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LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche) LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)

 

Ci-dessus, à droite une photo aérienne extraite de https://letourp.com/

 

      " Charles de Gerville fait de la fosse d'Omonville, un site utilisé depuis l'époque gallo-romaine et relié à la ville principale du Cotentin Alauna et à un autre port important de la presqu'île, Portbail. Le port aurait abrité ensuite les Vikings puis les corsaires. Pour autant, aucune preuve ne permet de justifier les conjectures de l'antiquaire valognais.

     Le village, bâti dans la vallée de la Vallace se serait formé selon Claude Pithois, autour d'un fort bâti au lieu-dit de La Motte. " [1]

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " Omonville tire son nom d’Asmund ou Osmond, vieux nom scandinave, répandu tant en Angleterre qu’en Normandie, est déjà cité dans une charte de 1095.
     Quant à Rogue, on retrouve mention d’un Philippe de Rogue dans le livre des fiefs de Philippe Auguste, c’est-à-dire fin du 12e siècle.
En 1261, Omonville le Rogue existait déjà sous ce nom.
En 1420, Henri V, roi d’Angleterre, donna les fiefs d’Omonville la Rogue et d’Orglandes à Jean Robessart, chevalier anglais ; ensuite le Clos du Cotentin fut libéré et les anglais ayant regagné leur pays, le fief d’Omonville revint aux Français. " [2]

 

Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

 

     Le fief relève " à la fin du 17e siècle de la baronnie d'Orglandes-Bricquebec. C'est ensuite la famille de Sainte-Mère-Église qui prend possession de ce fief et de ceux de Digulleville et de Vauville.

     En 1520, François Ier fait construire un fort sur la pointe Vaucotte. " [1]

 

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Une motte dans le village d'Omonville-la-Rogue ?

 

     " Omonville-la-Rogue, cant. Beaumont-Hague. — Lieu-dit : La Motte (cadastre 19e). — Coord. Lambert : 230, 70-298, 40. Au centre du village d'Omonville, tout à côté de l'église dédiée à Saint-Martin, se trouve un champ nommé La Motte. Bien qu'un toponyme soit un élément totalement insuffisant pour justifier de l'existence d'une motte, plusieurs éléments nous inclinent à penser qu'il en existait sans doute une sur cet emplacement. Au milieu d'un espace très bâti, ce terrain est resté jusqu'à nos jours sans construction. Ce champ est entouré par quatre petites rues qui desservent le village et qui épousent parfaitement l'emplacement d'éventuels fossés. Du côté sud, le terrain est bordé par le ruisseau la Vallace. Le terrain jouxtant l'église est occupé par un manoir-ferme du 16e appartenant à la famille de Surtainville, seigneur d'Omonville à l'époque moderne. " [3]

 

" Led-heu, un fort dans la lande

 

     Sur une colline nommée Led-heu ou Lait-heu (carte IGN) et située au sud du port d’Omonville-la-Rogue (50), se trouvent des parcelles en friches où l’on peut distinguer des excavations ne semblant pas avoir une origine naturelle. Une tradition locale y évoque la présence des vestiges d’une fortification ancienne, d’une installation de communication et d’un lieu d’isolement sanitaire. La végétation ayant rendu le secteur concerné quasiment impénétrable, il est aujourd’hui très difficile de parvenir à déceler ces vestiges sur le terrain.
Le présent exposé propose une synthèse de l’état des connaissances bibliographiques sur le sujet au 1er février 2009. " [2]

 

