• LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)« Les Origines

     

         Une implantation humaine est supposée dans la région de Honfleur, à l’embouchure de la Seine, dès l’époque gallo-romaine. Jules César dans sa « Guerre des Gaules », nous parle d’un « portus niger », port noir. Le développement de la ville et du port coïncide avec les invasions scandinaves et l’installation des Normands (les Vikings) à partir du 9e siècle.

         «Honnefleu», ancien nom de la ville, puise son origine dans la langue nordique. Les étymologistes en ont fait diverses interprétations, le mot «HONNA», était probablement un patronyme, alors que le terme «FLOW» qui signifiait anse, crique ou petit estuaire en norois, a évolué pour devenir «FLEU», puis «FLEUR» (comme dans les noms de communes peu éloignées : Barfleur, Harfleur...).

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     Honfleur est une ville ancienne que les documents mentionnent dès le 11e siècle. Elle figure alors parmi les importantes bourgades du Duché de Normandie. Sa situation géographique privilégiée lui confère, de nombreux avantages lui permettant, dès le 12e siècle, d’acquérir une place importante dans le contexte de la construction de l’État normand.

     

    Ci-dessus, plan de Jacques Gomboust, conservé au musée de la Marine, représentant Honfleur jusqu'aux aménagements de Colbert en 1670.  

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     Havre d’échouage apprécié à l’embouchure d’un petit cours d’eau côtier, Honfleur bénéficie, en effet, de conditions nautiques d’accès favorables et d’une position d’abri par rapport aux vents, qui lui permettent de développer son activité de port de marchandises avec l’Angleterre, notamment. Dès lors, l’importance de la ville ne cesse de croître puisqu’à l’aube du 14e siècle, la cité compte déjà trois paroisses. Cette situation de port d’estuaire et de port de mer a déterminé la double vocation du port de Honfleur : la défense du fleuve royal et le départ des grandes aventures sur la mer océane.

     

    Gravure ci-dessus montrant la Lieutenance par C. Stanfield et R. Wallis, 1834.

     

    Le temps des guerres

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     La grande période militaire de Honfleur s’ouvre, au 14e siècle, avec la guerre de Cent Ans, durant laquelle elle joue un rôle prédominant. Honfleur est occupée par les anglais dès le début du conflit, puis de 1357 à 1361 et d’août 1365 à janvier 1366. En raison de la position stratégique de la ville et de ses faibles moyens de défense, le roi Charles V décide d’en faire un bastion défensif contre les envahisseurs anglais : il fait effectuer de grands travaux de fortification. La forteresse joue alors un rôle défensif de la Normandie, à l’entrée de la Seine face à celle de Harfleur. Durant cette période, le port sert de base de départ à plusieurs expéditions militaires en Angleterre.

     

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    Ci-dessus : la Lieutenance 

     

         Malgré un renforcement des fortifications, Honfleur tombe à nouveau aux mains des anglais en 1419 et devra attendre 32 ans avant de revenir à la France, grâce à la victoire de Dunois. La reconstruction se déroule dans un contexte d’expansion démographique et économique. La prospérité de la ville à la fin du 15e siècle se nourrit non seulement de la bonne conjoncture économique générale mais aussi de l’envasement de Harfleur qui abandonne à Honfleur la fonction d’avant port de Rouen, avant la fondation du port du Havre par François Ier en 1517.

     

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    Plan hypothétique des remparts de Honfleur ; blason par I, Jimmy44, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2566315 ; à droite tentative de plan (à améliorer...)

     

    LA CITE MÉDIÉVALE

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     L’Enclos et la Lieutenance

     

         De nos jours il ne subsiste que peu d’éléments de l’ancienne forteresse militaire médiévale. Le quartier de l’Enclos, dont le nom évoque bien la fonction, correspond à l’ancienne zone fortifiée. Ce quartier central était donc entouré de remparts jusqu’à la fin du 17e siècle.

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     On retrouve encore aujourd’hui le tracé médiéval : la rue de la Ville, ancien chemin du Roi, et rue principale de la ville forte, entourée d’un dédale de ruelles étroites ; le Cours des Fossés où passaient jadis les fortifications. Dernier vestige encore visible, à l’extrémité du Vieux Bassin, la Lieutenance. Véritable témoin de l’histoire de la cité, un document la mentionnerait dès le 11e siècle, sous le règne de Richard III, duc de Normandie, alors que Honfleur n’était pas encore cité fortifiée. Au Moyen Age, la Lieutenance représentait l’une des deux entrées de la forteresse honfleuraise.

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados) LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados) LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)

     

         Il y avait, d’après un plan de 1662, deux portes qui donnaient accès à la ville : la porte de Rouen, disparue vers 1682, sur ordonnance de Colbert, et la porte de Caen, l’actuelle Lieutenance. Le nom de Lieutenance lui fut ainsi donné car, de 1684 à la Révolution, les bâtiments qui surmontent la fortification servaient de logement au lieutenant du roi. La voûte servait de passage ; des chaînes et des leviers formaient un pont-levis qui permettait de traverser le fossé ouest. La Lieutenance était, alors, un bastion d’angle dont la partie nord a été détruite et remplacée par le quai actuel. Au sud et à l’est du bastion, les traces d’arrachement des anciens remparts qui entouraient la ville forte sont encore visibles.

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)

     

    Photo ci-dessus montrant l'emplacement du rempart aboutissant à la Lieutenance. Photo extraite du site : http://www.cote-fleurie.fr/la-lieutenance-de-honfleur/

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)

      

    A droite, plan de la ville et port d'Honfleur par Deherme extrait du site http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53010728k.r=.langFR

     

    Les Faubourgs

     

         A la fin du Moyen Age, la population honfleuraise va connaître un essor important. Elle se répartit entre le bourg fortifié de l’Enclos et les deux quartiers extra muros : les faubourgs Sainte-Catherine et Saint-Léonard.

         Le faubourg Sainte-Catherine, bordé par la mer correspondait au quartier des marins. Ces derniers y ont édifié dans la deuxième moitié du 15e siècle, l’étonnante église Sainte-Catherine. Elle est construite tout en bois et remplace une ancienne église de pierre détruite pendant la guerre de Cent Ans. (...)

         Le second faubourg, Saint-Léonard, tourné lui vers la campagne du Pays d’Auge, abrite l’église du même nom. Détruite également pendant la guerre de Cent Ans, elle fut rebâtie à la fin du 15e et au début du 16e siècle. (...)

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)Le Temps des épopées maritimes

     

         A l’issue de la Guerre de Cent Ans, la ville relevée de ses ruines, la glorieuse histoire maritime de Honfleur peut débuter. Aux 16e et 17e siècles, Honfleur participe, en effet, activement aux voyages de découverte entrepris. Si les armateurs honfleurais ne sont pas nécessairement à l’origine de ces expéditions maritimes, leurs moyens financiers étant trop modestes, le port de Honfleur offre de nombreux avantages permettant l’organisation de ces entreprises maritimes : un arrière pays très riche qui facilite l’avitaillement des navires, des greniers à sel régulièrement approvisionnés, des chantiers de construction et de réparation navale et surtout une pépinière de marins expérimentés, formés à la dure école de la pêche hauturière et même lointaine, celle de la morue sur les bancs de Terre-Neuve et à l’embouchure du Saint-Laurent.

     

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     A droite, plan de la ville et du port de Honfleur par Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772) extrait du site http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8591857n.r= Il montre l’état des fortifications de « l’Enclos » dans les années 1670-1690, c'est-à-dire entre la construction des deux premiers greniers à sel de la ville et du troisième. Il nous restitue donc l’état des fortifications à la fin du 16e siècle car il n’y a pas eu de modifications entre le règne de Henri IV et la démolition des remparts au sud de la ville, au moment de l’agrandissement du vieux bassin à la fin du 17e siècle.

     

         Aux 17e et 18e siècles, le port intensifie son activité commerciale vers le Canada, les Antilles, les côtes africaines et les Açores. Pour faire face à cet essor, à la fin du 17e siècle le Vieux Bassin est construit. Pendant toute cette période, Honfleur est un centre très actif de pilotes, d’armateurs, de négociants et même de corsaires. Par le traité de Paris qui mit fin à la guerre de Sept ans, la France perd le Canada : l’activité du port s’en ressent. Le commerce avec les Antilles s’amplifie alors, Honfleur est, au 18e siècle, le cinquième port négrier de France. Les guerres de la Révolution et de l’Empire ruinèrent presque complètement le port.

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)     La paix revenue, l’essor commercial reprit avec, dans la première moitié du 19e siècle, l’importation du bois du Nord, activité encore florissante aujourd’hui à laquelle s’est adjointe l’importation de bois exotiques. (...)

     

    Les grands travaux de Colbert

     

         Colbert incarne les ambitions maritimes de la monarchie qui s’inscrivent dans la logique de son grand programme mercantiliste et se traduisent à Honfleur, par la démolition des remparts à partir de 1670, la transformation du havre d’échouage en bassin à flots (actuel Vieux Bassin achevé en 1690), et la construction des Greniers à Sel. Cette campagne de travaux symbolise le début d’une ère nouvelle pour Honfleur.

         Le Vieux Bassin fut créé, sur les instances d’Abraham Duquesne, et par ordre de Colbert, en 1681, en remplacement de l’ancien havre d’échouage ou «havre du dedans», qui était beaucoup plus étroit et se situait à l’intérieur des fortifications ce qui nécessita la destruction de la partie ouest des remparts. C’est l’actuel port de plaisance de Honfleur. D’un côté du Vieux Bassin, sur le Quai Sainte-Catherine, toute une série de hautes maisons forme une originale toile de fond. Ces maisons, serrées les unes contre les autres, de tailles différentes, présentent cette particularité d’avoir leurs étages supérieurs donnant à l’arrière sur les rues du Dauphin et des Logettes, de sorte qu’elles ont presque toutes deux propriétaires différents. La plupart datent des 17e et 18e siècles ; certaines sont en encorbellement et beaucoup sont essentées d’ardoises. Du côté de la Lieutenance subsistent des maisons plus anciennes du 16e siècle.(...) [1]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.ot-honfleur.fr/wp-content/uploads/2014/03/DP-OT-Honfleur.pdf

     

    LES REMPARTS D'HONFLEUR (Calvados)

     

     Ci-dessus : Joseph Morlent : Album du voyage au Havre et aux environs.- [Le Havre] : Impr. Alph. Lemale, [1841], - 37 p.- [16] vignettes sur acier ; 17 cm. (Texte extrait de la Normandie Pittoresque). http://www.bmlisieux.com/normandie/havre01.htm

     

     

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  • LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

     

         « On ne connaît pas avec précision la date de construction du château. On sait en revanche qu'il a été édifié à l'emplacement d'un camp romain, grâce à Vauban, qui y a trouvé des restes de maçonneries de cette époque lorsqu'il est venu l'inspecter en 1688.

         On trouve une première mention du château au 10e siècle. Il subit de nombreuses transformations au cours de sa tumultueuse histoire. Sa destruction commence en 1689 et s'étale sur trois ans. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)   LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

     

    Plan hypothétique des remparts du château et de la ville de Cherbourg ; blason par Syryatsu — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2194158

     

    Emplacement

     

         « La forteresse est tout naturellement bordée par la mer au nord et la Divette à l'est. Des fossés l'isolent au sud et à l'ouest, qui correspondent à peu-près aujourd'hui au tracé des rues Albert-Mahieu et François-La Vieille, jusqu'à la place Napoléon.

         Le château à proprement parler se situe au niveau de l'actuelle place Notre-Dame. Le donjon s'élevait au nord.

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

     

         Les fortifications de la ville forment un polygone à l'intérieur des rues Foch, Albert-Mahieu et François-La Vielle, de la place de la République, du parking de la Trinité, de la rue de la Marine, de la place Briqueville et du quai de Caligny. Le bastion Saint-François s'élève entre les rues Gambetta, des Portes et Albert-Mahieu ; le bastion du Moulin entre la rue Foch et la rue Jean-Baptiste-Biard. Le nord est protégé par les tours de Gouberville et de l'Église, la Tour-Carrée se dresse à l'entrée de la rue François-La Vieille et de la place de la République, la tour Cornette est située au nord de la place de la Fontaine, la tour du Moulin au niveau de l'entrée du pont tournant, la tour des Sarrasins sur la place de Briqueville.

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)  LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

     

         La porte Notre-Dame donne sur le bastion Saint-François, la porte de la Hague sur l'actuelle place de la République.

     

    Le document ci-dessous montre un plan de Cherbourg en vue cavalière au 16ème siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)     Dans un manuscrit de 1838 restitué par Robert Lerouvillois, l'abbé Demons décrit Cherbourg en 1378. Il nous dit qu'à l'époque, la ville fortifiée s'étend plus du nord au sud que de l'est à l'ouest, sur environ 220 toises de long et 140 toises de large. Ses murailles renferment l'église et la place du même nom, la rue d'Espagne, la Grande Venelle ou rue des Sœurs, la rue du Nord, toutes trois parallèles, la place de la Trinité, la rue de la Trinité et son prolongement, la rue de la Tour-Carrée, la rue du Nouet, la chasse Digard, la rue Onfroy ou de la Vase, la rue au Fourdray, le Boël-Mesnil ou Meslin, la Grande-Rue avec ses arcades, et la rue des Fossés, dont les maisons d'un côté donnaient sur les fossés du Château.

