« Le rempart gallo-romain d'Évreux est construit entre la fin du 3e et le milieu du 4e siècle, dans un contexte de difficultés militaires au sein de l'Empire romain. Long de 1 145 m, le rempart forme un quadrilatère d'environs neuf hectares délimitant l'enceinte gallo-romaine d’Évreux, alors chef-lieu des Aulerques Éburovices nommée Mediolanum Aulercorum.
A gauche, reconstitution du plan antique d’Évreux extrait de http://www.evreux.fr/sites/default/files/evreux/fichiers/images_devreux_panneaux_16-19.pdf ; à droite, plan d’Évreux extrait de Le Dire de l'architecte des bâtiments de France, Les Essentiels, Les enjeux patrimoniaux de l'AVAP d’Évreux http://www.eure.gouv.fr/content/download/17759/122683/file/ESSENTIEL_URBANISME_57%20Note%20d'enjeux%20AVAP%20Evreux.pdf
Comme beaucoup de remparts tardifs, celui d’Évreux est composé de différents éléments de récupération (fûts de colonnes, blocs sculptés, grand appareil, chapiteaux) issus de spoliations faites aux bâtiments inusités de la ville, notamment sa fondation et sa partie basse, composées de blocs calcaires irrégulièrement arrangés (appareil pseudo-isodome irrégulier), coiffée par un blocage mixte de silex et de moellons de calcaire, entrecoupé de chaînages en brique. Cet appareillage peut être qualifié d'opus mixtum (opus testaceum et opus caementicium), et est assez répandu en Gaule durant l'Antiquité tardive : il est économique, efficace, dissuasif et rapide à mettre en œuvre.
Photo ci-dessus de la cathédrale et l’évêché d’Évreux, vus à travers une brèche de l’enceinte gallo-romaine [cliché D. Pitte] Apports récents de l’archéologie à la connaissance des villes de Haute-Normandie au Moyen Âge (1975-2000) Dominique Pitte http://books.openedition.org/puc/9453
La courtine accuse une structure en léger retrait progressif (encorbellement inversé) afin d'améliorer sa stabilité.
Le rempart est assez bien connu : plusieurs tronçons ont fait l'objet de fouilles archéologiques dès le 19e siècle, d'autres sont largement visibles dans le paysage urbains, soit utilisés comme base pour d'autres constructions, soit simplement restés à l'air libre depuis la fin de l'Antiquité. Une partie de ce mur est visible au pied de la cathédrale le long de l'Iton. L'autre partie constitue un des murs du sous-sol du musée situé tout à côté.
Le rempart est décrit comme entourant « la cité » : à la pointe Sud, le rempart suit la fosse et le ruisseau de l'espringale, jusqu'à la tour du même nom (à l'angle de l'allée des soupirs et du boulevard Chambaudoin) avant de monter vers le Nord le long de l'allée des soupirs jusqu'au château (hôtel de ville) et sa cour (place de la mairie), ceinturée de remparts. La fortification mène à la porte de Rouen, située à l'intersection de la rue de l'horloge et de l'Iton, au niveau de la tour de l'horloge, puis longe le cours de la rivière (la promenade de l'Iton) pour redescendre à la porte de Notre-Dame (rue de l'évêché, au niveau du passage de l'Iton), proche de la cathédrale et contourne les bâtiments de l’évêché-grenier (détruit) et palais épiscopal (actuel musée) - au niveau du miroir d'eau. » [1]
Ci-dessus, 2 photos à gauche : vestiges du rempart gallo-romain d’Évreux. 2 photo à droite : wikipédia
Ci-dessus vestiges du rempart gallo-romain d’Évreux : Panoramio - Photos by Laurent Guyard
Plan hypothétique des remparts de la ville d'Evreux ; blason par Bruno ValletteCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno Vallette., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1226762
« Le rempart gallo-romain
Le rempart gallo-romain ou castrum est érigé dès 275 pour se protéger des envahisseurs : long de 1,145km il couvrait une superficie de 9 ha. Aujourd’hui de multiples vestiges sont encore visibles à la médiathèque, rue Saint Louis, le long de la promenade de l’Iton… Mais c’est au Miroir d’Eau, au pied de la Cité épiscopale, que la vue sur le rempart est la plus saisissante : créé à partir d’un coude de l’Iton par l’urbaniste en charge de la reconstruction d’Évreux, le plan d’eau offre l’une des plus belles perspectives de la ville. » [2]
Rempart gallo-romain à Evreux, époque gallo-romaine : première moitié du 4e siècle.
