Photos ci-dessus : à gauche, une photo du Pic Malet à Barneville extraite du site Google Map ; au centre, une photo du manoir de Graffard extraite de https://mairie.barneville-carteret.fr/patrimoine-communal/ ; à droite une carte postale montrant le " fort " du cap de Carteret.
On trouve sur le territoire de Barneville-Carteret (Manche), plusieurs monuments du Moyen-Âge dont le manoir de Graffard et une motte féodale dans le bourg de Barneville. [NdB]
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« Le manoir de Graffard (16e-18e) est une ancienne demeure fortifiée, du Moyen Âge, qui se dresse sur la commune de Barneville-Carteret, en Cotentin, dans le département de la Manche en région Normandie. » [1]
« Il est situé sur la route de La Haye-d'Ectot. On peut le voir depuis la voie de dégagement D 903. » [2]
« Edifié en bordure d'un ruisseau qui se jette dans la Gerfleur, sur d'anciennes terres marécageuses, l'ancien manoir de Graffard fut fortifié au Moyen Age et joua un rôle stratégique pendant la guerre de Cent Ans (1346-1450). » [3]
Plan de situation du manoir de Graffard ; blason de la famille Pitteboult par Gilloudifs : « d'argent au chevron de gueules chargé de trois sautoirs d'argent et accompagné de trois roses de gueules. »
Ci-dessus : à gauche, porte piétonne et porte charretière avec arc en plein cintre, photo extraite de http://michel-lesrandosdulundi.blogspot.com/2012/07/randonnees-du-lundi-23-juillet-2012.html ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.
Manoir de Graffard : un peu d’histoire
« Une partie importante du territoire de Barneville relevait du fief de Graffard dont le plus ancien seigneur connu est Geoffroy de Graffard vers la fin du 12e siècle. » [3]
« Graffard était, au 14e siècle, une maison-forte ayant une certaine importance stratégique qui fut tenue par les Anglais vers 1356, pour assurer la liberté des communications avec Jersey. Les Anglais occupaient encore les lieux en 1360, lors de la signature du traité de Brétigny. Ils évacuèrent Graffard vers le mois de juillet 1361. » [4]
« En 1360, il est aux mains des Anglais qui demandent 2 000 écus pour le rendre aux Français malgré le traité de Calais. » [1]
« Le chemin d’accès actuel, à partir de la route menant à la Haye d’Ectot, date de 1829 (date inscrite sur la potille) et il n’est autre que l’ancien grand chemin de Barneville à Bricquebec. De l’accès primitif, il ne reste qu’un bout de chemin menant à un clos. (...)
Au 14e siècle, le fief appartenait aux Lefèvre de Graffard, et ils le conserveront jusqu’au début du 16e siècle.
Michel Lefèvre de Graffard sera reconnu noble en 1463. Son petit fils, Nicolas Lefèvre, était seigneur de Graffard en 1527. Il n’eut qu’une fille Catherine, qui épousa Richard du Moustier, écuyer, seigneur de Tombeville.
Après le décès de Catherine, la terre de Graffard passa à son fils, Jean du Moustier. C’est lui qui aurait vendu, en 1544, la terre de Graffard à Jacques Pitteboult, écuyer, vicomte de Saint-Sauveur-le-Vicomte, seigneur de Gonneville (Actuellement sur Saint-Jacques-de-Néhou).
Les Pitteboult, anoblis en 1479, étaient originairesde la paroisse d’Aubigny où ils tenaient la fiefferme de la Pitteboudière (lieu-dit encore existant). Cette famille vint d’abord s’établir, dans les dernières décennies du 15e siècle, à Néhou sur les terres de Gonneville, de la Roquelle et de la Haulle, en la personne de Jehan Pitteboult.