     " Anciennes fortifications (restes) : « Il reste dans cette commune des débris d'anciennes fortifications et des noms d'origine anglaise qui indiquent son importance, lorsque les Anglais étaient maîtres du pays. Sur la hauteur appelée Light-Heu, on voit encore les restes d'un fort, où probablement était un phare, sans doute celui dont le maréchal de Matignon parlait en 1562. Il lui parut très ancien, mais il était si ruiné qu'il l'abandonna. On ne le croit cependant pas antérieur à l'expulsion des Anglais en 1450. Sur une autre hauteur appelée le Hutch-Heu, on remarque les restes d'une fortification circulaire de 21 toises de diamètre. L'entrée est à l'est ; au nord-ouest, il y avait un petit ouvrage avancé, demi-circulaire. Entre l'ancien fort et l'église on voit les restes d'un bâtiment de 21 toises 3 pieds de largeur ; il est partagé en cinq parties égales. C'était peut-être un lazaret. Une fontaine voisine s'appelle encore aujourd'hui fontaine de la Maladrerie. Les habitants m'ont raconté que ce lieu était autrefois l'emplacement d'un village très-peuplé, mais qu'il survint une épidémie qui n'y laissa pas un seul habitant. » [1]

 

     " Omonville-la-Rogue, cant. Beaumont-Hague. — Lieu-dit : Le Clos de la Motte. - Coord. Lambert : 230, 40-299, 20. Au sommet de la falaise dominant le fort d'Omonville, à l'est de la commune, on trouve un champ appelé le Clos de la Motte. La partie est de ce champ est occupée par une forte butte de terre de forme grossièrement circulaire au sommet paraissant très plat. Cette butte est absolument inaccessible, car envahie de ronces qui empêchent d'accéder à ses abords et qui en déforment les contours et la hauteur. Le champ dans lequel cette butte se trouve est bien fermé par une haie très talutée comme on en trouve partout dans la région. Sa forme et ses dimensions conviennent tout à fait pour une éventuelle basse-cour. Cependant cette butte n'est pas très éloignée du lieu-dit Lait-Heu. Il se peut donc qu'il s'agisse d'une défense avancée du port d'Omonville d'une époque plus ancienne. " [3]

 

" Le fort

 

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     C’est dans le journal de Gilles de Gouberville (1521-1578) que l’on trouve la référence la plus ancienne à un fort pour la fosse d’Omonville. Cependant les dimensions et la localisation exactes n’y sont pas précisées. De la même manière, un grand nombre de documents mentionnent le fort de la fosse d’Omonville sans apporter ces précisions.
     Parmi ces documents, une correspondance de Colbert du Terron à Colbert (1664) nous apprend qu’un fort aurait été construit en 1520 à la fosse d’Omonville.

     Aux environs de 1700, deux plans de la fosse d’Omonville sont dessinés par un (ou plusieurs ?) auteur(s) non connu(s). Ce sont les premiers documents à localiser précisément un fort sur la colline de Led-heu :

     - Le premier plan, intitulé « Plan de la fosse d’Aumonville, prez le Cap de la Hague avec les sondes de basse mer » est daté de 1695. Il donne une représentation détaillée d’une construction d’environ 200 m par 100 m et portant l’annotation « ancien fort razé ». Un second fort est établi sur la pointe, à l’emplacement de celui existant encore aujourd’hui. Le fort dit « ancien fort razé » se prolonge vers celui établi sur la pointe en formant une sorte de passage fortifié, reliant les deux constructions au niveau d’un affleurement rocheux.

     - Le second plan a pour titre « Plan de la fosse d’Aumonville au Cap de la Hague » il est daté de 1702. Il s’agit d’une représentation de la fosse d’Omonville avec un projet de digue. Comme pour le plan de 1695, un fort est représenté sur la pointe et son tracé est quasiment identique. Les vestiges du fort de la colline de Led-heu sont évoqués avec le détail des fossés et des talus, le dessin général de celui-ci est similaire à celui du plan de 1695.

     De plus, comme pour le plan de 1695, le tracé du rempart se prolonge vers le nord-est en une sorte de passage protégé par 2 talus vers le nouveau fort, mais, cette fois, sans l’atteindre.
En plaçant le tracé des deux plans précédents sur la photographie aérienne de 2002, on constate que le rempart orienté au sud s’accorde avec la limite actuelle de la friche.

