" La Haye-du-Puits, cant. La Haye-du-Puits. - Fief : Siège de l'honneur des de La Haye. La motte se trouve dans le bourg actuel de La Haye-du-Puits, au nord de celui-ci, sur la droite au bord de la route allant vers Saint-Sauveur-le-Vicomte. La motte aujourd'hui très endommagée était de belle importance si l'on en juge par une gravure du début du 19e siècle la représentant avec les ruines d'un château de pierre. De ce château il ne reste que le donjon octogonal. La motte est aménagée en petites terrasses, et la base est flanquée d'un imposant monument aux morts. " [5]
" Le château de La Haye-du-Puits est un ancien château fort, du 11e siècle, érigé sur motte, dont les ruines se dressent [à l'entrée nord du bourg de] la commune de La Haye-du-Puits, en Cotentin, [commune nouvelle de la Haye] dans le département de la Manche en région Basse-Normandie. (…) Dès le 11e siècle il est fait mention du bourg fortifié et du château de La Haye-du-Puits. Ce dernier est fondé par Richard Turstin, probable fondateur de l'abbaye de Lessay. " [1]
Plan hypothétique du château de la Haye-du-Puits ; blason de la Haye-du-Puits parPar Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3761356
Ci-dessus, les ruines du château de la Haye-du-puits en 1825 d'après une lithographie romantique d'Engelmann. Dessin à droite extrait de http://chateau.over-blog.net/article-manche-chateau-de-la-haye-du-puits-98966425.html
« Turstin Haldup, Turstin Halduc ou Turstin Haloup, connu également sous le nom de Richard Turstin Haldup († après 1079) est un baron normand du 11e siècle, fondateur de l'abbaye de Lessay.
Appartenant à une famille scandinave implantée dans le duché de Normandie, Turstin Haldup est un grand seigneur du Cotentin, baron de La Haye-du-Puits dans la région de Coutances. Connu également sous le (pré)nom de Richard (la pratique de donner à la même personne à la fois un anthroponyme franc et un anthroponyme scandinave est attestée dans le duché normand jusqu'au milieu du 11e siècle), l'origine de son surnom reste obscure et il apparaît dans les chartes sous les noms de Tu(r)stinus Haralduc ou de Tu(r)stinus/Torstinus Haldup. Le surnom Haldup (ou Haldub) viendrait du vieux norrois halfr (« demi ») et daufr (« sourd »).
Sous le règne du duc Guillaume le Bâtard, il devient vicomte du Cotentin, succédant probablement à Néel II de Saint-Sauveur ou à son successeur, Robert Bertrand de Bricquebec. Lié par alliance aux ducs de Normandie, il avait épousé une certaine Anna (ou Emma), qui appartenait à la famille ducale.
Avec sa femme, Turstin Haldup fonde en 1056 (ou 1064) à Lessay un monastère en l'honneur de la « Sainte Trinité » et de la « Sainte Vierge », sur les conseils de l'évêque Geoffroy de Coutances et avec l'assentiment du duc Guillaume. » [1]
« Le Château
Texte issu de la Mairie de La Haye du Puits : L’ancien château qui s’élevait sur la motte féodale près du donjon a été complètement détruit. Le seul document qui nous reste est une lithographie d’Engelmann exécutée entre 1820 et 1830. Elle représente ce qui reste du château, des restes de murailles encore debout avec des ouvertures plein cintre nombreuses et le donjon à peu près tel qu’il est aujourd’hui.
Ce château occupait la motte féodale qui subsiste, les morceaux qui subsistent correspondent bien à celles représentées sur la lithographie. Ces murs, qui n’étaient plus soutenus, ont dû s’écrouler ou être démolis pour utiliser les pierres, car quelques années plus tard il n’en subsistait rien. On sait que ce château était entouré de douves. (...) » [2]
« Le château était situé sur une motte féodale d'une hauteur variant entre 6 et 7 mètres. Il n'en subsiste que des vestiges. La plupart des murailles se sont écroulées dès 1850. Le reste du château a également subi des destructions pendant la bataille de La Haye-du-Puits en 1944.