Jacques Pitteboult épousa Jeanne de La Luthumière, veuve de Julien du Saussay, seigneur de Barneville. Leur troisième fils, Pierre Pitteboult, devint, à son tour, seigneur de Graffard. C’est lui, probablement, qui fit construire l’actuel logis seigneurial du manoir de Graffard. » [4]
Ci-dessus, blason de la famille de Pitteboult par Gilloudifs
« Le logis seigneurial date des années 1574-1575. En pleines guerres de religion (les réformés s'empareront de Saint-Lô et Carentan en 1574), Pierre Pitteboult (Pittebout) réalise cet édifice. » [3]
« Il fut reconnu noble, ainsi que ses deux fils Jean et Pierre. Il décéda en mai 1631. Après le décès de l’aîné de ces deux fils, Pierre, entre 1635 et 1640, sans postérité, son frère Jean devint seigneur de Graffard. Il fut inhumé, le 10 mars 1649, dans le chœur de l’église de Barneville. Sa veuve, dame Jeanne des Fontaines, décéda en 1666. Graffard passa ensuite successivement à, François Pitteboult, époux de Charlotte Thomas, Charles Robert Pitteboult, seigneur de Graffard, de Sortosville-en-Beaumont et de Saint-Georges-de-la-Rivière, époux de Renée Le Cygne de Ponthierry, Pierre Pitteboult (1685-1740), seigneur d’Armanville, Theurthéville, Nouainville, Montfiquet, lieutenant du roi, époux de Madeleine de Cussy, Pierre-Georges-François-Robert Pitteboult (1712-1764). » [4]
« Pierre-Georges-François-Robert Pitteboult, veuf d’Anne-Catherine-Jacqueline de Hennot, décéda au château d’Ecausseville sans postérité. Après le décès de sa mère Madeleine de Cussy, l’héritage de la famille Pitteboult passa aux mains de Madeleine Pitteboult, sœur de Pierre-Georges. » [4]
Ci-dessus, blason de la famille de Hennot https://www.wikimanche.fr/Blason_des_Hennot
« Un potager est créé au 18e siècle. » [2]
« La chapelle encore utilisée au 18e siècle pour un mariage a disparu. » [3]
« Finalement, c’est Marie-Bernardine de Hennot (1750- ), fille de Pierre-François de Hennot et de Bernardine-Louise Cabieul, qui hérita des biens de la famille Pitteboult. Marie-Bernardine de Hennot épousa, le 8 septembre 1764, Jérôme-Frédéric Bignon, devenant ainsi le nouveau seigneur de Barneville et de Graffard. Il était conseiller au Parlement, bibliothécaire du roi et membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Il ne fit que de courts séjours à Barneville, ses biens étant gérés par des personnalités locales.
Ci-dessus, blason de la famille Bignon https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_famille_fr_Bignon.svg
Voir Jérôme-Frédéric Bignon : https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Bignon
Devenue veuve de ce dernier, Marie-Bernardine de Hennot épousa, en 1791, M. Berthelot de La Villheurnoy. Pendant la période révolutionnaire, ses biens furent confisqués puis récupérés. Graffard, appartint à M et Mme Villheurnoy jusqu’en 1821. En 1820, la petite fille de Marie-Bernardine de Hennot, Pauline-Mélanie-Louis Bignon, épousa Stanislas-Philippe-Henri Desfriches (1787-1866), marquis Doria, et hérita de Graffard qui passa ensuite à son fils Armand-Paul Desfriches (1824-1896), comte Doria. Le fils de ce dernier, Paul Desfriches vendit Graffard en 1920. » [4]
Ci-dessus, blason de la famille Doria Desfriches http://jean.gallian.free.fr/comm2/d/doria.html
« Réaménagé au 18e siècle (escalier à vis, certaines boiseries...), le corps de logis principal a été partiellement détruit au début de 19e. » [5]
« ... Depuis la veille de la Révolution, le manoir n’était plus qu’une ferme ; dans sa séance du 2 avril 1832, le conseil municipal de Barneville constatait « l’ancien château de Graffard est dans un état qui nécessite de grands frais d’entretien ». la ruine partielle du logis seigneurial est donc assez ancienne. » [4]
Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien de 1825, Archives de la Manche, http://www.archives-manche.fr/. Au centre, une vue cavalière du manoir de Graffard, esquisse de Jean Barros, extaite de [4].
Description
« Du Moyen Âge, il reste peu de vestiges, sinon une partie de l'enceinte extérieure. Elle se présente sous une forme carrée de 65 mètres de côté. Le logis (1574-1575) en partie ruiné au 19e siècle s'appuie sur un des côtés de l'enceinte et fait face à l'entrée. » [1]
« Le logis principal domine une immense cour ceinte de bâtiments agricoles auxquels mène une remarquable porte à double arcade. » [2]
« On pénètre dans la cour du manoir par une porte charretière et une porte piétonne toutes deux en arc plein cintre.