Adresses : allée des Soupirs ; rue de la Petite-Cité ; rue Charles-Corbeau ; rue de l'Horloge.
Informations : restes des remparts gallo-romains (cad. I 446, 463, 464, 467) : classement par arrêté du 7 août 1941 - Vestiges de l'enceinte gallo-romaine du Bas-empire (cad. XD 174, 175 (1 et 5, rue de la Petite-Cité) , XH 35, 36, 38 (rue Charles-Corbeau et allée des Soupirs)
Propriétaires : propriété privée ; propriété du département ; propriété de la commune.
Ci-dessus : à gauche, plan d’Évreux à l’époque antique d’après les découvertes récentes (B. Guillot) et à droite, plan d’Évreux ὰ l’époque médiévale (B. Guillot) in https://books.openedition.org/purh/6880
« Le Bourg médiéval :
Jusqu’au 9e siècle au moins, la physionomie d’ Évreux évolue peu : l’espace habité se réduit à la « Cité » délimitée par l’enceinte gallo-romaine . À partir des 10e-11e siècles toutefois, la ville connaît un important essor économique et démographique ; elle se structure autour de 3 pôles : le castellum à l’ angle nord-est du rempart (emplacement de l’actuel Hôtel de Ville), la cathédrale consacrée en 1076, à l’angle sud-ouest et l’abbaye Saint-Sauveur, fondée vers 1050 et située rue Saint-Nicolas jusqu’à son transfert hors les murs au 13e siècle. Au nord des remparts, autour d’une église dédiée à saint Pierre, un bourg commercial se développe. Il est à son tour doté d’une muraille en 1193.
À la fin du 14e siècle, malgré les tourments de la Guerre de Cent Ans, les drapiers d’ Évreux sont renommés et prospères : la puissance de ces bourgeois s’affirme à travers l’installation de la première horloge publique sur une construction en bois (1396), bientôt remplacée par une seconde horloge placée sur une des tours de guet de l’enceinte (1403). L’actuel Beffroi édifié sous la direction de Pierre Smoteau la remplace en 1497. » [3]
« Sur une ancienne tour de bois, le Beffroi ou Tour de l’Horloge fut construit de 1490 à 1497. L’édifice de style gothique flamboyant abrite la « Louyse », cloche fondue au début du 15e siècle. Seul vestige des fortifications médiévales, le dernier beffroi normand, est classé monuments historiques en 1962. Située sur la place de l’Hôtel de ville, la tour ouvre la promenade sur les berges de l’Iton qui la relie à la Cité Épiscopale. D’une hauteur de 43,90 m, le Beffroi d’Évreux est le plus méridional de France. En effet ce type d’édifice est bien plus répandu dans le Nord de la France et en Belgique…
La promenade Charles II et, dans son prolongement, celle de Robert de Floques longent la rivière Iton, véritable source de vie, et une partie du rempart gallo-romain d’Évreux. Cette agréable promenade au cœur de la ville permet de découvrir de nombreux lavoirs reconstitués mais également de dénicher au coin d’une muraille un soldat anglais emmuré, rappel de l’histoire chaotique d’Évreux pendant la guerre de Cent Ans ! » [4]
Ci-dessus :plan d’Évreux 1845 - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8441069g.r=Plan%20Evreux
Ci-dessus : deux vues d’Évreux par Merian, 1657
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de http://www.grandevreuxtourisme.fr/patrimoine-culturel/le-beffroi-et-la-promenade-de-liton/
[3] Extrait de http://www.evreux.fr/sites/default/files/evreux/fichiers/images_devreux_panneaux_16-19.pdf
[4] Extrait de http://www.grandevreuxtourisme.fr/patrimoine-culturel/le-beffroi-et-la-promenade-de-liton/