         Presque au sud, le carré irrégulier du château se situe sur les actuelles rues Foch (ex-rue du Quai du bassin), du Château, des Fossés, et le port, et encore au-delà de ces limites dans quelques endroits. Il mesure près de 70 toises sur sa diagonale la plus longue, presque est/ouest, et 60 du nord au sud. Des fossés entourent le château et d'autres le donjon, placé au nord du château. Formant un carré long, le donjon est long, hors fossés, de 23 toises et large de 15. Le château avait treize tours, dont les quatre du donjon, dont la grande tour, possédant trois voûtes l'une sur l'autre, culmine à 96 pieds au dessus de sa base et 120 pieds au-dessus du niveau de la mer, plus haut que l'église paroissiale. Cette tour a 40 pieds de diamètre à sa base et 28 à son sommet. Une autre tour du donjon s'appelle la Tour Longis. Le fossé du donjon, au pont-levis, est large de 12 pieds. L'église du château mesure environ 60 pieds de long sur 12 pieds. Placée sous le vocable de Notre-Dame, elle est appelée Saint-Benoît lors de sa démolition en 1688. L'entrée du château se fait au bout de la rue des Fossés. Il ajoute que le château possédait des souterrains très vastes, dans lesquels que l'on a trouvé, lors de sa démolition, une grande quantité de pierres de granite rondes, jetées sur l'ennemi lors des sièges.

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

     

    Document au centre : le château de Cherbourg vu de l'est vers 1620 ; Document à droite : gravure du château de Cherbourg au 17ème siècle.

     

    Ce qu'il en reste

     

         Plusieurs rues, par leurs dénominations, rappellent l'existence du château : rue du Château, rue des Portes, rue des Fossés, rue Grand-rue, rue Tour-Carrée.  

         Le chevet de la Basilique Sainte-Trinité laisse voir un pan de fortification. »  [1]

     

    Histoire de la place de Cherbourg

     

          « Pillée et ravagée par plusieurs raids normands entre 841 et 895, affligée par la peste et la famine à la même époque, Cherbourg est rattachée au Duché de Normandie avec le Cotentin, en 933, par Guillaume Longue-Épée. En 938, une flotte de 60 voiles menée par le roi danois Aigrold, déchu par son fils et chassé de ses terres, y débarque et Aigrold s'installe dans le Cotentin avec le consentement de Guillaume Longue-Épée. Il établit sa résidence à Cherbourg jusqu'à retrouver son trône. (...)

         Richard II dote en 998 le château de Cherbourg d’une église ou chapelle collégiale – aux chanoines de laquelle sont données les seigneuries de Tourlaville et Octeville. Richard III renforce les fortifications du site, avec celles des autres grandes places fortes du Cotentin, face aux menaces anglaises. Le château est mentionné en 1026, comme élément de la dot, lors du mariage du duc et d'Adèle de France.

         En 1053, afin de lever l'excommunication qui pèse sur lui suite à son union avec sa cousine, Guillaume le Bâtard choisit Cherbourg avec Rouen, Caen et Bayeux, comme les quatre places importantes du duché pour recevoir une rente à perpétuité dédiée à l'entretien d’une centaine de pauvres. (...)

         Suite à la mort d’Henri Ier en 1135, et à la dépossession du trône d'Angleterre de Mathilde par Étienne de Blois, Cherbourg est assiégée par les troupes du comte de Boulogne en 1139, et ne se rend qu'après deux mois de résistance avant d'être reprise par Geoffroy d'Anjou en 1142. L'épouse de celui-ci fonde trois ans plus tard l’abbaye du Vœu. (...)

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)     Lors de la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, Cherbourg tombe sans combattre en 1204. La ville est saccagée en 1284 et 1293, l’abbaye et l'hôtel-Dieu pillés et incendiés, mais le château, où la population est retranchée, résiste. Suite à ces ravages, Philippe le Bel fait fortifier la cité en 1300.

         Par sa position stratégique, à la fois clé du Royaume avec Calais pour les Français et tête de pont de l’invasion pour les Anglais, la ville est très disputée durant la guerre de Cent Ans. Disposant de l’un des plus forts châteaux du monde selon Froissart, elle change six fois de propriétaires suite à des transactions ou des sièges, jamais par les armes.

         En juillet 1346, 40 000 soldats d’Édouard III, débarqués à la Hougue, prennent les places du Cotentin mais se heurtent à la défense de Cherbourg dont les faubourgs sont une fois de plus saccagés. Le château, fortement réparé par Philippe VI de Valois en 1347 et 1348, est cédé en 1354 par Jean le Bon à Charles le Mauvais qui fait renforcer les fortifications à plusieurs reprises entre 1359 et 1369, et, lors d’un séjour en 1366, dispense les bourgeois de la taille pour leur vaillance, autorise le port de l'épée et crée des pairs et des barons. En février 1378, il cède le château pour trois ans à Richard II, en échange d’une troupe de 1 000 hommes (500 archers et 500 hommes d’armes) et de 22 000 marcs d’argent, se gardant toutefois la seigneurie. Bertrand Du Guesclin assiège vainement la cité cette même année et, après plus de six mois, retire ses troupes sur Valognes, Montebourg, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Carentan et Saint-Lô.

         Richard II rend la ville à la France en 1394 du fait de son mariage avec Isabelle de Valois. Charles le Noble revendique alors les terres normandes de son père décédé, Charles le Mauvais, ce que lui refuse le conseil général réuni en 1397, ces possessions étant jugées trop proches de l’Angleterre ; il reçoit en dédommagement le comté de Nemours, érigé en pairie, et deux cents mille écus d'or. Il conserve toutefois la possession de Cherbourg, en dehors du fait jugé par le conseil général, puis la concède à Charles VI en 1404 contre le versement d’une nouvelle forte somme d’argent. (...)

         Alors qu'à partir de 1415, les châteaux normands tombent tous un par un aux mains des troupes d’Henri V, Cherbourg résiste vigoureusement jusqu'au 29 septembre 1418, quand son commandant, Jean Piquet, signe la capitulation. L'église de la Trinité est édifiée sur les ruines de l'église paroissiale.

         En 1429, encouragé par le récit des victoires de Jeanne d'Arc, un chanteur ambulant, Phelippot le Cat, tente de libérer Cherbourg avec l’aide de révoltés réfugiés dans la forêt de Brix, et les défenseurs du Mont Saint-Michel. Mais le complot est découvert par les Anglais, qui tranchent la tête du troubadour sur la place du Château, le jour du sacre de Charles VII.

         Le Traité d'Arras confirme en 1435 la possession anglaise.

         En mars 1450, Thomas Kiriell débarque à Cherbourg à la tête de 3 000 soldats pour reprendre le Cotentin et le Bessin. Dernière possession anglaise en Normandie suite à la bataille de Formigny, la forteresse est une fois de plus assiégée. Les troupes françaises parviennent à tromper les Anglais en attaquant la forteresse par la grève, à l’aide de batteries sur pilotis, la poudre et les canons enveloppés dans des peaux enduites de suifs pour les rendre imperméables. Le 12 août, les remparts cèdent sous les attaques, et Jacques Cœur négocie la reddition qui intervient deux jours plus tard, par le versement de 2 000 écus à la garnison, et la libération du fils de Thomas Gower, commandant anglais du château. Jean de Bueil, fait amiral de France après la mort lors de ce siège de Prigent de Coëtivy, reçoit le gouvernement de la place. Il répare les murailles et complète le système défensifs par une tour à trois batteries du côté de l'embouchure de la Divette, la tour dite « des Sarrasins ». En raison des souffrances de la population cherbourgeoise, et contre le dépeuplement de la place forte, Louis XI exempte les habitants d'impôts en 1464, règle conservée jusqu'au règne de Louis XV. La Royauté fait du 12 août, chute de la dernière possession anglaise sur le territoire français qu'était Cherbourg, une fête nationale. (...)

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)     Le 28 avril 1532, Cherbourg reçoit en grande pompe la visite de François Ier et du dauphin. À cette époque, Cherbourg nous est décrite par Gilles de Gouberville comme une ville fortifiée de 4 000 habitants, protégée par des ponts-levis aux trois portes principales, gardées en permanence et fermées du coucher du soleil jusqu’à l’aube. À l’intérieur des remparts, le château, lui-même protégé par de larges fossés et muni d’un donjon et de douze tours, occupait le sud-est de la ville. À l'extérieur et au sud des remparts, le faubourg, le long de la Divette, était fréquenté par les matelots.

         Pendant les guerres de religion qui divisent la Normandie dans la deuxième moitié du siècle, « Cherbourg [est] la seule ville du pays où les Huguenots n'[ont] point de prêche public, et où l'hérésie n'infect[e] aucune famille ». En 1562, alors que les protestants se rendent maître de la plupart des villes normandes, Montgomery prépare le siège de Cherbourg, et Matignon sa défense. L'affrontement avorte pourtant par la signature de l’édit d'Amboise du 19 mars 1563. En 1574, les Réformés prennent Falaise, Argentan et Vire. Aidé des Anglais, Montgomery débarque en mars à la Hougue à la tête de plusieurs milliers d'hommes, et prend Valognes, Carentan, Saint-Lô et Domfront. Incapable de défendre tout le Cotentin, Matignon concentre ses forces dans la forteresse de Cherbourg, consolidée et fortement gardée, contraignant les protestants à se contenter de ravager une fois de plus l’abbaye du Vœu, située hors des remparts.

         En remerciement de ses services, Henri III nomme Matignon lieutenant-général de Normandie et gouverneur de Cherbourg en 1578, puis maréchal l’année suivante. Matignon renforce les défenses cherbourgeoises en fortifiant les faubourgs. À sa mort, son fils reprend la charge de gouverneur de la place, et ses descendants vont assumer la charge jusqu'à la moitié du 18e siècle. En 1588, les bourgeois demeurent également fidèles à la couronne quand la Normandie, à l'exception de Caen et Dieppe, est tenue par la Ligue catholique. De même, ils sont d’une fidélité sans faille à Henri IV, mettant en échec, le 4 avril 1591, les projets de frondeurs normands menés par Du Tourp. Le Roi récompense la ville en lui octroyant des privilèges en 1594. (...)

         Pour compléter les deux ports d’envergure que sont Brest sur l’Atlantique et Toulon sur la Méditerranée, Louis XIV désire édifier un nouveau port sur les côtes de la Manche, face à l’Angleterre, afin d’héberger les navires de passage. Après l'échec en 1665 d'une première commission chargée d’étudier la meilleure place, Colbert vante les mérites en 1678 de la fosse de Colleville, à l’embouchure de l’Orne, sans plus de résultat. Vauban inspecte les ports de la Manche en 1680 et remet un mémoire au Roi en 1686, préconisant de renforcer la fortification de Cherbourg et de porter la capacité du port à 40 navires de 300 à 400 tonneaux et autant de frégates de 20, 30 et 40 bouches à feu. Privilégiant la Hougue pour bâtir un port militaire d’envergure, il envisage toutefois de fermer la rade de Cherbourg par deux digues, l’une de 200 toises partant du Homet, l’autre de 600 toises partant de l’île Pelée, capables d’abriter une dizaine de vaisseaux. Au delà de la simple consolidation, il conçoit une nouvelle enceinte aux fortifications modernes, autour d’une ville nouvelle de seize rues droites, avec place royale centrale, hôpital, casernes, trois portes et cinq bastions. Les travaux de fortifications et d’aménagement du château débutent l’année suivante mais ses opposants, dont Louvois, parviennent en décembre 1688, par crainte des attaques anglaises et par jalousie, à convaincre le roi d’arrêter les travaux. Le mois suivant, pour ne pas courir le risque de laisser aux mains des Anglais une place forte solide, l’ordre est donné de raser les fortifications, mobilisant pendant trois années près de 3 500 ouvriers.

         En 1692, la protection de cette place forte du Cotentin fraîchement démantelée fait cruellement défaut à l’amiral de Tourville lors de la tentative manquée de repli de la bataille de la Hougue » [2]

     

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    Des représentations intéressantes en 3D du château de Cherbourg sont visibles sur ce site : http://archi-geo-etc.blogspot.fr/2012_02_01_archive.html

     

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    La Visite du château-fort de Cherbourg en réalité augmentée

     

         La société normande Biplan, basée à Cherbourg et Rouen, en coopération avec l’entreprise canadienne Project Whitecard, a élaboré une technologie permettant de découvrir le Château de Cherboug - aujourd’hui disparu - tel qu’il était au 17ème siècle, grâce à une application, destinée aux smartphones et tablettes numériques. Documents extraits de ce site et vidéos à la suite : http://www.cherbourgtourisme.com/actualites/la-visite-du-chateau-fort-de-cherbourg-en-realite-augmentee

     

     LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche) LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

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    Deux vidéos très intéressantes ci-dessous :

    Ce document vidéo est visible sur : https://www.youtube.com/watch?v=1PfvY1UK3ds

     

    Ce document vidéo est visible sur : https://www.youtube.com/watch?v=HbYa8Ta_l44

     
     

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    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)« Le château et l’enceinte médiévale de Cherbourg

     

         Ville d’origine romaine, Cherbourg est dotée dès le 10e siècle de son premier château et de sa première enceinte, soumis aux nombreux sièges qui ont opposé la France et l’Angleterre à la fin du Moyen Age. La ville est définitivement rattachée à la France en 1450. Le château et les remparts médiévaux sont alors restaurés. En 1639, le commissaire général de la marine de Louis XIII, Louis Le Roux d’Infréville, remet un rapport au roi défendant l’importance stratégique du site, qui n’est cependant pas suivi d’effets.