L’accès est défendu par une petite tourelle très saillante munie de meurtrières à fusil permettant le tir flanquant le long de la muraille et vers le porche. Le haut de cette tourelle qui a perdu de sa hauteur servait de colombier. Il reste quelques rangs de boulins à l’extérieur, côté cour.
A droite du porche d’entrée quelques traces d’un grand colombier subsistent. Son diamètre devait être approximativement de 9 à 10 mètres.
A l’angle droit de la propriété, une grosse tourelle à toit en poivrière dont l’accès se faisait au premier étage par l’intérieur de la charterie. L’actuel accès à la partie inférieure se fait par le jardin potager. Le mur entre l’entrée et cette tour a été réduit à peu près du quart de sa hauteur.
Les communs qui se trouvent de chaque côté de la cour sont très vastes : vaste grange flanquée de la tourelle avec grande porte à arc en anse de panier, charterie avec quatre grandes arcades en arc plein cintre reposant sur des piliers carrés. Au-dessus de l’une des arcades, une pierre calcaire porte une inscription rappelant ses anciens propriétaires François Pittebout et son épouse Charlotte Thomas.
La cour, où il n’y a pas de bâtiments, est fermée par de solides murailles dont le flanquement était assuré par deux tourelles dont l’une a été détruite.
Un jardin potager se trouve derrière la charterie, avec une disposition datant du 18e siècle. Une meurtrière à fusil, en forme de trou de serrure (comme celle que l’on a vu dans la boulangerie du château de Sotteville), permet le tir vers le jardin depuis le bâtiment des communs. La porte dans la muraille du jardin daterait de 1728.
Un puits, situé en haut de la cour, face au logis seigneurial, permettait l’alimentation en eau.
Le logis seigneurial est la partie la plus intéressante du manoir. C’est un monument majeur, malgré la ruine partielle qui l’a atteint au cours de la première moitié du 19e siècle. On peut le comparer aux plus beaux châteaux ou manoirs du Cotentin. Il date des années 1574 et 1575. Le constructeur en est probablement Pierre Pittebout, à l’époque des guerres de religion.
Malgré le démantèlement de la moitié de l’édifice au 19e siècle, l’historien Jean Barros, a reconstitué un plan original : le logis comportait quatre pavillons dont un seul subsiste actuellement. Ainsi, Graffard serait le plus ancien d’une série de constructions de manoirs ou châteaux, tels que Chiffrevast (1618), Sotteville (1610), Crosville et Cerisy-la-Salle.
Un escalier à vis permet d’accéder aux caves voûtées d’arêtes dont les arcs reposent sur des piliers carrés. Une porte à arc surbaissé permettait d’y accéder depuis la cour en passant sous le perron.
Des pavillons disparus, on retrouve aisément les fondations, sous l’herbe, par sondage. En façade, les motifs décoratifs traditionnels de la Renaissance évoquent l’époque antique : frontons triangulaires aplatis, pilastres cannelés, chapiteaux ... Les encadrements des portes Renaissance sont de style « rustique », style introduit en France par l’architecte italien Sébastien Serlio. Ce style est toutefois assez peu représenté en France ... dans la Manche, il n’est représenté qu’à Graffard et au manoir de Brénoville à Saint-Germain-le-Gaillard.
Les caractéristiques de ce style sont des motifs de buis et buissons qui interrompent les pilastres cannelés.
La façade, partie la plus intéressante du manoir, comporte, au rez-de-chaussée : deux grandes fenêtres à fronton triangulaire (mur en ruine), meneaux et croisillons, une porte à fronton triangulaire murée, un petit jour, un œil-de-bœuf (18e) et une deuxième porte à fronton triangulaire dont le niveau est décalé constituant l’accès actuel au logis, une grande fenêtre identique aux fenêtres de l’autre extrémité, murée dans sa partie basse avec ouverture d’une petite fenêtre l’étage, sont alignées sur deux bandeaux ou chaînage de pierres foncées : deux grandes fenêtres (mur en ruine) identiques à celles du rez-de-chaussée mais sans fronton triangulaire, deux petites fenêtres à fronton triangulaire dont l’une est murée et deux grandes fenêtres sans meneaux résultant d’un remaniement au 18e siècle.
La porte murée (la plus à gauche) était « l’entrée noble » tandis que la porte d’entrée actuelle, dont le niveau est plus bas, donnait accès à la cuisine du manoir.