     Au 18e siecle, Jean Magin (1670-1741) établit une carte intitulée « Plan d’Omonville ». Une construction est représentée sur la pointe dite « du fort » accompagnée de l’annotation « fort ». Sur la colline de Led-heu, il est fait mention d’un « fort desmoly » dont le tracé est assez précis et correspond à peu près à celui des plans de 1695 et 1702. Le tracé du rempart descend vers le nord-est, jusqu’à un affleurement rocheux dominant le fort de la pointe. La partie est du rempart est représentée comme encore existante.

 

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Ci-dessus : au centre, une photo aérienne du fort extraite du site Géoportail.

 

     Au début du 18e siècle, dans un rapport rédigé pour la société académique de Cherbourg, l’abbé Demons (d’après de Chantereyne, 1772) note la présence des vestiges d’un fort sur « une hauteur nommée « Led-heux » ou « Led-hu » ». Il s’agit ici de la première mention écrite d’un toponyme proche de « Led-heu ». Selon l’auteur, les anglais abandonnèrent la construction pour fuir lorsque Cherbourg fut prise en 1450. Le fort aurait été, ensuite, utilisé par les français avant d’être abandonné.
     Au document de l’abbé Demons, est joint un plan du fort qui ne correspond pas au tracé des plans précités, et ce, bien que certains éléments localisent le fort au même emplacement : mention du mât de signaux, de fontaines et d’un sentier.
     En 1833, Charles de Gerville présente à la société académique de Cherbourg, un rapport sur les « redoutes circulaires d’Omonville » qu’il attribue aux « pirates du Nord ». A Led heu, la fortification leur aurait permis, selon lui, de se protéger et de permettre une communication par signaux.

     L’année suivante, en 1834, dans un chapitre de l’annuaire du département de la Manche relatif à Omonville-la-Rogue, est noté qu’ « (…) Il y existe des restes assez curieux de fortifications anciennes (…) où à toujours été la place des signaux (…) ». Ces vestiges y sont attribués aux français et estimés à la fin du 15e siècle.

     Bien que d’origine et d’usage incertains, il est donc avéré qu’une construction a bien été érigée sur la colline de Led-heu, et que celle-ci, abandonnée au début du 18e siècle, s’est trouvée recouverte par la végétation.
     Cet ouvrage semble avoir eu une vocation militaire, plus particulièrement défensive et vraisemblablement orientée contre un assaut venu du sud. Si la majorité des documents relatifs au fort estiment sa construction entre le 15e et le 16e siècle, aucune date ne peut être avancée avec certitude. De plus, la position culminante du site a pu conférer au secteur une fonction militaire bien antérieure à 1400.
L’étude de certains plans de la fosse d’Omonville tendrait à démontrer que le fort de la pointe et celui de Led-heu ont été anciennement reliés par une sorte de passage fortifié. Dans ce cas, seul le fort de la pointe aurait été entretenu et remanié pour devenir celui que nous connaissons actuellement. " [2]

 

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     Au sud du territoire d'Omonville-la-Rogue, se dresse la ferme-manoir du Tourp, aujourd'hui centre culturel de la Communauté de communes de la Hague. [NdB]

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)   LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)

 

 Plan de situation du manoir du Tourp à Omonville-la-Rogue ; blason de la famille de Sainte-Mère-Eglise extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&desc=sainte_mere_eglise_blason_de_famille&id=4095108&rubrique=blasons

 

" Le Tourp (fin 16e) :

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     Ferme-manoir, munie d'une tourelle avec meurtrière, d'une cheminée monumentale, d'une grande cour fermée, d'un colombier au bord d'un étang, elle était la propriété de la famille de Traynel, avant de changer de propriétaires à plusieurs reprises après la Seconde Guerre mondiale, et d'être racheté par le Conservatoire du littoral pour devenir le centre culturel de la Communauté de communes de la Hague. (...)

