Ci-dessus : à gauche une photo par Ikmo-ned — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30399435 ; au centre une photo aérienne extraite de https://www.chaslerie.fr/blog/message/44025 ; à droite, une photo extraite de https://www.chaslerie.fr/en/blog/archive?p=147
" Le château de la Cour de Saint-Martin-de-Chaulieu est une demeure historique de la Manche située à Chaulieu. (...) Le château de Chaulieu date des 16e et 18e siècles. " [1]
" Le monument est situé dans le département français de la Manche, à 1,2 km au nord-ouest du petit bourg de Saint-Sauveur-de-Chaulieu, commune intégrée à la commune de Chaulieu en 1972. " [2]
Plan de situation du château de Chaulieu ; blason de la famille du Bourget par Gilloudifs.
Histoire
" Trois générations de trésoriers de France (du Bourget), l’ayant occupé, expliquent son système de défense très élaboré (douves, meurtrières, etc.). (...)
Les propriétaires successifs de la Cour furent les Bourget (de 1552 à 1692), les Carbonnel et les Calmesnil (1709-1753), les Rotours (1753-1893), les Caix (1893-1918), les Brossard (1918-1928), les Rotours (1928- ca 1980), les Cenni (ca 1980-). (...)
Plus tard, il fut aussi un haut-lieu de la chouannerie du bocage normand. Le baron de Rotours de Chaulieu y recevait Louis de Frotté, général en chef des Royalistes et Michelot Moulin célèbre chouan de Saint-Jean-des-Bois ». [1]
Les seigneurs de Chaulieu :
En 1552 - Thomas Bourget dont le fils Guillaume mort avant 1598 était avocat et protestant. Son fils Pierre Bourget fut probablement le constructeur du château, il était receveur des tailles à Vire en 1598, nommé trésorier de France à Caen en 1612 et mort en 1638 sans descendance.
Ci-dessus, blason de la famille du Bourget par Gilloudifs.
Jacques II Bourget dut hériter de la seigneurie de Chaulieu, décédé le 30 août 1660, sa pierre tombale se trouve dans l'église de St Martin de Chaulieu, il était également président du bureau des finances à Caen. Son fils Nicolas du Bourget né à Caen en 1647, ayant eu de nombreux procès de successions il dut s'installer à Rouen pendant 30 ans pour mieux les suivre. Il ne devait résider que très rarement au château de Chaulieu et se sépara de la seigneurie en la vendant entre 1692 et 1709.
Chaulieu appartenait en 1709 à Jacques de Carbonnel qui appartenait à une famille protestante de la haute bourgeoisie de Caen, décédé avant 1739, il avait épousé en 1721 Marie Lucrèce Mesnage de la Corderie dont il eut une fille Marguerite Jacqueline qui épousait Gabriel Charles de Calmesnil en 1742.
Ci-dessus, blason de la famille de Carbonnel https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=5998056&desc=carbonnel_famille_normande&individu_filter=carbonnel
Elle décédait en 1758. Gabriel Charles de Calmesnil vendait le fief de Chaulieu le 17 février 1753 à Julien des Rotours seigneur de la Lande Vaumont né vers 1696, il était garde du roi en 1717, et mort à la Lande Vaumont en 1776, il avait épousé Léonor Desmonts de la Lande Vaumont.
Ci-dessus, blason de la famille de Calmesnil https://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Blason_famille_de_Calmesnil.png
Leur fils Jacques Auguste des Rotours né en septembre 1742 à la Lande Vaumont, entré dans les chevau-légers du roi, devenu baron de Chaulieu le 1er mai 1784, mort à Caen le 9 juin 1796. " [3]
Ci-contre, blason de la famille des Rotours https://gillesdubois.blogspot.com/2008/08/famille-des-rotours-en-normandie.html
Jacques Augustin des Rotours, (1742-1796) premier baron de Chaulieu, seigneur et patron de Saint-Martin-de-Chaulieu et de Saint-Sauveur-de-Chaulieu. Destiné tout d’abord à l’état ecclésiastique, il fut reçu maître ès arts de la Faculté de Paris. Après la mort de son frère aîné, en 1761, il entra dans les Chevau-Légers de la Garde du Roi (1763-1771). Il devint seigneur et titulaire de la baronnie de Chaulieu par achat en 1784. Louis XVI lui octroya le titre de baron (1785). Le 17 mars 1789, il fut choisi par l’assemblée de l’Ordre de la Noblesse du Grand Bailliage de Caen pour être l’un des rédacteurs du cahier dudit Ordre pour le bailliage de Vire.