Dans la partie ruinée, une autre porte abondamment décorée est d’ordre ionique mêlé de style rustique et devait ouvrir sur une grande salle.
L’escalier à double volée avec mur d’échiffre desservant l’étage est antérieur d’une dizaine d’années à celui du château de Canisy (1588) qui passe pour le plus ancien escalier de ce style de la Manche.
L’intérieur du logis a subi quelques modifications et réaménagements du 18e siècle. Ce manoir est un bel exemple du siècle d’or (1560-1660) de l’architecture civile du Cotentin. » [4]
Pour Sébastien Serlio voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sebastiano_Serlio
Protection
« Le manoir fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juin 1995. Seuls le logis, y compris la partie ruinée avec les caves voûtées d'arêtes et la porte rustique, et les éléments décoratifs dispersés dans la cour ; façades et toitures des communs, y compris les murailles de clôture, les tourelles et le porche ; potager et ses murs de clôture sont inscrits. » [1]
Bonnes pages :
O http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/50_barneville_carteret_01_manoir_graffard.html
O A la découverte de Barneville-Carteret ; Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / septembre 2016 https://ecitydoc.com/download/barneville_pdf
A proximité, à Barneville :
O Église du bourg de Barneville dédiée à saint Germain d’Auxerre. Construite dans la deuxième moitié du 11e siècle, cet édifice a subi de nombreuses modifications au cours des siècles.
« Le clocher carré de l'église 15e est pourvu d'un parapet sur arcature aveugle et elle aurait été assiégée par les Anglais en septembre 1499. » [1] Édifice protégé depuis le 25 décembre 1906 (classé Monument Historique).
O « Dans la rue « Dessous le bourg », on peut apercevoir les restes de remparts qui protégeaient la ville côté mer et qui, offrant un panorama sur la havre de Carteret, la mer et les iles anglo-normandes, servaient probablement de ronde à des sentinelles au Moyen Âge. » [1]
O Derrière l'église de Barneville, « une motte, transformée en calvaire, s'appelait le tertre à Mallet du nom de famille des Mallet de Carteret et Barneville. » [1]
Plan de situation du Pic Malet à Barneville ; blason de la commune de Barneville-Carteret par Aroche Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Aroche., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2816592
« Le Pic Malet ou Tertre à Malet ou Butte à Malet
Selon Jean Barros, il peut s’agir d’une motte ou d’une enceinte circulaire... elle était assez importante et avait la forme d’un tronc de cône aux pentes très escarpées (ce type de motte passant pour le plus ancien). Elle devait avoir un diamètre de 50 m et une hauteur de 8 m environ. A son sommet, elle était surmontée d’une tour ou donjon en bois. Assez escarpée, comme le montre la pente du flanc sud-est, resté à peu près intact, elle était entourée d’un fossé d’une largeur probable de 4 m. Ce fossé a été coupé ainsi qu’un morceau de la motte par l’aménagement de la route sur les cotés est et nord, comblé dans la partie ouest et occupé par un chemin goudronné qui en épouse bien la forme côté sud.
Ou bien, s’il s’agissait d’une enceinte circulaire, la configuration consiste à un fossé annulaire bordé d’un remblai en forme de talus constitué par les terres enlevées lors du creusement. Ce talus pouvait atteindre plusieurs mètres de haut et être couronné d’une palissade. Pour y pénétrer, on disposait le plus souvent d’un passage dans le talus avec dispositif de défense en charpente ou en pierre. A l’intérieur, qui revêtait l’aspect d’un cratère, s’élevaient des constructions en bois (maison du seigneur, communs). Ce type de fortification est, estime-t-on, plus ancien que la motte.
Dans le cas d’une motte, il faut admettre l’enlèvement et l’évacuation d’un énorme volume de terre pour arriver à la configuration actuelle consécutive à l’implantation du calvaire. Dans le cas d’une enceinte circulaire les terrassements sont moins importants.
A l’évidence, les reliefs de terrain artificiels suggèrent l’existence possible d’une enceinte circulaire autant que d’une motte. » [4]
Ci-dessus, deux photos extraites de ce même document.
Ci-dessus, à gauche : une photo extraite du site Google Map ; à droite : une photo aérienne extraite du site Géoportail.