     La ferme du Tourp est restaurée avant l'an 2000 et accueille désormais des expositions, l'Office du tourisme de la Hague, et un centre de ressources et de documentation sur la Hague. " [1]

 

         " La ferme-manoir du Tourp est situé près de la côte de la Hague, en lisière d'une vallée bocagère. La voie antique Coriallo-Portbail passerait à proximité tandis qu'aujourd'hui le Tourp est légèrement en contrebas de la D911, qui suit la côte. " [4]

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " Le manoir du Tourp tire son nom de « thorp » qui signifie village en vieux scandinave, en Normandie ce terme s’applique à des fermes isolées, hors des villages.

     Ce manoir, dans sa forme actuelle, est de la première moitié du 17e siècle, et comme la ferme de la Bellegarde, de caractère Louis XIII.
A remarquer : les fenêtres à meneaux, les demi-croisées, les lucarnes, le pavillon d’angle avec sa haute toiture à quatre pans.
Au dessus de la porte d’entrée, un fronton triangulaire où autrefois, devait figurer le blason des anciens propriétaires, blason qui fut détruit à la révolution. Depuis quelques années, il a retrouvé sa place, il représente
six aigles d’or éployées sur fond d’azur. " [2] 


 Ci-dessus, une photo extraite de https://www.lamanchelibre.fr/actualite-318841-omonville-la-rogue-manche-200-figurants-pour-un-tournage-au-manoir-du-tourp


Le fief du Tourp

 

     " Le Tourp était l'un des trois fiefs nobles d'Omonville-la-Rogue.

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     Propriété de Richard Carbonnel, seigneur de Saint-Martin-de-Varreville, Rauville-la-Bigot et Omonville-la-Rogue, le fief passe dans la famille de Sainte-Mère-Église à la fin du 14e siècle (en 1394) dans la fille de celui-ci, Guillemette, épouse Guillaume de Sainte-Mère-Église " [4] " descendant des barons de Néhou, et par eux, de Rollon premier, duc de Normandie.

     Il resta donc près de 500 ans dans la même famille.
     Pendant la domination anglaise les Sainte-Mère-Eglise se soumettent à l’occupant, ce qui leur permet de continuer à jouir de leurs biens sur ordre du roi d’Angleterre. " [2]

 

Ci-dessus, blason de la famille de Sainte-Mère-Eglise extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&desc=sainte_mere_eglise_blason_de_famille&id=4095108&rubrique=blasons

 

     " Marié à Anne de Grimouville en 1589, Louis de Sainte-Mère-Église s'oppose devant la justice, en 1601, à Guillaume de Surtainville, propriétaire du fief dit « d'Omonville-la-Rogue », pour le titre de seigneur de la paroisse. Le Parlement de Rouen tranche en faveur de Guillaume de Surtainville, Louis de Sainte-Mère-Église prenant le titre de « seigneur du Tourp et d'Omonville en sa partie ». En 1605, le domaine est constitué de 400 acres fieffés, 212 acres non-fieffés, essentiellement recouverts de landes, un manoir, un moulin sieural et un colombier.

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)      La petite fille de Louis, Charlotte de Sainte-Mère-Église, épouse en 1657 Jacques de Surtainville, petit-fils de Guillaume, faisant entrer le Tourp. Puis, leur dernière descendante, Charlotte-Catherine, s'unit en 1723 à Alexandre-Robert Le Pigeon, seigneur de la Bellegarde et de Regnoufmesnil. La ferme seigneuriale est ensuite allée au gré des mariages successifs aux Barbou de Querqueville, Le Febre de la Grimonière, Le Vavasseur d'Hiesville, Frigoult de Liesville puis au Traynel en 1855. (...) [4]

 

Ci-dessus, blason de la famille de Surtainville par Gilloudifs. 

 

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Ci-dessus : à gauche, blason de la famille Le Pigeon extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=281168&desc=le_pigeon_de_vierville_vieille_famille_nor ; au centre, blason de la famille Levavasseur de Hiesville par Gilloudifs ; à droite, blason de la famille Frigoult de Liesville " de gueule au chevron d'or accompagné de deux coquilles du même et en pointe d'un croisant d'argent " par Gilloudifs

 

La fin de l'activité agricole

 

     En 1945, l'exploitation s'étend sur 91 hectares (28 de landes, 5 de labour, le reste en herbage), comprend 25 laitières, 18 génisses, 70 moutons, entre 15 et 20 cochons, 2 à 300 volailles dont 20 oies, et occupe un couple de fermiers, une domestique, deux commis et un ouvrier agricole. (...)