     

    Vauban à Cherbourg

     

         Vauban se rend sur place en 1686 et constate le mauvais état des fortifications de Cherbourg. Partagent le point de vue de Le Roux, il propose un premier projet utilisant l’eau pour la défense de la place ; les fossés sont alors recreusés. Les ouvrages existants sont réutilisés ; à ceux-ci s’ajoutent cinq nouveaux bastions et un ouvrage à corne pour protéger la ville et l’étendre à l’ouest et au sud. Les travaux débutent en 1687 sous la direction de l’ingénieur de Combes. Louvois ordonne le démantèlement de la place avec le château médiéval à la fin 1688 afin d’éviter qu’elle ne serve de base à l’ennemi. Vauban perfectionne la protection du site en 1694 et 1699. 

     

    L’évolution des fortifications de Cherbourg au 18e siècle

     

         Sous la Régence et sous le règne effectif de Louis XV, d’autres projets vont être élaborés mais seulement un seul est réalisé : la construction du premier fort de Querquinville en 1756. Mais, deux ans plus tard, celui-ci ne suffit pas à protéger Cherbourg d’une attaque anglaise. Ce n’est qu’en 1774, à la veille de l’engagement français dans la guerre d’Indépendance américaine que Louis XVI consent à reconsidérer Cherbourg comme place stratégique pour y établir un port militaire. En 1779, l’ingénieur de Caux reprend les projets de Vauban et fortifie l’Île Pelée et le rocher de Homet en construisant le fort Royal (1782-1785) sur la première île, et le fort casematé d’Artois sur la seconde.
         En 1787, le fort de Querquinville est reconstruit en fort casematé et doté d’un ouvrage à corne et de fossés inondés. La construction du port arsenal débute en 1788, sur ordre du duc Harcourt, gouverneur de la Normandie qui a convaincu Louis XVI de la nécessité de créer une grande digue pour protéger le mouillage. La Révolution interrompt les travaux en 1792. 

     

    LES REMPARTS DE CHERBOURG (Manche)

    Fortifications ultérieures de Cherbourg : extrait du plan général du port et de la ville de Cherbourg, avec les fortifications de terre et de mer. On trouvera l'intégralité de cette gravure sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53030245s/f1.item.zoom

     

    Les fortifications de Cherbourg aux 19e et 20e siècles 

     

         Les fortifications sont aménagées et renforcées, suivant les évolutions de l’artillerie, du Consulat à la fin du 19e siècle. En 1858, Napoléon III inaugure les installations de l’arsenal. Base navale pendant la guerre de 1870, puis base de flottilles de surveillance et port de ravitaillement pendant la Première Guerre mondiale, le site est incorporé en 1942 dans le Mur de l’Atlantique alors que la ville est sous occupation allemande. Le port militaire fortifié est doté de nombreux bunkers. Après la bataille de la Libération, il est reconstruit et modernisé. » [3]  

     

     

    Sources :

    [1] Extrait du site : http://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_Cherbourg

    [2] Extrait du site : http://www.wikimanche.fr/Histoire_de_Cherbourg

    [3] Extrait du site :  http://www.sites-vauban.org/Cherbourg 

     

    Bonnes pages :

     

    http://richardleroy.pagesperso-orange.fr/Manche/PlanChgChateau.htm

    http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article970

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    2 commentaires
  • LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     « Du 9e siècle au 16e siècle, Harfleur était le principal port de la Normandie, d'où son surnom de « Souverain port de Normandie et Clef du royaume de France ». L’estuaire de la Seine était alors encadré par les ports d'Harfleur sur la rive droite et de Honfleur sur la rive gauche. L’envasement progressif de la Seine et la fondation du Havre en 1517 condamnèrent définitivement l'activité portuaire. " [1]

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     [Il y avait 2 ports : le port de commerce (Le bassin du Commerce) et le port de guerre (Le Clos aux Galées). Un pont mobile séparait les deux ports. Le Clos aux Galées était protégé par un rempart, car il fallait se défendre contre les attaques anglaises. La nuit, le port était fermé par une grosse chaîne. Le jour, la chaîne était sous l’eau.] [6]

     

        " Harfleur est à cette époque une ville close, un port militaire et un arsenal dit " Clos aux Galées " créé à partir de 1391 par Charles VI au sud de la ville. Le clos est un bassin entouré d'une enceinte fortifiée. Il fonctionne grâce au flux qui remonte le cours de la Lézarde." (Wikipédia)

     

    « Les remparts

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     " La construction date des 13e siècle et 14e siècle. L’enceinte d'une longueur de 2 900 m est composée de 24 tours. Deux autres se trouvant à l'intérieur, la tour du Pot d’Étain et la tour Perdue, qui contrairement au plan ci-dessous, semble avoir été retrouvée plus au sud, vers les tours 3 et 4. " [1]

     

    En fait à l'angle de la Place d'Armes actuelle, voir ci-après, [NdB]

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    Plan ci-dessus extrait de https://fr.geneawiki.com/index.php/76341_-_Harfleur

     

         " Louis XIII en ordonna le démantèlement en 1621 et les Harfleurais furent obligés de détruire les murailles. Plus tard, les pierres furent réutilisées pour le soubassement des maisons. " [1]

     

     LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    La porte de Rouen extrait du site : https://www.youtube.com/watch?v=DH_smD5WC4M

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    Vue aérienne Michelin, plan de situation de la Porte de Rouen. http://harfleur-histoireetpatrimoine.over-blog.com/tag/breves%20du%20patrimoine%20de%2011%20a%2015/

     

        " On peut encore aujourd'hui en voir des vestiges, comme les fortifications de la Porte de Rouen, actuellement en cours de réfection, une longueur de muraille qui allait de clos aux Galères à la tour Mortier (voir photos ci-dessus et dessous), d'autres encore au carrefour de la Breque, de la Tour n°21 à n°22, et la tour du Moulin, n°13, dans le parc de l'actuelle mairie. » [1]

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

     Vestiges entre la Porte de Rouen et la tour Mortier et tour des Moulins n°13, photos extraites de https://fr.geneawiki.com/index.php/76341_-_Harfleur

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)Les fortifications d'Harfleur (tiré du Livre de J.Lachastre)

         « Vers le milieu du 14eme siècle, devant la menace anglaise, les rois de France décident de fortifier la ville d'Harfleur. La cité doit surveiller l'entrée de l'estuaire de la Seine, protéger la voie fluviale qui mène vers Rouen et Paris et protéger aussi la flotte de guerre française. Pour l'ennemi anglais Harfleur va devenir la " Clé du royaume de France " dont il faudra s'emparer pénétrer au cœur du pays.

     

    Photo ci-dessus : Graffiti de 1430 représentant les remparts d'Harfleur. / © Collection musée du Prieuré - Harfleur http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/azincourt-il-y-600-ans-debutait-le-siege-d-harfleur-prelude-meurtrier-de-la-bataille-786865.html

     

         Ce site de vallée entouré et dominé par des plateaux aux pentes abruptes ne paraît pas très favorable à la création d'une ville fortifiée, mais la présence de deux rivières et la proximité de l'estuaire permettent le creusement de fossés profonds toujours emplis d'eau.

         Un rempart de 2 900 mètres entoure la ville. Seule une ouverture entre deux puissantes tours permet aux bateaux de pénétrer dans le port, mais en cas de danger, une lourde chaîne en ferme l'accès.

         Les fossés sont alimentés par les eaux de la Lézarde et du Saint-Laurent. Ils communiquent aussi avec l'estuaire et subissent donc l'influence des marées. Aux abords de la porte de Rouen ils forment une sorte de lac où les poissons deviennent abondants. Un quartier de pêcheurs va se créer à proximité, c'est la "Pêcherie".

         Le secteur le plus vulnérable reste celui du Mont-Cabert où un profond fossé va devoir séparer la ville de la terrasse naturelle qui la domine. Un deuxième fossé plus petit creusé à l'avant du premier complète les défenses dans ce secteur. Certains auteurs affirment que le fossé du Mont-Cabert était aussi empli d'eau, cela paraît cependant fort improbable.

         Des tours d'importance diverse renforcent le rempart. Chacune d'entre elles porte un nom, selon sa situation (tour Toustre) son emblème (tour du Dragon) son histoire (tour de la trahison)... Deux puissantes tours gardent l'entrée du port. Dans le "Clos aux Galées" on voit une tour isolée, la tour perdue, qui servait peut-être de vigie. Des moineaux, petits bastions flanqués de guérites, renforcent le système défensif lorsque les tours paraissent trop espacées.

         Trois portes puissamment fortifiées permettent d'entrer dans la ville, au nord, la " Porte de Montivilliers ", à l'est la " Porte de Rouen ", vers l'ouest la " Porte de Leure ". » [2]  

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)  LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique des remparts d'Harfleur ; blason par Zorlot — Travail personnel, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5601101

     

    · 1 - Petite Tour

    · 2 - Grosse Tour

    · 3 - tour du Nid De Pie

    · 4 - tour de la Planchette

    · 5 - tour Mortier

    · 6 - tour du Limaçon

    · 7 - tour du Serpent ou du Dragon

    · 8 - tour du Cygne

    · 9 - tour de la Trahison

    · 10 - tour des Minots ou du Mulot ou Jehan Leconte

    · 11 - tour Toustre

    · 12 - tour Derrière le Presbytère

    · 13 - 14 - tours des Moulins (vestiges)

    . 15 - tour de la Grue ou de la Cigogne

    · 16 - tour Jehan d’Ivry

    · 17 - 18 - 19 - 20 - tours de la porte de Leure

    · 21 - tour du Lion ou aux Chaînes

    · 22 - 23 - 24 - tours du Clos aux Galées

    · 25 - tour du Pot d’Étain ou Tour Près des Billettes

    · 26 - tour Perdue ou tour Coupée

    · A - porte de Leure

    · B - porte de Montivilliers

    · C - porte de Rouen(vestiges)

    - a - portail aux Cerfs

    · b - porte des Quais

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)
     

    Maquette à gauche conservée au musée du Prieuré à Harfleur et photo montage à droite  extraites du site http://www.harfleur.org/fortifications.htm

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

     Ci-dessus photo prise par Michel Hourquet lors d'une exposition à Harfleur.

     

    Chronologie :

     

         An 1006 : Richard II duc de Normandie donne Harfleur aux moines de Fécamp (six hostelleries à Harfleur et 60 mesures de sel, principale richesse d’Harfleur à cette époque).
         An 1035 : Robert II retire Harfleur à Fécamp et le donne à l’abbaye de Montivilliers. Les religieuses bénédictines le reçoivent avec tous les droits du p
     ort ainsi que la Haute et Basse justice.
         An 1040 : Édouard, neveu de Richard part d’Harfleur avec 40 vaisseaux fournis par Guillaume le Bâtard pour conquérir le trône d’Angleterre occupé par Harde Canut son frère utérin. L’expédition est un échec.
         8 juillet 1202 : Jean Sans Terre, impopulaire en Normandie donne lettres patentes à Harfleur qui devient commune et donc exonérée de tout impôt. Philippe Auguste s’empare de la Normandie et Harfleur devient seigneuriale.
         An 1181 : Philippe III le Hardi, roi de France, achète Harfleur à Renaud, comte de Gueldre. Harfleur devient le « Port souverain de Normandie et Clef du Royaume de France ».
         An 1295 : La flotte de Normandie se rassemble à Harfleur et part à la conquête de l’Angleterre et de la Flandre (51 nefs d’Harfleur, de Leure et de Chef de Caux). Commandée par Jean de Harcourt et l’amiral de Montmorency) l’expédition échouera.
         An 1299 : Première mention écrite de l’envasement d’Harfleur. Un canal est creusé vers la mer mais un procès intenté et gagné par les habitants de Leure le fait reboucher.
         An 1337 : Début de la Guerre de Cent Ans.

         An 1339 : Philippe de Valois part d’Harfleur avec son armée, dont 20 000 hommes de Normandie, pour détruire l’Angleterre et la Flandre. 151 navires commandés par Hugues Quieret, amiral de France et de Normandie et Béhuchet conseiller personnel du roi. Après avoir brûlé Hasting et Southampton, la flotte est prise au piège dans le port de l’Écluse le 24 juin 1340. La flotte est perdue ainsi que près de 30 000 hommes. Pendant cette période, le commerce se développe entre Harfleur et le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, l’Algarve ou l’Écosse.
         Mai 1341 : Le roi Philippe VI donne lettres patentes à Harfleur avec exonération d’impôts ainsi qu’aux Portugais et Algarves. Le roi donne également des entrepôts et quais (quais en pierre construits de 1309 à 1341).

         An 1344 : Commencement de la construction des fortifications qui seront terminées en 1361. Harfleur devient alors Ville Close de Normandie avec port militaire et arsenal « Clos aux Galées » comme Rouen. Le bassin fortifié couvre 5 hectares. L’ensemble du dispositif est destiné à contrer les escarmouches des corsaires anglais.
         12 juillet 1346 : Édouard, roi d’Angleterre, débarque en Normandie, prend Barfleur, Caen, Saint-Lô, Louviers, Vernon mais n’ose pas s’approcher d’Harfleur.
         17 août 1356 : Jean le Bon est battu à Poitiers et fait prisonnier par les Anglais du Prince Noir, fils d’Édouard III.
    Les Anglais occupent Honfleur et tentent, sans succès, d’envahir Harfleur à plusieurs reprises.
         An 1369 : Charles V le Sage attaque les Anglais en Guyenne. Ceux-ci débarquent alors à Calais et envoient une flotte pour prendre Harfleur. Le comte de Saint Pol et De Moreau de Fienne défendent si bien la ville que les assaillants se retirent, concluant une trêve en 1375.


