Argueil :
« Le nom de la localité est attesté pour la première fois sous la forme Orgoil vers 1043. Il s'agit d'une formation toponymique médiévale basée sur le mot orgueil (mentionné pour la première fois comme nom commun en 1080 sous la forme orgoill) et utilisé dans ce cas pour désigner un lieu remarquable, peut-être une maison forte.
Le village a été construit au pied de la colline du Mont Sauveur qui culmine à 210 m qui servait de refuge aux villageois quand ils se sentaient menacés.» [1]
« La première église, en bois, devait être située sur le Mont Sauveur ainsi qu’un château fort, peut être en bois (…) » [2]
Plan de situation du château d'Argueil ; blason de la famille de Castelbajac dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Castelbajac
Le château d'Argueil :
« En 1119, Hugues IV de Gournay prit le parti de Guillaume Cliton, fils de Robert Courte Heuse, contre Henri Ier, roi d'Angleterre. Aussitôt ce monarque vint, malgré la saison avancée, mettre le siège devant la Ferté, que Hugues avait mise dans un formidable état de défense.
Rencontrant une résistance inattendue, et voyant en outre son camp inondé par des pluies continuelles, Henri, la rage au cœur, se détermina, malgré son regret, à lever le siège.
Il déchargea sa colère sur les voisins de Hugues de Gournay, et répandit aux alentours la ruine et la désolation. Le château d'Argueil paya pour la Ferté et ne fut pas plus ménagé que le reste de la contrée. C'est à propos de cette visite royale, dont il se fût bien passé, qu'il apparaît pour la première fois dans l'histoire.
En 1202, Philippe-Auguste prit Argueil, et, pour n'avoir plus à s'en occuper, rasa le château. » [3]
« Quand Philippe Auguste intégra la Normandie au domaine royal, le village s'installa dans le vallon traversé par la Roulée, affluent de l'Andelle. » [1]
« En 1350, le domaine d'Argueil fit partie du douaire de la reine Blanche, et il est à présumer que le château avait été reconstruit avant que la veuve de Philippe de Valois fut mise en possession de cette terre. En tout cas, l'appareil de cette construction féodale et ses quatre tourelles en encorbellement, semblent indiquer le 14e siècle.
Ci-dessus, le château d'Argueil par Paul Dujardin (1843-1913). Héliograveur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10052280z.r=%22ch%C3%A2teau%20d%27Argueil%22?rk=21459;2
En 1456, le seigneur d'Argueil était Jean de Scaneauville, dit Havart, vicomte de Dreux, bailli de Caux, issu d'un puîné de la maison de Saint-Omer, et l'un des deux maîtres des requêtes de l'hôtel de Charles VII. Sa femme, Marguerite de Preullay, avait d'abord été mariée clandestinement (au dire de La Chesnaye), à Jean de Harcourt, et de ce mariage était issu Louis de Harcourt, plus tard patriarche de Jérusalem, puis archevêque de Narbonne, qui légua une rente à la ville de Rouen pour la construction de la fontaine de la Crosse.
Ci-dessus, blason de la famille de Havart par Gilloudifs.
Georges Havart fut ensuite seigneur d'Argueil. Mort en 1481, il fut enseveli en ce lieu. Jeanne, l'aînée de ses fiIles porta, en 1494, la terre d'Argueil dans la maison de Briqueville, par son mariage avec Guillaume VI, sire de Briqueville.
Havart : - suivant la Roque, - d'azur à la fasce d'or.
Briqueville : palé d'or, et de gueules de six pièces. » [3]
Ci-dessus, blason de la famille de Briqueville par I, Manassas, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2470467
« Cette demeure a appartenu successivement aux familles Havart, de Briqueville, de Frémont d'Auneuil, de Trie-Pillavoine, de Valon et de Castelbajac. » [1]
Ci-dessus : 1. Blason de la famille de Frémont d'Auneuil par Gilloudifs ; 2. blason de la famille de Trie-Pillavoine par Manassas Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Manassas., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3600500 ; 3. blason de la famille de Castelbajac dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Castelbajac
La famille de Castelbajac est «… aujourd’hui popularisée par le grands couturier Jean-charles de Castelbajac. Ainsi, Le blason d’Argueil est constitué des armes du principal bienfaiteur de la commune, Gaston marquis de Castelbajac, associées à un mont à trois coupeaux situé en pointe et symbolisant le site de la commune.
La famille ayant, au fil des ans, perdu les moyens d’entretenir le manoir, le rachat dans les années 80 par la caisse des dépôts et consignations, devenait inévitable.
Un grand projet de reconstruction et de renouvellement fut alors mis en place pour sauver et redonner une fonction à ce site prestigieux.
C’est ainsi que le manoir d’Argueil au charme incomparable devint un centre de vacances pour enfant.
En décembre 2007, VVF villages Okaya racheta le site pour lui donner un nouveau souffle et continuer à accueillir des jeunes de toute la France. Le centre fut officiellement inauguré le samedi 18 avril 2008. » [2]
« La gestion du manoir a été confiée à l'office départemental des centres de vacances et de loisirs, société coopérative française créée en 1939, qui commercialise principalement des séjours de vacances en France et à travers le monde pour groupes et familles. » [1]
« Le parc du manoir est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables. » [4]
Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; au centre un plan extrait du cadastre napoléonien, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/
Descriptif
« Au premier château en bois succéda une première ferme seigneuriale reconstruite au 16e siècle sous la forme d’un manoir typique de la renaissance normande : Le manoir d’Argueil était né ! » [2]
« A cette époque la terre d'Argueil appartenait à la famille de Bricqueville. » [4]
« Le coup d'œil admirable que présente la situation de cette résidence attenue beaucoup l'impression produite par les additions d'un goût moins que médiocre faites à l'édifice dans le cours du 18e siècle. » [3]
« Le manoir d'Argueil : château comportant un donjon rectangulaire cantonné de tourelles, le tout élevé en brique et pierre aux 15e et 16e siècles, auquel est accolé un corps de logis du 18e siècle, et parc. » [1]
« Construit en briques et pierres blanches, percé de fenêtres de pierre et de tourelles en encorbellement, le manoir d’Argueil est un véritable témoin de l’art normand du 16e siècle. » [2]
Photos ci-dessus : à droite extraite de http://www.partir-en-classe.org/classe-de-decouverte-structure-accueil-575.html ; au centre extraite de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48381993 ; à droite, par Nicoleon — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39953078
Protection :
« Arrêté d’inscription du 04/03/1943 : est inscrit l’ensemble formé à Argueil (Seine-Inférieure) par le château et ses abords comprenant les parcelles cadastrales n° 36 à 39, 280 à 307bis, 308p section A1 et n° 420 et 420p section A2. La mesure s’applique aux façades, élévations et toitures en ce qui concerne les immeubles bâtis ; elle vise également le plan d’eau du ruisseau et les chemins qui traversent le site. » [5]
Sources :
[1] Extrait de Wikipédia
[2] Extrait de https://lemanoirargueil.wordpress.com/histoire-du-manoir/
[3] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... par Dieudonné Dergny. Éditeur : Lemâle (Le Havre) ; Date d'édition : 1893 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f399.item.r=%22ch%C3%A2teau%20d'Argueil%22.texteImage
[4] Extrait de http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-seine-maritime-chateau-a-argueil-chateau-d-argueil.html
[5] Extrait de http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/76059f.pdf