     Vers 1975, l'héritière Traynel, et son mari, Dennis Lavarack vendent la propriété par lots. (...)
     En 1975, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural de Normandie (Safer) de Basse-Normandie fait valoir son droit de préemption. Rénovée (le logis retrouve schiste et taffettes à boutons sur le toit, la chapelle son plafond de bois en carène, la poutre de gloire sculptée et une porte ancienne) et modernisée (laiterie, salle de traite et parc d'attente dans le bâtiment oriental, stabulation à logettes pour 60 vaches et deux silos à l'extérieur), la ferme réduite à 76 hectares est cédée à la famille Gallis en 1979, qui y installe une exploitation laitière jusqu'en 1994, ainsi qu'un gîte d'étape équestre. Des champs près du buret (transformé en sanitaires) accueillent un camping temporaire pour les ouvriers des chantiers de l'usine de retraitement de la Hague et de la centrale nucléaire de Flamanville. (...) [4]

 

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 Ci-dessus : à gauche, aquarelle extraite de https://letourp.com/le-manoir/la-balade-du-tourp/ ; au centre, une photo extraite de https://www.wikimanche.fr/Fichier:Tourp1.jpg ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

 

Réhabilitation

 

     En 1994, deux ans avant le départ à la retraite de Jean-Paul Gallis, le Conservatoire du littoral acquiert alors la propriété, et délègue en 1997 sa gestion au District de la Hague pour la mise en œuvre d'un projet en lien avec l'objet du conservatoire. Cette délégation est renouvelée en 2001 pour 30 ans, à la communauté de communes de la Hague.

     Des travaux importants sont entrepris par le District pour consolider les murs et les fondations et rénover la charpente en la dotant de nouvelles poutres maîtresses de deux tonnes et demi chacune en provenance de la forêt sarthoise du Tronçay, sans retirer la toiture, et en concevant une charpente cintrée en lamellé-collé chêne.

     A la fin des années 1990, le District de la Hague organise plusieurs spectacles estivaux dans l'enclos, retraçant les légendes locales, comme celle de sainte Colombe, ou évoquant le passé médiéval, avec le Complots des Mesels (1997), et les Cris du Tourps par la compagnie des Fous du Roy (1998). " [4]

Architecture

 

     Enclos de la ferme, avec de gauche à droite les cottins à cochons (derrière l'arbre), le pigeonnier (à l'extérieur de l'enceinte), la porte, la boulangerie, la chapelle, les étables transformées en restaurant.

     Cette ferme-manoir a subi de nombreuses transformations au cours des siècles " [4], la partie la plus ancienne qui remonte à l’époque moyenâgeuse se trouve à droite dans la cour. Le manoir devait être assez fortifié, car dans la partie la plus ancienne se trouvent encore des meurtrières, il y avait aussi une échauguette, aujourd’hui disparue et dont il ne reste que la base sculptée. Etant isolé, les occupants devaient se défendre contre le brigandage, fréquent autrefois. Auprès de la porte charretière, se trouvait une porte piétonne, elle fut murée pour installer un four à pain, qui autrefois se trouvait à l’extérieur. " [2]

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " Les différents bâtiments s'organisent autour d'un plan typique du Nord-Cotentin de cour fermée, ici trapézoïdale.