    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     30 juin 1377 : L’amiral Jean de Vienne part d’Harfleur avec la flotte royale, brûle l’île de Wight , le comté du Kent et le Sussex.
         An 1372 : L’envasement devient de plus en plus problématique. Charles V exempte les villageois de Saint-Eustache la Forêt et de Saint-Jean de la Neuville de faire le gué au donjon du château de Tancarville car ils travaillent au port d’Harfleur.
         1364-1400-1410 : Beaucoup d’explorateurs normands partent d’Harfleur.
         An 1364 : Jean de Béthencourt  part et découvre la Guinée, les Canaries et les îles du Cap Vert avec Vasco de Gama.
         24 janvier 1405 : Robert de Braquemont arrive à Harfleur et offre les Canaries au roi de France qui les refusent. Elles sont alors vendues à  Henrique III roi de Castille. Henri V déclare la guerre à la France en juillet 1415
         11 août 1415 : Départ d’une flotte de 1 600 navires depuis l’Angleterre.
         13 août 1415 : De nuit, la flotte anglaise arrive à la fosse de Leure.
         14 août 1415 : Débarquement de 6 000 fantassins, 24 000 archers, canonniers et ouvriers militaires.
         16 août 1415 : Henri V, les ducs de Clarence et de Gloucester, ses frères, installent leur campement au prieuré de Graville et commencent le siège d’Harfleur évoqué par William Shakespeare dans « Henry V ».

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, le siège d'Harfleur en 1415


          17 août 1415 : Le sire d’Estouteville commandant la place, fait entrer 400 hommes d’armes. Pendant de nombreux jours, guérilla des habitants d’Harfleur qui tentent plusieurs sorties. Henri V fait creuser des mines sous les remparts ouest et fait canonner la ville depuis les hauteurs du Mont Cabert ; Harfleur résiste.
    Pour entrer dans la ville les Anglais ont utilisé 2 techniques :

         - L'artillerie : les bombardes avec leurs boulets en pierre de parfois 200 kg ont fait une brèche du côté de la porte de Leure et détruit une bonne partie de la ville. Les habitants se sont rendus.

         - Les mines : Ils ont creusé des galeries sous la muraille et y ont mis le feu pour la faire s'effondrer.

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     A Harfleur, au Moyen-âge, la ville presque entièrement entourée d'eau, il est donc très difficile d'y creuser des mines. A l'est, le Mont-Cabert, possède des fossés très profonds mais pratiquement secs ; c'est là, entre la tour du Mulot et la tour de la Trahison que le duc de Clarence décide d'attaquer les murailles. Deux puits sont creusés, prolongés par deux galeries sous les fossés. Les Harfleurais creusent aussitôt des contre-mines. [Moineau des mines]

    L’insalubrité due à la présence des marais et les rudes combats causent de lourdes pertes dans les rangs des assaillants. Mort du comte de Strafford, du duc de Suffolk et de l’évêque de Norwich.
         17 septembre 1415 : à minuit, le sire d’Estouteville demande des négociations."
    [3]

     

    La brèque d'Harfleur

     

          « Le 17 septembre, la brèche est déjà importante, les murs se lézardent et des tours menacent de s'écrouler. Toutes les nuits, les Harfleurais réparent et consolident avec des pierres, des poutres, des fascines ou des tonneaux remplis de terre ou de sable. Au matin, les assiégés sont à nouveau à leur poste derrière une brèche en partie colmatée.

         Des remparts jusqu'à l'église le quartier est en ruine, les maisons sont lézardées, les toits éventrés et les murs s'écroulent. Pour éviter les éclats meurtriers les Harfleurais ont répandu de la terre et du fumier dans les rues, les boulets qui tombent s'enfoncent et ne se brisent pas.

         Henri V, excédé par cette résistance, menace les Harfleurais des pires représailles. Si la reddition n'intervient pas rapidement, l'assaut sera donné, la ville livrée au pillage et les habitants massacrés. Le temps presse en effet, la dysenterie fait des ravages dans le camp anglais et le roi de France peut tenter de venir débloquer sa ville. Les Harfleurais refusent à nouveau de se rendre.

         L'assaut est donc décidé pour le 18 au matin. Henry V veut en finir avec cette " race à tête dure ". Le pilonnage de l'artillerie doit être intensifié toute la nuit. il faut rendre la brèche intenable aux assiégés. Le bombardement nocturne doit aussi les priver de sommeil et les rendre plus vulnérables au matin. Sous cette avalanche de boulets les Harfleurais attendent avec angoisse l'assaut.

         Les responsables de la défense se réunissent et malgré une mésentente probable entre Gaucourt et d'Estouteville, ils décident de renouer les négociations avec Henry V et de préparer la reddition. Ils obtiennent en effet que l'assaut soit retardé et que le bombardement cesse jusqu'au dimanche suivant.

         Lorsque la capitulation a lieu c'est par cette brèche que les Anglais pénètrent dans Harfleur pour bien montrer qu'il s'agit d'une ville conquise. » [7]  


    Henry V de Shakespeare (extrait) :

    [En France, devant Harfleur.] Fanfares. Entrent le roi Henry, Exeter, Bedford, Gloucester et des soldats portant des échelles de siège.

    LE ROI HENRY.

         « — Retournons, chers amis, retournons à la brèche, — ou comblons-la de nos cadavres anglais. — Dans la paix, rien ne sied à un homme — comme le calme modeste et l’humilité. — Mais quand la bourrasque de la guerre souffle à nos oreilles, — alors imitez l’action du tigre, — roidissez les muscles, surexcitez le sang, — déguisez la sérénité naturelle en furie farouche ; — puis donnez à l’œil une expression terrible ; — faites-le saillir par l’embrasure de la tête — comme le canon de bronze ; que le sourcil l’ombrage, — effrayant comme un roc déchiqueté — qui se projette en surplomb sur sa base minée — par les lames de l’Océan furieux et dévastateur ! — Enfin montrez les dents, et dilatez les narines, — retenez énergiquement l’haleine, et donnez à toutes vos forces — leur pleine extension… En avant, en avant,... » [8] 

     

         " 22 septembre 1415 : La ville se rend et Henri V rentre le lendemain dans la ville par la brèche (la Brèque).
         24 septembre 1415 : Expulsion de tous les habitants d’Harfleur et confiscation de tous leurs biens qui sont donnés aux anglais qui viennent peupler Harfleur.
         27 septembre 1415 : Départ de la noblesse captive vers Calais.
         8 octobre 1415 : Départ de Henri V qui veut retourner en Angleterre avec son armée épuisée.
         25 octobre 1415 : Henri V inflige la lourde défaite aux Français à Azincourt.

     

      LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

    Photo ci-dessus extraite de http://www.harfleur.org/fortifications.htm


    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     14 septembre 1435 : Les fils des expulsés de 1415 – les 104 - mettent le feu à plusieurs maisons de la porte de Leure. Les anglais s’y rendent pour combattre l’incendie. Jehan de Grouchy et Le Carnier attaquent alors la défense du côté de la côte des Buquets. Au troisième assaut, Jehan de Grouchy entre dans la ville mais est tué ainsi que les 104. La ville est néanmoins libérée. Pour rappeler cet événement et jusqu’à la fin du 16e siècle, 104 coups de cloche sonnent chaque jour. Après 1777 une messe pour les 104 sera célébrée chaque 4 novembre jusqu’à la révolution puis reprise en 1840."
    [3]

     

     LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)    « Jean de Grouchy, premier du nom sieur de Montérolier, né en 1354 et mort le 4 novembre 1435 à Harfleur, est un chevalier normand.

     

    Photo ci-contre extraite de http://seine76.fr/communes/communes_eco_result.php?var=HARFLEUR&activite=fleuristes

     

         Réputé brave parmi les braves, surnommé « le père des Cauchois », Jean de Grouchy versa plusieurs fois son sang en combattant les Anglais en Normandie au cours de la guerre de Cent Ans. Ayant appris qu’un certain nombre de Harfleurais, tolérés depuis 1415 par les Anglais dans Harfleur, étaient prêts à appuyer toute tentative contre les ennemis, il se joignit avec Floquet et Lahire aux Cauchois pour aider la conspiration de ces cent quatre habitants de Harfleur avec lesquels il put convenir d'un coup de main. Dans la nuit du 3 au 4 novembre 1435, tandis que Rieux détournerait l’attention de l’ennemi en tenant la campagne à la tête de quatre mille chevaux, il s’approcherait de la place avec les Cauchois enrôlés sous sa bannière pour saisir le moment favorable et enlever la ville de manière audacieuse. Un incendie, allumé au faubourg de la Porte de l’Eure par les cent quatre Harfleurais fidèles au roi de France, devait être le signal de l’attaque extérieure.

         Au point du jour, les sentinelles anglaises, ayant vu du haut des remparts le faubourg en flammes, donnèrent l’alerte et les troupes de la garnison sortirent avec le dessein d'éteindre l’incendie. Ce fut le moment que choisirent Grouchy et Le Carnier, un paysan à la tête des Cauchois révoltés, pour se précipiter du haut de la côte des Buquets qui domine Harfleur, s’engouffrer par l’ancienne brèche par où les Anglais avaient déjà pénétré en 1415 et s’emparer victorieusement de la ville, massacrant sans pitié tous les ennemis voulant s’opposer à leur triomphe.

         Malheureusement, en montant, à l’âge de 81 ans, à l’assaut de Harfleur, Grouchy fut au nombre des quarante assaillants qui furent tués sur la brèche. Les Anglais à nouveau maitres des lieux confisquèrent les biens des Grouchy. » [6] 


         An 1438 : les Anglais tentent de reprendre la ville.
         An 1440 : Talbot et 6 000 Anglais reprennent Harfleur défendue par Jehan d’Estouteville, fils de celui 1415, qui résiste pendant quatre mois.
         An 1449 : Charles VII reprend la lutte et libère toutes les villes de Normandie : Avranches, Verneuil, Évreux, Louviers, Rouen et le Cotentin.
         Décembre 1449 : Charles VII est devant Harfleur avec 6 000 hommes et 3 000 archers. Vingt-cinq navires bloquent le port et 1 000 hommes sont postés au prieuré de Graville.
         8 décembre 1449 : Deux grands hommes dirigent  le siège qui débute : Jean Bureau qui commande les mines et Jaspard qui commande l’artillerie. La ville est défendue par 1 600 Anglais.
         24 décembre 1449 : la ville capitule.
         1er janvier 1450 : Les Anglais rembarquent. La favorite de Charles VII, Agnès Sorel, prend la route pour voir son galant. Elle est enceinte, passe par Harfleur puis se rend à Jumièges où elle prend froid et meurt en février 1450.

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

         29 décembre 1461 : Le « comte du Charolais » entre à Rouen. La Ligue du Bien Public éclate avec à sa tête Charles et le duc de Berry, frère de Louis XI.
    « La Guerre des Deux Roses » : Édouard d’York, chef du parti de la Rose Blanche disputait la couronne à Henri VI de la maison Lancastre, chef du parti de la Rose Rouge. Secondé par Warwick, Edouard prend la couronne en 1464 et se marie secrètement avec une fille de la maison Lancastre. Warwick, ulcéré, veut renverser le roi mais ,le complot éventé,  Warwick et Clarence s’enfuient , poursuivis par Édouard. Ils pillent en route les bateaux de Charles le Téméraire et se réfugient à Harfleur où ils retrouvent Marguerite d’Anjou, femme de Henri VI venue demander le secours à Louis XI. Ils se réconcilient avec elle et veulent remettre Henri VI sur le trône. Charles le Téméraire voulant se venger du pillage de ses bateaux résolut de capturer les deux lords anglais.
         13 juin 1470 : Vingt trois navires arrivent à Chef de Caux et Leure. (flotte Flamande du Duc de Bourgogne – 6 000 soldats). Le parlementaire de Charles arrive à  Harfleur. Reçu par Jean de l’Estendard, lieutenant d’Harfleur et second du comte de Dampmartin ainsi que d’autres notables, il leur fait part de la volonté de Charles de guerroyer contre les ducs anglais et non contre le roi de France. Charles, après quelques jours de pourparlers infructueux, se retire. Warwick, reparti d’Harfleur, réunit une armée de 60 000 hommes et proclame Henri VI roi. Il gagne la bataille de Nottingham et force Édouard à s’enfuir en Hollande. Harfleur se reconstruit rapidement : le port, les quais, les fortifications et l’hôtel de ville.
         An 1475 : Édouard VI relance l’idée de la guerre contre Louis XI. Envoi d’une flotte à Saint-Vaast-la-Hougue. Les défenses de la ville sont renforcées par l’expédition de nombreux canons. Harfleur possède 19 canons et 18 couleuvrines complétées par 43 bouches à feu et 71 couleuvrines envoyées par le roi.
         Juin 1478 : Une nouvelle flotte anglaise de 100 navires et 2 000 soldats, commandés par le comte Arundel, attaque Harfleur défendue par 100 hommes d’armes et 500 archers. La défense efficace oblige les Anglais à se retirer .Pendant ce temps, les Anglais, associés aux Flamands, pillent tous les navires français.
         25 février 1479 : Louis XI écrit aux Harfleurais et leur enjoint d’attaquer tous les navires anglais et flamands.
         Ans 1468 – 1478 : Construction d’un nouveau port. Le commerce est toujours aussi florissant malgré l’envasement qui s’accroît. Le roi vient plusieurs visiter Harfleur et son port.
         31 juillet 1485 : Henri Tudor, comte de Richmond, part d’Harfleur avec 4 000 hommes que lui fournit Anne de Beaujeu pour renverser Richard III d’Angleterre.
         An 1491 : Henri VII attaque Chef de Caux bientôt défendu par les Harfleurais. Les Anglais renoncent après quinze jours de combats.
         Février 1492 : Charles VIII, sensible aux malheurs subis par les Harfleurais, les exempte de tout impôt et leur accorde le droit de nommer quatre élus au gouvernement de la ville.
         An 1494 : Lorsque le roi attaque le royaume de Naples, les Harfleurais reconnaissants lui versent 1 000 livres tournoi.
         An 1495 : Le roi récupère les canons pour attaquer l’Italie.
         An 1502 : Peste à Harfleur. En un an le nombre d’habitants passe de 10 000 à 1 200.