Seul le donjon, remanié tardivement, est encore visible actuellement : c'est une tour carrée d’environ 5 m de côté pour une hauteur totale de plus de 20 mètres à partir de la route. À l’intérieur, l'escalier en colimaçon compte 72 marches. La tour de plan carré est percée d'une large porte en arc-brisé. On y voit encore les fentes servant à la manœuvre du pont-levis. Des arrachements de courtines présents sur les deux flancs de la tour laisse suggérer la chemise disparue. Nous serions donc en présence d'une motte fortifiée du type shell-Keep, type peu courant dans la région... » [1]
« Le phénomène de réutilisation et d'adaptation à des structures anciennes est également perceptible à travers un petit groupe d'édifices de type Shell Keep, une typologie castrale d'époque romane bien représentée en Clos du Cotentin. Le château de la Haye-du-Puits est le seul à conserver en élévation les vestiges d'une structure de ce type. L'édifice était constitué par une petite forteresse sur motte, siège d'une baronnie constituée au 11e siècle au profit d'une famille de ministériaux du comte de Mortain. Bien que son implication dans la guerre de cent ans ne soit pas autrement attestée, il existe une quittance du 17 septembre 1375 concernant le versement de 200 francs or, reçus par Henri de Colombières pour l'aider « à faire redrecier et réparer son chastel de la Haie du Puis », dans le cadre du siège de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Confisquée et occupée par les anglais à compter du 1er avril 1418, la forteresse fait en 1435 l'objet de nouveaux frais de restauration et d'approvisionnement. L'observation des vestiges subsistants est aujourd'hui limitée à une tour porte, qui était initialement sertie dans une petite enceinte circulaire. Son rez-de-chaussée voûté, ouvrant de plain pied vers l'extérieur par un portail précédé d'une herse, communiquait dans le même axe avec l'intérieur de la cour et avec deux bâtiments adjacents adossés à l'enceinte. L'accès au second niveau de la tour se faisait initialement par l'intermédiaire de ces bâtiments accolés, qui devaient en conséquence loger les circulations verticales nécessaires. Une rapide analyse montre que l'escalier en vis actuel, assurant la communication entre chacun des quatre niveaux de l'édifice, ne desservait initialement que les deux niveaux supérieurs. Des traces de reprise indiquent aussi que son prolongement en partie basse appartient à une phase de reprise tardive, manifestement postérieure à 1500. D'autres remaniements du 16e siècle sont perceptibles au niveau de certaines fenêtres et, de manière plus hypothétique, dans l'insertion d'un nouveau conduit de cheminée destiné à chauffer les étages 1 et 3. A l'exception de ces éléments, la structure des parements et la typologie des modénatures en place sous ces remaniements apparaissent essentiellement datables du 14e siècle. Si l'ossature du château telle qu'on l'apprécie sur des gravures et dessins effectués au début du 19e siècle est restée caractéristique d'une forteresse anglo-normande de type Shell Keep, toute la distribution et la structure même de l'édifice ont été affecté par les travaux de reprise effectués durant la guerre de Cent ans. » [3]
Photo ci-dessus par Médéric Mieusement extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110428
« Au début du 16e siècle, Arthur de Magneville construit un château plus confortable au pied du château médiéval dans ce qui servait alors de basse-cour. Ce château était composé d’un pressoir, d’une prison, d’une boulangerie et même d’un moulin. Celui-ci ne sera détruit qu’avec les bombardements de 1944. Jusqu’au milieu du 19ème siècle, le château et le donjon étaient entourés de douves.
L’église actuelle a été construite entre 1851 et 1862, à l’emplacement d’une ancienne église romane. Elle renferme, dans sa chapelle Nord, le magnifique tombeau Renaissance (classé monument historique) d’Arthur de Magneville, le seigneur qui construit le château du 16ème siècle, décédé en 1556. » [4]
« Arthur de Magneville construisit donc de nouveaux bâtiments, séparés seulement de l’ancien château par les douves qui devaient occuper l’emplacement de la route actuelle. La seule description de cet ensemble est celle laissée par un acte établi après la révolution en 1795, soit environ 250 ans plus tard.
