« La position topographique du bourg d’Exmes, sur un éperon naturel, étroit promontoire aux flancs abrupts, encadré par les vallées de la Vie et de la Dive, explique pour partie le rôle historique qu’a joué Exmes depuis la protohistoire et la richesse de ses occupations. » [1]
Blason par Syryatsu — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5153348
« La ville est mentionnée dès l'époque mérovingienne sous la forme « Oxma », ensuite on trouve « Usmis » vers 1055. Il s'agit du type toponymique gaulois « Ux(i)sama » « la très haute », dérivé en « -ama », suffixe de superlatif, du thème « uxs- » « haut ». (...)
Le village actuel est bâti sur l'emplacement d'une cité gallo-romaine autrefois florissante, qui se désagrégea au Bas-Empire. Cette cité était la capitale de la tribu des Ésuviens (Esuvii en latin), peuple celte qui occupait un vaste territoire compris entre la Manche au nord, la Dive à l'est, la Vire à l'ouest et le massif d'Écouves au sud.
La révolte des Ésuviens contre les troupes romaines rapportée par Jules César dans ses Commentaires, fut fatale à la cité d'Exmes. Son territoire fut en représailles sensiblement réduit au profit de ses tribus vassales qui furent pour l'occasion émancipées de la tutelle des Ésuviens. Au nord, Aregenua (Vieux), chef-lieu de la tribu des Viducasses, fut élevée au rang de Cité, ce qui priva le Pagus Oximensis de sa façade maritime et au sud par les Sagiens dont le chef-lieu Séez fut également élevé au rang de Cité, isolant ainsi Exmes de ses puissants voisins aulerques avec lesquels elle commerçait.
Elle fut siège d'un évêché fondé par saint Latuin probablement dès la fin du 4e siècle, à la même époque que les autres cités de la future Normandie, Bayeux, Lisieux, Coutances, Avranches, Évreux et Rouen. Conséquence ultime du redécoupage de l'ancien territoire ésuvien par l'administration romaine, l'évêché d'Exmes fut transféré à peine un demi-siècle plus tard dans la nouvelle cité de Séez, marquant ainsi le début du déclin de l'antique cité hiémoise qui s’accélérera avec les invasions vikings.
Elle était la capitale du comté d'Hiémois, dévolu à Robert le Magnifique, futur duc de Normandie. " [2]
À gauche, vue aérienne d'Exmes extraite du site http://www.inrap.fr/place-du-marche-4002
« Le Hiémois, difficile à cerner, est une circonscription allant de Caen (d’où la rue Exmoisine) à Alençon, soit le département actuel de l’Orne et une partie du Calvados. Il semblerait que cette région ait été agrandie au cours des siècles, puisque aux environs de Caen a existé pendant un court laps de temps l’Otlinga, petite partie du territoire de Bayeux, qui est intégré rapidement à l’Hiémois (9e siècle). L’Hiémois ne s’étend pas au-delà de Saint-Sylvain, la limite avec le Bessin passant entre Saint-Sylvain et Tassilly. » [3]
« L’occupation antique a été reconnue par de nombreux vestiges sur toute l’étendue de la ville lors de différents travaux. Un rempart de datation inconnue barre la ville à 100 mètres à l’est de l’église.
[NdB : En effet, on note la présence d’un puissant rempart de 200 m de long, connu sous le nom de « Cavaliers d’Exmes », une déformation de « castellier » ? ; rempart de près de 5 m de haut, précédé d’un large fossé de 8 m de large encore visible et séparant le bourg du faubourg].
La possibilité d’un rempart primitif daté de la fin de l’indépendance gauloise est souvent proposée dans la littérature archéologique régionale sans preuve formelle en l’absence de fouilles. » [4]
La forteresse est attestée en 869 (prise par les normands) et le donjon est construit entre 1182 et 1190. [NdB]
« C’est après le rattachement de la Normandie au royaume de France que commença le déclin inexorable de la cité au profit des villes d’Argentan, d’Alençon et de Caen, entres autres. Elle ne se remettra pas de la guerre de Cent Ans qui la détruisit aux quatre cinquièmes
[NdB : les remparts ont été réparés entre 1444 et 1447, mais en 1449, les Anglais quittent Exmes en incendiant la ville ; la cité revient alors dans le duché d'Alençon].
Le château, devenu inutile, fut démantelé sur ordre d’Henri IV à partir du début du 17e siècle [1605] et ses pierres ainsi que celles des remparts servirent à consolider ou à construire les maisons et les monuments de la ville [NdB : et pour la construction du prieuré Notre-Dame-des-Loges]. » [4]
« La chapelle néoromane Saint-Godegrand-et-Sainte-Opportune (1879-1888) est bâtie sur l'emplacement de l'ancien donjon. » (…) Eugène-Victorin Chichou (1828 à Bivilliers - 1904 à Exmes), botaniste. Curé-doyen d'Exmes de 1871 à sa mort, est inhumé dans la nef de la chapelle Saint-Godegrand-et-Sainte-Opportune qu'il a fait édifier sur le site de l'ancien château. " [2]
Pour plus d'informations, voir ci-dessous : https://archeocaen.hypotheses.org/files/2019/07/e_JPO_Gottfrois.pdf
Sources :
[2] Extrait de Wikipédia
[3] Extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29839.html
Bonnes pages :
O Sur les origines et les fouilles d'Exmes publiées dans le Numéro 5 - septembre-octobre 2014 de la revue LE PAYS D’AUGE : http://www.academia.edu/8555949/Arch%C3%A9ologie_et_Histoire_d_un_lieu_exceptionnel_Le_site_de_Hauteur_d_Exmes_de_la_Pr%C3%A9histoire_%C3%A0_la_fin_du_Moyen_%C3%82ge
O Précis sur la ville d'Exmes... par l'abbé Jean-Jacques Gautier, 1789 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6529529z/f30.image