         An 1516 : François Ier et l’amiral Bonnivet cherchent un nouvel avant-port à Harfleur et engagent les travaux au Havre de Grâce.
         Août 1520 : Visite de François 1er au Havre. Il réside à l’hôtel de la Rose Blanche à Harfleur.
         Janvier 1521 : Visite du Grand Sénéchal de Brézé – capitaine d’Harfleur et mari de Diane de Poitiers qui sera plus tard la favorite de Henry II.
         Janvier 1530 : la (prévôté ?)  d’Harfleur transférée au Havre.


    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     An 1562 : Les Huguenots, alliés des Anglais, prennent et pillent Le Havre mais ne peuvent prendre Harfleur.
         Juillet 1563 : L’armée du roi met le siège devant Le Havre depuis Harfleur et Warwick se rend.
         An 1568 : Charles IX confirme les droits et exemptions d’impôts d’Harfleur.
         An 1584 : Ces droits sont à nouveau confirmés par Henri III.
         An 1590 : La ligue investit Harfleur sous le règne de Henri IV. Reprise par Biron en 1591, elle retombe aux mains des ligueurs en 1594. André de Villard-Brancas la redonne au roi.

     

    Tableau  ci-dessus montrant l'église Saint Martin vue des rives de la Lézarde - W Turner arts tabl.


         5 juillet 1594 : Henri IV confirme les privilèges d’Harfleur à Cossé Brissac.
         An 1621 : A l’avènement de Louis XIII au trône, une nouvelle guerre civile se déclare pendant la régence de Marie de Médicis. De peur de voir Harfleur se ranger aux côté des rebelles, Louis XIII fait détruire les fortifications." [3]
     

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)Port Notre-Dame (Port Militaire, Port Maritime) dit Clos aux Galées

     

         Histoire : Les clos aux Galées du Moyen Age sont les ancêtres des arsenaux. Dès sa création, le clos aux Galées de Harfleur est une annexe de celui de Rouen. Au 14e siècle, le garde du clos de Rouen organise pour le compte du roi l'armement de la place de Harfleur. De 1341 à 1378, des maisons sont réquisitionnées pour entreposer armes et vivres provenant du clos aux Galées de Rouen, le port n'ayant pas d'entrepôt. Dans le dernier quart du 14e siècle est crée au sud de la ville un clos aux Galées. Il consiste en un grand bassin fortifié dans lequel serpente le cours de la Lézarde avec des quais aménagés au nord. Pour réguler les eaux, un fossé avec écluse est creusé au nord pour retenir l'eau à marée basse. Le clos aux Galées est défendu par deux tours, la Petite et la Grosse Tour reliées par une chaîne. Il est entouré d'un rempart flanqué de tours. En 1386, l'hôtel de ville est affecté à l'entrepôt des armes et vivres, et en 1390, est mentionné sur le quai des Billettes (actuelle rue du Grand-Quai) l'hôtel des Piliers, possession du roi, pour le même usage. Une chapelle Notre-Dame-du-Bosc est attestée près de la grosse tour aux Chaînes. Une tour isolée, servant de vigie, dite aussi le Châtelet, est construite par Jacques Vaillant, maître des œuvres de maçonnerie pour le compte des Anglais, de 1425 à 1429. Après la reprise du port par les Français en 1449, de grands travaux de réparation ont lieu entre 1469 et 1478, le lit de la Lézarde est élargi.

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)     En 1472, un plancher de bois est établi. En 1473 ou en 1485, les tours de l'enceinte de la ville servent à leur tour à entreposer vivres et armes. Les travaux d'aménagement n'empêchent pas l'envasement irrémédiable du port et des 1512, le clos aux Galées est signalé en prairie. En 1517, un nouveau port est créé au Havre-de-Grâce. Au 18e siècle, l'emplacement du clos aux Galées est une prairie dont une partie est louée en 1799, le reste affecté au champ de foire. En 1839, les vestiges de la Tour Perdue ont été découverts et détruits en majeure partie en 1865. Les fondations de la Grosse Tour ont été mis au jour en 1868, et ceux de la petite tour en 1978. Ils sont à présent recouverts. Seule subsiste le front sud des remparts. En 1995 a été dégagée une partie du front ouest avec les fondations d'une tour
    Type : Inventaire général du patrimoine culturel ; Époque : 4e quart 14e siècle ; 15e siècle ; Auteur(s) : Le Vaillant Jacques (maître maçon) [4]

     

     Document ci-dessus à gauche extrait de http://harfleur-histoireetpatrimoine.over-blog.com/tag/histoire%20autour%20de%20la%20ville/2
     

    Port de commerce, port fluvial

     

         Histoire : Le port de la station gallo-romaine de Caracotinum est sans doute un port fluvial ménagé entre les berges de la Lézarde, il commerce avec la Grande-Bretagne ; le port du moyen âge est en revanche un port de haute mer, l'estuaire de la Seine étant aux portes de la ville ; des 1035, Robert II, duc de Normandie, donné à l'abbaye de Montivilliers l'attache des vaisseaux dans ce port ; ce dernier, port d'allège et avant-port de Rouen peut abriter des flottes importantes, comme en 1060 les 40 navires d’Édouard le confesseur, roi d'Angleterre ; en 1281, il devient port souverain de Normandie et est agrandi ; en 1295, une flotte de 51 nefs est construite dans les ports de Harfleur, chef de Caux et l'Eure ; en 1299, les habitants de Harfleur creusent une tranchée pour couper les méandres de la lézarde mais se heurtent à l'opposition du port de Leure ; au 14e siècle, le commerce s'internationalise avec la hanse et les portugais et les catalans ; les quais sont renforcés en 1341 ; ce port de commerce est installé dans le cours de la Lézarde, au centre de la ville, entre le pont Gorand au nord et le pont aux chaînes au sud ; deux quais bordent un canal dont le niveau fluctue avec la marée ; pour réguler les eaux, des écluses ont été installées ; au nord, à l'entrée dans la ville la Lézarde est divisée en deux canaux voûtes par une porte d'écluse (porte des flots) puis se réunit en un seul canal ; à la fin du 14e siècle, un port militaire, dit clos aux Galées est créé, dépendant de celui de Rouen ; après les vicissitudes de la guerre de Cent Ans, le port s'envase, les marchands désertent Harfleur pour Leure, et en 1517, le port du Havre est créé pour servir d'avant-port ; en 1572, une dernière tentative de désenvasement a lieu, une tranchée est créée ; le clos aux Galées est comblé, mais le port de commerce est toujours utilisé ; au 17e siècle ses quais sont maçonnés en pierre de Caen ; en 1665, le creusement du canal Vauban doit en faire un arrière port du havre ; en 1808, les habitants réclament sa réouverture ; en 1838, la Lézarde est canalisée par l'ingénieur Pierre François Frissard ; la ville reçoit l'ancien lit qu'elle fait combler ; en 1887, le creusement du canal de Tancarville nécessite l'aménagement d'une nouveau port au sud de la ville par l'ingénieur Ernest Bellot ; il est inauguré en 1891, avec un trafic purement fluvial ; le dernier déchargement a lieu en 1974
    Adresse : quai de la Douane ; quai des Capucins
    Type : Inventaire général du patrimoine culturel
    Époque : antiquité ; 11e siècle ; 13e siècle ; 14e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle
    Année de construction : 1281 ; 1469 ; 1838 ; 1887
    Auteur(s) : Frissard Pierre-François (ingénieur)Bellot Ernest (ingénieur)
    [4]

     

    Porte de Ville dite Porte de Montivilliers

     

         Histoire : La porte de Montivilliers construite au 14e siècle est connue par les comptes de la fin du 15e siècle ; c'était une double porte avec ponts dormants et ponts-levis, défendue par un large boulevard fortifié et comprenant une agglomération de tourelles ; s'y trouvait une fontaine (voûtée en brique en 1477) ; aucun vestige n'en a été découvert, mais elle est visible sur le plan du 17e siècle comme ayant un boulevard en fer à cheval comme la porte de Rouen
    Adresse : ancienne rue de Montivilliers
    Type : Inventaire général du patrimoine culturel
    Époque : 14e siècle
    Auteur(s) : maître d’œuvre inconnu "
    [4]

     

    Porte de Ville dite Porte de Rouen

     

         Histoire : La porte de Rouen était en réalité un ensemble de trois portes permettant d'accéder à la ville depuis la route de Rouen en passant par le clos aux Galées, contemporaines de la construction de l'enceinte de 1341 à 1361, et de celle du port a l'extrême fin du 14e siècle. Le portail des Quais ou " porte de Rouen dedans la ville " était constituée de deux tourelles. Au 17e siècle sont détruits les combles et les étages supérieurs d'une des tours de la poterne. Les vestiges sont visibles sur des plans du début du 19e siècle. La porte des Cerfs qui permettait de passer du clos à l'extérieur a conservé la tour nord de la poterne, le côté sud étant détruit en 1865 pour paver les voies publiques. Le boulevard placé en avant de la porte des Cerfs dans le fossé est détaché et subsiste, sauf le parement. Il a subi des remaniements au 16e siècle, notamment dans les canonnières
    Adresse : rue du Pont de Rouen
    Type : Inventaire général du patrimoine culturel
    Époque : 14e siècle
    Auteur(s) : maître d’œuvre inconnu "
    [4] 

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)
     

    Photo 2 : vue générale des élévations conservées de la porte de Rouen ; Auteur(s) : Duvernois, Bruno. Crédits : ADLFI (2006) extraite de https://adlfi.revues.org/5258 ; Photo 3 : extraite de http://harfleur-histoireetpatrimoine.over-blog.com/article-les-breves-du-patrimoine-n-31-124157986.html

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)

     

    Photo 1 : La porte de Rouen : l’une des trois portes qui protégeaient les Harfleurais des attaques anglaises. ©SWG http://www.normandie-actu.fr/harfleur-odyssee-dune-ville-forte_54417/ ; Photo 2 : Plan de masse du bâti et des sondages de la porte de Rouen Auteur(s) : Duvernois, Bruno. Crédits : ADLFI (2006) extraite de https://adlfi.revues.org/5258 ; Photo 3 : Les vestiges de la muraille du Clos sont toujours visibles de nos jours, traces du passé médiéval d’Harfleur. ©SWG extrait de http://www.normandie-actu.fr/harfleur-odyssee-dune-ville-forte_54417/

     

     

     Extrait du site https://www.youtube.com/watch?v=DH_smD5WC4M

     

     Porte de Ville dite Porte de l'Eure ou Leure

     

         Histoire : La porte de l'Eure contemporaine de l'enceinte construite entre 1341 et 1361 était postée en direction du village de l'Eure et était protégée par un ouvrage avancé, le boulevard ; des ponts dormants permettaient de franchir les fossés protégés d'une palissade extérieure ; les comptes indiquent deux voûtes garnies de herses ; elle est reconstruite en 1674 ; elle est démantelée et un vestige subsiste jusqu'au milieu du 19e siècle, visible sur des plans de l'époque ; il est détruit en 1864 ; en 1991, des vestiges de maçonnerie ont été découverts ; en 1995, les travaux d'aménagement de la nouvelle entrée de ville ont détruit en partie des vestiges enfouis de la porte ; le reste a été fouillé, l'ensemble est à nouveau recouvert
    Adresse : rue de l'Eure
    Type : Inventaire général du patrimoine culturel
    Époque : 14e siècle
    Auteur(s) : maître d’œuvre inconnu "
    [4]

     

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         « Toute la vie d’Harfleur fut concentrée autour de son port, le Clos aux Galées, simple bassin bordé de quais, conçu sur le même modèle que celui de Rouen, mais beaucoup moins important. L’Hôtel des Piliers servait d’arsenal maritime. Deux grosses tours, dites Tour aux chaînes, gardaient l’entrée du port depuis le troisième quart du 14e siècle. La chaîne était tendue la nuit, et le jour en temps de trouble. La tour du Pot d’Étain au nord, celles de la Planchette et du Nid de Pie à l’est, d’autres petites tours au sud et à l’ouest, montaient la garde. Le Pont aux Chaînes unissait le Clos aux Galées, port militaire, et le bassin du commerce proprement dit, constitué par le lit même de la rivière d’Harfleur, la Lézarde d’aujourd’hui. L’envahissement de la vase obligea les capitaines de la ville à recourir fréquemment à la corvée. On trouve en 1354 la première mention des fortifications de pierre d’Harfleur, que les Anglais trouvèrent solides et bien gardées, et qu’ils entretinrent eux-mêmes soigneusement au temps de l’occupation. Elles furent détruites en 1621 par ordre de Mazarin. Trois grandes portes fortifiées donnaient accès à la ville : au nord, celle de Montivilliers ; à l’est, celle de Rouen ; à l’ouest, celle de l’Eure. Portes et poternes étaient fermées à la tombée de la nuit. Entre elles couraient les remparts, solides et épais, renforcés de tours très nombreuses : entre la porte de Montivilliers et celle de Rouen, la tour Toustre, les tours des Minots (ou Jehan Leconte), de la Trahison, du Cygne, du Serpent (ou du Dragon), du Limaçon, Mortier ; entre les portes de Rouen et de l’Eure, les tours du Pot d’Étain et du Lion (ou tour aux Chaînes), et la tour perdue au milieu du Clos aux Galées ; entre les portes de Leure et de Montivilliers, les tours Jehan d’Yvry, de la Grue (ou de la Cigogne), des Moulins, la tour derrière le Presbytère, celle-ci servant de dépôt à l’artillerie et à la poudre. Les fossés étaient remplis d’eau, et la ville en tira profit en affermant la pêche. Le système défensif, avec canonnière et mâchicoulis, était très perfectionné. Les rois s’intéressèrent beaucoup à l’entretien des fortifications et multiplièrent à cet effet les octrois et les concessions. » [5]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://fr.geneawiki.com/index.php/76341_-_Harfleur

    [2] Extrait de http://www.harfleur.org/fortifications.htm

    [3] Extrait du site : http://www.harfleur.org/histoire.htm

    [4] Extrait de http://www.actuacity.com/harfleur_76700/monuments/page3

    [5] Extrait de http://www.archivesdepartementales76.net/instruments_recherche/FRAD076_IR_E_003E006_Harfleur.pdf

    [6] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Grouchy

    [7] Extrait du Livre de J.Lachastre http://www.harfleur.org/breche.htm

    [8] Extrait de https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Shakespeare_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_traduction_Hugo,_Pagnerre,_1873,_tome_12.djvu/109

     

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    Ci-dessus, " reportage photos " réalisé par Gilloudifs en 2017.