Cette description la voici :
« La basse-cour du ci-devant château de La Haye du Puits consistant en caves, salles, chambres et greniers dessus, pressoir à tour, avec une grande cave, grange, deux écuries, deux chambres pour lesquelles il y a deux cachots, deux autres chambres servant de prison, une charterie, sur laquelle il y a un grenier une petite chambre avec un petit appartement au-dessus de l’ancienne boulangerie, un grenier dessus, un hangar, un jardin potager, un puits dans la cour avec seau et chaîne et de tous côtés les douves du ci-devant vieux château, la portion de la maison du ci-devant garde et le vivier du moulin…. L’acquéreur aura le droit de servitude pour accéder, maintenir ou réparer ses maisons et clôtures par les commissaires à la somme de six mille six cents livres ».
On peut remarquer qu’il n’est pas question de tout ou tourelle ou des bâtiments d’habitation du marquis, mais de cachots, de prison, du moulin…
Un autre document, est un plan établi lors d’un procès intenté au sieur Hue par M. Mme Caillebot de La Salle pour avoir construit des bâtiments appuyés sur ceux de la basse-cour du château et pour avoir e partie comblé les douves du château. Sur ce plan la motte féodale est entièrement de douves, lesquelles se prolongent au Sud des bâtiments de la basse-cour vers la rivière qui passe derrière les bâtiments et sur laquelle se trouve le moulin. Ce plan nous apprend que l’on accédait au château ou plutôt à la basse-cour du château par une large avenue « de 100 pieds de largeur » (environ 30 m ) bordée d’arbres." [2]
Ci-dessus, plan de la propriété du sieur Hue extrait de http://chateau.over-blog.net/article-manche-chateau-de-la-haye-du-puits-98966425.html
Ci-dessus : une vue aérienne extraite du site Géoportail
" Actuellement, le château, qui a subi quelques dommages à la dernière guerre, a été rénové ce qui a modifié son aspect extérieur et dissimulé ou détruit, les ouvrages spécifiques de sa construction, dans la première moitié du 16e siècle.
Certains éléments sont restés intacts : la tour carrée de 4,50m de côté présente encore à l’intérieur, côté cour à sa base, une large entrée plein cintre murée et sur la façade qui correspond à l’ancienne charterie, on distingue trois fenêtres superposées dont la seconde comporte encore un meneau transversal, protégée par un larmier d’origine.
La petite tour, à pans coupés, construite juste à droite de cette tour, est remarquable par son entrée construite en pierres calcaires, fronton triangulaire et pilastres cannelés.
A l’intérieur, quelques entrées voûtées avec des murs très larges (1,60m) .
La deuxième partie du château a gardé un aspect plus ancien. Une tourelle borne le bâtiment côté nord, une fenêtre à meneaux, sur la façade de la tour. Le bâtiment possède des caves voutées d’origine.
Ces bâtiments sont séparés du « donjon » par la D 900 certainement tracée au début du 19ème siècle, une partie des douves a été comblée à cette époque, et une partie du bâtiment qui se trouvait accolé à la partie extérieure de la tour carrée a été certainement détruit. » [2]
« Les vestiges du château font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840. » [1]
Sources :
[1] Wikipédia
[2] Texte issu de la Mairie de La Haye du Puits https://www.le-petit-manchot.fr/cc-11-08-la-haye-du-puits-chateau/articles/
[3] http://closducotentin.over-blog.fr/page/8
[4] http://tourisme-lahayedupuits.com/patrimoine-bati
[5] Extrait de Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique. In : Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 175-207 par Florence Delacampagne - https://doi.org/10.3406/arcme.1982.1086
Ci-dessus, une tentative de restitution du " donjon " de la Haye-du-Puits par Gilloudifs
Bonnes pages :
O On trouve un article de Charles de Gerville concernant ce château dans son Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche - arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 ; p. 183-436 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item et également dans ce blog : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-1-a212347843
O http://chateau.over-blog.net/article-manche-chateau-de-la-haye-du-puits-98966425.html
O https://www.le-petit-manchot.fr/cc-11-08-la-haye-du-puits-chateau/articles/