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LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Le château de Fumichon se situe à 700 m au sud du bourg de Fumichon, dans le Calvados.

     Au début du 12e siècle, on signale les premiers seigneurs de Fumichon. Le fief passe à la famille de Longchamp au 15e siècle. En 1733, le château est acquis par Jean-Marie Herment, fils d'un médecin ordinaire du roi. A sa mort en 1739, le domaine est transmis à sa sœur puis passe par héritage aux Loynes qui le vendent en 1816 à Mme Thulon de La Bectière, épouse du président du tribunal civil de Bernay.
Le château, précédé d'une cour d'honneur, se compose de bâtiments bas, couverts de hautes toitures et flanqués de lourds pavillons carrés. Il a été élevé dans la seconde moitié du 16e siècle. Le bâtiment principal au fond de la cour a été modifié au 19e siècle, époque où fut ajouté le pavillon en saillie au centre. Dans le grand salon, on trouve console et miroirs de bois doré. Ils apportent leur éclat aux boiseries peintes de deux tons de perle au 18e siècle. L'édifice appartient aujourd'hui à M. Mommers. [NdB]

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     « De Lisieux à l’Hôtellerie, il y a trois lieues pendant lesquelles la route présente peu d’intérêt. Toutefois, à deux lieues de Lisieux, sur la gauche, se trouve, dans les terres, le château de Fumichon, formé de nombreux pavillons en briques et en pierre, et bâti dans le style à la mode sous Louis XIII. On entrevoit un peu ses grands toits d’ardoises, de la route. » [1]

 

A gauche, document extrait de ce même document : Statistique routière de Lisieux à la frontière de Normandie par M. Raymond Bordeaux.

 

     « Le château de Fumichon, par son ampleur et son homogénéité apparente reste l’un des monuments les plus attachants des environs de Lisieux et malgré les innombrables mentions qui en sont faites, il n’a jamais fait l’objet de recherches approfondies. L’essentiel de notre connaissance réside dans les deux notices de Charles Vasseur et de Louis Rioult de Neuville...


LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Une des originalités de ce château, originalité insoupçonnable de l’extérieur, n’apparaît qu’à l’étude des structures internes où nous retrouvons, sous une partie du manteau de pierre et de brique visible, une longue construction à pan de bois, enrobée et fossilisée.
Il va sans dire que la présence d’une telle construction n’a pas été sans gêner les « habilleurs » de la fin du 16e siècle et du 18e siècle, d’autant que cette ancienne construction elle-même ne paraît pas très homogène, mais c’était là une pratique fort courante que nous avons retrouvée entre autres à Cricqueville, au Mesnil-Guillaume, à Bellou... »
[2] 

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

 

Plan de situation du château de Fumichon ; blason de la famille de Loynes de Fumichon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Loynes

 

     A. de Caumont , S.M.C. 1867 : « Le château de Fumichon est situé à cinq cents pas environ au sud-ouest de l'église, toujours dans la plaine, mais sur la lisière des bois.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Dans son état présent, composé comme il est, de constructions de toutes les époques, il est difficile de déterminer quel a été son plan primitif. Les parties les plus caractérisées, qui me paraissent dater du règne d'Henri IV, sont la tour, assez considérable, garnie de machicoulis, qui sert maintenant de colombier ; les deux pavillons, dont l'un occupe l'extrémité de l'aile droite et l'autre lui est parallèle ; enfin le gros pavillon qui finit la façade à gauche, du côté des jardins légumiers.

     Ces constructions sont en briques avec chaînages de pierre. Les lucarnes en pierre mouvementent convenablement les combles, et des tourelles rondes, à toit en lanterne, les accompagnent. Le reste m'a paru moderne, ou bien est tellement défiguré qu'il n'offre aucun intérêt.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     La terre de Fumichon a toujours eu de l'importance, et malgré son isolement au milieu des terres, elle fixe l'attention de beaucoup de touristes, depuis que M. Raymond Bordeaux en a parlé dans sa Statistique routière (Statistique routière de Lisieux à ta frontière de Normandie, par M. Raymond Bordeaux ; br. III-8e., p. 9.).