« Barneville, cant. Barneville. — Lieu-dit : La Butte à Mallet au 19e siècle ; le Pic Mallet (Gerville C., 1824, 262). — Parcelle cadastrale : AB 238. — Coord. Lambert : 194, 20-303, 10. — Fief: Bricquebec. La motte se trouve au centre du bourg de Barneville, tout près de l'église, à l'est de celle-ci. La motte a été aménagée en calvaire et partiellement aplanie. Seul, à l'est un versant demeure abrupt, d'environ huit mètres de haut. La motte est ceinturée sur les deux tiers de son pourtour par un petit chemin épousant parfaitement l'emplacement des fossés. Ceux-ci faisaient à peu près 3,50 mètres de large. La largeur de ceux-ci est délimitée par un mur de pierre qui isole le site des maisons avoisinantes. L'église peut s'inscrire parfaitement dans le périmètre de la basse-cour. » [6]
A proximité, à Carteret :
O « Après avoir été probablement utilisé par le peuple des Unelles, le Cap de Carteret a été fortifié par les Romains dans le cadre de l'operation militaire « Côte saxonne » durant la seconde moitié du 3e siècle. Le fort, dont le périmètre est le même que celui du muret actuel qui entoure le sommet du cap, servait principalement a abriter les escales de la Classis Britannica. Cette enceinte fortifiée fut ensuite prise ou détruite par les Anglo-Saxons. Qui furent eux-mêmes envahis par les Francs. (...) » [1]
On peut voir en contrebas du plateau du cap de carteret une plate-forme d’artillerie avec ses bâtiments annexes (casernement, poste de guet et magasins à poudre). Cette batterie fait partie d’un système défensif de la presqu’île du Cotentin.
O La vieille église de Carteret :
Église dédiée à Saint-Germain-le-Scot, un des premiers évangélistes du Cotentin au 5e siècle). Édifice probablement pré-roman, remanié et agrandi au 15e siècle. Devenue église paroissiale. Menacée par le sable, elle est abandonnée vers 1635. [NdB]
O Le château aujourd'hui disparu de Carteret
" La paroisse de Carteret qui est contigüe à celle de Barneville, a aussi eu un seigneur qui partagea en 1066 les dangers et la récompense de la conquête d’Angleterre. Le poète Wace explique pourquoi ce nom se trouve deux fois sur la liste de Masseville ; il y en avait deux à la conquête, suivant le roman de Rou :
De Karlrait, Onfrey et Maugier
Depuis la conquête jusqu’au règne de Henri II, roi d’Angleterre, je ne trouve rien sur Carteret. Le livre rouge de l’échiquier marque le service que devait ce fief servicium I militis.
Trente ans après, cette seigneurie fut confisquée par Philippe-Auguste, celui qui la possédait alors étant resté attaché au roi Jean-Sans-terre. Voici ce qu’en dit le liber feodorum Philippi-Aug.
Kartrait quod dominus re.r tenet per escha etam dehet servicium 1 militis.
Il est probable que tout ou partie de ce fief fut remis à quelqu’un de la famille des anciens possesseurs ; car on voit par des rôles de Normandie, cités par la Roque, qu’en 1271 et 1272 Renaud et Roger de Carteret furent employés sur la liste des chevaliers et écuyers qui servirent en l’ost de Foix, et l’année suivante, comme devant le service d’un tiers de chevalier.
Depuis ce temps, la seigneurie de Carteret n’est plus comptée que comme un fief-ferme, dont le receveur des domaines de Valognes touchait encore les revenus en 1467. J’ai le détail de ses aliénations jusqu’au possesseur actuel ; mais j’ai cru devoir l’omettre comme à peu près étranger à l’histoire des anciens châteaux ; je vais seulement vous donner quelques renseignements sur l'emplacement du vieux château et sur la famille qui le possédait avant la confiscation. " [7]
Ci-dessus, cartes postales montrant l'église Saint-Louis de carteret aujourd'hui désaffectée. Ancienne chapelle castrale, elle se trouvait sur le site du château initial de la famille Carteret. " L’existence de la chapelle Saint-Louis de Carteret est connue depuis 1332. Située dans l’enclos de la maison-forte de la famille de « Carteret », c’était la chapelle seigneuriale. De dimensions modestes à l’origine, la chapelle est devenue église paroissiale à la fin du 17e siècle suite à la donation à la paroisse de Carteret par Marie-Françoise de la Luthumière. Grâce au réemploi des pierres de l’ancienne église paroissiale ( l’actuelle « Vieille église »), le chœur fut augmenté d’une nef et d’une sacristie au 18e siècle. Puis au début du 19e siècle, la nef fut agrandie et flanquée d’un clocher. Après la loi de séparation de l’église et de l’état en 1905 et la construction de la nouvelle église paroissiale en 1906, ce bâtiment redevenu chapelle a été amputé de sa nef par décision du conseil municipal en 1924, tout en préservant le clocher. Depuis 1969, le culte protestant y est célébré..." [8]
" La place du château est dans un champ de terre, au milieu duquel est l'église actuelle ; cet emplacement n’offre aucune trace de tertre ou de fossés ; il n’était pas susceptible d‘inondations.