     

    Bonnes pages :

     

    O http://ecoles.ac-rouen.fr/sand2/mosaique/h5.htm

    O http://www.harfleur.org/fortifications.htm

    O http://www.harfleur.org/histoire.htm

    O http://www.harfleur.org/defense.htm

    O http://www.harfleur.org/breche.htm

    O http://www.actuacity.com/harfleur_76700/monuments/page3

    O http://www.archivesdepartementales76.net/instruments_recherche/FRAD076_IR_E_003E006_Harfleur.pdf

    O http://galipot.org/guppy4-6/mobile/articles.php?lng=fr&pg=57

    O https://adlfi.revues.org/5258

     

     

    La « Tour perdue » du port d’Harfleur... retrouvée...

    Extrait Patrimoine Normand N°94 par Erik Follain & Bruno Duvernois 

     

    LES REMPARTS D'HARFLEUR (Seine-Maritime)      « Lors de travaux de voirie, des vestiges de la « Tour perdue » ont été découverts à l’angle de la place d’Armes. Autrefois isolée au milieu du Clos aux Galées, port et arsenal royal, elle est également connue comme « Chatelet ». Elle était le cœur de la défense de la partie portuaire de la ville et avait également la fonction d’amer et de vigie. Jacques Vaillant, maître des œuvres de maçonnerie,  l’aurait construite pour le compte des Anglais entre 1425 et 1429.
         C’est à faible profondeur que sont apparues des maçonneries correspondant environ à un huitième de la surface de la tour. Un court tronçon de parement courbe permet de restituer un diamètre entre 18,00 et 19,00 m. La masse du blocage observée confirme une épaisseur du mur de la tour de 5,50 m. Les assises du parement sont réalisées en pierre de Caen et présentent un très léger fruit 1. Au-delà du parement courbe, un massif rectangulaire, saillant de 1,10 m et large de 4,57 m, pourrait être un dispositif reliant la « Tour perdue » à la porte aux Cerfs

    (DUVERNOIS (B) et FOLLAIN (E) La porte de Rouen : un témoignage du passé médiéval d’Harfleur, Patrimoine Normand n° 91 octobre 2014, p. 80-85).

         La salle basse de 5,90 m de diamètre, qui se situait à ras du plan d’eau à marée haute, n’a pu être reconnue. Cependant, une partie de son escalier à vis, quatre marches monolithes, a été dégagée. Un conduit vertical (0,51 m x 1,60 m) de latrines a par ailleurs été vidé sur une hauteur de 1,60 m. De section rectangulaire, il comporte vers l’intérieur de la tour une petite face en glacis caractérisée par une forte inclinaison.

         Les vestiges ont été ré-enfouis pour les protéger sous le plateau piétonnier. Cette découverte enrichit nos connaissances du port militaire médiéval d’Harfleur et prend toute son importance lorsque l’on considère la rareté des ouvrages construits par les Anglais sur le sol français lors de la guerre de Cent Ans. Bien évidemment, les vestiges sont arasés et limités au premier niveau de l’ouvrage. Pourtant, il faut souligner que nous disposons de deux documents pour connaître l’architecture de la « Tour perdue ». Une miniature des Vigiles de Charles VII, de Martial de Paris, dit d’Auvergne (conservées à la BNF) et un graffito de l’église paroissiale, montrent le tocsin qui occupait le sommet de la tour et les fenêtres à croisées de son dernier étage. »
    1) Inclinaison d'un mur pour en épaissir la base afin de mieux en assurer la stabilité.  

     

    Retrouvez l'article intégral dans la version papier de Patrimoine Normand
    (n° 94, Juillet-Août-Septembre 2015) http://www.patrimoine-normand.com/article-101759-harfleur-on-retrouve-la-tour-pe.html

     

     

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  • LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     Photo ci-dessus de Gilloudifs en 2022.

     

        Au 14e siècle, « A cette époque, le port ou hâble avait son entrée entre la Tour aux crabes et la falaise du Pollet, là où se trouve aujourd'hui le débarcadère des paquebots de Newhaven.
         La mer montait très loin dans la vallée, jusqu'aux ports d'Archelles et de Machonville, près Arques, dont parlent de très anciennes chartes. La ville flottait alors comme une île au milieu des eaux. Le Pollet était divisé en deux parties, l'une appelée le Pollet de Dieppe, l'autre le Pollet d'oultre-l'eau. (...)


    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Le Pollet d'oultre-l'eau (Pollet actuel) n'était pas alors réuni à la ville par le pont fortifié que représente la vue de Dieppe, gravée par Mérian, au 17e siècle, vue qui donne l'aspect du vieux Dieppe, du côté de l'arrivée par la falaise du Pollet ou par Neuville. Les voitures passaient à gué la rue des Wés, aujourd'hui rue d'Ecosse. Le seul moyen de traverser le port était un bateau passeur, placé en face du collège actuel, et qui souvent, à marée basse, ne pouvait passer.

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

     Au centre : 1650-Dieppe seine-Maritime Gravure estampe cuivre clés Merian gravure. Dessin à droite : Veüe de la Ville, et du Chasteau de Dieppe. désiné du costé de la porte de la barre // 1699 : [dessin] / [Louis Boudan http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902605m

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)
     

    A gauche, plan de Dieppe au 16e s., M. Méry, médiathèque de Dieppe extrait de http://books.openedition.org/puc/9448; au centre, Dieppe au 17e, plan anonyme – médiathèque de Dieppe, extrait de http://books.openedition.org/puc/9448

     

         (…) Ce fut seulement en 1511 qu'on posa la première pierre du pont, dont les six arches reposaient sur de gros piliers dont la construction, dans ce terrain vaseux, occasionna de longs et coûteux travaux. On fortifia ensuite les deux têtes du pont, surtout du côté de la ville. En 1591, on établit, du côté du Pollet, un grand ravelin fortifié qui est figuré sur les plans du 17e siècle, et qui fut démoli en 1689 pour pratiquer un passage en droite ligne du pont à la grande rue du Pollet.

     

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    Vue n°2 : Porte de la Barre A. Bichebois Ainé 1830 Fonds ancien et local Dieppe ; vue n°5 : William Clarkson Stanfield, La place de la Barre à Dieppe en 1838

     

         La ville était entourée de fortes murailles, percées de plusieurs portes, dont la porte de la Barre, située en face de la route de Rouen, et celle du port de l'Ouest qui, refaite au 16e siècle, est aujourd'hui le dernier vestige de l'ancienne enceinte du côté de la mer.

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Cette enceinte murale est assez exactement reproduite dans le plus ancien plan de Dieppe, qui a pour titre : le Pourtraict de la ville de Dieppe, et qu'on trouve dans la curieuse cosmographie dite de Munster, augmentée par François de Belleforest. (…) il faut notamment retrancher de ce plan le vieux-château, qui n'existait pas en 1430, et dont les tours principales ne furent construites sur la falaise qu'en 1435, par le capitaine Desmarets dont nous avons parlé plus haut. Mais, non loin de l'emplacement où s'élève cette forteresse, on voyait alors l'église Saint-Remi, la plus ancienne de Dieppe « ecclesiam supra mare sitam. » Sa tour du 14e siècle, bâtie en manière de forteresse, plutôt que d'église, fut conservée et reliée aux autres ouvrages du château. On la reconnaît encore aujourd'hui à son architecture sévère et à ses ogives aveugles qui accusent sa première destination. Elle apparaît nettement dans l'extrait du plan très rare d'Israël Sylvestre, que nous joignons à ces notes d'archéologie dieppoise, et qui reproduit l'enceinte murale du côté du midi, ainsi que la porte de la Barre où aboutissait l'ancienne route de Rouen. » [1]

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus à gauche, bombardement et destruction de la ville de Dieppe en 1694 par les flottes anglo-hollandaises. Estampe.

     

    Bombardement de Dieppe en 1694 :

     

         « Le bombardement de Dieppe, également connu sous le nom de « bombarderie » de Dieppe dans les sources de l'époque, est un épisode de la guerre de la Ligue d'Augsbourg au cours duquel une flotte anglo-néerlandaise bombarde la ville de Dieppe, les 22 et 23 juillet 1694. Un incendie se déclare et détruit une grande partie de la ville. Les Anglais se dirigent ensuite vers le port du Havre, qu'ils bombardent également.

          Après l'abandon du projet de l'ingénieur Peironet de reconstruire la ville dans la prairie de Bouteilles, Vauban dresse un Plan Corigé des Rües de Dieppe. Finalement, la ville est progressivement reconstruite selon les plans de M. de Ventabren entre 1694 et 1720. Cette architecture a laissé son empreinte dans Dieppe aujourd'hui. » [5]

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique des remparts de Dieppe ; blason de Dieppe par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10348751

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    "Le Pourtraict de la ville de Dieppe", par François de Belleforest (1530-1583), 1575. Gravure sur bois. François de Belleforest, cosmographe, est l'auteur de la plus ancienne vue de Dieppe. Elle est extraite de son livre "Cosmographie universelle", publié en 1575. Cette vue de la ville, prise depuis la mer, est riche d'enseignements sur les édifices, les portes de l'enceinte fortifiée, l'entrée du port, le château. Rouen -Archives départementales de Seine-Maritime http://archexpo.net/fr/contenu/pourtraict-de-la-ville-de-dieppe

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus, Dieppe en 1650 : http://www.xgille.net/#!Dieppe%20en%201650/zoom/cjg9/dataItem-ig3vy7mz

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Deux gravures ci-dessus de Dieppe par M. Merian, Frankfurt, 1657

     

    Le château de Dieppe

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     « Construit pour assurer la défense de la ville, le château fut bâti sur le rebord de la falaise ouest dominant la ville d'une trentaine de mètres. Jusqu'en 1789, il sera le siège du pouvoir royal, représenté par le gouverneur/capitaine qui aura le commandement de la garnison chargée de défendre la ville.

     

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         L'origine du Château de Dieppe divise cependant les historiens. D'après les textes, il fut certainement construit sur les vestiges d'un château sommaire édifié par Henri II Plantagenêt et Richard Cœur de Lion, puis détruit par Philippe Auguste en 1195.

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Ce qui est certain aujourd'hui, c'est que la trace la plus ancienne est constituée par la tour ouest (donjon), dont l'origine formelle a été située au 14ème siècle, vers 1360,  lorsque l'on construit une enceinte fortifiée autour de la ville, menacée par les Flamands alliés aux Anglais.

     

    L'occupation Anglaise le fortifie

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     En 1435, après avoir délivré la ville de l'occupation anglaise, le capitaine Charles Desmarets obtint l'autorisation d'agrandir la place. Trois autres tours sont construites tandis qu'une tour carrée munie d'un pont levis est édifiée pour protéger l'entrée au sud-ouest. L'ensemble sera également relié à l'enceinte urbaine.
    Chaque époque apporta ensuite des modifications ou des restaurations.

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Dans la première moitié du 16e siècle, une campagne de renforcement défensif est mise en œuvre pour répondre au progrès de l'artillerie. Une barbacane de plan en fer à cheval est construite pour défendre la façade d'entrée du château (sud-est), ainsi qu'une nouvelle tour détachée au pied du château et reliée à l'enceinte urbaine (vers le square du Canada). A la fin du 16e siècle, une tour carrée est édifiée au sud tandis que l'enceinte est prolongée dans la même direction, pour intégrer la tour Saint Rémy de l'église désaffectée puis, du côté ville afin de créer une grande terrasse au sud-est, devenant basse-cour.

