration Ermine spots.svg (de Madboy74).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason personnel Charles de Brisard Tiville.svg (de Bibar).Cette image contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Blason famille fr Clères.svg (de Bibar)., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61948041 ; 2. Blason de la famille Crespin par User:SsireCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Ssire., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5012623 ; 3. Blason de la famille Tournebu par Apn — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38577818 ; 4. Blason de la famille de Tilly par CaranornCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnelCette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Meuble héraldique Fleur de lys.svg.iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Caranorn., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4228353 ; 5. Blason de la famille d'Harcourt par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697928
Abbé Dupré, 1902 : « La forteresse de la Motte de Cesny était donc entourée de fossés, flanquée de deux tourelles, mais dépourvue de donjon. Bâtie sur une éminence, elle commandait à l'ouest toute la vallée de Cesny jusqu'au Moncel d'Espins, à deux kilomètres de l'église. Cette éminence s'appelait, dit M. de Caumont, la Motte seigneuriale, d'où le nom de château de la Motte donné à la maison seigneuriale de Cesny.
Ce château, destiné à sauvegarder les vastes domaines des seigneurs de Cesny, conserva-t-il longtemps son caractère de forteresse ? Tout porte à croire qu'il le garda au moins jusqu'aux invasions anglaises, jusqu'à cette guerre de Cent Ans qui devait tout changer de face, accumuler tant de ruines en notre Normandie et mettre la France elle-même à deux doigts de sa perte. (…)
Toutefois, sous Charles V, alors que les victoires de Duguesclin ranimaient les courages, la forteresse de Cesny se releva comme celles du voisinage. Car, le 23 mars 1371, le grand bailli de Caen, Régnier le Coutelier, en fit l'inspection sur un ordre royal ainsi conçu :
« Mardi 22e jour de mai..., les dits commis visiteront le fort de Vrechy (Evrechy) ; commandé fut à Guillaume de Beauval, capitaine, que le fort soit à prou de vivres.
Item, ce jour, à Préaux...
Item, ce jour le chastel de Thury...
Item, ce jour, à la Motte de Chény, commandé fut aux gens de Monseigneur de Tournebu que le fort fût mis à droit et appareillé de denze, 15 jours après Pâques. »
C'est une tradition locale que le château de Cesny résista longtemps. Encore ne put-il être pris d'assaut : la famine seule le réduisit à capituler. Trop violent pour dissimuler sa colère, le vainqueur traita Cesny en pays conquis. Il nomma ses valets administrateurs des revenus de la léproserie du Bois-Halbout à la place des religieux de l'abbaye du Val. Sans plus de conscience que leur maître, ces administrateurs laïques s'approprièrent le bien des pauvres.
L'occupation anglaise dura vingt-huit ans. La délivrance de la Normandie, en 1450, permit aux seigneurs de reprendre leurs châtellenies. A cette époque, le château de Cesny appartenait à la famille de Tournebu, devenue par alliance, depuis plus d'un siècle, l'héritière des Tesson de la branche de Robert-Fitz-Erneiz. Il ne tarda pas à passer de la même manière aux mains des d'Harcourt, qui en furent les seigneurs jusqu'à la révolution. Mais, depuis longtemps, ce château avait subi le sort de tant d'autres, épars dans la contrée.
L'abandon avait été le précurseur de la ruine. La Révolution trouva tout au plus quelques pans de murs que l'on voyait encore il y a 50 ans et qui ont aujourd'hui totalement disparu. C'est à peine si l'on peut discerner la trace de son enceinte et de ses fossés. Cependant, quelques restes des murs d'enceinte servent aujourd'hui de fondations à de jolies maisons bourgeoises et chacun des petits propriétaires parait satisfait de cultiver sa mince portion du vaste domaine seigneurial.
Ci-dessus : extrait du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de 1828, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html
La famille Tesson :
Un château de si grande importance ne pouvait appartenir qu'à un puissant seigneur, comme en vit le Moyen-Age en plein épanouissement du système féodal. Le seigneur de la Motte de Cesny était, en effet, de l'illustre famille des Tesson, laquelle, suivant l'historien de la maison d'Harcourt, « était si puissante alors en Normandie qu'elle en possédait la 3ème partie. »
La famille des ducs de Normandie était seule au-dessus d'elle. Il est donc intéressant d'en connaître l'origine.