Son fils, Louis Jules Auguste, (1781-1852) premier baron des Rotours, deuxième baron de Chaulieu. Jules rejoint les rangs royalistes. C’est ainsi qu’en 1798, âgé seulement de 17 ans, il est nommé capitaine de la compagnie de St-Jean des Bois servant sous les ordres de M. de Frotté. Le 27 octobre 1799, M. de Frotté tenta vainement de s’emparer de Vire. A cette occasion, Jules des Rotours eut le bras cassé d’une balle. Il réussira à se cacher en ville et à y être soigné.
Jules et son épouse Adèle du Buisson de Courson s’établirent à Chaulieu où il s’occupa de plantations et d’agriculture pendant une dizaine d’années. En 1811, il fut appelé à commander, comme capitaine, les gardes d'honneur à pied de l’arrondissement de Mortain. Napoléon lui conféra, en juin 1811, le titre de baron d'Empire.
Sa blessure au bras ne lui permettant pas de continuer une carrière militaire, il choisit de se consacrer à la vie civile et demanda à entrer au Conseil d’état. Détaché d’abord à Brême, le baron des Rotours retourna au quartier-général et assista aux batailles de Dresde, de Leipzig et de Hanau.
A la Restauration, en raison de ses services à l’Empereur, la Croix de Saint-Louis, qui lui avait été promise après sa blessure sous les ordres de M. de Frotté, lui fut refusée.
En octobre 1815 il fut nommé sous-préfet de Cherbourg. En 1818, il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur, puis, en 1820, devint préfet du Finistère. Il réussit à y arrêter les trames révolutionnaires et Louis XVIII l’en récompensa en le nommant préfet de la Loire en 1823. Il y encouragea autant l’industrie que l’agriculture.
En 1828, il reçut la croix d’officier de la Légion d'Honneur. Suite à la révolution de Juillet 1830, il quitta la Loire et se retira à Chaulieu où il se consacra à nouveau à l’agriculture. En 1843, il devint président de la Société d’agriculture de l’arrondissement de Mortain, et en 1848, maire de St-Martin de Chaulieu. Le baron des Rotours décéda en son château de Chaulieu le 7 juillet 1852.
Son fils, Raoul Gabriel Jules, (1802-1876) deuxième baron des Rotours, troisième baron de Chaulieu, avocat, propriétaire du château de Chaulieu de 1852 à 1876, fut nommé, le 14 février 1830, secrétaire général de la préfecture des Ardennes. Il fut conseiller général du Calvados en 1848. Il se retira de la scène politique après le coup d’état de 1851.
Louise Berthe Antoinette des Rotours, (1832-1893), hérita le château de Chaulieu de son oncle Raoul en 1876. Elle épousa en 1853 Amédée Gabriel Georges Henri de Caix de Saint-Aymour de Blainville (1819-1886), officier des Haras " [4] "...qui tenta en vain de créer une pisciculture en 1881 au dessous de l'étang de Chaulieu..." [3]
Ci-dessus, blason de la famille de Caix de Saint-Aymour Par Twocats — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=64094810
" Leur fils, Camille de CAIX de Chaulieu, propriétaire de Chaulieu de 1894 à 1916 où il ne fit que quelques séjours. Il décéda sans postérité et laissa ses biens à son épouse Thérèse de Vaucelles. Celle-ci légua Chaulieu à Gilles Robert Pierre Joseph de Brossard (1907-1965) qui revendit Chaulieu à Guillaume et Robert des Rotours en 1928... " [4]
Ci-dessus, blason supposé de la famille de Brossard https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6925297&desc=brossard_de_normandie
" Guillaume et Robert des Rotours qui, en 1928, rachètent le château à leur parent Camille de Caix de Chaulieu, propriétaire de 1894 à 1916, descendant de Hugues Antoine des Rotours de Chaulieu. " [2]
Ci-contre, blason de la famille des Rotours https://gillesdubois.blogspot.com/2008/08/famille-des-rotours-en-normandie.html
Voir Guillaume des Rotours à https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_des_Rotours
Voir Robert des Rotours à https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_des_Rotours
" Le poste de commandement de la 29ème s’y installe le 14 août 1944. La veille, le 175e régiment occupe les hauteurs de Saint-Sauveur et Saint-Martin de Chaulieu en dépit d’un feu d’artillerie extrêmement violent.