     Face à la porte charretière, le logis seigneurial de caractère Louis XIII offre une façade asymétrique en moellons de granite. Au centre, la porte est dominée par une imposte elle-même coiffée de trois plaques de schiste en arc brisé et d'un tableau au dessous d'une double fenêtre demi-croisée. Les deux fenêtres à meneaux au rez-de-chaussée encadrant la porte, sont surmontées à l'étage par une demi fenêtre à meneau à gauche, et une fenêtre de lucarne pendante à meneaux au fronton triangulaire qui devait originellement coiffer toutes les fenêtres de l'étage. Un pavillon carré d'angle se détache à l'extrémité est du logis par une légère saillie et par une haute toiture à quatre pans (deux versants et deux croupes), avec des baies alignées : fenêtre à meneaux au rez-de-chaussée, demi-fenêtre à meneaux à l'étage, lucarne sous fronton triangulaire au niveau de la mansarde.

 

Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1820, Archives de la Manche, https://www.archives-manche.fr/

 

     Un second pavillon similaire a pu être envisagé sans être réalisé, puisque la partie droite est postérieure à celui-ci, avec une large porte à linteau et deux fenêtres étroites au rez-de-chaussée et à l'étage, sans alignement vertical.

     A l'intérieur du logis, un couloir qui va de la porte au potager dessert une pièce de chaque côté dôtée d'une cheminée. Dans la tour, trois petites pièces sont superposées : un salon avec boiseries et cheminée du 18e siècle, un cabinet avec latrines, et une mansarde avec cheminée. A l'arrière se loge l'escalier en pierre à demi-volées.

     De part et d'autre du logis, s'étendent les bâtis agricoles. À l'est, se trouvent initialement la charreterie à deux arcades, les granges, la bergerie et un bûcher. La façade a dû être modifiée suite à un incendie de la grange lors d'une batterie vers 1930, tandis que la spécialisation laitière au début du 20e siècle a amené à aménager la bergerie en étable et le bûcher en laiterie avec deux portes en arc. A l'ouest, également refaits au début du 20e siècle, se succède appentis, passage, écurie, resserre et pressoir. Jouxtant la porte charretière, la porcherie, une remise et l'étable aux veaux à droite, la chapelle domestique et la boulangerie à gauche.

     A l'extrémité nord du bâtiment occidentale, un escalier à vis « en œuvre » en granite desservait probablement une tourelle. Celui-ci, ainsi que des meurtrières, deux portes au rez-de-chaussée, deux arcades intérieures en plein cintre avec des claveaux étroits de part et d'autre d'un pilier et des corbeaux en pierres, attesterait de l'incorporation d'un manoir primitif dans le manoir du 17e siècle.

     L'angle extérieur du pignon conserve la base sculptée en cul de lampe conique mouluré d'une échauguette aujourd'hui disparue, élément fréquent dans le Cotentin à la fin du 16e siècle qui témoignerait également de ce manoir primitif et aurait pu être réutilisé pour supporter une statue. " [4]

 

La chapelle

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " La petite chapelle, qui fut très longtemps abandonnée a été entièrement restaurée par monsieur l’abbé Lebas, ancien curé d’Omonville. " [2]

     " Les verrières de la chapelle, réalisées en 1979, représentent les blasons de deux de ses familles : celui des de Sainte-Mère-Église (d'azur à six aigles éployés d'or, 3, 2, 1) et celui des Surtainville (d'azur à deux chevrons d'argent accompagné de trois coquilles de même). (...)

     Dans la chapelle, un film retrace l'histoire du Tourp. " [4]

 

Ci-dessus, une photo extraite de http://www.omonvillelarogue.fr/wp-content/uploads/2010/06/2.jpg

 

Le colombier


LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " À l'extérieur de l'enceinte, un colombier à pied couvert de schiste, face à la porte, et une mare à proximité alimentée par une source captée dans le jardin, attestent des privilèges de ce fief noble comme les droits de pigeonnier et de vivier. Doté de 2 ouvertures, dont la plus basse possède un linteau gravé à la date de 1601, le pigeonnier possède environ 1 100 boulins, alternant en quinconce de bas en haut pavés de grès et tablettes en schiste. Décoiffé en 1945, ses plaques de schistes sont utilisés pour le manoir de la Bellegarde. Un buret, près de la mare, date probablement du développement de la production beurrière des petites coopératives au début du 20e siècle. " [4]

 