     

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    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Construit au départ comme une forteresse destinée à résister aux assauts d'un ennemi rapproché, le château évolua au 17e siècle vers un autre rôle : celui de résidence et de caserne. De larges et hautes fenêtres sont alors percées, des toitures en poivrières couvrent les terrasses des tours et courtines et des aménagements résidentiels sont effectués pour les gouverneurs et leurs hôtes de marque. La cour où se trouve l'entrée du musée acquiert à l'époque une fonction d'apparat. Une caserne pour loger les troupes est édifiée en 1630 contre la muraille sud-ouest, à l'emplacement de l'actuelle salle d'exposition temporaire du musée.

     

    Photo ci-dessus de Gilloudifs en 2022

     

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    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Photos ci-dessus de Gilloudifs en 2022.

     

    Prison révolutionnaire

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     La Révolution française aurait pu ensuite nous priver de ce prestigieux vestige, s'il n'avait pas été transformé en geôle pour y enfermer les contre-révolutionnaires. En 1829, Dieppe fut déclassée comme place de guerre, à l'exception du château. En 1906, la Ville racheta l'édifice à l’État. Classé Monument Historique en 1904, il redevint place militaire pendant la première Guerre Mondiale.

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)Devenu Musée

     

         En 1923, on y transféra le musée municipal, créé en 1897. Il devint alors le Château-Musée. Le projet initial était de constituer un musée des beaux arts destiné aux ivoiriers dieppois et aux résidents en villégiature. En 1930, la statue de Vauquelin, réalisée par le sculpteur dieppois Eugène Bénet fut placée sur l'esplanade nord, face à la mer.

     

    Gravure ci-dessus : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     Enfin pendant la seconde Guerre Mondiale, lors de la construction du mur de l'Atlantique, le château servit de nouveau de place-forte : le système défensif fut alors constitué de murs et de blockhaus, venus renforcer les murailles et enceintes du château.
    Le château abrite ainsi depuis 1923 une des plus riches collections d'objets et sculptures en ivoire de France. » [2]

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)Les Tourelles

     

         « Construite au 15e siècle en grès et silex et remaniée plusieurs fois, la porte dite des Tourelles est constituée d'un passage voûté, flanqué de deux tours circulaires que couronnent deux toits coniques. Cette porte est la seule subsistante des sept anciennes portes de la ville, dont cinq donnaient sur la mer. Elle constitue avec le château et le mur de rempart près de l'ancienne tour aux Crabes, un des derniers vestiges des fortifications de la ville. Celles-ci furent édifiées sans doute dès le 11e siècle puis régulièrement reconstruites pour finalement être détruites au 19e.

     

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     Photos ci-dessus de Gilloudifs 2022.

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         Au cours des siècles, les Tourelles portèrent plusieurs noms dont porte du Dieppe port d'Ouest et servirent de prison, sans doute depuis la fin du Moyen Age jusqu'en 1825, date à laquelle les prisonniers furent transférés dans la nouvelle prison construite au Pollet, à l'emplacement du couvent des Capucins.

     

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         Après avoir appartenu à des particuliers, les tourelles abritent aujourd'hui le siège de l'association chargée du festival international des cerfs-volants qui se tient à Dieppe tous les deux ans depuis 1980. » [3]

     

    La tour aux Crabes

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)     « Les premières murailles de Dieppe détruites, la ville est restée sans défense entre 1195 et 1345, date à laquelle le roi Philippe de Valois autorise la construction de nouvelles fortifications. Le quai. s'arrêtait alors au niveau de l'actuelle rue de la Rade. Le bout du quai était constitué d'un poulier, butte naturelle de galets ramenés par la marée. En haut de la butte, il y avait un moulin à vent et, au Sud, un phare signalant l'entrée du port. Les noms actuels-des rues évoquent ce passé : place du Moulin à Vent, rue de la Lanterne.

     

     LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

    Photo à droite extraite du PDF http://eprints2.insa-strasbourg.fr/1562/1/LE_MOUEL_Chloe_Memoire_PFE2013ok.pdf

     

         La muraille a été construite le long du chenal, au pied de cette butte. La tour aux Crabes, placée à l'angle Sud, servait à protéger l'entrée du port. Il s'agissait d'une tour carrée de 9,20 m de côté, 11,25 m de haut et dont les murs étaient épais de 1,40 m. Le premier étage était voûté. On y accédait par un escalier en vis pratiqué dans l'épaisseur du mur. Celui-ci débouchait au dernier étage sur la terrasse entourée d'un mur garni de meurtrières, sous l'une des deux guérites en pierre qui surmontent les angles côté Sud. C'est depuis cette terrasse que l'on pouvait accéder à la place d'armes. Des fenêtres ont été ajoutées par la suite, au gré des réparations successives. La possibilité de l'existence d'un souterrain entre la tour et le moulin à vent ou le château pour le repli des troupes a été évoquée, mais il n'en existe aucune trace aujourd'hui.

         Le nom d'origine de cette tour est tour du Pollet, du nom du quartier où elle se trouvait. Elle a pris le surnom de tour aux Crabes car, ayant les pieds dans l'eau, ces crustacés restaient accroché à ses murs à marée basse.

         La tour a joué un rôle majeur dans la défense de la ville en 1442 contre les anglais. Mais elle a subi de nombreux tirs et devra attendre plus d'un siècle pour être réparée. A cette occasion des armoiries y sont apposées. Elle jouera ensuite un rôle mineur en 1589, encore contre les anglais. Lors de la visite du roi Louis XIII à Dieppe en 1617, un feu d'artifice est tiré depuis la terrasse de la tour.

         A la fin du 17e siècle une ordonnance royale permet de détruire les forts et forteresses qui tombent en ruine. Les murailles de Dieppe ne sont plus utiles et sont tombées en désuétudes. Les dieppois s'approprient la muraille et s'installent sur les emplacements à l'abandon. En 1696 un édit royal constate cet usage et l'autorise. M. De St Victor fait de la place d'arme son jardin. L'escalier qui mène à la ruelle Beauregard prend alors le nom de marches St Victor.

     

     LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)         En 1755 la muraille est réparée en vue de nouveaux combats, la rivalité maritime et coloniale de la France et de l'Angleterre s'étant rallumée. Il est particulièrement question de combler une brèche près de la tour par laquelle «trente hommes de front pouvaient pénétrer la ville». Les combats attendus n'ont eut lieu qu'en mer.

         La caserne présente sur le site a été construite au cours du 18e siècle et utilisée principalement pour du stockage militaire. La charpente de la caserne était bien plus haute qu'actuellement. Des traces d'incendie sont d'ailleurs visible au dernier étage.   

           La tour est détruite en août 1841. Il ne reste que le mur de soutènement. Tout l’intérieur de l’édifice a été empli de remblais. Plusieurs plaques commémoratives y ont été apposées, comme celle de Louise-Michel, revenue de déportation de la Nouvelle-Calédonie en 1880. » [4]

     

    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

     

     Photos de la tour aux Crabes, photos de Gilloudifs.

     

     Sources :

     

    [1] http://www.stejeannedarc.net/dossiers/itineraire_jda_normandie.php

    [2] http://www.dieppe.fr/menus/decouvrir-dieppe-2/le-patrimoine-architectural-2

    [3] http://www.dieppe.fr/menus/decouvrir-dieppe-2/le-patrimoine-architectural-2/les-tourelles-84

    [4]   http://eprints2.insa-strasbourg.fr/1562/1/LE_MOUEL_Chloe_Memoire_PFE2013ok.pdf

    [5] Wikipédia

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-dieppe-19eme.html

    O http://books.openedition.org/puc/9448

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/dieppe.html

     

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    LES REMPARTS DE DIEPPE (Seine-Maritime)

      

    Le 2 août 1589, le roi Henri III ayant été assassiné, le protestant Henri de Navarre accède au trône. Mais les ligueurs refusent de le reconnaître. Chassé de Paris, il concentre ses troupes et son attention en Normandie au plus près de ses alliés Anglais. Cette gravure extraite du site, http://www.rouen-histoire.com/HenriIV/index.htm est d'origine allemande. 11 février 1590 : Le contrôle de la ville de Dieppe est essentiel pour Henri IV. Elle permet des liaisons faciles avec ses alliés Anglais. Le duc de Mayenne, chef des ligueurs, pense le vaincre facilement. Il met le siège devant Dieppe. Une série de batailles (du 13 au 28 septembre) autour de la ville et d'Arques (qui devient Arques la Bataille à cette occasion) le met en déroute, obligé de se replier en désordre vers Paris. Henri mettra le siège devant cette ville, mais il échouera. La géographie ici n'est pas respectée : Dieppe est représentée à l'envers...

     

     

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  • LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure) LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure) LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure) LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)

     

     

        « C’est en 1120 qu’Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d’Angleterre, fait construire sur la rive gauche de l’Avre une ville ceinturée de remparts, ainsi qu’un château : Verneuil était née. La ville deviendra française au début du 13e siècle avec Philippe Auguste, puis de nouveau anglaise en 1417 avec le début de la guerre de cent ans. C’est grâce au meunier Jean Bertin, qu’en 1449, les Français purent reprendre la ville. En 1620, Louis XIII ordonna la destruction du château, les remparts furent détruits au milieu du 18e siècle. » [1] 

     

         « Le siège de Verneuil dans le Perche en 1173, opposa Louis VII de France dit Le Jeune à Henri II d'Angleterre lors de la Révolte de 1173-1174.

          Le 23 juin 1173 soutenant les Révoltés, Louis VII de France dit Le Jeune ayant déclaré la guerre à Henri II d'Angleterre, vint mettre le siège devant Verneuil qui était alors une place très considérable dans le Perche.


    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)     Outre le château, il y avait 3 espèces de villes fermées chacune d'un mur haut et entourées d'un fossé plein d'eau.
         La plus grande, appelée Grand Bourg, après un mois de siège, résistait toujours, mais commençait à manquer de vivres. La ville promit au roi de France de se rendre et de capituler si dans les trois jours elle n'était pas secourue.
    Mais la ville fut dupe de sa bonne foi, car ayant ouvert ses portes au roi de France, loin de lui rendre les otages qu'elle avait donnés, les troupes françaises se saisirent des principaux citoyens qui furent jetés en prison.
    Verneuil fut livré au pillage et incendiée.
         Le roi de France Louis VII ne garda pas longtemps sa conquête, le roi d'Angleterre Henri II l'obligeant à l'abandonner quelques jours après. » [9]

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Edouard frère (Rouen) 1830-1843

     

    « Historique

     

         La ville de Verneuil-sur-Avre s’enorgueillit de son riche passé de ville frontière entre la Normandie et le Royaume de France. Fondée en 1124 par Henri Ier Beauclerc, elle fut reprise aux Normands par Philippe Auguste en 1204.

         Celui-ci fit construire une tour impressionnante face au château normand. C’est, avec la Fauconnerie et quelques remparts subsistant autour de l’ancienne Abbaye St Nicolas et à l’arrière de l’actuel cinéma Trianon – anciennement chapelle de l’Hôtel Dieu du 12ème siècle - un des seuls témoins d’architecture militaire de notre ville. Le roi de France avait ainsi l’habitude de construire sa propre tour-maîtresse en dehors du château ducal, dans la double intention de moderniser les structures défensives – pour s’adapter aux progrès de la guerre de siège – et de marquer symboliquement sa domination.

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)     Notons, en comparaison avec les autres tours de ce roi, qu’elle a un diamètre sensiblement plus large que la moyenne (> 16 m au dessus-du fruit) et que seul le premier niveau est voûté si bien qu’elle possède des proportions plus trapues. Elle est construite en parement de grison et blocage de silex, seuls matériaux utilisés alors à Verneuil.

     

    Ci-dessus : extrait du cadastre de verneuil montrant la zone occupée autrefois par le château de Verneuil. A droite, se trouve la tour Grise.

     

         Pendant un siècle et demi, compte-tenu de la longue période de paix qui succéda aux guerres franco-normandes, la Tour Grise ne fut jamais utilisée pour ses fonctions militaires. Elle semble avoir abrité des fonctions judiciaires, comme l’atteste en 1328 la constitution du « ressort français de la Tour Grise » pour la circonscription de Châteauneuf-en-Thymerais. Elle fut néanmoins mise à contribution dans la deuxième moitié de la guerre de Cent Ans, en particulier lors de la libération de Verneuil à l’aide du meunier Jean Bertin en 1449.

         La tour Grise participa encore activement à la défense du château lors de la libération de Verneuil (1449) et fut endommagée. En 1652, des Frondeurs s'y réfugièrent, à la suite de quoi Louis XIV ordonna sa destruction, mais en raison de sa solidité l'ordre ne fut pas exécuté.

         La tour Grise fut classée MH dès le 19ème siècle. Acquise par un particulier, un certain Duval, elle subit de nombreuses défigurations, telles que la construction d’un restaurant à son sommet. A la suite de ces travaux le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts prononça son déclassement le 27 juin 1892. Quelques années plus tard l’activité commerciale cessa et la tour resta abandonnée. Ce n’est qu’en 1954 que la ville de Verneuil en fit l’acquisition et avec l’aide des services des Bâtiments de France des travaux lui redonnèrent l’aspect que l’on connaît aujourd’hui, respectueux de son histoire, et elle fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques à titre conservatoire. Une demande de re-classement effectuée par la ville de Verneuil en mars 2011 aboutit en ce début d'année 2016 au classement Monument Historique. Des travaux de mise hors d'eau sont entrepris par la ville : couverture provisoire, étanchéité du chemin de ronde, jointoiement des pierres de grison dans la partie haute de la tour. Ces travaux permettent maintenant aux visiteurs d'avoir une vue à 360° sur la ville les alentours. A noter également, la présentation d'une maquette de la cité de Verneuil au 13ème siècle. » [5]

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)   LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)

     

    Plan hypothétique des remparts de Verneuil-sur-Avre ; blason de verneuil-sur-Avre par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2796447

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)« Historique

         Verneuil-sur-Avre est une ville créée de toutes pièces au 12e siècle par Henri Ier Beauclerc, fils de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre.