     Après Joscelin de Fumichon, Gervais de Fumichon et Henri de Fumichon, qui vivaient aux 12e et 13e siècles, la plus ancienne famille que j'aie trouvée en possession de la terre de Fumichon est la famille de Longchamp.

 

Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     En 1463, Jean de Longchamp fit ses preuves de noblesse à Fumichon, devant Montfaut. Six ans plus tard, aux Montres de la noblesse du bailliage d'Évreux, « Brunei de Longchamp, seigneur du fief de Fumichon, se présenta en habillement de vougier monté de deulx chevauht. »

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

 

Ci-dessus, un dessin extrait de ce même article de la Statistique monumentale du Calvados

 

     En 1540, Geoffroy de Longchamp était seigneur de Fumichon. Son fils, Guy de Longchamp de Fumichon, fut gouverneur de Lisieux entre les années 1554 et 1587. Dans cette dernière année, il céda sa charge à Jean de Longchamp, son fils. Un acte original du 28 juin 1629, fait encore mention de ce même « messire Jehan de Longchamp, chevallier de l'ordre du roy, conseiller en ses Conseils d'Estat et privé, gouverneur de la ville de Lisieux , baron de Fumichon, Baudet, La Lande, Baratte et autres qualités et sieuries. »

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Mais il était décédé en 1637, ne laissant que deux filles, dont l'une avait épousé le baron de Livarot d'Oraison, et l'autre messire Louis de Rabodanges, chevalier, marquis de Crévecœur ; et c'est ce dernier qui devint baron de Fumichon. Il portait pour armoiries : êcartelé au 1er et W. d'or à la croix ancrée de gueules ; au 2e. et 3e. de gueules à 3 coquilles d'or. C'est ce blason que je crois avoir vu sur l'autel. » [3] 

 

Ci-dessus, blason de la famille de Rabodanges par Gilloudifs.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     « La première mention de Fumichon remonte à la fin du 12e siècle où sont mentionnés entre 1180 et 1200, six personnages porteurs de ce nom : Josselin (1180), Gervais (1195), Robert (1195), Gillebert (1198), Hugues et Henri de Fumichon (1198). Selon le pouillé du diocèse de Lisieux rédigé vers 1350

     Au 15e siècle, le fief de Fumichon relevait  de la baronnie de Tillières dont un membre appartenait en 1413 à Guy le Baveux. Dès 1422, nous voyons le roi d’Angleterre remettre à Catherine Le Baveux et à son mari Henri de Longchamp, les biens qu’ils détenaient auparavant dans les vicomtés d’Auge et d’Orbec mais Fumichon ne faisait sans doute pas partie de cette restitution et c’est seulement à la libération de la Normandie que la seigneurie d’Ouilly-la-Ribaude revint pour une partie  à Philippe de Manneville et pour la partie située sur la paroisse de Saint-Léger-d'Ouilly à Catherine Le Baveux, l’une des trois filles de Guy Le Baveux et non pas des sires de Fumichon comme l’a écrit H. Le Court.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Nous trouvons dans la restitution de 1422 la première mention de l’installation à Fumichon de cette famille de Longchamp anciennement possessionnée déjà au 12e siècle dans le Marais-Vernier et au 15e siècle, peut-être aussi à Auzouville-l’Esneval et dans la région de Pont-Saint-Pierre où ils font des dons à l’abbaye de Fontaine-Guérard. Henri de Longchamp, fils de Louis et d’Agnès de La Bouette, eut de son mariage, un fils, Jean Ier dit Brunet fidèle serviteur de Louis XI, qui après lui, fut seigneur de Fumichon et du Marais-Vernier. Reconnu noble en 1463, c’est sans doute lui qui assista à Beaumont, en 1469, à la Monstre des nobles du Bailliage d’Evreux, « armé de brigandine, salade et vouge et monté de deux chevaux ».