 Ci-dessus, une photo extraite de https://www.tripadvisor.fr/LocationPhotoDirectLink-g1773249-d6473036-i206114003-Manoir_du_Tourp-Omonville_la_Rogue_Manche_Basse_Normandie_Normandy.html

 

Aujourd'hui : la Maison de la Hague


      " Le manoir du Tourp est désormais la propriété du Conservatoire du Littoral, il a été restauré dans la tradition locale par la Communauté de Commune de la Hague à qui il est loué. " [2]

 

     " La Maison de la Hague est inaugurée le 28 mars 2002, avec l'exposition La France vue du ciel du photographe Yann Arthus-Bertrand. " [4]


     " Cet équipement culturel et muséographique, de dimension européenne, a pour objectif de sensibiliser le visiteur à la richesse du patrimoine naturel et culturel de la Hague et d’autres territoires océaniques d’Europe de l’ouest, à travers son exposition permanente.
Les découvertes peuvent être enrichies à l’Espace patrimonial par la consultation libre du fonds documentaire écrit, visuel et sonore de la presqu’île de la Hague et de territoires de comparaison.
Des expositions temporaires sont programmées toute l’année dans l’espace culturel.
     La boutique «
Le Comptoir du Voyageur » offre un choix de produits originaux et de qualité sélectionnés en fonction de l’esprit des lieux. " [2]

 

     " L'ancien pressoir abrite la médiathèque Côtis-Capel.

     Dans les anciennes étables un hôtel-restaurant a été aménagé, avec une veranda extérieure à la place de la stabulation.

     Le Département d'études des paysages océaniques (DEPO) a installé son laboratoire de recherche dans le bâtiment près de la mare.

     Depuis 2006, le manoir du Tourp accueille le festival des arts de la rue La Rue bucolique à la mi-août. " [4]

 

La croix du Tourp :

 

     " Sur la route, se dresse une croix de chemin, la croix du Tourp ou « croix des trente Anglais ». L'inscription de l'an 1257, postérieure à son érection, n'est pas crédité, contrairement à celle du fût qui indique sa restauration par M. d'Hiesville en 1814. " [4]

 

Le Tourp dans les arts

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " La ferme est peinte par François Millet (1851-1917) dans une toile exposée au musée Thomas-Henry évoquant comme l'œuvre de son père, le monde rural. Son neveu, Charles Heyman (1881-1915), l'a pour sa part dessinée à la plume.

     Roman Polanski tourne, en 1978, de très nombreuses scènes de son film Tess, tant au manoir que dans les chemins environnants. " [4]

 

Ci-dessus : la ferme du Tourp par F. Millet, musée Thomas-Henry à Cherbourg : https://www.wikimanche.fr/Fichier:FermeduTourp,_Millet.jpg

 

A proximité :

 

LES REMPARTS D'OMONVILLE-LA-ROGUE - LE TOURP (Manche)     " Église Saint-Jean-Baptiste (d'Omonville-la-Rogue) : de style gothique normand, datant de la seconde moitié du 13e siècle, restaurée par la suite au 18e siècle. À l'intérieur, deux fresques retracent la vie des saints anglo-normands Hélier et Thomas Becket. L'église abrite également un trône d'abbé mitré d'époque Renaissance, avec baldaquin et orné de bas relief, provenant du château des Ravalet. L'église a été classée aux monuments historiques par arrêté le 9 juin 1971. Noter le clocher en bâtière, mais agrémenté d'une cloche en clocher-mur sur un des pignons. " [1]

 

Sources :

 

[1] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Omonville-la-Rogue

[2] Extrait de http://www.omonvillelarogue.fr/patrimoine/le-tourp/

[3] Extrait de Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique. In : Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 175-207 par Florence Delacampagne - https://doi.org/10.3406/arcme.1982.1086

[4] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Manoir_du_Tourp

 

Bonnes pages :

 

http://www.cestenfrance.fr/les-forts-domonville-la-rogue/

https://www.wikimanche.fr/Manoir_du_Tourp

 

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