Avec l’aide des 115e et 116e régiments, l’objectif de la côte 367 à quelques kilomètres, point le plus haut du département de la Manche, est atteint par les GI. " [5]
" Dans les années 1980, le château est racheté et restauré par Patrick Cenni ancien artiste guitariste qui, après des études d'ébénisterie à l'école Boulle de Paris, réédite des meubles anciens. Le travail de restauration est récompensé en 1992 par le Grand prix national de sauvegarde de l'association des Vieilles maisons françaises.
Restauré mais inhabité durant cent ans, en 2014, le château est vidé de son mobilier qui est mis en vente. " [1]
Description
« La finesse de son architecture mérite le détour. Le château de Chaulieu est incontestablement le plus important et le plus intéressant architecturalement du Mortainais. Il est l’un des rares manoirs datant de l’époque de la Ligue et du règne d’Henri IV qui subsiste dans cette région. Son plan est un rectangle proche du carré et donne une allure assez massive à cette construction entourée de douves profondes. Ce château n’a qu’un étage, cantonné à deux échauguettes très soignées à culot et fines nervures, multiples ainsi qu’à toits pointus. " [1]
Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.
" Au sud-est du département de la Manche, le château de Chaulieu est l'un des derniers survivants des manoirs du 16e siècle. Ce château, d'époque Henri II, a la forme d'un rectangle flanqué de deux échauguettes défensives à culot. Le toit, très haut et très pointu, avec sa superbe coiffe d'ardoises, porte l'estampille du style Renaissance. L'étage offre trois fenêtres à meneaux, à l'aplomb de trois lucarnes de belle facture. Quant aux anciennes douves, elles ont été également restaurées. À l'intérieur, on y découvre deux cheminées en granit dont l'une rehausse l'éclat des plafonds peints en décors polychromés et de magnifiques pièces de mobilier. À noter : le système défensif intérieur des diverses salles qui se protégeaient mutuellement par des meurtrières prenant en enfilade portes, escaliers et couloirs. " [6]
Ci-dessus, décors polychromés, photo extraite de ce même document.
" Le château comprend un corps massif avec deux échauguettes sur la façade principale et deux pavillons carrés sur la façade arrière. Des douves entourent le château sur les quatre côtés, elles devaient êtres normalement sèches, une chapelle s'élevait à l'un des angles de la cour. Une fête, la Saint-Louis, a lieu sur la prairie devant le château. " [3]
Protection
" Les façades et les toitures du château, de l'ancienne chapelle et des anciennes écuries, ainsi que la cheminée de la grande salle au rez-de-chaussée sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 25 juillet 1973. " [2]
" L'association des Vieilles Maisons françaises, dont le but est de faire connaître le patrimoine et de contribuer à sa sauvegarde, a récompensé le château de Chaulieu en lui décernant le Grand Prix national de Sauvegarde en 1992. " [6]
Sources :
[1] Extrait de Wikimanche
[2] Extrait de Wikipédia
[3] Extrait de Roynel - pages personnelles : https://www.le-petit-manchot.fr/cc-30-03-chaulieu-chateau/articles/
[4] Extraits d'après http://www.diesbach.com/belleroche/rotours/rotours-genealogie.html
[5] Extrait de http://29-lets-go.over-blog.com/article-chateau-de-Chaulieu-50-72000101.html
[6] Extrait de https://www.pressreader.com/france/maisons-normandie/20180330/283369062579576
Bonnes pages :
O Isabelle Audinet, « De la restauration des édifices civils et militaires anciens», Patrimoine Normand, n°26, avril-mai 1999 http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-44281.html
O https://www.pressreader.com/france/maisons-normandie/20180330/283369062579576
O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article1427&id_document=4601
O https://www.chaslerie.fr/en/blog/archive?p=147
O http://www.diesbach.com/belleroche/Rotours/Rotours-genealogie.html