     Puis la terre de Fumichon échut à Geoffroy, son fils aîné . Celui-ci paraît dans quelques contrats, en 1524, en 1535 et en 1538, il passe un accord avec le chapitre de Lisieux au sujet d’une rente de cent sols dus au chapitre sur le fief Bert, « ès paroisses de Fumichon, Saint-Hyppolite et Saint-Pierre-de-Canteloup » En 1540, il fournit aux élus de Lisieux, les mêmes preuves d’ancienne noblesse que son père.

     Son fils Guillaume lui succéda, et de son mariage avec Jeanne de Raveton, d’une famille importante en Normandie à cette époque, serait né Guy.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Celui-ci, désigné comme Seigneur de Fumichon, La Lande, Baudet, capitaine de Lisieux, est un personnage capital dans l’histoire de Lisieux à l’époque des guerres de Religion et tout particulièrement de la Saint-Barthélemy. Unanimement apprécié, souvent en conflit avec le maréchal de Fervaques, son action comme capitaine de Lisieux nous est bien connue par les registres de délibérations du conseil de ville. Marié à Marguerite des Buats, il en eut deux enfants, Jean, et une fille, Renée qui épousa Nicolas de Thiesse. C’est peut-être à lui que nous devons les premiers travaux de Fumichon et tout particulièrement l’édification du donjon.

      Son fils Jean hérita de Fumichon et c’est en sa faveur qu’il se démit en 1587 de sa charge de capitaine de Lisieux. Reconnu comme chef des Ligueurs de la région, Jean II vécut très activement toute cette période les armes à la main et parfois loin de Lisieux. En 1597, Henri IV qui s’était emparé de la capitainerie de Lisieux, lui en fit remise et Louis XIII le fit chevalier de ses ordres et conseiller du roi.

     La carrière politique de Jean de Longchamp est très controversée mais les éléments nous manquant pour porter un jugement contentons-nous de constater que ses affaires publiques lui laissèrent le temps et les moyens d’accroître son patrimoine. Entre 1601 et 1606, il acquit en effet la baronnie d’Ouilly ce qui lui permettait en 1628 de se titrer « baron et chastelain d’Ouilly, seigneur de Fumichon, et autres sieuries, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur pour sa Majesté de la ville de Lisieux : et en 1629, de « chastelain d’Ouillie, seigneur de Fumichon, Baudet, La Lande, Baratte, etc. » C’est incontestablement à lui que nous devons la réédification de Fumichon et sans doute aussi de bien des transformations du château d’Ouilly-la-Ribaude.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)      Marié en 1584 à Jeanne Dumoulin dont il était semble-t-il séparé de biens dès 1601, il aurait ensuite convolé avec Marie des Buats puis avec Marie de Frotté. Sans héritier mâle, il eut cinq filles. Ce sont deux d’entre elles Catherine et Marie qui se partagèrent sa fortune : la première choisit Ouilly-la-Ribaude et la seconde conserva Fumichon.

     De son mariage avec Louis de Rabodanges, chevalier des ordres du roi, baron et chastelain de ladite seigneurie, de Neufviz, Mesnil-Guillaume, Saint-Pierre-de-Canteloup et autres lieux, plusieurs enfants naquirent à Fumichon : Marie-An­gélique, en 1645, Anthoinette, en 1646 et Louis, dont le parrain fut César d’Oraison, marquis de Livarot, en 1649. En 1696, nous trouvons un de Rabo­danges, dont nous ignorons le prénom, vraisemblablement Jean-Baptiste de Crèvecoeur de Rabodange, curé de Fumichon.

     Après Louis et Marie, le domaine passa successivement à Guy-Cyr puis à Louis-César son fils, à Henri-Pierre et enfin revint à Louis-Jean de Rabodanges.

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Ce dernier, dit aussi Jean-Louis, vendit Fumichon selon toute apparence à Jean du Houlley puisque celui-ci dans une signification de clameur de retrait lignager prend en 1753 les titres de  « chevalier, baron du Houlley, seigneur de Fumichon, Saint-Pierre-de-Cante­loup, Firfol, La Lande et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour et parlement de Paris y demeurant. » et non pas à Jeanne-Anne Hermant, son épouse en première noces comme on le dit habituellement.