Tous les auteurs assignent pour chef à la famille des Tesson, Raoul d'Angers ou d'Anjou, seigneur de Thury, contemporain des ducs Richard II, Richard III et Robert-le-Magnifique. Antérieur à Guillaume le Conquérant, il vivait vers l'an 1030. L'étendue de ses domaines faisait dire communément dans le pays que « sur trois pieds de terre deux étaient à lui. » Quelques auteurs supposent qu'il était de la maison du comte d'Anjou.
De son mariage avec Alpaïde il eut deux fils, Raoul et Robert Erneiz, qui se partagèrent son héritage, mais en conservant la vie commune et le titre de seigneurs de Thury. Le surnom de Tesson qu'ils transmirent à leurs descendants, leur fut donné, dit le savant Vautier parce que, comme l'animal qui porte ce nom (taxo, blaireau) « ils semblaient se terrer partout. »
Les descendants du puîné, formant branche distincte, ajoutèrent le surnom patronimique de Fitz-Erneiz.
D'après quelques historiens, Raoul d'Angers aurait eu un troisième fils nommé Eudes. En effet, clans une charte des donations faites par les Tesson à la léproserie du Bois-Halbout, figure le nom de Eudes, oncle du donateur.
M. de Caumont parle ainsi de cette grande famille. Les Tesson étaient puissants au 11e siècle ; Raoul Tesson joua un rôle important à la bataille du Val-es-Dunes (près Argences) en 1047, et contribua beaucoup avec ses hommes au succès de la bataille. (...) Les Tesson, « dont les soldats criaient, au combat du Val-es-Dunes, Thuri, c'est-à-dire le nom du seigneur, s'éteignirent au milieu du 13e siècle.
Dans ses recherches sur le Cinglais, M. Vautier, auquel renvoie M. de Caumont, après le détail des partages entre les branches de cette famille, fait observer que ce fut seulement la branche cadette des Robert-Fitz-Erneiz qui s'éteignit au 13e siècle et il montre par une généalogie suivie que la branche ainée ne disparut qu'au 15e siècle. (...)
Comme on le voit, les Tesson étaient de preux chevaliers. Le fils de ce Raoul et son neveu Robert II partirent avec Guillaume pour la conquête de l'Angleterre et prirent part à la bataille d'Hastings, en 1066. Robert périt dans la mêlée et Raoul Tesson II s'y fit un nom de gloire. Guillaume le Conquérant récompensa royalement les Tesson par des donations territoriales. Les descendants de Raoul durent se fixer dans l'île. Mais en 1205, lors de la réunion de la Normandie à la couronne, les Tesson ayant embrassé le parti de Philippe-Auguste, Jean-Sans-Terre confisqua tous leurs domaines en Angleterre. Cette disgrâce ne les rattacha que plus fortement à leur véritable patrie. Français de coeur, ils s'établirent définitivement en Normandie et y augmentèrent leurs biens par de riches alliances. Nous avons dit qu'à la mort de Raoul d'Angers, ses deux fils se partagèrent son héritage et formèrent chacun une branche distincte. Les terres de Cesny échurent au puîné Robert
Erneiz. Mais ce ne fut pas lui qui vint bâtir le château de la Motte, puisqu'il resta près de son frère Raoul, partageant avec lui le titre de seigneur de Thury ; ce ne fut pas non plus son fils Robert II, tué à la bataille d'Hastings. Ce fut le fils de ce dernier, Robert III, lequel, encore enfant l'année de la mort de son père, dut construire à La Motte sa résidence seigneuriale à la fin du 11e siècle. Toutes les chartes qui lui donnent le titre de seigneur de Cesny, sont de cette époque. Ce fut lui sans aucun doute qui dota les prieurés dont se couvrit alors le territoire de Cesny. Il n'était plus, lorsqu'en 1165 celui du Bois-Halbout fut érigé en léproserie. Cette générosité doit être attribuée à son fils Robert IV ou à son petit-fils Robert V.
Le partage des biens de Raoul d'Angers entre ses deux fils ne les réduisit pas à une condition amoindrie. Car la part de chacun fut considérable. On en peut juger par les donations qu'ils firent à la célèbre abbaye de Saint-Etienne de Fontenay, près Caen, dont ils étaient les fondateurs. (...)