La famille la plus ancienne et la plus distinguée de Jersey porte le nom de Carteret, et fait remonter son origine jusqu’à ceux qui, sous le règne de Philippe-Auguste, quittèrent notre province. Cette famille est entrée dans celle du marquis actuel de Stafford (V. le Peerage de Collins, par S. E. Brydges, tom.8, p. 1. ).
Depuis 1784, un autre descendant des anciens seigneurs de Carteret a été créé baron d’Angleterre, sous le titre de Lord Carteret. Le lord actuel est grand bailly de Jersey. Le nom de sa famille a été transféré à sa résidence dans le comté de Cornwall : il descend des vicomtes de Weymouth et des comtes de Stafford (Peerage of Collins, by sir F. Brydges, tome VIII, p.1 )
On voit sur la falaise de Carteret les restes d’une enceinte assez étendue : ils appartiennent à une autre époque; nous en reparlerons. " [7]
" La famille Carteret, est une puissante famille du Cotentin et des îles Anglo-Normandes issue de Guy de Carteret (vers 960 † 1004), seigneur de Carteret et de Saint-Ouen sur l'île de Jersey. Ses trois petits-fils, Onfroy, Mauger et Roger, auraient participé à la bataille de Hastings.
La famille se distingue particulièrement au moment du rattachement de la Normandie à la France par le roi Philippe Auguste en 1204.
La famille Carteret cumulera ensuite les charges de gouverneur, bailli, lieutenant-Général, procureur et juré-justicier de Jersey et de Guernesey. " [1]
O « Un petit port fortifié est aussi construit au Moyen-Âge au pied du Cap de Carteret. Probablement à l'emplacement actuel du manoir de Carteret [construit au début du 18e siècle, ayant conservé des éléments de la fin du 16e s. et du début du 17e s. L'écrivain Jules Barbey d'Aurevilly y a situé une partie de l'action de son roman Une vieille maîtresse (1851). NdB].
C'est ici que va naître la famille Carteret qui fut une puissante famille de la noblesse normande, qui fit souche dans les îles Anglo-Normandes depuis Guy de Carteret (vers 960-1004).
Renaud Ier de Carteret (1055-1106), chevalier et seigneur de Carteret, fut le premier seigneur de Saint-Ouen, situé sur l'île de Jersey. Les parties les plus anciennes de Carteret datent de l'époque romane (11e et 12e siècles). » [1]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Manoir_de_Graffard
[3] Extrait de http://www.chantony.fr/patrimoine_et_histoire/50_barneville_carteret_01_manoir_graffard.html
[4] Extrait de A la découverte de Barneville-Carteret ; Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / septembre 2016 https://ecitydoc.com/download/barneville_pdf
[5] Extrait de http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=50031_1
[6] Extrait de Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (10e-12e siècles) par Florence Delacampagne - Extrait de l'Étude historique et topographique. In : Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 175-207;doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1982.1086https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1982_num_12_1_1086
[7] Extrait de Anciens Châteaux de l'Arrondissement de Cherbourg, par M. de Gerville, pp.263-266 - Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie, 1824, Première partie. A Caen chez Mancel libraire-éditeur. A Paris chez Ponthieu et Delaunay, Palais Royal, et chez les principaux libraires de Normandie – 1825. http://genea50.over-blog.com/2017/05/carteret.html
[8] Extrait de https://station.barneville-carteret.fr/chapelle-saint-louis/
Bonnes pages :
O https://www.patrimoine-normand.com/article-130901-barneville-et-carteret-face-aux.html
Document PDF ci-dessous : " A la découverte de Barneville " extrait de https://randocotedesisles.jimdo.com/app/download/17770450125/Barneville+%283%29.pdf?t=1551517140&mobile=1