     Mais, Jeanne-Anne Hermant ayant épousé Laurent-Marie Chappe en secondes noces, lui apporta Fumichon. Sur ce mariage voir les Observations pour le baron du Houlley, mousquetaire de la seconde compagnie, défendeur contre Monsieur Chappe, conseiller au grand Conseil, son beau-père…. 1759 - Egalement conseiller du roi en son grand conseil, celui-ci se dit alors « seigneur et baron de Fumichon, Baratte, Baudet, Thilliaires » en précisant : « à cause de dame Jeanne Anne Hermant, son épouse, auparavant veuve de messire Jean du Houlley.

     Selon une lettre du 3 mai 1779, après avoir rappelé qu’il n’intervient en rien dans les réparations de l’église qui sont à la charges des gros décimateurs, M. le baron de Fumichon mande à M. Boudard, receveur des décimes s’il ne serait pas possible » par exemple d’ouvrir une ou deux croisées du côté de mon banc où il arrive très souvent qu’il ne m’est pas possible de lire en plein midy… ». Il semble que sous sa gestion, le domaine se soit accru de quelques fiefs des environs : Mortemer, Cléry, les Louvrets, Haut-Briot et La Vaulinière.

     Après lui, vers 1783, Alexandre-­François-Pierre du Houlley, dernier fils de Jeanne-Anne Hermant et de Jean du Houlley, rentra en possession des terres patrimoniales et se dit « sei­gneur, baron, patron de Fumichon, Baudet, Baratte, Thilliaire ».

 

LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Mort célibataire en 1786, sa sœur, Anne-Renée-Cécile, épouse de Daniel de Loynes de Mazères, de son vivant capitaine au régiment de la Sarre et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis en hérita et conserva le domaine pendant la Révolution. Elle le laissa à un de ses enfants, Claude de Loynes de Fumichon, écuyer, ancien officier de la Sarre, propriétaire à Orléans, rue de la Bretonnière, qui le vendit le 24 juin 1816 à Julie-Françoise-Adélaïde Vauquelin épouse de M. Jean-François-Pierre-Paterne Thulou de La Bectière, président du tribunal de Bernay, pour la somme de 223.000 F. Après le décès de celui-ci, il fut acquis le 5 juillet 1833 par M. Méry-Samson et pendant plus d’un siècle et demi resta dans cette famille.

 

Ci-dessus, blason de la famille de Loynes de Fumichon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Loynes

 

     Récemment acquis par un couple de passionnés d’art, il fait actuellement l’objet de restaurations attentives et une nouvelle fois, ce domaine, rare, comme le disait Me Turpin, si attachant dirons-nous, va retrouver son âme. » (1990) [2] 

 

 LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

 

 Ci-dessus, plans extraits du cadastre napoléonien de 1825-1841, archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

 

Protection :

 

     « L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 19 janvier 1927. » [4]

 

Sources :

 

[1] Extrait de la Statistique routière de Lisieux à la frontière de Normandie par M. Raymond Bordeaux, (1821-1877) Avocat, Docteur en droit, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Evreux. Caen : Imprimerie Delos, [1849].- 31 p. : ill. ; 22,5 cm.- (Extrait de l'Annuaire normand pour 1849). http://www.bmlisieux.com/normandie/bordo002.htm

[2] Extrait de Michel Cottin mai 1990 http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=9260

[3] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, t. 5 par Arcisse de Caumont : Arrondissement de Lisieux, Caen, Hardel, 1867, p. 74-77 https://books.google.nl/books?id=i-IDAAAAYAAJ&pg=PA74&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

[4] Extrait de Wikipédia

 

Bonnes pages :

 

http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=9260#_ftn55

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f181.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fumichon%22?rk=42918;4

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31050c/f821.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fumichon%22?rk=171674;4

 

Ci-dessous, présentation du chantier au château de Fumichon dans le Calvados. Projet audiovisuel réalisé pour la société Wienenberger. Chantier réalisé par M. Emmanuel Catherine et ayant obtenu le prix spécial du Jury 2016 :

 

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