         Le site occupé par Verneuil était apparemment vierge de toute habitation. Cependant, de l’autre côté de l’Avre, les habitants s’étaient regroupés au lieu-dit actuel de Saint-Martin-du-Vieux-Verneuil.

         La situation politique d’alors explique la création d’une ville en face d’un habitat ancien.

     

    Photo extraite du site : http://www.france-voyage.com/photos/verneuil-avre-2204.htm

     

         A la création du duché de Normandie, en 911, la rivière Avre marque la frontière entre le duché et le royaume de France. La défense de cette frontière fut un enjeu constant pour chacun des deux partis, d’où la création de châteaux. Mais avec la conquête de l’Angleterre par Guillaume, la Normandie appartint dès lors aussi au roi d’Angleterre, alors qu’elle relevait, selon le traité de Saint-Clair-sur-Epte, du royaume de France. D’où une série de conflits entre l’Angleterre et la France. La défense de la frontière et la pose de points susceptibles d’accueillir une base d’extension furent les buts premiers des deux partis.

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)     La création de Verneuil intervient dans ce cadre historique. Le village du Vieux Verneuil représentait peut-être une menace pour la frontière. La création de Verneuil, ville forte, constitue un point de défense sûr et imposant, mais aussi peut-être un point d’attaque sûr avec un château faisant face à la France. Dès sa fondation, le « destin » de la ville est scellé, enjeu constant des Anglais et Français qui se l’arrachent, la détruisent et la renforcent (les sièges se succèdent en 1152 ou 54, 1168, 1174, 1194), mais aussi sans intérêt lorsque la Normandie entre définitivement dans le royaume de France à la fin de la Guerre de Cent Ans. Ceci explique la taille imposante de la ville, pour le 12e siècle (42 ha), ainsi qu’une relative régression par la suite, du moins en population. De nos jours, la ville a peu débordé des anciens remparts. Cependant, le fléchissement d’influence se marque déjà à partir de 1194, lorsque Jean Sans Terre cède la ville à Philippe Auguste, mais se reprend au 15e siècle avec la Guerre de Cent Ans. Reprise en effet par les Anglais au tout début du 15e siècle, une bataille sanglante en 1449 achève cette domination anglaise. La fin des conflits offre cependant un renouveau de la vie civile, avec des constructions en nombre important : les maisons des 15e au 18e siècles ne sont donc pas rares.

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)     La taille et la topographie de Verneuil-sur-Avre ont sans doute peu évolué depuis la création de la 8e au 12e siècle. En effet, les bourgs et les remparts ont été conçus dans un même ensemble, des espaces libres ayant été ménagés pour permettre une extension de population. Trois bourgs furent construits, fondations simultanées ou successives nous ne savons pas, à partir de 1120, apparemment achevés vers 1140. Ces bourgs étaient séparés par des canaux et l’ensemble des trois entouré par une enceinte et des fossés.


       LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)  Au sud de la fortification fut aussi construit un château, renforcé par Philippe Auguste après 1194 lorsqu’il acquiert la ville.
         L’organisation des bourgs est simple. Le premier, peut-être celui appelé Grand Bourg dans les textes, est situé à l’est, tout du long de la muraille. En forme de fuseau, les voies sont structurées autour d’au moins deux églises et une place. Les églises ne sont pas orientées (le chevet est au sud), mais suivent la direction des rues nord/sud. Un deuxième bourg est construit au nord/ouest, juxtaposé au premier bourg, et organisé en six rues axées autour d’une église. Une rue, perpendiculaire aux six autres, et sur laquelle s’appuie l’église, relie ce bourg au troisième, le bourg sud-ouest. La forme de ce dernier est plus irrégulière, les voies suivant la courbe des canaux. Une place avec église sert plus ou moins de centre. Ce bourg est situé au pied du château.

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure) LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure) LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)

     

    Les fortifications


         La ville est entourée d’un système fortifié conçu en même temps que les bourgs. De forme pentagonale, aux angles arrondis, onze ans furent nécessaires pour le construire. Il est composé d’une enceinte doublée d’un large fossé, se rattachant à un château. Des canaux intérieurs circulent dans l’espace enclos. Fossés et canaux sont alimentés par les eaux, non pas de l’Avre que Henri Ier jugeait peu sûre, mais par celles de l’Iton. Un « bras percé » de 10 km environ fut en effet creusé, se jetant enfin dans l’Avre à la sortie de la ville.* Plusieurs ponts permettaient de franchir les canaux : le Pont aux Chèvres, le Pont de l’Arche, le Pont Percé, le Pont Fort. » [2]

     

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    Fort du Goulet : photo à gauche extraite du site http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29856.html ; photo à droite extraite du site http://www.philipperiglet.net/photos/2008/16_08_08_Verneuil_34/16_08_08_Verneuil-50.JPG. Le fort du Goulet défendait l’approvisionnement en eau des canaux traversant la ville.

     

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     Photo à gauche du fossé et à droite photo de la tour carrée à Verneuil-sur-Avre extraites de http://www.brezolles.fr/contenu/les-remparts-de-brezolles.html

     

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     Photo à droite extraite du site : http://arsphoto.canalblog.com/tag/ARSphoto/p120-0.html

     

         *« Lors de la fondation de la ville, on détourna une partie des eaux de l'Iton, situé à une dizaine de kilomètres, pour alimenter la nouvelle cité. Mais alors pourquoi détourner une rivière si éloignée alors que coule une autre rivière, l'Avre, aux portes même de Verneuil ? Tout simplement parce qu'à l'époque Verneuil était en zone anglaise et que l'Avre se situait sur le territoire du royaume de France. » [3] 

     

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    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)     « Les fortifications Dès sa fondation vers 1120, la ville fut entourée d’une vaste enceinte prenant la forme d’un pentagone, doublée de fossés en grand nombre et de portes fortifiées. 

     

    Photo couleur à gauche extraite de http://www.memory27.com/article-le-chateau-de-verneuil-sur-avre-par-astrid-lemoine-descourtieux-116871520.html] 

     

          A l’intérieur même de cette enceinte, fortifiés séparés entre eux par des fossés remplis d’eau, dont le réseau est toujours en place, ainsi que par des murailles dont il reste quelques vestiges. Les remparts de la ville furent en majeure parte démantelés au cours de la seconde moité du 18ème siècle. Le château, édifié dès le 12ème siècle s'étendait jusqu’à la rue de la Ferté Vidame. Il fut détruit au 17ème siècle sur l’ordre de Louis XIII. En 1204, Philippe Auguste ft ériger la tour Grise, destinée autant à moderniser les défenses de la ville qu’à tenir en respect une population jugée peu sûre par le souverain. Au 15ème siècle, pendant la Guerre de Cent Ans, les « boulevards » extérieurs furent aménagés et sont toujours visibles aujourd’hui. » [4]  

     

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    Ci-dessus, photos de la maquette montrant Verneuil en 1204 : à gauche, photo de Michel Hourquet ; à droite, photo extraite du blog http://www.memory27.com/article-le-chateau-de-verneuil-sur-avre-par-astrid-lemoine-descourtieux-116871520.html

     

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    Ci-dessus, photo à gauche extraite de http://www.normandie-sud-tourisme.fr/patrimoine-culturel/decouvrez-la-tour-grise-le-petit-musee-de-verneuil/

     

    LES REMPARTS DE VERNEUIL-SUR-AVRE (Eure)« Le désastre de Verneuil (1424) :

         La cité connut de nombreux épisodes guerriers durant la guerre de Cent Ans. Le 17 août 1424 se déroula sous ses murs une bataille sanglante entre Français et Anglais. Le chroniqueur Bourguignon Enguerrand de Monstrelet rapporte : « Le duc de Suffolk leur envoia certain message pour lui faire sçavoir que lesdiz François estoient emprès Vernueil tous ensamble. Et pour ce, iceluy duc de Bethfort se mist à chemin pour y aller, et tant fist qu’il y parvint, à tout ses gens pour combattre leurs ennemis. Lesquelx, paravant leur venue, avoient eu l’obéyssance de ladicte ville de Verneuil que soloient tenir les Anglois […] Auquel lieu et à l’environ estoient logiés les François ses ennemis, lesquels sachans sa venue, se préparèrent diligemment et mirent leurs gens en bataille […] Pareillement le duc de Bethfort, avec ses gens, descendi à pied et fist mectre ses gens en bataille, en ung ost tant seulement, sans aussi faire avant-garde ne arrière-garde, ne laisser homme à cheval. Et furent mis les archers au front devant, ayant chascun ung penchon devant eulx aiguisé et fiché en terre […] Et tant continuèrent les diz Anglois en ce faisant, qu’ilz obtinrent la victoire et gaignèrent la bataille, non pas sans grant effusion de sang de chascune partie. Car, comme il fut sceu par rois-d’armes, héraulx et poursuivans et d’autres gens dignes de foy, des François dessudiz y eut mors sur la place, de quatre à cinq mille combatans. » Le lendemain, Bedford somma à la garnison française de se rendre et désireux de sauver leur vie, les hommes de Charles VII acceptèrent. Les Français ne reprirent la ville qu’en 1447. La forteresse fut détruite en 1620. » [6]

     

    Enluminure ci-dessus, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, 15e siècle par Inconnu — http://www.histoire-fr.com/valois_charles7_1.htm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5841545

     

    « La libération de Verneuil (1449) :

     

         Un homme nommé Jean Bertin, meunier du moulin des murailles, fut battu par des soldats anglais. Il attendit le jour de se venger. Le soir du 19 juillet 1449, les anglais l'obligèrent à garder les murailles de la ville près de son moulin. Il laissa ses amis mettre des échelles le long des remparts. Les français entrèrent ainsi dans Verneuil. Ils n'eurent pas beaucoup de difficultés pour délivrer la ville de Verneuil sur Avre où il ne restait que quelques soldats anglais. » [7]

     

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    « Prise de la ville :

     

         Verneuil est prise grâce à la complicité d'un meunier, Jean Bertin, désireux de se venger de mauvais traitements subis de la part des soldats de la garnison. Propriétaire d'un moulin sis contre les murailles de la ville, le meunier fait pénétrer dans Verneuil, le dimanche 19 juillet 1449 au matin, une troupe française commandée par Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, le bailli d'Évreux et Jacques de Clermont.

         Surprise, la garnison anglaise perd cent vingt hommes, tués ou fait prisonniers. Les autres Anglais se retirent hâtivement dans le château.

         « Le lendemain, le meunier ôta une partie de l'eau des fossés du château, lequel fut assailli et défendu moult valeureusement, mais à la fin fut pris d'assaut, et il y eut moult belles armes faites et spécialement par le sénéchal. Et là furent morts et pris plusieurs Anglais ; les autres se retirèrent en grande hâte dans la tour Grise, laquelle était moult forte et imprenable tant qu'il y eut à manger dedans, car elle est haute et grosse, séparée du château, bien garnie et environnée de fossés pleins d'eau. »

         Faute de vivres, les Anglais retranchés dans le château se rendent au bout d'un mois. » [8]

     

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    1. Le moulin de Jean Bertin ; 2. plaque commémorative à Jean Bertin extraite de http://www.jcbourdais.net/journal/01jan05.html ; 3. La prise de Verneuil par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, 15e siècle par Inconnu — http://www.histoire-fr.com/valois_charles7_4.htm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5840968

     

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    « Frontière du pays chartrain.

     

         La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

         Les châteaux de Chênebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courleilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines.  A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [10]

     

     Sources :

    [1] http://ccpverneuil-avre.fr/le-pays-de-verneuil-sur-avre/les-17-communes/verneuil-sur-avre/

    [2] http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29856.html

    [3] http://randosduglaude.eklablog.com/les-remparts-de-verneuil-a106440014

    [4] http://www.normandie-sud-tourisme.fr/wp-content/uploads/2013/09/brochure-verneuil-BD-2015.pdf

    [5] http://www.memory27.com/2016/07/le-musee-de-la-tour-grise-de-verneuil-sur-avre.html

    [6] http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/27verneuil-historique.htm 

    [7] http://www.phanelle.fr/gribouille1789/actes_insolites

    [8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_Verneuil_(1449)

    [9] https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Verneuil_(1173)

    [10] Extrait de Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

     

     

    Bonnes pages :

     

    O La Frontière normande de l'Avre : De la fondation de la Normandie à sa réunion au domaine royal (911-1204) par Astrid Lemoine-Descourtieux, 2011. https://books.google.fr/books?id=x2VDAgAAQBAJ&pg=PA306&lpg=PA306&dq=enceinte+ville+Eure&source=bl&ots=gYWX4cnfmY&sig=m0BIBNvNlyiLrAP4cf3KmGoNgp4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwifz6HDrrbOAhWHVhoKHVCKBjU4FBDoAQg1MAY#v=onepage&q=enceinte%20ville%20Eure&f=false

    O http://www.memory27.com/article-le-chateau-de-verneuil-sur-avre-par-astrid-lemoine-descourtieux-116871520.html

    O http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29856.html

    O https://books.google.fr/books?id=twtBAAAAcAAJ&pg=PA422&dq=Verneuil-sur-Avre&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjwvdbj8uXSAhVhKsAKHfnjDRA4PBDoAQglMAI#v=onepage&q=Verneuil-sur-Avre&f=false

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