De si nombreuses fondations attestent la richesse et la puissance de cette famille. Chaque branche possédait assez de terres pour avoir un château fort. Le seigneur de Cesny bâtit donc celui de la Motte. A l'époque, c'était une nécessité. Au milieu d'une nation sans unité et sans lois, avec une royauté sans pouvoir et sans prestige, tout grand propriétaire devait se protéger lui-même. Son château-fort était une garantie d'indépendance, mais l'obligeait à se tenir constamment sur le pied de guerre. Maître chez lui et dans son domaine, il avait ses vassaux et ses alliés, ses lois particulières et sa justice et n'admettait pas dans ses affaires d'administration l'ingérance de son suzerain. Tels furent les seigneurs de Cesny au château de la Motte. (...)
Ce qui porte à croire que Cesny fut le théâtre de combats meurtriers, c'est la découverte assez récente de nombreux sarcophages enfouis près du château à une faible profondeur. Ils renfermaient, paraît-il, des ceinturons et des armes. Mais peut-être faut-il y voir la trace des deux sièges que la forteresse soutint contre les Anglais. » [4]
Ci-dessus : extrait du cadastre napoléonien de 1828, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html
« Château de Cesny-en-Cinglais. Le château de la motte de Cesny, qui appartenait à la famille de Tesson, une des plus considérables de la Basse-Normandie au 11e siècle (1), est plus régulier que le précédent. La forme en est carrée, longue ; mais on y trouvait aussi une motte entre deux cours E F. La coupe longitudinale A B et la coupe latérale C D montrent la disposition de la place qui était encore parfaitement nette, il y a vingt ans, quand nous l'avons explorée M. Victor Petit et moi. Les constructions centrales qu'on y voyait dans la cour F et les murs qui garnissent en partie là cour E et qui peuvent appartenir à différents siècles (car le château a joué un rôle jusqu'au 15e), n'avaient pas défiguré la disposition primitive, et les fossés étaient parfaitement conservés.
Plan ci-dessus extrait de ce même document.
(1) Le poète Wace, dans son Roman de Rou, fait connaître le rôle important que joua Tesson, seigneur de Thury, Cesny, etc., à la bataille du Val-des-Dunes, en 1047. Ce puissant seigneur s'était d'abord ligué avec les insurgés, mais il s'en repentait ; il se détacha de leur armée pour se joindre à celle du duc Guillaume au moment où elles en vinrent aux mains, et la vigueur avec laquelle il chargea avec les troupes qu'il commandait fut une des causes de la victoire remportée par le jeune duc de Normandie.
Comme le seigneur de Cesny avait promis par serment de frapper Guillaume, il vint le frapper légèrement de son gant avant d'abandonner l'armée dès révoltés, afin de ne pas être parjure. Tous ces faits sont racontés par Wace avec beaucoup de détail et d'intérêt. » [5]
Ci-dessus illustration de la bataille du Val-ès-Dunes en 1047 extraite du site http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/accueil-c25612310 : "Le duc vient demander l'aide du roi de France Henri qui accepte. Au début de la bataille, Raoul Tesson vient se rallier à Guillaume. Le roi Henri est renversé de son cheval mais son agresseur est tué."
Michel Fixot, 1968 :
« Motte de Cesny (Coordonnées Lambert : 398 750 X 146 900).
Au village de la Motte, à Cesny, la ferme du Châtelet est bâtie sur l'ancienne fortification qui a donné son nom au village. Le toponyme du Châtelet indique que l'ancienne motte de Cesny a été longtemps utilisée comme site de défense [ Dans sa Statistique monumentale, A. de Caumont Indique que la fortification tut en service jusqu'au 15e siècle. ], et par conséquent, la topographie primitive a été modifiée ; on reconnaît mal la disposition très caractéristique de la motte avec sa basse-cour. Un large fossé isole une très vaste terrasse occupée maintenant par les bâtiments d'exploitation de deux fermes. Cette terrasse, large d'une cinquantaine de mètres, se trouve sur le promontoire formé par la réunion de la vallée du Ruisseau de Cesny et d'un vallon descendant du plateau de Placy.
La Motte de Cesny extrait de ce même document.
Du côté de la vallée, il existe une sorte de basse-cour en croissant qui n'a pas plus de 15 m à l'endroit de sa plus grande largeur. Elle domine le cours d'eau qui coule en contrebas. La vallée, large en cet endroit, possède un lit marécageux. Il est probable que des retenues d'eau aient complété la défense.
A. de Caumont signalait des pans de murs : il n'en reste pas trace. Il ne reste rien non plus de la chapelle Saint-Georges qui aurait existé. De toute façon, il semble difficile de retrouver l'aménagement primitif de la motte, avant qu'elle ne devienne un châtelet dans les siècles suivants.
A propos de la motte de Cesny, il convient d'évoquer la question de la grande voie romaine qui, selon A. de Caumont, avait traversé le Cinglais du nord au sud. Les témoignages archéologiques d'un peuplement gallo-romain sont très discrets au sud de la forêt de Cinglais : partout où une voie de quelque importance a existé, les traces d'habitat sont plus nettes. Aussi, est-il fort possible que cet axe n'ait été, à l'origine, qu'une simple voie de pénétration reliant les centres densément peuplés du nord du Cinglais et de la campagne aux écarts situés au sud de Thury. En cela, l'axe méridien du Cinglais est tout à fait comparable aux chemins passant près des camps de Moulines, de Martainville ou du bois de Marcrue. Notons en effet qu'il croise le chemin venant de Martainville à la Ferté de Donnay. Cette route méridienne ne dut cependant prendre toute son importance qu'à la période médiévale [ Les habitants des communes voisines de la Forêt de Cinglais conservent le souvenir de cette ancienne route que l'on dit avoir mené à Rouen ], où elle se trouve jalonnée par les chefs-lieux de baronnie de Cesny et de la Pommeraye, ainsi que par l'enceinte de la Coupe de la Souillarde. En outre, à l'époque gallo-romaine, le tronçon septentrional fut certainement le plus fréquenté, tandis qu'inversement il se trouva plus ou moins délaissé à l'époque médiévale où Mutrécy et Clinchamps échappent en grande partie aux aires d'influence du Cinglais [ Cet axe peut encore être suivi sur le terrain. Du hameau de Percouville (commune de Clinchamps jusqu'au lieu-dits « Le Carrefour de la Guerre », proche du hameau des Rues (Commune de Boulon), la continuité existe encore : mais ce chemin se prolonge par le « Chemin de Foupendant » qui n'appartient pas à l'ancien axe méridien. En revanche. on retrouve cet axe à la chapelle du Malpas : il traverse toute la forêt de Cinglais pour disparaître depuis l'entrée de la commune d'Espins jusqu'à la motte de Cesny. A partir de là, il prend le nom de Chemin aux Saulniers avant de rejoindre Placy et Donnay ]. » [6]
A proximité :
A Bois-Halbout : « L'Hospice Saint-Jacques, ancienne léproserie, dont la chapelle fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le 4 octobre 1932. L'hospice est aujourd'hui occupé par la maison de retraite. (carte postale ci-dessus à gauche)
A Cesny : L'église de l'Assomption-de-Notre-Dame du 12e siècle. » [7] (carte postale ci-dessus à droite)
Sources :
[1] Extrait de https://www.suisse-normande.com/nos-34-communes/cesny-bois-halbout/
[2] Extrait de Statistique monumentale du Calvados. Tome 2, p. 574, par Arcisse de Caumont (1801-1873). Éditeur : Derache (Paris)/Dumoulin (Caen)/A. Hardel ; Date d'édition : 1846-1867https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96626634/f595.item.r=Statistique%20monumentale%20du%20Calvados%20Calvados.texteImage
[3] Extrait des Mémoires de la Société d'agriculture, d'industrie, des sciences et des arts de l'arrondissement de Falaise, remplissant les fonctions de comice agricole ; Éditeurs : Lavavasseur (Falaise)/Derache (Paris)/Impr. de Trolonge-Levavasseur (Falaise) ; Date d'édition : 1873
[4] Extrait de Monographie de la commune de Cesny-Bois-Halbout par M. l'abbé Dupré ; Éditeur : Impr. de J. Leroyer (Caen) Date d'édition : 1902
[5] Extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie : architecture civile et militaire (3e édition) par Caumont, Arcisse de (1801-1873). Auteur du texte ; Éditeur : F. Le Blanc-Hardel (Caen) Date d'édition : 1869 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5664547g/f411.image.r=%22motte%20de%20Cesny%22
[6] Extrait de Les fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais par Michel Fixot (1941-....) Edité par Centre de Recherches archéologiques médiévales 1 vol. (123 p.) ; ill., cartes, plans, (2) dépl ; 27 cm ; 1968
[7] Extrait de Wikipédia